La Quête_numéro 237- Décembre 2021-janvier 2022

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Chers camelots et bénévoles du journal La Quête, En ce temps de l’année où les valeurs de solidarité et de partage nous touchent particulièrement, je veux vous exprimer toute mon admiration pour votre persévérance et votre engagement auprès du journal La Quête.

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Les ressources sont là. Vous êtes sur la bonne voie, gardez le cap. À vous, lecteurs dévoués, je ne peux que souhaiter que vous continuiez à encourager les initiatives porteuses de votre communauté. C’est avec compassion et ouverture aux autres que nous tissons ensemble une société davantage inclusive et respectueuse. Nous avons besoin de vous. Que cette période des fêtes apporte la paix et la joie à chacune et chacun d’entre vous. Votre ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant « La période des Fêtes est une occasion privilégiée pour mon équipe et moi de vous remercier de votre précieuse contribution au bien-être de notre communauté au cours de la dernière année. Que la nouvelle année qui s’annonce vous apporte à vous et à vos proches, paix, santé et bonheur! » pour notre communauté

Nous savons qu’il vous en faut, du courage, pour mener à bien votre projet de réinsertion. C’est pour cette raison que le gouvernement se tient derrière vous : nous avons déposé cet automne notre Plan d’action en itinérance, qui regroupe 14 grandes actions pour éviter la rue et en sortir.

« Ensemble

LA QUÊTE 03DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022 PUBLICITÉ JEUX 22 La quête des mots 23 La langue dans sa poche 06 Nous, les moutons 09 Résolution avec ferme propos 13 Sur les traces de Sneyd 14 Bande d’immatures 16 De du Maurier au Père Noël 21 Go Zéro POUR PLAISIRLE DE LIRE 17 Ma ville, ma bien-aimée 19 Les souhaits des camelots 20 Invitation à tous 24 Les vraies valeurs 25 Annick 27 Assez de temps 28 Ami 29 Personnellement 30 Motiver à changer 30 La vie d’un poisson 31 La voie de la reconstruction 34 Coffre à bijoux 34 Un outil 07 L’industrie est-elle en rattrapage? 08 Jouer à la cachette avec Internet 10 Suivez du regard la publicité bruxelloise 12 Je suis ce que j’ai. Vraiment? LhoestorphotoCrédit:Vict antha-borges-fBwNDRgig_w-unsplashphotoCrédit:samBiendecheznous

04 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE RÉALISER L’ESPOIR UNE TRIBUNE POUR TOUS FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOT PAGE Conceptionlanglois.marie1@gmail.comŒuvreCOUVERTURE:MarieLangloisgraphique:Josiane Vézina ÉDITEUR Archipel d’Entraide ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette RÉDACTRICE EN CHEF Francine Chatigny DIRECTRICE DE L’INFORMATION Valérie Gaudreau SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Isabelle Noël CHRONIQUEUR.EUSE.S Philippe Bouchard, Martine Corrivault, Claude Cossette, Mathieu Rioux, Christine Trottier et Marc Émile Vigneault JOURNALISTES Sébastien Agostini-Cayer, François R. Pouliot, Victor Lhoest et Marily Nolet AUTEUR.E.S Cynthia Dionne, Gaétan Duval, Benoît Élie, Vincent Grandbois, François Gagnon, Sylvain Rouillard, Suzanne Savard et Christiane Voyer AUTEUR.E DES JEUX Hélène Huot et Jacques Carl Morin ILLUSTRATEUR Benoît Gingras RÉVISEUR.E Benoit Arsenault et Véronique Hardy INFOGRAPHISTE Josiane Vézina IMPRIMEUR Les Impressions Stampa inc. 418 681-0284 COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité - Pas d'Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 –Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs. Journal La Quête 190, rue St-Joseph Est Québec (Québec) G1K 3A7 Téléphone : 649-9145 Télécopieur : 649-7770 Courriel : laquetejournal@yahoo.ca L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment donné de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés pour compte cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, etc. Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête

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L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des services d’accompagnement communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche d’un logement par le biais de son service Accroche-Toit. Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

COUPON D’ABONNEMENT 10 PARUTIONS PAR ANNÉE Nom Adresse: : Ville Code: postal : Date : Abonnement régulier 65 $ Abonnement de soutien 80 $ Abonnement institutionnel 90 $ Téléphone : La Quête est appuyée financièrement par : Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI) Financé par le gouvernement du Canada

Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1er du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de février-mars : Paix Les camelots font 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier. Pour plus communiquezd’informations,avecFrancine Chatigny au 418 649-9145 poste 31 Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

. Par définition, un journal de rue est destiné à la vente - sur la rue !- par des personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête per met ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, reprendre un certain pouvoir sur leur vie.

Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu ? Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.

gazinederue et issuu.com/laquete/docs

LA QUÊTEDÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022 05

Agostini-Cayer

CHRONIQUES S’il en est un qui a laissé sa marque dans l’univers publicitaire de Québec, c’est bien notre chroniqueur, Claude Cossette. Ce secteur d’activité l’a nourri, au propre comme au figuré, toute sa vie : d’abord en tant qu’entrepreneur, ensuite comme professeur. Qu’estce que ce créateur a à nous dire de la pub. À lire dans Nous, les moutons. Critique vitriolique de l’utilisation qu’on fait des nouvelles technologies de la communication, Mar tine Corrivault ne manque pas une occasion de nous rappeler que la marchandise, c’est nous. Philippe Bouchard nous ramène dans le temps en nous présentant des souvenirs de publicités qui l’ont marqué… c’était l’époque où le père Noël buvait du Coke et que les fumeurs crevaient le petit écran !

POUR LE PLAISIR DE LIRE La Quête a la chance d’avoir de fidèles auteurs et autrices comme Christiane Voyer et Gaétan Duval qui, à chaque édition, portent un regard empreint d’humanité, de grande ouverture et de belle sensi bilité sur la vie. Mais le magazine de rue a aussi sou vent la surprise de recevoir des textes issus d’envois spontanés. On vous laisse les découvrir.

Souvent au-devant des désirs des consommateurs, il semblerait qu’elle accuse un certain retard en ce qui concerne la diversité culturelle. L’industrie est-elle en rattrapage ? François Pouliot a posé la question à trois publicitaires de la région de Québec. Tout le monde magasine en ligne : même les plus résistants à cette pratique y ont été contraints pen dant la pandémie en raison de la fermeture des com merces. Nos petites recherches en ligne laissent des traces… traces qu’utilisent sans gêne les commer çants. Comment limiter les dégâts ? Marily Nolet nous propose quelques trucs dans Jouer à la cachette avec Internet. Victor Lhoest collabore à La Quête depuis plus d’un an. Sa fidélité au magazine est telle que même parti en stage en Europe, il continue à nous offrir des articles. Ce mois-ci, il nous parle de quelques particularités d’affichage publicitaire dans les rues Est-cebruxelloises.quela publicité a un impact sur l’estime des gens qui ne peuvent à peu près rien acheter, faute de moyens financiers ? Assurément ! Malheureusement, il semblerait qu’aucun chercheur en sciences sociales ne se soit penché sur le sujet. Il serait grand temps que l’un d’eux s’y mette. En attendant, Sébastien nous livre une réflexion personnelle sur le sujet.

Le thème de ce numéro décembre-janvier a été pro posé par Valérie Gaudreau, notre incomparable di rectrice de l’information bénévole. On a choisi de le présenter exactement à cette période de l’année où l’on se fait littéralement bombarder par des publicités aussi léchées qu’invasives qui nous font croire que le bonheur se trouve dans une boîte et que l’amour se donne, emballé. Pour s’assurer que ses clients atteignent leur cible de vente, l’industrie de la pub se renouvelle sans cesse.

Tout jeune, Marc Émile Vigneault a rencontré Doug Snyed, illustrateur notamment pour Playboy. Ce dernier a insufflé l’espoir à l’ado de l’époque qu'il était de vivre de son talent créatif. Si ce n’est pas vraiment ses œuvres qui lui ont permis de gagner sa vie, la création l’a tout de même accompagnée tout au long de sa vie. Encore aujourd’hui. Dans Bande d’immatures, Mathieu Rioux nous dé montre avec brio la source de nos dépendances. Un texte à lire et à relire !

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Bonne lecture !

FRANCINE CHATIGNY

Courtoisie:Claude

06 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022

LA QUÊTE

NOUS, LES MOUTONS HRONIQUE

Le psychosociologue Serge Tchakhotine explique que la persuasion s’appuie sur quatre pulsions : les pulsions combative, alimentaire, sexuelle et paren tale. C’est sur ces instincts que jouent les persuadeurs professionnels qui sont payés principalement par les grandes entreprises qui diffusent vers un maxi mum de cibles dans le but d’optimiser leurs ventes et leurs profits. Les technologies de l’information, médias sociaux et autres permettent de rassembler une masse d’in formation sur les individus (big data), si bien qu’à terme, les marketeurs arrivent à cibler de manière de plus en plus pointue les consommateurs, ce qui leur permet de concocter des messages qui se rap prochent de plus en plus de la communication inter personnelle, la plus efficace.

Je rappelle deux anecdotes en guise d’introduction. Premièrement, le porte-parole publicitaire des auto mobiles Hyundai, l’acteur Guillaume Lemay-Thi vierge, est largué par l’entreprise parce qu’il suscite la controverse en disant attendre pour être vacciné. Le comédien faisait pourtant vendre beaucoup d’autos. Deuxièmement, Facebook tombe en panne. C’est une frustration pour les internautes et une catastrophe économique autant pour les annonceurs que pour Facebook qui en perd ses profits alors qu’il accapare désormais une large part des budgets de publicité.

