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Une société « dépressogène »
Structuur van het lijden
Aanleiding Gebeurtenis
Advertisement
Negatieve betekenis
Sombere stemming
Automatische gedachten
Lijden Depressie
Er is iets mis met mij Het zal me nooit lukken Iedereen is tegen mij Ik ben waardeloos Ik ben machteloos …
Ce style de vie cognitifpessimisteest le principal facteur de risque qui fait que, à une difficulté de la vie, on réagira avec un comportement dépressif, c'est-à-dire l’abandon. De la même manière que fumer est prédictif d’un cancer pulmonaire, le pessimisme est prédictif d’une dépression. Tout comme la demoiselle Laps dans le roman de Multatuli, ne savait pas qu’elle était un mammifère, beaucoup de gens ignorent qu’ils entretiennent un style de vie pessimiste. Un style de vie cognitifoptimisteest le résultat d’une façon de penser et d’observer plus attentive, concrète et spécifique, qui rend clair que rien n’est jamais totalement négatif, que rien n’est vrai tout le temps et partout et qu’il y a toujours des possibilités de donner un sens à ce qui nous arrive et à la vie. Confuciusdisait que rien de ce qui nous arrive est grave si nous en tirons les leçons et en cueillons les fruits. C’est une excellente description d’un style de vie créatif qui nous remet en pouvoir. Un style de vie pessimiste, est aussi une position de sécurité. Les pessimistes sont rarement déçus, car ils avaient toujours déjà prédit l’issue malheureuse. Par contre, les optimistes risquent des déceptions ou de subir des abus. Mais avec qui aimeriez-vous passer votre vie : avec des gens qui se préparent tout le temps au pire ou avec des gens qui attendent le meilleur ?
Quand on est animé d’une grande cause, d’un projet extraordinaire, vos idées vont briser toutes les chaînes, votre esprit va dépasser toutes les frontières, votre conscience va se répandre dans toutes les directions. PATANJALI (1-3e av J.C.)
L’être humain ne vit pas dans un vide. Il vit dans un champ de forces (technologiques, économiques, sociales, philosophiques, religieux, morales…) qui le guident et le dirigent et à l’intérieur desquelles il doit exercer son autogestion et son art de vivre pour donner forme à sa propre vie. Dès sa naissance il est implanté dans un champ culturel où il apprend à parler une certaine langue, où il apprend à penser et où certaines valeurs et convictions sont
considérées comme « normales ». Après la vie dans une couveuse biologiqueil va en quelque sort vivre dans une couveuse culturelle, dans une Matrix(en référence au film !). Finalement, la matrice culturelle se prolongera et continuera à vivre dans la conscience. Les parents et l’école s’occupent de la nécessaire insertion de l’enfant dans la société. Il en est de même pour la famille, les amis et les connaissances. Le style cognitif qu’un individu utilise, est, bien sûr, appris et importé de l’entourage, à savoir la famille et la société dans laquelle il a grandi. Une culture a toujours, plus ou moins ouvertement, des convictions et des représentations sur la vie, sur la société, sur l’individu et sur la place de l’individu dans tout cela. Ces convictions ne sont pas tellement véhiculés et imposés par une certaine classe ou une certaine institution, mais sont comme en filigrane présent et tissé dans les différents secteurs de la société. L’influence de la langue et de la culture, importante et en large partie inconsciente, a été argumentée de façon convaincante par, entre autres, Martin Heidegger et, plus tard, aussi par J.P. Sartre, Jacques Lacan, Michel Foucault et les structuralistes françaises. Foucault en particulier a souligné que l’homme est un être beaucoup moins autonome et rationnel parce qu’il est encapsulé dans la dynamique des structures du pouvoir de son temps et de son entourage. A côté de cela, il y a une multitude d’influences cachées. Nous ne vivons pas seulement dans le monde froid et peu enthousiasmant des énoncés scientifiques, des données statistiques, des emplois peu intéressants et des amusements de consommation souvent infantilisants, mais aussi dans le climat négatif d’incessantes critiques sur les autres, sur l’autorité et sur la société. L’exposition prolongée à des gens aux visages stressés, angoissés ou en colère et le spectacle régulier des disputes et conflits, prédisposent pour les mêmes émotions et comportements chez nous-mêmes. Elle conditionne notre cerveau à l’humeur sombre, à