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Le bonheur comme remède de la dépression
d’emprisonnement dans des conditions effroyables. 102 Ainsi, aux personnes dans un état dépressif, qui se sont retirées de la vie sociale et professionnelle, le conseil doit être de se réinsérer et de se ré-impliquer. Ils ne sont pas aidées par cette invalidité progressive due à l’isolement social, ni par des croyances pathogènes.
Nous devrions davantage nous soucier d’enlever des pensées erronées de notre esprit que d’enlever des tumeurs et des abcès de notre corps. EPICTÈTE (50-138)
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Le bonheur commeremèdede la dépression
Le DalaÏ Lama a écrit que la souffrance est un message que la vie nous envoie. « C’est la vie qui nous parle, de la manière qui attire le mieux notre attention. » Une dépression est un message royal qui nous invite à approfondir notre vie. Beaucoup de personnes ont du mal à voir les choses de cette façon. En effet, les gens s’accrochent à l’idée qu’ils sont conditionnés par l’environnement et que certains évènements les rendent anxieux ou dépressifs, tandis que d’autres les rendent heureux. Il est toujours plus commode de chercher la cause (ou la faute) chez d’autres ou dans l’entourage. Il est plus difficile de chercher en soi et d’apprendre à gérer son propre monde. Certaines personnes ont besoin d’une tumeur des poumons pour réaliser la valeur de leurs poumons. Certaines personnes ont besoin d’une tumeur du cerveau pour réaliser la valeur de leur cerveau. Certaines personnes ont besoin d’être quitté par leur partenaire pour réaliser la chance qu’ils avaient d’être avec. Certaines personnes ont besoin de traverser l’épreuve d’une dépression pour se réaliser la valeur de la vie. Alors là, tout d’un coup ils ne doutent plus du sens de la vie. L’expérience existentielle enlève le doute. Celui qui a cette expérience, sait qu’il veut vivre…
102 Viktor Frankl schrijft in Man's Search for Meaning (Washington Square Press, 1984): ‘Zelfs het hulpeloze slachtoffer van een hopeloze situatie, oog in oog met een lot dat hij niet kan veranderen, kan boven zichzelf uitstijgen en zodoende zichzelf veranderen… De redding van de mens voltrekt zich door middel van de liefde en in liefde.’ Zie ook: Nelson Mandela. The Long Walk to Freedom. Little Brown and Company, 1994.
Pour certaines personnes une telle expérience est, donc, un moment de compréhensionet d’illumination, une épiphanie, un « moment sur le chemin deDamas.»On comprend alors que certaines personnes, après un licenciement, un divorce, un cancer ou une dépression, déclarent que l’évènement en question était la meilleure chose qui aurait pu leur arriver…
Voyez-vous quelque chose de particulier dans cette illustration ?
Si vous ne voyez que des roses ordinaires, vous êtes comme la plupart des gens. Mais certaines personnes y voient quelque chose en plus. Cela ne tient qu’à la façon de regarder. Aussitôt qu’on a compris la façon de regarder, on peut apprendre à la mettre en œuvre de manière consciente pour voir quelque chose qui auparavant était apparemment invisible. De la même manière, certaines personnes sont convaincues que la vie n’a aucun sens. En effet, ils n’en voient aucun et ils sont convaincus d’avoir vu tout ce qu’il y avait à voir. C’est comme examiner le contenu d’une tasse d’eau qu’on a pris dans l’océan, pour conclure qu’il n’y a pas de baleines dans l’océan.
