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Conclusion intermédiaire

ÉM: C’est vraiment sur le sable que vous préférez marcher? Y a une raison particulière?

PD: Oui parce qu’en l’occurrence on peut marcher pieds nus. C’est tout à fait une autre sensation que de la randonnée en montagne. Et ça c’est agréable de marcher sur le sable. De pouvoir passer même carrément dans l’eau un peu. Ah ça c’est très agréable ça.» Interviewé B5– Extrait de narration lors de l’entretien

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Le paysage en tant que perception et sensibilité est d’abord celui du contact podotactile du pas avec son environnement. Relief, matérialité, organisation des chemins construisent le paysage cheminé qui définit un premier niveau de perception sensorielle.

Cette sensorialité est tantôt perçue par l’expérience de l’individu cheminant ou indirectement par le biais de l’animal dans le cas de pratiques agricoles ou de chasse et pêche. Dans ces cas-ci le corps de l’individu semble s’étendre à celui de ses compagnons de cheminement. Le paysage cheminé est dépeint aussi par le mouvement du pas, la description du relief, de la matérialité, de la configuration aménagée ou non du sol mais aussi les abords qui se dressent le long du parcours effectué. Le cheminement fait empreinte sur le territoire et la réalité physique du chemin est appréhendée sous ses caractéristiques physiques voire temporelles (dans le cas de parcours saisonniers en forêts ou près d’une rivière).

Couplée aux différentes configurations du sol, l’ambiance multisensorielle induit une attitude de cheminement, une expérience du pas mais surtout construit une perception du paysage allant du paysage cheminé à l’ambiance environnementale dans n’importe quel contexte (urbain, résidentiel, rural, campagnard, côtier, montagnard).

Enfin l’expérience multisensorielle du sol motive le cheminement en le dirigeant. Il revêt alors des réalités affectives par l’expérience qu’il génère et d’attachement par sa praticabilité et les usages qu’il permet.

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