PIGNON SUR L’AC TUALITÉ
ENTRE V UE
Que nous réserve 2022 ? PAR MARC FORTIN, PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL, RQRA
LE PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DU REGROUPEMENT QUÉBÉCOIS DES RÉSIDENCES POUR AÎNÉS DU QUÉBEC, MARC FORTIN, S’ENTRETIENT AVEC STÉPHANE DION ET MARC SNYDER DE PARADIGME STRATÉGIES, LA FIRME QUI ACCOMPAGNE LE RQRA EN RELATIONS PUBLIQUES ET GOUVERNEMENTALES DEPUIS DE NOMBREUSES ANNÉES. QU’EST-CE QUI ATTEND LES RPA EN 2022 ? VOICI LEUR AVIS. MARC FORTIN : POURRIEZ-VOUS D’ABORD NOUS PRÉSENTER VOTRE ORGANISATION ET VOS SERVICES ? Stéphane Dion : Nous sommes une firme œuvrant en positionnement public. On accompagne nos clients dans leurs projets de développement en fournissant des services d’analyse, de gestion des enjeux et de communications. Nous sommes entre autres impliqués depuis de nombreuses années auprès du RQRA et de plusieurs de ses membres pour les accompagner dans la gestion de crise, leurs relations avec diverses instances publiques et la mise en marché de leurs résidences.
MARC FORTIN : LES RÉSIDENCES POUR PERSONNES ÂGÉES FONT FACE À DES DÉFIS CRIANTS. QUELS DÉFIS VOUS SEMBLENT ÊTRE LES PLUS IMPORTANTS EN MATIÈRE DE RELATIONS GOUVERNEMENTALES POUR 2022 ? Stéphane Dion : Le réseau des résidences pour personnes âgées est encadré par une réglementation unique en Amérique du Nord. Devant la croissance de l’industrie, soutenue par une demande inégalée sur le continent de la part des aînés québécois, les gouvernements successifs ont progressivement mis en place un cadre réglementaire pour les RPA. Or, ce cadre mérite amélioration et surtout allègement, pour permettre aux acteurs de l’industrie de répondre agilement à cette demande. Le RQRA a d’ailleurs été invité à faire des démonstrations très éloquentes devant le Comité sur l’allègement réglementaire, qui était dirigé par le député Youri Chassin. De trop nombreux mécanismes et exigences tatillonnes sont en place, ce qui constitue un fardeau tel que des RPA en sont venues à préférer se décertifier plutôt que de continuer à opérer comme RPA. Il faut repenser le règlement sur la certification pour assurer la pérennité des services offerts aux plus de 150 000 aînés qui y vivent, tout en y assurant le respect des plus hauts standards de qualité. Marc Snyder : On est vraiment à un point tournant. Deux enjeux de main-d’œuvre sont au cœur de nos préoccupations : les salaires versés et la difficulté de recrutement, la fameuse pénurie de main-d’œuvre. Ce sont des enjeux qui touchent tous les aspects du travail des RPA puisqu’ils impactent leur capacité même à assurer la prestation de service. Le gouvernement couvre, depuis le printemps 2020, les primes qui sont versées à notre personnel. Et il continue à le faire tant que l’urgence 10
L’ADRESSE HIVER 2022
Stéphane Dion
sanitaire est décrétée. C’est là une reconnaissance claire que les RPA ont besoin d’aide pour compétitionner avec les salaires qui ont explosé dans le secteur public. Il faut préparer les lendemains de la crise maintenant.
MARC FORTIN : BREF, LA RÉFLEXION VA BON TRAIN. QUELLES SONT VOS PRINCIPALES ATTENTES POUR 2022 ? Stéphane Dion : Les RPA ont vécu un cataclysme en 2020, comme de très nombreux secteurs d’activité évidemment. Néanmoins, grâce à la résilience des gestionnaires, de leurs équipes et des résidents eux-mêmes, les impacts ont pu, malgré tout, être limités, particulièrement si l’on compare à ce qui s’est passé dans le réseau des CHSLD. Néanmoins, le modèle québécois d’hébergement privé des aînés nécessite d’être revisité pour assurer sa résilience à moyen et à long terme. L’implantation, annoncée dans le budget 2021-2022, d’une approche de fixation des loyers spécifique aux RPA, l’augmentation du crédit d’impôt au maintien à domicile et la bonification des conditions de travail de nos employés sont les trois éléments d’un triangle vertueux qui permettra d’assurer la pérennité de notre industrie. Pour nous, l’avenir du réseau dépendra de notre capacité collective à lier les trois sommets de ce triangle.