Soulager une dépression exige une transformation conscientequi revient à développer une relation positiveavec la vie. Comme on l’a dit plus haut, le bonheur est une relation d’amour avec la vie. C’est le choix d’une vie d’amour inconditionnel. Pour développer une telle relation, nous pouvons nous inspirer du chemin du bouddhisme tantrique, c’est à dire le chemin qui commence avec le regard pour aller vers le sourire, l’embrassement, et finalement l’abandon…
Aanleiding Gebeurtenis Orgasme
Omhelzen
Glimlachen
Kijken: aandacht
Betekenis: mogelijkheid, openheid
En ouvrant la conscience et en apprenant à voir toutes les dimensions de la vie (par la méditation, la pleine conscience) nous pouvons nous ouvrir pour ce qu’il y a de bien et de positif dans notre vie et nous pouvons apprendre à y déceler la beauté et le mystère. Cela engendre la gratitude et la joie. En souriantà la vie, nous montrons notre bonne intention et nous créons la bienveillance chez nous-même et chez les autres. En embrassantles personnes et les évènements, nous nous connectons à la vie. L’orgasmesymbolise l’union mystique, l’abandon à l’expérience du miracle et du mystère de la vie. 103
Une dame d’un certain âge, chez qui un diagnostic de dépression avait été posé, me disait que rien dans sa vie n’avait encore un sens. Sa vie était devenue terne et ennuyeuse. Tout était lassant et sans intérêt. Lorsque je demandais, avec insistance, s’il n’y avait quand-même pas l’une ou l’autre petite chose qui lui procurait une forme de plaisir dans la vie, elle finissait par dire : « Seul mon petit chat me donne encore du plaisir. Quand je le regarde, je vois la beauté et le mystère de cet animal. » Cette seule expérience était suffisante pour démontrer que sa source intérieure de bonheur n’était pas éteinte. Cette expérience était une réalité incontournable. Pourtant, il n’était pas simple de convaincre cette dame que ce n’était pas son petit chat qui lui procurait cette expérience, mais quelque chose en elle-même. En effet, le petit animal ne lui donnait absolument rien, il était là et c’est tout. Son petit chat n’était pour
103 Zie bijvoorbeeld Mark Epstein. Going to pieces without falling apart. A Buddhist perspective on wholeness. New York: Broadway Books, 1998. Zie ook de andere boeken van deze auteur.
elle que l’occasion concrète, le contexte dans lequel elle pouvait découvrir ce quelque chose en elle-même, notamment la possibilité de voir la beauté et le mystère dans son entourage. C’était sa façon de voir le petit chat qui lui donnait l’expérience de la joie.
Si on peut se rabattre sur une telle expérience indéniable, celle-ci peut montrer un chemin vers la découverte de la source interne du bonheur. Par la suite, on peut étendre cette expérience vers d’autres aspects de la vie et du monde. Si vous pouvez vous souvenir que vous avez à un moment été capable de nager dans la Méditerranée, alors, inévitablement, vous devez conclure que vous allez pouvoir nager dans la Mer du Nord. En effet, nager est une compétence personnelle, qui ne dépend pas du lieu où par hasard vous vous trouvez. De cette manière, même une dépression peut devenir une ouverture pour en arriver à une compréhension plus profonde, à une plus grande conscience, qui peut mener à une transformation durable.
L’homme est davantage déterminé par ces représentations du futur que par des évènements du passé. La meilleure préventionde la dépression serait, dès lors, une société où les jeunes esprits seraient nourris par des images inspirantes et enthousiasmantes du futur et par de l’attention pour le miracle et le mystère de la vie au lieu de données scientifiques sans âme avec le seul but de conquérir une place sur le marché du travail et l’expérience d’un plaisir de consommation futile et de satisfactions immédiates des besoins.
L’art de vivre
La façon la plus directe d’influencer le fonctionnement du cerveau est la parole. L’homme est créé et se crée par la parole. La conscience n’est pas comme un projectile non guidé. Elle est plutôt comme une montgolfière qu’on peut apprendre à diriger. Si on prononce à l’intérieur de soi, de façon lente et attentive, les mots : « En ce moment tout est aussi bien qu’il puisse l’être, » alors on
transforme l’instant en un bon moment. Alors se dissipe la souffrance qui est le résultat du combat permanent, de l’interminable habitude de vouloir ce qui n’est pas et de ne pas vouloir ce qui est. Alors se dissout la colère du passé et l’angoisse du futur. Ainsi tout est bien. L’attitude de sourire à la vie peut même être renforcée en le prenant au pied de la lettre, c'est-à-dire en forçant un sourire sur les lèvres. En effet, plusieurs études ont montré que le visage n’est pas seulement l’expression de l’humeur, mais peut aussi créer l’humeur correspondante à l’expression. 104
L’idée que tout est aussi bien qu’il puisse l’être en ce moment, n’est pas un jugement de la réalité concrète. Elle n’implique pas une approbation du fait, par exemple que votre partenaire vous a quitté ou que votre adolescent a été brutal ou qu’un tiers de la population mondiale doit se coucher avec un estomac vide. Ce n’est pas non plus de l’indifférence pour ces réalités. Elle est simplement un constat qu’en ce moment vous, les autres, la société, le monde, sont aussi bien qu’ils puissent l’être et que vous êtes reconnaissant d’en faire partie et d’avoir la possibilité d’apporter votre propre contribution. Vous pouvez toujours avoir l’expérience d’amour en donnant de l’amour, en étant amour. Comme chaque cellule dans votre corps joue son rôle, vous jouez votre rôle dans le grand dessein de la vie. Et comme ça c’est bon.
