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« Oui » au passé

Personne n’échappe à son passé et peu de personnes a un passé sans problèmes. Si vous ne vous occupez pas de votre passé, votre passé s’occupera de vous. Dire « oui » au passé ne veut pas dire que vous devez être d’accord avec tout ce qui s’y est déroulé. Cela signifie uniquement que vous acceptez que la vie antérieure n’a pas été parfaite, qu’il y a eu de l’injustice, qu’on vous a traité de façon désobligeante, que vous-même avez probablement été imparfait et injuste, et que vous avez commis des erreurs. Cela revient à permettre au passé d’être le passé et à se construire un présent et le futur. Le passé n’existe plus qu’en tant que souvenir dans la conscience et n’a plus de réel pouvoir, sauf si vous lui donnez ce pouvoir. Se révolter contre le passé, ne « pas pouvoir accepter », ne change strictement rien au passé. Cette résistance est une forme d’attention qui fait que le passé continue à jeter une ombre sur le présent. Ceci crée un mal-être qui vous empêche d’être pleinement conscient au présent. Dire « oui » au passé, c’ est vous faire un cadeau en mettant fin à la prise d’otage de votre vie par le passé.

- J’ai eu un passé tellement lourd. - Alors vous êtes sûrement content que ce passé soit passé ? - Eh oui, mais je traine toujours mon passé quand-même avec moi! Cela reste lourd… - Qu’est-ce que vous portez précisément ? - Ce poids du passé! - Où se trouve ce poids ? Où est ce passé… ? - Bien-sûr, il s’agit d’un poids psychique ! Mais c’est quand-même une charge! - Si vous vous souvenez des vacances, est-ce également une charge ? - Non, ça c’est, bien sûr, très différent ! - C’est quand-même aussi du passé ! Pourquoi est-ce différent ? - Parce que ça, ce sont des souvenirs agréables ! - Exactement : vos sentiments sont déterminés par vos pensées sur le passé en non pas par le passé lui-même. Le passé n’existe simplement plus ! - Mais je sens quand-même le poids du passé! - Le passé n’existe plus et n’a donc pas de poids. - Mais qu’est-ce que je ressens alors ? - Le présent, ce qu’il y a maintenant : les sentiments qui sont la conséquence de vos pensées sur votre passé. - Mais est-ce que je dois alors approuver tout ce qui s’est passé? - Vous devez simplement accepter ce qui s’est passé. - Mais est-ce que ce n’est pas alors de l’indifférence, de l’insensibilité? - Garder le cap d’un navire, malgré les vents et les vagues, n’est pas de l’insensibilité mais, au contraire, l’art de naviguer.

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Comme il l’a été dit avant, c’est aussi la base du pardon. Pardonner est en premier lieu un cadeau à soi-même. C’est arrêter d’empoisonner et d’alourdir son propre esprit avec de la négativité. C’est refuser de continuer de donner un pouvoir au passé sur le présent. C’est refuser d’être « victime » pour la deuxième fois, la première fois quand le fait se sont produits, une deuxième fois en nourrissant de la négativité dans la conscience. C’est arrêter de se battre contre le passé. C’est le lâcher prise du passé.

Lâcher le passé, c’est dire «oui» au passé.

On peut toujours pardonner. L’autre ne doit même pas le savoir et ne doit pas d’abord se repentir ou être puni. C’est un acte qui peut se dérouler complètement à l’intérieur de soimême. C’est d’ailleurs le seul acte possible dans des cas où l’autre est, par exemple, décédé. Dire « oui » au passé, c’est l’acte de reprendre son pouvoir. Au lieu de se battre, on fait la paix avec le passé et, de ce fait, il ne vous dérange plus.

Tout évènement et tout être est un maître parfait. Tout arrive pour vous apprendre de la patience, de la sagesse et de la compassion.

LE BOUDDHA

Voulez-vous être heureux un moment ? Vengez-vous. Voulez-vous être heureux durablement ? Pardonnez.

HENRI LACORDAIRE (1802 – 1861)

Les problèmes sont un produit de la pensée, pas de la réalité.

JOHN WHEELER

L’art de vivre

Votre passé était imparfait, dites-lui « oui » quand-même ! La loterie géographique vous a fait naître là où vous êtes né. Personne ne peut choisir l’endroit de sa naissance ni les personnes chez qui il vient au monde. Personne ne s’améliore par les lamentations et la colère. Quelle peut-être votre contribution et votre tâche là ou vous êtes venu au monde ?

Si votre passé a été difficile, essayez alors l’idée d’être heureux parce que ce passé est maintenant passé. Vous l’avez survécu ! Vous avez déjà gagné ! Mais n’oubliez pas que ce qui s’est passé vous a également construit et a fait de vous ce que vous êtes maintenant. Demandez-vous ce que vous avez pu apprendre de tous ces événements et de toutes ces expériences. Comment pouvez-vous utiliser cet apprentissage dans le futur ? La philosophie zen nous dit: « Chaque petit flocon tombe à sa place. »

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