4$ Le magazine de rue de NuméroQuébec239Avril2022 d’identification.carteeunportantcamelotqu’aun’achetezS.V.P. camelot.audirectementvaventedeprixlesur$2

Centre femmes aux 3 A de Québec Pour la réorganisation sociale des femmes Téléphone : 418 529-2066 Télécopieur : 418 reception@cf3a.ca529-1938www.cf3a.caG1L 2R6Québec (Québec)270, 5 Rue,e AccueilAideAutonomie Hébergement


LA QUÊTE 03AVRIL 2022 ENVIRONNEMENT JEUX 22 La quête des mots 23 La langue dans sa poche 06 L’environnement environ 15 La planète de Simon 20 Étymologie de l’environnement 21 Un pas à la fois ! 31 Jouir d’un environnement sûr et sain POUR PLAISIRLE DE LIRE 24 Où vont nos sages ? 25 Acrostiche 26 Notre entourage 27 Samedi de Pâques 28 Ma peau 28 Épeurant 29 météorologiqueFantaisie 29 Les fiancés 30 Futur 34 Service 211 07 Sauver la planète un déchet à la fois 08 D’amour et d’eau… pas si fraîche 10 Mourir à petit feu 11 Survivre dans la jungle urbaine 12 Plein air responsable 14 Jouer dehors en ville 16 Le gamin au torse bombé 17 Déneiger à la sauce écologique ! 18 5 idées pour réduire son empreinte D’AmoursCatherine:photoCrédit PouliotR.François:photoCrédit







Journal La Quête 190, rue St-Joseph Est Québec (Québec) G1K 3A7 Téléphone : 649-9145 Télécopieur : 649-7770 Courriel : laquetejournal@yahoo.ca L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment donné de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés pour compte cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, etc. Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné à la vente - sur la rue !- par des personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête per met ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, reprendre un certain pouvoir sur leur vie.
Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu ? Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux. Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1er du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de juin : Transport Les camelots font 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier. Pour plus communiquezd’informations,avecFrancine Chatigny au 418 649-9145 poste 31 Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.
SUIVEZ-NOUS facebook.com/laquete.magazinederueSUR
COUPON D’ABONNEMENT 10 PARUTIONS PAR ANNÉE
et issuu.com/laquete/docs
04 AVRIL 2022LA QUÊTE RÉALISER L’ESPOIR UNE TRIBUNE POUR TOUS FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOT PAGE ConceptionŒuvreCOUVERTURE:MarcÉmileVigneaultgraphique:Mélanie Imbeault ÉDITEUR Archipel d’Entraide ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette RÉDACTRICE EN CHEF Francine Chatigny DIRECTRICE DE L’INFORMATION Valérie Gaudreau SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Isabelle Noël CHRONIQUEUR.EUSE.S Philippe Bouchard, Martine Corrivault, Claude Cossette, Marc Émile Vigneault et Comité Maison de chambres de Québec (CMCQ) JOURNALISTES Catherine D’Amours, Christine Deslongchamps-Pel letier, Philippe Fortin, Marie Hanquez, Élizabeth Jean-Allard, Victor Lhoest, Pier-Olivier Nadeau, François R. Pouliot et Alphonsine Sefu AUTEUR.E.S Cynthia Dionne, Gaétan Duval, Benoit Elie, Armand Labbé, Mariette Maillot, Judy Miller, Renée Perron, Bernard St-Onge et Christiane Voyer AUTEUR.E DES JEUX Hélène Huot et Jacques Carl Morin RÉVISEUR.E Benoit Arsenault et Véronique Hardy ILLUSTRATEURS Alain Bilodeau et Benoît Gingras INFOGRAPHISTE Mélanie Imbeault IMPRIMEUR Les Impressions Stampa inc. (418) 681-0284 COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « PaternitéPas d’Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, per met de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.
L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des services d’accompagnement communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche d’un logement par le biais de son service Accroche-Toit.
Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.
Nom Adresse: : Ville Code: postal : Date : Abonnement régulier 65 $ Abonnement de soutien 80 $ Abonnement institutionnel 90 $ Téléphone : La Quête est appuyée financièrement par : Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI) Financé par le gouvernement du Canada





LA QUÊTEAVRIL 2022 05 Environnement
Philippe Bouchard, un collaborateur de très longue date à La Quête aime commencer ses « méditations » sur un thème en remontant à l’origine du mot. Ainsi, il nous rappelle (page 20) qu’en 1300, le mot « environ nement » était utilisé comme synonyme de contour, ou de ce qui nous entoure et référait à des structures ou des gens. Aujourd’hui, le mot est davantage asso cié au milieu naturel et à l’écologie. C’est dans ce sens que le camelot Éric en a parlé lors de notre tempête d’idées. « Il faut que l’on conscientise les gens à l’im pact de l’humain sur la terre », martèle-t-il. François R. Pouliot, Victor Lhoest et Pier-Olivier Nadeau se sont penchés sur ce sujet en ciblant des dossiers très locaux. De l’état de la rivière SaintCharles aux conditions de vie de nos arbres urbains, en passant par la qualité de l’air dans le secteur de Limoilou, force est de constater que les erreurs du passé laissent des traces indélébiles. Et encore, s’il n’était question que de passé. Alors que des études établissent clairement des liens de causalité entre la qualité de l’air et des problèmes de santé, le gou vernement s’entête à prioriser l’économie plutôt que Onl’environnement.peutdéverser notre fiel sur ceux qui nous gou vernent, mais il faut aussi avouer que nous sommes une partie du problème : nos modes de vie occiden taux sont très polluants. Modifier nos comporte ments peut faire une différence. Aussi minime que soit l’impact de nos petits gestes, faire partie de la solution est déjà un pas dans la bonne direction : Al phonsine Sefu et Catherine D’Amours nous en pro posent Pendantquelques-uns.lapandémie, de nom breuses activités ont dû cesser, sauf… jour dehors ! Ainsi, les amateurs de plein air se sont multipliés, en ville comme en région, comme nous le pré sentent Élizabeth Jean-Allard et Marie Hanquez. Ce contact direct avec la nature est sans aucun doute un moyen de prendre conscience de la fra gilité de ce qui nous entoure. POINT DE VUE En 2016, Marc Émile Vigneault propose d’intégrer du contenu sur le rétablissement et la résilience en santé mentale dans La Quête. Titrée Espoir au Cube, la chronique démontre qu’il est tout à fait possible de vivre heureux, même avec un diagnostic en santé mentale. Le trio qu’il a formé à l’époque pour l’accompagner dans sa mission s’est effrité avec le temps. Résolument convaincu de la pertinence de cette chronique, Marc Émile cherche de nouveaux complices. Naît alors l’idée d’inviter les participants aux ateliers d’art et d’écriture offerts par Sherpa à publier dans La Quête Grâce à son projet, nommé Point de vue, de nouveaux collaborateurs et de nouvelles collaboratrices ont déjà commencé à offrir le fruit de leur créativité au magazine de rue. Dans cette édition, on peut lire les textes de Marc-André Demers, Mariette Maillot et Judy Miller. Et ce n’est qu’un début ! Merci, Marc Émile, pour ton engagement. RETOUR DE LA LÉGÈRETÉ ! Avec l’arrivée du printemps et des météos plus clé mentes, une autre bonne chose arrive dans la vie des camelots : le retrait des distributrices. À partir du premier avril, les camelots sont autorisés à vendre sans leur @%& de chariot, brouette, boîte, comme ils les appelaient affectueusement ! Sérieusement, on ne peut que souligner leur courage et leur détermina tion à travailler avec cet outil sécuritaire certes, mais oh combien encombrant et désagréable à trimballer. On se croise les doigts de ne pas être obligés de les réutiliser avant longtemps ! Bonne lecture, FRANCINE CHATIGNY

06 AVRIL 2022LA QUÊTE
Depuis les origines, l’environnement terrestre est assailli par des catastrophes de toutes sortes qui af fectent la qualité de l’air, de l’eau et des sols. On connaît ces bouleversements majeurs produits par la nature elle-même tels l’éruption du volcan Saint He lens en 1980, la crise du verglas au Québec en 1998, l’ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans en 2005, le tremblement de terre d’Haïti en 2010 ou l’incendie de la forêt amazonienne en 2019. Notre planète s’est tou jours remise de ces attaques naturelles survenues au cours des millénaires. Mais tout risque de basculer maintenant que le genre humain est en train d’envahir l’ensemble du globe : nous étions à peine un milliard de terriens en 1800. Il a fallu attendre 1930 pour ajouter le deuxième mil liard à la population. Ensuite, cela a pris seulement 30 ans pour engendrer le troisième milliard, puis 15 ans pour le quatrième. L’humanité compte mainte nant près de huit milliards de personnes. Essayons un instant d’imaginer le poids que nous imposons à notre Pensonsenvironnement.àcesdésastres
Chaque locataire de la Terre a la responsabilité person nelle de protéger durablement les ressources qui lui sont offertes par la nature et qui lui permettent de s’abriter, de manger, de survivre. Or, nous des pays riches, pour notre plaisir et profit, nous vidons à une vitesse pani quante la terre de ses fruits, la mer de ses poissons et l’air de son oxygène. Et nous reversons ensuite les déchets résiduels dans la nature. On estime qu’un Québécois produit plus ou moins deux kilos de déchets par jour — et ce chiffre est en constante augmentation. « Nous sommes parmi les plus grands producteurs de déchets par personne », juge Karel Ménard, directeur du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED). Or, aucune des ressources naturelles n’est inépuisable. Les Californiens manquent déjà d’eau potable. Les Qué bécois, eux, disposent de sources presque intarissables pour leurs besoins domestiques. Aussi, un Québécois en gaspille-t-il près de 800 litres chaque jour alors qu’un Ontarien n’en utilise que 500 litres, un Français 150. Et un Tchadien ? À peine 15 !
CLAUDE COSSETTE
LES GRANDES CATASTROPHES
Et n’oublions pas les agressions entre les humains euxmêmes qui sèment la mort et la destruction : l’actuelle Guerre civile de Syrie a déjà causé un demi-million de morts, la Guerre du Vietnam en causa cinq millions en vingt ans et la Seconde Guerre mondiale a emporté dans la mort 13 millions d’hommes, de femmes, d’en fants en six ans. Pauvre Terre et pauvre genre humain ! NOS DÉSASTRES INDIVIDUELS
L’environnement, c’est le milieu dans lequel nous évoluons, c’est l’ensemble de ce système délicat qui permet à notre planète de fonctionner durablement, système influencé par les phénomènes telluriques au tant que les activités des humains et celles des autres organismes vivants. Or, cet environnement est fragile, car on sait main tenant que la Terre est une planète petite — et bellis sime comme en ont témoigné nos astronautes Had field et Saint-Jacques.
écologiques qui résultent de notre propre activité : les émanations chimiques mor telles, telle l’explosion de Bhopal en 1984, les accidents nucléaires telle la fusion d’un réacteur de Tchernobyl en 1986, les marées noires produites par le naufrage de pétroliers tel l’Exxon Valdez en 1989, les déraillements dévastateurs tel celui de Lac-Mégantic en 2013, les er reurs d’ingénierie telle celle entraînant la rupture du barrage d’Attapeu en 2018.
Si nous voulons que les ressources perdurent afin que nos descendants y aient accès, il nous faudra apprendre à vivre dans la sobriété : utiliser moins d’oxygène, moins de matières premières, moins d’énergie. Vivre dans moins d’abondance, de confort, de choix peut-être. Ce qui s’appelle la décroissance. L’idée de croissance qui trône au cœur de la théorie éco nomique contemporaine est meurtrière. Les prophètes qui misent seulement sur l’innovation et les solutions techniques pour remédier aux dégradations de l’envi ronnement conduisent au désastre. C’est la croissance économique elle-même qui suscite l’immense gaspil lage que constitue le mode de vie des habitants des pays riches — c’est-à-dire NOUS ! Que nous reste-t-il comme voie d’avenir ? Chacun de vra un jour ou l’autre en arriver à « la simplicité volon taire » comme le recommandait déjà en 1985 le docteur Serge Mongeau dans son livre du même titre. Chacun pourra ainsi espérer produire une empreinte écologique suffisamment faible pour conserver intact le capital-na ture. Et cela devra obligatoirement se passer dans l’envi ronnement de chacun-chacune. Environ !
L’ENVIRONNEMENT ENVIRON HRONIQUE
Courtoisie:Claude Cossette

