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l’écosystème d’innovation de l’Afrique subsaharienne

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Bibliographie

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le secteur privé opérant en mode entrepreneurial. Ce modèle assume ses parts de risque et d’échec (schéma 2.2). Les pays subsahariens doivent adopter une approche du bas vers le haut afin de libérer le potentiel de l’entrepreneuriat technologique. La région a souvent négligé les initiatives du bas vers le haut alors qu’elles sont un facteur-clé de réussite.

La région subsaharienne est de plus en plus connectée, et le développement numérique s’accélère. En 2013, 13 % de la population de la région utilisait Internet, contre 36 % au niveau mondial (Hjort et Poulsen, 2019). En 2018, la part de la population utilisant Internet en Afrique subsaharienne a presque atteint 30 % - ou 24 % si l’on considère les utilisateurs uniques, c’est-à-dire les utilisateurs indépendamment du nombre de leurs connexions (Bayen, 2018). Cette croissance offre une occasion unique d’analyser la capacité de numérisation croissante de la région subsaharienne afin de créer les conditions propices

Schéma 2.2 Modèle du bas vers le haut et du haut vers le bas appliqué à l’écosystème

d’innovation de l’Afrique subsaharienne

Du haut vers le bas

État, partenaires de développement

Environnements des affaires, politiques publiques proactives Investissement privé

Connaissances

Adaptation

Progression par bonds (leapfrogging)

Innovation

Entrepreneurs Adaptation

Source : Banque mondiale, 2017. De bas vers le haut Infrastructure

à de nouveaux emplois. La création de ces conditions exigera un certain nombre de mesures fondamentales, à commencer par l’adoption d’une stratégie nationale pragmatique et cohérente en matière de TIC ; la construction d’une infrastructure à même de soutenir l’économie numérique ; et, surtout, la production d’une large cohorte d’entrepreneurs du numérique et de jeunes hautement qualifiés disposant d’un solide socle des compétences en TIC. Actuellement, les pays de la région se classent relativement bas en matière de capital humain lié aux TIC et de socle des compétences en TIC, principalement en raison de la qualité et de la quantité insuffisantes du capital humain dans les cursus de STIM de l’enseignement supérieur. Il faudra une main-d’œuvre composée de professionnels hautement qualifiés en sciences, en technologies et en gestion des affaires pour y arriver. Le développement de cette main-d’œuvre dépend de facteurs tels que la qualité et la quantité de l’enseignement des mathématiques, des sciences et de la gestion des affaires, ainsi que le taux d’inscription dans ces matières dans le supérieur (Manyika et al., 2013).

À cet égard, une étude a examiné la capacité actuelle des pays subsahariens à tirer parti des opportunités offertes par Internet (Internet Foundation Indexi5F ; voir Manyika et al., 2013). Cinq éléments ont été pris en compte : la stratégie nationale en matière de TIC, l’environnement des affaires, l’infrastructure, le capital financier et les compétences en TIC. L’étude révèle que le socle des compétences en TIC de la plupart des pays de la région subsaharienne n’est pas assez solide pour exploiter Internet et en tirer avantage. Tous les pays de la région, à l’exception de l’Afrique du Sud, ont obtenu un score inférieur à 30 % concernant la capacité actuelle de leur socle de compétences en TIC à permettre l’exploitation des opportunités offertes par Internet. La variable socle des compétences en TIC a obtenu le score le plus faible de toutes les variables intervenant dans l’élaboration de l’indice (graphique 2.10) (Manyika et al., 2013). Des données plus récentes de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et du Forum économique mondial 13 confirment la faiblesse du socle des compétences. Selon l’indice de développement des TIC de l’UIT, la plupart des pays de la région subsaharienne figurent au bas du classement dans la répartition mondiale des socles des compétences en TIC. Sur 176 pays, ceux d’Afrique subsaharienne occupent les places situées entre le 153e et le 176e rang (à l’exception de la 163e position, occupée par Haïti)14 .

Une combinaison de facteurs a contribué aux faibles scores de la région concernant son socle des compétences en TIC, mais ce sont surtout la qualité et la quantité insuffisantes de l’enseignement des mathématiques et des sciences, le faible nombre d’inscriptions dans ces matières dans l’enseignement supérieur et le déficit de scientifiques et ingénieurs qui ont été déterminants.

L’analyse du tableau 2.1 montre une corrélation positive significative entre les dépenses en R&D, les compétences (représentées par les

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