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PROFIL
Interview avec Emile Ouosso, Ministre des Zones économiques spéciales (ZES) et de la diversification économique. Cet économiste de formation a à cœur d’attirer des investissements. Les quatre ZES prévues au Congo sont-elles dorénavant opérationnelles ? Le Congo a créé par la loi quatre zones économiques spéciales en vue de la diversification et de la densification du tissu économique du pays. Il s’agit des ZES de Pointe-Noire, de Brazzaville (ZES d’Ignié), d’Oyo-Ollombo et de Ouesso. Avec le vote des différentes lois par le Parlement et leur promulgation par le Président de la République, la dynamique de l’opérationnalisation des zones économiques spéciales est lancée. Cette opérationnalisation qui comporte des étapes ayant fait l’objet d’études est en cours de réalisation. Le Gouvernement a élaboré tous les textes réglementaires pour en asseoir le cadre juridique : loi créant l’Agence de planification, de promotion et de développement des ZES, lois créant chaque ZES. La création de l’agence donne lieu à l’étape suivante qui consiste en la viabilisation et l’aménagement des ZES. En même temps que l’aménagement des ZES, se déroulent l’étape d’attrait et d’installation des investisseurs. Quels sont les principaux secteurs ciblés dans la perspective de la diversification ? La diversification obéit et répond à un besoin fortement exprimé pour faire sortir le pays de crises économiques et financières récurrentes dues à la baisse fréquente des cours des matières premières et de sa forte dépendance au pétrole. Les axes stratégiques de la diversification économique dans les ZES et hors de celles-ci sont : - le développement de l’agriculture au sens large ; - le développement industriel ; - le développement du tourisme ; - le développement de l’économie numérique ; - la promotion immobilière et le développement équilibré du territoire national.
Le développement de l’agriculture au sens large Les secteurs agricole et de l’agroforesterie du Congo regorgent d’atouts considérables liés à des conditions naturelles favorables à l’agriculture et surtout à de vastes étendues de terres arables recouvrant environ un tiers du territoire, soit environ 10 millions d’hectares. En dépit de ces atouts indéniables, ce secteur ne parvient pas à satisfaire la demande alimentaire nationale, dont le déficit de l’offre est couvert par le recours aux importations massives des denrées alimentaires. Face aux nombreux défis à relever dans ce secteur, l’objectif principal, qui sera poursuivi par le Gouvernement, dans les cinq années à venir, est de diversifier l’économie, notamment en veillant au développement des activités du secteur primaire, c’est-à-dire celles liées à l’agriculture et à l’agroforesterie. Les stratégies de développement soutenus de l’agriculture et de l’agroforesterie se regroupent en sept volets, à savoir : la préparation des conditions préalables au développement soutenu de l’agriculture et de l’agroforesterie ; l’attraction des capitaux nationaux et internationaux ; l’aide aux petits exploitants et aux jeunes à s’installer ; l’accompagnement des entrepreneurs et des autres exploitants agricoles et agroforestiers ; l’aide à la création des structures appropriées de financement ; la poursuite de la mise en place des infrastructures inhérentes à l’agriculture au sens large ; et la facilitation de la commercialisation des produits agricoles. Le développement industriel Le secteur industriel congolais est encore tourné vers l’intérieur. Il est dominé par l’industrie extractive, l’exploitation forestière, l’industrie cimentière ainsi que quelques activités dans le secteur agroalimentaire. A cela, YEARBOOK YEARBOOK CONGO CONGO :: Rapport Rapport économique économique I 41 41