La Quête numéro 241 juin 2022

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Le magazine de rue de Québec Numéro 241

TRANSPORTS

sur le prix de vente va directement au camelot.

2022 S.V.P. n’achetez qu’au camelot portant un e carte d’identification.

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Juin

Hébergement

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JEUX

POUR LE PLAISIR DE LIRE

LA QUÊTE 03 JUIN 2022 TRANSPORTS
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06
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15
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La quête des mots
La langue dans sa poche
Modérez vos transports
La sainte autonomie
Histoire et sens
Modère tes transports
Composter
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Je
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26
07 Sur
08 Un
09 La
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13
En buggy, en bus ou en taxi
Avance avec ton cœur! Mon Gérard
Célestia
me souviens
Les syndromes
Avec toi
la route de l’exil
programme mal connu
micromobilité: gadget ou solution dans nos villes?
Les 4 milliards $ du jouet électrique
Gratuité des transports
FIXIE : contestation de la culture automobile
Crédit photo : François R. Pouliot Crédit photo : Montage de Perrine Pinel

RÉALISER L’ESPOIR

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment donné de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés pour compte cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, etc. Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné à la vente - sur la rue !- par des personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, reprendre un certain pouvoir sur leur vie.

L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des services d’accompagnement communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche d’un logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

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Conception graphique : Mélanie Imbeault Photo : Barnimages

ÉDITEUR

Archipel d’Entraide

ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette

RÉDACTRICE EN CHEF Francine Chatigny

DIRECTRICE DE L’INFORMATION Valérie Gaudreau

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION

Isabelle Noël

CHRONIQUEUR.EUSE.S

Philippe Bouchard, Martine Corrivault, Claude Cossette, Christine Trottier et Marc Émile Vigneault

JOURNALISTES

Philippe Fortin, Nicolas Fournier-Boivert, Victor Lhoest, Perrine Pinel, François R. Pouliot et Alphonsine Sefu

Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu ? Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.

Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1er du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de septembre : Engagement

UNE TRIBUNE POUR TOUS FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOT

Les camelots font 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31

Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

Abonnement régulier 65 $ Abonnement de soutien 80 $ Abonnement institutionnel 90 $ Téléphone :

La Quête est appuyée financièrement par :

Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI)

Financé par le gouvernement du Canada

AUTEUR.E.S Bernard Cyr, Jasmin Darveau, Gaétan Duval, Benoît Élie, François Gagnon, Mariette Mailhot et Christiane Voyer

AUTEUR.E DES JEUX

Hélène Huot et Jacques Carl Morin

RÉVISEUR.E Benoit Arsenault et Véronique Hardy

INFOGRAPHISTE

Mélanie Imbeault

IMPRIMEUR

Les Impressions Stampa inc. (418) 681-0284

COPYLEFT

La Quête, Québec, Canada, 2014

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Journal La Quête

190, rue St-Joseph Est Québec (Québec) G1K 3A7

Téléphone : 649-9145 Télécopieur : 649-7770 Courriel : laquetejournal@yahoo.ca

04 JUIN 2022 LA QUÊTE
COUPON D’ABONNEMENT 10 PARUTIONS PAR ANNÉE Nom : Adresse : Ville : Code postal : Date :

TRANSPORTS

Le thème de cette édition de juin a été proposé par Sébastien, le camelot de la rue Cartier. Quand on y pense, personne n’est mieux placé qu’un camelot passant plusieurs heures par semaine sur le trottoir à regarder déambuler ses concitoyens pour s’intéresser aux nouveaux modèles de véhicules, comme à la dernière mode de chaussures !

Cependant, l’article qui ouvre le dossier risque de surprendre Sébastien. Victor Lhoest n’y parle pas de véhicule, mais de route. Dans Oleksandra, étudiante ukrainienne sur la route de l’exil, notre journaliste, qui était au Manitoba au moment de rédiger son article, rapporte l’échange qu’il a eu avec cette jeune femme quand elle était encore dans son pays assailli par les bombes. À l’heure qu’il est, elle a sans doute rejoint Winnipeg, où elle devra s’installer.

Se déplacer, c’est aller d’un point A au point B. Arriver à une destination et ne pas pouvoir y accéder doit être une expérience extrêmement frustrante.

Les personnes en fauteuils roulants vivent ça quotidiennement. Pour améliorer l’accès aux commerces notamment, le gouvernement a mis en œuvre en 2018, Petits établissements accessibles, un programme sous-utilisé, nous apprend François R. Pouliot. Et selon les dires de l’une de ses interlocutrices, la raison en serait un manque de sensibilité à l’égard des personnes handicapées. La Semaine québécoise des personnes handicapées qui se déroule du 1er au 7 juin est une belle occasion de corriger ce manque… de sensibilité généralisée.

Difficile d’aborder le thème du transport sans parler du projet de tramway et de son coût. En réunion de production, l’équipe de journalistes se demandait : pourrait-on faire mieux de ces 4 milliards $ ? Philippe Fortin, qui a accepté cette assignation, y répond, sous forme de coup de gueule.

Question d’argent aussi sous la plume de Perrine Pinel : la gratuité du transport collectif est-elle envisageable à Québec ? Jean-Philippe Meloche, professeur en urbanisme, et Jackie Smith, conseillère municipale et membre du conseil d’administration du RTC, offrent une piste de réponse.

PLAISIRS UTILES

Alponsine Sefu a rencontré Geneviève Raymond, une adepte de gyroroues, pour lesquelles elle n’a que des éloges. Sa passion pour la micromobilité ne l’empêche pas d’affirmer que ces véhicules sont plus que de simples jouets et que leur utilisation devrait être soumise au Code de la route.

Fixie. Notre « sociologue en résidence », Nicolas Fournier-Boisvert, nous initie au vélo à pignon fixe, et à la mission qu’embrassent ses adeptes.

« MODÈRE TES TRANSPORTS »

Deux chroniqueurs, Claude Cossette et Marc Émile Vigneault, ont utilisé cette expression, largement utilisée à une certaine époque, pour titrer leur chronique. Dans ses propos, M. Cossette nous invite à la patience et M. Vigneault, à ralentir nos rythmes de vie.

La Quête a aussi envie d’utiliser cette expression, mais avec le ton menaçant de celui qui en a ras le bol de voir l’intolérance et le mépris se généraliser dans notre société. Et cet état d’esprit vient de la confidence de M. Charrette qui est venu témoigner d’une expérience choquante et humiliante qu’il a vécue. Il quêtait sur le boulevard Langelier quand une passante l’a invectivé violemment et publiquement. M. Charrette est un homme calme, diplomate et poli. S’il quête, ce n’est pas par plaisir… « Fake, toé-là, madame chose, modère tes transports ! »

Bonne lecture,

La langue dans sa poche

Dans la dernière édition, on a oublié de modifier les réponses du jeu de La langue dans sa poche. Une dame, qui aime beaucoup cette section, nous a téléphoné pour nous en informer. Vous trouverez donc les réponses des jeux de juin et de mai à la page 26. Toutes nos excuses à Hélène Huot, auteure du jeu et aux mordus de la langue.

LA QUÊTE JUIN 2022 05
FRANCINE

ourtoisie:Claude

Dans mon adolescence, il m’arrivait de piquer des colères. D’un ton convaincant, ma mère intervenait avec un : « Modère tes transports ! ». Le ton ne laissait aucune place à la contestation et je me calmais rapidement.

Aujourd’hui, dans des circonstances similaires, on entendra plutôt « Calme-toi le pompon ! » ou un « Les nerfs ! », lancé d’une voix de Stentor.

UNE MAUVAISE CONSEILLÈRE

La colère est ce sentiment d’exaspération qui s’exprime par un comportement emporté. La colère se traduit par une agressivité qui mène à prononcer de mauvaises paroles, à poser de mauvais gestes. Alors, pourquoi donc se met-on en colère ? C’est que la colère est l’extériorisation d’autres sentiments comme la peur, la douleur, la culpabilité ou la jalousie. Ces sentiments sont normaux, mais la colère n’est pas la bonne façon de les exprimer.

La colère se révèle le plus souvent lorsqu’une personne se sent frustrée qu’on l’empêche d’obtenir une chose qu’elle désire, de faire ce qu’elle veut faire — ou forcée d’accepter une situation indésirable. Bien sûr, les circonstances contrariantes, les abus, les injustices sont choquants pour tout le monde. Mais chez les colériques, ces situations les amènent à rouspéter, voire à attaquer ou, plus vicieusement, à se venger.

Dans un premier temps, les colériques essaient de ralentir ce liquide explosif qu’ils sentent monter dans leurs veines, mais, le plus souvent, la tempête finit par éclater sous forme de coups de gueule. De coups parfois. Or, l’orage ne règle rien ; il envenime plutôt la situation.

La colère l’envenime par rapport aux autres qui se verront dérangés, intimidés, insultés, agressés, se mettant en colère à leur tour peut-être.

Les personnes irascibles enveniment également leur propre situation, car aussitôt la crise passée, elles se déprécieront d’avoir été aussi bêtes, se verront touchées par le regret, handicapées par un important stress. Bref, « la colère est mauvaise conseillère », dit l’adage.

AGIR SANS ÊTRE AVEUGLÉ

La patience est la vertu morale inverse de ce défaut de comportement que constitue la colère. La pa-

tience est l’aptitude que possède un individu à maîtriser ses émotions, et les comportements qui en découlent, devant une situation décevante, contrariante ou choquante.

La patience est une vertu dont la pertinence a changé au cours de l’Histoire. Pensons au scribe Bénédictin qui devait peiner dix ans pour terminer la copie des 1 500 pages de la Bible. Ou au chasseur innu qui devait rester embusqué pendant des heures pour pouvoir abattre l’orignal qui nourrirait sa famille. Ou aux premiers immigrants du Québec qui devaient naviguer pendant deux mois sur une minuscule caravelle pour traverser l’Atlantique. Aujourd’hui, tous s’attendent à l’immédiateté. Celle des livraisons d’Amazon… ou de la découverte de l’âme sœur.