Quoi qu’il vous arrive, vous pouvez toujours vous ouvrir pour le miracle de l’existence et de l’ univers. Vous pouvez toujours être dans l’expérience de l’amour.
Les surprises de lavie: la boueet la fleur de lotus
C’est lorsque nous y sommes le moins préparés, que la vie nous pose un défi pour tester notre courage et notre volonté de changer.
104 Zie o.a. F. Strack –
‘Inhibiting and facilitating conditions of the human smile: a nonbtrusive test of the facial feedback hypothesis’, Journal of Personality and Social Psychology, no 54, 1988. Ook geciteerd in Richard Wiseman. Quirkology. Pan Books, 2007.
A ce moment-là cela n’a aucun sens de faire comme si de rien n’était ou de dire que nous ne sommes pas prêts. Le défi n’attend pas. PAULO COELHO
Rien de ce qui nous arrive n’est mauvais pour nous si nous savons comment en cueillir les fruits et en tirer les leçons. SUN TZU (544-496 av. C.)
Personne ne me parait plus malheureux, que celui qui n’a jamais eu un malheur. Il n’a pas eu l’occasion d’expérimenter ses forces; les dieux ont prononcé sur lui un verdict qui le condamne. Il leur est apparu comme indigne à vaincre le sort. SÉNÈQUE (homme d’état et philosophe romain, 5 av. C. - 65 a. C.)
Des expériences de vie bouleversantes, souvent appelées « traumatisantes », sont une des grandes causes qui peuvent empêcher l’expérience du bonheur. Le problème, dans ces caslà, est que la souffrance parait tellement normal, que ne pas souffrir semble impossible voire presque inhumain. Tous ceux qui exercent une profession d’aide ont inévitablement eu à faire à des personnes ayant vécues des expériences déchirantes et c’est parfois avec consternation qu’on apprend ce que certaines personnes, tout à fait normales, ont dû vivre sous forme de longues périodes de violence physique ou psychique dans l’enfance, de maladies potentiellement mortelles ou d’infirmités physiques, de désastres comme des guerres ou des braquages avec menace de mort… Mais même la vie de tous les jours est pleine de contrariétés quotidiennes sous la forme de déceptions et de frustrations qui peuvent ébranler nos certitudes. Des experts ont même dressé des échelles de traumatismes, une sorte de barème pour diverses expériences de la vie comme un licenciement, une maladie ou le décès d’une personne aimée.
Néanmoins, il est indéniable que chacun peut avoir des réactions très différentes aux mêmes évènements. En y creusant un peu, on comprend qu’un traumatisme est, dès lors, non pas une propriété d’un évènement en soi, mais bien de la relation entre un évènement particulier et un individu particulier. Ainsi, à une époque pas si lointaine, on avait couramment huit ou dix enfants, dont environ la moitié décédait. La mort d’un enfant était,
donc, un évènement accepté qui avait sa place dans la vie et dans les esprits. Cela n’en faisait pas un évènement joyeux, mais ce n’était pas non plus un traumatisme insurmontable. Dans la société occidentale actuelle, la mort n’a plus de place et est vécu comme un traumatisme. Un traumatisme est donc une réaction qui ne peut être comprise que dans le contexte d’un discours sociétal.