LA PERSUASION CLANDESTINE

Toute communication est persuasive : peut-il se trouver une personne qui parlerait sans vouloir que son point de vue soit accepté par son interlocuteur ? Convaincre, c’est s’adresser à la raison en argumen tant alors que persuader, c’est jouer sur les senti ments. La publicité est une « persuasion clandestine » selon le titre du best-seller de Vance Packard.

DÉ-PENSER PLUTÔT QUE PENSER Le Québec étant constellé de 400 000 lacs, les Qué bécois ont-ils vraiment besoin d’acheter leur eau en bouteille ? Bien sûr que non : ils n’en ont pas besoin au sens physiologique du terme, mais les publici taires ont créé ce besoin-désir irraisonné en présen tant des demi-vérités, en jouant sur les émotions, en séduisant avec leurs images singulières et leurs beaux mots. En persuadant. Les publicitaires vivent de promesses de bonheur. Pourtant, Frédéric Beigbeder avoue dans son livre 99 francs : « Dans ma profession, personne ne sou haite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas ». Les marchands ont tout intérêt à ce que le peuple s’active à dé-penser plutôt qu’à penser. Le célèbre économiste Keynes explique que consommer dimi nue… la pauvreté. Il faut consommer, dépenser, s’en detter s’il le faut, explique-t-il, car il faut faire rouler l’économie. Les riches s’enrichissent ainsi davantage, mais ce sont leurs projets luxueux, explique-t-il, qui payent le salaire aux ouvriers qui y travaillent. Ouais ! CRÉER OU CONSOMMER Consommer ne rend pas heureux, c’est vrai, car tout être humain est d’abord un créateur : il ne peut éprouver un sentiment de réalisation que s’il crée lui-même. On vit davantage en créant qu’en consom mant les productions des autres. Ceux qui ne créent pas cherchent une compensation. Cela se manifeste souvent par une frénésie à avoir : avoir un nouveau manteau, une rutilante auto, un grand bungalow, etc. On se rabat ainsi sur la consommation dans laquelle l’âme se consume. Or, dans notre civilisation de l’ob solescence, tout se démode, aussi bien les idées que les objets — quand ce ne sont pas les êtres humains eux-mêmes ! Pour s’en guérir, il faut se défendre contre la publicité, cette charmante charmeuse comme le rappelle le titre du livre du publicitaire Oliviero Toscani : La pub est une charogne qui nous sourit. Pour le publicitaire, tout bien est « un bien ». Or, cette prétention cache le fait qu’elle mène à un im mense gaspillage de nos ressources naturelles, de notre temps et de notre créativité. Chaque personne souhaite être elle-même. Pour y arriver, une bonne stratégie consiste à se couper de la persuasion clandestine, de quitter le troupeau de moutons dociles qui courent vers l’abattoir écono mique. Notre civilisation suffoque déjà sous la masse de déchets générés par la publicité. Avant de céder à son charme, posons-nous la question comme le fait Pierre-Yves McSween dans son livre intitulé : En astu vraiment besoin ?

CLAUDE COSSETTE

Cossette

Selon Isabelle Pichette, proprié taire de l’Agence Caractère, qui représente plus de 200 comédiens, mannequins et autres talents à Québec, une forme de rattrapage est définitivement en cours depuis un an. « Dans chaque breakdown [demande pour un talent] que je reçois, il est inscrit “représentation multiethnique souhaitée”. » Si les demandes pour de la diver sité corporelle et d’âge ont égale ment augmenté, selon Mme Pi chette, l’exigence des annonceurs — gouvernementaux et commer ciaux — en matière de diversité culturelle remporte la palme. À titre d’exemple, l’entrepreneure évoque cette récente campagne pu blicitaire pour le compte de la Ville de Québec où l’origine de chaque comédien devait être indiquée. « Nous devions préciser de quelle région ils venaient, de quel pays. » Celle qui voit ces changements d’un bon œil croit qu’ils sont le résultat d’une prise de conscience suscitée par les récents événe ments survenus aux États-Unis, notamment le meurtre de George Floyd en mai 2020. Les annon ceurs comme les publicitaires « se sont peut-être rendu compte que tout le monde devait y mettre du sien pour faire en sorte que les gens soient mieux représentés, qu’ils soient mieux perçus à tous les niveaux », hypothétise celle qui œuvre dans l’industrie depuis plus de 25 ans.

REPRÉSENTER LA DIVERSITÉ, UN DEVOIR Pour Pierre-Antoine Lavoie, chef de produits principal pour l’agence créative en marketing et commu nication Cossette, l’intégration de la diversité culturelle dans les concepts publicitaires ne se fait pas pour « “cocher des cases”, mais bien dans la perspective d’avoir un discours qui s’ancre dans la culture populaire et qui est juste normal ». Selon lui, dans la mesure où la pu blicité « s’intègre dans le discours commun », c’est-à-dire qu’elle traite de sujets et d’enjeux qui touchent l’entièreté des citoyens, peu importe leurs origines, les acteurs de l’industrie ont le « de voir » d’y réserver une place pour la diversité culturelle. Celui qui travaille chez Cossette, bureau de Québec, depuis main tenant cinq ans est d’avis que ce sentiment de devoir semble au jourd’hui plus « répandu et uni formisé », non seulement au sein des agences, mais aussi du côté des annonceurs et des diffuseurs. S’il n’est ni « en avant de la pa rade » ni en arrière, M. Lavoie a la conviction que le Québec est somme toute « sur un bel élan ».

FRANÇOIS R. POULIOT

LA QUÊTEDÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022 07 DIVERSITÉ ET PUBLICITÉ :

Depuis quelque temps, un nombre grandissant de comé diens issus de la diversité cultu relle est observable dans la pu blicité télévisuelle québécoise. Simple coïncidence, ou réel désir de représenter davantage sur nos écrans les différentes commu nautés ethniques qui partagent notre province et notre ville ?

UNE PRATIQUE UN PEU FORCÉE Son de cloche similaire du côté de David Poulin, réalisateur et cofon dateur de la maison de produc tion publicitaire Nova Film, qui a constaté dans la dernière année une hausse « exponentielle » pour des gens issus de la diversité à l’écran. « C’est quasiment une des premières choses que les annon ceurs nous demandent. » Si cette hausse pouvait « contri buer à l’acceptation » et à une « meilleure intégration » des communautés culturelles dans la société québécoise, celui qui est en affaires depuis maintenant 15 ans juge néanmoins la démarche « tirée par les cheveux », surtout venant de clients visant un marché comme celui de la ville de Québec. Selon les données recueillies lors du recensement de 2016, plus d’une personne habitant à Mon tréal sur trois (34,2 %) faisait par tie d’une minorité visible. En com paraison, pour la ville de Québec, les chiffres de Statistique Canada indiquent que c’était une personne sur 16 (6,4 %). Avec un bassin aussi limité, le réa lisateur se demande si ce désir de « représentativité » ne dissimule rait pas plutôt un désir, parfois ex primé de manière « maladroite », de se rattraper. Certaines agences de publicité, affirme-t-il, « vont même jusqu’à offrir un montant d’argent supplémentaire pour engager une personne issue de la diversité. Je trouve que c’est très forcé ». À ces demandes systématiques pour de la diversité s’ajoute, pour bon nombre d’annonceurs locaux comme le Réseau de transport de la Capitale (RTC), l’exigence de travailler uniquement avec des gens venant de la Capitale-Natio nale. « Le défi est énorme, et c’est ce qui explique qu’on voit souvent les mêmes visages à l’écran. »

antha-borges-fBwNDRgig_w-unsplashphotoCrédit:sam

L’industrie publicitaire du Qué bec serait-elle en rattrapage ?

L’INDUSTRIE EST-ELLE EN RATTRAPAGE ?

MARILY NOLET

JOUER À LA CACHETTE INTERNET

08 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE PUBLICITÉ COMPORTEMENTAL

AVEC

Avez-vous déjà essayé d’acheter de nouveaux pantalons en ligne ? Si oui, avez-vous remarqué qu’im médiatement après achat, Internet semblait investi d’une mission pour vous pousser à en acheter encore ? Tout à coup, des publici tés de pantalons envahissent lit téralement votre environnement Web. Pourquoi ? C’est une techni que marketing que l’on appelle la publicité comportementale. Qu’est-ce que la publicité com portementale ? Selon savoir+, une plateforme de cours en ligne spécialisée dans le marketing et la publicité compor tementale, aussi appelée publicité ciblée, cette dernière est un mo dèle publicitaire qui consiste à af ficher des publicités aux internau tes en fonction de leur historique de navigation et de leurs centres d’intérêt. Qu’est-ce qu’elle représente ? Un article de Radio-Canada du 31 juillet 2017 rapportait les pro pos de Jacques Nantel, professeur émérite au département de mar keting aux HEC Montréal. Selon lui, ce modèle représentait déjà, en 2017, 40 % du marché publi Pourcitaire.donner une idée de l’am pleur du phénomène, en 2021, selon Wired, 83 % des revenus de Google proviennent de la vente d’annonces, tandis que pour Face book ils sont de 99 % ! Les revenus de ventes d’annonces des géants du Web sont directement liés à la publicité comportementale. Vous savez ce qu’on dit, n’est-ce pas ? Si le service est gratuit, le prix est votre attention… L’historique de navigation web Selon le Commissariat à la protec tion de la vie privée du Canada, par l’historique de navigation, les services publicitaires ont accès à l’adresse IP de l’utilisateur ; à son type de navigation, aux chaînes d’identification, aux paramètres techniques ; aux sites Web visités, donc à ses champs d’intérêt ; aux termes recherchés et aux autres renseignements saisis dans les formulaires en ligne ; aux opéra tions et aux achats ; ainsi qu’aux noms d’utilisateurs ou aux numé ros d’identification sur des servi ces Web, comme les sites de ré seautage social. Grâce à toutes ces informations, les services publici taires arrivent à créer des profils et à offrir des publicités ciblées. Les témoins ou « cookies » La publicité comportementale permet de suivre les utilisateurs en ligne. Stacey Ponich, du Bu reau du chef des données et des relations de confiance chez Telus, explique que toute navigation sur un site Internet crée des tra ces (témoins). Un témoin est un élément d’information enregistré dans le navigateur d’un appareil. Ce témoin déclenche automati quement des annonces qui trans mettent des messages marketing en fonction de ce qui est acheté ou regardé auparavant. Ces fa meux cookies parsèment notre expérience sur le web, laissant des miettes sur chaque site visité afin de rappeler notre passage aux annonceurs.