Si la colère déclenche un coup de sang, la patience, elle, fait agir avec retenue, calme, voire impassibilité.

La patience mène à se comporter avec douceur, délicatesse. Surtout, dit le moine bouddhiste Matthieu Ricard, la patience donne « la capacité d’agir sans être aveuglé ».

Hélas, la patience n’est pas une qualité de la jeunesse. Un enfant de trois ans réagit violemment si on ne répond pas à ses désirs : il pleure, crie, tape du pied, car il ne peut pas comprendre le point de vue de l’autre. La patience prend du temps à développer, car cela consiste à consentir à l’Autre sa réelle place dans le monde et sa totale liberté de penser.

La patience est une qualité qui ne s’acquiert que sur l’interminable chemin de la maturité. « La patience est une vertu qui s’acquiert avec de la patience », résume avec humour Alessandro Morandotti. Et au dernier droit, la patience devient partie de la sagesse. D’ici là, il appartient à chacun de « modérer ses transports », comme dans la pièce de Chamfort du temps de Louis XIV :

Si mes vœux, si mes soins méritent quelque prix, si d’un vieillard tremblant vous souffrez les avis, modérez vos transports. Et, loin d’aigrir un père, réveillez dans son cœur sa tendresse première.

06 JUIN 2022 LA QUÊTE
« MODÉREZ
! » HRONIQUE C
VOS TRANSPORTS
Cossette

OLEKSANDRA ÉTUDIANTE UKRAINIENNE SUR LA ROUTE DE L’EXIL

Elle s’appelle Oleksandra* et fait partie des quatre millions d’Ukrainiens qui fuient la guerre déclarée par la Russie le 24 février. À Kyiv, sa capitale natale, elle était étudiante. Elle veut atteindre Winnipeg, au Manitoba, où elle espère s’endormir sans la peur de ne jamais se réveiller. Encore en Ukraine au moment d’écrire à La Quête, Oleksandra assure être en sécurité chez des amis, à proximité de la frontière polonaise. L’étudiante a quitté Kyiv au troisième jour du conflit. L’invasion russe à peine amorcée, elle s’est sentie en danger entre les murs de sa maison. « Le plus effrayant, c’est que la Russie ne tire pas seulement sur les installations militaires, mais aussi sur les bâtiments résidentiels, donc on ne se sent en sécurité nulle part ».

Contexte oblige, le départ est chaotique. « Nous avons entamé la route vers Kamianets-Podilskyi (à l’ouest du pays) en voiture. Ha-

bituellement, le trajet dure six heures. À cause du trafic, ça nous a pris 24 heures ».

Oleksandra n’a pas de permis de conduire ; c’est sa mère qui assure donc le transport en voiture. Des amis les hébergent dans cette ville de transition. Avant de quitter le pays, Oleksandra est retournée à Kyiv pour rassembler ses affaires laissées sur place lors de son premier départ. « C’est angoissant de conduire dans la région de Kyiv. Beaucoup de mines sont encore cachées ».

À son passage — en coup de vent — dans son ancien chez elle, il n’y avait pas une âme qui vive. « La ville est vide. Même lors de la première vague de la COVID, ce n’était pas tellement fantôme », compare-t-elle.

« RIEN NE REMPLACERA MES SENTIMENTS POUR L’UKRAINE »

La jeune Ukrainienne veut se rendre en bus à Varsovie, en Pologne, pour déposer ses empreintes biométriques — étape préalable à toute entrée sur le territoire canadien — et demander l’autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine.

Elle explique qu’elle ira à Winnipeg dès que son dossier sera accepté. « Ma mère a contacté une de ses anciennes camarades de classe dont la sœur vit à Winnipeg. Elle a un logement pour nous ». La capitale manitobaine compte la plus grande diaspora ukrainienne au Canada. La taille de la communauté ne remplace pas son pays dans le cœur d’Oleksandra. « Je ne veux pas imaginer ne jamais y retourner… Rien ne remplacera mes sentiments pour l’Ukraine. »

EN QUÊTE DE RÉPONSES

Sur le forum Reddit, dans une section consacrée à Winnipeg,

Oleksandra cherche des informations sur le Canada. L’étudiante en comptabilité l’admet avec humour : elle ne connaît le pays qu’à travers ses cours de géographie. En anglais, elle lance une bouteille dans la mer numérique. « J’avais très peur que personne ne réponde ou que les gens ne soient pas heureux de me voir arriver… Puis, je me suis endormie et le matin, j’ai vu tellement de commentaires de soutien que je me suis mise à pleurer », confie-t-elle, à la lecture des soixante réponses à son message. Toujours dans l’optique de rejoindre Winnipeg, elle épluche le site d’immigration Canada. « J’ai râlé contre ce site », concède-t-elle, puis elle se reprend. « Le Canada aide tout de même beaucoup les Ukrainiens ».

RECOLLER LES MORCEAUX

À 17 ans, Oleksandra est traumatisée par la guerre, « comme tous les Ukrainiens ». Tous ses proches ont une horreur à raconter. « Ma grand-mère m’a parlé au téléphone des bruits de bombardement. Ça l’effraie même si elle ne fait que les entendre », raconte-telle, inquiète pour son aînée et le chat resté avec elle.

Il y a aussi les témoignages de viols, de mutilation et le décompte des morts de cette guerre. Dans ce tourment, impossible pour elle de se reposer. « Je dors parfois pendant 9 heures, mais le sommeil n’est pas du tout profond à cause de l’anxiété ambiante. J’ai commencé à me poser beaucoup de questions comme “Et si je mourais aujourd’hui ?” ou “Que se passera-t-il demain ?” ».

Bientôt adulte, Oleksandra a un monde à reconstruire. L’histoire s’écrit. Pour elle, une page se tourne.

VICTOR LHOEST

LA QUÊTE JUIN 2022 07
En signe de solidarité, le drapeau ukrainien est projeté sur le Palais législatif du Manitoba, à Winnipeg. Crédit photo : Victor Lohest *Le nom n’est pas publié pour protéger Oleksandra qui a témoigné auprès de La Quête.

PETITS ÉTABLISSEMENTS ACCESSIBLES UN PROGRAMME MAL CONNU

La démolition du Mail Saint-Roch dans les années 1990 et au début des années 2000 a transformé le visage du quartier du même nom à bien des égards. Si plusieurs locaux commerciaux ayant désormais pignon sur rue ont gagné en visibilité avec la disparition du toit au-dessus du tronçon est de la rue Saint-Joseph, les personnes à mobilité réduite, pour leur part, ont dans bien des cas perdu la possibilité d’y accéder. Tout cela à cause de l’ajout d’une ou deux marches.

Lueur d’espoir : en juin 2018, Lise Thériault, alors ministre québécoise responsable de la Protection des consommateurs et de l’Habitation, annonce la mise en œuvre du programme Petits établissements accessibles (PEA), qui vise « à améliorer l’accès aux petits centres d’affaires, commerciaux et communautaires ».

Confié à la Société d’habitation du Québec (SHQ), le programme dispose d’un budget de 8 M$ jusqu’en mars 2023 pour financer des projets devant « faciliter l’accès des personnes à mobilité réduite au bâtiment, leur circulation à l’intérieur de celui-ci et l’utilisation des appareils sanitaires ».

Quatre ans après l’annonce de Mme Thériault, les commerces de la rue Saint-Joseph, qui semblent pour la plupart admissibles au programme — une aide financière couvrant jusqu’à 75 % des travaux, jusqu’à concurrence de 15 000 $ —, n’en ont visiblement pas bénéficié.

Une simple impression ? Pas tout à fait : le rapport annuel de gestion 2020-2021

de la SHQ indique que seulement 39 « interventions » avaient été réalisées dans le cadre du programme PEA, entre sa mise en œuvre le 4 juin 2018 et le 31 mars 2021, et ce, à la grandeur du Québec. Pour tout dire, selon les données de la SHQ, plus de 7,5 M$ des 8 M$ initiaux dormaient toujours dans l’enveloppe au 31 mars 2021.

COMMUNICATION ET SENSIBILISATION

« Le programme n’est pas assez connu, pas assez communiqué », soutient Véronique Dallaire, responsable du dossier de l’accessibilité universelle au comité exécutif de la Ville de Québec. Selon celle qui a été élue dans le district des Saules–Les Méandres en novembre dernier, la très faible participation au programme PEA est représentative du manque de sensibilisation liée aux enjeux d’accessibilité universelle en général.

Tant auprès du grand public qu’auprès des fonctionnaires et des élus, « il y a un gros travail de conscientisation à faire, poursuit-elle, promettant d’en faire une priorité. On avance, mais il y a une compréhension et une sensibilité qui ne sont pas encore tout à fait là. »

Son de cloche similaire du côté de Michel Bédard, producteur et animateur de l’émission de radio Les Capés, sur les ondes de CKIA-FM. Fervent défenseur des droits des personnes à mobilité réduite, il juge qu’une meilleure sensibilisation — populaire et institutionnelle — réglerait bien des problèmes. Lui-même un « capé », expression faisant référence à une personne handicapée, M. Bédard observe néanmoins depuis quelques années une certaine amélioration dans l’ouverture de la Ville de Québec à ce chapitre. « On part de tellement loin, laisse-t-il tout de même tomber. On salue la volonté de la Ville, mais quand t’as du retard, t’as du retard longtemps ! »

EN MODE SOLUTIONS

M. Bédard ne baisse toutefois pas les bras. Au contraire, pour lui, il est impératif de faire avancer la cause des personnes à mobilité réduite, tant à Saint-Roch qu’ailleurs dans la ville, et tant dans les commerces que sur

la voie publique. Pour accélérer les choses, il encourage les « bipèdes » — les gens sans problème de mobilité, qu’il appelle aussi les « debout » — à passer à l’action.

