La Quete_numero 265_ novembre_2024C

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Consommation

08 Microdoses à l’étude

La « normalisation » du cannabis

Une responsabilité partagée

Accueillir les UDII

14 Dieu par substances interposées

15 Punir la misère sociale et le désespoir

POUR LE PLAISIR

18 La quête des mots

19 La lumière au bout du tunnel

20 Suivre le terreau de mes racines

21 Dépense !

21 Craquelures

22 Illusions d'artifices

22 Liberté

23 Automne

23 Un grand mariage

23 Les oiseaux merveilleux

26 Interdire les voitures à essence

Photo : Mangokeylime, W ikimedia Commons
Photo : Mart Pr oduction, Pexels

RÉALISER L’ESPOIR

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment donné de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés pour compte cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, etc. Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné à la vente – sur la rue ! – par des personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, reprendre un certain pouvoir sur leur vie.

L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des services d’accompagnement communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche d’un logement par le biais de son service Accroche-Toit. Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

SUIVEZ-NOUS SUR

UNE TRIBUNE POUR TOUS

Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu ? Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.

Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1er du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de février : Inclusion.

FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOT

Les camelots font 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 109

Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

COUPON D’ABONNEMENT 10 PARUTIONS PAR ANNÉE

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Dessin : Mathieu Rioux

Conception graphique : Laurie Veilleux

ÉDITEUR

Archipel d’Entraide

ÉDITEUR PARRAIN

Claude Cossette

RÉDACTRICE EN CHEF

Francine Chatigny

DIRECTRICE DE L’INFORMATION

Valérie Gaudreau

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION

Isabelle Noël

CHRONIQUEUR.SE.S

Philippe Bouchard, Martine Corrivault, Claude Cossette, Mathieu Rioux et Marc-Émile Vigneault

JOURNALISTES

Charles Beaudoin-Jobin, Francine Chatigny, « Sébastien GM », Mélodie Langevin, Lise Pelletier et Gabrielle Pichette

AUTEUR.E.S

Michel Brisson, Gaétan Duval, François Gagnon, Michel Kovar, Renée Perron et Michel Potvin, Bernard St-Onge, Christine Trottier et Jade Valronne

AUTEUR DU JEU

Lise Gravel et Jacques Carl Morin

BÉDÉISTE

Martine Lacroix

RÉVISEUR.E

Benoit Arsenault et Marie-Hélène Gélinas (http ://www.plumeplume.net)

INFOGRAPHISTE

Laurie Veilleux

PUBLICITÉ/ABONNEMENT

Émeline Gibert 418 649-9145 poste 110 administration@larchipel-dentraide.org

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La Quête, Québec, Canada, 2014

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Abonnement régulier 65 $

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190, rue St-Joseph Est Québec (Québec) G1K 3A7

Téléphone : 649-9145

Télécopieur : 649-7770

Courriel : laquetejournal@yahoo.ca

LA PAGE DES CAMELOTS

POURQUOI JE VENDS LA QUÊTE ?

Pour avoir plus de sous, c’est sûr.

Mais aussi parce que ça passe mon temps, ça m’occupe… j’aime ça voir du monde. Ça me fait chaud vraiment au cœur quand les gens m’appellent par mon nom. Des fois, quand je m’absente longtemps, les gens s’inquiètent pour moi…

Les règlements pour vendre La Quête sont difficiles à respecter pour moi. J’ai du mal à ne pas solliciter les gens… Je veux toujours plus d’argent « que le montant de 4 $ ». Je n’ai pas assez d’argent. C’est pas moi qui gère mon argent, pis des fois je manque de cigarettes… pis j’aime ça me payer des bouffes et des cafés.

Je comprends vite, mais il faut m’expliquer longtemps. Des comportements que j’essaie de corriger comme cracher, mettre les « tops » de cigarettes dans le cendrier de ma boîte. Je dirais que je fais des efforts, 5 sur 10, pour corriger mes comportements. Je ne lâche pas.

Je me suis gros amélioré et je continue à travailler fort. En même temps, je suis resté un peu délinquant ; j’ai gardé mon rock’n’roll !

Je vous remercie de tout mon cœur de nous aider dans notre pauvreté. Merci Bon Dieu qu’il y a le magazine La Quête.

BONJOUR MONSIEUR ET MADAME

TOUT-LE-MONDE

Je suis à l’Institut universitaire en santé mentale. Je consomme pas de cannabis, ni d’alcool, ni d’amphétamine.

En 2002, les policiers de la Ville de Québec m’ont accusé de trafic de cannabis même si je ne possédais rien : aucun argent de poche, zéro gramme de cannabis, zéro buller (pipe à hasch). J’ai même fait de la prison pour rien. Pis, j’ai pogné une probation de trois ans, avec un suivi de 18 mois… pour rien. J’ai aussi été emprisonné de septembre à octobre 2005. J’ai retourné en prison en février 2006 jusqu’à mars 2006. Je me suis ramassé avec un suivi à Robert-Giffard.

Les policiers protègent les gros trafiquants de cannabis, puis les gros fumeurs de cannabis, pis ils s’attaquent à des personnes innocentes. Les policiers aiment mieux m’accuser moi et me rentrer à Orsainville. Ils m’ont faussement accusé d’agressions sexuelles aussi. Les policiers aiment mieux carter du monde à jeun qui se promène seul sur la rue. Les policiers aiment mieux me donner des tickets et accuser du monde qui reste dans des RAQ, à Robert-Giffard et dans des résidences intermédiaires, pis à l’institut. Les policiers sont toujours après moi. C’est toujours moi qui pogne les contraventions. Ils ont toute la ville à checker, mais ils sont tout le temps après moi. Trouvez-vous, comme moi, que les policiers font mal leur job pour de vrai ?

Attention à vous autres. Arrêtez de consommer, ça ne donne rien de consommer.

SÉBASTIEN CAMELOT RUE CARTIER

COMPLÈTEMENT

POMMES AVEC LES CAMELOTS !
Cueillette aux vergers Guillaume Létourneau Résultat

Le thème de cette édition a été suggéré par Louis-Francisco Claveau qui était camelot devant l’hôpital l’Enfant-Jésus. À travers ce numéro, il souhaitait, a-t-il dit lors de notre remue-méninges, montrer le positif de la consommation, démonter les préjugés qui l’accompagnent. Tristement, on termine la production de ce numéro en sachant que Louis-Francisco ne le lira pas. Il nous a quittés au printemps dernier.

Cette édition est pour toi Louis-Francisco

Soulager la souffrance, qu’elle soit physique, psychologique, émotionnelle ou autre est un des effets désirables de la drogue. Dans le traitement de certaines maladies, le microdosage de champignons magiques prescrit par un professionnel de la santé fait partie, depuis 2022, des pratiques reconnues par Santé Canada. Mélodie Langevin nous fait un petit topo de comment ça marche le microdosage, à quoi ça sert et quels sont les enjeux qui entourent cette pratique.

Ce n’est pas un hasard si les premières expériences de consommation se vivent à l’adolescence : les drogues incluant l’alcool désinhibe, dégêne, facilite les interactions quoi ! Son premier joint, Nathan l’a justement fumé à 16 ans. Gabrielle Pichette s’est entretenue avec lui au sujet non seulement de sa consommation de cannabis, mais aussi de l’impact de la légalisation sur son comportement et de son expérience client (!) à la Société québécoise de cannabis (SQDC).

Point de Repères est un organisme du quartier SaintRoch qui promeut la prévention et la santé auprès des personnes utilisatrices de drogues. C’est vers eux que La Quête s’est tournée pour en apprendre davantage sur la consommation responsable.

Comment c’est travailler dans un site de consommation supervisée (SCS) ? On a demandé à Lise Pelletier, intervenante de proximité à Interzone de répondre à quelques questions qui nous permettent de mieux comprendre cet univers qui laisse peu de monde indifférent. Dans Punir la misère sociale et le désespoir, Charles Beaudoin-Jobin partage une réflexion sociologique sur les SCS.

Son pseudonyme est vulgaire, mais il y tient ! Avec son Dieu par substances interposées, Grosse marde nous entraîne dans une fiction un brin provocante, mais extrêmement bien ficelée.

L’AUTRE CONSOMMATION

Dans Pharmacologie existentielle, Mathieu Rioux questionne nos dépendances : drogué ou hyperconsommateur, qu’est-ce qui est le plus néfaste ? Sous leur loupe respective, Martine Corrivault et Philippe Bouchard explore également la surconsommation matérielle.

Parmi les rares choses que l’on peut consommer à outrance sans subir de jugement, il y a le Plaisir de lire ! On vous en souhaite beaucoup en parcourant les pages de la section dédiée aux auteurs et autrices ! Bonne lecture,

FRANCINE CHATIGNY

Bénévoles recherchés

Le SABV est un organisme à but non lucratif de la Basse-Ville de Québec voué à l’amélioration de la qualité de vie des personnes aînées par la mise en place d’une gamme de services et d’activités favorisant leur maintien à domicile dans les meilleures conditions possibles.

Cette année, nous célébrons nos 45 ans ! Bien ancrés dans le quartier, c’est avec cœur que nous poursuivons la mission de nos 3 fondatrices, les sœurs Pouliot. Vous avez envie de donner quelques heures au sein d’un organisme dynamique et humain ? Nous sommes à la recherche de bénévoles, en particulier de chauffeurs et accompagnateurs. À noter que pour le transport médical, la voiture est fournie.

Pour nous joindre : 418-529-9029 570, rue Saint-François Est, Québec, G1K 2Z5 www.serviceamical.com

CONSOMMER, C'EST CONSUMER

Deux mots français véhiculent des sens proches l’un de l’autre : consommer et consumer. Les deux proviennent des mêmes deux mots latins : cum (avec) et summa (la totale), ce qui signifie soit « totalement détruire », soit « parfaitement accomplir ».

