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Les lundis des AA
Estannel Libelas, ou Stan comme tous ses proches l’appellent, a connu de gros problèmes liés à l’alcool. Il a touché le fond du baril assez fortement pour un jour vouloir en finir avec la vie. Dans un ultime élan de lucidité, il n’a pas appelé S.O.S. Suicide, non, il a appelé les Alcooliques anonymes. Et c’est exactement là que tout a recommencé…
S.: BONJOUR, STAN, PEUX-TU NOUS FAIRE UN BILAN DE CE QUE TU AS TRAVERSÉ?
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STAN: Merci au magazine La Quête pour cette occasion de m’exprimer au sujet des AA. Je suis issu d’une famille des plus normale, mes parents ont toujours été ensemble. J’étais plus proche de maman, papa travaillait vraiment beaucoup. J’étais un gars tranquille, un peu gêné même. La boisson a toujours été présente pour tous dans ma famille. C’est à sa retraite que papa est devenu alcoolique. À l’âge de 18 ans, j’ai quitté le foyer pour vivre ma vie et surtout ma véritable passion: la musique. J’avais le désir de devenir une vedette de rock’n’roll. Donc, les bars, spectacles et événements de toutes sortes ont fait partie de mon quotidien pendant longtemps. Pour me faciliter la tâche avec le public, j’ai vite connu les effets de la boisson et aussi de la drogue. 14 ans de consommation par pur plaisir dans les paradis artificiels du showbiz.
S.: QU’EST-IL ARRIVÉ ENSUITE?
STAN: Bien comme ce n’est pas évident de percer en musique il faut souvent avoir un boulot pour pallier les besoins financiers de la vie. Mais sans me l’avouer, j’étais vraiment rendu alcoolique avec les problèmes de comportement et misères qui grandissent avec. Je me saoulais tous les soirs: un 40 onces de cognac je pouvais le boire tout seul en un soir, sans tomber. J’ai essayé d’arrêter et je n’étais pas capable. Bref, je me suis fait prendre au volant en état d’ébriété avancé et j’ai perdu mon permis pour 6 mois. J’ai perdu plus que ça aussi. J’ai été marié, avec deux belles tites filles et tout le tralala. J’ai essayé de me prendre en main tout seul et je me suis mis à fumer du pot en pensant que ça m’aiderait… Oh boy, je fumais comme un cochon et j’ai tout perdu, ma job, ma famille, la maison, etc. J’ai toujours été un bon papa par exemple, toujours là pour elles et heureux de les avoir.
S.: COMMENT AS-TU FAIT TA PRISE DE CONSCIENCE OU DÉCISION?
STAN: J’avais 2 chiennes, dont un Husky super fine et colleuse. À un moment donné, j’étais tellement pourri et intoxiqué que même ma chienne a commencé des réactions. Son poil est devenu bizarre et elle ne me collait plus. Une fois j’ai voulu la flatter elle a grogné en reculant. Là, j’ai allumé, je me suis dit que j’arrivais même à scrapper la vie d’un chien et je me suis mis à pleurer comme un bébé. Le lendemain, j’ouvre la télé et je tombe sur l’émission La Cure. Encore les larmes qui montent et c’est là que j’ai appelé les AA, faillait que je guérisse… J’ai eu tout de suite confiance en leur méthode et l’accueil chaleureux et respectueux qu’ils observent en tout temps. Ils ont de la littérature, des outils, de l’expérience et de la disponibilité. À Québec, il y a plus de 31 endroits pour faire des meetings, se motiver et chercher de l’aide pour se sortir de la boisson. Il n’y a rien de facile, il faut vraiment vouloir, mais depuis que je suis dans les AA, ma vie a changé complètement. Je me suis choisi, je vais beaucoup mieux, je me suis réapproprié ma vie.Ma chienne est revenue comme avant! Ça va super bien avec mes filles et aussi avec mon ex. Il y a encore du travail, mais cela c’est un jour à la fois. Il n’est jamais trop tard pour s’en sortir. Les AA ne jugent pas, tu seras accueilli. Je l’ai fait, Dieu merci.
S.: MERCI STAN POUR CE BEAU TÉMOIGNAGE.
À PROPOS DES AA
Les Alcooliques anonymes sont un mouvement international d’hommes et de femmes qui avaient un problème d’alcool. Non professionnel, il s’autofinance, est multiracial, apolitique et se trouve presque partout. Il n’y a aucune limite d’âge ni de niveau d’éducation requis. C’est ouvert à tous.
https://aa-quebec.org Dans la région de Québec, appelez au 418-529-0015 ou 418-529-0016