LA QUÊTEAVRIL 2022 07 SAUVER LA PLANÈTE, UN DÉCHET À LA FOIS
D’AmoursCatherine:photoCrédit
Cela donne un bénéfice direct aux Quelleparticipants.estladifférence entre le com post et la biométhanisation ? « Pour ce qui est du compost, il nécessite de l’oxygène et d’être brassé pour l’aé rer afin qu’il se développe comme il faut. À l’inverse, la biométhanisa tion est un processus qui nécessite que les composantes soient coupées de l’oxygène », définit M. Coulombe. La biométhanisation donne un produit final appelé le digestat. Ses résidus seront moins riches et moins efficaces dans leurs capaci tés de fertilisant pour le sol. Il reste que cette méthode se fait de ma nière beaucoup plus rapide que le compostage, et à grande échelle. « Il serait difficile que le compost communautaire devienne la seule méthode de gestion des matières organiques pour la ville de Québec. On manquerait d’espace et de parcs où mettre les sites de compostage et on ne peut pas penser que tout le monde serait prêt à mettre les efforts dans cette méthode. C’est pourquoi une méthode de masse est nécessaire pour convenir aux besoins de tous. L’important pour Craque-Bitume, c’est de continuer à aider les citoyens à adopter un mode de vie plus durable », conclut Olivier Coulombe. CATHERINE D’AMOURS Avec ses 37 sites dispersés dans la ville, le compostage communautaire rejoint aujourd’hui autour de 2800 personnes.
D’ici à 2024, l’ensemble des mu nicipalités du Québec devra of frir la collecte du compost ou un autre moyen à ses citoyens de ré cupérer les matières organiques de manière plus écologique. L’ob jectif, dont la date butoir a déjà été repoussée à plusieurs reprises, devrait être réalisé en 2022 pour la ville de Québec. En attendant l’ouverture du centre de biomé thanisation, les citoyens peuvent tout de même se tourner vers une autre option : le compostage com munautaire. Organisé et géré par Craque-Bi tume, le compost communautaire fait partie du paysage de la ville de Québec depuis une dizaine d’an nées. Financé par la Ville, le projet de compostage a pour but d’offrir une solution écologique aux citoyens de Québec. Avec ses 37 sites dispersés dans la ville, le compostage commu nautaire rejoint aujourd’hui autour de 2800 personnes. « Au départ, le projet de compos tage était vraiment plus petit. C’était surtout centralisé dans Saint-Roch et les employés allaient chercher les matières chez les gens », explique Olivier Coulombe, le coordonna teur des projets en compostage ur bain pour Craque-Bitume. En plus d’offrir la possibilité aux gens de composter, l’organisme donne aussi des formations aux citoyens qui voudraient avoir leur propre bac de compost à la mai son. « Faire son compost à la mai son est étonnamment simple une fois que l’on sait comment bien le faire. Cela ne demande pas beau coup de temps contrairement à ce qu’on pourrait penser », souligne M. SavoirCoulombe.quoimettre à l’intérieur, com ment l’entretenir et quand le com post est prêt peut être accessible à presque tous. Toutefois, il est certain qu’il faut avoir l’espace nécessaire chez soi pour un bac à compost à l’extérieur. Comme Craque-Bitume dessert principalement les quartiers qui sont plus au centre de la ville, il s’agit d’une bonne option pour une personne habitant la banlieue de Québec, selon M. Coulombe. COMPOST OU BIOMÉTHANISA TION Avec l’arrivée prochaine du centre de biométhanisation à Québec, Craque-Bitume continue de croire au projet de compost communau taire et en son futur. « On pense qu’il s’agit d’une bonne solution complémentaire à une solution de masse. Comme le compost est la méthode la plus écologique surtout quand c’est fait à petite échelle et que les gens le font eux-mêmes », explique Olivier Craque-BitumeCoulombe. s’attend à ce que certaines personnes délaissent le compost communautaire, étant donné que la collecte offerte avec le centre de biométhanisation deman dera moins de temps ou d’efforts de la part d’un citoyen. Quelques participants au projet ont toutefois déjà soutenu qu’ils continueraient à utiliser ce service puisque, pour eux, l’impact écologique en vaut la Leschandelle.participants au compostage communautaire peuvent aussi récol ter les fruits de leur travail lorsque le compost est prêt. Ils pourront l’utili ser pour leur jardin et leurs plantes.

Bassin versant
08 AVRIL 2022
LA QUÊTE Serpentant à travers la ville sur une trentaine de kilomètres, la rivière Saint-Charles fait partie intégrante du paysage de Qué bec. Si les dernières décennies ont vu ses berges subir une véri table cure de jeunesse, force est d’admettre que la qualité de son eau laisse toujours grandement à désirer. Pourrons-nous un jour nous réapproprier pleinement ce cours d’eau ? « C’est le souhait de tous », soutient Nancy Dionne, directrice générale de l’Organisme des bassins ver sants (OBV) de la Capitale, concé dant que la partie n’est pas gagnée et qu’il reste encore du travail à faire pour « diminuer les quantités de coliformes fécaux, qui limitent actuellement les activités de contact primaire [comme la baignade] et secondaire [comme le canotage ou la pêche] » à la hauteur des quartiers Saint-Sauveur et Saint-Roch.
« C’est un secteur où le dévelop pement s’est fait avec les tech niques de l’époque, soit la gestion des eaux usées et pluviales sur un système unitaire, poursuit celle qui est titulaire d’une maîtrise de l’Université Laval en biogéos ciences de l’environnement. Lors de précipitations, toute l’eau d’une propriété [égout et eau pluviale] se retrouve dans le même système pour se diriger vers l’usine de trai tement des eaux. »
PouliotR.François:photoCrédit RIVIÈRE SAINT-CHARLES D’AMOUR ET D’EAU PAS SI FRAÎCHE… POUR L’INSTANT !
Un bassin versant est une partie de territoire dont les précipi tations sont entraînées vers un même endroit. Celui de la ri vière Saint-Charles, relativement petit avec ses 550 km2, est le plus urbanisé du Québec. Ce dernier se divise en six sous-bas sins versants principaux, soit ceux des rivières des Hurons, Jaune, Nelson, du Berger, Lorette et, enfin, Saint-Charles.

UN BARRAGE, BEAUCOUP DE SÉDIMENTS
LA QUÊTEAVRIL 2022 09
FRANÇOIS R. POULIOT « Je ne pense pas qu’on puisse un jour se bai gner dans la section urbaine de la Saint-Charles.rivière»NicolTremblay « La réouverture des vannes […] contribuera également à la " péren nisation des popula tions piscicoles " ». Nancy Dionne
L’urbanisation qu’a connue la Vieille Capitale au cours du 20e siècle a laissé des traces dans la rivière. Des traces et des sédi ments. À la hauteur du quartier SaintRoch, en amont du barrage Joseph-Sam son, l’accumulation de ces dépôts dans le lit de la rivière forme une couche d’un peu plus de 75 centimètres – à peu près deux pieds et demi –, estime Ni col Tremblay, président et membre fondateur de la Société de la Ri vière Saint-Charles et amoureux du cours Construitd’eau. dans les années 60, et actuel lement à l’aube de trois belles années de travaux majeurs, le barrage Joseph-Sam son représente en quelque sorte la planche de salut du cours d’eau en matière d’assainissement. À terme, au gré des marées et assis té par ordinateur, le barrage devrait permettre à la rivière de s’écouler –et à ses sédiments de se répandre – de manière plus constante vers le fleuve Saint-Laurent, nous dit M. Tremblay, attaquant ainsi de front le problème dont il est ironique ment la cause : la stagnation des eaux. RÉAPPROPRIATION Non seulement la réouverture des vannes de fond du barrage favo risera-t-elle le nettoyage de la ri vière, mais, de par le maintien de la connectivité avec le fleuve, elle contri buera également à la « pérennisation des populations pisci coles », ajoute Nan cy Dionne. « Avec la réfection du barrage, il est souhai té que ce secteur soit utilisé plus abondamment par les espèces ma ritimes du Saint-Laurent. » Pour « pallier le manque de diver sité de l’habitat », et ainsi favoriser cette réappropriation de la rivière par les poissons, un aménagement faunique a été réalisé par l’OBV de la Capitale en 2020. Puis un autre en 2021. Ce dernier, un projet pilote de plantation de végétaux aquatiques à proximité de la Ma rina Saint-Roch, « a également permis, par la bande, d’améliorer l’esthétisme de la rivière », sou ligne la directrice générale. S’il y a de l’espoir pour les pois sons, qu’en est-il pour les hu mains ? « Je ne pense pas qu’on puisse un jour se baigner dans la section urbaine de la rivière SaintCharles », lance Nicol Tremblay. Toutefois, il demeure très opti miste quant à la perspective de s’y adonner en toute sécurité à des activités comme le canotage ou le Pourkayak.ce faire, nous révèle-t-il à demi-mot, il n’est pas impossible que la qualité des eaux de la ri vière puisse prochainement être monitorée à l’aide du même mo dèle prédictif que celui dévelop pé par l’Université Laval pour la baignade à la Baie de Beauport. « C’est très intéressant, et ça va nous donner une très bonne idée de ce qu’il sera possible de faire. »
Ce système devenant rapidement saturé, explique Mme Dionne, des surverses – ou troppleins – surviennent à différents points de déversement. C’est alors que l’eau usée, mélangée à l’eau de pluie, se retrouve di rectement dans les cours d’eau, sans trai S’ajoutetement. à ces déversements ré guliers le « lourd passif envi ronnemental », comme l’appelle Mme Dionne, de la rivière SaintCharles. Passif avec lequel tous doivent composer pour espérer mener à bien cet ambitieux pro jet de réhabilitation entamé sous Jean-Paul Lallier au milieu des années 90.

10 AVRIL 2022LA QUÊTE L’annonce du gouvernement Legault concernant l’augmenta tion de la limite de nickel per mise dans l’air a heurté un mur dans le quartier Limoilou. Pol luant atmosphérique, le nickel fait craindre les résidents pour leur santé et ils s’opposent au projet de loi. La pollution at mosphérique ne se limite pas seulement au nickel, mais à un ensemble de polluants qui cause de graves problèmes de santé et des milliers de décès prématurés chaque année au Québec. Audrey Smargiassi, professeure titulaire au Département de san té environnementale et santé au travail à l’École de Santé Pu blique, explique que les polluants atmosphériques se divisent en deux catégories. D’abord, il y a les particules. Certaines sont en suspension dans l’air et on les res pire. D’autres sont plus lourdes et se déposent sur les objets for mant donc de la poussière. La composition des particules varie, mais elles incluent notamment du carbone, des métaux en traces comme le nickel, etc. Ensuite, il y a les Selongaz.lerapport
Le Québec est le 4e émetteur des émissions au pays avec 11 % (179 kilotonnes) de NO2 et 8 % (122 ki lotonnes) de PM2,5 Même avec cette 4e position, la belle province recense le plus de décès prématurés à l’échelle natio nale avec 48 décès par 100 000 ha bitants. Ce nombre élevé pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs, avance Mme Smargiassi : « Peutêtre que c’est à cause de l’âge de la population. Peut-être que c’est une question de distribution de la localisation des lieux de résidence des populations de la province par rapport aux sources de pollution. » Mme Smargiassi reconnaît qu’un citoyen n’a pas beaucoup de pou voir face à ce problème. Elle in dique que la mobilisation, comme les manifestations, est un moyen de pression pour faire changer les réglementations en place. La plantation de végétaux serait béné fique, mais trop longue à faire pour voir les impacts positifs, estime-telle. Finalement, elle martèle pour qu’on « arrête de construire de manière stupide » près de sources importantes de ces polluants telles qu’à côté d’une autoroute.
PIER-OLIVIER NADEAU
DES INÉGALITÉS FRAPPANTES Selon ce même rapport, plusieurs inégalités subsistent concernant l’exposition des populations à ces polluants qui varient à chaque ki lomètre. Par exemple, le parc Vic toria, situé à moins de 4 km du port de Québec, a des émissions de 0,97 tonne de PM2,5 contre 11,54 tonnes au port. Le NO2 est émis majoritairement par les transports et les équipe ments mobiles (51 %) et les PM2,5 par les sources de poussières (58 %). L’ozone n’est pas émis direc tement par des sources, mais par des réactions chimiques dans l’air.
Les impacts sur la santé de la pollution de l’air au Ca nada publié en 2021, trois polluants sont responsables de la majorité des risques sanitaires. Le dioxyde d’azote (NO2) qui peut causer plu sieurs effets respiratoires néfastes tels qu’une diminution de la fonc tion pulmonaire, l’ozone tropos phérique (l’ozone) qui est associé à des symptômes respiratoires comme des essoufflements. Enfin, les particules fines (PM2,5) qui sont liées notamment à une augmenta tion des hospitalisations pour des problèmes respiratoires. Ces trois polluants ont respectivement causé environ 330, 640 et 2800 décès pré maturés en 2016 au Québec. Même si la pollution atmosphé rique ne se limite pas à ces trois polluants, ce sont les seuls pour lesquels « des liens de causali té ont été bien établis », rappelle Mme Smargiassi. « Les jours où il y a le plus de pol lution, les gens sensibles ont plus de chance d’avoir des problèmes de santé. Si tu restes toute ta vie près d’une source de pollution, tes risques de développer le cancer sont plus élevés », explique Mme ParmiSmargiassi.lespopulations les plus à risque, on trouve les personnes âgées, les enfants ainsi que toutes personnes ayant des problèmes respiratoires ou cardiaques. Mme Smargiassi ajoute que les per sonnes qui passent beaucoup de temps à l’extérieur, comme les per sonnes en situation d’itinérance, sont plus à risque. « La maison est une coquille qui te protège de la pollution de de hors Depuis». 1990, les émissions de ces trois polluants au Canada sont en baisse, selon le rapport Émissions de polluants at mosphériques, pu blié en 2021.
MOURIR À PETIT FEU
LaflammeVéronique:photoCrédit