Les subtilités entre les deux termes peuvent être illustrées par leur usage dans le monde technique. Ainsi, les études sur la nutrition montrent comment les aliments consommés produisent de l’énergie, tandis que les études sur le chauffage expliquent comment la matière consumée est transformée en chaleur.

CONSOMMER

Selon le dictionnaire Antidote, consommer veut dire « utiliser quelque chose qui se transforme en quelque chose d’autre ». « Quelque chose d’autre » comme… comme un déchet peut-être ?

La consommation est une composante essentielle des sociétés humaines. Originellement, elle visait seulement à satisfaire les besoins pour survivre alors qu’aujourd’hui, elle cherche à combler les infinis désirs humains.

Les sociétés de chasseurs-cueilleurs avaient une relation directe avec leurs ressources et consommaient pour leur subsistance. Grâce à l’agriculture, les sociétés ont commencé à produire des surplus. Qui posséderait ces surplus ? La personne la plus forte, la plus brave ; ou la plus intelligente. Ou la plus violente. Ou la plus croche. Bref, celle reconnue comme le/la chef.

Ces surplus ont engendré l’envie de posséder davantage, car les possessions permettent d’afficher son astuce ou sa puissance. C’est ainsi que s’est développé le commerce : tu échanges des biens que tu as en trop contre des biens que tu désires et qu’une autre personne est prête à céder. Alors, qui retirera le profit de l’échange de ces biens ? Les inventifs, les spéculateurs ou les rusés. Ceux capables de convaincre les autres de se départir de leur surplus, voire de leur essentiel, pour satisfaire leurs désirs. D’autant plus que l’innovation propose continuellement des produits nouveaux et alléchants — et qui sont accessibles à tout moment et en tout lieu grâce à l’Internet. Puis, par le marketing, la publicité et les influenceurs des biens, autrefois réservés aux élites, sont devenus accessibles à une plus large part de la population grâce au crédit et à l’endettement. Si bien que la consommation est devenue un moyen d’expression personnelle, d’identité sociale. Conséquemment, les populations qui ne peuvent pas suivre les tendances se sentiront forcément marginalisées.

SE CONSUMER

En explorant les divers sens de la racine cum summa, on découvre un pendant au mot consommer, c’est le mot consumer dont le sens déclenche une résonance philosophique voire, un engagement mystique. Il évoque une dévotion à servir les autres. On se consume alors pour autrui, pour une cause, de manière totale et désintéressée. On se consacre ainsi à une œuvre jusqu’à épuiser ses ressources et ses forces.

Les artistes, les chercheurs, et les entrepreneurs exemplifient souvent cette notion. Ils se lancent avec une passion dévorante dans leurs projets, souvent au détriment de leur propre bien-être. Cette notion est également associée à des personnes socialement engagées comme les bénévoles, les travailleurs humanitaires, les militants et même certaines figures politiques ou religieuses.

Ici même à Québec, on peut penser à des personnes comme Colette Samson qui a sacrifié biens et vie pour la Maison Revivre, à la docteure Joanne Liu qui s’est engagée dans vingt missions extrêmes avec Médecins sans Frontière, et à Gilles Kègle « l’infirmier de la rue » qui a soigné les oubliés de Saint-Roch.

Ces individus se consument littéralement pour le bienêtre des autres, dépensant leur temps, leur énergie, et parfois même leur santé pour soutenir les causes qu’ils jugent essentielles. Leur engagement est une vocation.

Le sens de consumer peut s’étendre à l’idée de se brûler pour une cause. C’est alors que fuse le conseil : « N’exagère pas. Te brûle pas ! ». Cette métaphore suggère une intensité destructrice pour un aspect, mais tellement gratifiante par ailleurs.

Ce verbe met en évidence la passion que les êtres humains peuvent investir dans leurs actions, leurs engagements, parfois pour des raisons matérielles, mais parfois aussi dans une perspective altruiste.

RÉFLEXION

L’expression cum summa évoque finalement une partie intégrante de la condition humaine, reflétant à la fois notre capacité à utiliser et à transformer le monde matériel, et également la possibilité de nous engager, voire de nous sacrifier pour des causes plus grandes que nous-mêmes.

Le poète et dramaturge Jean Cocteau a écrit : « Il est indispensable de se sacrifier, quelquefois. C’est l’hygiène de l’âme ».

CLAUDE COSSETTE

CHAMPIGNONS MAGIQUES ET USAGE THÉRAPEUTIQUES MICRODOSES À L’ÉTUDE

Dans un de ses spectacles, Maxime Martin raconte avec beaucoup d’humour son premier trip sous champignons : ses pupilles dilatées par la consommation, il cherchait le brun de ses yeux. C’était hilarant. Comme beaucoup de gens, je considérais alors les champignons magiques comme une drogue dure, comparable au LSD, utilisée pour halluciner. Toutefois, les champignons magiques, consommés en toute petite quantité, auraient des vertus thérapeutiques. Les recherches sur le sujet se multiplient.

Les champignons dits « magiques » sont des champignons hallucinogènes contenant de la psilocybine, une substance qui, une fois ingérée, est transformée par le corps en psilocine, produisant des effets psychédéliques. Ces champignons sont utilisés depuis des siècles dans les rituels spirituels et médicinaux, notamment chez certains peuples autochtones d’Amérique centrale. Ils sont souvent associés à des expériences de visions profondes et de transformation personnelle.

La microdose consiste à consommer une très faible quantité de psilocybine, bien en deçà du seuil nécessaire pour provoquer des hallucinations. Ces doses infimes, généralement prises tous les trois ou quatre jours, permettent à certaines personnes de bénéficier des effets subtils des champignons magiques, tels qu’une amélioration de l’humeur, une augmentation de la créativité, une meilleure concentration et une réduction de l’anxiété.

Contrairement aux doses récréatives, qui peuvent entraîner des effets intenses et parfois difficiles à gérer, les microdoses sont décrites comme une manière de ressentir les bénéfices de la psilocybine sans altérer la conscience. Certains utilisateurs rapportent qu’ils

se sentent plus « connectés » à leur environnement, qu’ils abordent les défis du quotidien avec plus de clarté mentale et qu’ils éprouvent un sentiment général de bien-être.

PROMESSES THÉRAPEUTIQUES

Des études récentes ont montré des résultats prometteurs dans le traitement de troubles mentaux comme la dépression, l’anxiété et le stress post-traumatique. En microdose, la psilocybine semble avoir un effet régulateur sur l’humeur et pourrait offrir une alternative aux médicaments traditionnels pour certaines personnes. Des universités comme Johns Hopkins de Baltimore et l’Imperial College de Londres mènent actuellement des études pour comprendre les effets à long terme de substances hallucinogènes, y compris les champignons magiques, dans des contextes médicaux. Ces recherches visent à comprendre leur potentiel dans le traitement de troubles psychiatriques comme la dépression résistante aux traitements, l’anxiété, et même des conditions comme l’anorexie. Ces institutions examinent comment ces substances peuvent induire des états de conscience modifiés favorisant la guérison psychologique. Comme tous médicaments, la microdose de champignons ne convient pas à tout le monde et peut entraîner de potentiels effets secondaires. Il est important de s’informer auprès de professionnels de santé qualifiés avant de consommer ces substances, même en petites doses, car ce n’est jamais sans conséquence. Des informations sur les dosages adéquats, et les éventuelles interactions avec d’autres médicaments ou conditions médicales doivent être fournies pour éviter les dangers liés à l’automédication.

CADRE LÉGAL ET PERSPECTIVES

La psilocybine demeure illégale dans la plupart des pays, cependant, des initiatives pour la dépénalisation des champignons magiques ont vu le jour dans certaines régions. Aux États-Unis, certaines villes comme Denver et Oakland ont récemment dépénalisé la possession de psilocybine à des fins personnelles. Au Canada, les thérapies assistées par la psilocybine commencent à se faire une place, notamment pour les patients en fin de vie ou souffrant de dépression résistante aux traitements. Il est probable que les débats éthiques et législatifs autour de ces substances continueront à évoluer à mesure que la recherche scientifique progressera.

ÉDUQUER PLUTÔT QUE JUGER

Alors que la stigmatisation des drogues persiste, il est essentiel de continuer à informer et à éduquer le public sur les pratiques comme la microdose. Si elle n’est pas une panacée, elle peut représenter une opportunité pour de nombreuses personnes en quête d’un mieux-être. La clé réside dans une approche équilibrée, basée sur la recherche scientifique et la réduction des risques, plutôt que sur des jugements hâtifs.

MÉLODIE LANGEVIN

Photo : Mangokeylime, W ikimedia Commons

LA « NORMALISATION » DU CANNABIS

En 2011, une soirée banale, entre amis, a tout changé pour la vie d’un adolescent. Une consommation occasionnelle de cannabis s’est vite transformée en routine quotidienne, et ce même avant sa légalisation.

Pour Nathan, le premier contact avec le cannabis a été en groupe, avec des amis. À 16 ans, une soirée de finissants aura tout changé.

Née d’un père camionneur et d’une mère cuisinière, la consommation d’alcool ou de drogues était complètement interdite. « Mon père, je ne l’ai jamais vu prendre une gorgée d’alcool, il méprise un peu ça », raconte-t-il.

Dans les années suivantes, la consommation s’est poursuivie, mais toujours avec des amis. À chaque occasion, le jeune homme ressentait un sentiment de culpabilité. Maintenant âgé de 29 ans, Nathan consomme tous les jours. Il a même une routine.

Selon lui, quitter le domicile familial a ouvert la porte à une consommation plus libre. « C’est devenu chronique avec le temps. »

NORMALISATION

Depuis la légalisation du cannabis et la création de la Société québécoise de cannabis (SQDC) en 2018, Nathan croit consommer plus. « Tout le monde peut aller au magasin s’acheter un paquet de cigarettes, comme tout le monde peut aller se chercher un 3.5 de cannabis », explique-t-il. Selon lui, l’accessibilité du service « vient enlever un tabou » autour de la consommation auprès des gens.

