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montagnard

Finalement, le projet cherche donc à s’inscrire dans les dynamiques locales de questions de patrimoine paysager par la considération des populations locales dans une démarche participative qui interroge les processus de patrimonialisation et de mise en valeur du paysage plutôt que de contribuer à une nouvelle forme d’inventaire paysager ou patrimonial.

Alors il a été décidé de s’inscrire dans ce programme de recherche, Bidart étant une commune d’un milieu urbain littoral. Le protocole a été élaboré dans la perspective ensuite d’être confronté à une autre commune basque dans un contexte relativement différent. Saint-Jean-le-Vieux était l’occasion parfaite pour expérimenter ce protocole pour les trois raisons suivantes. La commune se situe en pied de montagne dans un contexte très rural et est donc emblématique d’une autre réalité du territoire basque. Elle fait l’objet de cette confrontation patrimoine remarquable et ordinaire en étant une étape clé du parcours de Saint-Jacques-deCompostelle, en étant inscrite dans le futur PNR de la montagne basque et en ayant une dynamique locale visant à attirer de jeunes habitants. Enfin, la mairie a entamé une démarche de réflexion sur son patrimoine en aménageant le sentier du patrimoine évoqué précédemment et en soutenant l’acquisition d’une ancienne propriété classée, le Château de Salha par la communauté d’agglomération pour y accueillir des associations et événements culturels.

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2.2. Bidart et Saint-Jean-le-Vieux entre milieu urbain littoral et milieu rural montagnard

Comme explicité précédemment les deux communes se situent dans le territoire basque. Elles ont été sélectionnées par leur contexte géographique très différenciés : le territoire urbain situé sur la côte littorale et le territoire rural en pied de montagne (25). Cependant ces deux communes possèdent de nombreuses caractéristiques communes. Leur situation en périphérie de pôles d’attractivité territoriaux a induit une urbanisation importante au milieu du 20ème siècle, sous influence de ces territoires attractifs et qui a marqué le passage pour Bidart et la diversification pour Saint-Jean-Le-Vieux d’une économie agricole à une économie touristique. Aussi leur territoire est organisé selon des séquences urbaines et paysagères, de l’urbain au rural que ce soit en milieu littoral ou montagnard.

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25. Cartographie de localisation descommunes de Bidart et Saint-Jean-Pied-de-Port dans le département et les deux entités Labourd et Basse-Navarre. (source : géoportail)

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Bidart commune en territoire urbain littoral

Bidart est une commune urbaine de la province basque dite du Labourd (26), définie comme un ensemble paysager dans lequel la côte basque s’inscrit comme entité paysagère marquée par la présence de l’océan, de l’horizon des Pyrénées, de l’alternance entre la côte sableuse et les falaises, d’une lumière particulière portée par l’océan et les conditions météorologiques et d’une côte urbanisée. Bidart, avec sa commune limitrophe Guéthary est défini comme unité paysagère21 . Sa façade littorale s’étend sur 7 kilomètres et le territoire occupe 12km2 . Son aire d’influence est celle de Biarritz au nord.

Un territoire richement irrigué au relief marqué

La commune de Bidart est marquée par une géologie remarquable qui se décompose en trois types de sols : des marnes argileuses, des alluvions et des flysch gréseux (27). Finalement cette différence de sol se traduit également au niveau du relief de la commune qui varie entre 0 mètre au niveau de l’embouchure de l’Uhabia située sur la plaine alluviale et 79 mètres sur le plateau de Bellevue nord de la commune (28).

Le nord de la commune est majoritairement composé d’argiles et de marnes, des roches très friables qui, au niveau de l’espace côtier, s’effritent facilement lors des épisodes tempétueux et pluvieux importants (29). En effet, le sol de la commune est richement irrigué, en témoignent les nombreuses sources de la commune. Cette roche se traduit par une topographie relativement marquée. Au centre de la commune, le long de la rivière Uhabia, le sol est principalement composé d’alluvions dont des sables au niveau de la plage de cette même rivière. Cette plaine est parfois inondée dans les épisodes très pluvieux (30). Enfin, le sol du sud de la commune fait partie d’une même composition rocheuse que la commune voisine, Guéthary. Il est composé principalement d’altérites reposant sur une roche mère de flysh gréseux, roche beaucoup plus compacte (31).

21 Atlas des paysages des Pyrénées Atlantiques, agence Morel Delaigue, 2003

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26. Carte de l'ensemble paysager Labourd (source : Atlas des paysages des Pyrénées Atlantiques, agence Morel Delaigue, 2003)

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27. Carte géologique simplifiée de Bidart (source BRGM). 28. Carte topographique de Bidart (source : topographique-map.com)

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29. Coupe schématique du sol argilo-marneux et des effondrements engendrés (source : BRGM) 30. Coupe schématique de la configuration côtière de la plaine alluviale (source: BRGM) 31. Coupe schématique sur le sol d'altérite au Sud de Bidart (source : BRGM)

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On peut alors observer différentes configurations topographiques dont la falaise côtière qui au nord et au sud de la commune représente une zone de pentes parfois très abruptes, parfois plus douces ; la plaine comme surface relativement plane au niveau de l’embouche de l’Uhabia et tout le long de la rivière ; des collines au pentes plus ou moins fortes, parfois sous forme de talwegs, sur les plateaux marneux et gréseux de la commune. Cette topographie offre l’occasion de rencontrer des points de vue et perspectives en surplomb du centre bourg, du littoral, des collines de la commune, des Pyrénées et des espaces rétro-littoraux et ruraux de la commune.