VICTOR LHOEST LA JUNGLE URBAINE
PROJET PILOTE Inutile donc de planter une seule espèce en ligne droite pour verdir une ville. La nécessaire répartition d’essences sur le territoire ne peut pas se faire sans les habitants qui composent la ville. Sur le terrain, Julie Molard l’a bien compris : l’implication citoyenne participe à la survie des arbres. « Autant pour leur entretien que pour leur sur veillance », constate la directrice générale de l’association forestière des deux rives (AF2R). Les projets de verdissement sont nombreux, à l’échelle des ruelles vertes ou de la ville entière. Un projet mis en place par la Ville de Québec regroupe une vingtaine d’organismes, dont l’AF2R. Autour de la Table (de concertation) Ca nopée, l’objectif de verdir la ville confronte la théorie à la pratique. « Planter des arbres en ville coûte cher », lance Julie Molard avant de nuancer « Ça dépend des secteurs. Déminéraliser [enlever l’asphalte] une cour d’école ou un station nement, c’est ce qui augmente les coûts. ». La quête de financement s’accompagne d’une campagne de concertation avec la population. Des conifères qui bouchent la vue, ou des branches qui laisseraient des fruits tomber trop proche de garderies font partie des argu ments d’opposition à prendre en compte. L’association prend note pour trouver des compromis. L’objectif de sensibiliser s’accom pagne d’une transmission de connaissances. La directrice insiste sur ce dernier point, d’autant que dans le domaine de foresterie ur baine, les formations sont rares. « On a beaucoup de mal à recruter des gens compétents dans ce do maine. On rencontre des techni ciens ou ingénieurs forestiers, mais ils ne sont pas formés pour les soins des arbres ». Pour survivre en ville, les arbres méritent bien un guide.
LA QUÊTEAVRIL 2022 11 Augmenter le nombre d’arbres en ville est de plus en plus néces saire. À Québec, un programme prévoit d’en planter 100 000 d’ici 2027. Au-delà de ce nombre im pressionnant, les acteurs et ac trices du verdissement devront relever bien d’autres défis. Chaque fois que la menace d’abattre des arbres dans des parcs ou le long des boulevards pèse, des ci toyens s’élèvent contre ces coupes et prônent l’importance de préser ver les arbres. D’autant qu’en ville, les végétaux sont malmenés : le ré chauffement climatique, le sel de déglaçage ou encore les espaces bé tonnés sont autant d’obstacles ratta chés au « stress de la ville ». Professeure à l’Université Laval et cotitulaire de la Chaire de re cherche sur l’arbre urbain et son milieu, Alyson Munson s’inté resse à la racine de ce problème. Elle étudie le lien entre le sol et les plantes. « Un sous-sol de qualité est une clé pour que la végétation soit plus durable dans le temps », assure-t-elle. La professeure tente de trouver dans la terre des causes à la mortalité des arbres. En par ticulier celle des jeunes, plus im portante dans les sections récem ment construites. « On regarde d’abord la texture du sol. On me sure la quantité de sable ou de tex ture fine comme l’argile. Ça joue sur la fertilité », rapporte Alyson SiMunson.lesvieux troncs du boulevard René-Lévesque semblent capables d’accumuler les printemps sans vaciller, le dossier du tram laisse planer la possibilité d’abattre les gros arbres. Dans la forêt tropi cale la chute d’un grand arbre est un gain de place qui profite aux jeunes pousses, mais dans la jungle urbaine de Québec, prendre racine est laborieux. « Il faut au minimum cinq arbres pour en remplacer un. J’ai même vu des articles qui parlent de 20 nouveaux pour se substituer à un plus vieux », avance Alyson Munson. ERREURS DU PASSÉ L’objectif annoncé est d’atteindre 35 % d’indice de canopée d’ici les trois prochaines années. Une ex plication sur le site de la Ville de Québec permet de mieux com prendre. « Cet indicateur exprime la surface occupée par la cime des arbres. Plus le chiffre est élevé, plus le territoire est couvert d’arbres. » Planter des arbres a plusieurs avan tages comme créer des zones om bragées ou atténuer la pollution de l’air. Mais des erreurs de plantation commises dans le passé ont encore des répercussions aujourd’hui. Dans les années 1980, les frênes plantés massivement avaient la cote. Les agriles – insectes parasitaires – ont trouvé de quoi se nourrir dans cette abondance d’arbres de la même es sence. Alyson Munson en convient, « c’est un désastre pour une ville comme Québec parce qu’on en a planté tellement pendant plusieurs années. C’est un arbre résistant, mais c’est le problème de ne mettre qu’une espèce. Si quelque chose arrive comme un insecte exotique, on les perd tous en même temps. » La canopée de Québec continue de connaître des pertes importantes.
ARBRES SURVIVRE DANS
« On a beaucoup de mal à recruter des gens com pétents [...] formés pour les soins des arbres. » Julie Molard
Le Parc régional du Massif du Sud a accueilli près de 80 000 visiteurs en 2021.
SudduMassifdurégionalParc:photoCrédit
PLEIN AIR RESPONSABLE
« On a beaucoup de tra vail à faire en matière de sensibilisation à l’environnement. » Jacques Préfontaine « Ça peut être éton nant pour plusieurs, mais jeter une pelure d’orange ou une pelure de banane dans la forêt, ce n’est vraiment pas une bonne idée. » Valérie Bélanger
DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX MULTIPLES M. Préfontaine a également pu constater de nombreux manque ments de la part des visiteurs au niveau de la gestion des déchets. « On a beaucoup de travail à faire en matière de sensibilisation à l’environnement », juge-t-il. Pour ce faire, le gestionnaire compte s’appuyer sur le travail des fédéra tions régionales afin de sensibili ser le L’Associationpublic. des Parcs régionaux du Québec a produit une série de capsules vidéo en partenariat avec l’organisme Rando Québec afin d’éduquer la population au respect de l’environnement et à l’impor tance de bien se préparer avant toute activité. « On travaille beau coup à sensibiliser les visiteurs aux principes Sans trace. Ce n’est pas compli qué : quand on apporte quelque chose, on le rapporte », explique Valérie Bélanger, res ponsable du dévelop pement des parcs ré gionaux à l’Association des parcs régionaux
LA QUÊTE
Les parcs régionaux du Québec ont enregistré des records de fré quentation durant la pandémie. Bien que cet afflux de visiteurs soit bénéfique en termes de san té publique, il génère cependant plusieurs enjeux, notamment la protection de l’environnement et la sécurité des visiteurs. Jacques Préfontaine, directeur général du Parc régional du Massif du Sud, témoigne des impacts qu’a eus la pandémie sur la gestion de son site. Le Parc régional du Massif du Sud, situé dans les MRC de Bel lechasse et Les Etche mins, a enregistré une croissance de 56 % du nombre de visiteurs en 2020 par rapport à l’année précédente, d’après son directeur. « Ça représente une augmentation de fréquentation qu’on aurait eue en 2 ou 3 ans normalement », pré cise M. Préfontaine. Cette hausse de l’achalandage s’est poursuivie en 2021 avec 21 % d’augmentation par rapport à 2020. Si le gestionnaire se félicite du fait que la pandémie ait mis de l’avant les territoires et les parcs régio naux du Québec, il a toutefois dû composer avec de nombreux défis liés à l’arrivée d’une clientèle néo phyte en matière de plein air. Ces pleinairistes moins expéri mentés ne sont pas toujours bien préparés. « En milieu naturel, le risque zéro n’existe pas », souligne le directeur, qui rapporte l’exemple d’une évacuation d’un groupe de randonneurs qui s’est terminée à 23 h 30, en février dernier. Ils avaient entrepris une excursion sur un sentier de très longue ran donnée avant d’être interrompus, après que leur guide a eu un Confrontémalaise. à l’aug mentation de la fréquence de ce type d’interven tions, le parc régio nal du Massif du Sud prévoit mettre sur pied un registre des situations d’ur gence ou de sauve tage afin de mesu rer adéquatement le phénomène.
12 AVRIL 2022

L’IMPORTANCE DE « MARCHER DANS LA BOUE »
SudduMassifdurégionalParc:photoCrédit
LA QUÊTEAVRIL 2022 13 du Québec (PaRQ). Une des 3 capsules vidéo porte justement sur ces sept principes, qui visent à dé finir une « éthique » des activités de plein air (voir encadré). « Ça peut être étonnant pour plusieurs, mais jeter une pelure d’orange ou une pelure de ba nane dans la forêt, ce n’est vrai ment pas une bonne idée », lance la spécialiste. Comme ces fruits ne poussent pas dans les forêts québécoises, ils ne peuvent pas se décomposer adéquatement dans la nature. De plus, ces déchets attirent les animaux, qui ne sont pas habitués à les manger, et qui peuvent tomber malades.
6. Respectez la vie sauvage 7. Respectez les autres usagers Des informations détaillées sur chacun des principes sont acces sibles sur le site de l’organisme : https://www.sanstrace.ca/accueil
1. Préparez-vous et prévoyez 2. Utilisez les surfaces durables 3. Gérez adéquatement les déchets 4. Laissez intact ce que vous trouvez 5. Minimisez l’impact des feux
Les 7 principes Sans trace Sans trace Canada est un organisme à but non lucratif qui a pour but de promouvoir l’usage responsable des aires naturelles par l’entremise de l’éducation, de la recherche, et de partenariats. L’organisme a élaboré 7 principes encadrant les activités de plein air, afin d’assurer la sécurité de tous et le respect de l’environne ment.
Le contournement des « trous de bouette » par les visiteurs est un autre enjeu important identifié par l’équipe du Parc régional du Massif du Sud et à travers tout le réseau des parcs régionaux du Québec. « On essaie de sensibili ser les gens au fait que […] c’est préférable de marcher dans la boue plutôt que de contourner le sentier. Parce que si on est plu sieurs à passer à côté de la boue, le sentier va s’élargir et ça va en dommager le milieu naturel qui est autour », indique-t-elle. Le développement responsable des parcs régionaux est d’autant plus important que ceux-ci jouent un rôle essentiel dans l’offre de « plein air de proximité », au cœur de la politique québécoise de l’ac tivité physique, du sport et du loi sir intitulée Au Québec, on bouge !
« Ce qu’on entend par plein air de proximité, c’est d’avoir une belle forêt ou un beau lac proche de chez soi, avec des sentiers amé nagés et un milieu sécuritaire où on peut aller bouger presque au quotidien. Ça encourage les gens à être plus actifs, à avoir du plai sir dehors et ça a un impact sur la santé physique et mentale. C’est notre philosophie », résume Mme Bélanger. MARIE HANQUEZ Un moment céleste à La Crête des grives!