« Moi, ça m’a déculpabilisé en tant que consommateur. Je peux me rouler un joint dans l’autobus ou dans un café et je n’ai pas peur », raconte Nathan.

Selon lui, les services de la SQDC sont avantageux pour les consommateurs réguliers. Disponible partout au Québec, la SQDC offre de nouveaux produits régulièrement.

« Au Québec, c’est plus sécuritaire, il n’y a pas de doute, on sait c’est quoi le pourcentage précis », indique-t-il. La réglementation et les normes qui sont en vigueur présentement avec la SQDC offrent une sécurité supplémentaire, selon lui.

SERVICE « CARRÉ »

Pour Nathan, l’expérience en magasin dans les succursales de la SQDC serait « disciplinaire ». Il estime que cet aspect devrait s’assouplir, dans les prochaines années. Selon lui, plus de points de service devraient également être mis en place.

Il croit que lorsqu’une personne doit marcher trop longtemps pour se procurer du cannabis, dans une succursale de la SQDC, celle-ci pourrait décider de se tourner vers une alternative plus facile : le commerce illégal. « Ça crée un genre de désert alimentaire du cannabis. »

Depuis la mise en place du service, 88 succursales supplémentaires ont été ouvertes. Selon Chu Anh Pham, porte-parole de la SQDC, six autres succursales devraient ouvrir leurs portes d’ici la fin mars 2025. Ce qui mettrait le compteur à 106 succursales.

Malgré tout, il est satisfait du service, et il décrit l’expérience comme fluide et remarque la bonne humeur des employés.

EXPANSION CONSTANTE

En 2018, le Gouvernement du Québec décide d’offrir un nouveau service à ses citoyens. Le 17 octobre de la même année, la Société québécoise de cannabis (SQDC) est mise sur pieds. Depuis, son expansion ne cesse de continuer.

Bien que toute la province soit desservie, deux régions se démarquent davantage. Avec 16 succursales, la Montérégie détient le nombre record de magasins. Tout près, en deuxième place, la région de la Capitale-Nationale se démarque avec 11 succursales.

GABRIELLE PICHETTE

La SQDC en chiffres

« Lors du dernier exercice financier (2023-2024), qui s’est terminé le 30 mars, la Société québécoise de cannabis affirme avoir vendu 122 478 kg de cannabis. Ce qui équivaut à une augmentation de 15 % par rapport à l’année précédente », selon Chu Anh Pham, conseillère en affaires publiques et porte-parole pour la SQDC. Avec ses 100 succursales, la SQDC a affiché un résultat net de 104,1 millions de dollars pour l’année 2024. Ce montant est entièrement versé au ministère des Finances du Québec, et destiné notamment à la prévention et la recherche en matière de cannabis ainsi que la lutte contre les méfaits liés à l’usage de substances psychoactives.

Succursale de la Société québécoise du cannabis, 970, rue Sainte-Catherine Ouest, Montréal (photo prise le 28 octobre 2018).
Photo de Jean Gagnon sur Wikimedia Commons

Corrivault

SOS CONSOMM-ACTION

Au téléphone, quand mon amie Valentine m’annonce qu’elle est due pour une bonne séance de magasinage, c’est sa manière de dire qu’elle a besoin de se changer les idées. Je lui réponds habituellement : « Oups, pas la forme ? » Et on se rejoint au comptoir du bistrot du centre commercial pour une petite thérapie de… consommation.

La séance peut se limiter à un café-galette, mais le plus souvent, la compensation comporte une virée de « tant qu’à être là, allons voir s’il y a du nouveau » et expose les sujets aux tentations sans nécessité d’y succomber.

Tout le monde sait que consommer est une affaire d’offre et de demande avec, entre les deux, la production d’un produit et la motivation de ceux qui proposent, mais surtout celle de l’autre qui prend, achète ou… va y penser.

On moralise beaucoup autour des activités de consommation et plusieurs s’inquiètent quand elle devient une fin plutôt qu’un moyen. Comme on s’interroge pour savoir si l’on mange pour vivre ou vit pour manger. Genre de dilemme stérile applicable à toutes les activités de la vie même si idéalement, chacun agit comme il l’entend. Pour résumer tout cela, un savant biochimiste américain spécialisé en nutrition végan, T. Collin Campbell, pastiche Descartes avec la boutade : « Je magasine, donc je sais que j’existe. »

Pour éviter que les achats impulsifs ne dégénèrent en drames financiers, des groupes de consommateurs français ont inventé la méthode BISOU où chaque lettre du mot correspond à une question à se poser avant de conclure une transaction. S’agit-il d’un Besoin réel à satisfaire Immédiatement, car je n’ai rien de semblable dont je sais l’Origine acceptable et connais l’Utilité. D’accord, on pourrait faire mieux comme combinaison, mais l’idée consiste à retarder la décision en y réfléchissant cinq fois et se demandant si ça vaut le coût.

Qui peut croire vraiment la publicité quand elle prétend qu’on économise en dépensant ? Inutile de prétendre que c’est la faute du beau vendeur insistant ou de la réclame insidieuse. Une personne adulte raisonnable doit assumer ses décisions, ses gestes et leurs conséquences. C’était l’abc du cours d’économie familiale que Valentine et moi devions suivre à l’école, bien avant le Déluge, les cartes de crédit et les achats en ligne.

J’avoue que chez nous, grand-mère exerçait aussi une certaine pression en nous rappelant qu’elle s’était toujours fait un point d’honneur de « ne jamais rien acheter sans avoir l’argent pour payer ». Aujourd’hui, on présente une carte et hop, la dépense est faite ! Pour grand-maman, la sécurité accompagnait la liberté de choisir et la totale responsabilité des actes posés et des mots dits. Elle ajoutait souvent : « Chacun doit gagner son paradis. Faut pas se fier aux autres si on veut arriver avant la fermeture. Saint Pierre n’est pas patient. »

L’aïeule avait ses lois, elle ignorait tout des affrontements théoriques sur le développement économique, des affaires et de la consommation commerciale.

Un jour, un des gourous du XXe siècle, l’économiste

J. K. Galbraith, a semé la pagaille en contestant la théorie voulant que les grandes entreprises s’appliquent à répondre aux besoins des gens. Il a même soutenu qu’elles génèrent plutôt, par la publicité et les manipulations politico-culturelles, de nouveaux besoins pour augmenter la demande des produits et rapporter plus de profits. Ce qui lui a valu d’être taxé de communiste, injure suprême à son époque, mais ne l’a pas empêché de rejoindre les sommités de l’élite pensante en politique internationale.

Galbraith comme Campbell avaient grandi sur la ferme de leurs parents où les préoccupations des producteurs à la source de l’industrie agroalimentaire actuelle étaient déjà au menu quotidien familial. Leur monde était sans doute bien différent du nôtre, mais la question reste plus que jamais actuelle. Comme si l’on avait oublié les leçons de la Grande Dépression, des guerres et les relances qui les suivent avec le caractère éphémère de la prospérité.

La donne a changé, mais les joueurs restent. Et Valentine, comme bien d’autres, va continuer de vouloir oublier ses ennuis en allant traîner dans les magasins… ou sur les sites de ventes en ligne. Ne dit-on pas que la consommation peut, comme un miroir, révéler une personnalité, ses goûts, ses besoins et même devenir un remède aux blessures et aux peurs inavouées ?

MARTINE CORRIVAULT

Enquêtede sens

PHARMACOLOGIE EXISTENTIELLE

L’homme vit d’un espoir d’évasion alors qu’il n’y a pas d’évasion possible. Clément Rosset

Assez vite, j’ai commencé à me droguer. La fatigue d’être moi-même sans doute. Enfermé en ce même sac de peau, sans interrupteur qui aurait pu m’interrompre l’être, ne serait-ce que quelques secondes ? Recherche de sensations ? Hum… « On trouve plus de sensations en attrapant une bonne poliomyélite », comme disait Billie Holliday. Pour étouffer, cryogéniser toute émotion qui se présente, ça oui. Par goût de la transgression, certainement : toujours faire ce qu’ils disaient de ne pas faire. Me compliquer la vie aussi, trop facile, trop lisse, dans le « cauchemar climatisé » nord-américain, avec ses portes qui s’ouvrent toutes seules, ses parcours balisés et ses fleurs en plastique. Pour faire sécession surtout. M’assurer de ne jamais me compromettre… Mais on n’est jamais aussi bien asservi que par soi-même. Cette prothèse chimique qui avait contribué à ma libération a fini par m’enchaîner — cursus classique du drogué. La came isole de force. Le narcotique se tient toujours à la limite du toxique. Les Grecs disposaient d’un terme précieux pour dire la nature contradictoire de ce phénomène : le pharmakon. Mot polysémique signifiant simultanément remède et poison. Le pharmakos désignait aussi le « bouc émissaire », chargé de toutes les fautes (poison), qu’on sacrifiait (remède) pour échapper au courroux des dieux. Toute drogue évidemment est un pharmakon. Elle délivre ou assujettit, soulage ou tue, dépendamment du dosage. Tout objet technique aussi. Le premier silex taillé permettait de confectionner les vêtements nécessaires à la survie, mais pouvait aussi interrompre la vie d’un rival. L’écriture met le savoir en sûreté, mais amenuise la mémoire biologique. Même l’amour fait décrocher des lunes, mais se métamorphose couramment en haine. Cette logique ambivalente est partout.

