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Interview du Docteur Markus Wagner Directeur résident de la GIZ

Entretien avec Alexandre Komabou Tozo, Directeur général de Green Agri Nova (GAN), une entreprise modèle de l’entrepreneuriat agricole créée en 2015 qui produit divers fruits et légumes, des tubercules et des céréales aux normes écologiques.

Comment est structurée Green Agri Nova ?

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Green Agri Nova est une société à responsabilité limitée, créée en 2015 au Togo pour le développement de l’agriculture avec l’objectif de faciliter les tâches lourdes pour les agriculteurs de la région. Green Agri Nova (GAN) produit des fruits et des légumes bio sur une superficie de 100 hectares sur ses deux sites propres, l’un à Glivé et l’autre à Nangbeto, la région des plateaux. Nous travaillons également avec des coopératives regroupant près de 2 300 producteurs exploitant près de 3 500 hectares. GAN, une entreprise commerciale, produit sur ses propres fermes des pépinières et des semences à vendre aux petits producteurs. Après les récoltes, nous revenons organiser la vente des produits agricoles. GAN privilégie une production agricole agro écologique. Exploiter la terre tout en respectant les valeurs écologiques et environnementales est l’un de nos objectifs prioritaires pour un développement agricole durable. Les produits de Green Agri Nova ont été certifiés par Ecocert, et les semences de soja bio sont distribuées aux membres de leur coopérative pour développer l’agriculture biologique. Pour appuyer cette qualité, Green Agri Nova offre des formations sur de l’agroforesterie et de l’horticulture mais, également des offres de mécanisation des producteurs avec un financement adapté. Depuis 2019, GAN a lancé un projet de certification biologique de ses produits. L’entreprise coiffe une coopérative agricole « COOP-CA » AGRIMO, Les Agriculteurs du Mono. Cette coopérative compte à ce jour 18 700 membres répartis dans des groupements et petites associations de petits producteurs dans les préfectures du Moyen-Mono, Haho, Anié et Ogou.

Quels sont vos marchés à l’exportation ?

Green Agri Nova commercialise ses produits aujourd’hui vers les USA, le Canada, l’Italie et la Belgique. Green Agri Nova a su tisser des partenariats de qualité pour accompagner sa démarche sélective de ne produire que des produits bio. Dans ce sens, le ministère togolais de l’Agriculture et de la Pêche nous appuie localement. En outre, l’entreprise bénéficie aussi du soutien extérieur de la COLEACP depuis la Belgique. Elle a pour objectif de promouvoir des produits horticoles frais vers les marchés de l’Union Européenne, depuis les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). En tant que producteur et exportateur de fruits et légumes, Green Agri Nova est connectée avec des agriculteurs de toute la zone ACP. Cette force collective permet à l’entreprise de faire face à la demande de plus en plus croissante de l’UE.

Quelle est votre vision du développement de l’agroindustrie durable au Togo ?

Tout d’abord, observons que tout sol bien préparé est le gage d’une production réussie. Pour produire des fruits et légumes bio, l’entreprise Green Agri Nova procède en trois étapes pour la préparation des sols : le dessouchage, avec des matériels adéquats comme des pelles, des haches, des binettes, des élagueurs, etc. ; le labourage, avec des tracteurs puissants pour un labour de fond ; le nettoyage, les sols apprêtés pour les semis. Fort de son expérience, Green Agri Nova compte investir dans une unité de trituration du soja et de l’arachide biologique afin de mettre à la disposition de la population, de l’huile biologique qui est une denrée, primordiale et incontournable dans la cuisine togolaise. Les tourteaux du soja biologique, destinée à 80% pour l’export servira également à l’alimentation animale au Togo. Green Agri Nova, comme elle le fait depuis 2015, compte continuer à œuvrer pour réduire la pénibilité des travaux des agriculteurs par la mécanisation. En effet, permettre aux jeunes agriculteurs de vivre pleinement de leur passion fait partie des objectifs de Green Agri Nova. Une politique innovante a ainsi été mise en place dans plusieurs régions où des conseils d’administration sont chargés de mener la politique agricole sur place.

Les projets d’agropoles

Le plan stratégique de développement des agropoles au Togo adopté par le Gouvernement en septembre 2017 a structuré tout le territoire en 10 zones de transformation agro-alimentaire (ZTA) ou « agropoles ».

Atravers ce projet, le Gouvernement compte mobiliser les investissements privés notamment dans la transformation agro-alimentaire en mettant en place des parcs agro-industriels bénéficiant des infrastructures les plus adaptées et de procédures harmonisées et incitatives. L’ultime objectif étant de contribuer à la sécurité alimentaire du Togo, à la réduction du déficit de la balance commerciale, et au renforcement de l’inclusion sociale. Sur le corridor vers le Burkina Faso, à mi-chemin entre Lomé et Ouagadougou, l’agropole de Kara s’étend sur 165000 hectares. Cette expérience-pilote a livré ses premiers résultats. Environ 5000 hectares de ce vaste domaine sont sécurisés et accueillent 200 coopératives autour de « chaînes de valeur » pour le maïs, le riz, le sésame, l’anacarde, le poulet et le poisson, objet d’une demande importante, structurée, accessible et solvable. Le projet consiste à rassembler sur un site les acteurs d’une même filière – producteurs, industriels, négociants et distributeurs – pour mutualiser les équipements, développer la transformation locale, faciliter l’accès aux marchés et doper les rendements. Première des dix agropoles identifiées dans le cadre du PND, le projet de Kara a été lancé en février 2019 par le Président Faure Essozimna Gnassingbé. Le site comprend un parc d’infrastructures agro-industrielles, des bureaux et même des hébergements. Il est en lien avec un tissu de prestataires fournissant l’accès aux matières premières, à divers intrants, à des emballages ainsi qu’à des services financiers, juridiques et fiscaux. Tout un écosystème entre exploitants familiaux et investisseurs privés censé créer une communauté d’intérêts et de destin pour le développement des filières. Le Togo attend de cette première agropole, la création d’au moins 25000 emplois, deux points de croissance du PIB agricole et un déficit de la balance agricole ramené à 38% (contre 44% actuellement) à l’horizon 2022.