Comment ? « En formulant des commentaires. » Pas des « plaintes », précise-t-il ; le terme est trop négatif et pas assez constructif. « Moi, quand je soulève un problème [ce qui arrive plutôt souvent, selon ses dires !] au propriétaire d’un commerce ou à un élu, j’essaie d’apporter une solution. »

Dans l’optique « un problème, une solution », notons que la Ville de Québec a adopté en mars dernier un règlement prévoyant que toute occupation de la chaussée requerra dorénavant l’acquisition d’un permis gratuit. Le but ? Permettre « de bien anticiper les entraves et les mesures à mettre en œuvre pour perturber le moins possible la circulation », peut-on lire dans le communiqué. Précisons qu’aux yeux de la Ville, le terme « chaussée » englobe les trottoirs, les liens cyclables, les cases de stationnement ainsi que les voies de circulation.

Pour ce qui est des magasins et des restaurants, sur Saint-Joseph comme ailleurs, Véronique Dallaire croit fermement qu’une partie de la solution réside dans l’élaboration d’un « portrait de l’accessibilité des commerces ». Selon la conseillère municipale, non seulement l’initiative — une carte interactive ? — permettrait d’enfin connaître en détail l’état des lieux, mais cela pourrait également inciter les propriétaires des commerces qui ne sont pas accessibles à faire les démarches, comme aller chercher du financement, pour le devenir.

« Si tu prends la peine de rendre ton commerce accessible, ça ne sert pas uniquement les personnes en fauteuils roulants, rappelle Mme Dallaire. Ça devient bénéfique pour tout le monde. »

08 JUIN 2022 LA QUÊTE
FRANÇOIS R. POULIOT Crédit photo : François R. Pouliot

LA MICROMOBILITÉ GADGET OU SOLUTION DANS NOS VILLES?

La micromobilité regroupe l’ensemble des moyens de déplacement légers et pratiques qui émettent généralement peu de pollution, voire aucune. Des exemples sont les trottinettes, les planches à roulettes, les scooters électriques et les gyroroues. Adepte de monoroue depuis bientôt deux ans, Geneviève Raymond raconte à La Quête à quel point cette transition l’a comblée.

UNE PRATIQUE ÉMERGENTE

Mme Raymond et son conjoint ont adopté le monoroue après avoir utilisé le segway, qui lui, ne leur procurait pas assez de sensations fortes. Ils ont vu quelqu’un utiliser le bidule moderne près de la rivière Saint-Charles et cela a bien capté leur attention. « La personne nous a expliqué que c’était une gyroroue, que c’était nouveau et que ça se développait ici au Québec », raconte-t-elle.

Selon Mme Raymond, il n’y a aucun doute que tout le monde peut faire de la gyroroue, « parce qu’il y a vraiment des personnes de toutes sortes d’âges qui en pratiquent ». Elle connaît d’ailleurs un homme de 70 ans, adepte de ce microvéhicule. La mère de deux enfants ajoute que dans la communauté des « rouleux », elle connaît divers types de personnes.

OÙ IRAIS-JE AVEC LA GYROROUE ?

Geneviève Raymond possède maintenant quatre de ces véhicules et a été en mesure de parcourir de longues distances avec ces gadgets. Elle a notamment fait la route jusqu’à Donnacona avec une gyroroue. Partis tôt le matin, une journée, son conjoint et elle ont néanmoins dû charger l’engin en chemin. « En fait, les roues ont chacun un “range” de puissance et de kilométrages. Plus t’investis et que ta machine est puissante, plus elle fait du kilométrage », atteste-t-elle.

Pour se procurer des véhicules micromobiles, deux options s’offrent aux intéressés au Canada : la boutique Eeves, située à Vancouver, et la boutique Noaio, à Montréal. Guillaume Hergat est co-propriétaire de l’entreprise à Montréal, ouverte depuis 2019. « On était pas mal les précurseurs pour ces véhicules, que ce soit la trottinette ou l’unicycle électrique », partaget-il. « C’était une petite niche et on était peu connu dans le milieu ». Selon lui, il y a un intérêt grandissant pour le marché de la micromobilité. Il ajoute que ces petits moyens de transport électriques apportent un certain confort, en disant qu’« on évite certains encombrements dans le transport en commun ou dans le trafic, si jamais on remplace notre voiture par une trottinette électrique, par exemple ».

Avec ses quatre gyroroues, Geneviève Raymond connaît bien les désavantages et les avantages de la micromobilité. Tout d’abord, sa capacité de se déplacer avec ces machines dépend de la température et elle ne peut donc pas l’utiliser à tout moment de l’année. Par ailleurs, les réparations pour celles-ci sont moins communes et moins accessibles à Québec. Mme Raymond souligne néanmoins que ces gadgets sont écologiques et qu’ils lui permettent de faire une économie d’essence. D’après elle, ces véhicules représentent un bon investissement. « C’est sûr qu’il y en a des plus dispendieuses que d’autres, mais la première que j’ai achetée est encore très bonne, et je vais à mon troisième été », partage-t-elle. De plus, puisqu’ils sont petits et non bruyants, ils sont faciles à ranger. Mme Raymond ajoute qu’il n’y a pas besoin de permis de conduire pour se promener avec un véhicule micromobile.

LÀ OÙ IL FAUT S’ORIENTER

Selon Guillaume Hergat, il faudrait intégrer au Code de la route

les véhicules de micromobilité, surtout pour prévoir le régime d’assurances en cas de collision. Geneviève Raymond est d’un avis similaire. « Je pense qu’il y a de l’espoir que ça devienne plus populaire, cependant, il va falloir que ce soit régi parce que là, c’est complètement une zone grise. »

Mme Raymond et M. Hergat n’adhèrent pas à l’appellation « véhicules-jouets », tels que définis par le code de la sécurité routière du Québec. Pour eux, il est important de considérer les appareils de micromobilité comme de vrais véhicules, car le principe reste le même : se déplacer d’un point A à un point B.

de la gyroroue doit garder son équilibre et il se sert de son poids pour diriger le véhicule.

LA QUÊTE JUIN 2022 09
ALPHONSINE SEFU Crédit photo : Flickr/Howard Ignatus Crédit photo : pxhere Pour se déplacer en segway, le conducteur se penche légèrement vers l’avant ou vers l’arrière et se sert du guidon pour aller vers la gauche ou vers la droite L’utilisateur

Crédit

COUP DE GUEULE LES 4 MILLIARDS $ DU JOUET ÉLECTRIQUE

Il ne faut jamais sous-estimer l’ego des politiciens. Alors que le projet du tramway de Québec ne fait pas l’unanimité, le feu vert est donné. Au diable les dépenses. Nos élus engloutiront 4 milliards $ et pourront ajouter cette réalisation d’envergure à leur portfolio.

Pertes d’emplois, fermeture de commerce, augmentation fulgurante des cas de dépression et d’anxiété chez les jeunes, et toujours un manque de ressources pour pallier ces difficultés sociales. Le système de santé tient à un fil ; merci aux efforts du personnel soignant. Les dossiers s’empilent à la DPJ avec les dérapages ahurissants qui ont fait la manchette depuis deux ans. Les infrastructures scolaires sont défaillantes et les cégeps vont bientôt déborder. Sur quoi se concentrent nos élus ? Leur tout nouveau tramway, projet mégalomane pour une société qui vit au-dessus de ses moyens. Un investissement pour les jeunes, selon le maire Marchand… vraiment !

Les jeunes ont le dos large quand vient le temps d’investir pour leur futur. Il serait cependant tout aussi intéressant d’investir dans leurs besoins actuels. Avec presque 400 millions $ de dépense dans un stade sous-utilisé et un projet de tramway en vue de 4 milliards $, les jeunes en Abitibi seront heureux d’apprendre

que les différents paliers de gouvernement pensent à eux quand ils dépensent à Québec. Alors qu’aucune augmentation de sommes allouées pour la DPJ n’a été prévue dans le dernier budget déposé par la CAQ, la bienveillance sur nos adultes de demain devra attendre. C’est admirable de constater le peu d’impact que peut avoir une partie importante de la population qui n’a pas le droit de vote.

Aussi, dans un article du Journal de Québec , il est souligné que des projets de construction d’écoles sont retardés. À titre d’exemple, une nouvelle école ne verra pas le jour puisque le budget initial de 29,7 millions $ ne suffisait pas à couvrir l’offre du plus bas soumissionnaire à 36 millions $. À Québec, avec un dépassement de coût prévu de 500 millions $ pour le jouet électrique des élus, ça ne ralentit pas l’ambition de personne. On en construit beaucoup des écoles avec un dépassement de coût de cette envergure. L’option prisée depuis des années sera encore de mise, des roulottes temporaires pour nos jeunes étudiants.

PRENDRE UN PAS DE RECUL

Est-ce que les sommes englouties dans ce projet de transport en commun reflètent les besoins prioritaires des électeurs ? Vivons-nous dans une bulle assez épaisse et

confortable pour croire que, parmi tous les besoins criants actuels, un tramway se place en haut de la liste ?

Le maire Marchand a déclaré que son élection était le message d’acceptabilité sociale requis pour le projet. Les électeurs ont choisi un parti en faveur du projet de tramway, affirme-t-il. Mais le maire oublie un détail important. Lors des dernières élections, le taux de participation a été de 45,2 %, selon les statistiques de la ville de Québec. Sur cette minorité de citoyens, Bruno Marchand a récolté 32,3 % du vote, c’est donc moins de 15 % de la population qui a voté pour lui. Un peu d’humilité serait de mise.

