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De du Maurier au Père Noël
HRONIQUE
Le mot publicité s’introduit dans la langue française en 1604. Mais à cette époque, la signification n’est pas du tout la même qu’aujourd’hui. Les premières publicités étaient uniquement des textes concernant les débats de justice. Le hic dans tout ça, c’est qu’elle est gardée à huis clos. Dans ces circonstances, cette supposée publicité est réservée seulement aux cours de justice, donc inaccessible au public. Les premières publicités concernaient principalement les nouvelles des familles royales. Un texte simple et précis qui annonçait la naissance d’un prince, un mariage, ou un décès d’un membre de la famille royale. Le texte rédigé était muni d’un encadrement simple, et ce dernier était affiché près de l’entrée du château ou sur la grille qui menait au palais. Vers 1829 le mot publicité prend d’avantage le sens qu’on lui connaît aujourd’hui, c’est-à-dire qui produit sur le public une réaction dont les fins sont majoritairement commerciales. À partir de ce point, la publicité s’adapte facilement à tous les changements planétaires peut importer les produits. Sa mobilité est comme un serpent sinueux qui sait où il faut courber l’échine pour faire passer le message qu’il veut introduire. La publicité s’accroche à tous les médias naissants, elle s’accorde délibérément à tous les moyens de communication. Tentaculaire, rien ne lui échappe, de l’humble radio elle passe au téléviseur, du noir et blanc, à celui de la couleur. L’informatique suit, tout y passe, la tablette et le téléphone cellulaire. L’être humain n’a plus besoin de se déplacer, la publicité le suit, elle fait désormais partie de son attirail. Tout est en place pour lui apporter les choix que le commerce lui donne, peu importe que ce soit l’épicerie, la mode vestimentaire, les voyages, les autos, les outils de travail, les ameublements, les accessoires, etc. Rien n’est laissé à l’oubli. Lentement mais sûrement à cause de la publicité, le monde connaît de grandes transformations. Votre montre vient d’émettre un bruit, ou si le silencieux est enclenché, la valeur de remplacement est la vibration pour vous indiquer par cette astuce qu’on a quelque chose à vous communiquer, la publicité est sans limites.
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SOUVENIR DES ANNÉES 1960
S’il y a une publicité qui a marqué mon adolescence de la télévision en noir et blanc des années 1960, c’est bien celle de du Maurier que chantait si bien Claire Gagnier. Comme un ange, entouré d’un nuage de fumée céleste, la soprano entonnait langoureusement: « Fumer du Maurier, elle est si agréable. Du Maurier, la cigarette de bon goût. Douceur et saveur, son bout filtre est le meilleur, c’est toujours un plaisir de fumer du Maurier. » Cette annonce de cigarette était celle qui à mon sens était le plus à point, et elle n’avait pas besoin de la couleur pour être plus à point. Au niveau de l’effet, le noir et blanc était plus que suffisant pour passer le message, le visuel enfumé et vaporeux de l’annonce atteignait selon les standards de ce message une très bonne note. Le visuel étant réglé, il fallait passer à l’auditif. La soprano Claire Gagnier fut le choix idéal dans la circonstance, le message passait très bien d’une façon tellement délicieuse à adopter ce produit, d’autant plus que le bout filtre « le meilleur » ne semblait pas avoir atteint les cordes vocales de la soprano. La publicité des cigarettes de la fin des années 1950 et début 1960 avait quand même une bonne note au niveau de la présentation de leurs produits comparativement à aujourd’hui. D’autant plus que le prix d’un paquet de 20 cigarettes à l’époque s’affichait aux environs à 37 cents. L’affichage du contenant attirait une certaine clientèle. En exemple, la Peter Jackson dans sa présentation noire et ses lignes argentées avait sans contredit une certaine classe. D’autre part, la Sportsman dans son contenant jaune soleil, respirait le grand air, la santé, la liberté, et le sport de pêche du gros poisson. Enfin, chaque paquet attirait sa clientèle. Concernant le tabac, il y aurait un volume à écrire sur toutes les publicités, car chaque image a un but précis lorsqu’on les analyse.
C ourtoisie : Philippe Bouchard
SOUVENIR DES ANNÉES 1950
J’étais enfant, mes parents à l’époque opéraient ce qu’il est convenu d’appeler un « magasin général » qui répondait aux besoins de l’époque, bien différents de ceux d’aujourd’hui. Nous desservions le village, et ceux voisins. Pour faire rouler certaines marchandises, mon père imprimait parfois une feuille de publicité qui se distribuait par les boîtes postales. Mais la majorité des produits étant des items de consommation n’exigeait pas de stratège publicitaire. Cependant, il existait à cette époque quelque chose qui est en voie de disparaître à cause de l’informatique, et cette chose c’était la vitrine qui exposait différents produits selon les saisons. Nous en avions deux en façade du magasin. Pour les enfants, les plus intéressantes étaient celles du temps des Fêtes. Mon paternel, très technique, y plaçait un gros père Noël, le plancher garni de ouate remplaçait la neige, et pour poursuivre au niveau de la stratégie, il ajoutait un jeu de luminaires aux couleurs variées passant du rouge au jaune, au vert et au bleu. À cause de son affection pour les objets techniques, bien des jouets dans la vitrine étaient des automates. On pouvait y voir « Jumbo » l’éléphant qui pouvait marcher grâce à sa clef qu’il fallait remonter, le train qui avançait sur son rail, la poupée qui chantait (une fois remontée). Les boîtes musicales. Les petits robots en plastique avec leur petit coffre à outils. Les vitrines s’animaient principalement lorsque les enfants finissaient leurs cours à l’école. En passant devant le magasin, ils pouvaient admirer devant les vitrines givrées cet enchantement du temps des Fêtes. Noël approchait à grands pas. Je me souviens.