COMMENT COMBLER LE GREEN GAP?
RAPPORT VEGOCRACY â23
Une étude internationale sur nos habitudes alimentaires et leur impact non seulement sur notre santé, mais aussi sur la santé de la planÚte.
COMMENT
COMBLER LE GREEN GAP?
RAPPORT VEGOCRACY â23
Une étude internationale sur nos habitudes alimentaires et leur impact non seulement sur notre santé, mais aussi sur la santé de la planÚte.
SOMMAIRE
âNOUS DEVONS COMBLER LE «GREEN GAP»* Ă LâĂCHELLE
MONDIALE, SINON IL SERA TROP TARD POUR AGIR. MAIS NOUS AVONS ENCORE LE TEMPS.â
DAVID VON LASKOWSKI, PDG PICADELINOUS AVONS UN PROBLĂME. ET UNE SOLUTION.
En 2022, nous avons lancĂ© le tout premier rapport Vegocracy; une Ă©tude internationale qui avait pour objectif dâĂ©tudier nos habitudes alimentaires. Nous avons mis lâaccent sur une nutrition et une alimentation saine et nous avons dĂ©couvert des statistiques stupĂ©fiantes. Par exemple, le fait quâun tiers des familles dans les sept pays que nous avons interrogĂ©s nâavaient pas les moyens de manger des fruits et lĂ©gumes conformĂ©ment aux directives recommandĂ©es*.
Nous nous sommes donc posĂ© une question : avoir une alimentation saine devrait-il ĂȘtre un privilĂšge ? Nous pensons que non. Nous sommes toujours plus dĂ©terminĂ©s que jamais dans notre mission de dĂ©mocratisation de lâalimentation saine et de lâĂ©ducation. Mais pas de planĂšte, pas de personne Ă Ă©duquer. Cette annĂ©e, nous ne mettons pas seulement lâaccent sur notre santĂ©, mais aussi sur la santĂ© de notre planĂšte.
Le temps presse pour inverser les consĂ©quences catastrophiques du changement climatique. LâAccord de Paris des Nations Unies a appelĂ© la communautĂ© mondiale Ă travailler dur pour rĂ©duire les Ă©missions de carbone dans tous les pays et toutes les industries. Ce nâest plus un secret, la nourriture que nous mangeons reprĂ©sente 30% des Ă©missions mondiales de dioxyde de carbone** et cela doit changer dans lâintĂ©rĂȘt de la santĂ© et de lâavenir de la planĂšte. Câest pourquoi, dans ce rapport Vegocracy 2023, nous nous sommes demandĂ©s - que savons-nous vraiment
sur la consommation âverteâ ? Pourquoi ne mangeons-nous pas plus durablement ?
Est-ce à cause de la hausse du coût de la vie ? Comment pouvons-nous aider à briser ces barriÚres ? Un individu peut avoir un impact considérable sur sa propre empreinte carbone et pour réaliser le changement de systÚme alimentaire nécessaire, un changement de mentalité politico-économique plus large doit avoir lieu.
La grande question pour 2023 est : comment combler le âgreen gapâ ? Un fossĂ© prĂ©sent dans nos connaissances, nos intentions et les prises de conscience autour de la nĂ©cessitĂ© de manger plus vert, Ă la fois pour la nutrition et lâenvironnement.
Nous espĂ©rons que ce rapport Vegocracy servira de vĂ©ritable source dâinspiration pour lâensemble de lâindustrie alimentaire afin de dĂ©montrer exactement pourquoi nous pouvons et devrions en faire plus pour favoriser le changement des systĂšmes alimentaires. Nous devons combler le âgreen gapâ Ă lâĂ©chelle mondiale, sinon il sera trop tard pour agir. Mais nous avons encore le temps.
* Ătude menĂ©e auprĂšs de 11 000 destinataires et sept pays, par Kantar pour le compte de Picadeli, 2022
** IPCC, 2019
NOUS SOMMES EN MISSION POUR AIDER LE MONDE Ă MANGER
PLUS VERT, UNE SALADE Ă LA FOIS.
POURQUOI VOUS EN SOUCIER ?