La commune est un territoire largement irrigué. En effet, l’Uhabia, son principal cours d’eau (32) traverse le territoire d’Est en Ouest pour avoir son embouchure au niveau de la plage du même nom. Son embouchure se terminait initialement sous forme de ria, remontée au fil des marées et qui a été canalisé dans les années 1978 par la MIACA22 (33). Cette forte irrigation du territoire se traduit aussi par les nombreuses sources initialement présente et dont les vertus médicinales et thérapeutiques étaient reconnues. Ces sources ont fait l’objet de grands projets dont celui d’un centre thermal au niveau de la source Royale, La Contresta, qui ne verra jamais le jour (34). Polluée par l’azote et les différentes activités agricoles d’élevage industriel, les sources sont aujourd’hui fermées et l’eau non potable.

Climat et phénomènes météorologiques

Le climat bidartar est de type « tempéré océanique aquitain », « tonique » en étant hautement chargé en iode des embruns dans l’air (Ouvrage collectif, 2004). Il est marqué avec une faible amplitude thermique annuelle et journalière, des températures peu excessives en saison estivale, une humidité de l’air assez élevée, une pluviométrie importante (surtout en automne et hiver) et un niveau de vent soutenu dû à la grande ouverture du territoire sur l’océan23 . Les vents dominants sont orientés ouest avec des vents nord-ouest frais et des vents du sud, venant de l’Espagne réchauffant(Ouvrage collectif, 2004).

22 Mission Interministérielle pour l'Aménagement de la Côte, mission d’État aujourd’hui remplacée par le GIP Littoral Aquitain, contrôlé par les collectivités. 23 Rapport BRGM : Analyse du régime météorologique de la Côte Basque, janvier 2004, N. Durand, C. Mallet.

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33. Les milieux le long de la rivière Uhabia varient entre zones résidentielles, espaces forestiers et plaines enherbés marécageuses(photographie personnelle). 32. L'embouchure de l'Uhabia a été canalisée et est aujourd'hui équipée d'un clapet en cas de pluie importante(ibid). 34. La source Contresta, surnommée la source Royale, était très populaire pour ses vertus médicales. Elle est aujourd'hui fermée (ibid).

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Le brouillarta ou embata 24 est un phénomène météorologique de brouillard, typique la côte basque qui se produit généralement en été. Francis Morisset, prévisionniste à Météo France Biarritz a énuméré un certain nombre d’éléments qui catalysent la montée d’un brouillarta: La réunion de deux événements : des températures élevées (plus de 30 degrés) pendant au moins deux jours et une différence de la température de l’air d’au moins dix degrés avec celle de l’océan ; crée un mouvement descendant de la masse d’air chaud qui s’appuie sur l’air frais océanique et qui, en quelques minutes, fait varier la pression atmosphérique25 . D’autres phénomènes météorologiques épisodiques, généraux à la façade atlantique se produisent sur la commune. Ainsi les tempêtes sont particulièrement présentes en hiver, ce qui confère un spectacle particulier du paysage.

De la croisée des chemins au littoral traversé

Levillage de Bidart: du hameau rural à la ville balnéaire touristique

L’étymologie de son nom, Bide Artean ou « au milieu des chemins, au carrefour », révèle la structure originelle de Bidart hameau (35) situé au cœur de voies de communications littorale (de Bayonne, Biarritz à Saint-Jean-de-Luz) et rétro littoral (de Bidart à Arbonne). Cette structure puise ses origines au MoyenÂge dès le 12ème siècle. Elle a été le support d’amélioration notamment au milieu du 19ème siècle, où la route littorale s’est transformée en route nationale, impliquant la construction d’ouvrages notamment pour franchir la rivière Uhabia.

La pêche et l’agriculture ont été les « diptyques » de Bidart pendant des siècles (Ouvrage collectif, 2004). En effet, jusqu’à la révolution, la quasi-totalité de la population est occupée par les travaux de la terre et l’exploitation de la mer. Ces activités disparaîtront lentement avant 1940 et plus rapidement par la suite.

La vie agricole est principalement marquée par une activité de culture céréalière (seigle, milloc, gros mil et millet). Le blé et le méteil générant peu de rendement, ils ont été remplacés par le maïs introduit au Pays Basque au 16ème siècle. En complément, on trouve quelques activités maraîchères assez timide : on cultive des

24 Nom donné à ce phénomène plus au sud, près de la frontière espagnole. 25 Frère Emmanuelle, «Côte basque : le brouillarta, ce phénomène qui va nous cueillir sur la plage ce mardi soir», Sud-Ouest, publié le 23 Juillet 2019

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raves fourragères, des choux fourragers, des pommes de terre, des haricots, des fèves et petits pois. Des exploitations viticoles et des vergers de pommeraies sont également recensée au milieu du 19ème siècle. L’élevage occupe également une place importante (36). Il se regroupe autour des bovins de travail et des laitières, des ovins, très florissant au 18ème siècle mais dont l’activité disparaîtra totalement en 1945, et on trouve quelques élevages de basse-cour (Ouvrage collectif, 2004).