BALISER SES PROPRES CHEMINS Au-delà de l’esthétique, l’aspect so cial est intrinsèque à la fréquenta tion de la nature. C’est d’ailleurs le pari du Club plein air Skî-Yâk, qui réunit des amateurs de plein air sur le terrain des Plaines d’Abraham. « En gros, c’est un club amical et authentique d’adeptes du plein air. [Au départ], c’était pour bri ser l’isolement, moi le premier », lance d’entrée de jeu Luc Fournier, co-fondateur du club. Chaque sa medi, les amoureux de l’air frais se retrouvent sur leur terrain de jeu. Que ce soit en raquettes, en ski-raquettes ou à la marche, ils empruntent des chemins qu’ils tracent eux-mêmes. Loin des sen tiers de ski de fond, ils profitent de la nature pour en « jouir ».
ÉLIZABETH JEAN-ALLARD
Jean-AllardÉlizabeth:photoCrédit
Pour les deux fondateurs, cette fructification se fait en nature avec une communauté de gens. Leurs activités sont d’ailleurs gratuites, et l’équipement est prêté afin que tous puissent s’y familiariser. Une offre qui va se perpétuer à la sai son chaude, dans un lieu un peu plus éloigné du centre-ville. À proximité du lac Saint-Charles, il sera question de kayak, de vélo de montagne et de fatbike. Des sor ties en covoiturage sont prévues pour le transport. EN ÉTÉ, S’IL VOUS PLAÎT Pierre-Luc Lachance, vice-pré sident du comité exécutif respon sable des transports, de la mobi lité et de la circulation, annonçait le 14 janvier une augmentation de 15 kilomètres de liens cyclables déneigés ou damés sur tout le ter ritoire de la Ville de Québec. Et pour l’été ? Le réseau s’améliore d’année en année. Ce n’est pas nécessaire de se dépla cer jusqu’à la source de la rivière Saint-Charles pour profiter d’espace vert. Les terrains adjacents la Mai son O’Neill sont facilement acces sibles en autobus, sans oublier le parc linéaire de la rivière Beauport !
14 AVRIL 2022LA QUÊTE JOUER DEHORS EN VILLE Vivre en ville comporte son lot d’avantages comme la proximi té des services. Certains diront toutefois que pour les urbains profiter de la nature et faire du plein air n’est accessible qu’aux détenteurs de permis de conduire et d’un véhicule. Les piétons se raient ainsi laissés pour compte ? Nullement, si on sait où regar der : juste à côté. Au cours des dernières années, la Ville de Québec a investi dans la mobilité active en milieu urbain. De nombreuses améliorations du réseau cyclable, pour ne par ler que de ça, ont été entreprises en 2021 et en 2022, sans oublier l’accès gratuit aux multiples parcs et bases de plein air de la Capi Unetale-Nationale.gratuitéqui avait été mise en place à l’hiver dernier en réponse aux fermetures dues à la situation sanitaire. Cette décision repré sente des pertes de 478 700 dollars en revenus. Pertes qui n’entravent cependant pas des investissements du municipal dans ses infrastruc tures sportives. Jean-François Gosselin, membre associé du conseil exécutif et responsable des sports, travaille activement sur le dossier des patinoires couvertes réfrigérées. Il mentionne aussi que la mise en place d’un centre de sport multifonction est dans les cartons depuis l’ère Labeaume. Qu’en est-il du plein air ? Celui dénué de touches humaines, ou du moins qui semblent l’être ? Le béton et l’acier, caractéristiques des installations urbaines, ne se trouvent pas partout. Long de 32 km, le Parc linéaire de la rivière Saint-Charles est un exemple de grands espaces où le bruit des voi tures est imperceptible.
Camilo Hernandez Di Giorgi, co-fondateur, est originaire du Brésil. Il apporte la vision des Premières Nations de son pays d’origine dans son approche de la nature. « Vivre est synonyme de jouissance. Je ne connais pas bien la signification profonde du terme “jouissance” en français, mais, en portugais, ils utilisent un autre mot, facile à expliquer : fruição. Ce mot vient du verbe “fruir” qui, en latin, a donné “fruit” en français. Cela ne veut pourtant pas dire que la vie est quelque chose qu’on doit faire fructifier selon notre volonté. En fait, elle fructifie toute seule et la partie qui nous tient dans cela est celle de la savourer, d’avoir le plaisir de goûter à ce fruit. »

Courtoisie:Martine Corrivault
L’anthropologue Serge Bouchard s’inquiétait de voir les enfants d’hier, devenus parents, faire plus confiance au clavier de leur ordinateur qu’à leur cerveau, dans un environnement où tout passe par l’intelligence artificielle des appareils et où l’on « s’abandonne à la sécurité de la mémoire programmée ». Valentine di rait que l’observation ressemble à ce commentaire qui commençait par : « Dans mon temps… »
Le temps que je lève la tête, il a disparu. Du haut de ses cinq ans, le jeune observateur de mes travaux jar diniers m’a déjà déclaré, très sérieusement : « À l’école, Madame Jeanne dit que la terre, l’herbe, les mouches, les oiseaux, l’air que je respire, l’eau et les poissons, ça s’appelle en-vi-ron-ne-ment et que moi aussi je suis un morceau de... de ça. Le savais-tu ? » Pour être à la hauteur de la révélation, j’avais répondu : « Comme ton papa et ta maman et tout ce qui nous entoure ». Il était parti en disant : « Faut faire attention, quand on joue dehors comme toi ! », ce qui m’avait laissée Maintenantperplexe. que le printemps s’installe, tout le monde oublie l’hiver et le mélodrame pandémique qui nous empoisonne la vie depuis deux ans. Les pieds et les mains dans la terre, on rêve d’équilibrer nos besoins et les ressources disponibles. Paraîtrait que les grandes crises influencent l’évolution des sociétés… On a bien le droit de rêver ! Avant la pandémie, l’Institut québécois de la statis tique observait l’augmentation du nombre de cita dins désireux de s’éloigner des villes pour améliorer leur qualité de vie. La tendance se confirme, même quand la réalité confronte ceux qui cultivaient une vision romantique du projet de transplantation. Ce que racontent, avec la comédie télévisée Le bonheur, François Avard et Daniel Gagnon qui s’amusent des déboires d’un professeur écœuré qui abandonne tout pour chercher paix et tranquillité à la campagne.
Rêver d’une vie meilleure : quoi de plus légitime ! Ainsi commencent les grandes migrations. Dans une jolie chanson écrite il y a plus de 50 ans, Georges Moustaki cherchait « le jardin, la maison et ses arbres, le petit ruisseau et les fleurs d’un coin de pays habité jadis par nos grands-pères qui le tenaient eux-mêmes de leurs grands-parents ». Et la dédiait aux enfants « qui naissent et qui vivent entre le béton et l’asphalte et ne sauront jamais que la terre était un jardin. » Ça ne semble pas le cas de mon Simon.
Bouchard rétorquerait que la nostalgie reste dans la courbe du temps qui passe en évoquant l’Homme Ou tarde, survivant des pensionnats pour autochtones. Lui cultivait l’espoir : « Nos enfants sauront mieux, fe ront mieux, iront plus loin. » Sa foi en l’avenir lui venait d’une vision poétique du quotidien qui « anime l’ordi naire et le répétitif, donne une âme au désamour du monde en honorant le décor de sa propre vie. »
LA PLANÈTE
LA QUÊTEAVRIL 2022 15 Simon, le petit voisin de l’autre côté de la clôture, lance en m’observant jouer de la pelle contre une plaque de glace qui s’entête à ne pas fondre : « Fais attention : tu vas faire mal aux racines, en dessous ! ». Et il repart en courant vers sa maison.
Immensément énergivore, la vie moderne ignore les appels à la modération et démultiplie l’urgence de consommer. Désormais conscients et informés des catastrophes qui jalonnent notre passage, pou vons-nous encore prétendre qu’au nom du progrès et du développement, la fin justifie tous les moyens ? On discute écologie, environnement, pollution, mais en souscrivant aux courants et aux modes. Devant une catastrophe, on évoque les dangers : épuisement des ressources, changements climatiques et leurs consé quences, sécheresses, inondations, pénuries, disettes et autres fléaux. Mais vite, on retourne à ses excès ! Nous avons rêvé sortir de la pandémie. Maintenant, de notre comportement dépend l’avenir de tous les Simon qui grandissent, les pieds bien ancrés dans une terre à respecter.
MARTINE CORRIVAULT Serge Bouchard, Le Facebook de Montaigne dans Le temps des mammouths laineux, 2012, et Épilogue de ses récits de voyages dans Les yeux tristes de mon camion, paru en 2016 DE SIMON
Coupée de sa source poétique, l’humanité devient « un monde désenchanté qui a perdu le sens de sa beauté, li quidé son héritage de merveilleux et neutralisé l’effica cité symbolique de ses rapports aux objets, à la vie, à la mémoire. » Selon l’écrivain, l’environnement social de l’ère des « dieux uniques, des marchés internationaux et de l’accumulation des biens érode la conscience hu maine, même si, en principe, créer la richesse écono mique ne devrait pas s’opposer à la création de la beau té. » Mais le changement n’a pas d’états d’âme !
HRONIQUE

Pour mettre les choses en pers pective, Statistique Canada nous informe que le marché canadien représente moins de 2 % des ventes mondiales de véhicules neufs. Pour le Québec, c’est 0,6 %.
Ce sont les investissements de ces mêmes fabricants aux quels les politiciens sont sensibles. Les usines d’assemblage, la fabri cation des pièces, et les emplois qui y sont reliés sont des facteurs éco nomiques importants. Difficile de comprendre comment ces mesures seront influentes. Dans l’industrie mondiale de l’automobile, le Québec joue un rôle de soutien, tout au plus. « Pénaliser un manufacturier qui n’atteint pas la cible, ils ne le fe ront pas, ils n’ont pas les moyens », précise M. Rondy.
Ce n’est plus un grand secret, un véhicule électrique pollue, en grande partie lors de sa construc tion. Les batteries sont au cœur des discussions. L’extraction des minéraux requis à leur fabrica tion, particulièrement le lithium et le cobalt, cause son lot de pro blèmes. Plusieurs questions restent également sans réponse en ce qui concerne le volume croissant de batteries usagées à recycler. C’est donc l’utilisation propre à long terme d’un VZE qui génère les bénéfices environnementaux re cherchés. Selon l’étude Factcheck : How electric vehicles help to tackle climate change, sur le site de Car bon Brief, cet amortissement est calculé selon une utilisation de 12 ans pour un total de 150 000 km. Lorsqu’interrogé sur le sujet, M. Rondy affirme que les questions sur l’environnement, « on n’entend jamais parler de ça ». Tant de la part des clients que des collègues dans le milieu de la vente. Les gens qui font le choix d’aller vers un véhicule électrique le font, en général, pour des raisons écono Devantmiques. les géants de l’industrie, le gouvernement Legault se posi tionne et réaffirme ses exigences environnementales sous menace de peines sévères. Les impacts positifs de ses mesures font déjà partie du narratif politique publié par communiqué ministériel. À les écouter parler, on jurerait que la partie est gagnée d’avance. Comme un gamin qui se bombe le torse afin d’imposer sa volonté. Reste à voir si le pouvoir d’achat des Qué bécois va donner raison à nos élus et ainsi influencer le plan d’affaire des géants de l’automobile. PHILIPPE FORTIN
La Quête s’est entretenue avec M. François Rondy, directeur des ventes chez Lessard Hyundai. Il ne croit pas que les mesures au ront un impact sur les manufactu riers. « Même si le gouvernement canadien disait à Toyota Canada : “si vous n’avez pas plus de véhi cules électriques, vous ne pouvez pas rentrer”, ils vont simplement aller les vendre ailleurs. »
Le gouvernement Legault hausse le ton face aux manufacturiers automobiles. Il annonce un res serrement de mesures environne mentales déjà en place. Celles-ci imposent aux fabricants d’at teindre des objectifs de ventes de véhicules à zéro émission (VZE) sous peine d’amendes. Le Qué bec est-il en position de forcer la main à des géants de l’industrie ? En février dernier, le gouverne ment du Québec a annoncé qu’il renforçait la réglementation de la vente des véhicules à zéro émis sion (VZE). Il vise ainsi à faire accroître l’offre de VZE provenant des constructeurs automobiles. Ces derniers sont soumis à des pénalités si les objectifs minimaux de vente ne sont pas atteints. Le problème vient du fait que les normes en vigueur depuis 2018 ne sont pas assez contraignantes. Les manufacturiers s’y confor maient sans devoir augmenter l’offre, et cette annonce tente de rectifier la situation. Les nouvelles mesures sont donc plus robustes. Elles viennent également multi plier par quatre les pénalités pré vues pour les fabricants. Le langage utilisé afin de souligner ces nouvelles règles ne manque pas d’ambition. « Cette modification du règlement entraînera une crois sance exponentielle des ventes de véhicules électriques au cours des prochaines années », peut-on lire dans un communiqué publié par le cabinet du ministre de l’En vironnement et de la Lutte aux changements climatiques, Benoît Charette. « Grâce à cette norme resserrée, les consommateurs qué bécois auront accès plus rapide ment à un plus grand nombre et à un plus large éventail de véhicules électriques », explique même le ministre. Vraiment ?
16 AVRIL 2022LA QUÊTE LE GAMIN AU TORSE BOMBÉ
FortinPhilippe:photoCrédit Selon la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal, les véhicules électriques ne représentaient que 7 % du marché québécois en 2020.
ET L’ENVIRONNEMENT ?

