Bien(s) commun(s) - réflexions philosophiques et approches paysagères

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Bien(s) commun(s) Réflexions philosophiques et approches paysagères Par Régine Bonhomme & Emilie Mendiboure Ecole Nationale Supérieure de Paysage de Versailles - Agroparistech - Université Saclay Master 2 Théories et Démarches du Projet de Paysage UE2: Approches géographiques, historiques et écologiques des paysages d'interface


Introduction

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Partie 1 : Étymologie et usus du terme

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Partie 2 : Le(s) bien(s) commun(s) comme ressource, une vision contemporaine philosophique

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Le bien commun comme ressource, un entendement contemporain des paysages en crises. 4 Intérêt général et bien commun pas qu’une relation d’évidence 5 Le paysage ou la spatialisation du bien commun

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Partie 3 : Le paysage comme bien commun, retour à un construction sociale philosophique du concept. 7 Le bien commun, philosophie d’une construction sociale

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Ethique et responsabilité, le bien commun comme substitut du patrimoine 8 Vers de nouveaux modes de gestion et démarches démocratiques délibératives en paysage 10 Conclusion

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Bibliographie Paysage & Territoire

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Politique et économie politique

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Philosophie

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Introduction Que ce soit dans les discours scientifiques, médiatiques ou militants, les expressions biens communs et ​bien commun font un retour marqué. Cependant, une analyse plus fine des notions de biens communs et bien commun permet de soulever des différences notoires entre les deux notions, même si des recoupements sont possibles. Concept philosophique, le bien commun ressurgit aujourd’hui avec force dans les questions environnementales après avoir été éclipsé par le concept d’intérêt général, initié par les philosophies rationalistes des Lumières. En effet, l’intérêt général sous-entend une vision plus rationnelle du devenir de nos sociétés, davantage préoccupés des droits et libertés individuelles que du bien commun, suspecté justement d’entraver les libertés privées. Le bien commun porte en lui une vision partagée du devenir de nos sociétés humaines dans un environnement durable, renouant de fait avec une approche essentialiste, holistique qui pourrait paraître incongrue dans nos sociétés libérales. En paysage, la demande sociale concernant le bien commun se fait ressentir selon Hélène Harzfeld en 2006 en faisant référence aux travaux des CAUE qui perçoivent cette demande (Sgard, 2010). Si le bien commun, selon Hélène Harlzfeld revêt plutôt de la construction sociale et de l’intérêt général en proposant la formulation suivante : « Le paysage est un bien commun comme convergence de valeurs, de modes d’actions, de mythes qui définissent la possibilité d’un projet partagé » (2006, p. 284), ​les biens communs​, selon Garett Hardin (1968) semblent eux aussi concerner la question du paysage en abordant les notions de r​ essources​ et de transmission de ces ressources. . Aujourd’hui la question paysagère a pris un nouveau tournant, celui de l’éthique et de l’équité environnementale, notions portées notamment par celles de bien(s) commun(s). Si le paysage se rapporte à cette “portion de territoire perçu”, il est aussi plus largement envisagé comme “une forme spécifique d’appréhension de « la nature » et du monde environnant “ (Briffaud, 2014). Construire et réinventer cette relation par des propositions alternatives d’aménagement, de gestion et patrimonialisation des territoires, inscrit désormais la pratique du paysagiste dans des enjeux d’ordres philosophiques et sociétaux. La pratique du paysagiste étant assujettie depuis maintenant une trentaine d’années (Donadieu, 2016) aux problématiques de “transitions climatique, énergétique, environnementale et de biodiversité.”. Question politique et paysagère semble devenir des alliés imparables pour aborder les enjeux de résiliences des sociétés et de vivre-ensemble. Notre réflexion croisera donc bien ces disciplines entre philosophie politique et sociologie du paysage pour faire émerger des croisements par les questions de gouvernance et d’autogestion des paysages. Elle s’inscrit dans la problématique suivante : dans quelle mesure l’acception philosophique de la notion de bien commun permet-elle d’envisager des modes de gouvernances et de gestion des paysages ? Le texte s’attachera à comprendre l’acception philosophico-politique de la notion de bien commun.