Avec une somme de 130 millions $ déjà engloutie dans un projet qui n’a pas encore reçu un seul coup de pelle, les contribuables n’ont pas de quoi se rassurer. Les animations infographiques présentées sont magnifiques, les cinq écoles primaires qui auraient pu être construites avec ce montant l’auraient été tout autant. Alors qu’un projet très similaire à Ottawa brille par ses échecs multiples , aucune raison de s’inquiéter ici. Nous en ferons un projet distinct.

Même si le tramway est loin de faire l’unanimité, le feu vert est donné par le provincial. Ces fiers bâtisseurs pourront nous souligner, durant la prochaine campagne électorale, à quel point ils ont notre intérêt à cœur. Ils pourront peutêtre même, lors de l’inauguration, s’applaudirent aussi fort que lorsqu’ils ont bloqué la demande d’une enquête publique sur l’hécatombe des CHSLD. Le citoyen avant tout, chers électeurs.

La construction du tramway, prévue jusqu’en 2028, mobilise beaucoup de citoyens quant aux coupes d’arbres prévues et à l’expropriation de certains bouts de terrains.

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2

3 Martin, Stéphanie et Philippe Langlois. (16 novembre 2021). Victoire de Bruno Marchand : les derniers jours de campagne ont tout changé, Le journal de Québec

4 Pelletier, Émilie. (16 décembre 2021). Déjà 130 millions$ dépensés par la ville de Québec pour le tramway, Le Soleil

5 Ouellette-Vézina, Henri. (26 novembre 2021). Le train léger d’Ottawa « a mis en lumières certains pièges », La Presse

10 JUIN 2022 LA QUÊTE
Luneau, Annie-Claude. (5 avril 2022). Des adolescents réduits à dormir au sol en centre jeunesse depuis 9 mois, Radio-Canada. Bellerose, Patrick. (27 septembre 2022). Explosion des coûts : la construction de nouvelles écoles reportées Le Journal de Québec photo : Phillippe Fortin

GRATUITÉ DES TRANSPORTS ENTRE MYTHE ET RÉALITÉ ?

Les modes de transports constituent un enjeu pour les villes. Que ce soit pour faciliter le déplacement de la population ou pour les inscrire dans une démarche écologique, il faut considérer le service collectif comme un réel outil. Entre volonté politique et configuration géographique, la gratuité est-elle possible ?

de Montréal, mais pour cela « un plan d’aménagement du territoire est nécessaire et une réévaluation des besoins en termes de desserte l’est aussi », affirme-t-il.

TOUT À L’AUTO ?

un droit et certaines personnes n’ont pas le droit de l’exercer », vient nuancer l’animatrice.

UN DEVOIR POLITIQUE

Depuis juillet 2021, les tarifs réguliers du Réseau de transport de la Capitale ont atteint 89,75 $ pour un laissez-passer mensuel, 3,25 $ pour un billet unique, et 3,75 $ pour un passage payé en argent comptant. Le transport sans contreparties financières deviendrait un moyen d’offrir une équité sociale et, par la même occasion, de réussir une transition écologique nécessaire dans un contexte d’urgence climatique.

Néanmoins, à Québec, il existe une contrainte physique : la réalité est que la ville est construite de manière linéaire. Le réseau structurant de 870 km offre ainsi un service qui suit cette construction. En effet, la desserte qui est favorisée suit le fleuve et les endroits qui s’en éloignent se voient offrir une desserte moins avantageuse. Le développement d’un transport efficace est « essentiel dans une ville comme Québec si elle veut grandir », estime Jean-Philippe Meloche, professeur agrégé en urbanisme à l’Université

La « construction même de la ville permet une cohabitation entre les voitures et les autobus », poursuit le directeur de la maîtrise en urbanisme. Il se base sur l’exemple de l’Estonie. Ce pays d’Europe du Nord était le premier à proposer une gratuité sur son territoire. D’après le professeur, cette initiative « ne peut fonctionner que lorsqu’il y a une forte demande ». Il ajoute que Québec « se trouve sur la frange, entre un besoin réel et une habitude d’utiliser l’auto ». Malgré tout, le résultat après cinq ans d’implantation dans le pays balte est mitigé. M. Meloche pense que l’exemple de l’Estonie est applicable ici. D’après lui, malgré une urgence climatique indéniable, l’automobile occupe encore une place importante, ce qui ne facilite pas l’implantation d’un transport gratuit. De plus, si gratuité il y a, il faut que les arrêts et les lignes répondent aux besoins de la population.

Au-delà de l’aspect géographique, le transport collectif offre une mobilité et participe aussi à la réduction de la congestion routière. Malgré tout, le prix du ticket vient créer une scission entre les différents usagers qui ne possèdent pas tous la capacité de payer un billet à 3,25 $ ou plus. Le rôle de lien social qu’entretient le bus doit être au cœur de la réflexion, estime Émilie Frémont-Cloutier, animatrice sociale au TRAAQ, le Collectif pour un transport abordable et accessible à Québec. Elle ajoute que « le fait de défendre le transport en commun doit être considéré pour les personnes dans le besoin ». Même si le collectif ne se positionne pas ouvertement pour la gratuité des transports, inclure l’idée et en faire un débat de société est important. « Il faut penser la mobilité comme

Le fonctionnement du RTC est assumé à environ 54 % par l’agglomération de Québec.

Dans les autres sources de revenus de la société, 27 % reviennent aux usagers. Le reste est partagé à hauteur de 8 % et 11 % par le financement provincial et l’aide d’urgence en raison de la pandémie. En ce qui concerne une potentielle gratuité, puisque comme le dit Jean-Philippe Meloche, « elle n’existe pas, il y a toujours quelqu’un qui paie à la fin », une solution doit être trouvée. Ainsi, le financement de cette installation proviendrait de « taxes sur l’essence ou encore d’installations de péages et d’un financement provincial », confie Jackie Smith, rencontrée par La Quête dans le quartier Limoilou où elle est conseillère municipale, mais également membre du conseil d’administration du RTC. Pour elle, le bus gratuit est avant tout « un croisement entre la justice sociale et environnementale ». De plus, la nouvelle administration envisage de mettre en place un moyen d’arriver pas à pas à cette gratuité avec la tarification sociale. Celle-ci est basée sur le revenu que perçoit un usager. Ainsi, en fonction de ses ressources, l’individu pourrait potentiellement profiter de la gratuité. D’après l’animatrice du TRAAQ, « c’est une stratégie pour aider les personnes en mode survie ».

Un désir d’inclusivité et une prise en compte des personnes dans le besoin sont donc attendus de la part des administrations et des politiques pour faire de la gratuité des transports une réalité et ainsi offrir une réponse concrète aux besoins des usagers que doit servir le réseau structurant.

LA QUÊTE JUIN 2022 11
Crédit photo : Montage de Perrine Pinel

ourtoisie:Martine

LA SAINTE AUTONOMIE

Hier comme aujourd’hui, arriver à l’âge où l’on peut enfin conduire une automobile représente une étape importante dans la conquête de notre autonomie. Une étape, prémices de bien d’autres. Officiellement, au Québec, cette étape arrive autour du 16e anniversaire de naissance et comporte des conditions que la plupart des ados connaissent bien avant d’entreprendre les démarches pour obtenir le fameux permis de conduire. Ce qui les incite à suggérer à leur entourage qu’ils n’ont rien contre un cadeau d’anniversaire en argent. Ou qu’ils sont bien disposés à rendre de menus services moyennant compensation financière. Souvent, ils se sont même déjà trouvé un petit boulot pour couvrir les coûts prévus de l’aventure anticipée.

Mais aujourd’hui comme hier, ils n’auront pas toujours attendu l’âge légal pour tenter l’expérience du volant, les véhicules récréatifs constituant souvent la première occasion de tenter sa chance sans risquer de déclencher les foudres parentales. L’audace et l’ignorance des risques et périls éventuels s’effacent parfois devant la fierté de certains adultes de l’entourage ! Pourtant, très tôt dans les écoles, le discours écologique dénonce l’automobile comme étant une des graves sources de la pollution qui menace l’avenir du monde où les enfants d’aujourd’hui devront vivre, demain. Mais, admettons qu’au fil de l’histoire, le péril anticipé n’a jamais empêché l’être humain de chercher le bonheur dans le plaisir et la joie d’être libre et autonome. Parce que souvent, trop de prêches, ça éloigne de la religion.

Mon neveu, qui étudie actuellement la théorie préparatoire à l’examen qui lui permettra d’obtenir son permis d’apprenti conducteur — oui, il trouve ça trop long ! — mon neveu, donc, m’a servi comme argument en faveur d’un apprentissage précoce, l’expérience de son propre père qui, à 14 ans, conduisait le tracteur et la machinerie agricole, sur la ferme de son grand-père : « C’est comme ça qu’il a appris à conduire. Et quand il a eu l’âge, il a obtenu son permis sans avoir à passer tous les examens que moi, je dois subir. Et viens pas me dire que les temps ont changé : je le sais ! »

Pour essayer de reprendre le fil de la conversation, je ne vais sûrement pas lui demander pourquoi il tient tant au fameux permis, car je me souviens encore

qu’il y a quelques lunes, moi aussi je souhaitais l’obtenir pour acquérir plus d’autonomie, ne plus devoir quêter un « lift » ou trouver un prétexte valable pour qu’on me reconduise ou passe me chercher. Je voulais aller où je veux quand j’en avais envie. Le taxi coûtait trop cher et il n’y avait pas de service d’autobus dans notre coin. Et pas question d’emprunter la voiture familiale sans permis ! C’était donc, hier comme aujourd’hui, une question d’autonomie ? À l’époque, le mot appartenait plutôt au langage politique pour parler des relations fédérales-provinciales, que pour qualifier la vie privée des jeunes en voie de devenir adultes, qui, eux, s’intéressaient plutôt aux attributs de la liberté. Valentine dirait ici que ceux-là n’ont pas changé : ou ils continuent de revendiquer sans connaître le sens du mot, ou ils viennent de le découvrir et refusent d’admettre ce qu’il recèle d’obligations et de responsabilités. Mais l’ado devant moi n’a pas envie d’un autre cours sur les choses de la vie, même s’il aime bien se référer aux expériences d’autrui pour défendre ses thèses. Il aime apprendre sans en avoir l’air ; les anecdotes l’intéressent plus que les leçons, surtout s’il peut s’en servir pour intéresser son entourage. Comme je ne me souviens même pas du jour où j’ai passé mon examen pratique pour le permis de conduire, je pourrais peut-être lui parler de ma première auto, achetée pour épater la galerie : une décapotable bleue, usagée, que j’ai revendue parce que c’était trop compliqué de relever le toit. Et il fallait toujours chercher un espace de stationnement facilement accessible…

« Ben quoi, tu savais pas conduire ? », qu’il me lance au moment où j’allais avouer ne plus savoir si c’était une Ford ou une Consul… Mais j’ai continué mon énumération en réussissant à glisser que l’autonomie, ça ne s’apprend pas qu’au volant d’un véhicule… AUTO-mobile. Comme j’insistais sur le mot, il a charitablement ri de ma tentative d’humour !