LE CRACK NUMÉRIQUE

Selon la conception instrumentale courante, la technique désigne l’ensemble des outils dont l’homme use selon son bon vouloir. Mais historiquement, à quel moment l’humanité a-telle renoncé à une possibilité technique ? Jamais. Tout ce qui peut être fait sera fait. Et quand bien même nous voudrions neutraliser, ne serait-ce que notre système de télécommunication, cet ambitieux projet nécessiterait de larguer une bombe à impulsion électromagnétique ! Abolir la technique requiert circulairement encore plus de technique. Nous sommes une belle gang de drogués du gadget qui ne maîtrise plus rien.

Voulant continuer à « scroller » chacun de leur côté, papa/maman installe poupon-dérangeant devant tablette. En phase cruciale de formation neuronale, avant même que bébé balbutie borborygmes, son système synaptique essai de s’adapter à ces stimulants stimuli de simulants simulacres en simili simulations. Le crack numérique attaque ! La mathématique détraque les carcasses en carences de nos enfants en manque.

Qu’avons-nous fait de notre descendance ? Ça me fait doucement rigoler qu’on me traite de « drogué » — ce que je suis — moi, le dernier spécimen vivant à ne jamais avoir eu de téléphone de sa vie. Moi qui suis constamment cerné de quidams à têtes penchées, en soumissions, hypnotisés par de petits rectangles de plastique, d’où ils cherchent leur prochaine dose de pouces bleus. Il y a une autre crise que celle des opiacés, qui ne concerne pas qu’une poignée de junkies d’élites, mais la quasi-totalité des terriens : la crise du fentanyl technologique.

LA CHANCE D’AVOIR UN DÉFAUT

Nous sommes tous des intoxiqués, des êtres structurellement « addicts ». J’en veux pour preuve notre dépendance à l’hyperconsommation : nous sommes en passe de siphonner jusqu’au dernier gramme de ressource de cette planète, mais nous nous révélons rigoureusement incapables de nous arrêter. Ni même de changer la moindre vétille dans notre mode d’existence. C’est un problème pharmacologique : la société a fait de nous des junkies économiques se débattant au sein d’un système devenu auto destructif et producteur de toxicité sociale. Nous sommes constamment pris dans des situations de dépendances provoquées par nos propres artefacts. Mais se libérer des entraves fait aussi partie de nos prérogatives : déjouer les contraintes, intégrer l’imprévu, guérir… C’est en cela que l’homme est, en lui-même, intrinsèquement pharmacologique. « Les défauts des êtres humains sont leur chance », écrit Bernard Stiegler. Il s’agit de les sublimer, de jouer avec, de renverser la situation. Prenons Django Reinhardt : vous n’avez jamais entendu un guitariste de jazz aussi rapide. Pourtant, le gars joue avec deux doigts sur le manche ! Sa blessure, il la dompte, la réoriente en une sorte d’outil organique, une prothèse d’absence qui lui commande de réinventer sa manière de jouer. Faisant de nécessité vertu, le pharmakon vient ici compenser le handicap. Uderzo était daltonien, et c’est six doigts dans chaque main qu’il avait lui. Ce qui ne l’a pas empêché de dessiner Astérix… Pensons enfin à tous ces caractères asociaux de l’histoire de l’art qui se sont barricadés dans une silencieuse solitude pour ériger une œuvre universellement reconnue. Tel Beethoven, qui puisa dans le silence — c’est le cas de le dire — son Ode à la joie (devenue récemment hymne officiel européen).

« Concocte ton baume au moyen de ton poison », conclut parfaitement Nietzsche, lui-même exemple parfait d’une constitution fragile, maladive, qui ne parla sa vie durant que de « grande santé » et de « surhumanité ». Le toxicomane a peutêtre cet avantage sur le sujet sain qu’en surmontant sa dépendance il se retrouve dans un état de santé supérieur, comme régénéré, fortifié. « La liberté commence par l’esclavage et la souveraineté par la dépendance » (Stig Dagerman).

MATHIEU RIOUX

CONSOMMATION RESPONSABLE UNE RESPONSABILITÉ PARTAGÉE

Si on vous disait que vous avez un rôle à jouer — vous là en train de lire

La Quête — pour aider une personne consommatrice de drogues à réduire les risques pour sa santé, vous n’y croiriez pas hein ? C’est pourtant ce que laisse entendre Félix Audet, le coordonnateur à Point de Repères (PdR) lors d’un entretien qu’il accorde à La Quête au sujet de la consommation responsable.

La Quête (LQ) — Qu’est-ce que la consommation responsable ?

Félix Audet (FA) — À PdR, on préfère parler de consommation à moindre risque plutôt que de réduction des méfaits ou de consommation responsable pour éviter le biais moralisateur à l’égard des consommateurs. Et aussi pour casser deux préjugés très communs : « La consommation entraîne des méfaits » et « Ils ont tendance à consommer de façon irresponsable ». Souvent, quand on parle à des gens qui ne connaissent pas ce milieu, ils visualisent les personnes qui consomment, principalement celles qui s’injectent, comme le rock bottom de la misère humaine : dysfonctionnelles et totalement dépourvues par rapport à leur consommation. Dans les faits, les consommateurs ont à cœur de consommer de façon responsable et de réduire les risques.

personnes sont prêtes à prendre leur santé en main. C’est sûr que si tu les laisses à eux- mêmes, avec leur dépendance, sans aucune ressource pour les aider, ça peut donner l’impression qu’ils s’en foutent. Mais, au fur et à mesure que l’on développe des services pour eux, ben turns out qu’ils les utilisent. Ils les utilisent !

LQ — Est-ce qu’il manque des services à Québec ?

FA — Absolument. Interzone fait un job incroyable, mais ils sont clairement victimes de leur popularité. Il y aurait un besoin pour un deuxième centre.

LQ — Qui sont les personnes les plus aptes à prodiguer des conseils pour réduire les risques ?

« Il faut arrêter de les réduire à leur consommation : ce sont des citoyens comme nous tous. »

Félix Audet

LQ — Donc l’idée que les consommateurs se foutent de la vie et de la mort, qu’ils aiment jouer à la roulette russe est aussi un préjugé ?

FA — Absolument ! Ça va arriver à des gens qui sont dans un profond désespoir de ne plus avoir envie de vivre, mais ce n’est pas une attitude exclusive aux consommateurs de drogue. La majorité des personnes qui franchissent nos portes le font avec le souci de rester en vie, de rester en santé. En développant des services, on voit à quel point ces

FA — On pense souvent aux intervenants, mais les pairs, autant les pairs qui sont payés par les organismes que les pairs partenaires de consommation plus expérimentés ou ayant une connaissance plus développée sur la consommation à moindre risque vont mieux réussir à passer le message. Et ça fait parfaitement du sens. Si tu es en questionnement sur tes habitudes de vie ou tu te fais remettre en question sur tes habitudes de consommation, les conseils provenant d’une personne qui partage la même réalité que toi ou que tu estimes, les connaissances passeront mieux que si ça vient d’un spécialiste qui ne consomme pas.

LQ — La répression est-elle une entrave à la réduction des risques ?

FA — Faire des arrestations, donner des constats d’infraction pour une possession simple ou la possession de matériel voué à la consommation est ridicule. Particulièrement pour le matériel : on donne du matériel fourni par la santé publique et payé par le gouvernement. La dis-

tribution des seringues a commencé dans les années 1990 à la suite de la crise du VIH/sida et se poursuit pour empêcher la propagation d’infection. Que les policiers soient répressifs à l’égard d’une mesure recommandée par la santé publique est un non-sens.

LQ — Comment Point de Repères accompagne les consommateurs ?

FA — Au-delà de l’éventail des services offerts [en matière de toxicomanie et de ITSS], du matériel distribué et de la prévention, on travaille à réhumaniser le visage des personnes consommatrices parce que ce sont des humains, des citoyens comme nous tous. Il faut arrêter de les réduire à leur consommation. Humaniser le visage des personnes qui consomment, favoriser l’acceptation sociale va faire en sorte qu’elles soient à l’aise d’aller chercher les services dont elles peuvent avoir besoin.

PROPOS RECUEILLIS PAR FRANCINE CHATIGNY

INTERZONE ACCUEILLIR LES UDII

Depuis plusieurs années, Lise Pelletier offre écoute et soutien aux personnes accompagnées fréquentant divers organismes communautaires. Elle évolue maintenant comme intervenante de proximité auprès des personnes utilisatrices de drogues par injection et inhalation (UDII) à l’Interzone, le site de service de consommation supervisé (SCS) de SABSA. Elle partage ses réflexions sur son travail et sur la consommation avec La Quête.

Quel est ton rôle en tant qu’intervenante de proximité ?

Les sites de consommation supervisée (SCS) offrent un espace sécuritaire et propre où les gens peuvent consommer leurs propres drogues en présence d’un personnel qualifié, ce qui permet d’éviter les surdoses accidentelles et de réduire la propagation des maladies infectieuses, comme le VIH ou l’hépatite C. Mon rôle est d’établir un contact, une écoute et une relation de confiance avec les usagers, distribuer du matériel de consommation et prévenir les surdoses en collaboration avec l’infirmière en place.

Comment se déroule ta journée ?

Ma journée débute avec la préparation du café pour les usagers. Je prends connaissance ensuite des notes laissées par mes collègues de la veille. À l’ouverture avec l’infirmière et mon autre collègue, nous nous séparons les tâches. Quand je suis à l’accueil, j’inscris les gens sous le pseudonyme qu’ils ont choisi et réponds à leur demande, qu’il s’agisse de matériel à emporter ou d’entrer dans la salle de consommation qui contient trois cubicules pour l’injection et deux exclusivement pour l’inhalation. Quand je suis dans la salle de consommation, je veille au respect du code de vie, de pratiques de consommation sécuritaires, je distribue le matériel nécessaire à la conso sur place et désinfecte les espaces après chaque passage.

Ton regard sur les utilisateurs de drogue injectable (UDI) a-t-il changé depuis que tu travailles à l’Interzone ?