Comment se prémunir des an nonces ciblées ? Quelques petits gestes posés pour se prémunir des annonces ciblées sont possibles. Le premier consis te à télécharger un bloqueur de publicités. Ces bloqueurs de pu blicités sont des extensions ajou tées au navigateur Web. Selon humantech, l’un des plus popu laires et efficaces présentement est uBlock Origin. Il fonctionne sur les navigateurs Web Chrome, Safari et Firefox. Une autre des stratégies à privilé gier pour se protéger des publici tés ciblées est de désactiver la géo localisation sur nos appareils, puis de fermer le micro et la caméra lorsqu’ils ne sont pas utilisés. Ain si, Siri et Alexa ne pourront rete nir de l’information sur leurs uti lisateurs lorsque les périphériques sonores seront désactivés. Puis, en vérifiant les paramètres de confidentialité des appareils utilisés, il est possible de suppri mer les faux témoins. Toutefois, supprimer les témoins peut cau ser des bogues. Les témoins per mettent, entre autres, de rester connectés à des sites visités fré quemment ou de conserver des paniers d’achats, etc. C’est à cha que utilisateur d’ajuster ses para mètres en fonction de la nature de sa Finalement,navigation.prendre le contrôle de nos médias sociaux éliminera une bonne partie des publicités ciblées lors de la navigation. D’abord, en limitant les informations trans mises : date de naissance, intérêts, préférences, études, lieu de tra vail, etc. Puis, en restant conscient que chacune des actions posées comme un « j’aime » ou un par tage permettent aux annonceurs de mieux nous connaître. Dernier petit truc : ne pas ouvrir de ses sions sur d’autres sites en utilisant vos identifiants Google ou Face book, puisque ces connexions fournissent plus d’informations aux géants du Web pour cibler le contenu de leurs publicités. La publicité comportementale est là pour durer C’est indéniable : la publicité com portementale est là pour rester. C’est un outil extrêmement puis sant que les géants du Web se sont appropriés au cours des dernières années. Toutefois, l’application de quelques stratégies sur nos péri phériques et la vigilance lors de la navigation sur Internet et sur les réseaux sociaux sont requises si l’on souhaite protéger notre envi ronnement Web.

Valentine observe que ces pauses sont parfois bien utiles : des études révèlent que pendant les arrêts publicitaires, 89 % des gens quittent la pièce où se trouve l’appareil (pour aller à la toilette ou chercher un breuvage) ; presque autant changent de poste ou consultent leur téléphone ou leur tablette, 68 % cou pent le son et 30 % éteignent leur récepteur. Et elle ajoute : « Il existe des gadgets pour bloquer la publi cité, mais faut savoir comment ça fonctionne… »

Après avoir dressé la liste de tous les « ce qu’il faut faire » — sans oublier les bonnes résolutions à prendre — bien des gens ressentent parfois l’envie de tout balancer et de prendre le large. Même si, croyant poser un geste d’autonomie, au moment de choisir entre le Nord ou le Sud, on obéira souvent à des « suggestions » avancées par la publicité. Il faut l’admettre, c’est elle, la publicité qui mène la danse avec, comme partenaire, l’argent, et à coups de cen taines de milliards de dollars ! Ces deux-là sont inséparables dans l’art de régir nos vies, insidieusement, subtilement, irrévocablement. Ou pas ! Pour ma part, je confesse que j’haguis la pu blicité. Comme Dominique Michel, l’hiver, quand elle chante J’haguis l’hiver, après en avoir évoqué les charmes en récitant du Nelligan. La publicité est devenue un mal nécessaire, indis pensable à l’organisation d’événements, et pas seu lement quand arrivent fêtes et célébrations qu’au besoin, elle invente, encourage et commandite de diverses manières, avec et par tous les médias, les nouveaux comme le Web ou le numérique et ses algorithmes, et anciens : presse écrite, radio, télé, produits dérivés.

Des consommateurs, longtemps passifs, se transfor ment désormais en « influenceurs » qui s’improvisent agents publicitaires et se monnayent des moments de gloire en partageant sur leurs réseaux, critiques et opinions sans restrictions, grâce aux « applis » de leurs téléphones, parfois plus intelligents qu’eux !

LA QUÊTEDÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022 09

La période des Fêtes de fin de l’année baigne dans une fébrilité épuisante pour ceux qui tentent de se conformer aux modes et traditions telles que les définissent la publicité et les médias modernes.

Vous direz, comme mon amie Valentine, que je pourrais l’ignorer : « Ça te ferait une bonne réso lution pour 2022. On ne t’entendrait plus grogner en dénonçant les niaiseries de forme et de contenu qu’alignent certaines des réclames qui encombrent nos écrans ! »

La technologie n’a pas fini d’évoluer et la publicité commerciale, désormais un joueur important dans l’économie mondiale, sait parfaitement comment utiliser chaque nouveauté à ses fins. Pendant ce temps, le public, cible de toutes les interventions, semble désespérément résigné à n’être qu’une mar chandise que l’on vend à des commanditaires. Et le public, c’est vous et moi, partout, en tout temps !

Autrefois, la publicité vendait des produits. Aujourd’hui, son omniprésence lui permet de pro mouvoir des valeurs, des styles de vie et des idées, sans lésiner sur les techniques ou les moyens néces saires. Subtilement, elle lance les modes et le public n’y voit que du feu.

Il existe bien des règles d’éthique et des lois, mais la tolérance béate les neutralise : on préfère laisser aller, ne rien dire. Au seuil d’une nouvelle année, la meilleure des résolutions à prendre ne serait-elle pas de se réveiller, de s’organiser pour réagir et être entendu et surtout respecté ?

MARTINE CORRIVAULT RÉSOLUTION AVEC FERME PROPOS HRONIQUE

Plus facile à dire qu’à faire pour qui suit religieuse ment ses téléséries, ne rate pas ses émissions d’infor mation spécialisée et ses documentaires sur des su jets rarement abordés ailleurs ! Ce qui me dérange le plus, ce sont les interruptions, ces « pauses publici taires » qui resservent toujours les mêmes messages.

Aux premières heures de la télévision, en Italie, les publicités étaient diffusées en un seul bloc qui regroupait toutes les réclames. La formule récoltait souvent de meilleures cotes d’écoute que la pro grammation ordinaire. Valentine ajoute : « Des fois, j’aimerais qu’on fasse la même chose ici, histoire de provoquer la créativité des concepteurs et des dif fuseurs et de titiller l’esprit critique du public. On pourrait lancer un concours pour couronner la pub la plus détestée de l’année ! Et en parler à Jean-René Dufort ! L’humour, c’est efficace ! »

Courtoisie:Martine Corrivault

Je ne suis ni expert ni enseignant en psychologie du consomma teur, mais j’aurais tendance à affir mer que les gens en situation de précarité sont moins confrontés à la surcharge publicitaire des réseaux sociaux par le simple fait qu’ils sont, pour la plupart, moins connectés. C’est de connaissance collective que les géants du Web récoltent (et parfois vendent) nos données de navigation pour mieux orienter les publicités sur nos réseaux sociaux. La connecti vité n’étant souvent pas dans leur priorité, ces derniers s’épargnent une partie importante de ces publicités. Cela étant dit, ils sont toutefois confrontés aux différen tes publicités qui tapissent nos espaces communs. Encore une fois, je suis d’avis que les gens en situation de précarité sont conscients de leur situation. Il ne faut pas les sous-estimer. Un certain narratif sociétal tendan cieux voudrait laisser croire que la majorité ne font que penser à se droguer, voler et alouette. Nar ratif ignorant, qui omet l’huma nité vivant derrière chacun de nous, qui se définit par des rêves, des craintes, une conscience, etc. Avoir conscience de sa situation implique forcément de la com parer à une autre, en l’occurrence celle des gens aisés avec du pou voir d’achat. Dans cette optique, il est évident que, par ricochet, la publicité peut avoir un effet sur l’estime de soi des gens qui ont peu de moyens puisque l’environ nement et les gens auxquels ces derniers se comparent sont en grande partie façon nés par la publicité et ce que cette dernière définit comme envia ble. Ce dernier constat est confrontant, même pour l’auteur de ce tex te… suis-je un produit du consumérisme ? La publicité loue-t-elle un espace dans ma tête qui inconsciemment guide certaines (beaucoup) de mes actions… !?

Notre modèle économique est basé sur la consommation, qui elle repose sur la capacité des entreprises à promouvoir leur produit à travers des publicités judicieusement choisies. Ces dernières sont omniprésentes dans nos vies, tellement qu’on oublie parfois leur surabondan ce et le contrôle qu’elles ont sur nos actions en tant que consom mateur. Réduit à son dénomina teur le plus simple, le marketing derrière ces publicités est simple : définir les bases de ce qui est dé sirable et représenter le bonheur auquel nous donne accès notre pouvoir d’achat.

