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La couverture des besoins nationaux en produits finis pétroliers 145Interview de M. Fabrice Donald Fylla Saint-Eudes, Administrateur général de X-OIL- Congo

La couverture des besoins nationaux en produits finis pétroliers

La Congolaise de Raffinage (CORAF) a pour mission principale, de transformer le pétrole brut en produits pétroliers finis, pour répondre à la demande du marché congolais.

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La CORAF, filiale de la SNPC, est l’unique raffinerie du Congo-Brazzaville. Depuis sa base de PointeNoire, elle traite le pétrole brut pour extraire les fractions commercialisables, à savoir le gaz butane, le supercarburant, le kérosène, le gasoil léger et le fuel lourd. La CORAF assure la sécurité énergétique du pays en lui fournissant environ 70% de ses besoins en produits finis. Sa capacité de traitement est de 1 M T/an. Les bruts raffinés par la CORAF proviennent du terminal pétrolier de Djeno, relié à la raffinerie par un pipe de 25 km en attendant la construction d’une nouvelle raffinerie à Pointe-Noire, avec une capacité de raffinage estimée à de 2, 5 M T/an dont le démarrage de l’exploitation est prévu en 2023. Les activités de stockage et de transport massif des hydrocarbures raffinés par voie maritime, ferroviaire et routière sur l’ensemble du territoire sont du ressort de la Société Commune de Logistique (SCLOG). La SCLOG est une société anonyme de droit congolais créée en 2002, suite à la privatisation d’Hydro-Congo. Elle est au cœur de la chaîne logistique pétrolière du Congo. Ses actionnaires sont AOGC (25%), la SNPC (25%), Total (25%), Puma (12,5%) et X-OIL (12,5%). Sa capacité de stockage est d’environ 100 000 m3 . Six sociétés de distribution de produits pétroliers sont présentes au Congo-Brazzaville : Afric’, Puma Congo, SNAT, SNPC-D, Total Congo SA et X-OIL. Ces sociétés ont saisi l’opportunité de la libéralisation du secteur aval en 2002. Elles disposent de nombreux clients industriels et de plusieurs stations-service qui couvrent pour la plupart tout le territoire national.

Entretien avec Fabrice Donald Fylla Saint-Eudes, Administrateur Général de X-OIL- Congo, une entreprise citoyenne spécialisée dans la distribution et la vente de produits pétroliers en République du Congo depuis 2002.

Acteur majeur de votre marché, qu’apportez-vous comme services à vos clients ?

De prime abord, nous assurons la disponibilité de nos produits. Nous avons un réseau de distribution de 27 stations-service à travers le pays, et nous prenons le soin de les approvisionner régulièrement pour éviter toute rupture. La situation est très cruciale en zone rurale où les usagers n’ont pas beaucoup de choix. Nous avons une obligation de service et une mission de désenclavement. Sur le segment Entreprises, c’est le même défi : être capable de réagir vite dès la réception des commandes. Ensuite, la qualité de nos services dépend du respect des délais de livraison et de bonnes conditions de réception des produits. X-OIL a mis en place une procédure de dépotage qui garantit aux clients ou à la station que le produit livré correspond bien à ce qui a été commandé, tant quantitativement (volume) que qualitativement (coloration, densité, normes chimiques et mécaniques). X-OIL a une force de vente composée d’agents commerciaux dédiés et d’inspecteurs commerciaux qui se relaient pour une bonne prise en charge des attentes des clients. De plus, X-OIL met à la disposition des automobilistes sa carte de carburant sans contact physique avec le terminal de paiement électronique (TPE). Présentée à quelques centimètres du TPE, elle lit les informations stockées. Elle permet ainsi d’éviter les manipulations de billets de banque et pièces de monnaie, ce qui est très important par ces temps de pandémie.

Vous avez inscrit votre mandat sur une approche citoyenne, quelle a été la contribution de X-OIl Congo à la lutte contre la pandémie de COVID-19 ?

Plusieurs initiatives ont été prises dès la survenance de cette crise pandémique qui menaçait l’équilibre du pays tout entier. Je commencerai par citer un don de 50 millions de francs CFA pour répondre à l’appel de l’Etat aux entreprises pour soutenir un programme national de riposte. X-OIL a été le premier marketeur à avoir répondu présent. Ce don a été accompagné d’une assistance en nature de 5.000 litres de carburant aux différents centres de traitement des premières victimes de la pandémie. En dehors de cela, les initiatives suivantes ont été prises en interne au sein de l’entreprise : - Dépistage systématique et périodique du personnel ; - Mise en télétravail d’une partie du personnel afin de réduire les risques de contamination sur le lieu de travail ; - Intensification de la communication interne sur les mesures barrières avec intervention du médecin du travail et d’un médecin de l’équipe nationale de riposte ; - Installation d’équipements pour le lavement des mains sur les pistes de nos stations-service ; - Distribution de masques et gels hydroalcooliques aux employés ; - Installation des écrans de protection faciale sur tous les bureaux de l’entreprise ; - Prise en charge des soins des rares cas de contamination avérés ; Ces initiatives ont été coûteuses à X-OIL, mais la santé n’a pas de prix.

Quel conseil donnerez-vous à un futur investisseur au Congo ?