LA QUÊTEAVRIL 2022 17 DÉNEIGER À LA SAUCE ÉCOLOGIQUE !
DESLONGCHAMPS-PELLETIERCHRISTINE
Les opérations déneigement ont été nombreuses au cours du dernier hiver.
SOLUTIONS ORIGINALES Tout d’abord, le jus de betterave. Mélangé au sel de voirie, c’est une recette gagnante. À Cowansville, en Montérégie, la ville déglace ses rues avec cette curieuse mixture. L’abrasif est alors trempé dans le jus violet, ce qui permet une meilleure adhérence au sol. Le ministère des Transports souligne que le produit s’avère antidérapant jusqu’à - 28 °C et que l’ajout du légume permet de diminuer la quantité de sel d’envi ron 30 %. Une application préven tive offre un résultat bonifié sur une plus longue durée. Le déglaçant donne une teinte caramel à la neige. Pas de route mauve betterave mal Lesheureusement.villesde Saguenay, Magog, Granby et Dolbeau-Mistassini, quant à elles, ont cessé l’utilisation d’abrasifs dans certains secteurs résidentiels. Ces lieux sont désor mais appelés : « quartiers blancs ». À Granby, afin de protéger le lac Boivin, 182 km des 500 km de routes sont entretenus sans addi Pourtifs. votre entrée résidentielle, rien de mieux qu’un déneigement à l’an cienne. Avec un effort physique et une bonne pelle, déneiger dès le dé but des précipitations permet d’em pêcher la formation de glace. SOLUTIONS DOUTEUSES Le marc de café, testé par une ré dactrice de La Quête, possède des propriétés antidérapantes. Pen sez-y-bien, puisqu’à la fonte, vous vous retrouverez avec une flaque de café devant votre entrée. Certes, vos voisins s’inviteront peut-être à Àdéjeuner.Saint-Valérien, près de Rimouski, la municipalité utilise un liquide à base de sirop de maïs sur la neige. Efficace ! Cependant, si vous op tez pour cette technique, songez à bien essuyer vos bottes, au risque d’étendre une mixture gluante un peu partout dans la maison. En France, une compagnie a créé un produit qui accélérait la fonte des neiges à partir de la pulpe des raisins tombés dans les vignes. Ef fectivement, celle-ci possède des propriétés exothermiques. Selon l’entrepreneur suisse et inventeur du produit, Florent Théotiste, cette solution serait rentable au Québec à condition que le marc de raisin provienne de l’Ontario ou de la Floride. Mieux vaut vivre près d’un Vousvignoble.n’êtes pas convaincus ? Il ne vous reste qu’à ouvrir le réfrigéra teur et à trouver le prochain aliment antidérapant !
Deslongchamps-PelletierChristine:photoCrédit
« Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver », chante Gilles Vi gneault. La neige n’a plus de se cret au Québec. Et pourtant, ces petits flocons blancs deviennent vite dangereux lorsqu’ils s’ac cumulent au sol. Afin d’éviter les accidents et de prévenir les dérapages, le déneigement et le déglaçage sont obligatoires. Di vers abrasifs — sel, sable, gravier — sont utilisés pour entretenir les routes ou les entrées résiden tielles. Ces matières sont nocives pour l’environnement et même si elles sont moins courantes, des solutions écologiques et sécuri taires existent. Les produits de déglaçage sont responsables de plusieurs pro blèmes environnementaux. Ces abrasifs contaminent les eaux de surface et souterraines, ainsi que les puits en altérant le goût et en traînant des conséquences sur notre consommation d’eau quo tidienne. Le sel atteint la nappe phréatique, les rivières et les lacs par le ruissellement. Une publication produite par le ministère des Transports du Québec sur les bonnes pratiques d’épandage mentionne que ces déversements augmentent la concentration de chlorure de sodium dans l’eau, parfois jusqu’à 18 000 mg/L. Son taux naturel maximum est de quelques milli grammes par litre. Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements clima tiques explique que le surplus de phosphore déséquilibre le pH, ce qui favorise la formation d’algues bleu-vert, l’eau devenant ainsi im propre à la lesflore.quencesversementslitéd’uneAutrement,consommation.lessolssontmarquésréductiondelaperméabietdelafertilité.CesbouleentraînentdesconsédirectessurlafauneetlaEnplusd’êtrecorrosifspourinfrastructuresmunicipales, les abrasifs se détériorent et af fectent la qualité de l’air. Le sable et le gravier sont, eux aussi, proscrits. André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, affirme que même si ces minéraux sont moins toxiques, la circulation automobile les réduit en pous sière. Effectivement, les particules fines de moins de 2,5 micromètres pénètrent directement dans les alvéoles pulmonaires. Leur utili sation a donc un impact considé rable sur la santé des personnes souffrant de problèmes respira toires ou cardiaques.

Le guide Sauve ta Bouffe de l’organisme des AmiEs de la Terre et le site J’aime manger pas gaspiller Canada sont deux exemples de ressources à ce sujet. Il existe une multitude de conseils pour prolonger la fraîcheur des aliments. Par exemple, la coriandre dé fraîchie est idéale à la préparation d’une sauce pesto maison et les tiges de brocoli peuvent être incorporées râpées dans des galettes aux légumes. Pour rafraîchir l’odeur du frigo, le jus extrait du citron peut être utilisé. Bons pour l’environnement et le por tefeuille ! ces trucs sauve-frigo se trouvent facilement en foui nant sur le web, ou même en usant d’un peu d’imagination.
À l’approche de la saison estivale, rendons l’utile à l’agréable en faisant du jardinage ! En ville, il est possible d’utiliser les jardins urbains pour faire pousser ses propres fruits et légumes. Près du quartier Saint-Roch, cette activité peut être pratiquée aux Jardins du bassin Louise. Située sur l’emplacement de l’ancien Marché du Vieux-Port, la ferme urbaine est ouverte de mai à octobre. Les Urbainsculteurs, une orga nisation travaillant au développement de l’agriculture en contexte urbain, a mis sur pied cette initiative. Vincent Hanrion, chargé de com munications chez Urbainculteurs, recommande aussi de faire de l’agri culture « sur des balcons, dans des cours arrière, dans des jardins privés ou encore dans les jardins de façade des cultures potagères ». Il observe que ces cultures, lorsqu’elles sont cumulées, produisent plusieurs milliers de kilos de ré coltes chaque année.
18 AVRIL 2022LA QUÊTE
5 pouridéesréduire
son empreinte écologique
Ouch!deKrasutskayaTatyanapartIllustrations
1 Faire son propre jardin
2 Éviter le gaspillage de nourriture
Pour réduire notre empreinte écologique, en plus d’encourager la production lo cale et de réduire notre consommation de produits animaliers, il est impor tant de savoir comment conserver la nourriture afin d’éviter le gaspillage. Dans nos réfrigérateurs, les restants sont souvent délaissés, mais il y a différentes manières de leur donner bon goût.
La lutte contre les changements climatiques commence par les petits gestes que l’on peut poser au quotidien, parfois en modifiant simplement quelques habitudes de vie. Afin de protéger nos ressources, il est bénéfique de réduire notre consommation, tout en développant notre débrouillardise. Voici cinq manières de faire notre part pour l’environnement.


Chaque fois que nous faisons une recherche sur internet et que nous partageons des fichiers, nos données sont traitées dans des centres de stockage informatique très énergivores. Selon Foxintelligence, la société française créatrice de Cleanfox, une applica tion de nettoyage de boîtes courriel, l’envoi d’un seul message génère à lui seul 10 g de CO2. Partant de cette donnée, il peut être pertinent de réduire le nombre de correspondances que nous envoyons et nous en tenir à l’essentiel. Bloquer les pourriels et trier nos infolettres peut aussi faire partie de cette démarche. Lors de ce processus, il est important de supprimer également nos anciennes adresses courriel et anciens comptes de réseaux sociaux non utilisés, car ils reçoivent encore des messages non essentiels. Autrement, il peut aussi être utile de trier ses onglets et de les fermer au courant de la journée et de ne pas tout transférer sur le nuage in formatique. Tous ces éléments requièrent une grande consommation d’énergie de la part des centres de stockage.
ALPHONSINE SEFU
L’atelier La Patente comprend une quincaillerie de seconde main où des gens peuvent se procurer des outils ou des pièces rares et ainsi contribuer à un cycle de réutilisation.
Avec l’été qui approche, nous pouvons espérer sortir plus souvent, donc effectuer plus de déplacements. Pour réduire notre empreinte écologique, nous pouvons commencer à faire ce qu’on appelle de la mobilité intégrée. Ce concept équivaut à combiner différents moyens de transport pour se rendre à un endroit. Cela peut se faire, par exemple, en allant en auto jusque dans un parc de stationnement, prendre le bus par la suite et utiliser le vélo pour se promener en ville. Les gaz émis pour un déplacement individuel sont donc limités. Dans cette même optique, nous pouvons aussi nous en remettre au covoiturage quand il est possible d’en faire.
LA QUÊTEAVRIL 2022 19
4 Réduire notre pollution numérique
5 Adopter la mobilité intégrée
SefuAlphonsine:photoCrédit
3 Prendre l’habitude de réparer au lieu de jeter Afin d’éviter de jeter nos appareils et nos vêtements, nous pou vons essayer de les faire durer le plus longtemps possible en allant dans des ateliers de réparation. Situé dans le quartier Li moilou à Québec, l’Atelier La Patente prône la réutilisation des matériaux, la réparation des objets et la lutte contre l’obsoles cence programmée. Des ateliers pour le bois, le métal, l’électronique et la couture sont accessibles. « Des personnes peuvent venir porter leurs vieux objets cassés et leurs outils qui seront ensuite réparés par les bénévoles de l’atelier », dit Laurent Metais, membre béné vole. « On peut les remettre en vente, donc on essaie vraiment de faire un cycle. »



Philippe Bouchard
UN PHARAON DE L’ENVIRONEMENT Les ministères de l’Environ nement se doivent de faire des efforts en ce sens pour améliorer la protection de la nature. Il faut dans les plus brefs délais utiliser les éner gies renouvelables, créer des fonctionnements économiques qui n’endommagent pas l’environ nement international. La planète que nous avons ne demande pas mieux que de collaborer avec l’être humain pour l’aider et le soutenir dans ses pro jets. Forte de ses énergies renouvelables, elle est prête à les partager pour en faire bénéficier les humains. L’avantage de ces énergies renouvelables, c’est qu’elles ne coûtent rien. Il faut voir dans tout cela la Planète comme un excellent Partner ship. Dans l’éventail de ses énergies, la Terre nous offre l’éolien, le solaire, les technologies marnes, la valorisation de la biomasse, l’hydraulique des cours d’eau, la géothermie, etc.
D’autre part, certains hommes de pouvoir voudront laisser leurs marques par des projets pharaoniques. Mais qu’est-ce que cela donnera s’ils ne collaborent pas avec la planète qui les a vus naître. Rien, sinon un jour des ruines qui auront englouti les trésors d’un peuple.
HRONIQUE Courtoisie:
Le terme « environnement » est toujours en évolu tion et s’adapte aux réalités contemporaines. En 1972, l’Académie française confirme le passage à l’usage de deux mots : environnemental, synonyme d’écologique et environnementaliste pour le spécialiste de l’environ nement ou l’écologiste. Quatre ans plus tard, L’Acadé mie ajoute au vocabulaire environnementalisme, que le Grand dictionnaire terminologique définit comme : Mouvement voué à la protection d’un environnement sain par l’aménagement et l’orientation des activités humaines et du développement social, économique et Auindustriel.coursdes siècles, le mot environnement a ainsi pris de nouveaux sens et s’est éloigné de sa définition pre mière. Certes, il reste toujours ce qui nous environne, mais le monde actuel est très différent des siècles pas sés. Des éléments qui ne nous atteignaient pas jadis sont aujourd’hui en train de détruire notre planète. Nous avons l’obligation de protéger maintenant tout ce qui concerne l’espace dans lequel nous sommes. Les conditions naturelles, biologiques, chimiques, physiques, sociologiques et culturelles dans lesquelles nous vivons afin que l’être humain principalement puisse se développer dans tout ce qui environne son milieu. Pour cela, il faut protéger la qualité de son air, son eau, la terre, les forêts, la nature et tout ce que la planète a de naturel.
20 AVRIL 2022LA QUÊTE ÉTYMOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT
CHANGEMENT DE SENS
Avec tout le respect que je dois à mon environnement, PHILIPPE BOUCHARD
Environnement : ce mot masculin fait son apparition dans la langue française vers l’an 1300 et a le sens de « contour ». Par exemple, la vieille cité de Québec pos sède un environnement de murailles. L’environnement de cette période est ni plus ni moins qu’un protecteur d’une enceinte spécifique ceinturant un Château, un domaine ou une petite ville advenant une attaque. À la même époque on emploie, dans la même famille, le verbe environner comme synonyme de « enceindre, enclore, entourer. » Ainsi l’expression : « Des remparts environnent la ville » de Québec. L’environnement peut dans certaines circonstances être des éléments naturels. Ainsi : Les coteaux et les montagnes qui en vironnent la ville. À partir du 4e siècle, on emploie l’expression « d’environ ner » pour décrire des comportements humains : « Des hommes artificieux et intéressés les environnent. » (Fé nelon). On peut dire d’un personnage qu’il s’environne d’amis, de quelqu’un et même de quelque chose, si on parle de collectionneurs. Concernant l’environnement humain, Chateaubriand s’exprime ainsi : « Raphaël marchait environner de ses élèves, escorté des Cardi naux et des Princes. » Le mot est parfois employé dans une figure littéraire : « Son souci m’environne. » Colette.




