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Modère tes transports

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Histoire et sens

Histoire et sens

HRONIQUE L’ESPOIR AU CUBE

MODÈRE TES TRANSPORTS!

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Est-ce que cette expression fait encore sens aujourd’hui? Nous vivons dans une société qui exige qu’on aille de plus en plus vite. Que l’on soit performant et pertinent. La nouvelle se lit en deux lignes sur tous nos écrans. Comment transmettre des valeurs de respect, de bienveillance, lorsque notre propos est entrecoupé de publicités indésirées, lorsque nous sommes inondés de laid, de violence, de tueries en direct? L’expression Modère tes transports serait-elle une invitation à prendre conscience du rythme effréné dans lequel nous sommes enlisés, sans même en être conscients? Si, au lieu de courir après le sensationnel, on cherchait la simplicité et l’intégrité? Serait-il possible de renverser la vapeur et de prendre le temps d’observer, d’écouter, de transmettre au lieu d’émettre, comme une antenne radio, des ondes, sans discriminer ce qu’elle transporte? Je crois en cette possibilité que chaque humain crée et voit du beau autour de lui s’il ralentit sa course et prend le temps de vraiment découvrir son environnement, s’il prête attention aux personnes, au lieu de courir la nouvelle.

AIME CE QUE TU FAIS

Plusieurs savent que j’ai le bonheur facile, mais le bonheur ce n’est pas quelque chose qui nous arrive par hasard, le bonheur ça se choisit, ça se construit, et ensuite, on peut en profiter. Chaque matin, je dois redémarrer la machine, choisir à nouveau le bonheur. Je dois commencer par me lever, m’étirer et prendre le temps de savourer la vie. Si je me suis endormi la veille en pensant au boulot que j’aurai à abattre le lendemain, j’ai déjà repris le train du temps qui court trop vite, qui me presse, qui me stresse, qui me rend malade avant que je ne comprenne qu’il est temps de modérer mes transports. Je l’ai dit et je le répète, personne ne viendra mettre un frein à ton véhicule. Tu es le conducteur de ta vie et toi seul sais quand il est temps de changer de rythme et de freiner avant d’être avalé par la vitesse effarante du transport dans lequel tu as un jour mis le pied avec tant d’enthousiasme. J’ai confiance en la capacité de chaque être humain à prendre conscience du voyage qu’il a entrepris, que ce soit personnellement ou professionnellement. Il arrive un moment où nous atteignons notre vitesse de croisière. Si nous arrivons à maintenir le cap et à rouler à notre rythme, nous sommes sur la voie du bonheur. Si, par contre, nous commençons à vouloir faire nos preuves, à impressionner pour avoir une meilleure position, nous nous plaçons en situation de déséquilibre et nous risquons de prendre le clos. Je ne dis pas qu’il ne faut pas viser d’avancement dans notre travail, mais si pour y arriver nous devons y mettre des énergies que nous n’avons pas, il est peut-être préférable de se concentrer sur ce que nous avons et d’y prendre plaisir. Ma mère disait : « Dans la vie, fais ce que tu aimes, mais surtout aime ce que tu fais ».

Illustration : Vig no

METS LA PÉDALE DOUCE

Si l’effort en vaut la peine, fonce à plein régime pour atteindre ton but, mais si tu t’enlises à vouloir toujours aller plus vite pour atteindre des sommets incertains qui ne sont pas les tiens, modère tes transports et interroge-toi sur tes motivations. Sois attentif à ce que tu ressens, prends le temps d’observer ton environnement. Si tu réalises que tout va trop vite, prends une grande respiration et mets la pédale douce le temps de retrouver ton rythme de croisière, celui qui te procurait cette sensation de bonheur avant que tu ne sois avalé par la machine. Moi qui suis bipolaire, je n’ai de conseils à donner à personne, mais si avec les années et l’expérience j’ai appris qu’il y aura toujours des situations qui nous entraîneront dans un rythme qui n’est pas le nôtre, j’ai aussi appris que j’ai la capacité de me retirer de ces situations et de modérer mes transports pour retrouver mon point d’équilibre.

Simplement,

MARC ÉMILE VIGNEAULT

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