JE SUIS CE QUE J’AI. VRAIMENT ?

Bien intéressant tout cela, mais pourquoi adresse-t-on la publicité dans le magazine de rue La Quê te ? Parce que l’objectif de ce billet est de déterminer dans quelle me sure cette dite publicité impacte l’estime de soi des personnes en situation de précarité, qui n’ont pas ce pouvoir d’achat.

pournelunceuxmarquesmoyensCeuxcitél’impactsouffreneenvironnement,monjesauraiscernerquidavantagededelapublisurl’estimedesoi.quin’ontpaslesdes’offrirlesaffichéesouquis’enlisentdanselliptiquesempiterdeconsommationcomblerunvide?

Chose certaine, dans différentes discussions que j’ai eues au fil des années auprès de gens en situation de précarité, les désirs qu’expri maient ces derniers étaient pour la plupart d’une réelle simplicité : une chambre, un loyer, une petite voiture, une amoureuse… La si tuation de ces derniers n’est certes pas enviable sur beaucoup d’as pects, mais peut-être devrionsnous apprendre à réduire nos be soins et éviter de nous définir par ce que nous possédons. Ne dit-on pas que le bonheur se cache dans la simplicité ?

SÉBASTIEN AGOSTINI-CAYER

12 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE

Finalement, il ne faut pas un doctorat pour comprendre que l’es time de soi des gens en situation de pré carité est affectée par la publicité. Mais ne le sommes-nous pas tous ? En obser vant mon entourage et

photoCrédit:Barnimages

– Ralph Waldo Emerson Simplement, MARC ÉMILE VIGNEAULT SUR LES TRACES DE SNEYD

LA QUÊTEDÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022 13 HRONIQUE L'ESPOIR AU CUBE

troupe de danse et je partici pais à la création des décors pour les soirées théma tiques. J’adorais ces moments où je pouvais laisser libre cours à mon imagination pour égayer les salles de danse du samedi soir. À quinze ans, j’ai mis la main sur mon premier ma gazine Playboy, et qu’elle ne fut pas ma surprise de tomber sur une caricature dessinée par Doug Sneyd, celui même que j’avais rencontré à 12 ans. Cela m’a incité à aller plus loin… en dessin. Au cégep, le programme en art était contingenté. J’avais choisi le programme d’esthétique de présen tation qui consistait surtout à créer des maquettes pour des vitrines de magasins et des décors de scè ne. Au début de ma deuxième année, j’ai changé de programme d’études pour celui de graphisme. On m’a enseigné la psychologie de la couleur et son in fluence sur un éventuel consommateur. J’ai décou vert la calligraphie. J’ai appris à créer des slogans accrocheurs, à illustrer des produits de commerces.

À 12 ans, j’habitais chez ma sœur en Ontario. J’ap prenais l’anglais. Avec l’école, nous avions visité une petite municipalité à proximité de Toronto, Orillia. Nous allions y rencontrer un groupe de jeunes pour un échange étudiant. Le père d’un de ces jeunes exerçait le métier de graphiste. Il créait des illustra tions pour des magazines prestigieux. Il m’a fait visi ter son studio situé à l’étage supérieur de sa maison avec une grande verrière au plafond qui offrait un éclairage parfait pour son espace de travail. Il m’a montré quelques-unes de ses œuvres qui étaient utilisées dans certaines publicités. J’ai été très im pressionné par son travail. C’est à ce moment que j’ai réalisé qu’il était possible de bien gagner sa vie en dessinant. Cet homme, Doug Sneyd, illustrateur, allait avoir une influence sur mon choix de carrière. Je dessinais depuis mon tout jeune âge. Je rêvais de devenir illustrateur dans les studios de Disney, mais je ne croyais pas la chose possible. Non, chez nous, dessiner n’était qu’un jeu d’enfant. Grâce à Doug Sneyd, l’espoir entrait en moi. J’osais imaginer ga gner ma vie en dessinant. De retour au Québec, à la deuxième secondaire, mon anglais était équivalent à celui de la cinquième secondaire. Donc, j’ai pu remplacer mes cours d’an glais par des cours d’arts plastiques pendant tout mon J’étaissecondaire.membred’une

On me demandait de dessiner des objets pour un catalogue. Je créais une pochette de disque pour un artiste que je n’écoutais pas, une publicité pour un produit que je ne consommais pas.

J’avais la curieuse sensation de me prostituer à cha que fois que je proposais un produit fini. Je me com parais toujours à meilleur que moi. Je repensais à Doug Sneyd et je me disais que je n’avais pas assez de talent pour y arriver. Mon estime personnelle était très faible. Je n’avais pas suffisamment confian ce en moi pour aller de l’avant. J’ai donc aban donné le graphisme et la publicité et j’ai choisi une autre option. J’ai fait carrière en éducation spécialisée avec des jeunes en difficulté dans les centres jeunesse de Québec. J’ai pu réaliser avec eux de nombreux pro jets artistiques qui ont suscité leur intérêt. Valorisa tion et estime de soi étaient toujours au menu, tant pour eux que pour moi. Aujourd’hui, je suis retraité et je crée au quotidien. Je le fais par besoin intrinsèque, pour mon pro pre plaisir. Ça me stimule et ça m’apaise en même temps. Je ne dessine pas pour vendre. Je suis passé à côté du monde de la publicité. J’ai compris que je ne serais jamais illustrateur, mais je suis un artiste libre de contraintes. Je suis heu reux de mes choix. Je ne deviendrai pas un homme aussi impressionnant que M. Sneyd, mais j’ai appris à m’engager envers mes propres talents. J’essaie de m’améliorer chaque jour. Jamais je n’abandonnerai le dessin. « Le but de la vie, ce n’est pas l’espoir de devenir parfait, c’est la volonté d’être toujours meilleur. »

Illustration:Vigno

14 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE BANDE D’IMMATURES HRONIQUE

Enquêtede

L'AGITÉ DUBOCAL

La néoténie est une notion extrêmement éclairante. Hormis l’absence de pilosité, elle permet d’expliquer nombre de particularités de notre physionomie : cou long et mince, visage plat, absence de lourdes arca des sourcilières, absence de dents de lait à la nais sance, etc. Certains traits fœtaux persistent même dans l’aspect adulte : dépigmentation de la peau, des cheveux et des yeux, forme du pavillon de l’oreille, poids élevé du cerveau, structure de la main et du pied, situation semi-ventrale de l’appareil génital féminin — tous ces caractères morphologiques ont en commun d’être des états fœtaux devenus perma nents. Passagères chez le fœtus des autres primates, ces propriétés structurales se sont stabilisées chez l’humain. Les morphologies intra-utérines sont donc conservées dans la position extra-utérine : pas de poil dans l’utérus, pas de poil dehors. Et qu’estce qu’un visage humain, sinon « une formation de museau qui n’a pas eu lieu3 » ? C’est ici que l’on com prend, troublé, que le singe est la forme accomplie d’une créature dont l’humain ne représenterait que l’état inachevé, fœtal. Les rejetons dépendent de leurs aînés pour la nourri ture, la protection, la transmission. Il faut toute une tribu pour en élever. À la naissance, la plupart des mammifères se lèvent sur leurs pattes quasi instan tanément pour gambader au bout de quelques jours dans une semi-autonomie, alors que nous exigeons des soins durant deux bonnes années pour atteindre ce stage. On a même vu quelques spécimens rester chez leurs parents durant plusieurs décennies… Notre croissance est la plus lente parmi les mam mifères, aucun ne reste dépendant aussi longtemps. Grâce à cet allongement du maternage, nous som mes à même de profiter comme nul autre animal des leçons du groupe social qui agit comme une sorte de couveuse immunitaire, fonctionnant bien au-delà de la symbiose postnatale mère/enfant. Le déficit uté rin du nouveau-né est ainsi comblé par la culture, qui prend le relais de notre développement en jouant sens

».

Venir au monde, c’est arriver dansPeterl’incertain.Sloterdijk Si on compare l’homo sapiens avec les 284 autres marques de singes présentes sur le marché, il y a tout de suite plusieurs choses qui clochent : outre ses bras trop courts, ses jambes trop longues et son absence de queue (arrière, évidemment), une chose saute d’emblée aux yeux. À part quelques touffes par-ci par-là, il n’a plus un cristi de poil ! Nous verrons que cette particularité et bien d’autres peuvent s’expli quer à la lumière de l’hypothèse de la néoténie, mot qui vient du grec neos « jeune, nouveau » et teinein « étendre, prolonger ». Du juvénile qui se prolonge en L’exemplegros. classique est celui de l’axolotl qui peut soit demeurer à l’état de larve toute sa vie tout en ayant la capacité de se reproduire, soit se métamorphoser en une petite salamandre, sans que l’on puisse dire que l’une est plus « adulte » que l’autre. Dans une si tuation comparable à celle de cette larve, « l’homme est, du point de vue corporel, un fœtus de primate parvenu à maturité sexuelle1 ». Que nous soyons nés en avance, en retard ou à terme, nous sommes tous des prématurés, des créatures inachevées, des mons tres infantiles. Les paléontologues ont calculé qu’une gestation de 21 mois serait nécessaire pour que les jeunes humains atteignent in utero l’état de matu rité des primates à leur naissance. Mais la dernière chance de faire passer notre grosse tête de fœtus par l’ouverture du bassin maternel intervient déjà au bout de 280 jours. Mais que s’est-il passé au juste ? Une gang de sin ges s’est levée, tout simplement, ce qui a entraîné le processus d’hominisation dans une cascade de transformations : langage articulé, intelligence conceptuelle et logique, fabrication d’outils… Les femmes payèrent au prix fort cette simple modi fication orthostatique : la verticalité exigeant des hanches plus étroites, le canal utérin se resserra, précisément au moment où la boîte crânienne des avortons s’élargissait. Les morts en couches étaient fréquentes ; la sélection naturelle favorisa donc les naissances précoces. Une solution s’imposa : donner naissance à un cerveau inachevé, dont l’essentiel du développement se ferait en situation extra-utérine. Notre croissance cérébrale se poursuit ainsi durant une bonne décennie après la maturité sexuelle, alors qu’elle s’achève six ou sept ans avant la maturité chez le chimpanzé. Le développement de nos différentes qualités s’est désynchronisé : le système de reproduc tion allait de l’avant, alors que la croissance cérébrale traînait. Notre développement sexuel est tellement ralenti qu’il s’accomplit en deux temps : il fleurit précocement dans les cinq premières années, s’interrompt, pour enfin re prendre à la puberté. « ll faut donc que l’homme attende quelque quatorze années pour connaître son sexe, ce qui explique peut-être qu’il n’en soit jamais vraiment très sûr2

1- Louis Bolk, « Le problème de l’anthropogenèse », Revue française de psychanalyse, 1926.