J’ai travaillé avec des UDI auparavant dans des emplois antérieurs. La différence que je note ici, c’est d’être là, avec eux au moment où ils consomment et de faire partie intégrante du rituel qui entoure la conso. Aussi, quand on parle d’épidémie de surdoses, on réfère généralement aux opiacés alors qu’au SCS de Québec, il y a beaucoup de consommation d’autres drogues et les surdoses se manifestent différemment. Cela donne beaucoup de couleurs différentes à mon travail !

Qu’est-ce que tu aimes dans ton travail ?

J’aime la diversité des utilisateurs (âge, intérêts, parcours de vie, etc.), et je m’intéresse aussi aux relations entre eux et avec leur environnement. À l’Interzone, les gens utilisent un pseudonyme pour des raisons de confidentialité et ils font montre de beaucoup de créativité : noms de personnes, de superhéros, de personnages (livres, films, Histoire), sacres, animaux, etc. Chez les usagers, il y a aussi un non-jugement et un esprit de communauté qui me touchent, une résilience.

Qu’est-ce que tu n’aimes pas ?

Ce que je trouve le plus difficile, c’est de voir la santé de certaines personnes se dégrader rapidement, les voir vieillir prématurément.

Selon toi, qu’est-ce qui pourrait faire tomber les préjugés sur les UDI et faciliter la cohabitation ? Donner la parole aux usagers : ils sont « parlables ». Partager leur vécu à travers une activité de type « bibliothèque vivante » pourrait amener un dialogue enrichissant avec des non-consommateurs et la communauté en général.

Pourquoi y a-t-il une telle augmentation des UDI ?

La crise du logement a mené beaucoup de monde à la rue, créé de nouveaux utilisateurs et fragilisé les anciens. Les gens sont plus vulnérables, ont froid, ont faim. L’accès à des ressources est de plus en plus difficile quand tu n’as pas de téléphone, de papiers d’identité, que c’est la fin de semaine. La consommation devient parfois la seule routine.

Y a-t-il une « culture » de la consommation ?

Je me suis posé la question et j’ai du mal à la séparer de celle de l’itinérance. En début de mois, les gens sont animés, partagent de la nourriture, des cigarettes, des drogues, plein de trucs. C’est festif, convivial. Cela s’éteint au fur et à mesure que les jours s’écoulent et à la fin du mois, des usagers se volent entre eux, se chicanent, passent en mode survie.

Est-ce que tu accepterais d’avoir un SCS dans ton voisinage ?

Oui, de la même façon que j’accepterais d’avoir un bar dans ma rue, avec du bruit, du va-et-vient, une perte d’inhibitions. Ce qui dérange les voisins, à mon avis, c’est la criminalité associée au trafic de substances, plutôt que la consommation elle-même.

Est-ce que tu accompagnerais quelqu’un dans sa première injection ?

J’accompagnerais certainement quel qu’un dans sa première injection, car je considère que ce serait dans de bonnes conditions. J’ai été formée pour intervenir de façon adaptée quant aux risques d’interaction entre les substances, les techniques sécuritaires à l’injection et à la consommation, les risques associés aux différents sites d’injection et dans la gestion des complications. Pour moi, c’est aussi un privilège d’accompagner dans son « trip » une personne qui me fait confiance.

LISE PELLETIER

DIEU PAR SUBSTANCES INTERPOSÉES

Je me présente, je suis un générateur de consommateurs en tout genre, à titre d’abruti contagieux. Je suis un des plus virulents, cela étant dû à la cocaïne qui m’offre cinq secondes où j’ai l’impression de toucher dieu. Hélas ! mon karma a voulu que je sois le produit d’une reproduction répétée au sein d’une suite d’hommes et de femmes qui avaient tous été affectés de multiples tares. Ainsi, une sélection hasardeuse avait rendu possible un être d’une parfaite médiocrité. Bref ! Voilà, c’est moi !

Je serais devenu un redoutable fléau pour de nombreuses personnes, ma destinée étant probablement vouée à corrompre les êtres les plus forts et vertueux — l’origine certaine d’une société idiocratique… Grâce à un heureux hasard, je réalisais tôt dans ma vie ce que j’étais : cette affliction qui contaminait l’autre. Pourtant, malgré mes efforts, les projets que j’ai entrepris pour aider ma communauté ont tous été de lamentables échecs. La fatalité ?

Cette foutue pomme de merde ne tombe jamais bien loin de l’arbre… Mes qualités dans cette vie ? Pourrir celle des autres. Je devais l’accepter.

Ayant le sentiment d’avoir vécu à moi seul deux vies, j’ai pris sur moi et ai décidé de mettre en scène ma finale. Un comptoir de pharmacie me semblait un décor idéal. J’ai voulu tout préparer dans les moindres détails. Soudainement, un éclair de génie ! « Ah, et puis merde, on verra ça demain, j’ai un hit à m’faire. » Le lendemain, je n’ai rien foutu jusqu’à la tombée de la nuit.

Finalement, lors de la soirée décisive, j’ai fait irruption dans la pharmacie avec pour finalité, la mort… À cet instant, cela me paraissait la solution idéale. « Ai-je le temps de me rendre au foutu poison, le préparer et vivre s’te saloperie de finale ? Ah, j’m’en tape. Au pire j’prends deux ans. Un coup d’marteau dans la porte, je n’ai qu’à cou-

rir jusqu’au shit, j’ramasse tout ce qui me semble le plus chimique et je prépare mon final-hit. » J’avais tout mis en place. Mon décès était imminent. Dans la seringue, les ondulations huileuses semblaient me dire « RENONCE !!! » Je n’en ai rien fait, poussant le fatidique liquide jusqu’aux méandres de mon esprit.

Le cocktail de produits aux utilités diverses a eu par la suite l’effet de générer un moment d’intense lucidité : tout ce temps où je croyais être le fruit d’une lignée de ratés finis, j’avais été un pilier pour ma communauté, tâchant de contrer mon influence négative. J’avais amorcé une foule de projets pour servir la collectivité. J’arrivais désormais à me voir comme une personne emplie de gentillesse et de bienveillance. J’ai enfin ressenti par moi-même, et pour moi-même, tout cet amour pour l’être magnifique que j’ai été tout au long de ma vie. La paix et la plénitude envahissant doucement tout mon être. Tranquillement, je transcendais notre réalité. Le temps semblait ralentir d’une manière que je ne comprenais pas. Les secondes se transformaient en milliers d’années.

Première seconde, j’acquis une compréhension totale de la réalité, de l’univers, de tous ces états parallèles et du fait que toute cette réalité pouvait occuper un même espace, sans jamais entrer en contact. Deuxième seconde, j’ai compris toutes les connaissances que l’être humain avait découvertes par simple déduction en les surpassant sans difficulté. Mes connaissances étaient devenues inimaginables. Troisième seconde, j’ai voulu trouver dieu ou le diable, mais ils étaient des créations fictives de l’homme, car ils ne pouvaient envisager leur propre fin. Que s’ils existaient un jour, ils ne pourraient être que le fruit de tout ce qui nous entoure, et non l’inverse. Quatrième, j’ai permis à ma conscience de subsister hors de

mon enveloppe charnelle. Finalement, la cinquième, mon cœur s’est figé dans ma poitrine. La douleur n’avait plus ce côté détestable qui la définit. Elle me réchauffait comme une couverture. Sans peur, sans regret, je quittais ce monde. Je sentais mes poumons se vider de leur air, mes yeux se fermer lentement.

Voilà qu’une dose astronomique de DMT sécrétée par mon cerveau déferla dans mes synapses, afin de me permettre de contempler ce stupide tunnel mal éclairé… Après un trajet aussi chiant que monotone, le film de toute la vie d’un mec était projeté. Les protagonistes étaient moins nombreux que les onces de coke. D’un coup, j’ai eu une sévère envie de chier… Étrangement, j’avais comme une impression de déjà-vu. En plus, l’acteur principal me ressemblait vaguement. C’était malaisant. Je n’ai pas regardé la fin, un abruti m’avait déjà raconté la suite. J’ai décidé de retourner sur mes pas. En route vers ma carcasse, poussé par le désir de survivre, je décidais de lever le voile sur le mystère du chat de Schrödinger et de regarder à l’intérieur de la boîte. Ce que j’ai vu me stupéfia : j’avais réussi à créer une superposition quantique de mon être en fusionnant les deux possibilités contradictoires de ma vie et de ma mort. Maintenant capable d’enfreindre les lois universelles, n’étant plus soumis aux contraintes du temps et de l’espace, j’étais devenu un paradoxe vivant, un immortel indéterminé. J’avais eu mes cinq secondes… J’ai alors posé un geste simple, mais symbolique : poser ma main droite sur mon front. Par cette action, je suis devenu le premier à avoir la chance de toucher un dieu. La première divinité de cet univers. Et seuls ceux qui souffrent connaîtront mon amour.

SOCIOLOGIE DES SITES DE CONSOMMATION SUPERVISÉE PUNIR LA MISÈRE SOCIALE ET LE DÉSESPOIR

Comment des comportements deviennent-ils des problèmes sociaux ? À partir de quels discours entrent-ils dans la « déviance », dans l’étiquetage social, dans la stigmatisation de populations dites « marginales » ? Que nous disent ces regards sur l’espace public, sur l’idéologie sécuritaire, sur le règne de l’opinion, sur ces processus de désignation et de mépris, sur ces « gens devenus de trop » ? Et que veut dire cette gestion du social problématique et son corollaire, soit ces « solutions » face à la misère sociale et à ces « morts du désespoir » ?

Les débats récents sur « les sites de consommation supervisée » (SCS) ne sont pas sans rappeler les réactions collectives des détournements du regard, celui de la réalité sociale, parfois brutale, mais bien réelle, telle qu’on la retrouve dans ces mots de Prévert : « le désespoir est assis sur un banc… il ne faut pas le regarder, il ne faut pas l’écouter, il faut passer, faire comme si on ne le voyait pas, comme si on ne l’entendait pas, il faut presser le pas… ».

