86 THE FUTURE OF WORK IN AFRICA
informel, peu productif. À l’heure actuelle, les offres d’emplois du secteur formel sont limitées dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne. Pour la plupart des actifs, le secteur informel apparaît comme le seul moyen de générer un revenu. Il continue de jouer un rôle-clé dans la structure économique de ces pays et ses caractéristiques particulières le rendent très résilient et lent à évoluer. Par ailleurs, le décalage potentiellement important entre les compétences de la main-d’œuvre et celles requises par le secteur formel risque d’être difficile à combler à court et moyen terme. Les problèmes liés au travail informel seront examinés plus en détail au chapitre 3. Le RDM 2019 recommande d’investir largement dans le capital humain, plus précisément dans le développement de la petite enfance, l’enseignement supérieur, les programmes de formation continue, les compétences cognitives supérieures, les compétences socio-comportementales et la capacité d’adaptation, en plus de la lecture, de l’écriture et du calcul. L’Afrique subsaharienne accuse un retard de longue date dans la formation des compétences de base, ce qui crée un perpétuel goulot d’étranglement entravant la formation de compétences plus avancées (voir encadré 2.1). Par conséquent, tout en suivant les recommandations du RDM 2019 sur le développement à long terme d’un capital humain adéquat, elle doit en priorité s’attacher à former de fortes compétences de base ENCADRÉ 2.1
Investissements insuffisants dans le développement de la petite enfance en Afrique subsaharienne L’Afrique subsaharienne accuse déjà un retard dans la formation des compétences de base, ce qui crée un goulot d’étranglement entravant ensuite le développement des compétences supérieures chez les enfants, un groupe démographique de plus en plus nombreux. Près de 130 millions d’enfants de moins de 6 ans vivent dans cette région du monde. Chaque année, on compte 27 millions de naissances et 4,7 millions de décès d’enfants de moins de 5 ans. Environ 17,5 millions (65 %) de ces 27 millions de bébés connaîtront la pauvreté, 20 % n’iront peut-être jamais à l’école primaire ni au collège et 24 % des scolarisés décrocheront probablement, même si le taux d’achèvement des études scolaires (primaire et collège) est en constante augmentation. Seulement 12 % des enfants iront à l’école maternelle, un chiffre bien inférieur à la moyenne des pays en développement (36 %) et à la moyenne mondiale (50 %), ce qui n’est peut-être pas surprenant (Arias, Evans et Santos, 2019 ; Bashir et al., 2018 ; Garcia, Pence et Evans, 2008). Malgré des efforts pour augmenter les dépenses d’éducation depuis 2010, la part du budget de l’éducation alloué à l’école maternelle était d’un piètre 0,3 % en 2012 en Afrique subsaharienne, à comparer aux 8,8 % (suite page suivante)