MATHIEU RIOUX

3- Peter Sloterdijk, La Domestication de l’Être : pour un éclaircissement de la clairière, Mille et une nuits, 2000.

4- Marc Levivier, « L’hypothèse d’un homme néoténique comme “grand récit” sous-jacent », Les Sciences de l’éducation — pour l’ère nouvelle, 2011/3 Vol.44.

5- À la question « D’où vient la névrose ? », Freud répond en repérant trois fac¬teurs essentiels, tous explicitement liés à la néoténie. Freud, Inhibition, symptôme et angoisse, PUF, 1993.

LA QUÊTEDÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022 15 son rôle protecteur d’utérus externe. On comprend bien, par exemple, comment la religion, l’assurance maladie ou les prestations sociales peuvent être in terprétées comme des structures immunitaires sym boliques. La technique et la culture se substituent à la nature, créant des possibilités d’adaptations autre ment plus rapides que celles permises par la trans mission des caractères génétiques. Nous sommes dans une situation paradoxale : à la fois créatures de manque sous-spécialisées et fœtus de luxe com pensant ses faiblesses anatomiques par un pouvoir psycho-instrumental sur la nature. Le philosophe Dany-Robert Dufour va jusqu’à affirmer que le sta tut d’inachevé de l’être humain en fait un « inadap té », une « erreur parmi le règne animal, puisque, de lui-même, il ne survivrait pas une journée dans la nature, mais tout autant erreur de la part de la nature d’avoir laissé cet avorton la conquérir4 ». Dès son arrivée dans le monde, le petit prématuré est soumis à un état de dépendance et de détresse. Engendré par la néoténie, le besoin d’être aimé, qui aboutit à la névrose, ne quittera plus l’être humain5 L’équipement neurophysiologique n’étant pas achevé à la naissance, le nouveau-né est soumis à une double impossibilité : se percevoir comme unité distincte du monde extérieur et agir sur son entourage. Bloqué dans sa marche vers le monde, le petit confond ce qui est soi et ce qui est extérieur à soi. Soumis dès le départ à l’angoisse de la condition humaine, il éprou ve sans doute déjà, confusément, la nostalgie d’un retour à la source chaleureuse et nourri cière qu’était sa mère. Il y a discordance sen sori-motrice : le sous-développement moteur causé par la dépendance démesurément longue envers les protecteurs naturels va contraster avec le surinvestissement de l’univers mental dû au haut degré d’évolution du système ner veux central. Le cerveau du rejeton est allumé, mais le corps ne suit pas. Frustrations, restric tions, blessures narcissiques, désirs impossibles à assouvir en raison de l’immaturité motrice : le nourrisson s’éprouve incomplet, inachevé. Ce sentiment ne le quittera plus. Toutes ces désynchronisations psychiques et ces retardements somatiques ont certainement une influence sur notre propension à nous encombrer de dépendances. Comment une créature aussi immature, physiquement débile et constitutivement déficiente ne pourraitelle pas chercher à compenser, à fuir, ou être consolée ? Ajoutons une dernière couche : bio logiquement, nous ne sommes pas faits pour vivre dans les villes modernes. Nous restons génétiquement enracinés dans « un stade bes tial, partiellement prélinguistique, où nous oc cupons toujours une modeste niche au milieu des autres espèces qui nous sont supérieures à beaucoup d’égards6 ». Ceci expliquerait pour quoi nous cherchons constamment un objet auquel nous soumettre : maître, parti, armée, religion, idéologie, drogue…

2- Dany-Robert Dufour, On achève bien les hommes : de quelques conséquences actuelles et futures de la mort de Dieu, Denoël, 2005.

6- Alexander Bard, Jan Soderqvist, Les Netocrates II, Léo Scheer, 2011.

BoishlideIllustration:Mat

SOUVENIR DES ANNÉES 1960

16 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE DE DU MAURIER AU PÈRE NOËL

SOUVENIR DES ANNÉES 1950 J’étais enfant, mes parents à l’époque opéraient ce qu’il est convenu d’appeler un « magasin général » qui ré pondait aux besoins de l’époque, bien différents de ceux d’aujourd’hui. Nous desservions le village, et ceux voisins.

Le mot publicité s’introduit dans la langue française en 1604. Mais à cette époque, la signification n’est pas du tout la même qu’aujourd’hui. Les premières publicités étaient uniquement des textes concernant les débats de justice. Le hic dans tout ça, c’est qu’elle est gardée à huis clos. Dans ces circonstances, cette supposée publicité est réservée seule ment aux cours de justice, donc inaccessible au public. Les premières publicités concernaient principalement les nouvelles des familles royales. Un texte simple et précis qui annonçait la naissance d’un prince, un mariage, ou un décès d’un membre de la famille royale. Le texte rédigé était muni d’un encadrement simple, et ce dernier était affiché près de l’entrée du château ou sur la grille qui me nait au palais.

Pour faire rouler certaines marchandises, mon père im primait parfois une feuille de publicité qui se distribuait par les boîtes postales. Mais la majorité des produits étant des items de consommation n’exigeait pas de stratège publicitaire. Cependant, il existait à cette époque quelque chose qui est en voie de disparaître à cause de l’informati que, et cette chose c’était la vitrine qui exposait différents produits selon les saisons. Nous en avions deux en façade du magasin. Pour les enfants, les plus intéressantes étaient celles du temps des Fêtes. Mon paternel, très technique, y plaçait un gros père Noël, le plancher garni de ouate rem plaçait la neige, et pour poursuivre au niveau de la straté gie, il ajoutait un jeu de luminaires aux couleurs variées passant du rouge au jaune, au vert et au bleu. À cause de son affection pour les objets techniques, bien des jouets dans la vitrine étaient des automates. On pouvait y voir « Jumbo » l’éléphant qui pouvait marcher grâce à sa clef qu’il fallait remonter, le train qui avançait sur son rail, la poupée qui chantait (une fois remontée). Les boîtes musi cales. Les petits robots en plastique avec leur petit coffre à outils. Les vitrines s’animaient principalement lorsque les enfants finissaient leurs cours à l’école. En passant de vant le magasin, ils pouvaient admirer devant les vitrines givrées cet enchantement du temps des Fêtes. Noël appro chait à grands pas. Je me souviens.

PHILIPPE BOUCHARD HRONIQUE Courtoisie:Philippe Bouchard

S’il y a une publicité qui a marqué mon adolescence de la télévision en noir et blanc des années 1960, c’est bien celle de du Maurier que chantait si bien Claire Gagnier. Com me un ange, entouré d’un nuage de fumée céleste, la so prano entonnait langoureusement : « Fumer du Maurier, elle est si agréable. Du Maurier, la cigarette de bon goût. Douceur et saveur, son bout filtre est le meilleur, c’est tou jours un plaisir de fumer du Maurier. » Cette annonce de cigarette était celle qui à mon sens était le plus à point, et elle n’avait pas besoin de la couleur pour être plus à point. Au niveau de l’effet, le noir et blanc était plus que suffi sant pour passer le message, le visuel enfumé et vaporeux de l’annonce atteignait selon les standards de ce message une très bonne note. Le visuel étant réglé, il fallait pas ser à l’auditif. La soprano Claire Gagnier fut le choix idéal dans la circonstance, le message passait très bien d’une façon tel lement délicieuse à adopter ce produit, d’autant plus que le bout filtre « le meilleur » ne semblait pas avoir atteint les cordes vocales de la soprano. La publicité des cigarettes de la fin des années 1950 et début 1960 avait quand même une bonne note au niveau de la présen tation de leurs produits comparativement à aujourd’hui. D’autant plus que le prix d’un paquet de 20 cigarettes à l’époque s’affichait aux environs à 37 cents.

L’affichage du contenant attirait une certaine clientèle. En exemple, la Peter Jackson dans sa présentation noire et ses lignes argentées avait sans contredit une certaine classe. D’autre part, la Sportsman dans son contenant jaune so leil, respirait le grand air, la santé, la liberté, et le sport de pêche du gros poisson. Enfin, chaque paquet attirait sa clientèle. Concernant le tabac, il y aurait un volume à écrire sur toutes les publicités, car chaque image a un but précis lorsqu’on les analyse.