Que nous révèlent ces regards en matière d’inégalités sociales, de pauvreté, de stigmatisation et d’exclusion ? Ils éclairent le tournant violent et structurel de politiques néolibérales, celui de l’État punitif et pénal, celui du populisme, de l’étiquetage social de populations considérées comme « dangereuses » pour l’ordre social, celui de la canonisation du « droit à la sécurité », pour reprendre les mots du sociologue Loïc Wacquant, dans son ouvrage Punir les pauvres. Ces politiques qui poussent de plus en plus de gens aux limites de notre monde, aux marges de la cité et de la dignité, de la souffrance et du désespoir, de la vie, et de la mort.

Pourtant, s’ils dérangent notre regard, s’ils mettent en question nos mondes sociaux et les normes de contrôle social, dans une pers-

pective de réduction des méfaits axée sur le pragmatisme et l’humanisme, les SCS ont partout fait leurs preuves, dont ici même au Québec avec la clinique SABSA et l’Interzone. Les résultats obtenus par Insite à Vancouver, le premier SCS au Canada ouvert en 2003, démontrent que 30 % des utilisateurs de drogue injectable ont finalement adhéré aux programmes de lutte contre les dépendances et révèlent une baisse notable du nombre de décès par surdose. Résultats corroborés dernièrement par une autre étude albertaine notant une diminution des visites aux urgences pour des surdoses, une baisse de la transmission du VIH et du virus de l’hépatite C, une diminution du nombre d’injections dans les lieux publics… Si la crise des opioïdes est désormais reconnue comme une crise de santé publique, c’est qu’elle est aussi reliée aux inégalités et aux déterminants sociaux de la santé, à la pauvreté, à la précarité, à l’exclusion et au désespoir. Tel que le démontre l’étude Surdose au Québec et inégalités sociales de santé, « les données recueillies démontrent que la majorité des personnes dé cédées par surdose souffraient de maladies chroniques et de troubles de santé mentale, diagnostiqués ou non (…) en approfondissant l’étude des rapports des coroners, la présence d’enjeux financiers, de pauvreté et d’exclusion sociale est constatée ».

Les débats récents entourant les SCS et leurs traitements nous in vitent à prendre un pas de recul pour penser au-delà des idées toutes faites, des discours d’opinion, des idéologies et des politiques répressives qui les accompagnent. Penser et repenser notre regard social, en l’ancrant dans les déterminants sociaux de la santé, c’est se donner la rigueur de voir les causes réelles et structurelles

sous-jacentes à ces crises sociales et aux profondes conséquences tant pour les personnes, les sociétés, que sur ces morts du désespoir. C’est voir en filigrane le fonctionnement du « social » et ses inégalités, ce que la sociologue Dahlia Namian nomme, avec Gary, La société de provocation, « cet ordre social où l’exhibitionnisme de la richesse érige en vertu la démesure et le luxe ostentatoire tout en privant une part de plus en plus large de la population des moyens de satisfaire ses besoins réels ».

C’est se donner l’occasion de repenser notre compréhension sociologique, notre empathie, notre solidarité, enfin, tous ces filets sociaux et de sécurité qui tissent notre commune humanité.

Bouchard

IL Y A TOUJOURS BEN DES LIMITES

Consommation : quel beau sujet ! Il est directement associé à la vie sur notre planète. Tout être vivant, humain ou animal, est un consommateur, ne serait-ce que par l’action de se nourrir. Et toute chose au service de l’humain, si minime soit-elle, est objet de consommation.

OBSOLESCENCE…

Par son style et les matériaux ayant servi à sa fabrication, un objet de consommation peut facilement être associé à une époque. Ainsi en est-il du téléphone qui depuis son invention a subi plusieurs modifications. Le premier modèle créé en 1880, qu’on appelait alors un vibraphone, n’est pas du tout comparable à l’iPhone d’aujourd’hui avec toutes ses applications sophistiquées qui permettent l’échange de voix, d’images et de toutes sortes d’informations.

… ACCÉLÉRÉE

De nos jours, tout ce qui se crée, se transforme à la vitesse de l’instantané : le temps de savourer une invention, et elle est déjà supplantée. Les technologies évoluent à une vitesse vertigineuse et j’en ai pour témoin une petite collection d’appareils de communications qui s’échelonnent sur une cinquantaine d’années. Les techniques, les formes et la manière de les utiliser sont très différentes les unes des autres.

Outre la possibilité de communiquer, les petits bidules d’aujourd’hui sont de véritables machines pensantes. Par exemple, les téléphones font maintenant des traductions

simultanées. Vous discutez avec quelqu’un qui ne parle pas votre langue maternelle, et l’appareil traduit instantanément vos questions dans la langue de votre interlocuteur, et puis ses réponses dans sa langue vous seront livrées dans votre langue. Fascinant ! Mais comme les records sont faits pour être battus, il y aura sûrement une technologie qui surpassera celle-ci avant longtemps.

FINALITÉ

L’objet, donc, a une espérance de vie soit très courte, longue, ou très longue. Mais sur cette Terre, tout est appelé à disparaître. Les civilisations humaines sont fragiles et elles disparaîtront un jour de notre sphère. Il y aura peut-être quelques rares citoyens, mais ça ce n’est pas encore certain, qui auront trouvé le moyen de fuir…

La bêtise humaine entraînera-t-elle la destruction de la planète ? Puisque tout se consomme et qu’à toutes choses il y a des limites, si on veut s’assurer de pouvoir consommer, il faut se limiter. Réduire notre consommation pour préserver la planète. Si on ne fait pas attention, la conclusion ne pourra être que ce qu’il convient d’appeler : « La Fin du Monde ».

Respectueusement,

PHILIPPE BOUCHARD

L’ESPOIR AU CUBE

UN JOUR À LA FOIS !

HRONIQUE

« La vie, c’est comme faire du vélo. Pour garder l’équilibre, vous devez continuer à avancer. » – Albert Einstein

Je ne suis pas expert sur le sujet de la consommation et des paradis artificiels, je me contenterai donc de partager mon vécu personnel en lien avec la consommation. Lorsque j’étais enfant, je voyais mon père et mes frères plus âgés que moi consommer de l’alcool et s’enivrer jusqu’à devenir désagréables avec leurs proches. Je me disais que jamais je ne consommerais d’alcool de toute ma vie. Mon opinion a changé lorsque je suis arrivé au cégep à Québec et que j’ai commencé à sortir dans les bars avec mes nouveaux amis. Au début, je consommais pour faire partie de « la gang ». J’accompagnais ma bière de rondelles d’oignons pour l’aider à passer, mais j’y ai assez vite pris goût.

Ensuite, j’ai essayé « un p’tit joint de pot », juste pour le plaisir, et puis ça a été autour de la « bite de hasch » entre deux pointes de couteaux chauffées sur le rond du poêle. Une fois, j’ai essayé un « buvard », ce petit rond de papier qui ressemble aux émoticônes d’aujourd’hui.

AUTOMÉDICATION

Ça m’a pris quelques années avant de réaliser que, finalement, je n’avais pas autant de plaisir que ce que je voulais bien laisser paraître, lorsque je consommais ce genre de drogues. Au contraire, mon esprit s’embrouillait, je vivais de la paranoïa et je me sentais terriblement vulnérable. Je n’aimais pas cette sensation, mais mon besoin d’être entouré d’amis était très fort et j’avais peur d’être exclu si je n’agissais pas comme eux. La consommation n’avait pas le même impact sur moi que sur eux. J’ai assez rapidement délaissé la drogue ; cependant, ma consommation d’alcool s’est maintenue sur une longue période. Je buvais beaucoup, et surtout, je buvais seul.

À cette époque, je ne savais pas que j’étais bipolaire. Je cherchais à comprendre mon mal de vivre et je n’y arrivais pas. N’étant pas médicamenté, je cherchais une façon d’apaiser mon cerveau en effervescence. Pendant une période de ma vie, seul l’alcool arrivait à me calmer. Je buvais jusqu’à ce que je finisse par m’endormir. J’avais une capacité d’absorption qui dépassait de loin celle de mes amis. Alors que tous avaient déjà « rendu l’âme », je chantais encore autour du feu de camp en me demandant pourquoi ils m’avaient tous abandonné.

L’ABSTENTION : UN CHOIX

Depuis que j’ai reçu un diagnostic de bipolarité, j’ai appris à identifier les symptômes précurseurs de l’hypomanie ou de la dépression, et j’ai identifié des moyens pour les contrer. C’est certain qu’une médication bien équilibrée et un régulateur d’humeur m’aident à traverser les périodes plus difficiles. En demeurant attentif aux signes et en respectant mes limites, j’arrive à vivre heureux avec ma condition.

Une personne diabétique doit surveiller son taux d’insuline dans son sang, car son corps n’en produit pas suffisamment. De la même manière, une personne bipolaire, comme moi, doit surveiller son taux de sels minéraux dans le cerveau parce que son corps n’en produit pas suffisamment et un substitut chimique peut pallier cette carence.

Il m’arrive encore de me demander, si j’ai consommé parce que je suis bipolaire ou si je suis bipolaire parce que j’ai trop consommé. C’est la poule avant l’œuf ou l’œuf avant la poule. Je ne le saurai jamais. Mon psychiatre à l’époque de mon diagnostic m’avait dit que certaines personnes sont porteuses du gène héréditaire de la maladie sans jamais la développer et que d’autres la développent sans qu’aucun gène n’ait été détecté auparavant dans leur famille. Une chose est certaine, c’est, qu’une fois la maladie identifiée, il est préférable de s’abstenir de consommer des drogues ou de l’alcool de manière excessive. J’ai observé que la modération est de mise non seulement pour les conditions de santé mentale, mais aussi dans toutes autres conditions médicales. Ainsi, étant donné que l’excès est le propre de ma condition, j’ai préféré apprendre à m’abstenir.

