

Inclusion
08 Virage numérique : ne laisser personne derrière
09 Mission Regénération
10 Immigrants au Québec : l’expérience d’Halimi
12 Un théâtre pour tous
15 Cri du cœur d’une technicienne en service de garde

08 Virage numérique : ne laisser personne derrière
09 Mission Regénération
10 Immigrants au Québec : l’expérience d’Halimi
12 Un théâtre pour tous
15 Cri du cœur d’une technicienne en service de garde
17 Le jeu de La Quête
19 Dentellière de mots
20 À chaque jour suffit sa peine
21 La chute
22 Étranger
22 Lettre au maire
23 L’élu de mon cœur
23 Vagabond dans l’âme
24 La résistance sur deux roues
25 Message à O’Neil
26 Hommage à nos disparus 07 Inclusion active 11 Éloge de la discrimination 14 La dame des cœurs en chocolat
16 L’ouverture d’esprit n’est pas une fracture du crâne
18 Pour ne pas exclure
L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment donné de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés pour compte cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, etc. Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné à la vente – sur la rue ! – par des personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, reprendre un certain pouvoir sur leur vie.
L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des services d’accompagnement communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche d’un logement par le biais de son service Accroche-Toit. Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.
Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu ? Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.
Faites-nous parvenir votre texte (700 mots maximum) avant le 1er du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de avril : Liberté limitée.
Les camelots font 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.
Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 109
Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.
COUPON D’ABONNEMENT 10 PARUTIONS
Nom :
Adresse :
Ville :
Code postal :
Date :
PAGE COUVERTURE
Illustration : Jean-Claude Bélanger
Photo L'œil de Mel-C.
Conception graphique : Helen Samson
ÉDITEUR
Archipel d’Entraide
ÉDITEUR PARRAIN
Claude Cossette
RÉDACTRICE EN CHEF
Francine Chatigny
DIRECTRICE DE L’INFORMATION
Valérie Gaudreau
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
Isabelle Noël
CHRONIQUEUR.SE.S
Philippe Bouchard, Martine Corrivault, Claude Cossette, Mathieu Rioux et Marc Émile Vigneault
JOURNALISTES
Juliette Deshayes, Thibault B. Fernandez, Mélodie Langevin, Gabrielle Pichette et Geneviève Turcotte
AUTEUR.E.S
Michel Brisson, Christina Foisy, Frankius, Mounir Ishak, Francine Larose, Renée Perron, Michel Potvin, Véronique Rivard, Bernard St-Onge, et Christine Trottier
MOTS DE CAMELOTS
Martine Blais et Stéphane Maheu
AUTEUR DU JEU
Lise Gravel et Jacques Carl Morin
BÉDÉISTE
Martine Lacroix
ILLUSTRATEUR.RICE
Bherg et Caroline Dion
RÉVISEUR
Benoit Arsenault
INFOGRAPHISTE
Helen Samson
PUBLICITÉ/ABONNEMENT
Émeline Gibert 418 649-9145 poste 110 administration@larchipel-dentraide.org
IMPRIMEUR
Imprimerie STAMPA inc. (418) 681-0284
COPYLEFT
La Quête, Québec, Canada, 2014
Abonnement régulier 75 $
Abonnement de soutien 90 $
Abonnement institutionnel 105 $ (toutes taxes comprises)
Téléphone :
La Quête est appuyée financièrement par :
Financé par le gouvernement du Canada
Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité –Pas d’Utilisation commerciale – Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.
190, rue St-Joseph Est Québec (Québec) G1K 3A7
Téléphone : 649-9145 poste 109
Télécopieur : 649-7770
Courriel : laquete@larchipel-dentraide.org
Bonjour tout le monde,
C’est moi Martine, votre camelot préférée. �� Il y a 25 ans, je commençais à vendre mon magazine La Quête. Au début il coûtait seulement 2 $ et la magie venait de commencer une nouvelle activité. Tout allait bien, je me montais tranquillement ma clientèle. Moi, Martine, je me mettais tout un large sourire, de quoi à accrocher la clientèle qui ne m’a jamais lâchée, même pendant le temps de la Covid-19.
Avec l’argent, je vous jure que ma vie a été plus facile. J’ai pu me faire de bonnes épiceries et aussi aller quelques fois à place Laurier. Vu que je reste dans le quartier Saint-Roch, je suis une bonne habituée de la Brûlerie Saint-Roch et de la Tabagie JAC & Jil. Je vais aussi la friperie, de quoi encourager les commerçants du quartier. Mais on a vu des magasins et des restaurants fermer à cause des contrecoups du confinement dû la Covid-19.
À La Quête il y a du nouveau depuis près de 3 ans. Nous avons un code QR sur notre permis. Les clients qui ont une carte de crédit n’ont qu’à suivre les indications sur leur téléphone.
Après ces 25 années bien remplies, je tiens à vous dire que je vous aime, vous, mes acheteurs invétérés ! En tout cas, ne me lâchez pas, car moi je ne lâche pas du tout !
Merci à tout le monde et rappelez-vous que je suis toujours sur mon spot au début du mois, avec mon plus beau sourire.
À la prochaine,
« Moi je pense qu’il faut aider ceux qui s’aident. Pis qu’il faut peut-être commencer à accepter l’idée que l’on va arrêter d’aider ceux qui s’aident pas. […] Je suis capable d’accepter que, de temps en temps, un itinérant meure gelé sur le trottoir. »
Entendu sur les ondes d’une radio poubelle en juillet dernier.
Une exclusion aussi brutale donne envie de perdre foi en l’humanité. Mais pendant que des personnes diffusent des propos aussi odieux, d’autres mettent leur cœur, leurs connaissances et leur énergie à accompagner les personnes qui ont eu moins de chance dans la vie. Je suis heureuse d’être entourée au quotidien d’intervenants qui font partie de cette deuxième catégorie. Et je me console en me disant qu’il y a un contre-poids à ces bourrés de préjugés. Quelques belles initiatives qui vont dans ce sens sont présentées dans notre dossier.
La semaine dernière un ancien camelot m’a appelé pour me demander de l’accompagner dans son inscription au programme Initiative Familles Branchées qui permet d’accéder à des services Internet à moindre coût. Pour s’inscrire à ce service, il faut remplir un formulaire en ligne… Pas évident quand on est à ses premières armes dans l’univers numérique. Heureusement, des organismes comme Atout-Lire viennent au secours de ces oubliés du numérique. Notre journaliste, Geneviève Turcotte, est allée les rencontrer.
Pour briser l’isolement des personnes âgées, Mission Regénération a mis en place une panoplie de services et d’activités de sensibilisation à l’âgisme. Thibault B. Fernandez nous rapporte quelques-unes des actions de cet organisme situé en haute-ville. S’intégrer dans une nouvelle société est un exploit dont on ne mesure pas les efforts. Mélodie Langevin
Cher Gaétan,
Tu aimais que je t’appelle par ton prénom.
Qu’on fasse des road trips, qu’on chante les sœurs
Boulay dans la voiture.
Qu’on ait du temps devant nous pour que tu puisses fumer une, deux, trois cigarettes.
La dernière fois qu’on s’est vu, nous avons chanté « Rien de rien » d’Édith Piaf, a capella, en chœur, à ta demande. Tu m’as dit que ça faisait une belle rétrospective. J’ai remercié la vie de t’apporter cette paix, cette absence de regrets. Je t’ai remercié pour ta confiance et les apprentissages dans lesquels tu m’as guidée.
s’est entretenue avec Halimi qui nous sensibilise au parcours de l’immigrant.
Le théâtre Le Trident se distingue pour ses programmes d’accessibilité universelle. Juliette Deshayes a rencontré des membres de l’équipe qui travaillent à ouvrir encore plus grand les portes à la diversité.
Récemment, Gaétan Duval, poète qui a largement partagé ses mots positifs avec les lecteurs et les lectrices de La Quête est décédé. Deux intervenantes, Carole-Anne Beaulieu (ci-dessous) et Ariane Giroux (page 26), qui l’ont accompagné dans ses bons et moins bons moments signent un hommage à cet homme mémorable qui laissera, à compter de la prochaine édition, un très grand vide dans les pages du magazine…
Nous avons également appris récemment, avec beaucoup de retard, le décès de M. Marcel Fournier qui, à 83 ans, été « le plus âgé » des camelots. La vie de Marcel a basculé au tournant de la cinquantaine. Il est un triste exemple que personne n’est à l’abri de connaître des épisodes d’itinérance. Il restera dans nos mémoires comme un être déterminé, débrouillard, un peu têtu, mais ô combien attachant. Nos sympathies à ceux qui, comme nous, l’ont aimé.
Bonne lecture,
Dans ta vie, malgré toutes les embûches, jamais tu n’as cessé de cultiver la curiosité, la gentillesse, la créativité. Ton optimisme qui dépasse la poésie pour venir se loger dans le quotidien est une source d’inspiration ; un cadeau inestimable.
Je t’imagine fumant des cigarettes, entouré de grands penseurs et surtout d’âmes au cœur bon. Ton rire et tes bons mots m’accompagneront longtemps. Merci pour tout et bon voyage.
BEAULIEU
Cossette
Sophie et Jacob sont en grande discussion à la petite table ronde de la terrasse. Le ciel est bleu et l’air est frais, mais des nuages apparaissent dans leur discussion et ils s’échauffent.
— L’inclusion, ça veut dire toutes les Québécoises et tous les Québécois, rugit Sophie. Pas seulement celles et ceux qui sont intelligents, beaux et gentils. Elle tire sur la paille de son smoothie et continue : On regarde plein de gens de manière méprisante simplement parce qu’ils sont pas… Elle hésite… : « normaux », continue-t-elle en mimant des guillemets avec ses mains. C’est pas correct.
— J’suis ben d’accord que c’est pas bien, approuve Jacob ajoutant aussitôt, mais c’est tannant, épeurant même, ces quêteux aux yeux fous. J’ai rien contre les quêteux, mais…
— T’as rien contre, mais leur payes-tu un café ? Les regardes-tu ? Leur parles-tu ? Elle se tape le cœur; l’inclusion, ça commence par là.
Devant la terrasse trois enfants passent accompagnés d’une femme vêtue d’une longue tunique noire. Sophie se rend compte que Jacob voit la scène du coin de l’œil et que ça le fait tiquer.
— J’suis pas insensible, mais ma job, c’est pas de sauver les exclus, s’excuse Jacob.
— L’un n’empêche pas l’autre, réplique Sophie. T’sais, ces quêteux, s’ils quêtent, c’est qu’ils n’ont pas d’autre façon de survivre. Ils manquent d’argent et peut-être aussi d’instruction, de santé, d’habileté, de courage. Elle se penche sous son nez : T’sais, les exclus, c’est pas rien que les quêteux. Les gens sont exclus parce qu’ils ont une peau, une religion ou un cerveau différents. Ou parce qu’ils ne s’habillent pas comme la moyenne des ours.