Vers 1829 le mot publicité prend d’avantage le sens qu’on lui connaît aujourd’hui, c’est-à-dire qui produit sur le pu blic une réaction dont les fins sont majoritairement com merciales. À partir de ce point, la publicité s’adapte facile ment à tous les changements planétaires peut importer les produits. Sa mobilité est comme un serpent sinueux qui sait où il faut courber l’échine pour faire passer le message qu’il veut introduire. La publicité s’accroche à tous les médias naissants, elle s’accorde délibérément à tous les moyens de communica tion. Tentaculaire, rien ne lui échappe, de l’humble radio elle passe au téléviseur, du noir et blanc, à celui de la cou leur. L’informatique suit, tout y passe, la tablette et le télé phone cellulaire. L’être humain n’a plus besoin de se dépla cer, la publicité le suit, elle fait désormais partie de son attirail. Tout est en place pour lui apporter les choix que le commerce lui donne, peu importe que ce soit l’épicerie, la mode vestimentaire, les voyages, les autos, les outils de travail, les ameublements, les accessoires, etc. Rien n’est laissé à l’oubli. Lentement mais sûrement à cause de la publicité, le monde connaît de grandes transformations. Votre montre vient d’émettre un bruit, ou si le silencieux est enclenché, la valeur de remplacement est la vibration pour vous indiquer par cette astuce qu’on a quelque chose à vous communiquer, la publicité est sans limites.

Je vous souhaite un joyeux temps des Fêtes et une année 2022 remplie de promesses!

Bruno Marchand Maire de Québec Une pause

Prenons ce temps d’arrêt pour célébrer et garder notre cœur ouvert à ceux qui ont perdu leurs repères.

18 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE

Et si vous êtes parmi les personnes qui ont la chance d’être entourées, après les Fêtes 2020 où nous avons tous été isolés de nos proches, nous vous souhaitons que les retrouvailles avec les vôtres soient des plus heureuses.

Merci du fond du cœur pour votre solidarité et votre appui aux camelots de La Quête. Que 2022 soit une année des plus lumineuses où l ’amour et la santé règnent dans vos vies. Les camelots et l'équipe de La Quête

Travaillons tous ensemble pour faire de Québec une ville bienveillante où chaque personne peut s’épanouir.

Message du maire de Québec

Voilà ce que nous aimerions vous souhaiter pour la période des Fêtes 2021. Le luxe de prendre une pause de votre quotidien pour vous permettre de retrouver la magie de Noël. Une pause vous permettant d’apprécier sincèrement de bons repas, la descente lente des flocons de neige, le temps rythmé par les cantiques de Noël.

Pendant cette période de réjouissances, regardons avec humanité et sans jugement les gens qui nous entourent.

Les souhaits des camelots Lors de notre « réunion festive », fin août, nous avons demandé aux camelots et collaborateurs participants de nous faire part d’un souhait. Les voici, en ordre de présentation de la photo. Bernard, auteur depuis plus de 20 ans à La Quête « La Coupe Stanley ». À suivre… Denis, camelot « Que les camelots soient encouragés ». Oui Denis, toujours et encore. Etpour ça, on maintient les bonscomportements. Éric, camelot dans Limoilou « Une solution de paiement sans contact pour les camelots ». On peut vous confirmer que le souhaite d’Éric se réalisera ! Carole-Anne, intervenante sociale à La Quête et au projet Porte-Clés « Des commerçants ouverts d’esprit qui accueillent les camelots dans leur commerce ! ». Ça, ça serait merveilleux ! Francine, coordonnatrice « Que les camelots respectent les règlements! ». euh! Sébastien, rue Cartier « Que les Nordiques reviennent ou bien que les robots prennent la place pour des travaux manuels ! ». Pour les Nordiques rien n’est moins sûr, mais les robots sont déjà parmi nous ! Yolande,camelotrue Saint-Joseph « Que le monde s’aime plus. Du bonheur dans chaque cœur ! Et que les gens apprennent à donner et à remercier. ». On te souhaite tout le bonheur et les réponses que tu veux Yolande. Philippe-Arnaud, camelot dans Limoilou « Illustrer encore quelques couver tures du magazine ». On peut vous confirmer que le souhait de Philippe-Arnaud se réalisera ! Philippe, chroniqueur « Que nos souhaits se réalisent ». On vous le souhaite sincèrement, Philippe.

LA QUÊTEDÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022 19

Beaulieuole-AnnephotoCrédit:Car

20 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE INVITATION À TOUS Centre de la Croix-Blanche 960, avenue Dessane BONJOUR !!! MON NOM EST BLANCHE LACROIX H EUR EUSE S FÊTES À VOUS !! VOULEZ VOUS VOUS ÉMER VEILLLE R AUSSI ? ALOR S VENEZ VISITER … LE SENTIER DE NO Ë L DU CENTRE SOCIAL DE LA CROIX BLANCH E !!! VOULEZ-VOUS R ETROUVER VOTR E C ŒUR D ’ENFANT ? ALAIN BILODEAU

FAIRE DU « VRAI » RECYCLAGE Rien n’a été laissé au hasard dans la démarche afin de prouver, hors de tout doute, que Go Zéro a un impact positif sur l’environnement. Une étude de cycle de vie a été menée par Recyc-Québec tandis que le Centre de transfert écologique en écologie in dustrielle (CTTEI) a certifié le processus qui a reçu un diagnostic de circularité. « La qualité du plastique utilisé pour faire les masques bleus est de première qualité et est recyclable à l’infini », précise le prési dent de Go Zéro. « On ne veut pas que ça finisse en billes de plastique qui seront utilisées pour fabriquer des “cossin” qui seront vendus au Dollorama… puis à la poubelle plus tard », image M. Éthier. Chez Go Zéro, on formule des billes préapprouvées par un manufacturier à proximité, « ça, c’est super impor tant », insiste l’entrepreneur. Les billes de Go Zéro sont composées d’à peu près 15 % de masques, la balance provient de rejets indus triels. « Nous on veut une matière première recy clable autant de fois que l’on veut, pour rester dans l’esprit de la circularité, » insiste l’entrepreneur. Ces pro cessus ont demandé beaucoup de recherche. Et Go Zéro cherche encore, notamment en ce qui concerne la traçabilité du produit jusqu’à la toute fin du cycle (real cycle) !

LA QUÊTEDÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022 21 GO ZÉRO

L’initiative Go Zéro vient de la conscience écologi que de Medsup Canada, un distributeur d’instru ments médicaux et d’équipements de protection individuelle dont est également président M. Éthier. « Quand la pandémie a frappé, les quantités de plas tique et de déchets qui passaient par Medsup étaient phénoménales et Medsup a cherché une solution de fin de vie qui avait du sens pour les produits qu’il distribue », décrit M. Éthier. L’entreprise a alors cher ché une solution et a constaté qu’aucune entreprise n’offrait ce service. Medsup a alors initié Go Zéro qui est maintenant une entreprise à part entière. « Je trouve ça super le fun que le générateur de plastique se prenne en main et arrive avec des solutions qui sont concrètes » affirme, non sans fierté, le président des deux entreprises.

UNE CULTURE À INCULQUER Pour 100 $, Go Zéro fournit à ses clients une boîte pour mettre les masques usagés, le transport pour les acheminer vers l’entreprise de traitement et fina lement le recyclage. Les prix sont fixes même pour les clients en région. Le président de Go Zéro est conscient que son entreprise bouleverse les façons de faire. « Payer pour recycler, c’est une nouvelle culture. On n’est pas habitués à prévoir ça dans nos budgets d’achat, le recyclage de fin de vie du produit, mais on devrait si on veut être écoresponsable. » Devoir payer explique peut-être que les premiers clients de Go Zéro ont été de grandes entreprises, comme Desjardins ou Bombardier. Mais cela n’ex cuse pas le fait que le gouvernement ait refusé cette solution. « Étrangement, la majorité des centres de vaccination envoient les masques aux vidanges… », se désole, M. Éthier. Et on s’en désole autant que lui.

Revendiquer des solutions de recyclage réel Plusieurs items contenus dans nos bacs de récupération finissent leur cycle de vie à l’incinérateur, faute de centres de traitement adé quat. Toutefois, quand des solutions de recyclage réel sont offertes, il est de notre devoir d’exiger auprès de nos élus de les utiliser. Je vous invite à écrire à votre conseiller municipal, votre maire, votre député afin que les instances gouvernementales prennent les bon nes décisions en matière de gestion résiduelle.

Comme vous vous en doutez sans doute, les mas ques à usage unique sont polluants tant qu’ils ne sont pas recyclés. Une entreprise québécoise, Go Zéro, a trouvé une façon de les recycler. Je me suis entre tenue avec M. Éric Éthier, président de l’entreprise pour en connaître davantage.

CHRISTINE TROTTIER HRONIQUE Biendecheznous

CHRISTINE TROTTIER

UNE CONSCIENCE ENVIRONNEMENTALE

Les masques et les gants ont permis à Go Zéro de se faire connaître. Mais l’entreprise n’entend pas s’arrê ter là. Présentement, près de 100 nouveaux projets de recyclage sont dans les cartons de l’entreprise, tous des produits orphelins du recyclage tradition nel, tels que les pancartes électorales ou bien les sty los. « Aussi niaiseux que ça. Personne ne traite ça présentement », souligne M. Éthier.

2- Bikini. Partie d’un bâtiment. Lieu d’isolement sanitaire. Imperméable.

Horizontalement : 1- Vase sacré. Lettre grecque. Signe de musique. Répandre la gaieté.

Verticalement : 1- Arachides. 20- Menacés de disparition en raison de leurs cornes.