12 JUIN 2022 LA QUÊTE
HRONIQUE C

CONTESTATION DE LA CULTURE AUTOMOBILE

Je souhaite dédier ce texte à tou.te.s les personnes décédées sur les routes de la Ville de Québec. Encore aujourd’hui, ces homicides involontaires sont traités comme des accidents.

Tous les types de vélo incarnent la liberté. En étant affranchi.e.s du carburant, les cyclistes peuvent atteindre des lieux lointains, pour autant qu’ils se situent sur un même continent. De nombreux. ses voyageur.se.s ont parcouru le monde à l’aide de leur deux roues. L’histoire du vélo illustre également son caractère politique. Ce véhicule a permis la libération, au XXe siècle, des classes ouvrières des pays du Sud comme du Nord, ainsi que des femmes.

ANATOMIE DU VÉLO À PIGNON FIXE

Le vélo à pignon fixe, aussi appelé fixie, se distingue des autres bicyclettes par sa mécanique minimaliste. Dégarni de roue libre et de vitesse, ce véhicule oblige le.la cycliste à pédaler en permanence. L’absence de frein est compensée par la capacité du conducteur. trice à ralentir la roue arrière en bloquant son mouvement en exerçant une force contraire. Cette

technique, nommée le skid, nécessite une semaine ou deux d’entraînement. Ces caractéristiques entraînent, en plus d’une vitesse importante, un sentiment d’union entre la personne et son vélo à pignon fixe. L’hybridation entre le corps et la machine se manifeste par la possibilité de la contrôler entièrement à partir de ses capacités physiques. De par les caractéristiques du fixie, mais aussi les compétences du cycliste, cette pratique se veut utilitaire, où l’objectif est de se rendre le plus rapidement possible du point A au point B, en utilisant autant les pistes cyclables que les rues ou les grandes artères.

LE FIXIE, UN MODE DE VIE ?

Le mode de vie développé par les cyclistes utilitaires et de vélo à pignon fixe entraîne une subversion des normes liées à la route et à son utilisation. Ces cyclistes ultra rapides prennent les artères traditionnellement occupées par les automobilistes, et grâce à leurs fixies, réussissent même à les dépasser en vitesse. Au déplaisir de certains animateurs de radio, tels que Denis Gravel et Jérôme Landry, sur les ondes de Radio X, le 6 mai 2013 : « Qu’est-ce que vous faites les cyclistes, à vouloir prouver que vous êtes meilleurs que

nous autres? (…) La réalité, elle ne changera pas. La réalité c’est que la route appartient (…) aux automobilistes. Pour eux autres, c’est égal, d’égal à égal ! C’est complètement fou. (…) Le moustique ce n’est pas l’égal de l’humain ». C’est cette idée répandue et presque naturalisée qui est ici contestée, celle proposant que la route appartienne aux automobilistes. Pour le faire, ces cyclistes prennent les espaces laissés vacants par le trafic. Dans le documentaire Line of Sight, le cycliste et caméraman, Lucas Brunelle explique que la place de ces cyclistes est « entre les voitures, les camions et les autobus. [Ces cyclistes] pren [nent] ces espaces ; ces ouvertures, ces opportunités, ces angles morts. Ce sont les espaces où [ils.elles] existent et où [ils.elles] font la course ».

ET SI ON FIXAIT LE RÉSEAU ROUTIER ?

Faire la course sur le réseau routier, percevoir les véhicules motorisés, mais aussi les piétons et les autres utilisateur.trice.s actif.ve.s de la route comme des obstacles devant être franchis, n’est-ce pas là une attitude méprisable ? Là où les non-initiés voient un manque de respect, les initiés y saisissent une lutte politique. Ce qui y est négocié est le droit d’utiliser les routes autrement qu’avec un véhicule motorisé, selon une culture, des capacités individuelles et des normes différentes. Ces cyclistes ne sont ni suicidaires ni dénudés de bon sens. Ils et elles font confiance en leur capacité à maintenir et à anticiper le mouvement du trafic, à prévoir le changement des feux de signalisation, à visualiser les espaces vacants afin d’atteindre sa ligne d’arrivée. Cette confiance en ses apprentissages participe à la réappropriation du pouvoir d’agir d’un groupe.

LA QUÊTE JUIN 2022 13 LE
FIXIE
NICOLAS FOURNIER-BOISVERT Crédit photo : Wikimedia Commons

HISTOIRE ET SENS

Le mot « transport » fait son apparition dans la langue française au début du XIVe siècle. Le Larousse le définit comme le fait de porter pour faire parvenir en un autre lieu ; manière de déplacer ou de faire parvenir par un procédé particulier (véhicule, récipient, etc.).

Depuis la nuit des temps, l’être humain se déplace pour se nourrir et se vêtir, ce qui l’a amené à se transporter partout sur la planète, avec tout son attirail et ses connaissances.

Les premières tentatives de déplacement furent de domestiquer des bêtes pour faire avancer des chariots sur lesquels on plaçait différentes marchandises. Peu importaient les intempéries et malgré l’aspect rudimentaire des premiers moyens de transport, il fallait avancer, gagner du terrain, ou mieux du territoire. Des clans et des groupes se formèrent pour occuper et définir leurs emplacements. Entre ses groupes, des échanges de marchandises demandaient des transports. Ou si on le veut, les premiers échanges commerciaux.

LA CONQUÊTE DES OCÉANS

Les siècles passant, les bateaux et navires, au lieu de faire du cabotinage en suivant les rivages côtiers, se lancèrent à la conquête des océans. Christophe Colomb, en 1492, marque un grand tournant dans l’histoire en faisant connaître l’Amérique à l’Europe. D’autant plus qu’il a découvert que certains peuples qui habitent ce territoire ont de l’or en grande quantité. Non seulement les aventuriers sont intéressés par les dires de Christophe Colomb, mais les drapeaux noirs de la flibusterie s’organisent aussi. Les batailles navales, transportant des trésors, sont souvent la proie de naufrages redonnant ainsi les trésors à la planète que nous habitons. Le transport des trésors est toujours à cette époque assez périlleux. Mais rien ne peut freiner le rêve des explorateurs.

Les terres nouvelles et pleines de promesses en Amérique ne manquent pas de susciter l’envie d’un grand nombre d’aventuriers. Certains d’entre eux n ’hésiteront pas à organiser des navires remplis d’esclaves pour extraire le précieux minerai qui fait rêver. Tous les moyens sont bons pour atteindre le but d’extraire cette richesse sur les terres nouvelles. Les humains de cette période sont souvent considérés comme une marchandise nécessaire.

LA MULTIPLICATION DES MODES DE TRANSPORT

Le temps faisant son œuvre, il n’y a plus de limites pour les transports, car ces derniers s’adaptent aux siècles et aux inventions des hommes. Le transport

aérien peut déplacer des êtres humains en peu de temps et acheminer du courrier. Le ferroviaire pour les voyageurs et la marchandise. Le ferroviaire urbain nommé tramway déplace quotidiennement de nombreuses personnes qui vont à leur travail. De plus, le trans port routier se divise en deux, auto de toutes sortes, autobus pour les humains et camions pour les marchandises. Les sportifs et sportives opteront pour la bicyclette. Pour ce qui est du transport maritime, il sert aussi bien les humains que la marchandise. Je passerai ici sous silence les voyages en ballon et le « R100 » qui à mon sens relèvent beaucoup plus du sport que du transport. D’autre part, l’acheminement du courrier et les timbres sont en train de disparaitre pour faire place aux courriels et à l’ordinateur.

ÉMOTION INTENSE

Il est assez intéressant que la langue française adapte souvent les mots à un autre fait. Ainsi en est-il de l’expression « transports de colère » (Lar.ill.Ed.2022 p.1166). Ainsi, la personne peut être transportée par une émotion vive, un sentiment passionné qui émeut en entraînant l’esprit de ses interlocuteurs. Ce transport qui agite la personne, qui l’éprouve dans un élan d’enthousiasme, d’ivresse et d’exaltation. Claudel s’exprime ainsi : « L’orateur est celui qui sait se mettre à volonté dans un état de transport, et le poète aussi. » Ces transports peuvent se transformer par un emportement de colère, être un transport de joies, un transport amoureux, sensuel ou une ivresse sentimentale.

Je ne peux terminer ce texte sans donner un exemple de transport assez extraordinaire d’Édith Piaf dans l’interprétation des paroles de « La foule ». Le temps d’une chanson, elle se transporte de l’amour à la haine, de la joie à la colère, l’émotion atteint les sommets, suivie de la chute et la détresse. Ce transport focalisant sur les deux côtés du balancier.