Comme toute personne ayant connu la dépendance, je dois accepter de vivre un jour à la fois, mais depuis maintenant plus de huit années j’y parviens avec beaucoup de fierté.

Simplement,

LA QUÊTE DES MOTS

LA QUÊTE DES MOTS

PAR JACQUES CARL MORIN ET LISE GRAVEL

CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES

1 ET 20 À L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT ET LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT.

Ce jeu consiste à remplir les rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des définitions, indices ou lettres mélangées ou déjà inscrites. Chaque case grise représente une lettre qui est à la fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant. 1 2 3 4

Verticalement :

Verticalement :

1- Joseph-Armand ou Denise.

1- Joseph-Armand ou Denise.

20- Alfred ou Clémence.

20- Alfred ou Clémence.

Horizontalement :

Horizontalement :

1- Dire quelque chose pour amuser. Champêtre. Rend Popeye très fort.

6- Dans l’avant-bras. La plus élevée des voix. Élan. L’un des évangélistes.

1- Dire quelque chose pour amuser. Champêtre. Rend Popeye très fort.

2- Qui est plus long que large. Lieu mal tenu où l’on mange mal. Petit crustacé.

7- Capitale de la Syrie. « Pusher » légal de cannabis. Sport de précision pratiqué sur glace. Géant vaincu par David.

2- Qui est plus long que large. Lieu mal tenu où l’on mange mal. Petit crustacé.

3- Disque 33 tours. Bêtises, sottises.

3- Disque 33 tours. Bêtises, sottises.

4- Mary Travers. Plante aromatique au goût d’anis (LUFEECIR). Agir avec lenteur et mollesse en perdant son temps.

8- Chaîne de supermarchés. Livre de photos. Personne désignée pour faciliter un accord. Marque, trace.

9- Table du boucher. Truisme (PLAIDESSLAA). Chercher des poux.

4- Mary Travers. Plante aromatique au goût d’anis (LUFEECIR). Agir avec lenteur et mollesse en perdant son temps.

5- Se dit d’un nez recourbé. Quatre-vingt-dix en Belgique ou en Suisse. Pays merveilleux d’abondance et de délices.

10- Élément chimique de symbole Rb. Troubadour (LNSEMERTE). Fleur emblématique du Cambodge.

5- Se dit d’un nez recourbé. Quatre-vingt-dix en Belgique ou en Suisse. Pays merveilleux d’abondance et de délices.

Réponses

VOIR LA LUMIÈRE AU BOUT DU TUNNEL

J’ai appris lorsque j’étais plus jeune que les plus âgés parlaient souvent de consommation. Ils le faisaient avec une certaine fierté quelquefois. Comme je les prenais comme modèle, j’ai commencé à m’interroger sur la raison de leur comportement. J’ai appris que c’était pour eux une forme d’évasion de leur quotidien ou de leurs problèmes.

Moi, j’ai commencé à consommer à l’adolescence avec des amis. Je voulais être dans le coup et ne pas passer pour un idiot, je voulais être cool. J’étais au secondaire, ça n’allait pas très bien dans mes cours et je vendais du pot ou du hasch à mes copains. Puis, un jour, un ami est venu me parler pour m’aider à m’en sortir. Il a commencé par me demander ce que je voulais faire plus tard dans la vie. Ça m’a surpris, car je ne m’étais jamais arrêté à penser à ça. Il me demandait si je voulais devenir comme un tel qui était adulte et qui semblait bien gagner sa vie en étant pusher. Ça m’a fait réfléchir.

Plus tard, un autre ami est venu me parler. Il me racontait qu’il avait pris de l’acide à quelques reprises et qu’il était resté avec des séquelles par la suite. C’est à partir de ce moment-là que j’ai décidé d’arrêter d’en prendre. Après avoir été hospitalisé à la clinique Roy-Rousseau, j’ai commencé à m’intéresser à mes cours et j’ai constaté que je pouvais très bien les réussir quand je m’y mettais.

Puis, j’ai commencé le Cégep en sciences pures. J’ai recommencé à fumer du cannabis, mais ça n’affectait pas les résultats dans mes cours. Le temps est passé et le moment d’aller à l’université est arrivé. J’avais choisi les sciences pures, car on m’avait dit que si je réussissais mes cours, ça m’ouvrirait les portes. Mais je ne m’étais pas demandé quelle profession je voulais faire.

J’ai continué à consommer du cannabis à l’université et j’ai eu des problèmes psychiatriques. Maintenant, je ne consomme plus et ça fait plus de quinze ans que j’ai arrêté et je vis une vie, disons, normale. J’aime écrire, peindre et j’aime bien faire des maths. Ça me valorise. J’ai eu de l’aide pour m’en sortir et je suis heureux d’avoir désormais des activités saines.

MICHEL POTVIN
Photo : Rachel Clair e,
Pexels

Suivre le terreau de mes racines ?

Ma grand-mère maternelle est morte hier

Je vivais seul avec elle

Elle souffrait d’une longue maladie

De douleurs chroniques et lancinantes

Rien ne la soulageait

Tylénol, Advil, T3, codéine, mslon, Ativan…

Depuis quelques années, elle se « pa tchait » au Fentanyl

25-50 alterné

Une pleine prescription traîne encore sur sa table de chevet

J’ai 18 ans

J’ai délaissé l’école depuis peu

Je consomme occasionnellement de la mari avec mes

chums

Une « binge » de boisson chaque fin de semaine

On fait la fête… pour passer le temps

Je travaille dans le dépanneur du coin

Il appartient au fils d’un vieil ami de ma grand-mère

Image paternelle ?

Lui, mon père, je ne l’ai pas connu

Ma mère consommait

Lors d’une virée dans l’ouest au début de sa vingtaine

Elle l’avait croisé dans un bar

Enceinte au retour, je suis né

Elle, je ne l’ai pas revue depuis plusieurs années

Y paraît qu’elle traînait dans les bas-fonds

De Downtown Eastside à Vancouver

Elle n’y est plus, semble-t-il !

Seule une robe rouge, dans une fenêtre, la représente aujourd’hui

Je vivote !

J’achète mal l’idée …

Non sans-gêne

D’être le seul liquidateur

De cet héritage familial

J’ai besoin d’aide ! Consommer davantage pour fuir ce mal être ?

Trouver une voie ?

Un espoir ?...

MICHEL BRISSON

D épense !

Travailler plus pour gagner plus Gagner plus… pour dépenser plus Ça nous satisfait, nous amuse ?

Ou bien affaiblit l’âme et l’use

Une société de marchands

Où publicités sur écrans

Nous rendent sournoisement

Incapables de discernement

Refrain

CRAQUELURES

Il y a ce masque

Qui enferme mon silence

Qui tue mes regards

Ce masque qui joue de vérité et de mensonges

Qui ne veut voir ni entendre

Respirant à coup de douleur

De trop de silence

De trop de noirceur

Ce masque qui craque

De soupirs hurlant de craquelures

Et de milles déchirures de bois

S’effacent

Jusqu’à sculpter mon visage

Alors chercher la douceur

De la voie lactée

Afin d’oublier les pas glissants

Sous souliers trop fatigués

Puis ressaisir les rires

À capturer le parfum de l’enfance

RENÉE PERRON

Dépense, dépense, dépense et tais-toi/Immense, immense, immense est le choix

Ne pense, ne pense, ne pense surtout pas/Avance, avance, avance jusqu’aux appâts

Dépense, dépense, dépense et tais-toi/Intense, intense, intense, sera ta joie

Ne pense, ne pense, ne pense surtout pas/Balance, balance ton salaire du mois

Une course à la consommation

Plus de place pour la réflexion

Fonctionnement par imitation

Le nouveau Dieu s’appelle Vuitton

Tout s’achète et tout se vend

Même le temps et les sentiments

Plus de liberté ou d’argent

À chacun de choisir son camp

Centre femmes aux 3 A de Québec

Pour la réorganisation sociale des femmes

Téléphone : 418 529-2066

Télécopieur : 418 529-1938 reception@cf3a.ca www.cf3a.ca

JADE VALRONNE
Photo : Lilartsy , Pexels

LIBERTÉ

Même toutes les barrières des hôpitaux

N’ont jamais empêché Nelligan d’écrire.

Même de sa prison, les barreaux,

N’ont pas empêché Mandela et son projet de réussir :

Le voici « l’égalité entre Noir et Blanc »

Dans son pays si instruit, si riche pourtant

Il fallait un confiné

Il faillait un innocent prisonnier

Il fallait un « Martyr »

Tel Nelson …, pour l’obtenir

Personne ne pourra à tout jamais enfermer

Ton talent, ton imagination, ton âme, ta créativité ;

Personne ne pourra jamais altérer

Ton intrinsèque liberté.

GAÉTAN DUVAL

Illusions d'artifices

Je cherchais la joie et l’euphorie

Là où la foudre embrase les yeux

Comme une poudre à fusil

Qui se consume et prend feu

Cet éclair vif et illusoire

Telle une rafale dans notre esprit

Charge nos désirs et nos espoirs

Jusqu’au délire de nos envies

Parmi les figures en parabole

Souriants perfides aux ombres floues

À travers ces visages limpides qui rigolent

Et ceux qui ragent tout à coup

Illuminé des heures dans la nuit folle

Au cœur des anges et des démons

Par une lueur étrange qui s’étiole

Ce qui affole la déraison

Contre courant et marées

À remuer ciel et enfer

Pour raviver la clarté

Des vagues ardeurs éphémères

J’étais prêt à tout flamber

Même les rêves que j’avais atteints

Pour que cette flamme si convoitée

Exalte mon âme brûlée qui s’éteint

Or, je repartais de plus belle

Dans ces mondes à moitié fous

Grâce à cette intense étincelle

Qui m’attisait encore un bout

Avide de vent fort et de frénésie

Tout ce temps à fuir le calme paisible

Je flirtais avec la mélancolie

Elle qui me semblait d’un charme terrible

Automne

« Automne, automne, et l’on frissonne »…

Ça me rappelle les paroles de chanson du groupe de musique franco-ontarien

Cano que j’écoutais dans les années soixante-dix, alors que je vivais une première peine d’amour. J’écoutais un album nostalgique en boucle et je me morfondais, comme tout adolescent qui se respecte.