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Puis il dressera un portrait de la pluralité d’entendements et de sollicitation de la notion dans le domaine du paysage. Enfin il apportera un éclaircissement sur les connexions que la notion établit entre modes de gouvernances et gestion des paysages.

Partie 1 : Étymologie et usus du terme Aussi bien en philosophie qu’en paysage, le concept de ​bien commun ​se heurte à une difficulté majeure tenant à la pluralité d'acceptation du concept même. Mais avant d'aborder cette diversité de signification conceptuelle, la définition littérale que nous propose le dictionnaire nous renseigne sur l'envergure des champs disciplinaires qu'il concerne et sa polysémie. Le Dictionnaire historique de la langue française ( Sous la direction d’Alain Rey ) nous indique que le terme “bien du latin ​bene'' ​fonctionne comme le mot français en opposition au mal. Il exprime une manière satisfaisante selon les critères culturels individuels et collectifs du temps dans les domaines intellectuel, esthétique ou moral." Il désigne aussi " une chose matérielle susceptible d'appropriation ou effectivement possédée". D'un point de vue lexical le ​bien ​appartient tant au registre de la philosophie, plus précisément à l'éthique qu'à la science économique et le droit. Quant à ​commun ​" du latin ​communis ​il désigne ce qui appartient à plusieurs d'où au sens figuré qui est accessible à tous ". La notion d'appartenance et d'accessibilité nous renvoie au registre juridique, la notion de communauté sous-jacente à la philosophie politique. Les trois champs disciplinaires que la définition même de ce terme composé appelle seraient alors, l'Éthique , la Science Économique et le Droit. Il est intéressant de considérer que ces trois champs disciplinaires participent à la définition même du concept philosophique du ​bien commun et que son évolution historique colorera son acception en vertu de la dominance de l'une ou l'autre de ces trois disciplines. En effet, nous ne pouvons aborder le ​bien commun sans nous confronter à l'économie politique et au droit qui sont intimement liés à l'administration de la cité. Ainsi, si le bien commun est un concept philosophique récurrent dans la philosophie antique notamment chez Aristote et Thomas d'Aquin, ce concept disparaît du corpus philosophique pour céder la place à celui d'intérêt général dès la fin du 17ème siècle. Ce glissement sémantique implique une vision plus légaliste du concept. C’est pourquoi Bénédicte Sère (2010) ​et Emilie Tardivel (2017) ​considèrent que l'histoire de la notion de ​bien commun​ se résume généralement en trois grands courants. Les fondateurs Aristote et Thomas d'Aquin élaborent la conception classique essentialiste. L'étape moderne qui s'étend du XVII au milieu du XX ème siècle avec les philosophes rationalistes et légalistes que sont Hobbes et Locke, qui ouvrent la voie aux Philosophes des Lumières dont J. J Rousseau. L'époque contemporaine qui acte aujourd'hui la résurgence de la notion de ​bien commun​. (Harribey, 2011, Flahault, 2013)

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L’acception morale contemporaine de la notion de bien commun notamment en paysage est marquée par la parution de l’article La tragédie des communs​1 de Garrett Hardin (1968) qui développe l’exemple d’un pâturage partagé. Dans les années 80, Ostrom remet sur la table la question des communs en évoquant des problèmes d’érosion des terres en zone tropicale dont une des causes principales, pas la seule, serait la privatisation massive des terres (Coriat, 2017). Plus récemment dans le langage populaire, ​biens communs​, ou ​communs ​sont des concepts qui ont beaucoup fait parler d’eux grâce aux zadistes de Notre Dame des Landes. Au singulier ou au pluriel, la notion de bien(s) commun(s) est donc intrinsèquement liée à la notion de paysage, surtout lorsque celui-ci est menacé, tantôt ressource tantôt construit social, le(s) ​bien(s) commun(s) ​réinvente(nt) les modes de gestion du paysage et la pratique du paysagiste.