La vie maritime se concentre sur la pêche de baleine, dont l’activité participera à l’enrichissement de la commune au 17ème siècle (Ouvrage collectif, 2004). La tour Atalaya, une tour de guet de baleines qui sert également de phare, érigé pendant la deuxième moitié du 17ème siècle, témoigne de ce passé de pêcherie ainsi que le blason de la commune qui met en scène un baleinier et cette tour. Enfin les multiples mythes de présence de port à Bidart alimentent ce volet culturel et historique de la commune.

Cette situation, à mi-chemin sur la grande route de Bayonne et de SaintJean-de-Luz, fait de son relais de poste un espace très fréquenté. Bidart se constitue en territoire de passage du voyageur au touriste. La commune est fréquentée par des voyageurs de passages qui se dirigent vers Saint-Jean-de-Luz ou l’Espagne, par certains pèlerins de Compostelle aussi qui préfèrent la route littorale. Ils sont composés de personnages illustres comme Victor Hugo ou d’autres personnalités plus modestes (Ouvrage collectif, 2004). À ces voyageurs aux séjours plus brefs se succèdent des amateurs de bains de mer. Ces phénomènes de balnéothérapie se sont cristallisés par l’aménagement des plages du centre de l’Uhabia en 1921 et du pavillon royal en 1946 (Ouvrage collectif, 2004). Ils seront nécessaires pour faciliter l’accès à la plage. Ainsi le 19ème siècle, siècle du désir de rivage des populations urbaines et bourgeoise soucieuse de profiter des bien faits de l’océan marque le passage d’une pratique et d’une économie essentiellement agricole à une économie touristique.

En effet, un rapport de géographie élaboré par des étudiants du Master 2 Espace et Milieux : Territoires Ecologiques (Burahee et al. 2020) a analysé l’évolution de l’occupation du sol entre 1938 et 2018. Cette analyse met en valeur la réduction conséquence des espaces naturels et dédiés aux cultures au cours de cette période. Les lotissements dédiés aux résidences se sont majoritairement implantés sur des espaces de cultures et ce phénomène marque le passage de Bidart d’une situation de « ville anciennement agricole à celle d’une ville d’avantage tournée vers le tourisme » (Burahee et al., 2020). Un autre phénomène observé est

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35. Carte de l'état-major de 1831 montrant la formation originelle de la commune à la croisée de la route d’Arbonne (est-ouest) et de la Nationale (nord-sud) (source : archives de Bayonne). 36. Photographie non datée qui révèle l’activité agro-pastorale majeure sur la commune (source : Décitre).

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celui de la densification des zones de bâtis isolés qui s’explique par le développement d’infrastructures dans des zones d’habitat éparse. Ainsi cette densification va générer des continuités urbaines.

Cette période du 20ème siècle constitue une période charnière de développement urbain et de changements profonds pour la commune notamment avec un déplacement des activités économiques du secteur primaire agricole au secteur tertiaire touristique. Ce phénomène sur le territoire communal est révélateur d’une dynamique plus large sur le territoire Pays Basque où le littoral devient le théâtre de pressions foncières et touristiques fortes, traduites par une extension et densification urbaines notamment depuis les années 1960.

Aujourd’hui la commune s’inscrit dans un continuum urbain (37) relativement dense entre Biarritz (2 190 habitants/km2) et Saint-Jean-de-Luz (2 810 habitants/km2²sur la partie littoral) deux communes qui se sont développées dès la fin du 19ème siècle par leur attractivité balnéaire. Bidart (et Guéthary sa commune limitrophe au sud) se détachent de ce continuum par une densité relativement plus faible (567 habitants/km2 pour Bidart). En effet la commune regroupe environ 6 945 habitants (en 2015, source Insee) mais sa population est estimée à cinq fois sa taille habituelle, en période estivale (source : INSEE).

Des grands axes de communication qui scindent le territoire linéairement.

Le territoire s’est en effet peu à peu structuré grâce au développement de grandes infrastructures. En 1862 une station ferroviaire à Bidart est inaugurée sur la voie ferrée menant d’abord de Bordeaux à Bayonne puis Hendaye (et plus tard vers l’Espagne). Cette station sera fermée dans les années 1990 ensuite. Les années 1960 constituent une période charnière d’accélération de la densification de la commune où l’arrivée du tourisme généra un bassin d’emploi important et de surcroît un exode important vers la commune pour des personnes vivant dans l’arrière-pays basque mais également dans d’autres régions en France. Enfin, l’autoroute, elle, fera son arrivée en 1978 marquant une nouvelle organisation du territoire en différentes bandes scindée par ces voies de communication (Burahee et al., 2020).