« Je me souviens. »

14 JUIN 2022 LA QUÊTE
HRONIQUE
PHILIPPE BOUCHARD
Courtoisie:

HRONIQUE L’ESPOIR AU CUBE

MODÈRE TES TRANSPORTS !

Est-ce que cette expression fait encore sens aujourd’hui ?

Nous vivons dans une société qui exige qu’on aille de plus en plus vite. Que l’on soit performant et pertinent. La nouvelle se lit en deux lignes sur tous nos écrans.

Comment transmettre des valeurs de respect, de bienveillance, lorsque notre propos est entrecoupé de publicités indésirées, lorsque nous sommes inondés de laid, de violence, de tueries en direct ?

L’expression Modère tes transports serait-elle une invitation à prendre conscience du rythme effréné dans lequel nous sommes enlisés, sans même en être conscients ? Si, au lieu de courir après le sensationnel, on cherchait la simplicité et l’intégrité ? Serait-il possible de renverser la vapeur et de prendre le temps d’observer, d’écouter, de transmettre au lieu d’émettre, comme une antenne radio, des ondes, sans discriminer ce qu’elle transporte ?

Je crois en cette possibilité que chaque humain crée et voit du beau autour de lui s’il ralentit sa course et prend le temps de vraiment découvrir son environnement, s’il prête attention aux personnes, au lieu de courir la nouvelle.

AIME CE QUE TU FAIS

Plusieurs savent que j’ai le bonheur facile, mais le bonheur ce n’est pas quelque chose qui nous arrive par hasard, le bonheur ça se choisit, ça se construit, et ensuite, on peut en profiter. Chaque matin, je dois redémarrer la machine, choisir à nouveau le bonheur. Je dois commencer par me lever, m’étirer et prendre le temps de savourer la vie.

Si je me suis endormi la veille en pensant au boulot que j’aurai à abattre le lendemain, j’ai déjà repris le train du temps qui court trop vite, qui me presse, qui me stresse, qui me rend malade avant que je ne comprenne qu’il est temps de modérer mes transports. Je l’ai dit et je le répète, personne ne viendra mettre un frein à ton véhicule. Tu es le conducteur de ta vie et toi seul sais quand il est temps de changer de rythme et de freiner avant d’être avalé par la vitesse effarante du transport dans lequel tu as un jour mis le pied avec tant d’enthousiasme.

J’ai confiance en la capacité de chaque être humain à prendre conscience du voyage qu’il a entrepris, que ce soit personnellement ou professionnellement. Il arrive un moment où nous atteignons notre vitesse de croisière. Si nous arrivons à maintenir le cap et à rouler à notre rythme, nous sommes sur la voie du bonheur. Si, par contre, nous commençons à vouloir

faire nos preuves, à impressionner pour avoir une meilleure position, nous nous plaçons en situation de déséquilibre et nous risquons de prendre le clos. Je ne dis pas qu’il ne faut pas viser d’avancement dans notre travail, mais si pour y arriver nous devons y mettre des énergies que nous n’avons pas, il est peut-être préférable de se concentrer sur ce que nous avons et d’y prendre plaisir. Ma mère disait : « Dans la vie, fais ce que tu aimes, mais surtout aime ce que tu fais ».

METS LA PÉDALE DOUCE

Si l’effort en vaut la peine, fonce à plein régime pour atteindre ton but, mais si tu t’enlises à vouloir toujours aller plus vite pour atteindre des sommets incertains qui ne sont pas les tiens, modère tes transports et interroge-toi sur tes motivations.

Sois attentif à ce que tu ressens, prends le temps d’observer ton environnement. Si tu réalises que tout va trop vite, prends une grande respiration et mets la pédale douce le temps de retrouver ton rythme de croisière, celui qui te procurait cette sensation de bonheur avant que tu ne sois avalé par la machine.

Moi qui suis bipolaire, je n’ai de conseils à donner à personne, mais si avec les années et l’expérience j’ai appris qu’il y aura toujours des situations qui nous entraîneront dans un rythme qui n’est pas le nôtre, j’ai aussi appris que j’ai la capacité de me retirer de ces situations et de modérer mes transports pour retrouver mon point d’équilibre.

LA QUÊTE JUIN 2022 15
Simplement,
Vigno
Illustration:

LA QUÊTE DES MOTS

PAR JACQUES CARL MORIN CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET 20 À L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT ET LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT...

Verticalement :

1- Sénescence.

20- Pâte alimentaire très fine.

Horizontalement :

1- D’une manière imprécise, confuse, obscure (TAMUGENVE). Journal de petit format. 585 en chiffres romains.

2- Qui ne manifeste pas de reconnaissance (TRANIG). Travailler dur. Nonne.

3- Exaspérer (EEENRRV). Sévérité inflexible. Oxyder.

4- Prohibition (DRINNETICITO). Vieillard ou personne respectable (TRENSO). Eau-de-vie de canne à sucre.

5- Dans un délai très court (MINELADEN). Avant dixième. Tentative.

6- Conflit, différend, dispute. Jeune être humain. Baril. Versant opposé à l’adret. Départ en masse d’une population. Étendue d’eau plus ou moins stagnante.

7- Partie externe de la couronne des dents. Race de grands chiens d’arrêt. Informé.

8- Boa, cobra ou anaconda. Tranche de pain de mie grillée. Multiplia par trois. 30 jours.

9- Permet de cliquer. Petites figurines provençales de la crèche. Personne identique. Courriel.

10- Rejetée (LEEMNEII). Qui présente une couleur d’un rouge vif. Agitation, chahut.

Réponses au jeu p.24

16 JUIN 2022 LA QUÊTE

la langue dans sa poche

PAR HÉLÈNE HUOT

« En sortant de l’école Nous avons rencontré Un grand chemin de fer Qui nous a emmenés Tout autour de la terre Dans un wagon doré » Jacques Prévert, En sortant de l’école (1946)

FAITES VOS JEUX

1. « Sport » et « transport » appartiennent à la même famille étymologique. Vrai ou faux ?

2. Un voilier est un navire à voiles ; le mot « voilier » désigne également : a. un petit voile transparent b. une personne qui répare les voiles c. un groupe d’insectes volants

3. Qu’ont en commun les moyens de transport suivants : cabriolet, carrosse, coche, diligence et fiacre ?

4. Le tramway est un chemin de fer à rails plats servant surtout aux transports urbains. Comment appelle-t-on un employé de tramway ? a. un cheminot b. un traminot

5. La gondole (de l’italien gondola) est une barque à une rame ; elle est utilisée : a. dans la ville de Venise seulement b. dans toutes les villes traversées par des canaux c. en Italie et dans les pays qui paient un droit d’utilisation

6. Le premier train à grande vitesse au monde a été mis en service a. en Allemagne b. en France c. au Japon

DU NOUVEAU SOUS LE SOLEIL

7. Le scrabble du concessionnaire automobile : ACLLOOR – ADHINUY – AELNTUR –AGMNSTU – CEHOPRS – CEINORT – EEGOPTU

8. « Modérer ses transports » est une expression québécoise qui signifie : a. prendre son temps b. privilégier le transport en commun c. rester calme, se contrôler

9. Le terrain aménagé pour le décollage et l’atterrissage des avions s’appelle : a. l’aérodrome b. l’aéroport c. le tarmac

10. Le métro le plus fréquenté au monde est celui de Tokyo (3,3 milliards de passagers par année). Comment appelle-t-on les habitants de Tokyo ? a. les Tokyotes b. les Tokyoïtes c. ul’un ou l’autre gentilé

Le « bien-cuit » fait partie des nouveaux mots qui figurent dans l’édition 2022 du Larousse. Bien-cuit : nom masculin (au pluriel : des bien-cuits), ainsi défini dans ce dictionnaire : « Au Québec, discours humoristique prononcé à l’intention d’un invité d’honneur, lors d’une réception, mêlant habilement compliments et moqueries afin d’amuser l’assistance. » Ne pas confondre avec la locution adjectivale « bien cuit » (sans trait d’union) qui qualifie une viande rouge longuement cuite dans toute son épaisseur.

Réponses au jeu p.24

Pour des suggestions, des questions ou des commentaires concernant le français et La langue dans sa poche : hhgodbout@gmail.com

LA QUÊTE JUIN 2022 17

En buggy , en bus ou en taxi

TAXI

À l’avant, silence. Le chauffeur, droit comme un i sans point, actionne le départ. J’ai une impression de « pilotage automatique ». Je ne serai jamais passagère d’une voiture sans conducteur, comme on nous l’annonce pour le futur. J’ai le temps… de mourir avant que ce ne soit la norme. La « mort » prodigue parfois ses bontés. Je suis verbomotrice, mais je « ferme ma gueule. » Je veux juste arriver à destination sans encombre, saine et sauve.

Puis, il y a les Rogatien (vous savez dans l’émission Taxi 0-22). Il parle sans arrêt. Je suis toujours verbomotrice, mais pas un son n’aboutit hors de mes lèvres. La place est prise.

Le mot « transport » évoque pour moi déambulateur (buggy pour les intimes), bus et taxi.

BUGGY

Mon buggy : mes jambes, mon auto. Il me permet de déambuler été comme hiver, depuis 4 ans. La neige rend mes déplacements plus difficiles, mais je veux marcher « dehors », contre vents et marées.

Les marcheurs urbains sont d’une gentillesse inouïe, extraordinaires. On mentionne souvent l’individualisme, l’indifférence des êtres humains. Moi, l’hiver, je vis quotidiennement, leur altruisme, leur bonté, leur compassion.

