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NTIC, une évolution significative
Le développement du secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) constitue un axe majeur de la stratégie de diversification de l’économie congolaise.
Cet objectif a été réaffirmé à travers le lancement en 2019 d’une stratégie nationale de développement de l’économie numérique du Congo baptisée « Congo Digital 2025 ». Sa mise en œuvre et le bouclage de son financement ont été confiés à la Direction Générale du développement de l’économie numérique. Différents chantiers d’informatisation ont progressé ces dernières années afin d’améliorer la gouvernance du secteur. Des réformes dans toutes les régies financières permettent de mieux collecter et sécuriser les recettes publiques. Il s’agit, en particulier du Système intégré de gestion des finances publiques (SIGFIP), du Système de suivi de paiement des créances de l’État (Syspace), du Système de gestion des impôts et taxes (E-Tax), du nouveau Système douanier informatisé (E-Douanes). Le Projet de couverture national (PCN) concerne la modernisation du réseau national de télécommunications. Il est piloté par l’opérateur public Congo Télécom. Le PCN vise à améliorer l’accès à Internet, via notamment la construction d’un réseau de fibre optique terrestre reliant Pointe-Noire à Brazzaville. Le PCN comprend trois volets : commutation, transport et accès local. Dans le volet accès, des boucles optiques métropolitaines ont été construites dans Brazzaville, Pointe-Noire, Oyo, et d’autres départements par la société chinoise Huawei. Dans son volet transport, il s’agit notamment de couvrir le territoire national en fibre optique en réalisant une dorsale optique terrestre reliant Pointe-Noire, Dolisie, Brazzaville, Oyo et Ouesso et des ramifications à partir de ce tronc vers d’autres départements. Le démarrage de la troisième phase de ce projet, le « dernier kilomètre » doit permettre la connexion des entreprises et des ménages à la fibre optique haut-débit. Plusieurs chantiers se poursuivent, notamment l’achèvement des travaux de construction du réseau
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d’interconnexion en fibre optique Congo-Cameroun et Congo-RCA, puis la poursuite des études qui favoriseront la construction du centre de données national. La pandémie de coronavirus a entravé la finalisation de différentes infrastructures télécoms sur lesquelles compte le Congo pour initier sa transformation numérique. Lors de sa première session de 2021, tenue en mars à Brazzaville, le comité de pilotage congolais du projet Central Africa Backbone (CAB) a arrêté son budget à 13 milliards FCFA (23,4 millions USD) pour l’exercice 2021. Lesdits travaux sont financés à hauteur de 66,5 millions d’euros par la Banque africaine de développement (BAD). Les chantiers TIC qui seront achevé en 2021 viendront renforcer la connectivité à haut débit que le pays se force à développer depuis de nombreuses années dans le cadre du projet CAB. La fracture numérique entre les zones frontalières va ainsi être réduite et les populations profiteront d’un accès plus aisé au monde numérique, plus performant et moins cher. L’ouverture en octobre 2016 de la « Grande école du numérique du Congo » concoure à élargir l’offre de formation dans ce secteur. Cette école a l’ambition de former chaque année de nombreux jeunes aux métiers du web et du numérique. En mars 2021, trois nouveaux accords entre la Banque européenne d’investissement (BEI), la République du Congo, la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale et Société Générale Congo, ont été signés afin de contribuer à la création d’emplois, au renforcement de la croissance économique et au développement du secteur privé et faire en sorte que les entreprises puissent relever les défis posés par la pandémie de COVID-19. Le secteur privé de la République du Congo pourra ainsi accéder à de nouveaux financements. Le partenariat entre la République du Congo et l’Union européenne sera encore renforcé, illustrant une coopération visionnaire. Le lancement du tout premier programme conjoint d’assistance technique à l’investissement numérique de la Banque européenne d’investissement et de la République du Congo a abouti à un accord formel de 65 millions Euros de nouveaux financements dans le secteur privé. La première initiative de la BEI relative aux meilleures pratiques en matière d’investissements numériques au Congo renforcera l’impact des investissements futurs dans les services et les infrastructures numériques au bénéfice du secteur privé et des partenaires publics. Le projet d’assistance technique, doté d’une enveloppe de 400 000 Euros, permettra de réaliser des études de faisabilité approfondies afin de déterminer les meilleurs moyens de moderniser les connexions numériques nationales et internationales.
L’ARPCE : UNE AUTORITÉ DE CONTRÔLE PUISSANTE
Le secteur des NTIC au Congo-Brazzaville est régulé par l’Agence de Régulation des Postes et des Communications Electroniques (ARPCE) créée en 2009, création qui a marqué l’ouverture du secteur des NTIC à la concurrence. C’est l’autorité de contrôle, de suivi et de régulation des secteurs des Postes et communications électroniques. L’ARPCE encadre l’activité des opérateurs, garantit le service aux usagers et recouvre pour le compte de l’État les droits, taxes et redevances des secteurs des Postes et des communications électroniques. C’est à ce titre qu’elle a été désignée comme prestataire technique pour la mise en œuvre du « Hub Numérique » visant à assurer le suivi des transactions électroniques effectuées sur le territoire national, par transfert, prélèvement bancaire ou télé règlement (mobile money).
A la loi créant l’ARPCE, se sont ajoutées les lois sur la cybersécurité et contre la cybercriminalité en vigueur depuis juin 2020.
Un incubateur universitaire sur les métiers du numérique dénommé PUITS (Programme universitaire d’innovation en technologies et services) a aussi été mis en place par l’ARPCE en mai 2018, en partenariat avec la Banque mondiale. Ce programme vise à favoriser l’émergence de nouveaux acteurs des métiers du numérique et de soutenir les jeunes porteurs de projets innovants dans la création de leur entreprise.