106 THE FUTURE OF WORK IN AFRICA
ENCADRÉ 2.6
Les programmes d’apprentissage des adultes et l’emploi : ce que montrent les études Les programmes d’apprentissage et d’éducation des adultes (AEA) ont été utilisés jusqu’ici dans de nombreux pays en développement comme un moyen de combler les lacunes des adultes peu qualifiés et d’améliorer leur productivité et leur employabilité. Environ 61 % des adultes d’Afrique subsaharienne sont peu qualifiés, ce qui a un impact négatif sur les perspectives de carrière, la qualité de l’emploi et la croissance de la productivité. Les actifs peu qualifiés ont en moyenne moins d’opportunités d’emploi et moins d’occasions d’améliorer leurs compétences, et lorsqu’ils ont un emploi, leur contribution à la croissance de la productivité agrégée est moindre (Saane et Baker, 2018). La hausse de participation aux programmes d’AEA en Afrique subsaharienne est une bonne nouvelle parce que ces programmes spécialisés fournissent une seconde chance aux personnes déscolarisées, à celles qui ont quitté l’école de bonne heure, à celles qui n’ont pas accès à l’enseignement et à celles qui ont reçu un enseignement de mauvaise qualité. Grâce aux bases acquises avec l’AEA, elles peuvent s’adapter à l’évolution du monde du travail. Les études montrent cependant que les programmes d’AEA ne contribuent que faiblement à améliorer les connaissances générales des affaires et la productivité des bénéficiaires et qu’ils n’ont aucun impact sur la création d’emploi. Au Pérou, un programme destiné à former de futures femmes entrepreneurs a permis aux participantes de faire d’énormes progrès en gestion d’entreprise mais n’a pas eu d’impact significatif sur leurs chances de trouver un emploi (UIL, 2017 ; Banque mondiale, 2019). Au Brésil, les programmes d’AEA ont contribué à accroître fortement les revenus des participants. Ils ont également augmenté la probabilité d’occuper un emploi mais n’ont pas eu d’effet sur le taux d’emploi réel peut-être parce que les emplois qu’auraient pu occuper les participants n’existaient pas, bien qu’ils aient amélioré leurs compétences (Soares, Rocha et Ponczek, 2011). En République dominicaine, un programme pour l’emploi des jeunes a amélioré les compétences non cognitives et l’emploi formel chez les participants mais n’a pas fait progresser l’emploi. En Turquie, un programme de formation professionnelle n’a pas eu d’impact significatif sur les chiffres de l’emploi, et s’il a permis d’améliorer la qualité des emplois, l’effet a été de courte durée.
Au Ghana et dans d’autres pays subsahariens, des entreprises comme Farmerline utilisent les technologies numériques pour augmenter la productivité des agriculteurs. Fondée en 2013, Farmerline transforme les agriculteurs en entrepreneurs accomplis en leur donnant un meilleur accès aux informations, aux conseils et aux ressources, ce qui leur permet d’être plus productifs. L’entreprise fournit une plateforme numérique avec laquelle les petits