— Je n’ai rien contre les gens différents, proteste Jacob. Nous sommes dans un pays libre, mais…
— T’as rien contre, mais il y a encore un « mais » qui arrive, hein ! C’est pas normal, Jacob, seulement parce qu’on est différent, que ce soit compliqué de décrocher une job, ou un logement, de manger à sa faim ou même de jouer au soccer avec les autres. Si une personne se sent pas vraiment acceptée, c’est ça l’exclusion. Provoqué, Jacob déplace énergiquement son gobelet. Du café flique floque sur la table.
— C’est-tu ma faute si des gens sont exclus ? Ça serait pas à eux à faire les efforts ?
— Aille là ! Ils font des efforts chaque jour pour comprendre nos bibittes. Mais c’est aussi à toi à les intégrer. À les saluer, à te rapprocher d’eux, à les connaître, à les inclure dans ton cercle d’amis.
Jacob hésite un instant. Il reprend son souffle, avale une gorgée de son café refroidi, s’essuie la bouche du poignet et réplique calmement.
— Il existe des associations pour ça qui mettent la pression sur les élus, sur les décideurs. Qui travaillent à améliorer la situation des marginalisés. Elles font connaître la situation de ces gens-là sur la place publique. Elles offrent même de l’aide directe.
Sophie se retrousse les manches et réagit.
— Non, ça marche pas comme ça, Jacob : les décideurs font ce que les citoyens veulent. Ça changera pas tant que tous ces gens sympathiques qui versent une larme en regardant les nouvelles garderont un silence de mort. Elle tire une carte de sa poche et lit : « Le silence est l’ennemi de la justice sociale », a écrit le Nobel Amartya Sen. T’sais, des gens résistent déjà à ce que l’on ouvre une simple résidence spécialisée dans leur quartier. Sont-ils vraiment pour l’inclusion ?
— Voyons Sophie, t’es aveugle. Y a des raisons d’être optimiste. Y a des progrès réels comme ces lois plus inclusives que le Québec a adoptées. Et les jeunes générations sont plus ouvertes, plus tolérantes à la diversité. L’idée d’inclusion consiste simplement à accepter tout le monde et…
Sophie lève la main et le coupe sec.
— Ça, c’est « l’idée d’inclusion », Jacob. Inclure, c’est agir, c’est accepter les personnes différentes, leur parler, les fréquenter, les aider. Si tous les « idéateurs », les beauxparleurs, les branleux, agissaient, là j’pourrais rêver une société où tout un chacun chacune serait inclus.
— Bon, bon. Ok, ok, j’admets. Jacob hésite puis il ajoute : Peut-être. Il attrape son blouson de cuir en marmonnant : Inclusion… ouais, j’vas réfléchir à ça.
Sophie lui jette un regard taquin et riposte.
— Réfléchir, c’est bien, Jacob, mais oublie pas : agir, c’est mieux.
Sophie approche son smoothie du gobelet de Jacob. Ils trinquent.
— Santé !
Ils se lèvent, se séparent, se saluent avec un sourire en coin.
CLAUDE COSSETTE
Après le décès de sa femme, qui maîtrisait la technologie mieux que lui, tout est devenu plus difficile pour Alexandre Bilodeau. Depuis un an, le retraité de 83 ans participe aux ateliers d’initiation à l’informatique et à Internet offerts par le groupe populaire d’alphabétisation Atout-Lire, situé dans le quartier Saint-Sauveur.
M. Bilodeau apprécie son expérience. « On va à notre rythme, personne ne nous pousse dans le dos, témoigne-t-il. On n’est pas pressé, c’est plaisant. » Les connaissances acquises dans les derniers mois ont permis à M. Bilodeau de gagner en autonomie. Étant seul à la maison, il utilise maintenant son ordinateur portable pour passer le temps, en jouant notamment aux cartes. Il reste aussi en contact, à distance, avec un groupe de personnes qui ont vécu la perte d’un conjoint. S’il est en mesure de faire cela, c’est selon lui grâce aux ateliers. « Ça me donne plus de confiance en moi, ça me rassure un peu. Je commence à me débrouiller », affirme-t-il.
La fracture numérique touche de nombreux Québécois de tous âges pour diverses raisons, comme le coût élevé pour l’achat d’un ordinateur et l’abonnement à un service Internet ou le manque de compétences avec ces outils.
Animatrice-coordonnatrice chez Atout-Lire, Marie-Claude Pellerin accompagne des personnes avec des difficultés en lecture. Elle constate que les défis liés à l’usage du numérique sont nombreux. En ligne, les textes sont souvent rédigés dans un langage complexe et le vocabulaire et l’iconographie peuvent être difficiles à déchiffrer pour les personnes qui ne sont pas familières avec les codes du Web.
Pour les personnes qui n'utilisent pas les outils numériques, la vie de tous les jours est remplie d’obs-
tacles. L'accès aux services en personne devient de plus en plus compliqué. Pour des raisons financières ou par manque de personnel, les gouvernements et les organismes communautaires se tournent davantage vers le numérique. « Depuis la pandémie, il y a eu une accélération des services en ligne, explique Mme Pellerin. On n’est plus en situation de pandémie, mais les services en personne ne sont pas revenus comme c’était avant ».
Elle souligne aussi que les orga-
Marie-Claude Pellerin et Alexandre Bilodeau discutent de la campagne Traversons l’écran : pour que l’humain demeure au cœur des services publics, du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ).
nisations sont moins flexibles. À plusieurs endroits, il n’est plus possible de se présenter sur place sans rendez-vous. Même par téléphone, il est souvent long et ardu d’obtenir la ligne pour parler à quelqu’un. De plus, elle mentionne que sans accès à Internet, simplement trouver les numéros de téléphone s’avère difficile. « Il faut toujours se battre pour avoir de quoi », résume M. Bilodeau. Réaliser certaines tâches plus complexes, comme faire des opérations bancaires ou remplir des formulaires gouvernementaux, demande un niveau d’aisance encore plus élevé. « J’ai un compte ouvert en ligne, mais j’y vais pas parce que j’ai peur de me tromper, de faire des erreurs », confie M. Bilodeau. L’équipe d’Atout-Lire soutient au besoin les personnes qui fréquentent leurs ateliers pour des prises de ren-
dez-vous, le paiement de factures, l’accès aux courriels et les autres tâches sur le Web.
Mme Pellerin ajoute que la fracture numérique fait en sorte que les opinions d’une portion des citoyens ne sont pas prises en compte, les consultations publiques se déroulant maintenant principalement en ligne. Atout-Lire offre un accompagnement aux personnes inscrites à ses activités, lorsque possible, notamment lors de la consultation sur le changement d’heure de l’automne dernier.
Mme Pellerin constate une forte demande pour des cours d’informatique, mais les organismes communautaires ont de la difficulté à y répondre. Elle mentionne qu’il faudrait allouer plus de ressources humaines et financières, d’autant plus que cet apprentissage demande du temps.
Selon Mme Pellerin, il faut aider les personnes qui le souhaitent à apprivoiser le numérique, mais il faut aussi continuer à offrir des services d’humain à humain. Malgré la formation, il sera toujours difficile pour une partie de la population d'utiliser les outils numériques. Atout-Lire a également pour mission de sensibiliser la population et défendre les droits des personnes analphabètes. Le groupe prend part à la campagne de revendication lancée par le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ). En plus de demander un accès à faible coût à Internet et aux outils informatiques, ainsi qu’un meilleur soutien au développement des compétences numériques, le RGPAQ réclame le maintien des services en personne et leur humanisation.
Selon le ministère de la Famille du Québec, le quart des Québécois auront plus de 65 ans en 2031, et le tiers, en 2061. Bien que les aînés n’aient jamais été aussi nombreux et en santé qu’aujourd’hui, ils n’ont jamais été aussi isolés. Qui prend le temps d’écouter les problèmes des « vieux » ?
« On va tous y passer. » Voici ce que Nathalie Guéchi, directrice de l’OBNL Contact-Aînés, pense de la situation du vieillissement au Québec. Son équipe a lancé le projet Mission Régénération en écoutant les besoins des personnes âgées de Québec. Les aînés ont raconté qu’ils souffrent de difficultés physiques et mentales, d’une perte d’autonomie, d’un manque de participation sociale et de discrimination envers les personnes âgées : l’âgisme. Malgré toutes ces difficultés, la problématique la plus relevée est l’isolement social.
Pour Mme Guechi, la première étape est de « rendre visibles ceux qui sont invisibles ». En offrant aux aînés l’attention qu’ils méritent, elle espère sensibiliser la population à leurs besoins et encourager des changements efficaces de la part de la société. C’est dans cette optique que Mission Régénération a collaboré avec les étudiants au programme de Graphisme du Cégep de Sainte-Foy. Ensemble, ils ont conçu des affiches visant à dénoncer l’âgisme et les ont affichées dans la ville de Québec.
Ces dernières années, l’organisation a développé de nombreux projets comme la Fabrique des Solidarités. Cette initiative met en relation des aînés avec des bénévoles afin de favoriser leur maintien à domicile. Les participants peuvent obtenir un soutien pour des petits travaux ou un entretien de la maison, réduisant ainsi les risques de chutes et d’accidents. Une assistance est aussi offerte aux bénéficiaires pour remplir des documents administratifs,
effectuer des déménagements, ou encore les accompagner lors de déplacements comme le magasinage ou des activités sociales.
Alors, comment participer à ce changement citoyen ? Comme pour beaucoup d’organismes communautaires, Mission Régénération ne peut pas se permettre d’attendre les décisions politiques. L’équipe s’organise et construit avec ce qu’elle a à sa disposition. Sa ressource principale : les bénévoles. Quel que soit son âge, tout participant est accueilli et encadré par l’équipe. Les services fonctionnent sous forme de « missions » avec une date précise de début et de fin.
« On peut créer des vocations », raconte Mme Guéchi. Deux heures de bénévolat dans le mois, c’est deux heures qui transforment la réalité d’une personne aînée. Concrètement, le service peut ressembler à une ampoule réparée, un robinet qui ne coule plus ou une épicerie
rangée. Toutefois, c’est avant tout une présence humaine. C’est ainsi que le bénévolat lutte contre l’isolement social, facilite l’inclusion et rappelle l’importance de la solidarité intergénérationnelle.
Ne pas agir est un choix en luimême, et la manière dont nous choisissons de traiter nos aînés reflète les valeurs de notre société. Mission Régénération nous rappelle qu’il est possible, à travers des actions simples de tisser des liens intergénérationnels et de redonner leur place aux personnes âgées dans notre quotidien. Un moment dans la semaine, une simple présence et un peu d’attention suffisent à jouer un rôle dans cette transformation. Après tout, en construisant une société plus inclusive pour les aînés, c’est un monde meilleur que nous préparons pour nous-mêmes.
THIBAULT B. FERNANDEZ
Vous souhaitez vous engager en tant que bénévole ?
Toutes les informations nécessaires sont disponibles sur le site mission-regeneration.com. Vous pouvez également contacter l’équipe au (581) 989-3113 ou par courriel : missregeneration@gmail.com.
Au Québec depuis 16 ans, Halimi a un parcours singulier qui reflète les défis et les richesses de l’intégration dans une nouvelle société.