Parfois, on me crie « Lâchez pas », « Vous êtes courageuse » ou simplement « Bravo ». Quel encouragement, quelle poussée dans cette neige accumulée ! Mon handicap est source de… cadeaux inestimables, un baume au cœur, une tape sur l’épaule, à long terme. Je me sens intégrée à 100 % dans ma communauté. Merci à tout un chacun. Grâce à vous, c’est sûr, je mourrai debout comme je le désire ! BUS

Chaque fois que j’y monte, une scène de théâtre m’y attend. Une vieille dame chevrotante serre son petit sac à main si fort que ses jointures blanchissent. Un adolescent, écouteurs criards aux oreilles, chante faux à tue-tête. Un moustachu rubicond sonne, prêt à descendre par la porte arrière. Le chauffeur, qui écoute la radio poubelle un peu fort n’entend pas le « gong ». Le moustachu hurle « STOP ! je veux sortir ». Arrêt brusque, inattendu. « Les debouts » sont propulsés vers l’arrière. Quelques jeunes s’esclaffent… les plus âgés, solidaires, aident les bousculés. Tout va bien. Rien de cassé. Moi, je descends.

Et puis, il y a aussi d’authentiques et bouleversants échanges. Des silences respectueux, des confidences. Parfois, en 2 minutes, un chauffeur me raconte sa vie de misère, ou ordinaire, ou joyeuse et pleine de philosophie. D’autres fois, ils apprennent que je suis infirmière, alors, tous les « bobos » possibles y passent. Je les écoute avec tendresse, en les remerciant de partager un peu de leur vie. C’est un cadeau pour moi. Une preuve de confiance…

Parfois, c’est moi qui me confie… Je sors du bureau d’un médecin, et je viens d’apprendre que j’ai la maladie d’Alzheimer. Le taxi s’arrête, le chauffeur me regarde dans les yeux. Ses yeux à lui sont pleins de compassion. Son père en a été atteint. J’ai été réconfortée par son geste respectueux, plein de compréhension. Il était la première personne à qui je me confiais, je ne l’oublierai jamais.

Un cadeau, une courroie de transmission de la vulnérabilité humaine, le partage, le pouvoir des mots. Ce souvenir scintille encore dans ma mémoire. Les transports en commun le disent : commun, communauté, communication, communion, poésie… transporte-nous !

Ayons espoir !

En la bonté humaine !

18 JUIN 2022 LA QUÊTE
MARIETTE MAILHOT Crédit photo : Pixabay

Avance avec ton cœur!

Transporte ton corps vers les chemins de ta vie pour parcourir les réalités de cette vie en n’oubliant pas de transporter ton âme de cœur pour devenir un être d’une profonde réalisation humaine qui fait de toi un beau parcours à ce jour.

Transporte ton amour à ceux et celles qui en ont besoin ce qui t’apportera un retour plus grand de ce que tu en espères dans la vie.

Les pieds, le vélo, la voiture te transportent sur la route de chaque jour, mais si tu veux parcourir le meilleur chemin de l’être avance avec ton cœur pour le bien-être des autres pour un futur meilleur.

MON GÉRARD

Sur l’autoroute de la vie, Tout va trop vite… On y perd son âme, son corps Mon Gérard, modère des transports…

La vitesse fait foi de tout, Elle cause bien des torts… Le stress, la vitesse nous rendent tous fous, Mon Gérard, modère tes transports…

On pourrait aller plus loin, en bicyclette Plus lentement en mobylette, On visite les beaux endroits, les vieux ports Bravo mon Gérard, quand tu modères tes transports…

En tout temps et en tout lieu, On retrouve alors sa joie de vivre, Il suffit d’ouvrir ses yeux, De voir les agréables surprises…

Le tout calmement, sans être mal pris. Bravo, mon Gérard, tu as tout compris…

LA QUÊTE JUIN 2022 19
Crédit photo : FLICKR BERTRAND CYR BERNARD ÉLIE Crédit photo : BarnImages

Célestia

Sur une toile blanche J’ai vu apparaître Une lumière franche Venant de la fenêtre

Une lumière belle, Tant et si bien Que je la pris comme telle Pour faire un art divin

Un style céleste Une touche délicate Sublimant le geste D’une couleur qui éclate

Aux accents parfois tristes De froids tons mélancoliques Une nature simpliste D’un mouvement rythmique

Ou des portraits sereins De chaudes couleurs de l’amour De doux traits séraphins Aux contours de velours

Enfin, je me dis Ceux qui en feront Saisiront la vie Et l’immortaliseront

Je me souviens

je me suis arrêté pour voir je vois le nord n’est qu’un eldorado la population y est sainte comme la vallée de Lima je me suis arrêté pour penser je pense que pour écrire ce poème il me faut une intrigue qui soit un rappel de notre histoire ou encore… notre mémoire mais je l’ai perdue comme l’or de mes excès

20 JUIN 2022 LA QUÊTE
JASMIN DARVEAU Crédit photo : Pinterest Crédit photo : Pixabay FRANÇOIS GAGNON

Les syndromes

L’autre jour, j’écoutais à la télévision, le témoignage de l’humoriste Réal Béland et de sa fille qui ont tous les deux le syndrome d’Asperger, une forme d’autisme. Je trouve très intéressant et émouvant que des personnes du milieu artistique, social ou familial parlent ouvertement de leurs différents syndromes : Asperger, trouble de stress post-traumatique, amassage compulsif, trouble de déficit d’attention, trouble obsessif compulsif et aussi beaucoup d’autres. Nous pouvons toujours faire des recherches sur la santé mentale à l’aide d’Internet, mais écouter les témoignages des gens qui vivent ces situations nous apporte des éclairages différents qui génèrent beaucoup d’empathie, de compassion et de compréhension.

C’est tellement fascinant de découvrir toute la complexité de notre cerveau et les fonctions des neurotransmetteurs qui influencent tout le fonctionnement de notre corps humain. Mon père centenaire est décédé à 101 ans et il avait une réelle soif de vivre. Pendant plusieurs années, avec sa belle qualité d’autodidacte, il a multiplié les lectures et les recherches sur ce sujet.

Certains des troubles de santé mentale peuvent avoir pris naissance dans des traumatismes vécus pendant l’enfance ou des épreuves de la vie comme l’abandon, la négligence, les abus sexuels, les accidents, les milieux de vie en guerre, l’intolérance,

le racisme, etc. Malgré leurs diagnostics, beaucoup d’enfants, d’adolescents ou d’adultes ont une fabuleuse qualité de résilience. Quand ils connaissent et comprennent leur état intérieur, il leur arrive de trouver en eux ou en elles des forces insoupçonnées.

Bien sûr, donner des noms à nos différents maux, malaises ou maladies nous rassure. Toutefois, il faut prendre garde à ne pas utiliser ces noms pour étiqueter les gens autour de nous, car ils sont plus que ces conditions et qu’il n’y a pas de honte, de gêne à en parler et vivre avec.

Comme dit cette petite citation que j’aime : Les étiquettes, nous les mettons sur les pots, et non sur les gens. Nous sommes tous des êtres humains en évolution continuelle et avons droit au respect, à l’accueil inconditionnel et à la tolérance.

LA QUÊTE JUIN 2022 21
CHRISTIANE VOYER Crédit photo : PikrePro

COMPOSTER DES MÉTHODES POUR TOUS LES GOÛTS

Pourquoi ne pas utiliser nos déchets pour les transformer, presque par magie, en des ressources utiles pour nos jardins et nos fleurs, en plus d’éviter de les envoyer à l’incinérateur.

Je me suis entretenue avec Olivier Coulombe, de Craque-Bitume, pour comprendre comment faire du compost. Je connaissais ses vertus écologiques, mais l’idée que je m’en faisais était plutôt compliquée. De mon entretien avec Olivier, j’ai compris que lorsque l’on choisit une méthode et que l’on s’y tient, le processus est simplifié, sain et riche pour nos cultures. Ce qu’il faut retenir de plus important dans ce processus, c’est de trouver un juste équilibre entre matières sèches (papiers ou autre matière brune) et mouillées (déchets de table).

LE COMPOSTEUR

Il s’agit d’un bac à compost sans fond, qu’on dépose directement sur la terre dans notre cour. Ça ne prend pas beaucoup d’espace. Des bacs robustes en bois sont disponibles chez Craque-Bitume.

LE VERMICOMPOST

Cette méthode s’effectue à l’intérieur et peut donc être utilisée 12 mois par année. Elle demande un élevage de vers (disponibles en ligne) qui digéreront vos déchets. Il faut être assidu et couper les aliments en petits morceaux. C’est plus rapide que le compost traditionnel parce qu’en plus de la décomposition qui se fait naturellement, les vers travaillent également dans le même sens. Lorsque le vermicompost est bien fait, il ne dégage aucune mauvaise odeur. Des kits de démarrage sont disponibles chez Craque-Bitume. Un ensemble de départ coûte 35 $, excluant les vers, et comprend le bac de plastique troué aux bons endroits (vous pouvez aussi vous en fabriquer un à l’aide d’un tutoriel et équipé d’une perceuse), des papiers journaux, un peu de sable et de mor-

ceaux de bois coupés de la grosseur appropriée. Le papier journal (ou de boulangerie, par exemple) est riche en carbone, et sec, et les aliments sont riches en azote et mouillés. Les matières se complètent donc dans le processus de compostage parce qu’elles sont compatibles. Les vers sont assez chers à se procurer. Pour ceux qui auraient des surplus de vers, il est possible de les revendre ou de contacter Craque-Bitume pour les écouler, sans problème.

LE COMPOSTAGE COMMUNAUTAIRE

Craque-Bitume possède 37 sites de compostage communautaire dans la ville de Québec. Les adeptes du compostage peuvent aller porter la matière première naturelle, leurs déchets de cuisine, café, etc., dans l’un de ces sites. La majorité de ces sites sont complets, mais au moment d’écrire ces lignes, il restait de la place aux endroits listés ci-dessous.

