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Interview de Mme Rose Kayi

Dans le domaine des affaires, le Togo maintient son engagement pour l’amélioration d’un climat propice, favorable à l’éclosion et à la compétitivité des entreprises togolaises et nécessaire à l’attrait des investissements étrangers.

Déclaration de S.E. M. Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République togolaise par liaison vidéo lors du débat général de la 76ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies le 22 septembre 2021.

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Le Togo offre, de par sa position géographique stratégique et grâce à ses infrastructures, un cadre idéal pour le développement industriel et les échanges commerciaux avec la sous-région ouest africaine, l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie.

Entretien avec Rose Kayi Mivedor, Ministre de la Promotion de l’Investissement. Depuis novembre 2020, cette juriste est chargée de faire du Togo la destination privilégiée des investisseurs nationaux et étrangers.

Quelle est la dynamique actuelle des investissements au Togo ?

Le Togo a procédé depuis l’année 2014 à 2018, à une politique d’investissements publics passant de 202 milliards FCFA en 2018 à 394 milliards FCFA en 2020 afin de renforcer les infrastructures stratégiques, nécessaires à la modernisation de l’économie, préserver les acquis sociaux et favoriser une meilleure croissance du secteur privé, synonyme de créations d’emplois et de richesse collective ; au cours de la même période, les investissements privés ont connu une croissance, de 513 milliards FCFA à 635 milliards FCFA. Le cadre des investissements est très positif, en témoignent les récentes performances ; en 2020, le Togo s’est distingué comme étant le plus performant en matière d’attraction d’investissement au monde, par rapport à sa taille, selon Greenfield performance index. Les Investissements Directs Étrangers (IDE) sont également passés de près de 191 milliards FCFA (346 millions $) en 2019 à plus de 352,5 milliards FCFA (639 millions $) en 2020 ; soit une croissance de 85% sur l’année.

Depuis 2020, La politique nationale d’investissement a connu une évolution avec la nouvelle feuille de route gouvernementale 2020-2025, qui identifie plusieurs secteurs d’intérêts pour des investissements du secteur privé estimé à plus de 1500 milliards FCFA. L’inauguration d’infrastructures en 2021 telles que le Data Center, la centrale thermique Kékéli, la centrale solaire de Blitta, la mise en service de la Plateforme Industrielle d’Adétikopé, des projets estimés à plus de 385 millions d’Euros sont des exemples de partenariats structurants réalisés avec le secteur privé, privilégiés par l’État.

Quels nouveaux axes sont en cours de développement pour consolider l’attractivité des investissements ?

Le Ministère de la Promotion de l’Investissement œuvre à l’opérationnalisation de l’Agence de Promotion des Investissements et de la Zone Franche ; une institution publique de l’État en charge des missions liées à l’attraction des investisseurs, à la facilitation de leurs activités et à l’administration des deux régimes économiques incitatifs que sont le régime de la Zone Franche et le Code des Investissements. Un des objectifs principaux de l’agence sera d’offrir une expérience unique en matière d’information et d’accompagnement à la réalisation des projets d’investissements, à la valorisation des secteurs ayant un potentiel d’investissement auprès des investisseurs, et à contribuer à la promotion de l’image pays en mettant un accent sur les atouts du Togo. Un nouveau projet de loi relatif aux contrats de partenariats public-privé a été adopté à la fin de l’année 2021 par l’assemblée nationale, afin d’accélérer la réalisation des projets inscrits dans la feuille de route gouvernementale en facilitant l’investissement privé et en optimisant les dépenses de l’État pour le développement de nouvelles infrastructures dans les secteurs clés de l’économie. La cellule climat des affaires œuvre également à la recommandation de nouvelles réformes pour l’amélioration du climat des affaires, la simplification des procédures administratives, légales et fiscales, afin de consolider la dynamique du Togo qui se positionne comme l’un des meilleurs pays réformateurs en Afrique. Parallèlement, le Gouvernement maintient une relation structurante avec le secteur privé à travers le Cadre de Concertation État-Secteur privé, afin d’être au fait des enjeux et défis pouvant freiner les décisions d’investissement /

de réinvestissement et de trouver en partenariat avec le secteur privé, les pistes de solutions appropriées.

Quels sont les grands secteurs porteurs ?

Plusieurs secteurs sont porteurs au Togo pour des investissements, notamment l’agriculture, l’énergie, la construction, infrastructures et logistique, la santé, l’eau, les services…

L’Agriculture :

L’agriculture, un des secteurs d’activité les plus importants du Togo, soit une contribution du secteur à la croissance du PIB du Togo d’environ 29% du taux de croissance totale, est structurée en plusieurs filières pleines de potentiels. Parmi ces filières, l’on retrouve le soja, le café, le cacao, le coton, le maïs, le manioc, les fruits, le karité, la noix de cajou.

L’Énergie :

Le secteur de l’énergie, de par nos ambitions d’amélioration de l’accès à l’électricité qui est une priorité pour atteindre 75% d’électrification, est également porteur. Depuis 2015, Les activités de production d’énergie électrique peuvent être exercées au Togo par toute personne publique ou privée sous réserve de respect des conditions légales prévues. L’État mise sur le développement de capacités de production durables et fiables, notamment dans le solaire et l’hydroélectrique, et le renforcement correspondant du réseau de transport et de distribution pour satisfaire à la demande interne.