Originaire de la Sierra Mazateca à Oaxaca, au Mexique, Halimi est arrivé au Saguenay–Lac-SaintJean par amour, accompagné de sa conjointe québécoise rencontrée dans son pays natal. Aujourd’hui soudeur-mécanicien et artiste, il partage un récit teinté de gratitude, de réalisme et de réflexion sur l’inclusion des immigrants au Québec.
UN DÉPART MOTIVÉ PAR L’AMOUR ET UNE NOUVELLE VIE À CONSTRUIRE
« Je ne voulais pas venir au Québec. Je vivais bien au Mexique. J’avais ma maison, je vivais de la musique et de l’artisanat », confie Halimi. Pourtant, à la fin de la vingtaine, l’amour le mène à Jonquière, puis à Chicoutimi, où il s’installe avec sa conjointe de l’époque. Ces premières années dans la région du Saguenay–LacSaint-Jean sont une immersion rapide dans une culture différente.
L’APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS : UNE IMMERSION DANS LA RUE
Contrairement à de nombreux immigrants qui suivent des programmes complets de francisation, Halimi n’a eu que six mois de cours de français. « Tout mon français, je l’ai appris dans la rue », dit-il. Cette méthode pratique, bien qu’efficace, a ses limites. « Je ne connais pas beaucoup la grammaire », admet-il en riant. Halimi souligne que l’environnement et les rencontres façonnent grandement l’apprentissage et l’intégration.
ADAPTATION GRÂCE À LA SOCIABILITÉ ET À LA COMMUNAUTÉ
Halimi se considère chanceux d’être sociable, une qualité qui l’a aidé à se créer des réseaux au fil des années. Il évoque avec affection les amitiés qu’il a nouées au Saguenay, qu’il continue de visiter régulièrement.
« Le monde que j’ai rencontré, c’est devenu ma famille. »
Il note cependant que les ressources pour l’intégration restent insuffisantes, en particulier dans les régions. « Quand les immigrants arrivent, ce ne sont pas les Québécois qui s’en occupent, ce sont les autres immigrants », déplore-t-il, ajoutant que plusieurs organismes d’aide existent, mais qu’ils restent méconnus.
Halimi conjugue aujourd’hui deux univers professionnels : soudeur-mécanicien à temps plein et il consacre aussi du temps à sa passion pour la musique et l’artisanat. Au Mexique, il vivait de son art, mais « ici, c’est plus difficile. » Malgré tout, il continue de jouer avec un groupe de musique traditionnelle mexicaine à Montréal et trouve dans ces activités artistiques une manière de rester connecté à ses origines.
UNE PERSPECTIVE
BICULTURELLE
Même après 16 ans, Halimi se sent encore profondément attaché à ses racines mexicaines. « Je ne me sens pas encore comme un Canadien. Je suis encore un Mexicain. » Sa culture zapotèque reste au cœur de son identité, bien qu’il admette perdre peu à peu son dialecte, le mazatèque, faute de le pratiquer régulièrement.
Cependant, Halimi apprécie la richesse culturelle et l’histoire du Québec, qu’il explore à travers ses voyages. « Le Québec, ce n’est pas juste Montréal. Il y a une histoire vraiment riche ici, il faut la découvrir. »
L’IMPORTANCE DES RACINES
AUTOCHTONES
Originaire de la nation Zapotèque, culture autochtone mexicaine, Halimi se sent particulièrement connecté aux traditions autochtones. Cette connexion l’a aidé à se sentir chez lui au Québec, où il a tissé des liens forts avec les communautés autochtones locales.
« J’ai rencontré les autochtones. Ça m’a donné une autre perspective. J’ai fait les mêmes traditions qu’au Mexique, avec la spiritualité. »
Halimi a participé à des pow-wow et à d’autres rassemblements des Premières Nations, trouvant des parallèles entre leurs traditions et celles de sa communauté d’origine. « Eux, ils comprennent de ne pas utiliser toutes les ressources, la vie nomade et le respect de la nature. » Cette philosophie résonne avec sa propre culture et l’inspire à vivre de façon respectueuse envers l’environnement.
Ses voyages à travers le Québec — de la Gaspésie au Nord-du-Québec — ont nourri cette admiration pour l’histoire et les traditions autochtones, tout en enrichissant son propre parcours identitaire.
UNE VIE PARTAGÉE ENTRE
DEUX MONDES
Alors qu’il envisage un retour au Mexique à long terme, Halimi continue d’apprécier ce que le Québec lui offre. Il s’apprête à emménager dans une coopérative, attiré par l’idée de communauté et d’entraide. « On ne finit pas d’apprendre. Un pays, ça évolue toujours. »
En somme, le parcours de Halimi illustre les complexités de l’intégration au Québec. Entre la richesse culturelle de sa nouvelle terre d’accueil et l’attachement indéfectible à ses origines zapotèques, il trouve un équilibre unique, porté par la musique, la communauté et la quête d’une vie en harmonie avec ses valeurs.
MÉLODIE LANGEVIN
Enquêtede sens
La plupart des gens préféreraient mourir plutôt que de penser. C’est d’ailleurs ce qu’ils font la plupart du temps. Bertrand Russel
« Votre film nous a bouleversés, c’est le chef-d’œuvre de notre épo… Ah ! Non… Attendez… Votre distribution est composée à seulement 28 % de personnes issues de minorités. Vous ne respectez pas les “quotas ethniques”. Malheureusement, nous ne pourrons pas vous décerner l’Oscar cette année ».
Il paraît que depuis 2024, pour être éligible à l’Oscar du meilleur film, un long-métrage devra désormais soit avoir comme acteur principal ou second rôle une personne issue d’un groupe racial ou ethnique sous-représenté ; soit avoir une personne issue de groupes sous-représentés au centre de son histoire ; soit avoir une distribution composée à 30 % de personnes issues de groupes sous-représentés : femmes, personnes LGBTTQQIAAP+, minorité raciale, handicapés, sourds… complétez selon votre convenance. (Moi je suis un junkie semi-chauve boiteux qui lit de la philosophie et joue de l’accordéon. C’est très sous-représenté. Puis-je avoir mon rôle s.v.p. ? Sûrement pas, puisque j’ai le tort d’être né il y a cinquante ans avec un épiderme beige et un organe reproducteur mâle. Et pour aggraver mon cas, je suis banalement hétérosexuel). Ces nouveaux « standards d’inclusivité » concernent aussi les techniciens : monteurs, maquilleurs, responsables des communications, etc. Vous imaginez le casse-tête ! C’est la mort du cinéma.
SPECTRE CINÉMATOGRAPHIQUE
De toute façon, le cadavre d’un art mort-né représenterait-il une si grande perte ? Dès le XIXe siècle, Hegel théorisait la mort de l’art. Né après, le cinéma était déjà une sorte de spectre. Va-t-il en plus se suicider ? Je ne vais pas me faire beaucoup d’amis en disant cela — j’ai remarqué que certains sont très susceptibles sur le sujet —, mais je le pense depuis longtemps : le cinéma n’est pas réellement un art ! Trop lié à la technique, aux machines, à l’industrie, au fric. Trop de contraintes, trop de gens qui s’en mêlent, trop de standards et de quotas… Les avantages qu’il tire de l’amélioration de tous ses appareils, ses luminaires et son carton-pâte suffisent pour moi à le prouver. Le suspense de n’importe quel thriller contemporain dépasse objectivement en efficacité celui du meilleur Hitchcock. Pour la simple raison qu’il bénéficie du progrès technique. « La poésie et le progrès sont deux ambitieux qui se haïssent d’une haine instinctive », disait déjà Baudelaire quand la photographie a débarqué.
Je ne sais pas si les Oscars ont mis leur plan à exécution, je n’ai pas suivi l’affaire. Mais le simple fait que des gens raisonnables aient pu pondre sérieusement une telle liste tarabiscotée de critères impossibles et l’aient volontairement rendu publique dépasse mes capacités de compré-
hension. C’est la liste la plus débandante et anti-artistique que j’ai eu à lire. Ce salmigondis abolit le seul critère valable : l’excellence. Les historiens se pencheront plus tard sur ce type de document comme sur des curiosités émanant de la folie collective passagère d’une étrange parenthèse historique durant laquelle l’orientation sexuelle aura remplacé le talent.
CRUAUTÉ ÉTYMOLOGIQUE
Inclusion vient de inclusio « enfermement », « emprisonnement ». L’étymologie est une science cruelle… Être inclus grâce à des standards comme ceux des Oscars, c’est l’être au prix d’un enfermement dans telle catégorie, telle identité, telle contingence. C’est se laisser emprisonner dans une idéologie, s’embourber dans les réclamations et être piégé par la victimisation. Et c’est être saisi d’un doute lancinant : « m’a-t-on choisi uniquement parce que je suis X ou Y ? » Par ailleurs, si on inclut trop de monde, ce dans quoi on voulait être inclus ne perd-il pas l’attrait qui nous faisait désirer d’y être inclus au départ ? Et que fera-t-on le jour où il y aura plus de monde sur scène que dans le public ? « La discrimination est devenue notre grille de lecture exclusive des relations humaines, y compris de celles où l’égalité ne doit pas être recherchée, comme dans la relation maître/élève, mais aussi où elle n’a que faire comme dans le lien amoureux » (Bérénice Levet). À quoi nous pourrions ajouter celles où elle s’avère néfaste, comme dans l’art, domaine par excellence de l’exception et de l’inégalité. L’indignité aigüe et la fièvre discrimineuse ont atteint de tels sommets qu’on en viendrait presque à regretter la bonne vieille discrimination. Les communautés humaines ont besoin de discrimination, de distinction, de hiérarchie. De toute façon, sans même le vouloir, nous discriminons constamment. Penser c’est discriminer. Rappelons qu’originellement, c’est l’action de distinguer des objets de pensée, la faculté de séparer les entités les unes des autres. Sans discrimination, nous en serions encore à tâtonner dans un magma indifférencié. Toute parole est un tri. La moindre sentence, même la plus futile, sur quelque sujet que ce soit, écarte d’abord ce dont elle ne parle pas, le « discrimine ». C’est bien pour cela que nous parlons : prendre en considération une chose, la mettre à part pour mieux la traiter, la faire varier, la nuancer.
Si les choses continuent à évoluer à cette vitesse, la communication verbale sera bientôt tout simplement interdite, puisqu’il n’y a pas une seule phrase qui ne soit pas, en son essence, discriminatoire. Si vous ne voulez rien discriminer, taisez-vous, ça nous fera des vacances…
MATHIEU RIOUX
Le théâtre et les autres arts de la scène devraient être accessibles à tous. Cette vision motive l’équipe du théâtre Le Trident qui se mobilise depuis plusieurs années pour offrir aux personnes en situation de handicap des sorties adaptées à leurs besoins.
Véronic Larochelle et Joanie Bernard, membres de l’équipe du Trident au centre-ville de Québec, travaillent à mettre en place diverses adaptations pour la salle et les spectacles. Chaque année, Le Trident propose une pièce traduite en langue des signes et en audiodescription. Les espaces de la salle sont également aménagés pour que les personnes en fauteuil roulant s’y sentent à l’aise. Lauréat du prix Papillon en juin dernier, décerné par la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec, le théâtre a été récompensé pour son programme d’accessibilité universelle.
