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Jouer dehors en ville

Vivre en ville comporte son lot d’avantages comme la proximité des services. Certains diront toutefois que pour les urbains profiter de la nature et faire du plein air n’est accessible qu’aux détenteurs de permis de conduire et d’un véhicule. Les piétons seraient ainsi laissés pour compte? Nullement, si on sait où regarder: juste à côté.

Au cours des dernières années, la Ville de Québec a investi dans la mobilité active en milieu urbain. De nombreuses améliorations du réseau cyclable, pour ne parler que de ça, ont été entreprises en 2021 et en 2022, sans oublier

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BALISER SES PROPRES CHEMINS

Au-delà de l’esthétique, l’aspect social est intrinsèque à la fréquentation de la nature. C’est d’ailleurs le pari du Club plein air Skî-Yâk, qui réunit des amateurs de plein air sur le terrain des Plaines d’Abraham.

«En gros, c’est un club amical et authentique d’adeptes du plein air. [Au départ], c’était pour briser l’isolement, moi le premier», lance d’entrée de jeu Luc Fournier, co-fondateur du club. Chaque samedi, les amoureux de l’air frais se retrouvent sur leur terrain de jeu. Que ce soit en raquettes, en ski-raquettes ou à la marche, ils empruntent des chemins qu’ils tracent eux-mêmes. Loin des sentiers de ski de fond, ils profitent de la nature pour en «jouir». Camilo Hernandez Di Giorgi, co-fondateur, est originaire du Brésil. Il apporte la vision des Premières Nations de son pays d’origine dans son approche de la nature. «Vivre est synonyme de jouissance. Je ne connais pas bien la signification profonde du terme “jouissance” en français, mais, en portugais, ils utilisent un autre mot, facile à expliquer: fruição. Ce mot vient du verbe “fruir” qui, en latin, a donné “fruit” en français. Cela ne veut pourtant pas dire que la vie est quelque chose qu’on doit faire fructifier selon notre volonté. En fait, elle fructifie toute seule et la partie qui nous tient dans cela est celle de la savourer, d’avoir le plaisir de goûter à ce fruit.» Pour les deux fondateurs, cette fructification se fait en nature avec une communauté de gens. Leurs activités sont d’ailleurs gratuites, et l’équipement est prêté afin que tous puissent s’y familiariser. Une offre qui va se perpétuer à la saison chaude, dans un lieu un peu plus éloigné du centre-ville. À proximité du lac Saint-Charles, il sera question de kayak, de vélo de montagne et de fatbike. Des sorties en covoiturage sont prévues pour le transport.

l’accès gratuit aux multiples parcs et bases de plein air de la Capitale-Nationale. Une gratuité qui avait été mise en place à l’hiver dernier en réponse aux fermetures dues à la situation sanitaire. Cette décision représente des pertes de 478700 dollars en revenus. Pertes qui n’entravent cependant pas des investissements du municipal dans ses infrastructures sportives. Jean-François Gosselin, membre associé du conseil exécutif et responsable des sports, travaille activement sur le dossier des patinoires couvertes réfrigérées. Il mentionne aussi que la mise en place d’un centre de sport multifonction est dans les cartons depuis l’ère Labeaume. Qu’en est-il du plein air? Celui dénué de touches humaines, ou du moins qui semblent l’être? Le béton et l’acier, caractéristiques des installations urbaines, ne se trouvent pas partout. Long de 32 km, le Parc linéaire de la rivière Saint-Charles est un exemple de grands espaces où le bruit des voitures est imperceptible.

EN ÉTÉ, S’IL VOUS PLAÎT

Pierre-Luc Lachance, vice-président du comité exécutif responsable des transports, de la mobilité et de la circulation, annonçait le 14 janvier une augmentation de 15 kilomètres de liens cyclables déneigés ou damés sur tout le territoire de la Ville de Québec. Et pour l’été? Le réseau s’améliore d’année en année. Ce n’est pas nécessaire de se déplacer jusqu’à la source de la rivière Saint-Charles pour profiter d’espace vert. Les terrains adjacents la Maison O’Neill sont facilement accessibles en autobus, sans oublier le parc linéaire de la rivière Beauport!

ÉLIZABETH JEAN-ALLARD

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