Partie 2 : Le(s) bien(s) commun(s) comme ressource, une vision contemporaine philosophique Le bien commun comme ressource, un entendement contemporain des paysages en crises. Un premier entendement sur la définition des bien(s) commun(s) paysager(s) réside dans son acception comme ressource physique et spatiale, présente sur le territoire qui est support de valeurs par les dimensions matérielles et immatérielles. En effet, Donadieu décrit d’abord une approche spatiale du bien commun paysager comme ““tout espace matériel perceptible qui est jugé (et parfois revendiqué) avec des valeurs morales autant qu’esthétiques ou esthésiques dans une perspective collective” (2014, Sgard et al., 2018). Puis il inscrit dans sa vision de la notion l’idée de ressource perceptible en insistant sur la notion d’intérêt général que porte le concept de bien commun. Cette acception de la notion de bien commun correspond en réalité à une vision contemporaine philosophique du concept. L’ approche essentialiste classique du bien commun développée par Aristote et Thomas d’Aquin relevant d’un premier ordre plutôt à une vision éthique de la notion associée au bonheur. Parallèlement le concept d’ordre naturel sans lequel le bien commun ne pourrait être envisageable au sein de la cité, n’est pas sans lien avec la dimension esthétique du paysage . Pour Aristote, la beauté notamment à travers la création artistique doit imiter la nature puisqu’elle est la Perfection. Ainsi, la beauté de la nature serait donc considérée comme un bien commun accessible à chacun, l’aménité des paysages participant pleinement au bien-être de la cité. Selon Flahault, le concept de bien commun revient aujourd’hui à l’ordre du jour à la faveur de la crise environnementale. Le premier sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio de Janeiro en 1992, a manifesté publiquement la dimension mondiale des questions environnementales. Or cette globalisation remet le bien commun au centre des 1

traduction personnelle de l’original, ​The tragedy of commons

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préoccupations, y compris dans sa dimension morale ; le devenir de la planète devient notre bien commun. Actant de fait la conception essentialiste d’Aristote concernant la préexistence de la société sur l’homme (l’individu) : “ dans le domaine scientifique, dont la primatologie, paléoanthropologie et en psychologie du développement, les recherches montrent que l’état de nature c’est l’état social donnant ainsi raison à Aristote et Thomas d’Aquin” (2013). Ainsi, “ la question de la vie bonne ou du bien vivre est appelée à devenir de plus en plus publique ( et non limitée à la vie privée) à mesure que les problèmes écologiques s’imposeront davantage à nos société”. Et l’organisation politique de la société n’est plus seulement de répondre à l’intérêt de ses membres mais de concourir à leur bien commun: la préservation des ressources environnementales (2008). Ainsi Sgard et al. analysent les tentatives de construction du commun autour du paysage selon trois scènes, territoriales, sociales et politiques où ce concept s’insère dans des revendications locales et alliances de systèmes d’acteurs autour de controverses paysagères (2018). Fermeture du paysage, érosion des terres, privatisation des éléments comme l’eau sont autant de débats dont les défenseurs se sont accaparés et appropriés la notion. Pernet s’attache aussi à révéler la diversité des collectifs d’acteurs qui participe au “champ de tension d’un grand paysage” (2018) et ce n’est donc pas pour rien que préoccupations environnementales, naturalistes et esthétiques sont associées aux enjeux sociaux et politiques (Larrère, 2018). George Sand l’exprimait déjà très fort dans sa conception de la nature comme bien commun du peuple : “Tout le monde a donc droit à la beauté et à la poésie de nos forêts”(Georges Sand, « La forêt de Fontainebleau », Impressions et Souvenirs, Paris, Michel Lévy Frères, 1873, p. 318, in Serge Audier, op. cit., p. 499).