S’ADAPTER Je ne m’avoue pas vaincu, mais admettez qu’il y a des jours plus difficiles que d’autres. Jamais je n’ai connu une expérience planétaire comme celle que nous traversons actuellement. Garder espoir en des jours meilleurs devient presque inimaginable si on ne s’accroche pas à des histoires de résiliences réconfortantes. Souvenons-nous que nous vivons dans un pays riche. Nous avons un toit sur la tête, de la nourriture et des vêtements pour subsister.
Comment demeurer sain en étant isolé? L’hu main a l’habitude de se regrouper pour des sports d’équipes, de former des comités de citoyens pour revendiquer ou des coopératives pour avoir une parole plus forte devant un gouvernement de plus en plus sourd. Ceux qui le peuvent encore envoient leurs enfants en garderie pour les socialiser, ensuite l’école prend la relève pendant que les enseignants à bout de souffle tiennent le système à bout de bras. C’est ça l’environnement depuis deux ans. Avant de penser à sauver la planète, nous devons penser à sauver notre propre peau.
Malgré ses débordements et ses défaillances, nous avons un système de santé publique qui permet à tous d’être soignés sans discrimination. Ici, je vais me garder une petite gêne. Nous faisons partie des privilégiés qui ont accès aux vaccins facilement. Si la Terre est mon environnement, je me dois d’être solidaire et de passer en mode action pour interve nir à mon niveau pour améliorer la situation. Vous connaissez le dicton, c’est en mettant un pied devant l’autre, un petit pas à la fois, qu’on atteint les plus hauts sommets. Alors, c’est à nous d’y voir et d’en prendre responsabilité. J’essaie de m’adapter un jour à la fois pour rendre mon environnementSimplement,viable.
LA QUÊTEAVRIL 2022 21 HRONIQUE L’ESPOIR AU CUBE
ENVIRONNEMENT IMMÉDIAT Je n’ai pas vraiment envie de parler d’environne ment en termes d’écologie. Mon objectif n’est pas de conscientiser les humains sur l’importance de la planète, non, c’est mon environnement immédiat qui est menacé, le contact avec mes proches. Mon environnement depuis deux ans, c’est mon bureau pour écrire et ma table à dessiner qui se trouvent dans la même pièce que ma bibliothèque personnelle. On en a vite fait le tour. Mes murs sont tapissés de dessins, de photos ou d’affiches d’activités réalisées avant la COVID. C’est très apaisant et sti mulant d’y jeter un œil lorsque les BLUES s’emparent de moi avant d’écrire un texte. Mais est-ce suffisant?
MARC ÉMILE VIGNEAULT UN PAS À LA FOIS Illustration:Vigno
Depuis deux ans, j’ai l’impression que mon envi ronnement se limite au sentier qui mène de mon salon à l’épicerie ou à la pharmacie. Mon environnement quotidien se résume à mon petit appartement de 4 pièces et 1/2. Ma cuisine pour préparer les repas et mon salon pour écouter la télé. Ma chambre à coucher, j’y passe aussi beau coup d’heures à cogiter sur un avenir qui tarde à se concrétiser. Je dors très peu très mal ce qui me rend de plus en plus irritable. Mon cerveau est décontenancé de l’improvisation incessante liée à tout ce qui concerne la COVID-19. L’anxiété d’anticipation s’est installée et projette des images sombres à court terme. Même après avoir reçu une troisième dose, mes déplacements sont li mités, le couvre-visage est obligatoire partout où je vais. Je dois présenter mon passeport vaccinal pour aller au restaurant ou à la quincaillerie. Après une petite pause à l’automne pour reprendre quelques activités, voilà qu’on recule encore une fois devant l’ampleur des éclosions du virus. J’ai dû mettre mon temps des Fêtes à la poubelle pour la deuxième année consécutive. J’ai à peine vu mes enfants et mes petits-enfants depuis deux ans. Ils ont telle ment grandi et évolué dans les deux dernières an nées, et j’ai manqué ça à cause d’un virus invisible qui impose des couvre-feux et des interdictions de contacts. Pas question de voyager pour le moment. J’ai perdu le rythme. J’ai bien doublé la superficie de mes plates-bandes l’été dernier, et regardé pousser les fleurs dans ma petite cour en partageant quelques photos. J’ai fait quelques marches avec des amis, toujours en ayant en tête que je devais gérer le risque.

5- Fromage. Mousse d’eau de mer. Étouf fées.
1- Échec. Aras, cacatoès, loris. Conifère. Contredire. 2- Flair. Boisson infusée. Progrès. Style décoratif du 18e siècle très surchargé.
8- Multiplié par trois. Petit rapace. Mon naie du Brésil. Jour de la semaine. 9- Torturer. Nouveau membre (EECURR). Bévue, maladresse.
22 AVRIL 2022LA QUÊTE LA QUÊTE DES MOTS PAR JACQUES CARL MORIN CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET 20 À L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT ET LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT...
4- On y met de l’essence. Kidnapping. Em pereur russe. Congédiement.
6- Comportement physique ou verbal qui choque ou humilie. Bruit sec. Étui à flèches (USAQIROC).
10- Réclamer. Contrôle les excès de vitesse. Éructer. Provision Réponses au jeu p.33
Verticalement : 1- Ustensile de table. 20- Instrument de cuisine destiné à faire rôtir les viandes.
7- Gaélique. Signe astrologique chinois (PRESENT). Tremblement de la voix.
Horizontalement :
3- Liquide organique. Étonner, stupéfier (HABERI). Automate. Théâtre de la capitale nationale.

LA QUÊTEAVRIL 2022 23
3. « Écologue » et « écologiste » sont des synonymes ; ils désignent tous les deux le scientifique spécialiste d’écologie. Vrai ou faux ?
FAITES VOS JEUX DU NOUVEAU SOUS LE SOLEIL « Il n’y a pas de passagers sur le vaisseau Terre. Nous sommes tous des membres de l’équipage. »
Marshall McLuhan, intellectuel canadien, théoricien de la communication (1911-1980) PAR HÉLÈNE HUOT
Vlimeux Issu de la langue familière parlée au Québec, le mot « vlimeux » fait partie des nouveautés qui figurent dans l’édi tion 2022 du Petit Robert. Ce mot peut être employé comme nom ou comme adjectif.
Vlimeux se dit d’un enfant malicieux, espiègle. Se dit également, avec une connotation péjorative, d’une personne rusée et sournoise
la
Pour des suggestions, des questions ou des commentaires concernant le français et La langue dans sa poche : hhgodbout@gmail.com
Réponses au jeu p.33 danslanguesapoche
1. Greenpeace se veut un groupe de lutte contre les menaces pour l’environnement et la biodiversité sur la planète. Cette organisation internationale a été fondée en 1971 à : a. Oslo b. San Francisco c. Vancouver 2. On conserve les livres dans une bibliothèque, les disques dans une discothèque, les films dans une cinémathèque. Comme s’appelle l’établissement destiné à la conservation du matériel biologique ?
4. La notion de développement durable apparaît pour la première fois dans le rapport Notre avenir à tous, dit rapport Brundtland, publié en 1987 sous l’égide des Nations unies. D’où vient ce nom de Brundtland ?
5. Quelle femme dirige actuellement le Parti Vert du Canada ? a. Amita Kuttner b. Elizabeth May c. Annamie Paul
6. Depuis sa création en 1979, le ministère québécois de l’Environnement a plusieurs fois changé de nom. Parmi les appellations qui suivent, quelle est celle qui prévaut actuellement ? a. ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) b. ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) c. ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) d. ministère du Développement durable et des Parcs (MDDP) e. ministère de l’Environnement et de la Faune (MEF) f. ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) g. ministère de l’Environnement (MENV) 7. Une partie de scrabble ? Déplacez les lettres et trouvez un mot de sept lettres (un nom commun, au singulier), qui se rattache au domaine de EEMSSTYDEEEFNSCEEGNURCEEIOSTAEILQUTAEELNPTACEEOTXAABHITTl’environnement.
On a arraché de leur bouche la langue de leurs mères Déchirant les mères de la chair de leur chair Salissant la pureté des enfants Ils ont semé la haine et préparé la tempête Ils les ont souillés de la croix, leur ont imposé un roi Ils ont sacrifié les connaissances de leurs ancêtres Ses savoirs oubliés, évaporés en fumée Honte à vous les plus glorieux des odieux Où vous déposez le pied, désacralisant ce qui doit-être Oùprotégersontles chamans, les sourciers, les sorcières, les Lesmarraines-féesprophètes,les druides, les prêtresses, les guérisseurs, les Lessoignantesliseursdetemps, les joigneurs de mains, les éclai reurs de destin Où sont les grands chefs de ligne, les herboristes, les éducateurs d’humanité Les savants des bois, les parleuses de plantes, les apothi Lescairestraducteurs de la nature et ceux de la psyché, les ouvreurs de chemins Où sont les tisseurs de rêves, les carrossiers de cœurs Lescabossésmystiques, les muses, les poètes, les guides, les Lessherpasartisans de paix, les passeurs de savoirs, ces papys et ces mamys Et leurs remèdes que nous avons pris Pour acquis, que nous ne prenons plus Au Quesérieuxnousreste-t-il des conteurs La succession des cycles, les peaux sédimentaires Dissolues dans le compost de la poussière Les hiéroglyphes témoins de notre histoire Ces traces d’ocre quand la terre nous parle Même elle, on la dépouille pour les musées de marbre Nos doyens se souviennent-ils encore De ces onguents pour l’âme Ces cataplasmes pour la santé mentale Judy Miller
Où vont nos sages ?
photoCrédit:Barnimages
Dans les wigwams À la fumée emboucanée D’encens de paix Dans les tipis et vieilles cabanes Tapis d’odeur de sapin Des sages racontaient La passation des savoirs Au tour du feu sacré À bout de confidence La passation des pouvoirs Dans les secrets sentiers La relève qui ne relève plus de sa souffrance Racontent-ils encore aujourd’hui Ces souvenirs précieux Que l’on remédie Au besoin des baumes miraculeux S’il en existait qu’un seul, il te demanderait Quelle relation entretiens-tu avec mère Nature ? Pour ainsi insuffler des valeurs vraies Aux générations futures Leur léguer des balises Disposer des richesses de savoirs Des outils dans leurs valises Pour le grand voyage de leur histoire Mother Heart est-elle ton alliée Quand la rage du ciel descend sur nos déserts Quand tombe la neige sur les champs Élysées Et que les espèces désertent, car l’on abat les arbres centenaires ? Quand coulent nos anciens glaciers Les eaux gelées de nos banquises et nos montagnes Quand l’ours n’a plus qu’à s’exiler Quand la nature de l’homme cause dommage Qui sont les sauvages, où vont les sages ? Les avons-nous pourchassés pour leur terre de jadis ? Leur implantant un drapeau et sur leur cœur une fleur de Onlysarépandu
LA QUÊTE
24 AVRIL 2022
le sang sur leur champ de tabac et de maïs À bout de sévices pour prier le seul vrai dieu, vengeur et N’écoutezcruel plus le chant du vent, mais ces nobles impérialistes

Et Jean Chrétien, natif de Shawinigan-Sud, était fier de cette nature. Il a travaillé au financement du parc national de la Mauricie et était présent lors de l’inauguration officielle en 1981.
LA QUÊTEAVRIL 2022 25
WikimediasurGoffioulThibault:photoCrédit
Notre maison, avec une seule salle de bain, était trop petite pour les dix enfants et nos parents. Les chambres contenaient des lits superposés et de grands lits où nous dormions à trois ou quatre.
On se régalait! On savait que notre père avait de l’expérience parce qu’il avait été cuisinier cook dans des camps de bûcherons pendant sa jeunesse. Notre vie est jalonnée de périodes heureuses et difficiles d’où sont issus les souvenirs d’enfance qui nous poursuivent à jamais. Aujourd’hui, je garde les bonnes leçons pour mieux me comprendre et comprendre les autres.
En ayant grandi dans une famille nombreuse, j’ai réalisé que cela a été le premier environnement qui m’a marqué, façonné pour les défis de la vie jusqu’à maintenant.
L’automne, allez y admirer les belles couleurs des arbres et l’hiver, y faire de la raquette, du ski de fond ou du traîneau à chiens. Tellement agréable et gratifiant que de prendre soin des milieux de vie qui nous environnent et de savoir que chacun de nous en sommes respon sables et d’admirer ses beautés.
Répartition des tâches ménagères et préparation des repas étaient mises en commun. Nous ai mions manger les bons plats que notre père créait avec beaucoup de plaisir et de talent comme des ragoûts, des fèves au lard, des pains de ménage et d’autres succulentes recettes.
CHRISTIANE VOYER
Acrostiche
Nous pouvons visiter ce beau parc l’été en mar chant dans les sentiers des forêts, en faisant du camping, de la pêche, du canot, du kayak, du rafting.
Nous avons tous et toute, chacun et chacune de nous, une boîte à outils. Avec les années, les expériences de vie, les thérapies, les prises de conscience, nos outils s’améliorent, se raffinent et de viennent plus efficaces. Et les milieux scolaires sont aussi des environne ments de grands apprentissages. J’en garde de très bons souvenirs : j’y ai appris que j’ai toujours à apprendre, à découvrir et à me développer. Être autodidacte et maintenir le grand plaisir de lire et Mécrire.a petite ville, Shawinigan, où j’ai grandi de meure toujours dans mon cœur. Elle est en tourée d’une magnifique nature avec sa rivière Saint-Maurice, ses nombreux lacs, la diversité des arbres, des oiseaux, des fleurs, des animaux sauvages.
Vrai qu’enfants et adolescents, on se chicanait et qu’il y avait des rivalités, mais nous apprenions malgré tout, le partage, la coopération, la réconci Iliation.letelle, notre père et notre mère, ont vécu et gran di, eux aussi dans des familles nombreuses. Alors, ils ont agi du mieux de leurs expériences et avec leurs connaissances à l’époque.