Nous voulons que le monde mange plus vert. Et ce nâest pas seulement pour pousser de la fonte ou voir dans le noir, câest aussi pour aider Ă prendre soin de la santĂ© de la planĂšte qui nous concerne tous, jeunes ou moins jeunes. Mais mĂȘme si nous savons que nous devons manger plus vert, nous ne le faisons toujours pas. LâannĂ©e derniĂšre, nous avons utilisĂ© le rapport Vegocracy pour mettre en lumiĂšre les obstacles Ă lâalimentation saine. Cette annĂ©e, nous nous demandons ce qui a changĂ©. Pourquoi les choses nâont-elles pas bougĂ© ? Et comment pouvons-nous aider tout le monde Ă manger plus vert ? Est-ce un problĂšme liĂ© au coĂ»t de la vie ou un problĂšme de dĂ©sinformation sur le carbone ou autre ?
COMMENT AVONS-NOUS PROCĂDĂ ?
Le rapport Vegocracy est une vaste enquĂȘte internationale menĂ©e par la sociĂ©tĂ© de recherche mondiale Kantar auprĂšs de 10 500 destinataires dans sept pays : Belgique, Finlande, France, Allemagne, SuĂšde, Royaume-Uni et ĂtatsUnis avec un minimum de 1 000 participants dans chaque pays. Chaque enquĂȘte a durĂ© environ 10 minutes et a Ă©tĂ© menĂ©e dans la langue maternelle de chaque pays. Toutes les questions ont Ă©tĂ© rĂ©pondues par des hommes et des femmes ĂągĂ©s de 18 Ă 65 ans. LâenquĂȘte sâest dĂ©roulĂ©e en ligne entre les mois de dĂ©cembre 2022 et janvier 2023. En outre, nous avons fait appel Ă des penseurs indĂ©pendants et Ă des institutions universitaires de premier plan pour obtenir des conseils dâexperts et un soutien aux hypothĂšses de lâĂ©tude.
POURQUOI NOUS EN SOUCIER ?
Picadeli est un pionnier suĂ©dois de la salade, animĂ© par la conviction que la restauration rapide doit Ă©galement ĂȘtre une nourriture bonne pour vous (et aussi bonne pour la planĂšte). Nous voulons mettre la barre plus haut pour dĂ©mocratiser lâalimentation saine Ă la fois pour nous et notre monde. Depuis 2009, nous servons une restauration rapide saine, fraĂźche, accessible et appĂ©tissante dans plus de 2000 magasins en Europe et aux Ătats-Unis. GrĂące Ă des bars Ă salades high-tech inĂ©dits, nous avons rĂ©duit les dĂ©chets, promu des offres de restauration rapide saine et montrĂ© aux gens Ă quoi lâavenir de la restauration rapide peut ressembler. Nous nous sentons sincĂšrement responsables de la santĂ© de nos consommateurs, mais cela ne peut plus ĂȘtre distinguĂ© de la santĂ© de la planĂšte.
DES CHIFFRES CLĂS POUR LES GENS PRESSĂS
Roulement de tambour sâil vous plaĂźt. Voici les principaux rĂ©sultats de notre enquĂȘte internationale de 2023, dĂ©composĂ©s en petites statistiques pour les personnes pressĂ©es. Ou alors, plongez dĂšs maintenant dans le rapport complet, vous avez notre feu vert.
49%
Presque un participant sur deux (49%) a choisi le goĂ»t comme critĂšre le plus important lors du choix de ce quâil mange. Nos papilles gustatives sont vraiment un outil de premier choix.
3%
Seuls 3% des rĂ©pondants ont indiquĂ© que lâenvironnement Ă©tait le facteur le plus important lors du choix de leurs repas. La prioritĂ© de la planĂšte est faible dans les dĂ©cisions quotidiennes.
Plus de la moitiĂ© des destinataires (53%) ont dĂ©clarĂ© quâun Ă©tiquetage plus clair les aiderait Ă faire des choix alimentaires plus durables. Oui, nous avons entendu parler de notre empreinte carbone, mais les calories carbonĂ©es ? Absolument aucun indice.