Intérêt général et bien commun pas qu’une relation d’évidence Une première compréhension de l’utilisation du bien commun au singulier en paysage serait à lire sous le prisme de l’intérêt général (Sgard, 2010). Cela dit l’association des deux termes n’a pas toujours été de l’ordre de l’évidence. Les franciscains, nous dit F.Flahaut (2013) professent que si Adam et Eve n'avaient pas été chassés du Paradis, les hommes n'auraient pas eu besoin de vivre en société. Cette conception porte les prémisses du passage de l'état de nature à l'état social théorisée notamment par Hobbes (1671, Flahaut, 2013) et Rousseau (1762, Flahaut, 2013). Un renversement majeur s'opère alors, l'homme préexiste à la société. L'état social se soustrait ainsi à l'ordre divin de Thomas d'Aquin et l'ordre naturel d'Aristote. Une idée commence à se dégager : Dieu a créé les hommes et les hommes ont créé la société à des fins utilitaires et sécuritaires. En conséquence, la notion d'intérêt général tend à se substituer à celle de bien commun : “Longtemps, à la réflexion des philosophes, cette notion de Bien commun apparut comme la clef de voûte à tout édifice social. Puis lorsque le citoyen eut pris conscience des droits qui sont l’apanage de la nature humaine, elle fut détrônée et resta dans l’ombre” (Autorité et Bien commun, G. Fessard, 1944 cité par Tardivel, 2017). Dans les sociétés libérales, les biens privés sont reconnus et protégés par le droit et le but du contrat social est de garantir la sécurité et la paix de ses membres, mais il n'a pas à prescrire une conception de la vie bonne. En effet, selon la réflexion de M.Gauchet dans la Démocratie contre elle-même (2002) , "la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen sont des droits 5


individuels, mais ils ne renseignent en rien sur le vivre ensemble des hommes au sein de la société." Ce passage du bien commun à l'intérêt général consacre dès lors une vision légaliste et utilitariste de la société dans laquelle le bien relève de la sphère privée. Par conséquent l'administration des biens qu'ils soient communs ou privés revient au droit et à l'économie. Le but de la société est désormais de satisfaire l'intérêt de ses membres. “ La clef de voûte n’est plus un bien commun objectif et particulier dépendant à la fois de la nature humaine et de l’histoire d’une société, mais un ensemble de droits individuels subjectifs et universels, qui se définissent indépendamment de tout passé, comme de tout avenir, de tout projet commun”(Tardivel, 2017). En paysage, cette notion de bien commun renvoie à l’idée d’intérêt général et n’en est pas dissociée. L’intérêt général est un but, un idéal au nom duquel répond le bien commun. Héritière des idéaux souverains décrits par Rousseau, le bien commun sous cette forme devient un moyen de renouveler la démocratie. Si la question d’intérêt général semble faire l'unanimité lorsqu’il s’agit de préserver les paysages, le retour à cette notion dans des considérations philosophiques pose question. Si dans la conception d’Aristote et de Thomas d’Aquin, c’est à l’Etat, dans le cadre de politiques publiques, qu’il conviendra de préserver, agir et conserver les paysages comme bien commun, la crainte d’une privation des libertés individuelles via le bien commun qui s’impose à l’individu n’est pas à écarter. La confrontation entre intérêt général et particulier reste de mise; au nom de qui ou de quoi l’intérêt général peut-il restreindre les libertés ? Cet intérêt général n’est il pas contraire au principe même de formation et d’évolution des paysages au gré des dynamiques naturelles et anthropiques ? Un exemple concret serait celui du théâtre d’Ardoise à Oléron. Le site est sujet à de nombreuses classifications Natura 2000 et site patrimoine classé où la Société de Protection des Paysages de l’Île d’Oléron (SPPIO) est devenue un acteur clé de défense de l’esthétique paysagère des marais et de la biodiversité dont il regorge. Les valeurs qu’ils défendent au nom de l’intérêt général de préservation du paysage entrent en conflits avec les volontés privées initiées par un des ostréiculteurs, de développer une activité culturelle, artistique et pédagogique autour de la culture ostréicole. Entre intérêt de préserver les qualités du paysage actuel et volonté de le réinterpréter et de le faire vivre, la notion d’intérêt commun entre en conflit avec l’intérêt privé et la liberté d’entreprendre. Dans cette situation, l’intérêt du citoyen serait subordonné à la collectivité et le bien particulier sacrifié au bien commun de la société ( Emmanuel Mounier, Le Personnalisme, Paris 1949). Cet exemple, loin d’être anecdotique, peut se lire comme le reflet d’une idéalisation voire une sacralisation contemporaine des valeurs libérales portées par la Déclaration des Droits de L’Homme et du Citoyen . Pour preuve, la Tribune publiée par Le Monde 2​ et signée par quinze intellectuels, parmi lesquels Luc Ferry et Michel Onfray, titrant “ On commence par “ 2 “ On commence par le “ bien commun” et on finit par “ le comité de salut public” Tribune du Monde du 15 juin 2018

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le bien commun” et on finit par le “Comité de Salut public”. Le titre est édifiant et la mobilisation spontanée des intellectuels contre l’idée de restreindre le droit de propriété dans la Constitution marque la prégnance de la méfiance envers l’intérêt général, ce bien commun soupçonné de se prêter à des détournements politiques restrictifs.