3- Il brame. Postérieur. Ressentiment. Stupéfié (AEIBH). 4- Gros rongeurs (AIOUGST). Hébreux. Réponse à un problème. 5- Excepté, sauf. Partie liquide du sang. « _____ et bouche cousue. » Deuzio. 6- Individu qui prête à un taux excessif. Répliquer, riposter (EEOUQRRRT). Retour des vagues. 7- Ôter des graines. Ramener à la vie. Produit de corrosion du fer. 8- Accent espagnol (LEDIT). Exécuter les phases préparatoires d’un travail (AEEUBRHC). Citerne. 9- Débridé (NERFEFE). Convoiter. Habi tude. Alter… 10- Robe du Moyen Âge (TROCUS). Obs curité profonde (EEEBNRST). Tongs. Réponses au jeu p.29

22 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE LA QUÊTE DES MOTS PAR JACQUES CARL MORIN CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET 20 À L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT ET LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT..

LES VRAIES VALEURS photoCrédit:Barnimages

CHRISTIANE VOYER

Nous savons que la publicité est omniprésente, partout : à la télévision, à la radio, sur Internet, au téléphone, dans les journaux, et sur nos routes avec les panneaux publicitaires. Elle nous invite, nous incite, sollicite à répondre à notre consommation variée soit de la nourriture, les maisons, les autos, les appareils ménagers, les meubles, les vêtements, les livres, les revues et autres.

24 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE

Souvent, nous sommes bombardés de publicité quand nous écoutons nos émissions de télévision qui nous montre à manger différentes sortes de croustilles et autres aliments qui nous font prendre des kilos. Pour ma part, je préfère me faire du pop-corn maison avec un peu sel, qui est moins calorique, ou bien me tour ner vers des gâteries comme des bâtonnets de carotte, de céleri, du chou-fleur avec une petite trempette au yogourt aux herbes. En tout cas, nous avons l’embarras du choix. Je prends conscience que c’est à moi seule de ne pas me laisser influencer par la publicité et que je dois discerner mes vrais besoins. La publicité me fait réaliser que j’ai la liberté de choisir de façon saine pour ma santé globale. C’est pour cela que j’aime beaucoup décrocher de notre société de consommation qui crée souvent de faux besoins, en allant dans la nature pour me ressourcer afin de comprendre mes vraies valeurs. J’ai vu à la télévision et sur Internet des vidéos où des gens vivent la simplicité volontaire, qui sont en parfaite harmonie avec leur environne ment naturel et qui sont heureux, sourient sou vent parce qu’ils ont un toit, une nourriture saine comme les poissons, fruits de mer, des fruits, des légumes de leur jardin. Ils s’entraident, partagent entre eux, respectent, aident leurs ainés(es). Nous avons beaucoup à apprendre de leur philosophie de vie. Il est certain que les enfants et les adolescents suivent l’exemple des adultes qui consomment trop et qui s’endettent et rivalisent à savoir qui aura la plus belle et grande maison, auto, chalet, etc. Nous réalisons qu’avec le temps et les expériences que tout cela ne nous rend pas plus heureux et sa tisfaits. Nous avons à revoir nos vraies valeurs afin de ne pas être esclaves de notre consommation. Nous avons à remettre en question à savoir quelles sont nos vraies valeurs, à bien discerner nos vrais besoins essentiels et le vrai sens de la liberté afin ne pas nous laisser influencer par la société de consommation.

C’est toujours la même rengaine, Toujours tu te moques de moi, De mes fesses, de ma bedaine Je t’en prie, aie pitié de moi. Tu es redoutable, Loin d’être toujours aimable, Tes dards sont aiguisés, Je me sens bien malmené. Pour faire des petites farces, Tu ne donnes pas sa place.

Je t’en prie, cesse tes facéties, Cesse tes petites farces plates, Laisse-moi prendre ma place.

BENOÎT ÉLIE

Rob:photoCréditertBurtonsurPixnio

Toujours, tu ris de moi, Toujours, tu fais un fou de moi, Alors que moi, Je suis fou de toi.

Annick

Pour faire des petites farces, Tu ne donnes pas sa place.

Pourtant, je ne suis pas une dinde, Pour subir toutes tes farces, Tes farces, elles sont plates, Je les enverrais en Inde. En Inde, bien loin d’ici.

LA QUÊTEDÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022 25 Ma chérie, tu me fais tourner la tête Alors que moi, je m’entête À vouloir te conquérir Même si ça me fait souffrir.

26 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE Centre femmes aux 3 A de Québec Pour la réorganisation sociale des femmes Téléphone : 418 529-2066 Télécopieur : 418 reception@cf3a.ca529-1938www.cf3a.caG1L 2R6Québec (Québec)270, 5 Rue,e AccueilAideAutonomie

On n’a pas le temps de rien faire Dans cette vie sur terre, Juste le temps d’à peine s’améliorer Que déjà il faut agoniser ! Juste le temps de s’apercevoir Qu’est encore rejetée la race noire.

LA QUÊTEDÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022 27

Juste le temps de constater que de nombreux Asiatiques sont meurtris Et n’ont pas assez de riz. Que l’Africain N’a pas assez de céréales et meurt de faim. Et que l’Occidental Prépare toujours la guerre avec son arsenal. Et il faudra aller à la fin des Moustaki Et, de notre époque, les autres poètes maudits Et les guerres ne seront pas encore finies. Mais, heureusement, voyez, Peut-être, un peu, Aurons-nous réussi à pacifier Quelques peuples belliqueux. Sur cette terre éphémère On passe vite comme l’éclair. Et on n’a que le temps de constater Que les peuples qu’on prend en pitié Ainsi ne veulent pas être aidés.

photoCrédit:Barnimages

ASSEZ DE TEMPS

Qu’ils recherchent plutôt la main tendue en amitié Qui va respecter leur dignité Tout en leur donnant du blé Et qui va surtout leurÀenseignercultiver. GAÉTAN DUVAL

28 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE AMI UnsplashdeTranhuaphotoCrédit:GemmaC Vous tous, mes meilleurs amis, Vous avez parsemé dans ma tout humaine vie, Tant de joies, tant d’harmonie, Vous m’avez offert le goût du paradis Avant que ne frappe la corporelle mort, Un inéluctable sort. Moi, ayant connu tant de belles amitiés, J’ose vraiment espérer Que ce doux sentiment, À travers tous les temps Est permanent Et que spirituellement Il vainc autant comme autant L’absurde néant. L’amitié, le vrai amour, en nous, Parmi nous, Je crois que c’est pour toujours. Seul le matériel, Est totalement mortel. GAÉTAN DUVAL Québec 418 627-8882 • Montréal 514 393-0103 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103 LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

Personnellement, je n’aime pas être stratégique. La raison est que… ça manque d’authenticité. La technologie à laquelle j’ai été confronté émet un large accès à la communication stratégique. Que ce soit par courriel ou message texte.

Écrire un je t’aime technologique, verbaliser un je t’aime authentique, n’ont pas la même saveur. L’un est facile, l’autre prenant. Combien de confusion, de malentendu, de chicane naissent de cette technologie communicative ?

L’authenticité lors de la communication est le maître d’œuvre de la créativité, de la spontanéité, du Levivant.stratégique, quant à lui, nous vient dans une aide de protection contre les détracteurs.

Peu importe la technologie de communication uti lisée, l’Amour ne passe pas par une technologie. Il se brise, il s’écorche, il meurt Et pourtant, cette émotion ! Elle me tourmente ! Elle me rend fragile ! Elle me rend puéril ! Elle me fragmente ! Elle me fait peur ! Elle m’enchante ! Elle me déchante ! Elle me fait bonheur ! Elle me permet des douceurs ! Elle m’enrichit ! Elle me fortifie ! Elle me permet des honneurs ! Elle m’embellit ! Elle me fait danser ! Elle me fait pleurer ! Elle m’ensevelit ! Elle me transmet cette énergie Elle m’entraîne Elle m’étrenne Elle me transmet cette vie Elle change mon rire en sourire Elle me fait vivre autrement Elle passe par le contact humain. Ce contact humain laisse place à l’Amour.

Que ce contact soit physique, émotionnel, com municationnel au sens verbal et non verbal, s’il est Ilauthentiquedevientlibérateur d’émotion, et contribue à notre émancipation personnelle.

Nous avons donc beaucoup plus de facilité à échan ger des propos de toute sorte, stratégiquement Lesparlant.technologies de communications facilitent l’échange d’information, mais elles entravent l’échange d’émotion.

Les technologies de communication sont utiles. La communication émotionnelle est essentielle. Comment vous dire ? Comment te dire ?

LA QUÊTEDÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022 29 Personnellement

C’est comme un entonnoir où l’émotion ne passe pas, c’est comme une rivière coupée de sa source : elle se meurt, elle se dessèche. La vie qu’elle porte s’éteint. Le bon geste, la bonne intonation, la bonne tech nique de communication ont une certaine valeur. La sincérité, l’authenticité, l’ouverture à l’autre ont une valeur certaine. Les technologies de communication enveloppent Toutl’émotionnel.devient stratégique, calculé, froid. Le brouhaha d’échange verbal a été remplacé par le silence des messages textes. La communication stratégique ne peut livrer l’émo tion de l’Amour.

Peu importe le chemin que tu choisis pour vivre ta Sachevie, être authentique dans ta communication avec toi-même, et ainsi, il te sera plus facile de l’être, avec Etl’autrelorsqu’il t’apparaîtra la nécessité d’être straté gique, tu verras mieux, l’autre, qui en somme, n’est pas si différent de toi. La communication est l’assise, le pilier, le fonde ment de toute relation Être authentique ou être stratégique telle est la question !