Le territoire présente trois grands axes majeurs de communication qui viennent structurer les entités paysagères et fédérer l’organisation du territoire (37). Les

37. Cartographie des continuités urbaines et des axes de communications principaux organisant le territoire de Bidart (source: Géoportail).

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départementales D455 et D810 pour les plus anciennes et D911 pour la plus récente sont les axes historiques qui ont traversé et construit le territoire, le hameau originel étant à l’intersection des départementales D455 et D810. La voie de chemin de fer a entraîné un désenclavement de la commune à l’échelle départementale puis régionale notamment grâce à la gare de Bidart créée à l’époque qui maintenant est fermée. Enfin l’autoroute a permis de connecter le territoire à l’échelle nationale et a été vécue comme la possibilité de désengorger les départementales à l’époque, très accidentogènes.

Ces mêmes axes sont supports de représentations mentales du territoire par une partie de la population. En effet cette même étude révèle, par un exercice de cartes mentales demandé aux habitants interviewés (essentiellement des personnes retraitées), une représentation du littoral à la fois linéaire par sa configuration et l’implantation de ces voies de déplacement et transversales de situations différenciées rythmées par l’implantation de ces mêmes voies de communication. De manière globale, ces axes sont vécus comme des frontières dont l’autoroute semble représenter une barrière mentale, perçue comme une limite est de la commune, délimitant la partie plus rurale, boisée et la partie plus urbaine et littorale.

Entre structure linéaire paysagère et espaces interstitiels de rupture

Des entités paysagères ont été diagnostiquées selon le PLU communal datant de 2011 définissant ainsi une structure paysagère linéaire délimitée par les axes de communication traversant du territoire. Le découpage linéaire de la commune induit une décomposition du territoire en trois entités paysagères : littoral, rétro-littorale et d’arrière-pays, dont les frontières sont parfois constitués d’espaces dynamiques interstitiels aux paysagers singuliers (38).

La structure linéaire paysagère

Le littoral (39) est délimité entre l’estran et l’axe départemental littoral qui longe la côte. Cette entité est caractérisée par un habitat plus ou moins éparse en fonction de sa proximité avec le rivage. Ces habitations sont majoritairement composées de grandes villas très détachées en proximité du bord des falaises, de quelques ensembles immobiliers hauts de 2 à 3 étages, puis de maisons d’envergure plus modestes, regroupées dans des quartiers résidentiels à proximité des axes de communication. Ces quartiers résidentiels sont relativement denses et très minéraux au niveau de l’espace public. L’architecture est majoritairement

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néobasque avec quelques exceptions de villas de l’époque du milieu du 19ème . Le littoral est l’occasion de concentration de quelques domaines remarquables : le château d’Ilbarritz et le palais de la Reine Natalie de Serbie. Une végétation arbustive de landes repose sur un sol majoritairement de falaises rocheuses, plus ou moins abruptes et dont l’ouverture laisse à quelques occasions se dessiner des plages de sables ouvertes. La falaise laisse place à un espace relativement accessible qui alterne végétation dense et grandes ouvertures. Quelques espèces arborées sont remarquées notamment autour de la plage d’Erretegia. Les points de vue sont orientés sur l’océan et les autres communes littorales limitrophes (Biarritz, Guéthary, Saint-Jean-de-Luz et parfois même l’Espagne. La présence de l’habitat et de quelques végétations occulte la vue sur le reste du territoire rétro-littoral.

L’entité rétro-littorale (40) est composée d’un habitat de densité plus modéré avec des zones plus ou moins dense en fonction des opérations de quartiers résidentiels réalisés au début des années 2000. Ces zones résidentielles regroupent des habitats pavillonnaires, mitoyens et des ensembles de logements pouvant monter jusqu’à 4/5 étages en fonction de la topographie et de la configuration du site. L’architecture est uniquement regroupée autour d’un style néobasque. Les jardins de tailles modérées très arborés et fleuris viennent composer le paysage d’une certaine richesse végétale et participent à la perception d’un territoire entre l’urbain et le rural. Quelques forêts de tailles modestes et des ensembles de prairies sont remarquables et viennent constituer des coupures d’urbanisation dans cette entité relativement urbaine. La situation topographique permet d’observer des vues sur le territoire de la commune alliant perspectives sur les prairies, les Pyrénées et des portions d’océan grâce quelques plages non occultées par la falaise. (Uhabia et Erretegia).

Enfin l’entité arrière-pays (41) se caractérise par son côté plus rural, campagne. L’habitat est épars et diffus et est composé tantôt de maisons néobasques de grande envergure type villa ou de taille plus modérée et de fermes plus traditionnelles réhabilitées en logements collectifs. Les paysages de prairies enherbées ou cultures de maïs/blé sont dominants, offrant de larges perspectives ponctuellement interrompues par les forêts et haies arbustives et arborées. Les espaces forestiers sont de tailles moyennes. Quelques zones industrielles ou économiques sont développées sur des quartiers de taille non négligeable. La présence d’une crête permet d’apprécier des panoramas vers l’arrière-pays basque (Ahetze, Arbonne) où les Pyrénées occupent une place importante. Nous

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38. Cartographie des typologies paysagères bidartares de l'espace littoral à l'arrière-pays. (à gauche, source : géoportail & PLU de Bidart, 2011). 39. Vue sur l'espace littoral avec sa densité et ses falaises rocheuses végétalisées (photographie personnelle). 40. Vue sur l'espace rétro littoral dominé par l'habitat pavillonnaire et les espaces végétalisés généreux. 41. Vue sur l'espace arrière-pays avec ses prairies et ses champs dominants (ibid).