Le paysage ou la spatialisation du bien commun Si il y a bien une nouvelle lecture du bien commun que le paysage a apporté à travers la question de la ressource c’est bien une forme de spatialisation de la notion dont il n’est pas question en philosophie. Donadieu précise sa vision du bien commun, en établissant alors deux catégories (2016) : les ​communs paysagers opera-centrés ​liés à la notion d’oeuvre construite, de ressources valorisées et les communs socio-centrés d​e l’ordre de la construction sociale (sur lesquels nous reviendrons plus tard.) ​Les communs paysagers opera-centrés abordent les communs comme une subjectivité partageable (sentiments, savoir, utilité) organisés autour de trois polarités : les communs narratifs, les communs (ethno)naturalistes et les communs paysagers ouverts. Les exemples spatialisant ces communs n’en manquent pas et Donadieu s’attache à les décrire. Le jardin du retour des plantes d’Amérique du Nord sur le site de la Corderie royale à Rochefort est un exemple de communs narratifs où l’ ”imaginaire du voyage des plantes constitue un commun paysager, histoire, récit rencontrent un site qui devient un lieu de mémoire. Les zones du bois d’Arcy, conçus par le paysagiste Jacques Coulon, illustrent des communs (ethno)naturalistes où “la nature vivante, voire animale et humaine” constitue le commun dans lequel un promeneur vient s’immerger. Enfin, le jardin du musée du Louvre à Lens de Catherine Mosbach, considéré comme un commun paysager ouvert, permet par l’invention formelle d’un site d’offrir une libre interprétation du commun (Donadieu, 2016). Cette vision spatialisée du bien commun est renforcée avec la catégorisation des biens communs effectuée par Stefano Rodota entre les fleuves, les torrents, sources, lacs, milieux aquatiques, parcs, forêts, bois, zones de hautes montagnes, monuments et places (Coriat, 2017). Cependant à considérer le paysage comme bien commun a travers sa dimension physique amène implicitement à envisager le paysage comme bien public, voir un bien foncier ou matériel. Cette considération se risque au morcellement et à la réduction du paysage en tant qu’objet en oubliant son caractère englobant et les dimensions immatérielles dont il est le support. Le paysage étant toujours une relation construite entre un être perceptif et un support de biens matériels et immatériels par l’attribution d’un système de valeur, il est avant tout un construit social dont la notion de bien commun vient renforcer l’intention d’intérêt général. Si l’on s’inscrit dans la distinction opérée par Benjamin Coriat (2011) qui distingue les biens fonciers et immatériels, il est un type spécifique s’ajoutant aux biens environnementaux et culturels (Camagni, 2017, Sgard et al., 2018).

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Partie 3 : Le paysage comme bien commun, retour à un construction sociale philosophique du concept.

