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Le Parcours
Pendant près de six ans, un comité de partenaires composé entre autres de l’Office municipal d’habitation de Québec (OMHQ), du Comité Maison de chambres de Québec (CMCQ) et du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale (CIUSSSCN) a imaginé ensemble un projet de logements subventionnés destinés aux personnes marginalisées de Québec. En construction depuis mars 2019, le projet Le Parcours a enfin vu le jour en janvier 2020, dans le secteur Maizerets de Québec.
Grâce à Sébastien Olivier, directeur du développement organisationnel de l’OMHQ, et Isabelle Descôteaux, coordonnatrice du CMCQ, La Quête a eu la chance de visiter Le Parcours quelques jours avant l’arrivée de ses locataires. L’immeuble est constitué de 27 logements disposés sur quatre étages : 21 chambres, dont trois sont adaptées aux personnes à mobilité réduite, et six studios. L’emménagement des locataires s’est étalé sur tout le mois de février. « On voulait que l’entrée soit progressive afin que ce ne soit pas trop brutal pour les gens qui vont arriver ici », explique M. Olivier.
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L’emplacement de l’immeuble a aussi été réfléchi. «On voulait qu’il se situe proche des services», évoque M. Olivier. En effet, l’immeuble se situe à côté d’un hôpital, d’un CLSC, de divers commerces, de plusieurs organismes communautaires, et le transport en commun y est accessible. Aussi, il se situe dans un quartier où les maisons de chambres sont nombreuses.
UN PROJET NOVATEUR
Selon Mme Descôteaux, Le Parcours a été conçu afin d’offrir un milieu d’habitation sain pour des personnes marginalisées. Les personnes sélectionnées vivent des enjeux de stabilité résidentielle. Le Parcours vise à les aider à stabiliser leur parcours résidentiel, en concluant celui-ci ou en faisant office de tremplin.
Le Parcours s’inscrit dans un projet novateur à plusieurs égards, dans le monde des maisons de chambres. «On souhaite que la qualité des maisons de chambres, autant celles existantes que les futures, soit améliorées par ce projet-ci », espèrent les initiateurs du projet. © Photo : Isaure Patat
Pour profiter de ces habitations, «les futurs locataires ont été choisis sur la base de leur projet de vie», précise le représentant de l’OMHQ. Aussi, les partenaires du projet ont voulu un éventail le plus mixte possible de profils. Les locataires sont autant des hommes que des femmes, ou des jeunes que des personnes âgées.
DES PARTENAIRES DE QUALITÉ
Selon M. Olivier, le nombre et surtout la qualité des partenariats du Parcours sont très importants. « Les gens qui vont habiter ici ne seront pas seuls, de nombreuses personnes seront autour d’eux pour les aider », précise-t-il.
C’est effectivement en partenariat avec le CIUSSS, qu’une intervenante sera sur place quelques jours par semaine. Selon Mme Descôteaux, cette personne assurera le soutien communautaire et le « vivre ensemble », dans l’immeuble. M. Olivier ajoute que celle-ci travaillera avec les locataires pour établir un code de vie et pour les référer vers les ressources du quartier pouvant répondre à leurs besoins. Elle sera aussi présente pour animer tout ce qui est collectif, par exemple des activités avec les locataires.
« Nous [l’OMHQ] on est là comme expert du bâtiment et le CIUSSS est là comme expert de l’humain, avec tout le réseau d’organismes communautaires qui gravitent autour, dont le CMCQ » met en image M. Olivier. « C’était une condition pour les gens qui habitent ici d’être suivis individuellement par l’intervenant d’un organisme communautaire ou du réseau de la santé », explique M. Olivier.
Le Comité Maison de chambres a aussi identifié les besoins des chambreurs grâce à l’aide d’une quinzaine d’experts de vécu (des chambreurs ou anciens chambreurs), qui savent reconnaître un milieu de vie de qualité pour des gens comme eux. Le projet n’aurait pas non plus été possible sans le programme AccèsLogis Québec, qui a financé la construction de l’immeuble et qui permet les subventions au logement des locataires.
UNE DIVERSITÉ DE SERVICES
Sur place, les locataires ont aussi accès à une cuisine commune, deux salles communes (où ils peuvent regarder la télévision, lire, jouer à des jeux), une buanderie et un local de rangement pour vélos. Pour leur sécurité, des caméras sont installées dans les aires communes et ils ont accès à un numéro d’urgence disponible en tout temps. Finalement, grâce à Nature Québec, un jardin communautaire va être aménagé sur le toit de l’immeuble, ainsi qu’un petit espace vert à l’entrée de celui-ci.
ISAURE PATAT
Les 27 logements se situent dans le quartier Maizerets, au 1600 de la Canardière.