Les prix continuent de pleuvoir pour Le Trident puisqu’au début du
mois de novembre 2024, il a également reçu le prix Mosaïque, décerné par l’Union des artistes, en reconnaissance de son leadership en matière d’accessibilité universelle, à la fois pour ses spectateurs et pour ses interprètes. Ces distinctions offrent une visibilité accrue au théâtre et facilitent la recherche de financements pour ses initiatives.
Le Trident se veut accueillant, en salle et sur scène. Depuis quelques années, le théâtre ouvre ses portes à des comédiens en fauteuil roulant, comme Arielle de Garie, qui tient l’un des rôles principaux dans Orgueil et Préjugés d’Olivier Arteau: « Ce qu’on recherche, c’est que les spectateurs se voient sur scène, se sentent représentés », exprime Véronic Larochelle, directrice du développement philanthropique et des partenariats. Pour le confort de ces comédiens, une nouvelle logistique s’est impo-
« Ce qu’on recherche, c’est que les spectateurs se voient sur scène, se sentent représentés »
sée à l’équipe du Trident. « Il a fallu réorganiser les loges et l’accessibilité aux sanitaires, car on s’est rendu compte que tout était trop étroit pour qu’un fauteuil roulant circule bien », décrit Véronic. Il a également fallu repenser la circulation sur scène, car certains décors compliquaient le déplacement des fauteuils.
Véronic Larochelle
Malgré le soutien du Conseil des arts du Canada, de la Ville de Québec, du ministère de l’Éducation et de nombreux autres partenaires, Le Trident manque encore de ressources pour développer pleinement ce projet.
La traduction en langue des signes, qui nécessite des ressources humaines importantes, ainsi que le coût de la mise en place de l’audiodescription, limite le théâtre à présenter une seule pièce adaptée par an. L’objectif, dans les années à venir, serait donc de pouvoir en proposer davantage.
entre un groupe de membres de l’Association Récré-Active des handicapés visuels, le metteur en scène et les comédiens de la pièce
Au-delà des prouesses techniques nécessaires pour adapter les pièces aux personnes en situation de handicap, Le Trident organise des médiations avant chaque représentation. Ces rencontres offrent aux participants l’occasion d’échanger avec les comédiens, les metteurs en scène et le personnel du théâtre : « Ce sont des moments privilégiés. Des comédiens sont sortis très émus de ces discussions, car les gens leur disaient que c’était la première fois qu’ils venaient au théâtre ou qu’ils ne pensaient pas être capables d’y retourner », explique
Joanie Bernard, coordinatrice du développement scolaire et de la médiation culturelle, qui supervise toutes ces rencontres.
Ces médiations permettent également de familiariser les spectateurs
avec la pièce avant qu’ils n’y assistent. Par exemple, pour les personnes atteintes de déficience intellectuelle, des rencontres préparatoires encadrées par des experts sont organisées afin de leur fournir toutes les clés pour mieux comprendre la pièce. Ça a été notamment le cas avant la représentation du Mythe d’Orphée, une création d’Olivier Arteau alliant danse et théâtre. « On a fait des ateliers de danse avec les participants pour comprendre où les émotions peuvent se situer dans le corps. Comme ça, lorsqu’ils voient le spectacle, ils peuvent comprendre quelles émotions ils ressentent quand ils le voient », explique Joanie.
Les sens sont au cœur de ces séances préparatoires. Les personnes malentendantes ou malvoyantes ont l’occasion de toucher les costumes,
de ressentir les différentes matières et de les associer aux personnages de la pièce. Rencontrer les comédiens permet également aux personnes aveugles de s’habituer à leurs voix, facilitant ainsi une compréhension plus claire des dialogues sur scène.
Le Trident s’inspire de l’expérience montréalaise, où l’adaptation des théâtres aux personnes en situation de handicap est très développée depuis plusieurs années. À Québec, de nombreux théâtres, comme Le Diamant ou le Théâtre des Gros Becs, proposent également un programme d’accessibilité universelle.
JULIETTE DESHAYES
Au fond de son fauteuil placé près de l’unique fenêtre qui donne sur un stationnement, la petite vieille dame observe ses visiteuses dont elle oublie déjà les noms, des bénévoles anonymes qu’elle voit cependant plus souvent que ses enfants, dit-elle en ajoutant : « J’dis pas ça pour me plaindre, je me trouve chanceuse d’être ici, bien au chaud, avec du monde pour m’aider. Et en plus, voilà que vous arrivez avec de p’tits cœurs en chocolat pour la Saint-Valentin... Chez nous, j’avais une bonne recette pour en fabriquer pour les enfants... même mon mari y goûtait, en cachette... »
Valentine raconte avec émotion ce moment de sa première journée de bénévolat au centre d’hébergement. Non, la dame ne lui a pas révélé sa recette de petits cœurs en chocolat. Mais désormais, quand vous discuterez avec elle d’inclusion sociale ou d’exclusion, ne soyez pas surpris si elle vous parle des personnes âgées regroupées pour attendre la mort. Et surtout, donnez-lui des noms de ces cas d’exception encore hyperactifs et toujours prêts à rendre service même après l’âge d’être relégués dans les marges ou les coulisses de la société.
J’avoue que moi, je n’étais pas préparée à ce débat et elle a pris comme une provocation ma remarque sur le fait qu’avoir un toit, des repas et un lit chaud pour dormir, ça ne permettait pas d’inclure ses nouveaux amis parmi les victimes d’exclusion sociale. « Un vrai raisonnement de fonctionnaire ! », a-t-elle lancé en me suggérant de consulter un dictionnaire.
Comme Robert et Larousse m’ont presque donné raison avec leurs définitions d’inclusion et exclusion, elle a riposté avec le cas de ceux que la société met à l’écart pour les punir ou pour se protéger : « Est-ce un crime de devenir vieux, malade, de ne plus bien se souvenir d’hier...? »
Drapeau blanc ! Trêve ! Changeons de sujet de conversation ! Compromis accepté, mais avec une invitation à l’accompagner lors de la prochaine visite à la vieille dame aux chocolats. Alors, avant de tourner la page, je ne peux m’empêcher d’ajouter : « Les gens, dans ce genre d’institution, sont un peu comme à l’hôtel, non...? Quelqu’un doit bien payer pour les services rendus ? » Pour toute réponse, elle me lance le cous-
sin du divan accompagné d’un gros mot qui ne se répète pas.
Temps mort. Mais en attendant la fin de l’heure de pointe de la circulation pour rentrer chez elle, Valentine lance une nouvelle ligne à laquelle je devrais mordre: « Peux-tu imaginer ce que nos voisins du Sud auraient pu faire pour freiner la pauvreté et la misère qui gagnent leurs grandes villes, avec ces milliards qu’ils ont dépensés pour élire comme président un milliardaire riche de l’argent des autres ? »
Pendant que je range un peu, mon amie enchaîne avec une envolée sur la justice sociale et les politiciens et sur les gens ordinaires qui dénoncent ce qui les perturbe sur les réseaux sociaux tout en attendant que Superman apparaisse pour régler leurs problèmes sans avoir à changer à leurs habitudes de consommateurs. « Si c'est ça le rêve américain qui fait marcher les peuples de la terre, faut pas s’étonner que le monde soit tout croche... Moi, je ne veux plus ni rêver ni croire aux belles promesses. Ce ne sont que des déplacements d’air. Je veux de l’action. »
Quand je lui rétorque : « Tu te prends pour Che Guevara ? », elle hausse les épaules en disant qu’il existe bien des manières de mener une révolution qui aidera le monde. « La mienne ne fait pas de morts et ses héros ne posent que de petits gestes humanitaires et gratuits, pour encourager et soutenir ceux qui espèrent toujours vivre mieux, mais ne savent plus trop s’ils doivent encore croire aux miracles ou aux mirages. »
Décidément, la vieille dame aux chocolats a marqué notre Valentine : elle disserte maintenant sur le travail des personnes bénévoles, actives à tous les échelons de la société et dans tous les domaines, même si parfois leurs initiatives dérangent les pouvoirs en place. Si la pauvreté et la misère ont toujours suivi partout l’humanité, la bonne volonté, la charité et la bienveillance sont aussi encore du voyage.
Comme Valentine se prépare à partir, je me retiens d’ajouter Amen à mon au revoir...
La pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans le monde de l’éducation au Québec affecte non seulement le personnel, mais également les étudiants. Le « manque » de formations freinerait l’inclusion des élèves à besoins particuliers dans les écoles et donc dans la société.
« C’est une bonne affaire qu’il y ait des classes spécialisées, mais c’est certain qu’inclure les enfants à besoins particuliers dans les classes normales, ça montrerait aux élèves à vivre en société », estime Annie Milot, technicienne en service de garde.
Annie Milot a commencé sa carrière dans les classes de sa fille, dans son village natal de SaintAlexis-des-Monts. Elle y animait divers ateliers, quelques fois par semaine. Au fil du temps, elle a développé un attachement avec ces jeunes. La responsable du service de garde de son établissement lui a suggéré de prendre un poste à temps partiel au sein de leur équipe. Une proposition qu’elle a acceptée à bras ouverts.
En 2009, Mme Milot a donc suivi les différentes formations pour devenir éducatrice spécialisée. Deux ans plus tard, elle a obtenu son premier poste permanent au sein d’un service de garde. « À ce moment-là, les postes en service de garde n’étaient pas nombreux en heures. C’était de petits postes », explique-t-elle. La norme était entre douze et quinze heures par semaine. Selon elle, la pandémie aurait créé une effervescence dans le milieu qui en a résulté une augmentation du nombre de postes et du nombre d’heures.
En fonction des besoins des élèves, différentes classes spécialisées sont offertes dans les écoles primaires et secondaires. Certaines écoles ont même axé leur enseignement en entier autour de ces élèves. Par exemple, l’école de l’Envol accueille des élèves âgés de 5 à 21 ans qui présentent un ou plusieurs handicaps physiques ou psychologiques.L’objectif premier de cette école est d’amener l’élève à développer au maximum ses compétences scolaires, personnelles et sociales, dans un milieu adapté à ses besoins.
« Il y en a qui sont très bien dans une classe ordinaire, mais il en a qui ne sont pas capables de fonctionner », indique Annie Milot. Selon elle, certains enfants avec des besoins particuliers nécessitent un apprentissage spécifique, tandis que d’autres doivent être dans les classes ordinaires. Afin d’avoir une société inclusive pour tous, tous les enfants devraient cohabiter. « Dans notre société, des gens différents il y en a, pis si on n’apprend pas à vivre avec ces gens-là, on n’apprendra jamais. »
« MANQUE » DE FORMATIONS
Le « manque » de formation et de personnel serait le problème, selon Mme Milot. Dès que la cloche sonne, une nouvelle réalité s’ouvre pour ces élèves. Une réalité qui ne serait pas prise en compte par les commissions scolaires, estime-t-elle. « Souvent, on a des éducateurs avec des groupes de 25 élèves, parce qu’on manque de personnel. Si on rajoute des élèves à défis dans les services de garde,
ça devient une charge encore plus lourde pour eux. » L’intervention et la gestion prennent alors la place de l’apprentissage et du jeu. « Quand on se retrouvait avec des élèves à besoins particuliers dans nos groupes, souvent on fait plus d’intervention que d’animation », se désole la technicienne.