Le bien commun, philosophie d’une construction sociale Un second entendement abordera la notion de ​bien commun en paysage comme construit socia​l. L’expression, ​paysage comme bien commun décrite par Sgard, Bonin, Davodeau, Dérioz, Paradis, Toublanc permet de déplacer la focale de la ressource paysagère revendiquée au processus et au collectif qui revendiquent le paysage pour concevoir une gestion commune. Cette acception s’inscrit dans les visions de Pierre Dardot et Christian Laval (2014) dont la définition du commun ne porte pas sur l’objet mais sur le ​praxis​, soit le “principe politique d’une co-obligation pour tous ceux qui sont engagés dans une même activité” (Sgard et al. 2018). Si cette vision du ​bien commun relève d’une seconde catégorie de communs décrite par Donadieu (2016), les ​communs socio-centrés ​abordent le concept via l’idée de partage volontaire du territoire entre les parties prenantes: politiques publiques et les différents acteurs du territoire. Pernet (2018) démontre le commun comme un réel projet résultant de l’appréhension d’enjeux et comme principe d’application de la production de connaissance qu’il a généré. Si les communs sont spatialisés, ils sont finalement des lieux de démonstration, d’expérimentation, de partage d’expérience du projet de paysage. Le commun devient un lieu d’intérêts, une forme paysagère conséquente de débats et dont une illustration serait les jardins familiaux et communautaires, la ZAD de Notre Dame des Landes où les formes paysagères résultent des intérêts et points de vus débattus et partagés (et non votés) démocratiquement. Le commun devient alors la construction socio paysagère développée sur le lieu. Construction à la fois dans sa définition, dans sa reconnaissance du bien commun et dans ses modes de gestions à envisager, le paysage comme bien commun ouvre à un renouveau de la construction sociale du patrimoine paysage. Parler de ​bien commun en paysage renouvelle donc l’action paysagère sur le territoire. Son intérêt est qu’il pose la question de la durabilité, renouvelant la question de patrimoine paysager. Le plan paysager des Pouilles, réalisé en 2007 et 2010, a permis à la diversité des acteurs du territoire de prendre conscience du lieu et de mettre en valeur le patrimoine territorial. Ce patrimoine a été rassemblé autour d'éléments symboliques, d’activités humaines, de formes d’agriculture dans des cartes de communautés faisant état des connaissances locales. En effet, saisir le bien commun en le définissant par la communauté permet de prendre conscience du lieu et de ce(s) bien(s) et de créer un lien permettant d’envisager une nouvelle forme de transmission. Cette transmission va au-delà de l'esthétique du paysage, le paysage comme bien commun c’est transmettre “le lien, la force du lien” (Sgard 2010) pas seulement dans une forme qui se produit et qui se génère mais dans le processus qui a permis l’édification du paysage en commun. 8


Ainsi, le paysage étant toujours cette dynamique évolutive dont la sauvegarde doit éviter la muséification, Sgard s’inscrit dans l’idée d’ Hannah Arendt, d’ “héritage sans testament”, laissant la liberté pour ceux qui se saisissent du paysage de se l’approprier et de le réinterpréter. Parler de biens communs en paysage c’est cerner le processus collectif de construction de cette notion, une dynamique qui ouvre sur les questions de responsabilité des usagers, individuelle et collective, d'éthique et d’équité. Ainsi cet “ héritage sans testament” ouvre la question du patrimoine non plus comme un legs mais comme une dynamique qui s’accorde davantage sur la réalité du terme, où éthique et responsabilité dans leur acception philosophique renouvelle la question patrimoniale.

Ethique et responsabilité, le bien commun comme substitut du patrimoine L’utilisation à profusion et parfois confuse des expressions ​biens communs et ​bien commun ​s’insère dans des préoccupations d’héritage où les biens communs comme ressources doivent être transmises aux générations futures. Ces considérations rejoignent les notions de “ justice intergénérationnelle, de responsabilité et l'équité “ développées par la philosophie. (Sgard, 2010). Dans l'ensemble du corpus aristotélicien deux lieux concentrent l'essentiel de l'enseignement sur le bien commun : l'Éthique à Nicomaque et la Politique (Sère, 2010). Dans l'Éthique, le bien commun est défini comme plus grand que le bien individuel. Ce qui se justifie par une conception essentialiste de la cité. En effet, puisque l'homme est un “animal politique”, la cité préexiste à l'individu et il n’existe qu’en tant qu’être social. Dans la Politique le bien commun est identifié au bonheur lui-même associé au juste et à la paix et relève de l'ordre naturel, qu’il convient de préserver et transmettre aux générations futures. Par une approche des valeurs portées aux paysages, Kenneth Olwig (2003) dépasse l’acceptation de la notion de bien commun en tant que ressource pour se pencher sur les enjeux symboliques et démocratiques liés à l’équité et à la responsabilité qui en découlent. (Sgard et al., 2018). Cette attention a la valeur des biens communs paysagers nous amène à nous intéresser à Magnaghi (2018), qui définit les ​biens communs territoriaux ​par leur valeur d’usage et d’existence, qui recouvrent à la fois des aspects immatériels (savoirs par exemple) et matériels (infrastructures par exemple). Les questions d’usage et de ressource étant interdépendantes, le patrimoine territorial a une valeur d’usage tant que la ressource n’est pas réduite ce qui amène à la valeur d’existence. La mise en commun du patrimoine territorial doit permettre l’usage à un instant donné tout en assurant son existence dans le futur. La question de l’héritage et de la jouissance fait écho encore une fois à l’idée du bien commun en philosophie qui constitue la toile de fond de l’existence humaine. A la différence de la science économique qui définit un bien collectif ( le bien commun ne faisant pas partie de son lexique) comme un bien non rival et non exclusif, le concept de bien commun répond à un troisième critère poursuit F.Flahault “ le fait qu’autrui jouisse de ce bien commun est une condition nécessaire pour que je l’éprouve”. Cette idée ne rejoindrait-elle pas le bonheur 9


