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La force de la gratitude
Plus vous devenez praticien de la gratitude, moins vous êtes victime de rancune, de dépression et de désespoir.
La gratitude fonctionne comme un élixir qui va lentement résoudre la carapace de votre ego, le besoin de posséder et de contrôler, et qui va vous transformer en un être magnanime.
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L’expérience de la gratitude engendre une véritable alchimie spirituelle et nous rend généreux et large d’esprit. SAM KEEN
On n’est pas dans la gratitude parce que l’on est heureux, on est heureux parce que l’on est dans la gratitude.
DAVID STEINDL
Soyez reconnaissant à vos ennemis pour la leçon de tolérance, de maîtrise de soi et de patience. LE DALAÏ LAMA
Les personnes heureuses sont dans la gratitude. Cependant, peu de personnes réalisent que la gratitude peut être aussi un chemin vers le bonheur. Il n’y a pas de personnes heureuses qui ne sont pas dans une forme de gratitude. A l’inverse il n’y a pas de personnes dans la gratitude qui sont malheureuses.
Gratitude < == > bonheur
Apprendre à apprécier les nombreuses raisons d’être dans la gratitude, mène immédiatement vers une plus grande qualité de vie. Malgré toute la misère et toutes les catastrophes, on peut toujours trouver une multitude de raisons de manifester sa gratitude. Dans son autobiographie, Nelson Mandela écrivait : « Pour survivre en prison, je devais découvrir des moyens pour trouver de la satisfaction dans la vie quotidienne. Vous pouvez vous sentir satisfait en lavant vos vêtements de façon à ce qu’ils soient particulièrement propres, balayer le sol de manière à ce qu’il soit particulièrement net, organiser votre cellule de manière à ce que vous gardiez un maximum d’espace. Vous pouvez ressentir la même fierté que vous ressentiez en dehors de la prison par rapport à des choses importantes, que dans la prison par rapport à des petites choses. » Cette recette de Nelson Mandela, est très comparable
avec la façon de travailler que recommande Mihaly Csikszentmihalyi pour atteindre le fameux « flow » dans les activités de la vie quotidienne. Ce ne sont non seulement les grandes évènements comme une naissance, une symphonie de Beethoven ou un paysage en Toscane, qui peuvent nous inspirer de la gratitude, mais aussi les petites choses comme la respiration, les battements du cœur, la circulation sanguine, le système immunitaire, le cerveau, les articulations, le corps entier66 qui est le temple de notre vie mentale et spirituelle, le papier sur lequel nous écrivons, l’ordinateur et l’imprimante que nous utilisons, l’électricité qui fait s’allumer les lampes et fait rouler les trains, le téléphone qui rend possible le contact humain, les livres qui rendent possible le contact avec les grands esprits, les voitures qui permettent les déplacements. Et pourquoi ne prenions-nous pas l’habitude de dire, chaque jour, à quelques personnes combien nous sommes heureux qu’elles soient là ? Nous ne devons notre vie non seulement à la nature entière, aux nombreux organismes qui contribuent à notre nourriture et à notre survie, mais aussi à toute une culture, avec de nombreuses personnes aux professions prestigieuses ou modestes qui assurent le fonctionnement de notre société moderne et qui nous fournissent nourriture, vêtements, habitations, produits cosmétiques, jusqu’à des livres, des films, de la musique et l’internet. Si nous ne sommes pas dans la gratitude, nous ne faisons aucun tort aux autres ou au monde, nous nous faisons tort nous-mêmes.
Heideggerdisait que réfléchir (denken) mène à remercier (danken). Celui qui réfléchit de façon attentive et profonde, ne peut qu’en venir à la gratitude. Si nous nous ouvrons au mystère, nous ne pouvons qu’être dans la gratitude. Seule notre arrogance, notre autosuffisance et notre attitude de « tout est quand-même normal » font que nous sommes si peu dans la gratitude. Dans la société moderne de consommation on a l’idée que l’on doit pouvoir choisir et changer la vie, tout comme on peut choisir une voiture et l’échanger si nécessaire. Il y a l’idée que l’homme a « le droit » à une aussi bonne vie ou à un aussi beau corps que le voisin ou
66 Pous une vision positive sur le corps, cf. Sherwin B. Nuland. How we Live. The Wisdom of the Body. London: Vintage Books, 1997. Pous une vision festive sur le corps féminin, cf. Nathalie Angier. Woman. An Intimate Geography. New York: Houghton Mifflin Company, 2000. Cf. également: Gloria Steinem, Revolution from Within. London: Corgi Books, 1992