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Sauver la planète un déchet à la fois
D’ici à 2024, l’ensemble des municipalités du Québec devra offrir la collecte du compost ou un autre moyen à ses citoyens de récupérer les matières organiques de manière plus écologique. L’objectif, dont la date butoir a déjà été repoussée à plusieurs reprises, devrait être réalisé en 2022 pour la ville de Québec. En attendant l’ouverture du centre de biométhanisation, les citoyens peuvent tout de même se tourner vers une autre option: le compostage communautaire.
Organisé et géré par Craque-Bitume, le compost communautaire fait partie du paysage de la ville de Québec depuis une dizaine d’années. Financé par la Ville, le projet de compostage a pour but d’offrir une solution écologique aux citoyens de Québec. Avec ses 37 sites dispersés dans la ville, le compostage communautaire rejoint aujourd’hui autour de 2800 personnes. «Au départ, le projet de compostage était vraiment plus petit. C’était surtout centralisé dans Saint-Roch et les employés allaient chercher les matières chez les gens», explique Olivier Coulombe, le coordonnateur des projets en compostage urbain pour Craque-Bitume. En plus d’offrir la possibilité aux gens de composter, l’organisme donne aussi des formations aux citoyens qui voudraient avoir leur propre bac de compost à la maison. «Faire son compost à la maison est étonnamment simple une fois que l’on sait comment bien le faire. Cela ne demande pas beaucoup de temps contrairement à ce qu’on pourrait penser», souligne M. Coulombe. Savoir quoi mettre à l’intérieur, comment l’entretenir et quand le compost est prêt peut être accessible à presque tous. Toutefois, il est certain qu’il faut avoir l’espace nécessaire chez soi pour un bac à compost à l’extérieur. Comme Craque-Bitume dessert principalement les quartiers qui sont plus au centre de la ville, il s’agit d’une bonne option pour une personne habitant la banlieue de Québec, selon M. Coulombe.
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COMPOST OU BIOMÉTHANISATION
Avec l’arrivée prochaine du centre de biométhanisation à Québec, Craque-Bitume continue de croire au projet de compost communautaire et en son futur. «On pense qu’il s’agit d’une bonne solution complémentaire à une solution de masse. Comme le compost est la méthode la plus écologique surtout quand c’est fait à petite échelle et que les gens le font eux-mêmes», explique Olivier Coulombe. Craque-Bitume s’attend à ce que certaines personnes délaissent le compost communautaire, étant donné que la collecte offerte avec le centre de biométhanisation demandera moins de temps ou d’efforts de la part d’un citoyen. Quelques participants au projet ont toutefois déjà soutenu qu’ils continueraient à utiliser ce service puisque, pour eux, l’impact écologique en vaut la chandelle. Les participants au compostage communautaire peuvent aussi récolter les fruits de leur travail lorsque le compost est prêt. Ils pourront l’utiliser pour leur jardin et leurs plantes. Cela donne un bénéfice direct aux participants. Quelle est la différence entre le compost et la biométhanisation? «Pour ce qui est du compost, il nécessite de l’oxygène et d’être brassé pour l’aérer afin qu’il se développe comme il faut. À l’inverse, la biométhanisation est un processus qui nécessite que les composantes soient coupées de l’oxygène», définit M. Coulombe. La biométhanisation donne un produit final appelé le digestat. Ses résidus seront moins riches et moins efficaces dans leurs capacités de fertilisant pour le sol. Il reste que cette méthode se fait de manière beaucoup plus rapide que le compostage, et à grande échelle. «Il serait difficile que le compost communautaire devienne la seule méthode de gestion des matières organiques pour la ville de Québec. On manquerait d’espace et de parcs où mettre les sites de compostage et on ne peut pas penser que tout le monde serait prêt à mettre les efforts dans cette méthode. C’est pourquoi une méthode de masse est nécessaire pour convenir aux besoins de tous. L’important pour Craque-Bitume, c’est de continuer à aider les citoyens à adopter un mode de vie plus durable», conclut Olivier Coulombe.
: Catherine D’Amours Crédit photo
Avec ses 37 sites dispersés dans la ville, le compostage communautaire rejoint aujourd’hui autour de 2800 personnes.