LE NID OÙ TOUT COMMENCE
MARIETTE MAILHOT
Trajectoire d’enfants vivant dans un milieu où les pa rents sont présents, à l’écoute, et favorisant leur déve loppement. Ces enfants sont chanceux, malgré que ce fait devrait être la norme. Et puis, des enfants naissent de parents non présents : alcool, drogue, travail 24/24, problème de santé, etc. Difficile d’apprendre à vivre dans un milieu toxique… Souvent, la DPJ se mêle du dossier. Certains de ces enfants sont « arrachés » à leur famille, souvent avec raison, mais l’enfant le vit émotionnellement. Mon espoir pour ces enfants est la résilience. Souvent, une seule personne qui comprendra sa détresse l’ai mera assez pour lui accorder du temps, une présence constante et significative permettra qu’il y ait « rési lience ». Cette personne peut être un oncle, une tante, une voisine, un professeur, une entraîneuse, etc.
Donner c’est facile et gratifiant ; demander est plus difficile. J’entends souvent ces phrases : « plutôt mou rir que demander de l’aide » ou « je n’ai pas besoin d’un psychologue, je ne suis pas fou, folle » ou « je n’ai besoin de personne, je ne veux pas qu’on fouille dans mes affaires ». La toxicité de l’environnement stoppe l’épanouisse ment de la personnalité de l’enfant, le prive de de venir une personne à part entière, tue son élan de créativité dans l’œuf. Cet enfant subit, réagit… n’agit pas. Ces enfants sont des hommes et des femmes de demain. Ils auront de graves problèmes affectifs, sans outils pour bien vivre. C’est à ce moment que l’aide serait bienvenue.
Notre entourage
Ailleurs dans le monde Naître dans un bidonville… ou en Russie, où la déviance politique est punie de prison, et même de mort est impensable ici. Mais quelle injustice ! Peut-on seulement s’imaginer vivre dans un tel environnement ?
26 AVRIL 2022LA QUÊTE
L’environnement est d’une importance capitale dans la vie d’un être humain. Il contribue à son apprentis sage et son évolution. Il peut sauver ou détruire des vies, être valorisant ou toxique. Nous vivons généralement en tribu : cellule familiale, biologique ou reconstituée. Le temps est court avant la récupération sociale : maternelle, école primaire, secondaire. S’ajoutent les amis, les professeurs, les entraîneurs, les compagnons de travail ou d’étude, les rencontres fortuites, les groupes d’appartenance : thérapie, chorale, ateliers divers, sports, etc.
photoCrédit:Barnimages

LA QUÊTEAVRIL 2022 27 Maison de la littérature, 20 avril 2019, 13 h 48. Je viens écrire à la Maison de la littérature pour m’en traîner en vue du marathon d’écriture du 4 mai. Je me suis inscrit comme les autres fois, mais j’ai bien peur de manquer d’inspiration, comme les autres fois. Alors peut-être que si j’écris aujourd’hui, ici, je vais apprivoiser le lieu ? Rompre le maléfice ? Ça fait longtemps que je n’ai pas écrit. Ces temps-ci, je dors beaucoup et j’aime manger mes émotions ; j’aime manger tout court, tout le temps j’aime manger. Il y a une Acadienne, Angèle Arseneault, qui en a fait une chanson, Moi j’mange, disponible sur Youtube. Mercredi matin, je suis parti de chez moi de bon matin. Tranquillement, je suis descendu par la rue Sutherland, puis ai tourné à droite sur la rue Lavi gueur jusqu’à la côte Badelard, en épingle à cheveux, qui a déjà été surnommée La côte de la négresse1, parce qu’il fût un temps où une dame de race noire tenait un bordel dans le haut de la côte. Au bas de l’escalier de la côte, il y a une cabane à livres où je fais un stop. Une femme est venue porter des livres des pièces de théâtre de Michel Tremblay. Ça ne m’intéresse pas le théâtre de Michel Tremblay. On n’est pas obligé de tout aimer ? J’ai dit à la femme, je me suis confessé, je lui ai dit que parfois je prenais des livres de la cabane à livres et que je les revendais à des librairies de livres usagers. Elle n’était pas très fâchée et m’a simplement répondu d’un ton neutre : « Ce n’est pas supposé. Le principe de cette cabane et des cabanes en général est la gratuité des livres. » J’ai acquiescé à son commentaire. Puis, j’ai repris mon petit bonhomme de chemin. J’ai traversé la rue Arago, celle qui longe la falaise de puis la côte de la Pente douce — si chère à Roger Lemelin et ses Plouffe — jusqu’à la côte d’Abraham, puis j’ai marché sur la petite rue qui n’est même pas sur Google, mais qui mène à l’ancien estaminet L’Im passe des deux Anges fondé puis géré par ce cher Obélix, personnage haut en couleur qui avait hérité de ce surnom parce qu’au temps des communes dans le Quartier latin du Vieux-Québec, il abattait la be sogne comme pas un, avec une force Obélixienne. Puis j’ai traversé le stationnement de l’ancienne Do minion Corset qui fait toujours l’objet de nombreuses spéculations parce que beaucoup de promoteurs sa livent à simplement voir ce grand terrain sous-ex ploité, selon eux. Après avoir attendu le petit bonhomme blanc des feux de circulation au coin des rues Dorchester et Charest, je m’engageai le pied alerte, entouré d’autres badauds. Enfin, j’atteignis sans encombre la rue Saint-Joseph et la bibliothèque Gabrielle-Roy2, ob jectif de ma randonnée pédestre, ce matin-là. Je sortis quelques livres de bandes dessinées d’Assa sins’creed et m’installai confortablement dans un fau teuil pour les relire puisque je les avais lus la semaine dernière. Je sais que je suis néophyte en jeu vidéo, mais « vieux motard que jamais » !
Samedi de Pâques, en marchant vers…
1Je sais que c’est un mot en « n », mais c’est historique.
2La bibliothèque Gabrielle-Roy, un des premiers joyaux de la revitalisation du quartier Saint-Roch autour de 1982, subit une réno vation de fond en comble depuis un peu plus d’un an.
Finalement, je n’avais pas d’inspiration, mais j’ai quand même écrit une page de journal de bord. On verra pour le marathon, mais, en attendant, je vais envoyer ce texte à La Quête.
On ne sait jamais, parfois ils aiment bien quand je raconte mes blues. BERNARD ST-ONGE P.-S. 3 mars 2022. Au sujet de l’Ukraine, c’est sûr que l’OTAN a beaucoup agrandi son territoire avec les années, mais, mon Dieu, Monsieur Poutine, faites l’amour et non la guerre, parole de poète.
GingrasBenoitdeIllustration

28 AVRIL 2022LA QUÊTE Ma peau monuneCommeondée,corpsse striait en dune de sable s’affaissant par le vent des Mesannéesyeux jadis si bien dessinés regardent en bleu dans un cercle aux rides Etfroisséestombe la nuit tout en détachant mes longs cheveux gris rejoignant la douceur de mes Dansdraps la noirceur, je me tourne vers mon grand mur blanc j’y dessine en mémoire souriante les souvenirs tout en pastel mon cœur battant, souriant je m’endors dans l’image de mon grand amour Renée Perron ÉPEURANT UNE FLOPÉE DE CONTRADICTIONS QUI TE VA COMME UN GANT T’AS ÇA DANS LE SANG T’ES FORT PIS TU L’AS OUBLIÉ T’AS FAIT DES ERREURS SANS TE PARDONNER T’AS TRAVERSÉ L’ENFER SANS TE LAISSER FAIRE LE SOLEIL REVIENDRAPOURTOI MÊME SI C’EST PAS AVEC MOI ÇA J’LE VOIS. CYNTHIA DIONNE GingrasBenoitdeIllustration photoCrédit:Barnimages


La mer monte Le soleil se couche La lune se lève Le vent tombe Mais Théo reste au quai… Le temps se hausse L’arc-en-ciel plonge L’oiseau s’envole Le soir descend Mais Théo sent le vent… Le jour s’en va La nuit s’en vient Les marionnettes en dansent Et les nuées accourent Mais Théo ne sait plus…
Armand Labbé
GingrasBenoitdeIllustration Fantaisie
Les fiancés
LA QUÊTEAVRIL 2022 29
Ils veulent tout faire ensemble, Vivre ensemble, Mourir ensemble, Et s’aimer au ciel ensemble. La vie n’est pas toujours facile, La vie est en fait difficile, Mais ils passeront au travers Des plus grands revers. Ensemble, ils ne feront qu’un, Entre deux âmes bien nées, Aucun ne viendra Les séparer. Ils veulent tout faire ensemble, Vivre ensemble, Mourir ensemble, Et s’aimer au ciel ensemble. Elle, c’est un ange à la vie éternelle, Lui, c’est aussi un ange venu du ciel ; Dieu a uni leur vie sur terre, Quelle belle atmosphère ! Ils respecteront la loi De la confiance mutuelle, Leur amour sera éternel Avec leurs bagues au doigt. Ils veulent tout faire ensemble, Vivre ensemble, Mourir ensemble, Et s’aimer au ciel ensemble. C’est un bel engagement, De tous les instants ; Leurs vies seront belles, Intéressantes et sensuelles. Benoît Élie
ShutterstocksurStarrTracy:photoCrédit météorologique


GAÉTAN
photoCrédit:Barnimages
30 AVRIL 2022LA QUÊTE
Février vient de commencer Noël, le jour de l’An, l’Épiphanie sont passés. Moi et tous les gens Du grand et nouvel Occident, On en a profité Pour se reposer, Pour relaxer, Pour se déstresser, Et les quarts de travail de l’année, Un peu oublier. On pourra maintenant à neuf faire le plein Pour écrire de sa vie de nouveaux refrains Qui nous emporteront sur des airs de bises À la liberté de leur guise, Sur la chaude grève De nouveaux beaux rêves. Et, quand s’achèveront les songes de notre vie réelle, Notre vie humaine, matérielle, Sans crainte, sans peur Nous pourrons nous diriger avec grande énergie vers un autre Mais,Celui-làbonheur,spirituelpromis,bien réel. Ce sera « au-delà du réel », Vers un autre foyer dimensionnel.
Futur
Il faut croire aux forces abstraites, aux forces universelles Cependant, je n’impose pas mes croyances surnaturelles, Ça doit demeurer un choix personnel, Dans le respect interrelationnel. L’immortalité, j’ai bon espoir ! Mais, comme tous, j’ai hâte de voir ! DUVAL