S’ADAPTER
Afin de réduire le nombre de défis pour les enfants et les éducateurs, plusieurs techniques d’adaptation ont été mises en place dans le service de garde où travaille Mme Milot. Un coin calme avec des objets sensoriels, des tentes, des coquilles antibruit et des lumières adaptées peuvent être utilisés, si nécessaire. « Il fallait vraiment s’adapter, dans l’environnement, pour qu’il n’y ait pas trop de grands défis pour eux. »
Pour Mme Milot, la solution est simple : plus de formations. Une formation pour accompagner les enfants à besoins particuliers dans les classes permettrait aux éducateurs d’être mieux outillés. Dans un cas de crise, un éducateur pourrait alors mieux réagir. Avoir davantage de techniciens en éducation spécialisée dans les écoles et les services de garde serait également un avantage pour les élèves et le personnel. À son grand désarroi, après plusieurs interventions, certains enfants doivent être retirés du service de garde, puisqu’ils n’ont pas les ressources nécessaires. « On a besoin que ça change pour pouvoir offrir des services plus adéquats. »
GABRIELLE PICHETTE
Le texte qui suit n’est pas de moi. Mais, je ne pourrais pas mieux dire, alors je transcris ces mots qui proviennent de la page de Reiki Ingrid Karro.
« Chers parents et enseignants,
J’ai une faveur à vous demander : prenez quelques instants pour vous asseoir avec vos enfants et expliquez-leur l’importance de ne pas se moquer de ceux qui sont différents. Qu’ils soient grands, petits, gros, maigres, noirs ou blancs, il n’y a aucune raison de les tourner en dérision. Dites-leur qu’il n’y a rien de mal à porter les mêmes chaussures chaque jour, et qu’un sac à dos usé renferme les mêmes rêves qu’un cartable flambant neuf. Apprenez-leur, je vous en prie, à ne pas exclure les autres sous prétexte de leur différence ou de leurs opportunités limitées. Expliquez-leur que les moqueries peuvent causer une grande douleur, et que l’école est faite pour apprendre et non pour rivaliser. Ces paroles s’adressent également aux enseignants. Toi et moi, nous valons tous la même chose. Nos enfants, quels que soient leur nom et leur origine, ont eux aussi la même valeur. L’éducation et les valeurs commencent à la maison.
Ensemble, nous pouvons inculquer à nos enfants l’importance de l’inclusion, de la compassion et du respect. Le monde sera ainsi un endroit bien plus chaleureux et accueillant pour chacun d’entre eux.
Merci de prendre le temps d’éduquer nos enfants afin qu’ils grandissent avec des valeurs d’ouverture d’esprit et de tolérance. »
ACCUEILLIR LA DIFFÉRENCE
Ces mots me touchent sincèrement. Mes enfants sont devenus des adultes. J’ai deux petits-enfants qui grandissent. Je me demande souvent si j’ai fait les bons choix pour inculquer des valeurs d’inclusion à ma progéniture. J’ai commis certaines erreurs par ignorance, mais aujourd’hui, c’est à moi d’avoir une attitude accueillante face à la différence.
Je vis moi-même avec plusieurs différences de la majorité des personnes que je connais. Différence à cause de ma santé mentale, différence à cause de mon orientation sexuelle. Je n’ai jamais souffert d’exclusion, mais je connais des gens qui la vivent chaque jour. Pas plus tard qu’aujourd’hui en revenant chez-moi, en autobus,
j’ai été témoin de paroles dégradantes d’un chauffeur d’autobus envers un passager qui transportait des sacs de canettes vides vers un lieu de consigne. J’ai entendu le chauffeur dire à un passager qui a ramassé une bouteille vide tombée par inadvertance par terre : « Ça, ça vient du dégueulasse qui vient de sortir, jeter ça dehors. »
Ce n’est pas ce que j’appellerais de la compassion et du respect. L’inclusion, à mon avis, ça commence dans ces petits gestes, ce jugement gratuit envers l’autre. Moi, je voyais un homme qui a le courage de retrousser ses manches, de valoriser les détritus jetés n’importe où, sans considération, par manque d’éducation. J’ai pensé « Peut-être pourra-t-il manger décemment ce soir grâce à son labeur ? ».
Ce chauffeur d’autobus n’était pas dans les souliers du passager qui était à son affaire et ne dérangeait personne dans l’autobus. Ce n’est pas de cette façon qu’on apprend l’importance de l’inclusion. Vous ne savez jamais qui vous écoute lorsque vous portez ce genre de commentaires gratuit. Soyez vigilants et ouvrez votre esprit à la différence. Un minimum de compassion ne vous fera pas de mal.
Cet exemple de l’homme dans l’autobus n’en est qu’un parmi une panoplie d’autres qui peuvent vous venir à l’esprit. L’idée n’est pas de chercher un coupable, mais bien de sensibiliser au phénomène de l’exclusion afin de se rapprocher graduellement d’exemples d’inclusion.
Je marche régulièrement sur la rue Saint-Joseph à Québec, je croise régulièrement des individus en situation d’itinérance. Juste un petit bonjour suffit à les rendre de bonne humeur. Ces personnes ne sont pas nées dans la rue, elles ont eu une vie avant d’en arriver là. Peu importe la raison, elles méritent d’être respectées. Cela dit sans vous faire la morale.
« L’harmonie, c’est la conciliation des contraintes, et pas l’écrasement des différences. » — Jean Cocteau
Simplement,
1 Citation de Pierre Desproges
PAR
par Jacques Carl Morin
CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET 20 À L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT ET LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT.
Ce jeu consiste à remplir les rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des définitions, indices ou lettres mélangées ou d éjà inscrites. Chaque case grise représente une lettre qui est à la fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant.
:
Verticalement :
1- India, Boom, Richard ou Caisses.
1- India, Boom, Richard ou Caisses.
20- Nérée le poète ou Yves, auteur du Matou.
20- Nérée le poète ou Yves, auteur du Matou.
Horizontalement :
Horizontalement :
1- Jeune daim (TAGEUD). Ferry. Entretien de la coque d’un navire (BODURA).
1- Jeune daim (TAGEUD). Ferry. Entretien de la coque d’un navire (BODURA).
6- Genre musical précurseur du jazz (MAITREG). Vider. Condiment américain.
2- Qui est relatif à l’été. Coquin, licencieux (BRITELNI). Pâte alimentaire.
2- Qui est relatif à l’été. Coquin, licencieux (BRITELNI). Pâte alimentaire.
3- Dépouille les urnes. Facteur Rh. « Tomber de Charybde en ______ ».
3- Dépouille les urnes. Facteur Rh. « Tomber de Charybde en ______ ».
7- Suave. Drapeau. Apocalyptique, effroyable (QUETESNAD).
4- Album phare de Jean-Pierre Ferland. Art de monter à cheval. Récent, inédit.
8- Celles-ci. Jugements rendus par des juges. Partie du bassin.
4- Album phare de Jean-Pierre Ferland. Art de monter à cheval. Récent, inédit.
5- Colosse aux pieds d’_____. Continent. Ouvrage d’art hydraulique dans un canal. Ancienne épée.
9- Liés. Industrie du fer et de l’acier. Rayonnant, ravi.
5- Colosse aux pieds d’_____. Continent. Ouvrage d’art hydraulique dans un canal. Ancienne épée.
6- Genre musical précurseur du jazz (MAITREG). Vider. Condiment américain.
10- État d’immobilisme. Médecin de famille. Réponses au jeu p.29
Inclusion : Ce mot a un pouvoir d’être employé dans bien des sens, il favorise parfois bien des personnes, ou des ensembles de personnes. Il a le désir de regrouper le plus de monde possible, contrairement à son pendant ou adversaire l’exclusion. Enfin ce mot bien employé peut favoriser des liens, contrairement à exclusion qui est très sélective et beaucoup moins rassembleuse.
Enfin si on veut simplifier la situation, celui qui prêche l’inclusivité a beaucoup plus de chances d’attirer une clientèle que celui qui prône l’exclusivité. Qui elle se doit d’être réservée à une classe plus restreinte. Si vous me comprenez bien dans les organismes qui penchent vers l’inclusion les portes sont grandes ouvertes, celles qui prônent l’exclusion s’adressent à une catégorie de personnes beaucoup plus restreinte qui souvent se distingue par des exclusivités ou des produits plus rares sur le marché. En ce qui concerne la population les deux situations ne sont pas mauvaises ou bonnes, elles sont tout simplement différentes. Le tout dépend de l’objectif qu’on veut atteindre et dans lequel on se sent le plus confortable.
J’ai choisi de terminer mes études et de fonder mon foyer au Québec. Je suis un citoyen québécois, retraité depuis cinq ans. Mon travail dans la communauté comme intervenant communautaire à l’Archipel d’Entraide m’a permis de vivre au quotidien avec des gens qui vivent l’exclusion. Je les ai accompagnés dans leurs tentatives de reprendre un rôle actif dans la société.
UNE INCLUSION PARTICIPATIVE
L’inclusion et tout ce qu’elle suscite et questionne dans le cœur et la tête de chaque être, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs, il est sollicité, vouloir y répondre, ça demande réflexion.
Peut-on être objectif face à des choix d’inclusion ou d’exclusion ? Étant moi-même de souche migratoire et ayant côtoyé, vécu et travaillé avec des Québécois de toutes souches, je peux affirmer qu’au Québec on a souvent la main sur le cœur. Ce qui fait de nous un peuple accueillant et
L’inclusion existe dans toutes les sphères de la société, que ce soit dans les regroupements religieux, affaires, sportifs, artistiques, professionnels, etc.
Pour ce qui est des contacts sociaux, ces derniers sont non seulement nécessaires, mais ils sont indispensables pour le bon fonctionnement de la société. Peu importe votre statut professionnel, ou autre domaine dans lequel vous vous impliquez. L’être humain est un être social, et une société bien ordonnée a besoin d’un très grand nombre de personnes pour bien fonctionner.
C’est le pourquoi de bien des associations qui prennent souvent le temps de se réunir pour améliorer le sort des humains qui sont sur notre planète.
Selon un vieux dicton, « Il y a toujours de la place pour l’amélioration. » Les êtres humains qui ont la chance de donner un coup de pouce dans ce sens sont des gens qu’il faut considérer.
Respectueusement à tous mes lecteurs, Une bonne année 2025.
ouvert à l’autre indépendamment de l’accent, la couleur ou l’origine.
Pour inclure, l’autre doit être prêt à faire un premier pas. Tous, nous devons essayer d’élargir notre vision tout en gardant dans notre esprit que nous sommes liés les uns aux autres, peu importe l’origine ou la couleur.
J’aimerais inviter chacun de nous à ouvrir nos yeux du cœur à la différence de l’autre. Lui prendre la main et l’aider à avancer vers une communauté bienveillante. Ça suppose de laisser tomber les préjugés pour se retrouver ensemble dans une société sans discrimination de catégorie, de genre, de race ou de classe sociale....
