La_Quête_numéro 228_Février 2021

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RÉALITÉS AUTOCHTONES : COMPRENDRE POUR MIEUX RACONTER La couverture médiatique des peuples et mouvements autochtones reste encore aujourd’hui marginale, voire maladroite. Elle implique divers risques de stéréotypes et même de ne pas susciter d’intérêt de la part du lectorat. Or, certaines bonnes pratiques arrivent (au moins partiellement) à surmonter ces écueils. Il est primordial d’être alerte à la terminologie employée. À cet effet, Radio-Canada a créé l’ABC des Autochtones qui contribue à comprendre tout ce qui entoure les Premières Nations et à éviter d’utiliser un vocabulaire réducteur. Pour sa part, Reporting in Indigenous Communities (RIIC) a conçu une liste de contrôle qui évoque la démarche à adopter pour relater des réalités autochtones. Il est possible de la consulter sur leur site Web [uniquement en anglais].

autochtones plutôt que les noms occidentaux — pratique plus usuelle avec les Mi’kmaq/Micmacs que les Haudenosaunee/Iroquois. Il faut aussi davantage inviter les Autochtones comme experts de leurs propres réalités. Les chroniques de Melissa Mollen Dupuis sur la page Parole autochtone d’Espaces autochtones en sont d’excellents exemples. Il faut donner la parole aux Autochtones pour parler d’autres choses que de « sujets autochtones ». Or, il ne faut toutefois pas les convier par « nécessité de diversité », mais bien pour susciter le dialogue ! La collaboration est souvent la clef de la réussite, souligne à cet effet Sylvie Ambroise, chef d’antenne pour le Réseau de télévision des peuples autochtones APTN.

En septembre dernier, le journaliste Christopher Curtis a lancé The Rover afin de visiter les neuf communautés Anishinaabes du Québec et découvrir les facteurs qui motivent les jeunes Autochtones à quitter leur patrie vers l’hostilité de la ville. Peu à peu, les échanges se multiplient et le vocabulaire se raffine, mais il reste toutefois encore beaucoup d’encre à faire couler, pour que les pratiques et les discours évoluent. ERIKA BISAILLON

Crédit photo : Marc Romanelli, via Getty Images

En conférence à l’Université Laval, Émélie Rivard-Boudreau, journaliste spécialisée sur la couverture des milieux autochtones, avertit que « les termes propres aux peuples autochtones ne peuvent pas être employés comme des synonymes ». Avec 11 nations et 55 communautés autochtones au Québec, il est préférable d’employer le nom de la nation comme marqueur d’identité. Peu de médias ont effectivement rapporté, en automne dernier, que Joyce Echaquan était membre de la communauté atikamekw de Manawan. Il est également respectueux d’utiliser les noms

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