La_Quête_numéro 222_Mars 2020

Page 17

TECHNICIEN EN ENVIRONNEMENT ET SALUBRITÉ : L’ENTRAIDE AVANT TOUT

M. Moisan travaille au poste de technicien en environnement et salubrité pour la Ville de Québec depuis 2006, principalement dans l’arrondissement de la Cité-Limoilou. Son métier consiste à répondre aux requêtes des citoyens, propriétaires ou locataires, quant à une nuisance ou un problème dans une résidence en particulier. Ainsi, les techniciens ou inspecteurs vont sur les lieux, qu’il s’agisse de maisons de chambres, d’appartements ou de maisons, pour régler la situation. Les raisons des plaintes sont multiples. Il peut être question de nuisance, par exemple un cas d’herbes trop hautes ou toutes autres situations. Les techniciens sont aussi appelés pour des problèmes en lien avec le bâtiment ou des cas d’insalubrité. « Leur rôle est d’appliquer la réglementation municipale », précise Dany Moisan. Plusieurs étapes sont toutefois prévues avant d’imposer une amende. Lorsqu’une requête leur est communiquée, les techniciens doivent d’abord vérifier l’historique des plaintes de la résidence concernée. Ce processus leur permet de voir si le problème était déjà survenu auparavant. Ensuite, ils doivent contacter le requérant pour avoir un portrait de la situation. Puis, ils visitent la résidence pour s’assurer de l’importance de la situation. MARS 2020

« Entre la requête qui est écrite et ce qui était indiqué, quand on arrive sur place, il y a beaucoup de différences », explique M. Moisan. Les lieux sont donc inspectés afin de connaître toutes les fautes et la personne fautive est avertie. Un délai est offert à cette personne afin qu’elle prenne le temps de régler le problème. Si le problème persiste après le délai, le fautif aura un avis d’infraction et devra payer une amende de 1 000 $ pour une personne directe ou de 2 000 $ pour une compagnie immobilière. LA COLLABORATION AVANT TOUT Toutefois, M. Moisan insiste sur le fait que les inspecteurs ne sont pas là pour donner des amendes à profusion. « L’objectif premier est de corriger la situation », déclare-t-il. Pour le technicien, il est important dans son métier de bien collaborer avec les gens. « Il faut avoir certaines qualités, dont de l’empathie, de l’écoute, du bon jugement et avoir une facilité d’entrer en contact avec des gens souvent plus vulnérables », ajoute-til. Étant spécialisé dans les cas de salubrité, il raconte avoir fait face à des dossiers plus complexes que d’autres. Des cas où des dizaines de journaux, de meubles ou d’objets de toute sorte jonchaient le sol jusqu’à en bloquer les portes d’entrée, l’obligeant à entrer par la fenêtre. Dany Moisan a également dû faire face à plusieurs cas d’insalubrité morbide ou de personnes victimes du syndrome de Diogène. Celles-ci ont un trouble de désordre compulsif et accumulent des objets inutiles inconsciemment. Dans ces cas particuliers, les inspecteurs peuvent collaborer avec des travailleurs sociaux afin d’aider la personne dans sa situation et de régler le problème.

LA QUÊTE

FAIRE FACE AUX « DRAMES HUMAINS » Selon M. Moisan, « Chaque cas est particulier, chaque cas à son histoire. » Il avoue que les problèmes de salubrité ne sont pas toujours faciles à gérer. Plusieurs de ses collègues ne sont pas particulièrement à l’aise avec ces types de requêtes. La difficulté n’est pas seulement en lien avec la malpropreté de la résidence. Les « drames humains » peuvent faire aussi partie du métier puisque les techniciens doivent rencontrer des personnes démunies ou se trouvant dans des situations difficiles. Malgré tout, pour Dany Moisan, ce qu’il apprécie de son travail c’est le sentiment d’aide qu’il apporte aux gens : « Il y a plusieurs personnes qui me remercient. […] Souvent les gens pensent qu’ils sont dans le fond du baril, mais on les sort de cette situation-là. C’est cet aspect d’aide qui est très valorisant ». JASON JOLY

© Photo : Jason Joly

Les relations entre propriétaires et locataires ou tout simplement entre voisins peuvent être parfois problématiques. Les cas peuvent varier d’une simple nuisance sonore à un cas plus sévère de moisissures ou de punaises. Pour ces derniers, il est nécessaire de faire affaire avec un expert, comme Dany Moisan, technicien en environnement et salubrité, qui a accepté de rencontrer La Quête afin de mieux faire comprendre son métier.

Dany Moisan, technicien en environnement et salubrité à la Ville de Québec

17


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.