Rêve ou réalité ? On aura toujours le libre choix d’être et d’agir selon notre propre conscience, et de garder nos yeux du cœur grand ouverts.
MOUNIR ISHAK
Passionnée de pays lointain
Au langage rutilant
Sa vie ne dansait que sur les mots
Ignorant le sens
Tout en se laissant bercer de paroles
Comme chapelet à égrener
Enivrée à jongler de la soif des sons
Comme kyrielle de douces harmonies
De sa mémoire rejaillit son précieux terroir
À changer le sillon de ses pas
Retrouvant ainsi comme grande dentelle
Les mots du poète
Les bras levés en cris de joie
D’une main
De ces doigts fins
Broda sur dentelle de soie en fil bleu
« La langue de chez nous »
J’ai eu des difficultés dans le passé
Mais j’ai pu m’en sortir
J’ai souvent été terrassé
Et j’ai tellement eu envie d’en finir
Je m’en suis rendu compte avec le temps
Que mes idéaux étaient trop élevés
Il faut parfois foutre le camp
Pour mettre en place toutes ses idées
L’aide que j’aurais voulu avoir
Je ne l’ai pas reçue
Je l’ai eue autrement sans le savoir
Et du résultat, j’en ai rarement été déçu
J’ai souvent voulu aider
Mais j’ai rarement pu le faire
Maintenant, j’essaie de me soigner
Et de ne pas trop déplaire
Je ne sais pas si un jour je serai fier de moi
Et pourrai me remémorer mes bons coups
Je pourrai peut-être le faire avec joie
Et donner espoir à un autre fou
Je suis encore jeune de cœur
Et avec les années, j’ai pris de l’expérience
L’avenir me fait moins peur
Car chaque jour, je vis avec patience
8 h 45, le 10 décembre 2024. C’est dimanche. J’écoute Stingray Opéra Plus au 534 sur Vidéotron à TV comme moman écoutait des 33 tours d’opéra sur Valmont, où était située notre maison familiale à Bordeaux, Montréal ! Et comme notre grand-père Élias écoutait le Metropolitan Opera de la grosse pomme le samedi après-midi, je crois, à Saint-Joseph-de-Beauce. Mon cousin, et filleul de ma mère, Pierre est devenu musicologue. Elle en était très fière. Entre autres, il explique le livret de l’opéra que s’apprête à jouer l’orchestre à la Place des arts à Montréal ou ailleurs. Aussi, il démocratise l’opéra. Chaque année, il va dans les écoles du Grand Montréal, les milieux de santé, les bibliothèques et il rencontre même des groupes de personnes en situation d’itinérance ; tout ce beau monde découvre avec émerveillement — et tout à fait gratuitement (grâce à vos dons) — la magie de l’opéra. Par ailleurs, est-ce qu’on vient d’une famille de petits bourgeois ? Ou de la classe moyenne ?
Suis tombé sur le trottoir samedi le 2. Fesse, hanche, épaule, tête. Après radios, je n’ai rien de cassé, rien de grave sauf un peu d’arthrose. Mais j’ai beaucoup de douleur à la fesse, dans certaines positions.
J’ai appelé ma sœur, notre 811 familial, puisqu’elle a travaillé 15 ans à Info-santé. Puis, à 5 h du matin, le 811 officiel, pour lequel j’ai attendu 45 minutes pour parler une heure et quart avec l’infirmière. Elle m’a posé plein de questions puis m’a conseillé d’aller consulter.
Je suis chanceux, j’ai eu un rendez-vous d’urgence sans rendez-vous mercredi à mon GMF à 16 h. 16 h 30 radiologie drette à côté de mon GMF dans le complexe de la Cité Verte situé coin chemin Sainte-Foy et Saint-Sacrement.
17 h 15, résultats négatifs, je peux reprendre mes activités.
Je ne suis pas tombé sur la glace.
Je me suis enfargé les pieds dans une boule de béton sur le bord du trottoir parce que j’étais trop excité ou trop high.
J’ai vu une mère de famille avec quatre enfants et j’ai dit : « Ma mère a’ dirait que vous travaillez pour la patrie ! ». Elle m’a répondu : « Sorry, I don’t speak French! ».
Pas décontenancé, j’ai commencé à traduire. Mais une fraction de seconde après, je me barrais les pieds dans la boule de béton située sur le sentier qui sépare le cimetière St-Matthew de la bibliothèque Claire-Martin,
et en deux secondes je tombais sur le sol ; fesse, hanche, épaule et tête.
Deux bons samaritains m’ont aidé à me relever. J’ai dit que j’irais dans la bibliothèque voisine pour souffler et reprendre mes esprits. Un de mes deux samaritains m’y a accompagné et a parlé au commis en privé.
9 h 45. OK, Fuck l’opéra ! Je syntonise Stingray Classic Rock 501. Rhiannon de Fleetwood Mac, album Fleetwood Mac que ma sœur de 6 ans mon aînée m’a fait découvrir dans les années 1970. Elle m’avait parlé de la chanteuse du groupe, Stevie Nicks, dans la jeune vingtaine, mais avec une voix ...!
Quand elle m’a fait découvrir Harmonium, elle me parlait aussi de la voix de Serge Fiori.
MORALE OU LEÇON DE L’HISTOIRE
« Arrête d’interpeller n’importe qui n’importe comment et de rentrer dans la bulle des gens inconnus que tu rencontres. Calme-toi. Ralentis la vitesse de ta pensée qui saute du coq à l’âne à brûle-pourpoint et te mène par le bout du nez parce que t’es en high ou en manie. Tu es responsable de tes comportements. Reprends le contrôle de ta pensée et de tes émotions (comme notre père disait : “Contrôle-toi et ménage tes transports !”). Tourne ton œil intérieur vers la profondeur de ton propre esprit, là où règnent la paix, la sérénité et le bonheur (comme m’avait écrit Jean-Robert Bolambe Bangwoy Bankaza, ami zaïrois des résidences de l’Université Laval en 1986-87 et ami éternel devant Dieu, dans une prière de protection).
Bref : “Slow down, you move too fast”… de Simon and Garfunkel. »
BERNARD ST-ONGE
Un jour, perdu au sein de sa nation, en chute
Reste en déroute l’a laissé choir
Tel un guetteur à la recherche, il scrute
Désire cultiver à nouveau l’espoir
Jadis affranchi de son berceau
L’homme lointain traverse l’inédit, vaisseau
Déporté d’un autre monde
Terre nouvelle féconde
Étranger pour peuple qui l’accueille
Peur de l’inconnu
Peur de la différence
Peur de l’ennemi
Peur du délesté
Peur du répudié
Peur du réfugié
Au pied de la porte désirant traverser le seuil
Sentira-t-il l’invitation franche ?
Réticence ?
Peur qui trahit…
MICHEL BRISSON
Je veux vous féliciter du fond du cœur pour toutes vos actions écologiques. Il fait bon vous avoir au pouvoir ! Des pistes cyclables à la biométhanisation, du recyclage aux espaces verts et fleuris, de la plantation aux dons d’arbres et j’en passe ; c’est vraiment génial !
J’espère que les matières recyclables, triées et ramassées sont réellement recyclées ; en vérité ! Des produits de consommation faits à partir de ces matériaux seraient à penser ; à inventer ; ça pourrait faire un bon marché.
J’espère aussi que les sacs mauves servent vraiment à la biométhanisation ; que la population suit les consignes et les utilise à bon escient !
Il y a aussi l’idée d’encourager le transport collectif qui est bonne pour l’environnement et l’air ; à condition que les gens l’utilisent.
À mon avis ; vous êtes le meilleur maire que la cause environnementale a connu, ce qui fait qu’à mon avis, vous êtes le meilleur maire, sur tous les points.
Bravo à vous et votre équipe et portez-vous bien !
CHRISTINE TROTTIER
Pourquoi je t’aimais juste toi ?
Pare que tu étais le meilleur pour m’aimer
Pourquoi tu étais dans mon rêve
Parce que la vie c’est beau à rêver
Pourquoi tes paroles étaient les plus belles
Parce qu’elles étaient bien pesées avec amour
Pourquoi c’est celui que j’aime
Parce que c’est le meilleur dans mon cœur
Pourquoi je t’adore autant
Parce que tu es celui qui m’anime de beauté
Pourquoi tu fais mon bonheur
Parce que c’est toi l’élu de mon cœur
Pourquoi mes sentiments pour toi sont incroyables
Parce que je t’aime à l’infini
Parce que tes « je t’aime » me font palpiter le cœur
Parce que nous sommes faits l’un pour l’autre.
Il est né vagabond
Cet humain enguenillé
Avec un vague à l’âme
À faire pleurer
C’est qu’il a perdu ses proches
De sa propre mort, il s’approche
S’abreuvant de larmes
Se nourrissant d’incertitude
N’a pas besoin d’arme
Pour déployer sa solitude
Le cœur à la tourmente
Sous un ciel orageux
C’est dans la peur qu’il s’invente
Des démons, si ce n’est des dieux
Ne tournez pas le dos
À cet être en souffrance
Offrez-lui plutôt de l’eau
Faites preuve de clémence
Si jamais vous croisez un tel être
Ne détournez pas le regard
Il nous ressemble beaucoup plus
Qu’il ne semble y paraître
La réconciliation chemin et homme. Le droit chemin ne demande qu’à être tracé. Ne demande qu’à être lacé. La première règle d’or d’une bonne société est la démocratie jusque dans ses racines. Il n’y a pas de perfection parfaite, mais un chemin illustre et bienveillant. La Grande Écriture doit vaincre le monde.
Les réparations sur une bicyclette se font en un clin d’œil. Pour les réparations sur une auto, elles se font souvent par un mécanicien ou une mécanicienne couché.e sous la voiture. La formule est pourtant si simple, voire élémentaire. Prendre une seconde de son temps pour s’ouvrir à toute cette magie. Il y a un déséquilibre évident à conduire une bicyclette — qui peut être enrayé avec le tricycle ou deux roues arrière stabilisatrices. Mais ce que l’on ne voit pas, immensément plus grand encore, c’est le déséquilibre évident à conduire une automobile. L’équilibre des forces naturelles et l’amour de la roue vaincront le moteur à explosion, lourd, complexe, souillant. Entrez par le chemin étroit, comme la bicyclette le démontre sur l’automobile.
La démocratie des riches : une grande partie de la voie est prise par l’automobile et le ou la cycliste navigue entre ce qui lui reste de la route et le ravin. La grosseur monstrueuse de l’automobile ou le couteau à beurre du vélo. À vélo, c’est en peloton que l’on s’associe pour rouler, en voiture, à plusieurs, on parle d’embouteillage. Écrire sur la constitution de la route qui devrait être à l’image du Christ, les pauvres attablés et vénérés. Un monde des plus agréables au devenir de la roue. Pourquoi refaire le monde ? Pour qu’il y ait plus d’égalité. Plus de partage. Plus ma vérité sera simple et claire, plus elle rendra semblable à elle-même le chemin.
