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Une conception relationnelle du paysage

cadres remarquables en littoral ou en pied de montagnes, qui s’inscrit dans les mouvances d’artialisation du paysage au cours du 19ème siècle. L’étude distinguera donc les paysages qui revêtent un caractère « exceptionnel » de ceux singularisés par leur caractère « ordinaire ». Par cette cohabitation, l’étude comprendra donc la sensibilité et les formes d’appropriation affective de ces paysages tant ordinaires que remarquables en partant du principe que les paysages remarquables s’inscrivent dans une réalité d’un territoire vécu quotidiennement.

Une conception relationnelle du paysage

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La notion de paysage semble faire consensus sur la coexistence entre un aspect matériel de ce qui est observé et un sujet comme individu observant. Le paysage est donc décrit sous une forme de dualisme objet/perception que ce travail refusera. En effet, ce mémoire s’appuiera sur une vision médiatrice du paysage énoncée notamment par Gérard Lenclud, où le paysage « n'accède donc au statut de paysage que le biais d'une réception » (Lenclud, 1995). De même, en s’inscrivant dans l’analyse de Charles Avocat (1982), Eva Bigando rappelle que c’est le « fondement même » de la création de la notion de « paysage » à partir de la notion de « pays » (Bigando, 2006) que d’être un élément de « pays » perçu. C’est de cette rencontre entre un « être pensant doté de sensibilité et de mémoire, riche de sa culture » (Bertrand,1978 cité par Bigando, 2006) et d’un objet matériel que naît le paysage.

Le paysage est le résultat d’une interaction produite. Par la métaphore du « papillon attendant le filet du chasseur », Lenclud conceptualise l’idée du paysage comme le « produit aléatoire d’une structure d’interaction » (Lenclud, 1995). Ainsi dans un contexte donné, le paysage de l’un n’est pas nécessairement le paysage de l’autre. Le filtre sensoriel qui s’exerce est le reflet de schèmes culturels et conceptuels qui incluent la « représentation du paysage mais aussi la représentation de ce que doit être le paysage » (Lenclud, 1995). Chez Yves Luginbühl, le paysage est d’ailleurs positionné comme « une construction sociale possédant une dimension matérielle où se développent des processus biophysiques et une dimension immatérielle où se situent les représentations sociales, les valeurs esthétiques, affectives et symboliques » (2005, p.58). Le paysage est donc culturel puisqu’il est un phénomène culturellement et historiquement délimitable (Lenclud, 1995).

La médiation établie est celle de la rencontre entre les propriétés d’un élément matériel et les « processus et états intérieurs de l’observateur » dont la résultante

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