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Interview de M. Léon Juste

Entretien avec Monsieur Léon Juste Ibombo, Ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, qui souhaite concrétiser plusieurs chantiers stratégiques.

Comment s’articulent vos actions prioritaires au sein du ministère ?

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Les actions prioritaires de mon ministère sont tirées du Plan National de Développement en rapport avec la vision stratégique du Chef de l’Etat son Excellence Mr Denis SASSOU N’GUESSO a travers son projet de Société. Il s’agit notamment du Développement des infrastructures, du développement des services et produit numérique, du renforcement des capacités numériques et de l’appui aux startups et incubateurs. Les actions prioritaires de mon département s’inscrivent aussi dans la mise en exécution de la stratégie nationale de développement de l’économie numérique qui repose sur trois piliers à travers le e-gouv, le e-commerce, le e-business. Pour ce faire, un certain nombre de chantiers sont engagés tout sur le plan juridique, avec la prise de textes règlementant le numérique, qu’institutionnel avec la création de certains organes comme l’Agence Nationale des Systèmes de Sécurité d’Information (ANSSI) et même la construction de certaines infrastructures tel que le Datacenter national.

Le premier centre régional sur l’intelligence artificielle en Afrique sera implanté à l’Université Denis SASSOU N’GUESSO. Quand sera-t-il opérationnel ?

Il faut rappeler que à moins de dix ans de l’échéance des Objectifs de Développement Durable (ODD) fixée par les Nations Unies, les perspectives liées à l’Intelligence Artificielle (I.A) semblent très prometteuses en Afrique. Son utilisation responsable peut en effet apporter des avantages substantiels aux acteurs du développement ainsi qu’à ses bénéficiaires. Saisissant cette opportunité du bienfondé de ces technologies Emergentes, la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Gouvernement du Congo ont, en marge de la 7ème session du Forum Régional Africain pour le Développement Durable tenue à Brazzaville du 1er au 4 Mars 2021, lancé officiellement le Centre Africain de Recherche sur l’Intelligence Artificielle (CARIA) qui sera hébergé dans les locaux de l’Université Denis SASSOU N’GUESSO. Le choix porté par le Congo pour abriter ce premier centre en Afrique est dû à la stabilité politique du pays, son cadre macroéconomique favorable aux investissements, le développement harmonieux des infrastructures numériques et l’assainissement du cadre légal et règlementaire du secteur des Postes, des Télécommunications et de l’Economie Numérique. Dorés et déjà, les premiers programmes de travail dudit centre ont été adoptés par les experts de la CEA et du Gouvernement. Vraisemblablement, le centre sera opérationnel dès la première semaine de janvier 2022.

Vous êtes le nouveau président de l’Alliance Smart Africa. Qu’en est-il concrètement du partenariat des pays d’Afrique autour du développement numérique ?

Je saisis cette occasion pour remercier le secrétariat de Smart Africa à travers son Directeur général, Monsieur Lacina Koné, à qui je tiens à exprimer ma reconnaissance et ma gratitude pour son dynamisme et ses efforts continus aux fins de transformer l’Afrique en un marché numérique unique. Personne ne doute plus aujourd’hui que l’Afrique sera une destination prioritaire des investissements au cours des prochaines années aussi bien en raison de l’importance de

ses ressources naturelles que de la taille et de la jeunesse de sa population. La détermination de l’Afrique est totale pour que ce rendez-vous historique de l’émergence du continent africain soit effectif en temps et en heure. C’est dans cette optique que Smart Africa s’est doté récemment d’une stratégie triennale qui constitue un outil solide de référence pour consolider notre développement à travers les partenariats multiformes dans le numérique. Il faut rajouter aussi que l’accord qui établit l’Alliance Smart donne la nature juridique des actes qui sont pris par les organes de Smart Africa et permet au Secrétariat d’accélérer davantage à la mise en œuvre du programme de transformation numérique de l’Afrique. C’est aussi l’occasion d’encourager les pays qui n’ont pas encore adhéré à l’alliance de le faire pour véritablement dynamiser le modèle de partenariat inter pays. Car, aucun pays ne peut se développer seul sans mettre en place des stratégies de partenariat avec d’autres pays, les nouvelles technologies qui s’imposent à nous aujourd’hui sont sans frontière et donc nous interpellent à revoir notre façon de travailler et de collaborer entre pays en ce que concerne le numérique.

Quels sont les axes de l’avant-projet de stratégie actualisée de la Francophonie numérique ?

Permettez-moi tout d’abord de faire une brève présentation de l’organe en charge de la stratégie de la Francophonie Numérique que je cite « Réseau Francophone des Ministres de l’Economie Numérique » en sigle RFMEN. Le RFMEN est créé et constitué de tous les ministres en charge de l’économie numérique des Etats et Gouvernements membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Le Réseau est créé officiellement le 10 Octobre 2018 lors du 17ème Sommet de la Francophonie en Arménie. Le dénommé Réseau dispose des axes prioritaires dans son plan stratégique qui sont : • Le développement de politiques et stratégies nationales et régionales favorables à l’innovation, l’entrepreneuriat, la concurrence et l’emploi dans le numérique (y compris une fiscalité intelligente et des mécanismes favorisant de nouveaux modèles économiques) ; • L’harmonisation et l’alignement des législations nationales avec l’ambition à terme de créer une zone favorisant l’innovation technologique et sociale ; • La promotion des contenus francophones et leur visibilité (ou) dans le cyberespace (à travers, entre autres, la labélisation) ; • La mise en place de stratégies nationales de cyber sécurité et de protection des données personnelles (avec l’encouragement à la mise en place des outils et mécanismes des infrastructures critiques d’information) ; • Le renforcement des capacités et la place des femmes et des jeunes dans le numérique. En phase avec les axes d’actions prioritaires, les activités du réseau pour l’année 2021 s’articuleront autour des objectifs suivants : • Promouvoir l’innovation, l’entrepreneuriat durable dans le numérique et la diffusion de la valeur numérique au sein de l’espace francophone ; • Promouvoir l’utilisation de la langue française dans la conception et la diffusion des technologies et des sciences émergentes, pour les secteurs de la recherche, de l’enseignement et de la formation en entreprise. Je tiens à rappeler que les activités susmentionnées ont fait partie intégrante du plan stratégique 2019-2020. Vu le contexte de la pandémie à Covid-19 qui n’a épargné aucun Etat, le réseau s’est retrouvé dans l’obligation de suspendre l’exécution de son plan d’action 2019, de ce fait une reconduction du plan précédent est constaté.

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