Une difficulté est que le discours sociétal, soutenu par des idées de psychologie populaire ainsi que par beaucoup de professionnelles, dit que pour de grandsproblèmes – et qui ne croit pas que son problème est un grand problème? – il faut de grandessolutions : professionnelles, difficiles, chères, prolongées… On reconnaît, bien sûr, l’image du monde linéaire et causal, comme décrit plus haut . 105
Plus le chagrin a profondément meurtri votre cœur, plus il peut contenir de la joie. KAHLIL GIBRAN (1883-1931)
Il y a un chef d’œuvre en vous, qui n’a encore jamais été créé et qui ne sera jamais plus créé. Si vous allez à votre tombe sans avoir réalisé votre chef d’œuvre, il ne sera pas réalisé. Personne d’autre ne peut le réaliser. Seulement vous. GORDON MACKENZIE
On ne peut pas être malheureux sans un récit ayant comme titre: « Pourquoi je ne peux pas être heureux. » ECKHART TOLLE
Un jeune homme qui n’a pas encore pleuré, est un sauvage, un vieil homme qui ne sourit pas, est un sot. GEORGE SANTAYANA
105 Een hoogleraar in de psychiatrie, waarvan ik de naam verder niet wil noemen, schreef ooit dat de therapie voor vrouwen die in hun jeugd met seksueel misbruik te maken hadden gehad, even lang moest duren als het misbruik had geduurd plus één jaar…Ik hoop dat hij ondertussen van mening veranderd zal zijn.
La vie est un processus créatif en constante évolution. Évolution signifie nécessairement imprévisibilité. L’imprévisible et les surprises sont, donc, inhérents à la vie. Une totale prévisibilité et sécurité, l’absence d’imprévus (qui peuvent être désagréables) est incompatible avec la vie.
Dans chaque processus évolutionnaire il y a nécessairement des expériences perturbantes, c'est-à-dire des expériences qui mettent nos idées à l’épreuve. Notre seule identité est le changement permanent. A chaque fois que, sous l’influence d’évènements, nous devons lâcher, quitter un ordre connu et familier, il y a le choix entre progression ou régression, entre croissance ou abandon. Si un partenaire fait le choix de continuer sa vie et de prendre son essor ailleurs, sans vous, vous pouvez voir cela comme dramatique et menaçant ou comme une invitation à une croissance et à une maturation. De même, si la vie, ce partenaire incontournable, suis son cours sans tenir compte de votre besoin de sécurité et de prévisibilité, vous pouvez vous y opposer ou vous pouvez le voir comme une invitation à une croissance. Dans la vie, en réalité, il n’y a que des surprises et des invitations. Mais, bien sûr, nous cherchons toujours à « comprendre », dans l’espoir évident de « contrôler. » Comme nous l’avons vu plus haut, seuls les choses les plus simples, les choses mécaniques, peuvent être « comprises » et « contrôlées. » Le comportement humain ne peut jamais être compris et encore moins être contrôlé. De plus, dans la vie, de petites causes peuvent avoir de grands effets qui sont totalement imprévisibles. C’est l’effet « papillon » (Butterfly-effect) à l’opposé de la pensée linéaire, causale, déterministe. Jacques Lacan disait donc à juste titre : « Gardez-vous de comprendre. » Si vous pensez avoir compris, vous vous trompez probablement. La première réaction après un évènement inattendu et indésiré, sera probablement une réaction de déni. On espère qu’en niant l’évènement, il finira par ne pas être là. Cette réaction initiale est souvent suivie d’une période d’opposition, où l’on essaye de maintenir ou de restituer l’ordre préalablement existant. Ce n’est que plus tard qu’on peut apprendre à abandonner cette opposition pour arriver à l’acceptation et à la maturation. On accepte alors de s’inscrire dans un nouveau scénario, d’habiter le monde comme il sera dorénavant.
L’important n’est pas ce que vous avez perdu, mais ce que vous faites avec ce qui vous reste. HUBERT HUMPHREY
L’art de vivre
Sachez que le bonheur n’est pas le résultat du contrôle et de la maîtrise de l’entourage, mais du maintien de la sérénité intérieure dans toutes circonstances. La sérénité n’est pas le résultat d’une compréhension, mais de la confiance qu’on peut accueillir la vie et que, dans toutes circonstances, on peut garder une attitude de maturité et de dignité.