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2.2 L’illettrisme en Afrique subsaharienne

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et partenaires internationaux expérimentés, afin de créer une masse critique d’inventeurs et d’entrepreneurs hautement qualifiés en sciences, en technologie et en gestion des affaires.

Les autres mesures à mettre en place sont notamment l’investissement dans des programmes de bourses qui incitent les étudiants à retourner dans leur pays à la fin de leurs études et une meilleure association de la diaspora par une mobilisation de son vivier de compétences, et notamment la mise à contribution des individus formés à l’entrepreneuriat et aux STIM. Enfin, les pays d’Afrique subsaharienne devront résoudre certains problèmes cruciaux affectant les acteurs économiques, par exemple soutenir financièrement les start-up dans leur phase de démarrage et investir suffisamment dans les infrastructures complémentaires (notamment garantir un accès fiable et abordable à l’électricité et à une connexion haut débit).

ENCADRÉ 2.2

L’illettrisme en Afrique subsaharienne

Du fait de la médiocrité de l’enseignement scolaire, les pays d’Afrique subsaharienne ont un important stock d’adultes illettrés, constamment alimenté par un flux important de nouveaux illettrés, et ce stock n’est pas appelé à diminuer au cours des prochaines années. Non seulement le recours aux technologies numériques permettra d’accroître la productivité de ce groupe de travailleurs dans leur emploi actuel, mais le fait de les doter des compétences nécessaires pour accéder à ces technologies et s’en servir les aidera à s’adapter à un monde du travail en pleine évolution. Cela leur donnera une nouvelle valeur sur le marché du travail et leur permettra de postuler à des emplois nouveaux et plus productifs, de saisir ces opportunités générées par les nouvelles technologies. Cela nécessitera cependant des dispositifs d’apprentissage et des programmes de formation continue efficaces.

Dans le monde, environ 2,1 milliards d’adultes en âge de travailler (15–64 ans) ont des difficultés de lecture et 16 % sont illettrés (Soares, Rocha et Ponczek, 2011 ; Banque mondiale, 2019). Dans la plupart des pays subsahariens, une part importante de la population adulte est illettrée (graphique E2.2.1). Environ 61 % des adultes en âge de travailler ne maîtrisent pas la lecture et 19,5 % des 15 ans et plus ne savent ni lire ni écrire (UIL, 2017). Les programmes d’apprentissage et d’éducation des adultes (AEA) sont importants pour doter les illettrés des compétences de base. Vu l’impact positif des programmes de formation continue en matière de productivité de la maind’œuvre, d’employabilité, de cohésion sociale, d’engagement civique et de croissance économique durable, l’AEA représente un objectif prioritaire dans la plupart des pays subsahariens : vingt-six de ces pays possèdent une législation, une réglementation ou une autre initiative publique en faveur de l’alphabétisation des adultes (UIL, 2013) et dix-huit pays ont mis en place de nouvelles mesures d’AEA depuis 2009 (UIL, 2016).

(suite page suivante)

ENCADRÉ 2.2 (suite)

Graphique E2.2.1 Illettrisme chez les individus âgés de 15 ans et plus en Afrique

subsaharienne

Niger Guinée Soudan du Sud Mali République centrafricaine Bénin Burkina Faso Tchad Côte d’Ivoire Liberia Sierra Leone Éthiopie Sénégal Gambie Mozambique Guinée-Bissau Nigéria Madagascar Malawi Togo Angola Rwanda Érythrée Ouganda Cameroun Rép. dém. du Congo Ghana Comores Kenya Rép. du Congo Lesotho Tanzanie Gabon Zambie Zimbabwe Burundi Swaziland Botswana Rép. du Congo Maurice Namibie São Tomé-et-Príncipe Afrique du Sud Guinée équatoriale Seychelles

9 9 8 7 29 29 26 26 25 23 23 22 22 21 21 20 17 15 15 14 13 12 12

35 34 33

45 44 41 40 40 52 52 51

63 62 62 60 57

70 68 67 81

5 5 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Proportion d’illettrés parmi les individus âgés de 15 ans et plus (en %)

Source : Banque mondiale d’après des données d’UIL, 2017. Note : Le Swaziland s’appelle Eswatini depuis avril 2018

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