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Des paysages quotidiens

perception de ceux qui l’habitent et l’épreuve n’y a-t-il pas une superposition envisageable ?

Des paysages quotidiens…

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Jean-Marc Besse décrit la cohabitation de deux types de paysages « remarquables » et « ordinaires » des modalités paysagères qui coexistent et se superposent parfois en un même lieu. Il propose alors de « ne pas durcir cette distinction de manière trop forte, définitive, et en faire une alternative à caractère absolu » (Besse, 2003). L’enjeu est alors de comprendre la coexistence des deux modèles. En reprenant l’exemple de la route, développé par Jackson, Besse appuie la complémentarité des systèmes entre les grandes routes qui permettent de « rompre avec les lieux », de désenclaver et les routes vernaculaires, d’échelles plus réduite qui se ferment sur elles-mêmes. La complémentarité des systèmes est à penser dans la perspective culturelle du paysage où le sens et l’identité d’un lieu réside dans la « somme d’événements et de sensations ordinaires qui le constitue principalement mais il peut aussi y en avoir d’exceptionnels » (Besse, 2003). Finalement l’aspect vernaculaire révèle du paysage qu’il n’a pas que de sens politique mais bien une existence à travers la « coutume » comme « pratiques d’usage » élaborées au contact d’un lieu.

Ainsi le retour à l’ordinaire, au vernaculaire ne serait pas nécessairement une conception paysagère mais plutôt une notion en elle-même qui appelle à considérer le paysage au travers de la notion de « tissage », de rapport au lieu. Si c’est bien dans cette crise du paysage que nous nous inscrivons, où une perte émotive vis-àvis des paysages et à déplorer, ne serait-il pas pertinent de comprendre l’émotion, si elle existe que les habitants éprouvent avec leur territoire aussi bien dans les contextes les plus banals que remarquables ? Le paysage artialisé, semble être une appréciation de lecture d’un regard étranger à un territoire. N’y a-t-il donc pas une relation plus intime qui se crée entre ce paysage jugé remarquable et les habitants du territoire qu’il représente ? Finalement le propre même de la notion d’ « ordinaire », c’est de supposer une sensibilité à des paysages caractérisés par leur banalité ou familiarité, et donc de comprendre comment une relation au territoire, aux lieux se tisse en dehors de qualifications esthétiques dans un contexte quotidien. Il s’agit alors de comprendre les « dimensions psychologiques, socioculturelles et affectives qui se conjuguent avec l'épaisseur signifiante des

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