Plus nous aurons écrit sur Un Sujet, plus nous connaîtrons Sa Vérité. Plus nous aborderons le sujet, plus nous développerons sur le sujet, plus nous l’analyserons, meilleure sera notre compréhension. Finalement, je crois que nous sommes beaucoup plus vulnérables avec l’auto qu’avec le vélo. Une cage roulante ou marcher sur la pointe des pieds. Quand nous effacerons toutes les voitures sur les routes, l’hiver, la neige sera plus blanche. Et la page nécrologique aussi. J’ai le bonheur et la joie de prétendre au printemps de nos hivers. Je me soumettrai toute ma vie à ces états de fait. L’obésité du véhicule motorisé qui se voit fondre en une bicyclette ultra-douce ferat-elle suivre le même processus en ce qui a trait à l’obésité des gens dans ce monde ? Je l’espère…
La richesse des pauvres est la bicyclette, la pauvreté des riches est l’auto. La bicyclette est l’affaire de toute une nation. L’auto est l’affaire de tout un intellectualisme. Si avec l’automobile on requiert des leçons de conduite, avec la bicyclette on a une leçon de vie. Ils ou elles ont le poids des armes, mais derrière cette façade, comme toutes les façades, un jour, la loi de l’inertie, par elle-même, les rattrapera, et brilleront toutes ces clochettes célestes. Vous n’entrerez pas au paradis, à moins de redevenir un enfant.
Selon les religions, la plus grande richesse est d’effacer la richesse. Il faut diminuer l’argent et rendre plus riche. Ce sera la pêche miraculeuse. Les coffres d’or de l’État. Vous aviez fini par comprendre qu’à la dureté du vélo, il y avait la facilité de l’auto, et les emplois à doubles et triples renforts. L’État devra redorer son blason. Effacer les taches noires en favorisant les tâches nobles. Il faut formuler et reformuler des scénarios pour en arriver à un seul scénario de rêve sur le chemin de la vérité et de la vie. Il y a une clause dans notre monde : les perdants doivent gagner et les gagnants doivent accepter de perdre du terrain pour le bien commun.
Nous sommes partis de loin pour en arriver à cet état de fait. Il faut beaucoup de patience, mais les écluses peuvent parfois céder. Les marées viendront. Le temps fera son œuvre. Éternel et divin.
En février 2024, il y a un an maintenant, O’Neil perdait son chien Tom.
O’Neil était mon voisin. Il vivait en bas de chez-moi. C’était un voisin très spécial.
À l’occasion de chaque fête, comme la Saint-Valentin, Pâques, Noël, etc. il me donnait du chocolat.
On le voyait toujours avec sa marchette, car il avait mal aux genoux. En fait, il avait des plaques de fer dans hanche et à cause de cela il s’était procuré un quadriporteur qui lui permettait d’être autonome et indépendant.
Lorsque j’entendais le facteur livrer le courrier, je descendais pour le chercher et chaque fois O’Neil ouvrait sa porte et avec son beau sourire me demandait : ça va ?
J’aimerais vous raconter une petite anecdote. Une fois, malgré la douleur que lui causait son mal de hanches, il est venu à mon secours. Mon système d’alarme s’est déclenché sans raison, ce qui m’a rendue vraiment nerveuse. Alors lui, il est arrivé et avec un bâton, il est arrivé à atteindre le système et à l’arrêter. Après cela, il a avisé mon propriétaire qui m’a alors fourni un système portatif. C’est grâce à O’Neil que je n’ai plus vécu de stress avec mon alarme.
Je suis plutôt anxieuse, mais la présence des chiens me fait beaucoup de bien. L’été, très souvent, O’Neil sortait Tom qui se mettait à japper, comme pour dire, je suis là. Je sortais alors les rejoindre et les petits câlins de Tom, sous le regard complice d’O’Neil, me calmaient.
Que ce soit dans l’immeuble ou dans le quartier, O’Neil était aimé. Le 22 novembre 2024, il a appelé l’ambulance. J’ai cru que j’allais le revoir le lendemain. On m’a dit qu’à l’hôpital, il a demandé qu’on fasse venir ses fils, O’Neil Junior et Michel. Harassé par une hémorragie, ils n’ont pas pu le sauver et il est décédé. Le soir de son décès, j’ai pensé à lui en me couchant et j’ai dit : « Je t’aime O’Neil, dors bien, soit en paix. »
Le lendemain, j’ai reçu un appel et on m’a annoncé qu’il était décédé. Notre amitié était si forte, qu’à cette annonce, j’ai éclaté en sanglots. Il a été incinéré et son urne contenant ses cendres sera enterrée à Victoriaville.
Je veux offrir mes sympathies à ses fils, O’Neil Junior et Michel et à ses amis Daniel et Michel H. Repose en paix O’Neil. Ton amie,
Gaétan Duval a signé des centaines de poèmes dans La Quête Février est sa dernière et ultime création. Nous la publions avec beaucoup d’émotions. Nous publions également la dernière lettre qui lui était destinée, mais qu’il n’a pas eu le temps de lire. Elle se veut un hommage à cet homme-poésie qui aimait tant la vie.
Sous le lumineux soleil de février
Moi et mon amie Ariane
Nous nous sommes promenés
Sur les glaciers
Pour aller rencontrer
Nos amis innus.
Nous étions fébriles et enjoués
D’enfin les voir et d’enfin avec eux, fêter.
Ils se souvenaient de nous
Et ils nous ont offert à chacun de monter
Sur leur skidoo pour enfin à leur village arriver,
Pour plus loin débarquer
À leur grande salle de communauté.
Nous avons fêté
Nous avons festoyé
Et sur la musique de Kashtin et de Florent Vollant, nous avons d’un même élan amical dansé.
Je travaille au Relais La Chaumine, un organisme communautaire alternatif en santé mentale à Limoilou. J’ai accompagné Gaétan [Duval] pendant une quinzaine d’années dans le cadre de notre service de suivi communautaire. J’étais à ses côtés dans les bons, comme les moins bons, moments. Les bons étaient toujours enrobés par sa poésie. Les moins bons aussi, mais s’y joignaient également des enjeux de santé et de stabilité résidentielle. Il y a quelques années, il m’a demandé de lui écrire une lettre de Noël, que je lui remettais à notre dernière rencontre avant les vacances des Fêtes et qu’il lisait uniquement la veille de Noël. C’est devenu une tradition qui avait le pouvoir de lui réchauffer le cœur malgré la solitude encore plus écrasante pendant cette période de l’année.
Je m’appliquais donc à faire un petit bilan des derniers mois, en cherchant les mots qui sauraient l’encourager et lui transmettraient par la même occasion mes souhaits pour le Nouvel An. En raison de son état de santé en 2024, je craignais que ce soit peut-être sa dernière lettre. Je n’ai pas eu le temps de la terminer avant son décès, mais
Il était tard, quand les yeux un peu mouillés
Nous les avons quittés.
Mais tous nous avions le cœur heureux et dégagé
Le grand chef nous a dit : « Vous reviendrez ! »
Nous avons répondu : « Oui assuré ! »
j’aimerais néanmoins la partager avec ses fidèles lecteurs de La Quête pour lui rendre hommage.
« Cher Gaétan,
Le contexte est plus sombre qu’à l’habitude au moment de t’écrire quelques mots pour Noël. Mais la tradition se poursuit avec le même objectif qui demeure celui de t’apporter un peu de réconfort.
Ton état de santé est fragile… tout ce que je souhaite, c’est que tu sois en mesure de lire ces lignes pour commencer l’année 2025 en force, ou en meilleure forme du moins, peut-être pas sur tes deux pieds, mais avec toute ta tête et ton cœur encore grand.
Dans ta lettre de Noël cette année, j’ai envie de te dire ce qu’il me restera de toi quand tu n’y seras plus. J’espère que ça ne te sonne pas trop macabre. Je pensais que tu serais heureux de connaître les contours de l’empreinte que tu as déposée en moi au fil du temps. Même si cette empreinte continuera d’évoluer jusqu’à la toute fin, je profite de l’occasion pour partager mes réflexions avec toi.
J’ai appris beaucoup à tes côtés.
J’ai appris à tenir compte du poids d’une dépendance qui relaie tout le reste au second plan, pas parce que ça ne compte pas, mais parce qu’ELLE est omnipotente. Je suis devenue plus compréhensive.
J’ai appris à concevoir la puissance du lien que je m’applique à créer avec les personnes à qui je souhaite, modestement, apporter mon aide. Le lien que nous avons n’est pas forcé : il s’est tissé avec le temps, il est naturel, libre et volontaire. Je suis convaincue que ça m’aide à bien faire mon travail. Je suis devenue plus ouverte.
J’ai appris l’importance d’avoir des contacts et tu m’as permis d’en établir plusieurs qui continuent de m’être utiles ; les différents propriétaires par où tu es passé, les voisins, les connaissances, les employé(e)s des autres organismes ou des résidences. Tous des contacts qui me permettent ou me permettront d’aider d’autres personnes. Je suis devenue mieux informée.
J’ai appris que je peux rester moi-même dans mon travail. Que le costume d’intervenante qu’on m’a enseigné à mettre à l’école était encombrant, la plupart du temps. Je suis devenue plus authentique.
J’ai appris qu’il y a toujours du beau, même à travers la souffrance, même dans la maladie, même au fond de la misère la plus totale. Ce que j’appelle « le beau », tu le nommes espoir, tu l’identifies à Dieu. Toi et moi, on sait qu’on parle de la même affaire. Il s’agit d’ouvrir les yeux et de s’agripper bien fort à cette étincelle qui illuminera notre parcours, parfois trop sombre et sinueux. Je suis devenue plus confiante.
J’ai appris qu’il faut croire en ses rêves. Tu m’as prouvé que c’est possible de les réaliser. Tu m’as démontré comment un projet personnel guidé par la générosité et la bonté pouvait avoir des retombées positives au-delà du prévisible. Tu as travaillé fort, tu n’as jamais cessé d’y croire. Je suis impressionnée par le succès de ta démarche de publication. Je suis devenue plus optimiste devant ce qui peut ressembler, de prime abord, à de folles ambitions. Prends le temps d’y penser, tu as écrit et publié un recueil de poésie [Les mots de mon sac à dos] qui sera conservé à Bibliothèque et Archives nationales du Québec. C’est tout simplement prodigieux !
J’ai appris qu’il faut être fier du chemin parcouru et des petites réussites. Il ne faut pas attendre que quelqu’un d’autre le soit pour nous. Ça n’aurait pas le même impact de toute façon. Je t’ai vu fier de toi le jour de ton lancement de recueil de poésie. Ça m’a réjouie. Je suis devenue fière de moi, aussi, un peu. J’étais fière d’être à tes côtés.
J’ai appris qu’il faut être libre… ***
C’est inachevé, mais je tenais à finir en lui parlant de liberté, parce que, selon moi, c’est ce qui le définit le mieux. Gaétan était un humain, un artiste, un poète avide de liberté. J’estime que la liberté appartient à l’âme, à l’imagination, à la créativité, à la réflexion, au regard que l’on porte sur le monde. Même enchaîné à la cigarette, captif de son corps qui ne lui permettait plus autant de mobilité et soumis à un traitement médical, jamais on n’aurait pu le dépouiller de sa dignité et de son esprit libre. C’est ce qui donnait autant de valeur à sa poésie.
