COMMUNICATION & NUMERIQUE INTERVIEW
Entretien avec Monsieur Affoh Atcha-Dedji, Ministre des Transports routiers, aériens et ferroviaires depuis le 1er octobre 2020, en charge de la politique nationale des transports qui doit servir de levier au développement économique et social du Togo. Quel est l’enjeu d’une infrastructure ferroviaire connectant le sud au nord ? La construction d’une infrastructure ferroviaire reliant le sud au nord revêt pour le Togo un enjeu multiple. Le principal enjeu est l’acheminement rapide, sûr et moins polluant des flux de marchandises (conteneurs, carburant, véhicules, ciment, clinker, etc…) depuis le port autonome de Lomé vers les pays de l’hinterland que sont le Burkina, le Niger et le Mali. Une telle infrastructure va conférer au Togo un potentiel concurrentiel par rapport aux autres corridors des pays comme le Bénin, le Ghana et la Côte d’Ivoire principalement. Un corridor ferroviaire sud-nord va sous-tendre l’extraction de certains minerais comme le fer de Bassar dont les réserves sont estimées à 1.3 milliards de tonnes ou encore le manganèse de Nayéga dont les réserves sont estimées à 8,5 millions de tonnes. En complément de ces flux de marchandises et de minerais en direction des pays de l’hinterland ou du port autonome de Lomé, la voie ferroviaire va assurer le développement du transport interrégional des personnes et aussi des produits agricoles. Où en est la modernisation du sous-secteur des transports routiers ? L’importance du sous-secteur des transports routiers dans l’économie de notre pays n’est plus à démontrer. Il assure plus de 90% des déplacements des personnes et des biens. Dès lors, ce sous-secteur constitue l’une des composantes des stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté. Depuis une décennie, le Gouvernement togolais, sous le leadership du Chef de l’Etat Son Excellence, Monsieur Faure 150 I YEARBOOK TOGO : Rapport économique
Essozimna GNASSINGBE, a entrepris un vaste programme de construction et de modernisation des infrastructures routières notamment les deux corridors principaux du pays Lomé-Ouagadougou et Abidjan-Lagos. S’agissant des services de transport routier, plusieurs défis sont à relever notamment : le cadre juridique inadapté, la non professionnalisation des opérateurs de transport, l’inexistence des statistiques fiables sur le sous-secteur, l’absence d’un cadre et d’opportunités pour le renforcement des capacités des acteurs, la vétusté du parc et l’insécurité routière. Depuis quelques années, un accent particulier est également mis sur le développement des services de transport routier au regard de l’ambition clairement affichée par le Gouvernement à travers le plan national de développement 2018-2022 et la feuille de route gouvernementale 20202025 qui vise à faire du Togo un hub logistique et de services. Pour y parvenir, le Gouvernement a initié avec l’appui des partenaires techniques et financiers, notamment la Banque Mondiale et l’Union Européenne, différents projets en vue de réformer le sous-secteur des transports routiers et le rendre plus compétitif. Le ministère chargé des transports routiers a bénéficié de : l’assistance technique de l’union internationale des transports routiers pour la formalisation et la professionnalisation du sous-secteur des transports routiers, l’assistance technique du cabinet Louis Berger International pour l’amélioration de la gouvernance du sous-secteur des transports routiers et l’assistance technique du comité international d’inspection technique automobile pour l’amélioration du système d’inspection des véhicules au Togo.