de courte durée. Cela n’a pas beaucoup à voir avec un vrai deuil. Faire un deuil signifie que la personne concernée doit de toute manière apprendre à vivre dans le monde tel qu’il est maintenant et accepter des faits qui ne peuvent pas être défaits. Il est, pour cette personne, beaucoup plus important et thérapeutique d’apprendre à se défaire de la haine et de la négativité, que de s’accrocher à la punition de l’auteur du préjudice. (Voir ce qui est écrit plus haut sur le pardon). L’avocat pénal Belge Jef Vermassen expliquait dans une interview que la victime d’un crime ne peut se libérer de l’auteur du crime qu’en mettant de côté ses sentiments de vengeance. En outre, dans beaucoup de cas, il n’y a pas d’auteur qu’on peut incriminer (qui serait, par exemple, responsable d’un cancer ou d’une catastrophe naturelle ?) Le fait de trouver un coupable ne peut en rien rétablir les certitudes et la confiance ébranlées. La confiance dans la vie a reçu un coup et ne peut pas être récupérée en incriminant un coupable. Il est, plutôt, nécessaire de réinventer une nouvelle forme de confiance existentielle.
L’art de vivre Votre bien-être ne peut et ne doit pas dépendre de la punition d’un coupable. Ce n’est pas votre mission de juger les autres. Inventez une nouvelle forme de confiance en vous. Comment l’événement difficile a fait de vous une personne plus adulte, plus sage, ayant plus de compassion ? Peut-être qu’avec votre expérience, vous pouvez aider d’autres personnes qui traversent une épreuve similaire ? Comment est-ce que la société pourrait en devenir meilleure ?
Stratégies d’évitement « J’ai quand-même droit à… » De plus en plus souvent les gens trouvent qu’après un événement difficile, ils sont « victimes » et qu’ils ont « droit » à une reconnaissance, une assistance, un accueil, un accompagnement, une compensation. Dans la société moderne de consommation il semble qu’on a acquis l’idée que l’on doit pouvoir choisir et échanger sa vie, comme on peut choisir sa voiture et l’échanger si elle ne plait plus. On semble de plus en plus croire qu’on a quand-même un « droit » à vie une aussi « bonne » ou à un corps aussi « joli » que celui du voisin ou de la voisine, comme les autres. Le credo actuel semble être : « Si je ne me sens pas bien, c’est que j’ai besoin de quelque chose. Si j’ai besoin de quelque chose, j’y ai droit. Si j’y ai droit, quelqu’un (l’état, les parents, le conjoint, un groupe d’entraide…) doit me le donner. Si personne ne me le donne, je vais me pourvoir en justice. » Cette attitude mène à un nombre croissant de litiges, de conflits, de procès et de procédures de médiation. Cette attitude d’arrogance (le « entitlement » en Anglais), dans le sens de s’arroger des droits, revient évidemment à une stratégie de déresponsabilisation et mène à une attitude