1. La sécurité de l’espace. Votre logement est-il sécuri sé ? Êtes-vous protégé du harcèlement, de l’expul sion forcée, des punaises de lit et d’autres menaces ?
iLe service 311 de la Ville de Québec permet de déposer une plainte concernant des situations menaçant la sécurité ou la santé des occupants. Un inspecteur viendra constater la situation, puis pourra émettre des avis pour que le propriétaire règle la situation. C’est gratuit! 190, rue Saint-Joseph Est, Québec (Québec) G1K 3A7 • 418 522-4040
Problème de sécurité : rampe d’escalier instable, balcon en mauvais état, détecteur de fumée non fonctionnel, chambre sans fenêtre, etc.
VIVRE EN MAISON DE CHAMBRES LA JOUISSANCE D’UN ENVIRONNEMENT SÛR ET SAIN COMMENCE PAR LÀ !
5. Fais appel à la Régie du logement. Si tu fais une plainte à la Régie du logement, assure-toi d’avoir avec toi la mise en demeure envoyée au propriétaire, le rapport d’inspection et les preuves accumulées depuis le début du problème.
LA QUÊTEAVRIL 2022 31 «
Étapes à suivre si tu as un problème de salubrité ou de sécurité
1. Parle à ton propriétaire. Tu dois d’abord l’aviser.
Plusieurs éléments peuvent influencer le sentiment de sécurité. Par exemple, il n’est pas rare de voir des portes d’entrée et même des portes de chambres sans verrou, ou encore des sorties de secours inaccessibles. Cependant, le sentiment d’insécurité ne concerne pas uniquement l’état du bâtiment. Habiter avec des personnes qu’on ne connaît pas, pas plus que leurs comportements et leurs conduites, peut aussi apporter son lot d’inquiétudes. Les maisons de chambres ont de nombreux avantages, cependant certains peuvent parfois y vivre de l'insécurité.
4. La capacité de paiement. Le prix de votre logement vous laisse-t-il assez de votre revenu pour répondre à vos autres besoins ?
3. L’accessibilité. Votre logement prend-il en compte vos besoins particuliers en tant que personne en situation de vulnérabilité ou marginalisée ?
Notre espace de vie c’est la terre ! Mais, sous un angle plus restreint, il est l’endroit immédiat où nous vivons, là où nous ne craignons pas de laisser libre cours à notre intimité. C’est notre logement !
2. L’existence de matériel, installations et infrastruc tures. Avez-vous accès à l’eau potable, à l’électricité et au chauffage ? Pouvez-vous évacuer facilement les ordures ménagères ?
Bien que certaines situations soient complexes et qu’on ne puisse pas tout contrôler, il existe des services que les chambreurs et chambreuses peuvent utiliser pour faire valoir leurs droits en matière de sécurité et salubrité. La fiche du mois : Problème de salubrité et de sécurité 190, rue St-Joseph Est, Québec, QC G1K 3A7 • Tél. : 418 522-4040 Vivre en maison de chambres
2. Accumule les preuves. Par exemple : prends des photos du problème et de son évolution. Conserve les messages textes, les courriels ou autres preuves des conversations avec le propriétaire ou le gestionnaire.
4. Demande les services d’un inspecteur. Tu peux demander qu’un inspec teur en sécurité et salubrité de la Ville de Québec vienne constater la situation en téléphonant au 311i. Il pourra ensuite contacter ton propriétaire afin que celui-ci corrige la situation.
Nous avons tous et toutes le droit de vivre dans un loge ment décent et sécuritaire. Ce droit implique beaucoup plus que le fait de vivre entre quatre murs et d’avoir un toit sur la tête (Comité des droits économiques sociaux et culturels des Nations Unies 1991). L’Organisation des Nations unies a défini certains critères permettant de vérifier si vous habitez dans un logement décent. Et les Chartes canadienne et québécoise précisent :
Si vous répondez oui aux questions précédentes, ré jouissez-vous de vivre dans un logement décent, d’autres non pas cette chance : selon Radio-Canada, en avril 2018, près de 5800 personnes dans les régions du Québec étaient en situation d’itinérance. Et avoir un toit ne garantit pas la stabilité. Des gens sont menacés d’expulsion illégale à longueur d’année, d’autres encore n’arrivent pas à répondre à leurs besoins de base après avoir payé leur loyer mensuel. Pourtant, ils se battent quotidiennement pour garder leur esprit sain malgré l’état d’insalubrité et d’insécurité dans lequel ils vivent. Que l’on soit en appartement ou en chambre, on a tous la responsabilité de se battre pour améliorer nos condi tions de vie. Vous habitez en chambre ? Vous voulez améliorer vos conditions en travaillant sur votre environnement immédiat ? Nous sommes là pour vous accompagner dans vos démarches de toutes sortes. Il faut commen cer quelque part pour changer le monde, une personne à la fois, un accompagnement à la fois. Appelez-nous, même si c’est juste pour discuter et nous partager vos idées !
Problème de salubrité : présence de moisissures, de champi gnons ou de vermine (rats, souris, coquerelles, punaises de lit, etc.)
3. Dépose une mise en demeure. Si le problème ne se règle pas, tu peux envoyer une mise en demeure (voir la fiche « Mise en demeure »). Il faut conserver une preuve d’envoi.
Un esprit sain dans un corps sain ». Vous avez sans doute déjà entendu cette citation de Juvénal datant du premier siècle. Elle nous invite à prendre soin de notre mental et à bien entretenir notre corps. Cet appel à la santé mentale et physique a pour corollaire le maintien d’une bonne qualité de vie, dans un environnement sain. Car, notre environnement physique semble avoir un impact considérable sur notre vie.
Le droit à un environnement sûr, propre, sain et durable est un droit fondamental des droits de la personne, par conséquent, il est interdépendant et indivisible aux autres droits humains. Nous constatons mieux l’impact de l’environnement sur les autres droits lorsque, par exemple, notre santé, notre dignité et notre bien-être sont menacés. La dégradation de notre espace de vie est la cause de nombreuses maladies. D’ailleurs, elle a été la cause de 23 % des décès mondiaux en 2012 (rap port OMS, 2e édition, 2016). Selon ce rapport intitulé Prévenir la maladie grâce à un environnement sain : une estimation de la charge de morbidité imputable à l’envi ronnement, la dégradation de notre espace de vie en traîne une perturbation de la croissance, des maladies respiratoires et cardiovasculaires, une réduction de la qualité de vie, des allergies… OÙ SE TROUVE NOTRE ESPACE DE VIE ?
Le Comité Maison de chambres de Québec (CMCQ) est une table de concertation intersectorielle qui œuvre à l’amélioration des condi tions de vie pour les personnes vivant en maison de chambres. Il est riche de la présence et de l’expertise de l’ensemble des partenaires avec qui il collabore, dont des chambreurs et anciens chambreurs, qui sont au cœur des prises de décisions et orientations du CMCQ depuis ses débuts.
COMITÉ MAISON DE CHAMBRES DE QUÉBEC(CMCQ)
Les problèmes de salubrité et de sécurité sont malheureusement monnaie courante dans les maisons de chambres. Cela avait d’ailleurs été nommé dans la recherche Vivre en maison de chambres dans la ville de Québec : portrait, expériences et enjeux publiée en 2015. Les chambreurs sondés dénonçaient presque unanimement « l’insalubrité et l’état lamentable de plusieurs maisons de chambres ».

Centre de jour Relais d’Espérance Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522 3301 Rendez vous Centre ville Centre de jour 525, rue Saint François Est, Québec Tél. : 418 529 2222 Détresse psychologique Centre de crise de Québec Tél. : 418 688 4240 ecrivez www.centredecrise.comnous@centredecrise.com
Tel Jeunes Tél. : 1 800 263 2266 www.teljeunes.com
La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667 membre.oricom.ca/lamareedesmotslamareedesmots@oricom.ca1985
www.maisoneclaircie.qc.cainfo@maisoneclaircie.qc.ca1076 Le
32 AVRIL 2022LA QUÊTE Références communautaires Service d’information et de référence qui vous dirige vers les ressources des régions de la Capitale Nationale, de la Chaudière Appalaches Tél. : 2-1-1 Aide ADDSsociale Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525 4983 Aide aux femmes Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler ! 418 648 2190 ou le 1 888 881 7192 Centre femmes aux trois A Pour la réorganisation sociale 270, 5e Rue, Québec Tél. : 418 529 2066 www.cf3a.ca Centre femmes d’aujourd’hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec Tél. : 418 651 4280 c. www.centrefemmedaujourdhui.orgf.a@oricom.ca Rose du Nord Regroupement des femmes sans emploi 418 622 www.rosedunord.org2620 Support familial Flocons d’espoir Écoute et aide pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous sol, porte 4 Tél. : 418 683 8799 ou 418 558 2939 flocons.espoir@videotron.ca AlphabeilleAlphabétisationVanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527 www.alphabeille.cominfo@alphabeille.com8267 Atout lire 266, rue Saint Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524 www.atoutlire.caalpha@atoutlire.ca9353
SQUAT Basse Ville Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre Dame des Anges, Québec Tél. : 418 521 www.squatbv.comcoordo@squatbv.com4483
Gîte Jeunesse Hébergement temporaire garçons 12 à 17 ans Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666 3225 Résidence de Sainte Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652 9990 YWCA Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes Tél. : 418 683 www.ywcaquebec.qc.cainfo@ywcaquebec.qc.ca2155 Réinsertion sociale Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec Tél. : 418 525 6187 poste 221 www.campo.orgcarrefour@capmo.org Fraternité de l’Épi Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint François Est, Québec Tél. : 418 523 1731 Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 à 24 ans 31, rue D’Auteuil, Québec Tél. : 418 694 www.maisondauphine.orgcourrier@maisondauphine.org9616
Centre
www.entraideemotions@qc.aira.com6070emotions.org La
VIH MIELSSidaQuébec
Information et entraide dans la lutte contre le VIH sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649 1720 Ligne Sida aide : 418 649 0788 www.miels.orgmiels@miels.org
MaisonHébergementdeLauberivière Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 485, rue du Pont, Québec Tél : 418 694 www.lauberiviere.orgaccueil.hommes@lauberiviere.org9316
Centre Communautaire l’Amitié Milieu de vie 59, rue Notre Dame des Anges, Québec Tél. : 418 522 www.centrecommunautairelamitie.cominfo@centrecommunautairelamitie.com5719 d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682 Maison l’Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec Tél. : 418 650 Pavois 2380, avenue du Mont Thabor, Québec Tél. : 418 627 9779 Téléc. : 418 627 2157 Le Verger 943, av. Chanoine Scott, Québec Tél. : 418 657 www.leverger.ca2227 Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522 3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522 3283 Parents Espoir 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418 522 7167 Service d’Entraide l’Espoir 125, rue Racine, Québec Tél. : 418 842 seei@videotron.ca9344www.servicedentraide espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529 relaislachaumine.orgchaumine@bellnet.ca4064
Centre de prévention du suicide 1310,1 re Avenue, Québec Tél. : 418 683 4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca Tel Aide Québec Tél. : 418 686 www.telaide.qc.ca2433
La Boussole Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523 www.laboussole.calaboussole@bellnet.ca1502
AlToxicomanieAnonetAlateen Tél.Alcoolisme:418990 2666 www.al anon alateen quebec est.ca Amicale Alfa de Québec 75, rue des Épinettes, Québec Tél. : 418 647 alphadequebecinc@videotron.1673ca Point de Repères 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648 www.pointdereperes.com8042
Recyclage Vanier Emploi et formation (manutentionnaire, aide camionneur, préposé à l’entretien) 1095, rue Vincent Massey, Québec tél.. : 418 527 8050 poste 234 www.recyclagevanier.com LaProstitutionMaisonde Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Tél. : 418 523 www.maisondemarthe.cominfo@maisondemarthe.com1798 P.I.P.Q. Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 www.pipq.orgpipq@qc.aira.com641.0168
Soupe populaire Café rencontre Centre Ville 796, rue Saint Joseph Est, Québec (Déjeuner et dîner) Tél. : 418 640 0915 Maison de Lauberivière (Souper) 485, rue du Pont, Québec Tél. : 418 694 9316 Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 945, rue des Sœurs de la Charité Tél. : 418 692 1762 Santé CentrementaleSocialde la Croix Blanche 960, rue Dessane, Québec Tél. : 418 683 info@centresocialdelacroixblanche.orgcentresocialdelacroixblanche.org3677
Insertion professionnelle À l’aube de l’emploi (Lauberivière) Formation en entretien ménager alaubedelemploi@lauberivie418485commercial/buanderie,rueduPont,Québec6949316poste248re.org
Maison Revivre Hébergement pour hommes 261, rue Saint Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523 maisonrevivre.weebly.commaison.revivre@gmail.com4343
Le Cœur à lire 177, 71e Rue Est, Québec Tél. : 418 841 www.lecoeuralire.cominfo@lecoeuralire.com1042 Lis moi tout Limoilou 3005, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 647 lismoitout@qc.aira.com0159
1. C. L’organisation a été fondée par des militants pacifistes et écologistes qui avaient, en 1969, créé le groupe antinucléaire « Don’t Make a Wave Committee » et qui ont décidé en 1971 de renommer leur association. Le nom choisi témoigne de leur double préoccupation : environnement + pacifisme.
7. Partie de scrabble : AABHITT = HABITAT ACEEOTX = ÉCOTAXE AEELNPT = PLANÈTE AEILQUT = QUALITÉ CEEGNUR = URGENCE CEEIOST = SOCIÉTÉ DEEEFNS = DÉFENSE EEMSSTY = SYSTÈME
3. Vrai. 4. Le nom vient de Gro Harlem Brundtland, une femme d’État norvégienne (née en 1939), qui a présidé, pour le compte des Nations Unies, les travaux de cette Commission mondiale sur l’environnement et le développement.
2. La biothèque sert à la conservation du matériel biologique (prélèvements sanguins, cellules souches, etc.).
LA QUÊTEAVRIL 2022 33 Merci À TOUS PARTENAIRESPRÉCIEUXNOS ! PARTENAIRES OR • Centraide • Bal du Lézard PARTENAIRES ARGENT • CKRL FM 89,1 • Les Impressions Stampa PARTENAIRES BRONZE • Audiothèque • CSQ • Centre Femmes aux 3A • Intermarché St-Jean • Service Harmonia • Syndicat canadien de la fonction publique INCONDITIONNELSPARTENAIRES • Bal du Lézard • Maison Revivre PARTENAIRES AD VITAM AETERNAM • Claude Gallichan, chiropraticien • Yves Boissinot RÉPONSES FAITES VOS JEUX RÉPONSES LA QUÊTE DES MOTS
5. A. Amita Kuttner est depuis novembre 2021 la cheffe intérimaire du Parti Vert du Canada ; elle succède à Annamie Paul qui elle-même avait succédé à Elizabeth May.
6. F. Le ministère a pris son nom actuel « Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques » en octobre 2018.


34 AVRIL 2022LA QUÊTE Québec 418 627-8882 • Montréal 514 393-0103 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103 LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA BilodeauAlaindedessinéeBande


WWW.CKRL.QC.CACKRL891 CMJCJMJCMJMCN CKRL_Automne_2020_Quete.pdf 1 2020-09-25 11:28 LA QUÊTEAVRIL 2022 35





Parce que choisir une cause, c’est en laisser tellement d’autres derrière. Centraide. Aide. 215 organismes.