partagé aristotélicien ? Cette conception renouvelée nous fait sortir d’une logique purement utilitariste de nos sociétés en affirmant que le bien ne relève pas simplement de la sphère privée. Au contraire, la prééminence du commun requiert l’engagement citoyen. Parce qu’à la différence des biens marchands, pour bénéficier d’un bien commun il faut payer de sa personne, donner de son temps, précise F. Flahault. La surfréquentation des lieux érigés en paysage souligne les enjeux en termes de ressources communes et de rivalité. Il s’agit alors de sortir du domaine privé de la jouissance du bien pour poser la question de l’espace partagé, de l’intérêt général et du vivre ensemble. Kenneth Olwig (2003) pose la question de la valeur éthique du paysage en bien(s) commun(s) en se rapprochant de l’idée d’espace partagé, de coprésence, de discussion. Elinor Ostrom (1990, E. Ostrom et al. 1995, 2003, 2006), définit des moyens de classification des biens par critère d’exclusion et de rivalité. Bien qu’ignorant la trame foncière, le paysage est classé comme bien public dans le système décrit par Ostrom (Sgard, 2010). Le problème de l’accessibilité au paysage est aussi celui de la surfréquentation et de la dégradation. Attractivité et accessibilité vont de pair car c’est de là que surgissent les transgressions et conflits d’intérêts. Mais alors comment définir l’accessibilité au paysage ? Sgard souligne qu’elle “implique non seulement le libre accès au point de vue mais aussi la libre déambulation dans le lieu et la non obstruction du regard : dès lors, l'appropriation de facto du paysage passe le plus souvent par la limitation de l’accessibilité, voire la privatisation de l’espace public”. Finalement l’accessibilité ne dépend pas de la matérialité ni du régime de propriété mais bien du droit et du rapport de forme qui s’établissent (Sgard, 2010). Si le paysage comme bien commun réside surtout dans la construction sociale qu’il permet, c'est dans l’aspect projectuel du paysage qu’il faut s’attarder. La diversité de manières de concevoir le paysage en commun converge vers l’idée de vivre-ensemble, d’intérêt général. Le commun naît finalement d’un processus d’enquête mobilisateur (Pernet, 2018) qui redéfinit des modes de gestions, modes d’accès distincts de ceux connus auparavant. (Coriat, 2017)

Vers de nouveaux modes de gestion et démarches démocratiques délibératives en paysage En philosophie tout en comme en paysage, le bien commun sous-tend un mode de gestion et de délibération alternatif et démocratique où décideurs regroupent tous les acteurs du territoires, parties prenantes politiques, techniciens, habitants, etc. Le commun est un moyen d’accès à un développement “autosoutenable” (Magnaghi, 2018), développement dont la considération est un patrimoine territorial comme écosystème et non comme structure. L’autonomisation de la vie communautaire locale passe par la capacité d’autoproduction de décision et de connaissances. Les habitants possèdent désormais un rôle actif comme producteurs d’une communauté dans la perspective d’un développement territorial commun (Magnaghi, 2018). La mise en commun passe par la réappropriation et la capacité de décision des habitants, l’alternative locale permet de

