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Interview de M. Serge Pereira Président du Groupe Startstone

Entretien avec Serge Pereira, Président du Groupe Startstone, un groupe immobilier qui a pour ambition de transformer le grand potentiel de l´Afrique en réalisations tangibles et rentables

Quels sont les grands projets d´investissements stratégiques de Startstone au Congo ?

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Nous avons un projet spécifique d’extension sur le fleuve, dénommé Riverside. La problématique de Brazzaville c’est qu’historiquement, la ville a toujours tourné le dos au fleuve. Lorsque nous avons monté Startstone, voici quelques années, nous avons étudié l’opportunité de créer ce projet innovant couvrant 50 hectares le long du fleuve. Startstone agit comme master-promoteur en viabilisant le terrain, en installant les routes, la fibre optique, le traitement d’eau etc. Nous avons des accords avec plusieurs autres promoteurs qui y installeront des bâtiments de bureaux, d’habitation. Notre mission est de créer des projets innovants en valorisant les centres-villes en qualité premium, en proposant tous les services regroupés en un seul lieu : des écoles, des habitations, des bureaux, un parc public, une église, des restaurants, des commerces. Nous voulons ainsi créer le nouveau centre-ville de Brazzaville. Ce projet, financé partie par un groupement de banques, dont la banque régionale BDEAC et La Congolaise des Banques (LCB), va créer des emplois et a vocation à devenir la figure emblématique de la capitale. Ce projet débutera en janvier 2021 pour s’étaler sur quelques années. Nous avons également des projets immobiliers à Pointe-Noire dont un centre commercial avec des accords signés avec une cinquantaine de marques, allant du supermarché au magasin de bricolage, de sport, etc., et un autre centre commercial du même type à Brazzaville. Le concept est le même : fournir au client tout ce qu’il désire en un seul lieu. Nous tenons en priorité à mettre l’accent sur l’expérience du client.

Vous avez passé votre jeunesse à Brazzaville. Comment se traduit votre engagement à soutenir les jeunes Congolais qui ont fait le choix de l’entrepreneuriat ?

Je suis né et j’ai grandi au Congo. Je suis un citoyen passionné par mon pays, un patriote. J’ai eu la chance de faire des études aux Etats-Unis où j’ai vécu 25 ans. J’ai fait une formation en finance, j’ai été banquier donc exposé à pas mal de problématiques. Startstone n’est qu’une des entreprises du groupe mais mon expérience doit servir le Congo, un très beau pays auquel nous sommes attachés et étudions les potentialités pour combler les manques. Tout se passe à travers l’entreprenariat. L’Etat a, certes, un rôle à jouer en mettant les conditions propices à l’investissement, mais nous souhaitons participer au développement par nous-mêmes. Les opportunités sont nombreuses. Être entrepreneur est, ici, passionnant. Démographiquement, 70% de la population est jeune avec une seule envie : travailler. Il faut inciter les jeunes Congolais à créer des entreprises. Avec notre Fondation Congo Kitoko, gérée par mon épouse, nous disposons de nombreux leviers d’action, qu’il s’agisse d’entrepreneuriat, de solidarité, d’investissements, d’éducation ou encore de développement durable, nous accompagnons cette jeunesse en finançant des micro-projets. Nous initions un incubateur avec pour objectif de créer 250 entreprises congolaises.

Quelle est votre vision du continent africain et de la sous-région ?

Je suis un afro-optimiste. L’Afrique est au tout début du développement de son potentiel, elle regorge à elle seule plus de 30% des matières premières du globe. Je suis parfois frustré de voir la lenteur du décollage car nous avons un continent rempli de richesses naturelles. Ainsi, pour le global warming avec la réduction du CO2, nous avons les forêts. En exemple nous avons Tesla qui atteint actuellement les 1000 milliards de dollars de capitalisation boursière et a des batteries faites avec des produits qui viennent du Congo. Aujourd’hui, la planète manque de containers et le fer vient en partie de chez nous. Le potentiel est là. Il nous faut investir dans l’éducation, apprendre aux entrepreneurs africains à exploiter ces richesses pour les transformer et devenir des acteurs mondiaux. Nous ne devons pas dépendre des pays industrialisés pour notre développement. L’Afrique est au début d’un grand développement. Le potentiel est énorme. L’Afrique doit devenir un véritable acteur industriel mondial.

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