SYLVAIN ROUILLARD ILlustration:BenoitGingras

Motiver changerà

30 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE

IllustrationphotoCrédit:Barnimages:BenoitGingras

CYNTHIA DIONNE

D’UNVIEPOISSON

Ce poisson hébété à l’air de se sentir seul, Il nage, il erre dans son étang À la recherche de ses congénères.

« Où sont-ils tous passés ? » se dit-il. Il nage dans tous les recoins de l’étang, Qu’il n’est pas encore allé voir ! Dans les cachettes insoupçonnées, Rien, ni aucune présence. Il est seul. Personne pour lui tenirSeulcompagnie.aumonde.

J’suis motivée à changer à modifier mes patterns éclatés qui me font suer plus qu’une heure de cardio Changer de vie pour rester debout pis pas virer fou Tu me suis Fuck les voudraisjevais me reconstruire au lieu de me nuire De victime à prédateur, c’est assezÉquilibreasteure pour devenir libre.

LA

Comme nous, les humains On peut se sentir. Suzanne Savard

32 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE Références communautaires Service d’information et de référence qui vous dirige vers les ressources des régions de la Capitale-Nationale, de la Chaudière Appalaches Tél. : 2-1-1 Aide ADDSsociale Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525 4983 Aide aux femmes Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler ! 418 648 2190 ou le 1 888 881 7192 Centre femmes aux trois A Pour la réorganisation sociale 270, 5e Rue, Québec Tél. : 418 529 2066 www.cf3a.ca Centre femmes d’aujourd’hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec Tél. : 418 651 4280 c. www.centrefemmedaujourdhui.orgf.a@oricom.ca Rose du Nord Regroupement des femmes sans emploi 418 622 www.rosedunord.org2620 Support familial Flocons d’espoir Écoute et aide pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous sol, porte 4 Tél. : 418 683 8799 ou 418 558 2939 flocons.espoir@videotron.ca AlphabeilleAlphabétisationVanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527 www.alphabeille.cominfo@alphabeille.com8267 Atout-lire 266, rue Saint Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524 www.atoutlire.caalpha@atoutlire.ca9353

www.centrecommunautairelamitie.cominfo@centrecommunautairelamitie.com5719 Centre d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682

Lis moi tout Limoilou 3005, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 647 lismoitout@qc.aira.com0159

MaisonHébergementdeLauberivière Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 485, rue du Pont, Québec Tél. : 418 694 www.lauberiviere.orgaccueil.hommes@lauberiviere.org9316

www.entraide-emotions@qc.aira.com6070emotions.org La Maison l’Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec Tél. : 418 650 www.maisoneclaircie.qc.cainfo@maisoneclaircie.qc.ca1076 Le Pavois 2380, avenue du Mont-Thabor, Québec Tél. : 418 627 9779 Téléc. : 418 627 2157 Le Verger 943, av. Chanoine Scott, Québec Tél. : 418 657 www.leverger.ca2227 Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522 3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522 3283 Parents-Espoir 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418 522 7167 Service d’Entraide l’Espoir 125, rue Racine, Québec Tél. : 418 842 seei@videotron.ca9344www.service-dentraide-espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529 relaislachaumine.orgchaumine@bellnet.ca4064 AlToxicomanie-AnonetAlateen Tél.Alcoolisme:418990 2666 www.al-anon alateen-quebec-est.ca Amicale Alfa de Québec 75, rue des Épinettes, Québec Tél. : 418 647 alphadequebecinc@videotron.1673ca Point de Repères 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648 www.pointdereperes.com8042 VIH-SidaMIELSQuébec Information et entraide dans la lutte contre le VIH sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649 1720 Ligne Sida aide : 418 649 0788 www.miels.orgmiels@miels.org

SQUAT Basse Ville Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 521 www.squatbv.comcoordo@squatbv.com4483

Soupe populaire Café rencontre Centre Ville 796, rue Saint-Joseph Est, Québec (Déjeuner et dîner) Tél. : 418 640 0915 Maison de Lauberivière (Souper) 485, rue du Pont, Québec Tél. : 418 694 9316

Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 945, rue des Sœurs de la-Charité Tél. : 418 692 1762 Santé CentrementaleSocialde la Croix Blanche 960, rue Dessane, Québec Tél. : 418 683 info@centresocialdelacroixblanche.orgcentresocialdelacroixblanche.org3677

Maison Revivre Hébergement pour hommes 261, rue Saint Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523 maisonrevivre.weebly.commaison.revivre@gmail.com4343

Le Cœur à lire 177, 71e Rue Est, Québec Tél. : 418 841 www.lecoeuralire.cominfo@lecoeuralire.com1042

Centre de jour Relais d’Espérance Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522 3301 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue Saint-François Est, Québec Tél. : 418 529 2222 Détresse psychologique Centre de crise de Québec Tél. : 418 688 www.centredecrise.comecrivez-nous@centredecrise.com4240

Recyclage Vanier Emploi et formation (manutentionnaire, aide camionneur, préposé à l’entretien) 1095, rue Vincent Massey, Québec tél.. : 418 527 8050 poste 234

Réinsertion sociale Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec Tél. : 418 525 6187 poste 221 www.campo.orgcarrefour@capmo.org

Insertion professionnelle À l’aube de l’emploi (Lauberivière) Formation en entretien ménager alaubedelemploi@lauberiviere.org418485commercial/buanderie,rueduPont,Québec6949316poste248

La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667 membre.oricom.ca/lamareedesmotslamareedesmots@oricom.ca1985

www.recyclagevanier.com LaProstitutionMaisonde Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Tél. : 418 523 www.maisondemarthe.cominfo@maisondemarthe.com1798

Gîte Jeunesse Hébergement temporaire garçons 12 à 17 ans Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666 3225 Résidence de Sainte Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652 9990 YWCA Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes Tél. : 418 www.ywcaquebec.qc.cainfo@ywcaquebec.qc.ca683-2155

Centre de prévention du suicide 1310,1 re Avenue, Québec Tél. : 418 683 4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca Tel Aide Québec Tél. : 418 686 www.telaide.qc.ca2433 Tel-Jeunes Tél. : 1 800 263 2266 www.teljeunes.com

La Boussole Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523 www.laboussole.calaboussole@bellnet.ca1502 Centre Communautaire l’Amitié Milieu de vie 59, rue Notre Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522

P.I.P.Q. Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 www.pipq.orgpipq@qc.aira.com641.0168

Fraternité de l’Épi Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint François Est, Québec Tél. : 418 523 1731 Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 à 24 ans 31, rue D’Auteuil, Québec Tél. : 418 694 www.maisondauphine.orgcourrier@maisondauphine.org9616

7. JEU DE SCRABBLE : AABEGTT = Battage AAENNPU = Panneau ACEELMR = Réclame ACEFFHI = Affiche ACENNNO = Annonce AEEGMSS = Message DIOPRTU = Produit

5. C 6. L’intrus est le mot « pamphlet », qui désigne un écrit satirique et violent contre une autorité ou un personnage connu. Tous les autres mots sont reliés au domaine de la publicité.

2. C. L’emploi du mot marketing, parfois critiqué, est toutefois passé dans l’usage standard ; par contre, le mot mercatique est peu attesté dans l’usage.

1. A. L’homme-sandwich (au pluriel : des hommes-sandwichs) est né à Londres de la volonté des commerçants d’échapper à la taxe sur les enseignes et les affiches fixes.

3. C 4. FAUX. Le mot « antipub » s’applique au mouvement hostile à la publicité et à ses procédés. La contre-publicité, elle, désigne une publicité qui veut combattre une autre publicité ou qui nuit à ce qu’elle veut vanter.

LA QUÊTEDÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022 33 Merci À TOUS PARTENAIRESPRÉCIEUXNOS ! PARTENAIRES OR • Centraide PARTENAIRES ARGENT • CKRL FM 89,1 • Les Impressions Stampa PARTENAIRES BRONZE • Audiothèque • Centre Femmes aux 3A • Intermarché St-Jean • Service Harmonia • Syndicat canadien de la fonction publique INCONDITIONNELSPARTENAIRES (depuis plus de 5 ans !) • Bal du Lézard • Maison Revivre • Michel Yacoub PARTENAIRES AD VITAM AETERNAM • Claude Gallichan, chiropraticien • Yves Boissinot RÉPONSES FAITES VOS JEUX RÉPONSES LA QUÊTE DES MOTS

34 DÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022LA QUÊTE

La poésie est un outil parce qu’elle m’aide à construire ou à déconstruire j’ouvre le chantier du poème : qu’est-ce que la vie ? qu’est-ce que le bleu ? c’est le visage du fleuve Saint-Laurent cette mer intérieure quand je suis quelque temps loin du commej’imaginefleuvesescrépusculesdegrandsfeuxde joie et j’apprends qu’il y a en moi une plage en été un grand décor à reconstruire FRANÇOIS GAGNON J’ai passé une nuit à penser ou peut-être ai-je rêvé une chose est certaine j’ai passé une nuit à parler à mes ancêtres aux ancêtres de mes ancêtres à mon arrière-arrière-grand-mère qui a posé sa main sur mon front en me répétant de ne pas m’inquiéter que mon petit univers intérieur j’allais le préserver comme on conserve précieusement un coffre à bijoux FRANÇOIS GAGNON

outilUn

Coffre à bijoux

WWW.CKRL.QC.CACKRL891 CMJCJMJCMJMCN CKRL_Automne_2020_Quete.pdf 1 2020-09-25 11:28 LA QUÊTEDÉCEMBRE 2021- JANVIER 2022 35 Hébergement

Parce que choisir une cause, c’est en laisser tellement d’autres derrière. Centraide. Aide. 215 organismes. Donnons.

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