un regard négatif sur la vie en à des prestations moindres. Dans une telle société, il est plutôt étonnant que pas plus de gens s’en détournent et se comportent d’une façon dépressive. Woody Allen, un jour, aurait dit : « La plupart du temps je n’aime pas vraiment la vie, et le reste du temps je ne l’aime pas du tout. » Il y a donc de bonnes raisons de considérer que la société actuelle est dépressogène, c’est à dire prédisposant ou favorisant la dépression. Ceci s’exprime dans les nombres croissants de mal de vivre, de dépression, de burn-out et de suicide. La société actuelle favorise surtout la satisfaction immédiate des besoins comme stratégie pour atteindre le bonheur. Cela entretient l’illusion que la possession de biens matériels et la participation à diverses activités récréatives, n’est pas seulement un droit, mais est aussi le seul chemin vers le bonheur. En plus, l’illusion qui s’installe est que si, pour une raison ou une autre, ce n’est pas le cas, on peut, à juste titre, se considérer comme une victime. Penser en termes de droitet de victimisationest considéré comme normal et, un réflex humain, est de venir en aide à une victime pour satisfaire ses besoins. Une conséquence est que la victime est réduite au statut d’assistée, c'est-à-dire à un style de vie qui enlève le pouvoir. On entre donc, de nouveau, dans une causalité circulaire, un cercle vicieux : dans la mesure où on se retire de la vie active, la vie semble de plus en plus dénué de sens et on aura encore moins envie d’y participer. On va graduellement avoir l’image de soi de quelqu’un de faible et sans valeur.
Seul un style de vie plus adulte, à savoir plus conscient, plus réfléchi et plus raisonnable, avec plus de sagesse et de compassion, peut nous protégerde l’influence dépressogène de la
société. C’est exactement la signification entre autre de la pleine conscience (« mindfulness »). Notre conscience est notre possibilité de nous libérer de l’inconscience et de la dépendance et de construire un style de vie plus adulte, avec plus d’autonomie et plus de compassion. Le seul vrai « traitement » de la dépression et la seule vraie prévention de la dépression, en particulier auprès des jeunes, est donc l’instauration d’une culture d’ouverture et d’étonnement, pour construire une vision du monde et de la vie qui engendre l’enthousiasme et la compassion. En effet, celui qui est enthousiaste ou amoureux, ne peut pas être dépressif. Pour cela, il est nécessaire, à côté de l’image du monde froid de la science et de l’économie, qui ne peut enthousiasmer personne, de créer une nouvelle vision qui ouvre les yeux pour la beauté et le merveilleux de la vie. Après le « dés-enchantement » par la science, nous avons besoin d’une nouvelle vision qui « ré-enchante », qui parle à l’âme et qui peut rendre enthousiaste.97 Dans le monde de la science, l’eau est simplement H2O et l’amour est simplement un pattern de neurotransmetteurs. Un manuel de physique ou de biologie est plein de données scientifiques, bien sûr d’un grand intérêt, mais ne peut pas nous apprendre à nous abandonner à l’émerveillement de la beauté et du mystère de la vie.98 La meilleure façon de ressentir le sens de la vie est d’y participer d’une façon pleine de sens et ainsi, de s’y réaliser. De cette manière on entre dans une causalité circulaire positive : à mesure où l’on devient de plus en plus enthousiaste, on participera plus à la vie, ce qui rendra encore plus enthousiaste.
Si vous voulez construire un bateau, il ne faut pas rassembler les gens pour faire des plans, diviser le travail, chercher les outils et couper le bois, mais donnez-leur le désir passionné de la grandeur et de l’infinité de la mer. Alors ils vont construire le bateau d’eux-mêmes.
97 De term onttovering (disenchantment) is afkomstig van de socioloog Max Weber. De astrofysicus George Smoot (Nobelprijs 2006) kon op 23 april 1992 met de satelliet COBE foto’s nemen van het heelal zoals het nauwelijks 380.000 jaar de geboorte van het universum was en sprak over “het aangezicht van god”. Zie Le visage de Dieu van Igor en Grichka Bogdanov. Zie ook het prachtige The Reentchantement of the World’ van Morris Berman. Zie ook Fritjof Capra: Het Levensweb.
98 Dat zou bijvoorbeeld kunst wel kunnen doen, voor zover een kunstenaar deze opdracht tot de zijne maakt en geen aanhanger is van de hedendaagse opvatting dat kunst over het uiten van persoonlijke emoties moet gaan.