Dans notre relation, j’étais l’aidante et lui, l’aidé. Mais j’ai vite compris que même une relation professionnelle n’est jamais unidirectionnelle. J’ai voulu mettre en lumière tout ce qu’il m’a appris et qui me permettra d’aider d’autres personnes.
J’aimerais conclure avec une citation de Jacques Poulin qui était un de ses auteurs préférés. Lorsque questionné sur le temps qui file et l’envie de laisser sa trace, Jacques Poulin répondra : « La trace, c’est les livres qu’on a écrits, au fond. Si, parmi les livres que j’ai écrits, il y en a un qui tient le coup et que les gens continuent de le lire, ce sera bien. C’est comme si on ne disparaissait pas tout à fait. » Je suis persuadée que ses poèmes laisseront une trace. Une trace de son humanité, une trace de sa sensibilité, une trace de son immense talent. Je suis convaincue que sa plume continuera d’apaiser et de faire rêver tous ceux qui auront la chance de le lire. Sa poésie permettra de préserver sa mémoire et son souvenir à tout jamais, afin qu’il ne disparaisse pas tout à fait.
Quand vous irez au Croquembouche ou que vous prendrez quelques minutes de repos sur le banc punk non loin de là, il faudra avoir une pensée pour lui. Il aimait ces endroits, nous y avons passé de bons moments.
Je tiens également à remercier ses ami(e)s qui avaient tous une place de choix dans son cœur. Votre soutien et votre bienveillance à son endroit l’ont aidé à conserver cette étincelle qu’il avait dans le regard.
GIROUX SON INTERVENANTE SOCIALE SON ATTACHÉE LITTÉRAIRE ET SURTOUT SON AMIE
Références communautaires
Service d’information et de référence qui vous dirige vers les ressources des régions de la Capitale-Nationale, de la Chaudière-Appalaches
Tél. : 2-1-1
Aide sociale
ADDS
Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec
Tél. : 418 525-4983
Aide aux femmes
Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler ! 418 648-2190 ou le 1 888-881-7192
Centre femmes aux 3 A Accueil - Aide - Autonomie
270, 5e Rue, Québec
Tél. : 418 529-2066 www.cf3a.ca
Centre femmes d’aujourd’hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec
Tél. : 418 651-4280 c. f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org
Rose du Nord
Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org
Support familial Flocons d’espoir Écoute et aide pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4 Tél. : 418 683-8799 ou 418 558-2939 flocons.espoir@videotron.ca
Alphabétisation
Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec
Tél. : 418 527-8267 info@alphabeille.com www.alphabeille.com
Atout-lire
266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec
Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca
Le Cœur à lire
177, 71e Rue Est, Québec
Tél. : 418 841-1042 info@lecoeuralire.com www.lecoeuralire.com
Lis-moi tout Limoilou 3005, 4e Avenue, Québec
Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com
La Marée des mots
3365, chemin Royal, 3e étage, Québec
Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca membre.oricom.ca/lamareedesmots Centre de jour
Relais d’Espérance
Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec
Tél. : 418 522-3301
Rendez-vous Centre-ville Centre de jour
525, rue Saint-François Est, Québec
Tél. : 418 529-2222
Détresse psychologique
Centre de crise de Québec
Tél. : 418 688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com
Centre de prévention du suicide 1310,1 re Avenue, Québec
Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca
Tel-Aide Québec
Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca
Tel-Jeunes
Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com
Hébergement
Maison de Lauberivière
Pour hommes et femmes démunis ou itinérants
485, rue du Pont, Québec
Tél. : 418 694-9316
accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org
Maison Revivre
Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec
Tél. : 418 523-4343 maison.revivre@gmail.com maisonrevivre.weebly.com
SQUAT Basse-Ville
Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec
Tél. : 418 521-4483
coordo@squatbv.com www.squatbv.com
Gîte Jeunesse
Hébergement temporaire garçons 12 à 17 ans
Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec
Tél. : 418 666-3225
Résidence de Sainte-Foy 3364, rue Rochambau, Québec
Tél. : 418 652-9990
YWCA
Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes
Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca
Réinsertion sociale
Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec
Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org
Fraternité de l’Épi
Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance
575, rue Saint-François Est, Québec
Tél. : 418 523-1731
La Dauphine
Pour les jeunes de 12 à 35 ans 31, rue D’Auteuil, Québec
Tél. : 418 694-9616 courrier@ladauphine.org www.ladauphine.org
Insertion professionnelle
À l’aube de l’emploi (Lauberivière)
Formation en entretien ménager commercial/buanderie
485, rue du Pont, Québec 418 694-9316 poste 248 alaubedelemploi@lauberiviere.org
Recyclage Vanier
Emploi et formation (manutentionnaire, aidecamionneur, préposé à l’entretien) 1095, rue Vincent-Massey, Québec tél.. : 418 527-8050 poste 234 www.recyclagevanier.com
Prostitution
La Maison de Marthe
75, boul. Charest Est, CP 55004
Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com
P.I.P.Q.
Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec
Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org
Soupe populaire
Café rencontre Centre-Ville
796, rue Saint-Joseph Est, Québec (Déjeuner et dîner)
Tél. : 418 640-0915
Maison de Lauberivière (Souper) 485, rue du Pont, Québec
Tél. : 418 694-9316
Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 945, rue des Sœurs-de-la-Charité Tél. : 418 692-1762
Santé mentale
Centre Social de la Croix Blanche 960, rue Dessane, Québec Tél. : 418 683-3677 centresocialdelacroixblanche.org info@centresocialdelacroixblanche.org
La Boussole
Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca
Centre Communautaire l’Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com
Centre d’Entraide Émotions
3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org
La Maison l’Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec
Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca
Le Pavois
2380, avenue du Mont-Thabor, Québec
Tél. : 418 627-9779
Téléc. : 418 627-2157
Le Verger 943, av. Chanoine-Scott, Québec Tél. : 418-657-2227 www.leverger.ca
Ocean
Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352
Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283
Parents-Espoir
363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167
Service d’Entraide l’Espoir 125, rue Racine, Québec
Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org
Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca relaislachaumine.org
Toxicomanie
Al-Anon et Alateen
Alcoolisme
Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca
Amicale Alfa de Québec 75, rue des Épinettes, Québec
Tél. : 418 647-1673 alphadequebecinc@videotron.ca
Point de Repères 545, rue du Parvis, Québec
Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com
VIH-Sida
MIELS-Québec
Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida
625, avenue Chouinard, Québec
Tél. : 418 649-1720
Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org
PARTENAIRES OR
• Centraide
PARTENAIRES ARGENT
• CKRL FM 89,1
• Spa des Neiges
• Les Impressions Stampa PARTENAIRES BRONZE
• Audiothèque
• Intermarché St-Jean
• Services Harmonia
PARTENAIRES INCONDITIONNELS
• Bal du Lézard
• Maison Revivre
PARTENAIRES AD VITAM AETERNAM
• Claude Gallichan, chiropraticien
• Yves Boissinot
7- Suave. Drapeau. Apocalyptique, effroyable (QUETESNAD).
8- Celles-ci. Jugements rendus par des juges. Partie du bassin.
9- Liés Industrie du fer et de l’acier. Rayonnant, ravi.
10- État d’immobilisme. Médecin de famille.
Y a-t-il quelqu’un qui pourrait me faire un billet de retour en classe s’il vous plaît pour justifier 43 ans d’absence... Eh oui ! Vlà 43 ans, je décrochais en me disant que je reviendrais. Ben, me voilà enfin ! J’ai la chance de faire retour sur les bancs d’école à 58 ans. Wow ! Je tripe solide ! Je suis très ému en écrivant ces lignes.
L’ÉCOLE
L’aiguisoir à gauche du tableau, la senteur de la classe, les pupitres, le globe terrestre, le mannequin anatomique, les grandes fenêtres qui offrent une vue à l’extérieur sur les saisons qui passent… La classe en ellemême, les profs, nous les élèves. Ayoye ! pour moi, pas de joke, c’est un voyage dans le temps. Je suis en émerveillement ! Je ne le montre pas, mais je pleure souvent de gratitude.
Je prends ça très au sérieux. Je me vois, me visualise en train de décrocher mon diplôme de secondaire 5. Et boboy, je souhaite ça à tout le monde de vivre ce que je vis : me réaliser et m’accomplir. J’ai lu, dans les marches du parc des Six, « Ouvrir une porte d’école, c’est fermé une porte de prison. » Belle citation ! Pour moi, c’est l’espoir ouvrir d’autres portes.
Je ne remercierai jamais assez ceux qui me supportent et me permettent de réaliser ce rêve. À Lauberivière, il y a Justin, Mathieu et aussi Émilie et Florence, et aussi Émile et Mariloup et toutes les personnes à la sécurité. Au Café Rencontre, il y a Marco, Éric et les autres. À Point de Repères, il y Richard, Jean-Michel et il y a aussi Sébastien et Sophia au YWCA. À l’Archipel, il y a Jocelyn, Kévin et Nathalie. Pis tous les autres, la « dame dans le carré » au bureau du gouvernement, l’agente en emploi, l’orienteur qui sont tous contents pour moi. Les profs sont encourageants et disponibles. Et tout le personnel de l’école, Claudia et les autres aussi. Je suis crissement bien entouré je me sens fort.
C’est sûr, que je dois faire des efforts, mais le mot abandon n’existe pas pour moi. Tous les jours, je m’efforce : je m’assieds à l’avant de la classe, j’écoute,
je ne refuse jamais de travailler en équipe et lorsqu’une difficulté arrive, je vois ça comme un défi. Je suis assidu. Et je reste dans un état mental de gratitude : je remercie et je savoure tous les moments.
Il y a de gros efforts à faire, mais les résultats sont indescriptibles… j’ai des frissons qui me traversent la colonne vertébrale en vous l’exprimant.
Automne 1982, mercredi, 13 h 30, suis encore couché : je viens de me faire prendre ! La porte de ma chambre s’ouvre, et là, m’a toujours m’en souvenir, mon père me dit : « Lundi matin t’é ben mieux de travailler… avoir une vraie job. » Il venait de me donner la permission de décrocher ! Quand je suis allée vider ma case, j’ai resté planter 45 minutes devant mon école. Il faisait froid. J’étais hanté par le remords de l’abandon, pis je me suis promis de revenir. À l’entrée principale de mon école, il y a une grande pancarte où est écrit « Je ne suis pas revenu pour revenir, je suis arrivé à ce qui commence » (Miron). Quel beau hasard. Ou coïncidence ? En tout cas puis merci la vie, merci mon Dieu !
P.S. : Je m’adresse à toi, toi qui penses que c’est impossible pour quelques raisons que ce soit. Faut absolument que tu saches qu’il y a toutes les ressources nécessaires pour toi. T’as juste à ouvrir la première porte et je te promets que toutes les autres vont s’ouvrir. C’est vraiment possible. La preuve : si je peux le faire il y a aucun doute que tu peux aussi. Si t’as envie de rendre ton impossible possible… cogne à la porte!
Pour bâtir une communauté plus forte. Donnons.