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n’observons pas d’occasion d’apercevoir le rivage littoral par la présence de grandes forêts de pins et de chênes de hauteur très importante. Cette entité est ponctuée par quelques zones industrielles dont l’architecture et la forme du bâti reste relativement basses (un à deux niveaux) mais viennent plutôt s’inscrire dans ce style architecturé plutôt que celui du néobasque.

Les espaces d’attractivité

Des espaces d’attractivité se dessinent dans chacune des entités paysagères, contrastant ainsi avec le caractère homogène du paysage perçu.

Le centre-ville (42) situé entre l’entité littoral et rétro-littoral constitue l’espace le plus dense et urbain de la commune en accueillant diverses maisons mitoyennes ou très proches d’architecture néo-basque et en proposant des surfaces d’espaces publics très minéralisées. Il constitue aussi le centre d’attractivité de la commune par le regroupement de nombreux événements culturels et associatifs.

Une zone commerciale (43) s’étend tout le long de la RD810 au nord de la commune. Elle se détache par une composition relativement hétérogène de bâtiments à caractère esthétique et formel plus industriels accueillant diverses activités du secteur tertiaire et des formes de bâtisses inspirées de l’architecture néo-basque regroupant ces mêmes activités.

L’espace de technopole Izarbel situé au nord-est de la commune (44) se détache complètement du décor paysager local en se constituant de bâtiment de bureaux, école ou industriels d’architecture très contemporaine parfois d’inspiration du courant moderniste. Le panorama des Pyrénées se dessine dans le paysage comme toile de fond.

Une pénétrante que constitue la plaine de l’Uhabia (45) vient définir une zone de loisirs et sports de plein air en proposant un parcours à travers les différentes entités paysagère. Elle s’inscrit dans le continuum de chacune d’elle en la déclinant par des aménagements de loisirs.

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42. Vue depuis le centre-bourg de la commune(photographie personnelle). 43. Vue sur la zone commerciale installée le long de la départementale D810(ibid). 44. Vue sur la zone technopole d'Izarbel située en périphérie de la commune(ibid). 45. Vue sur la plaine de l'Uhabia et ses activités de loisirs à proximité du complexe de sport Kirolak et de l'ancienne gare et le long de la voie verte(ibid).

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46. Carte de l'ensemble paysager Basse-Navarre. (source : Atlas des paysages des Pyrénées Atlantiques, agence Morel Delaigue, 2003)

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Saint-Jean-le-Vieux, commune de la montagne basque

Saint-Jean-le-Vieux est une commune rurale de 866 habitants (source : INSEE) de la province basque de la Basse-Navarre et faisant partie du pays de Cize26. La Basse-Navarre (46) est définie comme ensemble paysager caractérisé par des « croutes rondes aux formes douces », l’omniprésence des landes, la brume, la dispersion de maisons traditionnelles et la présence de la chaîne des Pyrénées. La commune est aussi située au cœur de la vallée de la Haute Nive définie comme entité paysagère où le bassin de Saint-Jean-Pied-de-Port (dans lequel s’inscrit Saint-Jean-le-Vieux) définit une unité paysagère. Son territoire s’étend sur 11.65 km2 .

Un territoire en cœur de vallée

La commune est marquée par une variété géologique remarquable (47) qui accompagne les variations de relief entre 159 et 320 mètres (48) et qui est marqué par la présence de l’Arradoy (660mètres).

Au Nord de la commune des grès à l’ouest et des marnes et calcaires à l’est composent le sol montagneux et vallonné. Ce grès, rouge par sa haute teneur en fer, est d’ailleurs utilisé dans quelques constructions, complété par du grès blanc pour assurer une solidité de l’édifice. Le grès, tout comme les roches marnocalcaires ont notamment été utilisées dans la construction de remparts visibles à Saint-Jean-Pied-de-Port. Le cœur de la commune accueille un sol alluvionnaire par la présence des deux cours d’eau qui le traversent. Le sud de la commune accueille plutôt des argiles contribuant à une richesse du sol pour les cultures agricoles. Enfin des poches d’ophites se dessinent au sud de la commune. L’ophite est une roche

26 La notion de pays désigne originellement une région identifiable par son paysage, « une unité de vie, d’action et de relation, (…) un des niveaux d’agrégation systémique de l’espace géographique » (Les Mots de la géographie). Certaines petites régions sont ainsi nommées en France dont le Pays de Cize, Ces entités possèderont une existence politicoadministrative jusqu’à la seconde moitié du VIIIème. La notion de pays restera ensuite vivante et populaire traduisant l’attachement à un certain « esprit des lieux ». Les pays seront ensuite revalorisés dans les politiques d’aménagement du territoire en France entre 1995 et 2010 où la succession des lois (loi Pasqua, 1995, loi Voynet, 1999) en font une « entité et un outil de dynamisation des territoire ». Aujourd’hui la notion de pays a évolué et la loi de réforme des collectivité territoriales de 2010 entamera leur disparition. (source : geoconfluences.ens-lyon.fr)

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47. Carte géologique simplifiée de Saint-Jean-le-Vieux (source BRGM). 48. Carte topographique de Saint-Jean-le-Vieux (source : topographique-map.com).