OPPORTUNITÉS

Les développeurs de zone, les industries agro- alimentaires, des constructions de capacité de stockage, l’installation de système d’irrigation, l’installation de centrales solaires pour la production d’énergie, les installations d’unité d’abattage de volaille…

Entretien avec le Docteur Markus Wagner, Directeur résident de la GIZ (Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH) au Togo. Dr Wagner dirige une équipe de plus que 260 collaboratrices.eurs, dont plus que 85% de Togolais.es, réparti.es sur toute l’étendue du Togo.

Quels sont les domaines d’intervention de la GIZ au Togo ?

Depuis 2012, la GIZ au Togo a surtout été active dans les domaines de la formation professionnelle et l’emploi des jeunes, du développement rural et de l’agriculture avec des focus particuliers sur la sécurité alimentaire, les chaines de valeurs fruitières ainsi que l’accès au financement des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) du secteur agricole. La bonne gouvernance et la décentralisation sont le deuxième grand pôle, dans lequel la GIZ (financé par le Gouvernement allemand et l’Union européenne) a pu atteindre des objectifs importants ces dernières années. D’autres projets réalisés par la GIZ au Togo visent le renforcement du système de santé et l’approvisionnement énergétique décentralisé et respectueux du climat. Toutefois, l’année 2021 a marqué un nouveau départ pour la coopération germano-togolaise. Le partenariat pour les réformes, conclu en juin 2021 entre nos deux gouvernements, constitue la contribution bilatérale de l’Allemagne à la mise en œuvre de l’initiative du G20 « Compact with Africa » dont l’objectif est de renforcer les conditions-cadre économiques dans sept pays africains. Ce partenariat a donné à la GIZ l’occasion d’aligner ses actions encore plus étroitement aux objectifs du Gouvernement togolais pour la modernisation du pays. Ainsi, nous avons développé une nouvelle approche de soutien encore plus flexible, qui accompagne la transformation agro-industrielle du Togo et qui sera facilement adaptable au développement du pays à l’avenir.

Dans le contexte de l’initiative « Compact with Africa », comment s’articule concrètement votre appui à créer au Togo un cadre propice à l’engagement du secteur privé ?

Pour accompagner cette transformation économique, les activités de la GIZ au Togo se concentreront à l’avenir dans le cadre du partenariat pour les réformes prioritairement sur la promotion de la compétitivité du secteur privé en appuyant l’accès aux ressources, aux matières premières, aux financements et aux marchés régionaux et internationaux pour les produits et entreprises togolais. Nous rejoignons l’effort du Gouvernement togolais sur la promotion des investissements durables au sein de la Plateforme industrielle d’Adétikopé en soutenant la qualification professionnelle dans les métiers de la transformation (agro-) industrielle. Nous allons offrir pour la première fois un appui dans le domaine de la digitalisation, un thème transversal qui apporte un potentiel énorme pour l’économie togolaise. Le soutien dans les domaines de la bonne gouvernance (financière), du développement des territoires et des services publics sont censés servir de levier sur ces effets pour atteindre une croissance inclusive au Togo.

Quelles modes de coopération existent entre la GIZ au Togo et le secteur privé ?

La GIZ dispose d’une vaste expérience en matière d’approches de promotion du secteur privé, par exemple en ce qui concerne la gestion des agences de promotion des investissements et des parcs industriels, mais aussi le renforcement de l’économie constituée. Nous sommes en train d’évaluer quelles expériences sont particulièrement demandées au Togo et nous mobiliserons l’expertise nécessaire. Je souhaite mentionner en particulier le « Partenariat de développement avec le secteur privé » (PPP), une sorte de financement conjoint entre la GIZ et un acteur privé. Le groupe cible sont des entreprises européennes ou locales ayant des idées de projets qui offrent une vraie valeur ajoutée en matière de développement et qui ne constituent pas simplement un investissement dans leur activité principale actuelle. Au Togo, notre programme « Développement Economique Durable » poursuit par exemple un PPP avec ScanTogo/ HeidelbergCement qui vise à améliorer les conditions cadres pour une formation professionnelle de qualité et une introduction efficace des jeunes Togolais.es dans le monde du travail. Le contrat de coopération de la GIZ avec CIMTogo a été prolongé – pour nous un signe de l’efficacité de cet outil et de son succès.

Nul n’ignore l’enjeu et l’importance que représentent les mers et les océans pour l’humanité. En effet, les deux tiers de la surface du globe terrestre sont recouverts par la mer, élément si nécessaire, voire indispensable, à la vie sur terre. Les mers et les océans, ces biens si précieux et si vitaux, méritent notre protection afin que nous puissions tirer meilleur parti des ressources considérables qui s’y trouvent.

Message de S.E.M. Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République togolaise au Sommet sur la Sécurité et la Sureté maritime au Togo, le 15 Octobre 2016.

Economie bleue & Pêche

Les installations portuaires permettent de booster l’économie maritime. L’émergence d’une véritable économie bleue togolaise constitue l’une des priorités du gouvernement.

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