• Beauport : Atelier à la Terre, Pavillon Royal, Centre des loisirs Ulric-Turcotte

• Lairet : Centre Saint-Albert et École Saint-Odile

• Saint-Roch : Îlot fleurie et Jardin Jean-Paul L’Allier

• Neufchâtel : École de la Chaumière

• Sainte-Foy : Parc Nérée-Tremblay, Parc NotreDame de Foy et Parc Raymond-de-Rosa

• Vieux-Québec : Îlot des Palais

BALCOMPOST

Comme le nom le dit, ce type de compostage s’effectue sur les balcons et il rend l’utile à l’agréable : il enjolive les lieux. Bien entendu, il peut aussi se

22 JUIN 2022 LA QUÊTE
HRONIQUE
Le balcompost côté cour et côté balcon. Les plantes et les légumes se nourrissent directement dans la terre avec le compost intégré. Cette méthode ne peut pas être utilisée en période de gel, mais elle permet tout de même de composter quelques mois par année Crédit photo : Craque-Bitume

faire dans la cour. Le balcompost est constitué d’un très grand pot de fleurs au centre duquel on dépose un cylindre avec des trous, qui contient la matière compostable. Autour du cylindre, on plante des plantes comestibles ou des fleurs. Vous pouvez visionner une vidéo sur la fabrication et l’entretien du balcompost sur le site de Craque-Bitume. Essayez la méthode qui vous plaira ! De mon côté, je vais opter pour le compostage communautaire. Ditesvous, comme toutes choses en écologie et ailleurs ; un peu et un début c’est mieux que rien pantoute !

COMPOSTABLE

Matières vertes (azote)

Fruits et légumes Pain, pâtes alimentaires, riz Plantes et fleurs Coquilles d’œuf écrasées Marc de café (filtre inclus), sachets de thé Cheveux (non-teints, non permanentés)

Légumineuses

Matières brunes (carbone)

Feuilles mortes, paille Sciure de bois à l’état naturel Fleurs fanées, plantes mortes Terre, petites branches Papier journal en lamelles (encre noire) Écales de noix en morceaux, noyaux Compost mûr

NON-COMPOSTABLE (DANS LE DOUTE, UTILISEZ VOTRE POUBELLE TRADITIONNELLE)

Produits laitiers Os, reste de viandes et poissons Huiles et matières grasses Plantes malades Litières et excréments

Craque-Bitume : 435, rue du Roi

Poussière d’aspirateur Mauvaises herbes, montées en graines Feuilles de rhubarbe Produits chimiques Cendre de bois

LA QUÊTE JUIN 2022 23

RÉPONSES LA QUÊTE DES MOTS

RÉPONSES FAITES VOS JEUX (JUIN)

1. Vrai. Tous deux sont de la famille de « porter », qui regroupe de nombreux mots, comme aéroport, colportage, portail, reportage et bien d’autres.

2. B

3. Ce sont toutes des voitures à traction hippomobile, plus rarement appelée traction chevaline ou traction équestre.

4. B

5. A. Jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale, les patriciens et les riches commerçants de Venise engageaient des gondoliers pour leur service personnel. Aujourd’hui la gondole n’est utilisée que par les touristes.

6. C. Il s’agit du Shinkansen, mis en service en 1964 avec l’inauguration de la première ligne à grande vitesse reliant Tokyo à Osaka. Le TGV français a été mis en service en 1981.

7. Le scrabble du concessionnaire automobile :

ACLLOOR = COROLLA ADHINUY = HYUNDAI

AELNTUR = RENAULT AGMNSTU = MUSTANG CEHOPRS = PORSCHE CEINORT = CITROËN EEGOPTU = PEUGEOT

8. C

9. A. Le tarmac est la partie de l’aérodrome réservée à la circulation et au stationnement des avions. L’aéroport désigne l’ensemble des installations nécessaires au trafic aérien.

10. C.

RÉPONSES FAITES VOS JEUX (MAI)

1. Dans cette liste, « génie » est le seul nom du genre masculin.

2. C. Une avanie est un traitement humiliant, un affront public, un outrage, une vexation. 3. B. la frangipane est une crème à base d’amandes douces, de beurre, d’œufs et de sucre. 4. A. Précisément dans l’Évangile selon saint Matthieu (Mt 13, 24-30). 5. C. La blennie est un poisson d’eau douce ou saumâtre, qui peut survivre hors de l’eau à marée basse. 6. Les capitales sont : Albanie (Tirana). Californie (Sacramento). Estonie (Tallinn). Jordanie (Amman). Lituanie (Vilnius). Pennsylvanie (Harrisburg). Roumanie (Bucarest). Slovénie (Ljubljana). Tanzanie (Dodoma). Virginie (Richmond)

24 JUIN 2022 LA QUÊTE

Références communautaires

Service d’information et de référence qui vous dirige vers les ressources des régions de la Capitale-Nationale, de la Chaudière-Appalaches Tél. : 2-1-1

Aide sociale

ADDS Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525-4983

Aide aux femmes

Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler ! 418 648-2190 ou le 1 888-881-7192

Centre femmes aux trois A Pour la réorganisation sociale 270, 5e Rue, Québec Tél. : 418 529-2066 www.cf3a.ca

Centre femmes d’aujourd’hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec Tél. : 418 651-4280 c. f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org

Rose du Nord

Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org

Support familial Flocons d’espoir Écoute et aide pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4 Tél. : 418 683-8799 ou 418 558-2939 flocons.espoir@videotron.ca

Alphabétisation

Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527-8267 info@alphabeille.com www.alphabeille.com

Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca

Le Cœur à lire 177, 71e Rue Est, Québec Tél. : 418 841-1042 info@lecoeuralire.com www.lecoeuralire.com

Lis-moi tout Limoilou 3005, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com

La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca membre.oricom.ca/lamareedesmots

Centre de jour

Relais d’Espérance

Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522-3301

Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue Saint-François Est, Québec Tél. : 418 529-2222

Détresse psychologique Centre de crise de Québec Tél. : 418 688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com

Centre de prévention du suicide 1310,1 re Avenue, Québec Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca

Tel-Aide Québec Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca

Tel-Jeunes Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com

Hébergement

Maison de Lauberivière

Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 485, rue du Pont, Québec Tél : 418 694-9316 accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org

Maison Revivre

Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523-4343 maison.revivre@gmail.com maisonrevivre.weebly.com

SQUAT Basse-Ville

Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 521-4483

coordo@squatbv.com www.squatbv.com

Gîte Jeunesse

Hébergement temporaire garçons 12 à 17 ans

Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666-3225

Résidence de Sainte-Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652-9990

YWCA

Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca

Réinsertion sociale

Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org

Fraternité de l’Épi

Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint-François Est, Québec Tél. : 418 523-1731

Maison Dauphine

Pour les jeunes de 12 à 24 ans 31, rue D’Auteuil, Québec Tél. : 418 694-9616 courrier@maisondauphine.org www.maisondauphine.org

Insertion professionnelle

À l’aube de l’emploi (Lauberivière) Formation en entretien ménager commercial/buanderie 485, rue du Pont, Québec 418 694-9316 poste 248 alaubedelemploi@lauberiviere.org

Recyclage Vanier

Emploi et formation (manutentionnaire, aidecamionneur, préposé à l’entretien) 1095, rue Vincent-Massey, Québec tél.. : 418 527-8050 poste 234 www.recyclagevanier.com

Prostitution

La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com

P.I.P.Q.

Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org

Soupe populaire

Café rencontre Centre-Ville 796, rue Saint-Joseph Est, Québec (Déjeuner et dîner) Tél. : 418 640-0915

Maison de Lauberivière (Souper) 485, rue du Pont, Québec Tél. : 418 694-9316

Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 945, rue des Sœurs-de-la-Charité Tél. : 418 692-1762

Santé mentale

Centre Social de la Croix Blanche 960, rue Dessane, Québec Tél. : 418 683-3677

centresocialdelacroixblanche.org info@centresocialdelacroixblanche.org

La Boussole Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca Centre Communautaire l’Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719

info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com

Centre d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org

La Maison l’Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca

Le Pavois 2380, avenue du Mont-Thabor, Québec Tél. : 418 627-9779 Téléc. : 418 627-2157

Le Verger 943, av. Chanoine-Scott, Québec Tél. : 418-657-2227 www.leverger.ca Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283

Parents-Espoir 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167

Service d’Entraide l’Espoir 125, rue Racine, Québec Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca relaislachaumine.org

Toxicomanie

Al-Anon et Alateen Alcoolisme Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca Amicale Alfa de Québec 75, rue des Épinettes, Québec Tél. : 418 647-1673 alphadequebecinc@videotron.ca Point de Repères 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com

VIH-Sida

MIELS-Québec Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649-1720 Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org

LA QUÊTE JUIN 2022 25

AVEC TOI

Avec toi à mes côtés, Courte sera l’éternité. Les doux sentiments que tu m’as toujours témoignés Continuent agréablement de m’étonner.

Quand, de vivre, j’avais quelques difficultés Courageusement, tu as su m’épauler Et à nouveau me vivifier De sérénité.

Quels que soient les flots, Jamais ne sombrera notre majestueux bateau. Sur terre, tes yeux rieurs M’apprendront le début de l’éternel bonheur. Main dans la main, Nous marcherons vers un beau destin.

26 JUIN 2022 LA QUÊTE
Crédit photo : Sundra sur Shutterstock
LA QUÊTE JUIN 2022 27 Centre
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Québec Pour la réorganisation sociale des femmes Téléphone : 418 529-2066 Télécopieur : 418 529-1938 reception@cf3a.ca www.cf3a.ca G1L 2R6 Québec (Québec) 270, 5 Rue, e AccueilAideAutonomie Québec 418 627-8882 • Montréal 514 393-0103 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103 LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA
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Parce que choisir une cause, c’est en laisser tellement d’autres derrière.

Centraide. Aide. 215 organismes. Donnons.

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