Automne. Les citrouilles sont arrivées à l’épicerie. Préparez-vous à l’Halloween ! Et après l’Halloween c’est Noël ! Et Noël c’est la neige ! Nooooon ! Pas tout de suite ! Automne, les feuilles des arbres changent de couleur… c’est aussi le retour en classe des jeunes de 5 à 25 ans, le retour du hockey du Canadien et du football de la NFL. C’est la cueillette des pommes à l’île d’Orléans et les épluchettes de blé d’inde en groupe.

L’automne c’est la baisse de la lumière et la chute de la température.

Mais avec un peu de chance, on aura un autre été des indiens cet automne.

BERNARD ST-ONGE

Un grand mariage

Tu vas voir

Quand on va se marier

Ça va être bar open

Avec une grandes piste de danse

Et une boule disco

Mes tantes

Vont enlever leur brassière

Mes oncles vont se battre

Pendant que les autres

Fumeront des gros joints

Tu vas voir

Ça va être un méchant party

Et à la fin de la soirée

Il va y avoir un beau grand slow

Pis tout le monde va danser

Pis tout le monde va s’aimer

Comme toé pis moé

FRANÇOIS GAGNON

Les oiseaux merveilleux

Je voulais comprendre le langage des oiseaux

J’adorais leur mélodie et leur son particulier

Je trouvais qu’ils avaient de belles ailes colorées

Je voulais les flatter doucement, amicalement.

Je souhaitais les embrasser gentiment de beaux becs

Ils étaient beaux comme dans un enchantement

Je trouvais que leur chant était magique

Ils s’envolaient en toute beauté avec adoration

Les oiseaux chantaient des refrains en cœur

Ils étaient tous enjoués de merveilles

Ils poussaient des cris impressionnants

Et nous les admirons dans le ciel

VÉRONIQUE RIVARD

Photo : sur Pexels
Photo

Références communautaires

Service d’information et de référence qui vous dirige vers les ressources des régions de la Capitale-Nationale, de la Chaudière-Appalaches

Tél. : 2-1-1

Aide sociale

ADDS

Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec

Tél. : 418 525-4983

Aide aux femmes

Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler ! 418 648-2190 ou le 1 888-881-7192

Centre femmes aux 3 A Accueil - Aide - Autonomie

270, 5e Rue, Québec

Tél. : 418 529-2066 www.cf3a.ca

Centre femmes d’aujourd’hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec

Tél. : 418 651-4280 c. f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org

Rose du Nord

Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org

Support familial Flocons d’espoir Écoute et aide pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4 Tél. : 418 683-8799 ou 418 558-2939 flocons.espoir@videotron.ca

Alphabétisation

Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec

Tél. : 418 527-8267 info@alphabeille.com www.alphabeille.com

Atout-lire

266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec

Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca

Le Cœur à lire

177, 71e Rue Est, Québec

Tél. : 418 841-1042 info@lecoeuralire.com www.lecoeuralire.com

Lis-moi tout Limoilou 3005, 4e Avenue, Québec

Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com

La Marée des mots

3365, chemin Royal, 3e étage, Québec

Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca membre.oricom.ca/lamareedesmots Centre de jour

Relais d’Espérance

Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec

Tél. : 418 522-3301

Rendez-vous Centre-ville Centre de jour

525, rue Saint-François Est, Québec

Tél. : 418 529-2222

Détresse psychologique

Centre de crise de Québec

Tél. : 418 688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com

Centre de prévention du suicide 1310,1 re Avenue, Québec

Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca

Tel-Aide Québec

Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca

Tel-Jeunes

Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com

Hébergement

Maison de Lauberivière

Pour hommes et femmes démunis ou itinérants

485, rue du Pont, Québec

Tél. : 418 694-9316

accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org

Maison Revivre

Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec

Tél. : 418 523-4343 maison.revivre@gmail.com maisonrevivre.weebly.com

SQUAT Basse-Ville

Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec

Tél. : 418 521-4483

coordo@squatbv.com www.squatbv.com

Gîte Jeunesse

Hébergement temporaire garçons 12 à 17 ans

Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec

Tél. : 418 666-3225

Résidence de Sainte-Foy 3364, rue Rochambau, Québec

Tél. : 418 652-9990

YWCA

Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes

Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca

Réinsertion sociale

Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec

Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org

Fraternité de l’Épi

Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance

575, rue Saint-François Est, Québec

Tél. : 418 523-1731

La Dauphine

Pour les jeunes de 12 à 35 ans 31, rue D’Auteuil, Québec

Tél. : 418 694-9616

courrier@ladauphine.org www.ladauphine.org

Insertion professionnelle

À l’aube de l’emploi (Lauberivière)

Formation en entretien ménager commercial/buanderie

485, rue du Pont, Québec 418 694-9316 poste 248 alaubedelemploi@lauberiviere.org

Recyclage Vanier

Emploi et formation (manutentionnaire, aidecamionneur, préposé à l’entretien) 1095, rue Vincent-Massey, Québec tél.. : 418 527-8050 poste 234 www.recyclagevanier.com

Prostitution

La Maison de Marthe

75, boul. Charest Est, CP 55004

Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com

P.I.P.Q.

Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec

Tél. : 418 641.0168

pipq@qc.aira.com www.pipq.org

Soupe populaire

Café rencontre Centre-Ville

796, rue Saint-Joseph Est, Québec (Déjeuner et dîner)

Tél. : 418 640-0915

Maison de Lauberivière (Souper) 485, rue du Pont, Québec

Tél. : 418 694-9316

Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 945, rue des Sœurs-de-la-Charité Tél. : 418 692-1762

Santé mentale

Centre Social de la Croix Blanche 960, rue Dessane, Québec Tél. : 418 683-3677 centresocialdelacroixblanche.org info@centresocialdelacroixblanche.org

La Boussole

Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca

Centre Communautaire l’Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com

Centre d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec

Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org

La Maison l’Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec

Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca

Le Pavois

2380, avenue du Mont-Thabor, Québec

Tél. : 418 627-9779

Téléc. : 418 627-2157

Le Verger 943, av. Chanoine-Scott, Québec

Tél. : 418-657-2227 www.leverger.ca

Ocean

Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352

Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283

Parents-Espoir 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167

Service d’Entraide l’Espoir 125, rue Racine, Québec

Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org

Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca relaislachaumine.org

Toxicomanie

Al-Anon et Alateen

Alcoolisme

Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca

Amicale Alfa de Québec 75, rue des Épinettes, Québec

Tél. : 418 647-1673 alphadequebecinc@videotron.ca

Point de Repères 545, rue du Parvis, Québec

Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com

VIH-Sida

MIELS-Québec

Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida

625, avenue Chouinard, Québec

Tél. : 418 649-1720

Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org

6- Dans l’avant-bras. La plus élevée des voix. Élan. L’un des évangélistes.

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• Claude Gallichan, chiropraticien

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7- Capitale de la Syrie. « Pusher » légal de cannabis. Sport de précision pratiqué sur glace. Géant vaincu par David.

8- Chaîne de supermarchés. Livre de photos. Personne désignée pour faciliter un accord. Marque, trace.

9- Table du boucher. Truisme (PLAIDESSLAA). Chercher des poux.

10- Élément chimique de symbole Rb. Troubadour (LNSEMERTE). Fleur emblématique du Cambodge.

RÉPONSES LA QUÊTE DES MOTS

INTERDIRE LES VOITURES À ESSENCE

Très cher François Legault et son équipe. Je vous encourage et vous félicite d’aller de l’avant pour la fin des voitures à essence.

C’est une excellente idée et les enfants vous en remercieront infiniment.

Votre projet de loi visant à interdire la vente de voitures à essence dans la province à partir de 2035 est réaliste et bien assez souple déjà.

Comme toute décision qui entraîne des changements pour le mieux, ça demande beaucoup de courage et je vous souhaite le courage et la ténacité pour mener à terme et bien ce fabuleux projet. C’est un projet de loi qui peut, à mon avis, avoir autant de répercussions positives que l’a eu la formation d’Hydro-Québec par René Lévesque. Vous êtes très responsable dans ce projet de loi.

Les Conservateurs sont très irresponsables de s’y opposer.

Il en va de l’air que l’on respire : si il est plus propre, il y aura moins de cancers dus à la pollution. Il faudrait aussi recycler les batteries.

Je vous encourage fortement à mener à bien votre projet de faire de notre société une société faite uniquement de véhicules électriques et de transports actifs. Les compagnies vont améliorer leurs produits avec la demande, et avec l’offre et la demande, les prix risquent de diminuer.

Pour répondre aux opposants, la loi du marché ne réglera aucun problème environnemental, même que c’est à cause d’elle que la Terre se met en colère et provoque les problèmes environnementaux dus au réchauffement climatique.

L’idéal pour l’environnement est un transport en commun bien structuré, rapide et pratique en plus des transports actifs, comme la marche et le vélo qui sont non seulement bons pour l’environnement, mais aussi pour la santé de la personne qui les pratiquent. Cependant, posséder une automobile est souvent un mal nécessaire.

Aussi, la subvention Roulez vert pourrait être reconduite et réévaluée avant sa fin en 2027. Les bonnes actions demandent une tempérance du gouvernement sur les lois strictement économiques. Les bornes seront disponibles en temps et lieu

Chaleureuses salutations, CHRISTINE TROTTIER

Photo : Storyset, Fr

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