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Part de la PSE et d’autres investissements publics dans trois pays
Il est important de bien mesurer les bénéfices que peuvent apporter les technologies numériques et de les mettre en regard du risque que les pays africains manquent cette opportunité ou, pire, que la fracture numérique s’aggrave sans que la pauvreté ne soit réduite. Une condition préalable pour pouvoir profiter de cette opportunité est que tout le monde puisse avoir accès aux infrastructures numériques à un prix abordable grâce à une politique publique volontariste. L’expérience montre qu’un cadre réglementaire qui favorise la concurrence est primordial dans le secteur des infrastructures numériques, de même que des subventions efficaces pour permettre un accès universel et une intégration accrue pour créer des marchés plus vastes. Les services Internet nécessitent aussi des infrastructures complémentaires comme un réseau de distribution d’électricité. Pour éviter le risque d’une aggravation de la fracture numérique, les services Internet doivent être accessibles à un prix abordable dans les zones rurales comme dans les zones urbaines, dans les villes secondaires comme dans les métropoles, aux femmes comme aux hommes, aux personnes âgées comme aux jeunes.
Les politiques publiques visant à promouvoir les technologies numériques pour obtenir des gains de productivité doivent être accompagnées de mesures pour soutenir les entrepreneurs qui créent des applications locales, et les entreprises et les employés qui doivent s’adapter. Il faut notamment accroître l’investissement dans le développement des compétences ; mettre en place des procédures pour stimuler la productivité dans les entreprises informelles ; instituer une protection sociale efficace ; mettre en œuvre une politique sociale qui protège la main-d’œuvre contre ces risques qui menacent l’Afrique subsaharienne plus que les autres régions du monde, qui permette aux entrepreneurs et aux travailleurs de prendre plus de risques et qui facilite la mobilité fonctionnelle des travailleurs. Des mesures supplémentaires seront nécessaires pour protéger les consommateurs contre les fraudes en tout genre et les ménages pauvres et mal informés contre le surendettement, et pour assurer la confidentialité des données et la cybersécurité.
L’arrivée de nombreuses technologies numériques va de pair avec le risque d’une concentration excessive du pouvoir économique et de pratiques anticoncurrentielles – les entreprises dominantes acquièrent leurs rivaux potentiels plutôt que de permettre à de nouveaux entrants de grandir puis de leur faire concurrence. Il existe aussi un risque de concentration horizontale ou d’intégration verticale d’un marché à l’autre, les grosses entreprises cherchant à prévenir une concurrence plus féroce. Les politiques publiques devront veiller à ce qu’il y ait suffisamment de concurrence dans la structure et les pratiques du marché dans tous les secteurs industriels pour permettre à des entreprises offrant de nouveaux produits et services d’entrer sur le marché et de croître, et pour faire en sorte que les prix restent le plus bas possible, que la qualité se maintienne à un haut niveau (y compris pour ce qui est de la protection des données) et qu’il