Promouvoir des technologies numériques inclusives 73
intégration aux CVM, est de rehausser le faible niveau de capital humain dans la région. C’est pourquoi le prochain chapitre est consacré au capital humain. Il y est montré que l’Afrique subsaharienne doit s’attacher à former des innovateurs. Elle doit créer une masse critique d’inventeurs et d’entrepreneurs hautement qualifiés pour permettre aux différents pays de saisir les opportunités fournies par les technologies numériques et par une plus grande intégration économique. Grâce à des technologies numériques adaptées aux capacités et aux besoins locaux, la main-d’œuvre subsaharienne peu qualifiée pourra acquérir les compétences qui lui manquent. En résumé, l’Afrique subsaharienne doit moins s’inquiéter des relocalisations, vis-à-vis desquelles l’inquiétude est sans doute exagérée, que de son faible niveau d’intégration dans le marché mondial, autant pour ce qui est des chaînes de valeur mondiales (CVM) que des investissements directs étrangers (IDE) qui sont considérés comme les canaux par lesquels les entreprises étrangères de pointe transfèrent leur technologie. Les CVM ont eu un effet limité sur l’emploi en Afrique subsaharienne. Pour accroître la participation dans des CVM et attirer des IDE, les pays subsahariens doivent améliorer leur productivité, ainsi que les facteurs complémentaires et l’environnement des affaires.
Recommandations et futur programme de recherche Ce qui suit constitue une série de recommandations cherchant à p romouvoir une vision équilibrée et nuancée du modèle émergent de développement industriel à l’âge de la numérisation et des réseaux de production mondiaux.
• Rattraper le retard dans les infrastructures numériques, assurer un accès haut
débit à prix abordable et améliorer le cadre légal. L’harmonisation entre pays de la région doit se poursuivre grâce à une augmentation de la capacité régulatrice au moyen de plateformes régionales et permettre : (1) de distribuer les aides financières plus efficacement afin de promouvoir un accès généralisé au numérique et ainsi réduire la pauvreté ; (2) de rendre plus efficace le cadre réglementaire pro-concurrence des infrastructures numériques afin de créer des marchés plus vastes. Les interactions positives entre les aides (pour stimuler la demande) et la baisse des coûts (obtenue par le partage et les échanges d’actifs de production, ainsi que par de plus grandes économies d’échelle) devraient permettre à des marchés plus vastes d’accueillir plus d’opérateurs. • Soutenir le développement des compétences numériques. Pour améliorer les flux de compétences numériques, les mesures pourraient viser à améliorer la qualité de l’enseignement en mettant l’accent, dans les programmes éducatifs, sur les compétences socio-émotionnelles et entrepreneuriales.