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49. La rivière Hartzubiko Errekale située au nord de la commune longe la plaine agricole et quelques hameaux habités(photographie personnelle). 51. Le Laurhibar constitue le cours d'eau principal de la commune par sa largeur et sa proximité avec le centre-bourg et le quartier de la Magdeleine(ibid). 50. Le Laurhibar est une rivière très pratiquée pour sa pêche(ibid).

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volcanique solide, d’aspect verdâtre utilisée généralement pour les routes et voies de chemins de fer (CPIE Pays Basque, 2014,).

Ainsi différentes typologies de reliefs se dessinent sur la commune dont la plaine au centre de la commune qui présente des variations faibles, très douces la vallée agricole au nord qui propose des configurations plus abruptes et marquées du relief en pied de montagne et enfin les bocages au sud, qui reposent sur des reliefs très vallonnés et variés de collines.

La commune est traversée par deux cours d’eau : l’Hartzubiko Errekale (49) et le Laurhibar (50) qui influent sur les pratiques du territoire. En effet le Laurhibar est une rivière où les habitants et visiteurs peuvent venir pêcher la truite notamment aux saisons favorables (51). La présence de cette rivière a notamment facilité l’installation humaine dès l’époque romaine. Ainsi les ruines antiques et autres quelques vestiges comme les sources, un lavoir et quelques moulins révèlent le lien étroit de l’histoire de la commune à son contexte hydro-géographique. Son territoire s’étend sur 11.65km2 .

Climat et phénomènes météorologiques

Le climat donazahartar s’inscrit dans un climat général de vallée basque qui est de type « océanique chaud sans saison sèche » selon la classification de Köppen-Geiger. La pluviométrie de la commune reste assez importante (surtout en automne), même dans les périodes les plus sèches. En effet, les précipitations moyennes sont de 1379.9 mm, en comparaison, elles sont de 1278 mm pour Bidart en Labourd et de 1256 mm pour Mauléon en Soule. Les températures annuelles varient peu, entre 8°C au minima l’hiver et 21°C au maxima l’été. Les vents sont relativement faibles.

Le phénomène de brume de vallée peut être observé et fait l’objet d’un spectacle typique de la région navarraise. En effet, la brume résulte d’un refroidissement d’un volume d’air jusqu’à la condensation d’une partie de sa vapeur d’eau. Ainsi après une période de vents calmes, l’air froid vient rencontrer le sol chaud et se charge en gouttelettes d’eau, plus fines que dans des phénomènes de brouillard.

Du village rue aux hameaux dispersés

De la station pyrénéenneaux hameaux dispersés

Saint-Jean-le-Vieux occupe une position inouïe entre deux cours d’eau et aux pieds des montagnes. En effet, les Romains s’y fixent dès l’an 15 avant JC pour

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y installer une station routière. La commune nommée à l’époque Imus Pyrenaeus (pied des Pyrénées) révèle son intérêt pour sa situation stratégique. Elle gagnera progressivement son nom contemporain à travers différentes toponymies pour finalement s’appeler en basque Donazaharre(contraction de Donibane Zaharra) en 1985 qui signifie le « vieux saint Jean ».

La carte de l’État-major révèle la structure historique de la commune en deux phénomènes (52). Le premier est la construction d’un centre-bourg, centre de village à l’intersection de voies principales, la voie romaine historique allant d’ouest en est et une voie plus récente (inapparente sur la carte de Cassini) se dirigeant vers le sud, vers l’Espagne. L’intersection correspond à la situation de l’église principale et ouvre sur une placette de village. Le second phénomène correspond à la constitution de hameaux périphériques. Ces groupements d’habitations se fédèrent autour d’un équipement ou d’un domaine important agricole ou bourgeois et sont rattachés à la commune.

Dans un premier temps c’est autour des édifices religieux que les hameaux se construisent. La commune compte au Moyen-Age cinq édifices religieux, églises et chapelles comprises. Longtemps, le village se groupait autour de sa plus ancienne église, Saint-Jean-d'Urrutia, ce quartier étant alors le plus bâti et le plus fréquenté (53). Et ce n'est qu'au début du XVIIème siècle que la cité se regroupe autour d'une autre église : Saint-Pierre-d'Usakoa.