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construire “ la société de la proximité, que l’on pense à André Gorz, à la notion de covivialité pour Illich, ou à celle de contact pour Françoise Choay” (Magnaghi, 2018). Le pacte de rivière établi autour du fleuve de l’Arno en Toscane illustre finalement “un processus de gestion collective pour définir, de manière partagée, de nouvelles règles d’usage du patrimoine territorial.”. Ce pacte imaginé à partir duquel tous les acteurs reconnaissent un patrimoine commun a permis à la fois de générer une connaissance partagée du territoire et d’imaginer un mode de gestion et de sauvegarde des paysages associés au fleuve. Ce processus de construction a généré la reconnaissance du territoire comme bien commun. Les modes de conception et de gestion du paysage où de nouvelles formes démocratiques délibératives, telles que les démarches participatives, invitent à sensibiliser et à interroger le paysage comme ressource et construit social. Alors “la mise en débat du territoire, (amène) les acteurs à se projeter dans des visualisations du territoire de demain, mobilisant l’image, les scenarii d’évolution, les simulations apparaissent alors particulièrement pertinentes” (Sgard, 2010).

Conclusion Si ​biens communs et ​bien commun semblent, à première vue, être utilisés de façon équivalente en paysage puisque proches dans leur signification, ils recouvrent en réalité des notions distinctes puisqu’en philosophie, il est surtout question de bien commun. Finalement selon Olwig, le paysage se trouve à la charnière entre ces deux notions et “trouve son intérêt dans cette situation d’entre-deux (Sgard, 2010). Ressource, construit social, mode de délibération et gestion alternatif du paysage, le ​bien commun en paysage invite à un renouveau de la pratique paysagère qui permet d’envisager des modes démocratiques alternatifs dans la sphère publique ou des considérations alternatives de la société habitante, qui devient actrice du territoire. En définitive, cette association du bien commun comme mode alternatif de délibération démocratique n’est pas nouvelle, du moins propre au paysage, car elle puise sa légitimité dans les conceptions philosophiques classiques du bien commun. Pour Aristote, il ne peut être accessible en dehors de la cité et il constitue la finalité première de la vie politique, ainsi il ne s’agit pas de répondre aux intérêts particuliers de ses membres mais de concourir à leur bien. Par conséquent, c'est à la sphère publique, à la politique que revient l'administration de ce bien, aidé par la participation active des citoyens qui ont intérêt à y souscrire puisqu'il est la voie du bonheur. Thomas d'Aquin souscrit à cette acception, pour lui le bien “est en commun”. C’ 'est à dire que l'individu doit nécessairement participer au bien en commun présent dans l'univers afin d'exister et d'être bon. La participation est ontologique en termes d'être et de bonté (vertu) elle va de soi car réglée sur l'image de Dieu et non plus sur l'ordre naturel avec Aristote. Aujourd'hui, si cette conception classique du bien commun ressurgit, il faut l’entendre dans un sens laïque, débarrassée d’un quelconque déterminisme religieux ou panthéisme. Selon Flahault, il faut repenser le Bien commun, comme un bien vécu c’ est à dire qu’il engage un plaisir réciproque donc ne peut exister que s’il peut être partagé et ressenti par l’autre ( 2013). Il introduit donc un mode de gestion participatif, mode commun s’il est vécu 11


comme commun qui oblige aujourd’hui à penser les questions de justice et d’équité notamment dans la gestion des paysages (Sgard, 2010). Le paysage comme bien commun invite à établir de nouvelles priorités sur la table des jeux d’acteurs. Finalement les communs, sont aussi devenus des “ outils et expériences “ (Pernet, 2018) dans le champ du paysage, une invitation à redécouvrir les fondements sociétaux et philosophiques du bien commun. Désormais les projets de paysages, divers dans leurs aspects formels et armés de ces fondamentaux, s’enracinent sur l’idée de communautés locales, de production de connaissances partagées et de modes d’actions différenciés. Ils s’emparent des communs sous quelque forme que ce soit et s’efforcent de réinventer le vivre-ensemble, le partage du bien-être comme nouvel héritage.

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Bibliographie

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