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L’environnement environ
C ourtoisie: Claude Cossette
L’environnement, c’est le milieu dans lequel nous évoluons, c’est l’ensemble de ce système délicat qui permet à notre planète de fonctionner durablement, système influencé par les phénomènes telluriques autant que les activités des humains et celles des autres organismes vivants. Or, cet environnement est fragile, car on sait maintenant que la Terre est une planète petite — et bellissime comme en ont témoigné nos astronautes Hadfield et Saint-Jacques.
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LES GRANDES CATASTROPHES
Depuis les origines, l’environnement terrestre est assailli par des catastrophes de toutes sortes qui affectent la qualité de l’air, de l’eau et des sols. On connaît ces bouleversements majeurs produits par la nature elle-même tels l’éruption du volcan Saint Helens en 1980, la crise du verglas au Québec en 1998, l’ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans en 2005, le tremblement de terre d’Haïti en 2010 ou l’incendie de la forêt amazonienne en 2019. Notre planète s’est toujours remise de ces attaques naturelles survenues au cours des millénaires. Mais tout risque de basculer maintenant que le genre humain est en train d’envahir l’ensemble du globe: nous étions à peine un milliard de terriens en 1800. Il a fallu attendre 1930 pour ajouter le deuxième milliard à la population. Ensuite, cela a pris seulement 30 ans pour engendrer le troisième milliard, puis 15 ans pour le quatrième. L’humanité compte maintenant près de huit milliards de personnes. Essayons un instant d’imaginer le poids que nous imposons à notre environnement. Pensons à ces désastres écologiques qui résultent de notre propre activité: les émanations chimiques mortelles, telle l’explosion de Bhopal en 1984, les accidents nucléaires telle la fusion d’un réacteur de Tchernobyl en 1986, les marées noires produites par le naufrage de pétroliers tel l’Exxon Valdez en 1989, les déraillements dévastateurs tel celui de Lac-Mégantic en 2013, les erreurs d’ingénierie telle celle entraînant la rupture du barrage d’Attapeu en 2018. Et n’oublions pas les agressions entre les humains euxmêmes qui sèment la mort et la destruction: l’actuelle Guerre civile de Syrie a déjà causé un demi-million de morts, la Guerre du Vietnam en causa cinq millions en vingt ans et la Seconde Guerre mondiale a emporté dans la mort 13 millions d’hommes, de femmes, d’enfants en six ans. Pauvre Terre et pauvre genre humain!
NOS DÉSASTRES INDIVIDUELS
Chaque locataire de la Terre a la responsabilité personnelle de protéger durablement les ressources qui lui sont offertes par la nature et qui lui permettent de s’abriter, de manger, de survivre. Or, nous des pays riches, pour notre plaisir et profit, nous vidons à une vitesse paniquante la terre de ses fruits, la mer de ses poissons et l’air de son oxygène. Et nous reversons ensuite les déchets résiduels dans la nature. On estime qu’un Québécois produit plus ou moins deux kilos de déchets par jour — et ce chiffre est en constante augmentation. «Nous sommes parmi les plus grands producteurs de déchets par personne», juge Karel Ménard, directeur du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED). Or, aucune des ressources naturelles n’est inépuisable. Les Californiens manquent déjà d’eau potable. Les Québécois, eux, disposent de sources presque intarissables pour leurs besoins domestiques. Aussi, un Québécois en gaspille-t-il près de 800 litres chaque jour alors qu’un Ontarien n’en utilise que 500 litres, un Français 150. Et un Tchadien? À peine 15! Si nous voulons que les ressources perdurent afin que nos descendants y aient accès, il nous faudra apprendre à vivre dans la sobriété: utiliser moins d’oxygène, moins de matières premières, moins d’énergie. Vivre dans moins d’abondance, de confort, de choix peut-être. Ce qui s’appelle la décroissance. L’idée de croissance qui trône au cœur de la théorie économique contemporaine est meurtrière. Les prophètes qui misent seulement sur l’innovation et les solutions techniques pour remédier aux dégradations de l’environnement conduisent au désastre. C’est la croissance économique elle-même qui suscite l’immense gaspillage que constitue le mode de vie des habitants des pays riches — c’est-à-dire NOUS! Que nous reste-t-il comme voie d’avenir? Chacun devra un jour ou l’autre en arriver à «la simplicité volontaire» comme le recommandait déjà en 1985 le docteur Serge Mongeau dans son livre du même titre. Chacun pourra ainsi espérer produire une empreinte écologique suffisamment faible pour conserver intact le capital-nature. Et cela devra obligatoirement se passer dans l’environnement de chacun-chacune. Environ!