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enseignements pour l’Afrique subsaharienne
ENCADRÉ 2.5
Réseaux canadiens de centres d’excellence : un succès et des enseignements pour l’Afrique subsaharienne
L'expérience canadienne en matière de centres d’excellence est parmi les plus anciennes et les plus fructueuses du monde. Avant le lancement, en 1989, de ses Réseaux de centres d’excellence (RCE), la majeure partie de la recherche universitaire du pays était une recherche fondamentale guidée par la curiosité. Les chercheurs n’avaient pas besoin de montrer le bénéfice social ou économique que pouvaient apporter leurs travaux au pays pour obtenir des financements et la création de centres de taille critique ne faisait pas partie des préoccupations du moment. Puis on a réalisé que, malgré l’existence d’une politique publique en science et technologie et de bourses de recherche visant à promouvoir la production de savoir, la « grande majorité des groupes de recherche universitaires canadiens étaient relativement petits, ils n’avaient pas la taille critique ni les structures formelles nécessaires pour la transmission du savoir et le transfert technologique » (Halliwell, 2012, p. 10). Créer une masse critique d’experts dans des domaines importants, c’est-à-dire soutenir quelques initiatives de recherche de grande envergure qui placeraient le Canada parmi les grands acteurs de la recherche mondiale, est devenu un objectif national. De cet objectif sont nés les RCE.
Les RCE sont des réseaux de recherche virtuels à grande échelle pilotés par les universités. Ils mettent en relation des universitaires, des représentants de l’industrie, des responsables du gouvernement et des organisations à but non lucratif répartis dans tout le pays. Leur but est de collaborer sur des sujets de recherche communs afin d’obtenir des résultats qui soient bénéfiques au pays, socialement et économiquement, conformément aux priorités définies dans la politique publique en science et technologie qui fournit le cadre de l’action des RCE. Les projets de réseaux sont mis en concurrence et les financements sont attribués suivant cinq critères : l’excellence du programme, la formation d’un personnel hautement qualifié, le réseautage et les partenariats, les échanges de savoir et de technologies, et l’exploitation, la gouvernance et la gestion du réseau.
Les RCE font l’objet d’un suivi et d’une évaluation annuels. Depuis 2007, ils reçoivent un financement pour cinq ans qui peut être renouvelé au maximum pour deux autres périodes de cinq ans.
Les évaluations réalisées en 2002, 2007 et 2008 de l’impact des RCE sur la recherche au Canada montrent qu’ils ont entrainé une transformation. Les RCE ont permis aux institutions du pays d’attirer durablement des chercheurs de premier plan qui ont contribué de manière significative à l’excellence des travaux de recherche. Les chercheurs des RCE publient chaque année en moyenne plus de quatre mille articles dans des revues scientifiques. Les RCE ont permis de créer des groupes de taille critique dans des domaines stratégiquement importants comme l’étude des prions. La mise en place de partenariats entre les universités et l’industrie a donné des résultats tangibles comme le dépôt de brevets et la création d’entreprises par essaimage : de cent à cent
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