La Construction :

L’État togolais a pour objectif de créer une offre de logements décents à coûts abordables d’ici 2025 pour résorber le déficit de logements et d’améliorer la qualité de l’habitat. L’État togolais a pour objectif de créer une offre de logements décents à coûts abordables d’ici 2025. L’objectif est de créer 20 000 pour résorber le déficit de logements qui se chiffre à 120 000 logements à Lomé et améliorer la qualité de l’habitat. Il y a également une demande croissante de plateforme multifonctionnelle récréative, culturelle, sportive.

Les Infrastructures et la Logistique :

La feuille de route gouvernementale 2020-2025 prévoit des investissements dans le secteur des infrastructures et de la logistique afin de faire du Togo un Hub logistique d’excellence et une plateforme d’accès privilégiée et sécuritaire du golfe de Guinée vers les pays de l’hinterland. Fort d’un positionnement géographique stratégique avec 56 km de côtes, le Togo a une zone économique portuaire à fort potentiel. Le Port autonome de Lomé compte une présence d’entreprises qui sont des leaders mondiaux dans le secteur de la logistique.

La Santé :

Le secteur de la santé se modernise au Togo. Depuis 2017, une politique de renforcement du secteur de la santé et de la protection sociale est mise en œuvre; une réforme phare est l’implantation de la contractualisation de la gestion en milieu hospitalier public, entraînant une amélioration dans la prestation de services. Le pays vise l’extension de la couverture maladie universelle à toute la population et la construction de centres de santé proche des populations. Le gouvernement travaille sur un projet public d’élaboration et exécution d’un plan de réponse aux urgences sanitaires qui vise à renforcer le système de santé à faire face aux crises à venir.

Visite de terrain de la MPI.

Forum « Rencontres Africa » - Edition 2021 au Togo.

L’Eau:

Le Gouvernement vise une amélioration du taux d’accès à l’eau potable en 2025, plus précisément 95 % en milieu rural, 85% en milieu semi urbain, 75% en milieu urbain hors Lomé et de 80% dans le Grand Lomé. L’immobilier résidentiel en expansion crée une forte demande en eau potable principalement en zone urbaine mais aussi dans une large mesure en milieu rural. Des projets de renforcement de l’hydraulique villageoise et d’adduction d’eau sont prévus pour être réalisés.

Les services (Finances et BPO) :

Le secteur des services est en pleine croissance au Togo depuis deux ans, notamment avec l’arrivée d’acteurs majeurs dans le domaine de la gestion de la relation client externalisée et de la fourniture de service internet à haute vitesse. Les atouts de ce secteur sont la présence d’un Data center de rang Tier III, la disponibilité d’un bassin de l’emploi substantiel composé de jeunes diplômés avec une bonne élocution et une aisance dans la communication, le développement en cours de nouvelles infrastructures de télécommunication et un portefeuille d’immeubles pouvant être adapté à l’activité de Business Process Outsourcing (BPO).

Pouvez-vous résumer les principaux atouts du Togo ?

Le Togo dispose d’un hub financier, un hub logistique, et un potentiel industriel, le tout dans un contexte de climat des affaires en constante amélioration avec des régimes économiques attractifs à l’investissement et une économie en pleine digitalisation. Notre vision d’être un Hub logistique d’excellence se traduit par nos performances annuelles en matière de logistique; notre port en eau profonde naturelle, véritable infrastructure clé servant de porte d’entrée des produits vers les marchés de l’hinterland, a été classé 1er en Afrique de l’Ouest et 4e à l’échelle continentale selon the Lloyds’list, Top hundred ports. L’aéroport international de Lomé avec une capacité de 2 millions de passagers annuels, offre des liaisons directes avec plusieurs capitales d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Nord. Avec 3,8 millions d’hectares de terres arables dont la moitié reste à exploiter et des ressources naturelles minières (phosphate, calcaire et argile transformée en clinker, fer) et agricoles (café, cacao, coton), le Togo offre un potentiel de développement pour plusieurs industries ; d’ailleurs la stratégie d’industrialisation est structurante avec les éléments d’ancrage tels que le projet de développement des agropoles pour booster la production nationale des filières agricoles, la construction de la Plateforme Industrielle d’Adétikopé pour la transformation locale des productions brutes, et la sécurisation de la production énergétique pour soutenir les besoins du secteur privé et de la population. Le Togo dispose également d’une importante main d’œuvre jeune (70% de la population du Togo a moins de 35 ans) nécessaire aux développements des industries. L’État anticipant sur les besoins futurs a lancé les projets d’Instituts de Formations en Alternance pour le développement afin d’accélérer la formation et la spécialisation des jeunes pour les rendre disponibles. Notre hub financier est dynamique avec la présence de 14 banques et 3 établissements financiers, dont des plus grandes institutions financières africaines, telles que la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) et les sièges de groupes bancaires panafricains tels que Ecobank et Oragroup. De plus, le Togo offre aux investisseurs trois types de régimes fiscaux adaptés à leurs activités : • Un régime douanier de droit commun reposant sur un code général des impôts modernisé. • Un code des investissements attractif adopté en 2019 et qui offre aux investisseurs, des crédits d’impôts reportables non remboursables et des exonérations fiscales, pour tout investissement au Togo d’un montant supérieur ou égal à 50 millions FCFA (76.000 Euros). • Un régime de zone franche particulièrement intéressant, pour les entreprises dont au moins 70% de la production est destinée à l’exportation. Le Togo est l’un des pays, au plan politique et sécuritaire, les plus stables de la sous-région ouest africaine. Nous sommes résolument tournés vers l’avenir, avec de belles perspectives de croissance et un cadre des affaires où il est facile de faire des affaires et de trouver des partenaires tant nationaux qu’internationaux. Nous offrons à tout investisseur une sérénité personnelle et une sécurité pour les capitaux investis.

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