Dans un second temps, c’est autour des grands domaines et des propriétés bourgeoises que le bâti s’édifie. Le hameau Aphat-Ospital, se forme autour du siège de la commanderie des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem ; celui d’Harrieta (54) autour de son château édifié au 12ème siècle où se réunissait la Junte de Cize pour gouverner, administrer les biens et gérer les conflits ; celui d’Irunberri autour de la maison noble du même nom datant de 1189 et dont la famille a fourni de nombreux personnels au service des rois de Navarre ; celui de Salha (56) qui date de 1318 et dont la famille du même nom en devient propriétaire au 16ème siècle (Reicher, 1943).

Le quartier de La Magdeleine (55), se détache des autres hameaux par sa configuration en placette, une sorte de village du village qui s’organise autour de son église datant du 12ème siècle.

Aujourd’hui, la commune s’inscrit dans la dynamique attractive de SaintJean-Pied-de-Port (57) mais se détache de cette commune par sa densité faible

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52. Carte de l'État-Major 1820-1866 qui montre la structure originelle de Saint-Jean-le-Vieux en hameaux dispersés. (source : géoportail) 53. Photographie historique du centre-bourg. (non datée, source : Delcampe)

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56. Vue sur la ruine du château d'Harrieta (à gauche) aujourd'hui adjointe à une exploitation agricole et à un quartier résidentiel récemment construit (à droite) (photographie personnelle). 55. Vue sur la façade du château de Salha (ibid). 54. Vue sur le quartier de la Magdeleine depuis son fronton, vers sa place et son église (ibid).

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(74 habitants/km2 contre 567 pour cette dernière) Elle s’inscrit cependant dans la moyenne haute de ses communes limitrophes, Jaxu (19 habitants/km2), Çaro (49 habitants/km2), Ahaxe-Alciette-Bascassan (19 habitants/km2) (source : INSEE).

Un territoire morcelé autour d’un centre-bourg construit.

Cet héritage du hameau morcelé est toujours perceptible dans la construction de la commune actuellement.

En effet, malgré la création d’une déviation départementale au nord de la commune, un bâti plus dense en comparaison avec ses hameaux voisins se concentre autour de l’intersection entre l’ancienne voie gallo-romaine la D933 et la voie plus récente D18 (57). Le village se construit linéairement le long de la départementale en formant un front bâti qui constitue une barrière visuelle à la plaine agricole dans lequel il s’inscrit. D’autres hameaux se sont créés et renforcés autour des points construits énoncés précédemment mais ne laissent entrevoir que peu de création de voies de connexion d’importance régionale ou départementale. La densité de ces hameaux est variable mais reste très faible. Elle se matérialise selon deux possibilités : le découpage de certaines parcelles déjà construites pour y construire des maisons à donner en héritage comme cela est le cas pour le quartier Zalbaltz ou la création de nouveaux ensembles résidentiels sur d’anciennes parcelles agricoles acquises à proximité de lieux dits comme pour le quartier d’Antxixaburu. Les typologies de maisons sont celles de l’habitat individuel en pavillon ou mitoyen (très rare) et du logement collectif notamment dans le cas de la division d’anciennes grandes propriétés.

Les axes de communication ont très peu évolué. Ils sont apparus au fur et à mesure du remembrement des parcelles agricoles, même si ceux-là restent très peu significatifs. En effet, la commune a su préserver un certain nombre de voie routières d’entre parcelles agricoles qui sont très faiblement fréquentées. L’aménagement piéton avec trottoir n’est envisagé que le long de la départementale D933 où la cohabitation entre vie de village et fréquentation routière a soulevé des enjeux de sécurité. Aussi la cohabitation sur les autres voies communales laisse paraître une bonne cohabitation entre piétons, vélos, voitures et engins agricoles.

57. Cartographie des continuités urbaines et des axes de communications principaux organisant le territoire de Saint-Jean-le-Vieux (à droite, source : Géoportail).

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Alain d’Iribarne (2019) dépeint le tableau de la vie villageoise et communautaire à Saint-Jean-le-Vieux. En effet, il tente de déconstruire les a-priori portés sur ce type de territoire qualifié d’« ordinaire », d’« abandonnés par l’État et les services publics associés » et donc de « mouroir(s) pour les vieux et (qui) se viderait de ses jeunes, faute d’avenir » (d’Iribarne, 2019). Il dépeint la vie sociale qui demeure selon lui une réalité au sein d’une communauté villageoise où il fait « bon vivre et travailler » (d’Iribarne, 2019). Ce lien social s’explique par l’intrication des liens de parenté et « de services réciproques », liens fédérés par l’idée d’une identité collective forgée à partir d’une longue histoire commune et qui se traduit aujourd’hui par une vie associative et paroissiale forte dominée par les femmes (d’Iribarne, 2019). À travers ce plaidoyer, l’auteur dépeint une vie micro-locale qui se fédère et s’anime fortement.

Une structure paysagère stratifiée

Les cours d’eau et les axes aujourd’hui délimitent des typologiques paysagères (57) qui varient entre le centre-bourg, le bocage, les hameaux de plaine agricole et la vallée agricole de pied de montagne.