En ce qui concerne notre industrie, il est vrai qu’à priori le marché semble saturé avec 6 marketeurs. Cependant, le développement actuel du réseau routier national avec des routes d’intégration sous-régionale redonne à la République du Congo sa vocation de pays de transit. Cela ouvre ainsi des opportunités d’investissement le long des routes et des zones frontalières. D’un autre côté, le pays importe plus de 80% de produits de consommation courante. L’arrivée sur le marché de nouveaux produits offrant un bon rapport qualité-prix rencontrerait sans nul doute l’adhésion de la population. Pour terminer, la crise n’est pas une fatalité. Elle peut même constituer un tremplin vers de nouveaux axes de développement. L’agriculture encore embryonnaire, pourrait représenter une bonne opportunité à des investisseurs pour se lancer dans ce secteur plein d’avenir.

La valorisation du gaz naturel

Pour favoriser la diversification de ses ressources énergétiques, le Congo a prévu de mettre en place de nouvelles directives pour intensifier ses efforts dans le cadre de l’exploitation du gaz naturel.

Les réserves prouvées de gaz naturel seraient d’environ 100 Mds de m3, plaçant le pays au 5ème rang des réserves prouvées de gaz naturel en Afrique subsaharienne. La production du gaz est principalement assurée par ENI Congo depuis ses gisements (champ de Mboundi et Marine XII) et vient alimenter deux centrales électriques situées à Pointe-Noire : la Centrale Electrique de Djéno (CED - actuellement à l’arrêt) et la Centrale Electrique du Congo (CEC). La Société congolaise de gaz de pétroles liquéfiés (GPL SA), filiale du groupe congolais AOGC, est l’unique opérateur dans l’approvisionnement en gaz butane au CongoBrazzaville. Elle est spécialisée dans le stockage, l’enfûtage, la distribution et la commercialisation du GPL. La Congolaise de raffinage (CORAF) lui fournit 40% de son gaz, les 60% restants sont importés ou accessoirement approvisionnés depuis le stocker GPL du champ de Nkossa. Le ministère des Hydrocarbures du Congo devrait annoncer son Plan Directeur pour le Gaz (PDG) à l’occasion de la semaine africaine de l’énergie (AEW) qui se déroulera du 9 au 12 novembre 2021 au Cap. Ce PDG visera à encourager les investissements dans le secteur gazier du pays et va prendre en compte une stratégie à moyen et long terme pour l’utilisation du gaz naturel. Le Congo possède environ 284 milliards de pieds cubes de réserves de gaz prouvées selon les données fournies par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. Des réserves dont l’exploitation effective devrait servir à augmenter la capacité nationale de production électrique. En effet, le secteur énergétique du pays est en déficit et peine à satisfaire la demande intérieure et régionale qui est de plus en plus croissante. Le PDG devrait mettre également en relief la monétisation des réserves. L’économie congolaise reste très peu diversifiée et est axée principalement sur l’industrie pétrolière. Celle-ci représente environ 60% du PIB, 75% des recettes publiques et 90% des recettes d’exportation. Le pétrole congolais est un pétrole cher à exploiter et donc particulièrement vulnérable à une baisse des cours. La première pierre pour l’extension de la centrale thermique

à gaz de Djeno a été posée le 21 février 2021 à Pointe-Noire par le Président Denis Sassou-N’Guesso, en vue de doter le pays d’une indépendance énergétique. Confiés à la société turque Aksa Energy Company, les travaux d’extension se dérouleront en deux phases. La première consiste en la réhabilitation des deux turbines de 25 kwtt de la centrale. Cette étape durera entre trois et six mois avant que l’usine ne débite les premiers kwtt. La seconde phase permettra à cette entreprise d’opérer une extension pour apporter une puissance d’au moins à 100 mégawatts. A la fin de la concession qui durera 30 ans, l’usine devra avoir une capacité de production d’au moins 80% de la puissance installée. La production du premier kilowatt amènera AKSA à verser au Trésor Public un « pas de porte » de 1 milliard 500 millions de frs CFA. Aksa a implanté deux autres centrales thermiques, soit une de 240 mégawatts à Pointe-Noire et une de 115 mégawatts à Brazzaville.

OPPORTUNITÉS

De nombreuses opportunités d’investissement peuvent être recensées : - Acquisition des permis de recherche et d’exploitation dans les zones libres du bassin côtier et du bassin intérieur de la Cuvette ; - Prise de participation dans les permis de recherche et d’exploitation déjà attribués ; - Construction d’un complexe ammoniac/urée ; - Fabrication de méthanol ; - Production de bitume routier ; - Fabrication des matières synthétiques ; - Production de l’oxygène ; - Installation de l’usine de propane ; - Transport et stockage massifs de produits pétroliers ; - Conditionnement, transport et commercialisation du gaz ; - Production et commercialisation des lubrifiants et autres produits pétrochimiques ; - Construction des stations-services le long des routes et autoroutes ; - Construction des entrepôts de stockage des produits pétroliers dans tous les aéroports et ports et des centres emplisseurs à l’intérieur du pays.

Parlant de l’électricité et de l’hydraulique, nous nous emploierons à faire améliorer la qualité des prestations des entreprises qui opèrent dans ce secteur.

Discours de présentation du Premier ministre, chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, du Programme d’action du gouvernement, le 21 juin 2021.

Energie & Hydraulique

L’interconnexion des réseaux électriques nationaux et sous régionaux se poursuit tout comme l’amélioration de l’offre et de l’accès en eau potable et assainissement. Le Congo, riche en cours d’eau, dispose d’un potentiel hydroélectrique estimé à plus de 22 000 MW. De nombreux barrages sont en cours. Les conditions sont favorables à l’exploitation des énergies renouvelables.

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