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Pourquoi La Quête

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Les Wisigoths

Les Wisigoths

Pourquoi La Quête est-elle une super bonne idée?

Je dois l’avouer, je n’ai jamais beaucoup aimé la charité. Ni avoir à la demander ni avoir à la faire. Peut-être suis-je un égoïste indécrottable et suffisant?

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Je sais que beaucoup d’autres personnes se sentent mieux après avoir fait preuve de bonté ou de charité. C’est peut-être pour ça que je m’en méfie instinctivement; parce que j’ai un peu l’impression que le vrai bénéficiaire de la charité, c’est le donneur.

Il me semble que la grande société des donneurs charitables retire toujours un grand avantage; celui d’être ainsi libérée de la conscience de l’injustice que l’on retrouve dans notre société. Depuis qu’il existe des grands seigneurs, beaucoup d’entre eux ont voulu se sentir grands par leurs œuvres de charité, mais sans jamais songer à modifier les lois sur lesquelles reposaient leurs privilèges. Leur charité les mettait à l’abri des risques de la vengeance populaire et préservait leur ordre social.

Il en va toujours ainsi. Par exemple, si les grands magasins ont commencé à quêter à la caisse un petit supplément destiné à leurs fondations de charité, ce n’est probablement pas parce que les grands magasins ont un grand cœur et une grande sensibilité aux souffrances des pauvres. Quand il m’arrive de résister à la tentation de la charité, je sais qu’on risque de me percevoir comme une personne égoïste ou insensible, mais je sais aussi que je serais moins fier de moi si, avec une simple pièce de monnaie, je me libérais de ma mauvaise conscience, la conscience de profiter de privilèges dans un système injuste. J’évite d’ignorer la présence du demandeur et de faire semblant qu’il n’existe pas, même si un simple regard est bien peu de chose. Quand un vendeur me propose La Quête, il en va tout autrement : je peux avoir avec lui ou elle le même rapport que j’ai avec mon épicier.

Par contre, je dois avouer que je n’ai aucune expérience en tant que bénéficiaire de la charité. Je pourrais donc me tromper à propos du vécu de ceux qui ont eu à le faire et je serai heureux de mieux comprendre ce vécu si quelqu’un me l’explique. C’est aussi pour ça que j’aime lire La Quête.

« Depuis qu’il existe des grands seigneurs, beaucoup d’entre eux ont voulu se sentir grands par leurs œuvres de charité, mais sans jamais songer à modifier les lois sur lesquelles reposaient leurs privilèges. »

Mon impression, c’est que, dans l’instant présent, le fait de recevoir la charité peut être vécu comme un bienfait ou un soulagement, mais qu’il en va autrement à plus long terme. Est-ce qu’on ne risque pas de voir son image de soi cristallisée en termes d’incapacité ou d’inaptitude?

La Quête est un projet qui nous montre dans quelle direction nous devrions aller. Il serait possible d’aller encore bien plus loin avec un régime de revenu minimum garanti pour tous les citoyens, comme le proposait Michel Chartrand. Non seulement notre société ferait disparaître la pauvreté dans ses effets matériels, mais elle éliminerait aussi la stigmatisation sociale des assistés qui pourraient bénéficier de leurs nouvelles capacités, libérées et développées au profit de tous. C’est toute la société qui serait plus riche.

DENIS BLONDIN

© Photo : La Quête

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