Les cheminements, entre approche sensible et pratique créatrice de paysage - mémoire de recherche

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Conclusion intermédiaire Finalement la notion de convivialité et de pratiques de socialités générées par le cheminement sont des questions qui restent difficiles à cerner et qu’il s’agit de nuancer en fonction de la personnalité des personnes cheminant. Le cheminement n’est pas seulement l’occasion d’une rencontre avec soi mais il est aussi l’occasion d’une rencontre de l’individu avec son territoire par la diversité des milieux habités rencontrés et les stimulations multisensorielles qu’ils permettent. En effet, l’étude révèle une forte sensibilité à un paysage habité par les êtres humains dans leur capacité de s’établir (forte présence des maisons et de l’etxe dans les éléments paysagés) mais également dans leur capacité à créer du lien social. Les lieux de sociabilités sont vecteurs de cheminement ou à défaut des lieux de repère. Le paysage de ses milieux habités relève également du monde animal et végétal allant des perceptions sensorielles globales à une description savante des biotopes qui construisent les milieux cheminés. Le vivant constitue une réelle valeur d’attachement au paysage. Il relève de l’idée de travail, d’empreinte de l’individu sur son environnement, accepté lorsque ce travail témoigne d’une forme de respect ou « communion » avec la nature. Il relève également de l’idée d’une dynamique qui dépasse la maîtrise humaine. Le sauvage est l’incarnation de ce qui est « naturel » au sens où il a sa place d’exister dans une certaine mesure. Enfin, il relève des désirs contrastés propres à une culture basque marquée par les populations locales et itinérantes, peut-être même propre à la nature de l’être humain. Ces désirs contrastés oscillent entre une volonté profonde de s’inscrire et de respecter les dynamiques naturelles, ce qui révèle du « sauvage » ou ce qui en parait et une volonté de ne pas être limiter par ces dynamiques (obstruction de la vue, possibilité de s’établir, attentions à l’entretien et au travail du sol). Le paysage habité ne se limite pas à sa perception mais traduit également des désirs s’établir et de s’approprier l’espace. S’établir par le cheminement c’est d’abord ressentir des formes de convivialité éprouvées seul(e) ou accompagné(e) voire de vivre des moments de sociabilité. Mais c’est surtout l’occasion de s’approprier le paysage. L’appropriation y est physique notamment lors des points d’arrêt. L’individu prend corps avec son environnement qu’il paysage et se construit lui-même son paysage par la sociabilité qu’il permet. 315


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BIBLIOGRAPHIE

13min
pages 363-372

Les apports de la notion de cheminement aux enjeux de paysages quotidiens et patrimoine paysage sensible

5min
pages 358-362

Principales hypothèses et résultats

11min
pages 352-357

Conclusion intermédiaire

1min
pages 349-350

CONCLUSION GÉNÉRALE

1min
page 351

Le cheminement une pratique sociale et sensible du paysage

12min
pages 342-348

Le cheminement, le temps du témoignage du paysage

10min
pages 328-333

04. LE CHEMINEMENT, UNE PRATIQUE DE TRANSMISSION DU PAYSAGE

1min
page 317

Une pratique qui génère des conflits d’appropriation du paysage

8min
pages 309-314

Conclusion intermédiaire

2min
pages 315-316

territoire

25min
pages 289-308

Le paysage du règne végétal et animal

11min
pages 258-267

Le vivant : enjeu du patrimoine

21min
pages 268-283

Conclusion intermédiaire

1min
pages 247-248

Une redéfinition de l’exceptionnel comme valeur paysagère

7min
pages 241-246

Entre affect psychique et valeurs identitaires paysagères

17min
pages 203-215

Percevoir le paysage temporel

14min
pages 230-240

De l’expérience multisensorielle du paysage au paysage émotionnel

23min
pages 186-202

Conclusion intermédiaire

1min
pages 183-184

L’expérience du pas devient une motivation au cheminement

4min
pages 180-182

La praticabilité et la fonctionnalité du sol comme valeur paysagère

7min
pages 167-171

Le récit du pas comme narration d’une marche

6min
pages 162-166

Etape 2 : De la sensorialité à l’appropriation et la transmission collective des cheminements et des points de vue paysagers (visites groupées

5min
pages 133-137

La méthodologie d’enquête, un protocole ancré sur un territoire

11min
pages 146-156

Etape 1 : Sensorialité et mémoire des cheminements et points de vue paysagers du quotidien (entretiens individuels semi-directifs

4min
pages 129-132

Seconde partie : Du paysage cheminé au paysage habité, la transmission d’une pratique sensible comme patrimoine

1min
pages 157-160

3. Présentation du protocole d’enquête

2min
page 128

montagnard

34min
pages 85-120

2. Ancrer une démarche méthodologique

6min
pages 122-127

Vers la mise en scène des paysages remarquables

13min
pages 71-82

De la patrimonialisation à l’intérêt général, les enjeux de la demande de paysage

6min
pages 56-58

Le cheminement en héritage et support de mémoire

4min
pages 51-52

Les pratiques touristiques et récréatives, des mécanismes de redéfinition du paysage basque

5min
pages 67-70

Le point de vue comme zone de contact au paysage

4min
pages 48-49

Les cheminements comme empreinte du paysage

4min
pages 43-44

Sensorialité et patrimoine : une conciliation discutable

5min
pages 59-62

aux approches sensorielles

10min
pages 36-40

Les cheminements, une expérience phénoménologique du paysage

6min
pages 45-47

Des paysages quotidiens

2min
page 35

La mise en crise du paysage artialisé

2min
page 31

Une conception relationnelle du paysage

2min
page 30

Problématique

1min
page 21

Annonce du plan

2min
pages 23-26

Avant-propos : posture de chercheure

7min
pages 11-14

Hypothèses de travail

1min
page 22

Quelle distinction entre paysages ordinaires et paysages remarquables ?

6min
pages 32-34

Remerciements

1min
pages 9-10
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