L’occupation du sol est dominée par les terres agricoles puis par les forêts et enfin les pairies. Elle révèle une pratique locale toujours actuelle de l’élevage et du libre parcours sur le territoire (source : Corine Land Cover). Malgré cette apparente homogénéité paysagère, des types paysagers27 semblent se distinguer, délimitées par les axes dominants de circulation et les cours d’eau naturels. Cette structure paysagère se stratifie de la plaine à la montagne à partir du centre-bourg.

Le centre-bourg (58) est délimité au nord par la déviation de la D933 et au sud par la rivière Le Laurhibar. L’axe départemental D120 à l’Est et la zone d’activité près du quartier de la Madeleine à l’Ouest viennent fermer ce type paysager. Celuici se caractérise d’une part par la densité d’habitat la plus forte de la commune qu’elle regroupe. Un front bâti se dessine le long de la rue principale avec une

58. Cartographie des typologies paysagères Donazahartare de la plaine agricole aux bocages vallonnés (à droite, source : Géoportail).

27 Nous utiliserons le terme de typologie pour désigner des compositions paysagères homogènes qui sont analysées par mon propre regard et qui n’ont pas été identifié dans un diagnostic paysager communal.

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59. Le centre-bourg de Saint-Jean-le-Vieux marqué par la densité et les matières minérales (photographie personnelle). 60. La plaine agricole marquée par l'horizontalité et les Pyrénées en toile de fond(ibid).

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placette très minérale où se concentre habitat et activité de commerce ou de restauration. Les textures de sol sont très minérales avec la présence d’une végétation plutôt timide au cœur de village. L’habitat est celui de grande propriété, une etxe de bourg et quelques constructions ou extensions contemporaines qui viennent se fondre dans une architecture traditionnelle navarraise. Les rues transversales ou ouvertures sur la rue laissent entrevoir des perspectives sur le territoire agricole de la commune aussi bien de plaine que de collines.

Une diminution de cette densité se fait ressentir au fur et à mesure que l’on s’éloigne du bourg, au nord, au sud et à l’est. Le paysage est composé d’une succession de pavillons individuels contemporains d’architecture néobasque et d’exte traditionnels alternés par la présence régulière de champs entretenus. Les textures s’équilibrent entre le minéral par l’aménagement de terrasses, la construction de murets de clôture et le végétal par les jardins proches richement fleuris ou arborés.

A l’ouest, la rupture se fait plus brutalement avec le contexte urbain dense pour laisser place à une architecture de type agricole ou industrielle, avec de grands bâtiments longitudinaux à un niveau et avec des toits à deux pentes. Il y a peu d’habitat dans cette zone à l’exception de quartiers plus récemment construits.

Le paysage de plaine agricole (60) est délimité par la présence de la départementale D933 au Sud et par le cours d’eau Hartzubiko Errekale (Arzuby).

Cette plaine se caractérise par une très grande planéité du terrain et de grandes cultures céréalières ou de pâturage offrant ainsi un horizon panoramique sur les Pyrénées qui se découvrent. L’habitat y est ponctuellement concentré mais beaucoup moins dense que dans le centre-bourg. Les hameaux de la plaine se constituent le long d’une route ou le plus souvent à l’intersection de voies. Ils se composent de trois à six maisons pour les plus récents. À l’ouest, un axe secondaire transversal à la départementale principale de la commune regroupe un habitat plus récent, des années 1960-1970 d’architecture néobasque, relativement construit de pavillons individuels à un ou deux étages. Ces terrains accueillent des jardins avec une végétation diversifiée en contraste avec l’espace agricole environnant. De petites forêts, le long du ruisseau où sur des petites parcelles viennent ponctuer le paysage, elles restent éparses et à fréquence réduite.

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Une typologie de bocage (61) se dessine à l’est de la commune à l’embout de la départementale D933 et au sud de la commune à partir de la rivière Le Laurhibar et sans doute au-delà de la commune.

Au sud de la commune cette typologie présente un relief vallonné plus important avec un habitat épars, faiblement concentré. Quelques châteaux hérités de grandes propriétés se dispersent sur ce territoire et sont parfois accompagnés de petites zones résidentielles. Ces zones résidentielles sont de densité faible par rapport au bourg : elles possèdent la caractéristique d’être composées de pavillons individuels se succédant ou de logements intermédiaires à deux étages regroupant plusieurs appartements. Le territoire agricole présente quelques haies bocagères qui viennent délimiter les parcelles et des espaces forestiers de grande ampleur viennent occuper le territoire.

Enfin, la vallée agricole de pied de montagne (62) s’établit au nord de la commune au-delà du cours d’eau Hartzubiko Errekale (Arzuby) et ce jusqu’en flanc de montagne. L’habitat y est très faible et présente des etxe traditionnelles. Les terrains cultivés présentent un relief important et une grande partie est cultivée en vigne, l’autre en champ ou prairie. Au pied de l’Arradoy, la couverture forestière de pin est dominante avec quelques acacias pour les forêts les plus récentes.

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62. La zone bocagère de la commune présente des massifs forestiers qui viennent ponctuer les bordures de champs(photographie personnelle). 61. La vallée agricole en pied de montagne dessine le début de relief au nord du territoire. (ibid). 119

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