« Oui » à l’injustice Les cellules, les individus, les relations, les groupes, les entreprises, les organisations, les philosophies, les religions, les civilisations, les cultures, les espèces animales viennent et s’en vont. Au cours de l’évolution il y a eu plusieurs grandes extinctions par lesquelles presque toute vie existante a disparu. L’homme doit son existence à un de ces grands accidents évolutionnaires, notamment une météorite qui, il y a 65 million d’années, s’est écrasé sur terre et a détruit presque toute vie existante à ce moment-là. Ainsi il s’est créé de la place pour de nouvelles formes de vie, parmi lesquelles l’homme. Pour beaucoup d’individus concernés, qui n’ont rien fait de mal et qui n’ont commis aucune faute, l’évolution est source de beaucoup de souffrance. Cela n’a rien à voir avec de l’équité ou de la justice, mais avec la capacité de survivre. Les dinosaures et les néandertaliens sont disparus, bien qu’ils n’aient rien fait de mal. Des sociétés traditionnelles, des cultures, des religions et des civilisations disparaissent et d’autres cultures, plus modernes et plus techniques, prennent leur place. La justice est un concept que l’homme a inventé. Le monde, la nature et la vie sont pleins d’injustices. L’évolution ne se soucie d’aucune manière de notre idée de justice. Quand un oiseau mange un verre de terre ou quand un lion dévore une gazelle, ce n’est de toute évidence pas agréable pour la partie dévorée. Il n’est pas juste non plus que certaines personnes n’ont même pas un litre d’eau propre par jour, alors que nous gaspillons des quantités d’eau potable à chaque passage aux toilettes. Cela nous cause apparemment peu de soucis, même pour ceux d’entre nous qui prétendent ne pas pouvoir supporter l’injustice. La plupart du temps ils ne sont gênés que par ce qu’ils trouvent d’injuste par rapport à euxmêmes ou à leurs proches immédiats. Ils n’ont, en général, aucune difficultés avec les multiples privilèges qu’ils ont injustement reçus, sans aucune bonne raison autre que d’être là au bon moment au bon endroit. Les choses arrivent parce que les conditions nécessaires pour qu’elles se produisent, sont réunies. Elles sont, la plupart du temps, la conséquence de forces impersonnelles. Nous les transformons en drame personnel quand nous les considérons comme une atteinte à notre vie personnelle.
L’art de vivre La vie est injuste, dites « oui » quand-même ! Commencez par visualiser concrètement quelque chose que vous trouvez injuste. Essayez d’accepter consciemment que c’est ce qui est, sans jugement. Dire « oui » ne veut pas dire que vous devez être d’accord avec l’injustice ou que vous devez en être joyeux. Cela signifie seulement accepter que l’évolution et la société sont, en ce moment, telles qu’elles sont, c’est à dire très imparfaites. Être malheureux parce que vous ne le « supportez pas », ne change rien à l’injustice. Au contraire, celui qui veut vraiment promouvoir la justice, peut le faire de la meilleure façon possible par une attitude positive et non pas par une attitude négative.