Environ un quart (24%) des destinataires estimaient ne pas pouvoir avoir un impact sur leur empreinte carbone et, parmi ceux qui ont répondu oui, seuls 12% pensaient que leur consommation alimentaire pouvait avoir un impact remarquable sur leur empreinte carbone. Nous ne semblons pas réaliser les émissions de carbone qui se trouvent dans nos assiettes.
PASSER LE GOĂT ET LE PRIX
Le coût avant le climat - prÚs de la moitié des participants (49%) ont déclaré que le principal obstacle à une alimentation plus durable est un prix trop élevé. Mais pouvons-nous vraiment nous permettre de ne pas manger plus vert ?
Seuls 18% des participants pouvaient dĂ©finir correctement la quantitĂ© quotidienne de fruits et lĂ©gumes recommandĂ©e par lâOMS. Manquons-nous dâĂ©ducation ou manquons-nous de motivation ?
Ă travers les sept pays, parmi ceux qui ne mangent pas leurs portions de fruits et lĂ©gumes quotidiennement, 32% dĂ©clarent que câest Ă cause du coĂ»t. Une statistique qui reste inchangĂ©e par rapport Ă 2022.
34%
34% des rĂ©pondants qui ne suivent pas les directives quotidiennes ont dĂ©clarĂ© quâils nâestimaient pas leur consommation en fruits et lĂ©gumes comme une prioritĂ© - quâen est-il de la santé ?
NOUS SOUHAITONS PLUS DâINFOS POUR MIEUX MANGER
Plus de la moitiĂ© (53%) ont dĂ©clarĂ© quâun Ă©tiquetage plus clair sur la nutrition les aiderait Ă faire de meilleurs choix alimentaires.
LE COĂT DE LA VIE A UN IMPACT SUR NOTRE SANTĂ
27% abandonnent dĂ©sormais les lĂ©gumes lorsquâil sâagit de rĂ©duire les coĂ»ts dans les courses hebdomadaires.
LE âGREEN GAPâ EXISTE
Moins dâun rĂ©pondant sur cinq dans les sept pays (16%) est en mesure de respecter les directives diĂ©tĂ©tiques quotidiennes de lâOMS.
LâĂGE DU âGREEN GAPâ
Le temps presse dans la course pour lutter contre lâimpact mondial du changement climatique, et câest loin dâĂȘtre terminĂ©.
LâAccord de Paris des Nations Unies a appelĂ© la communautĂ© mondiale Ă travailler dur pour rĂ©duire les Ă©missions de carbone dans tous les pays et toutes les industries. Nous savons maintenant que la nourriture que nous mangeons reprĂ©sente 30% des Ă©missions mondiales de dioxyde de carbone* et cela doit changer dans lâintĂ©rĂȘt de la planĂšte. Un changement est possible. Nous pouvons le faire.
NĂ©anmoins, avec le âgreen gapâ, cela reste difficile Ă rĂ©aliser. Mais quâest-ce que le âgreen gapâ ? Câest la dĂ©couverte que beaucoup de gens ne peuvent se permettre de manger vert ou peut-ĂȘtre pire, ne savent mĂȘme pas comment faire. En plus de cela, nous nâavons littĂ©ralement aucune information concernant le carbone de nos aliments (un zĂ©ro pointĂ©). Et ces deux choses sont mauvaises. Mauvaises pour notre santĂ©, mais aussi pour la santĂ© de la planĂšte. *IPCC,
NOUS AVONS UN PROBLĂME DE PERCEPTION : NOURRITURE DURABLE
= PAS SAVOUREUSE
PrĂšs de la moitiĂ© (49%) des destinataires ont choisi le goĂ»t comme considĂ©ration la plus importante lors du choix de ce quâils mangent, ce qui a chutĂ© de façon spectaculaire Ă seulement 3% en choisissant lâenvironnement comme principale prĂ©occupation. Sur cette base, seuls 22% ont dĂ©clarĂ© que la nourriture durable signifiait âplus savoureuseâ pour eux et, comme nous continuons Ă donner la prioritĂ© aux papilles plutĂŽt quâĂ la planĂšte, cela pourrait ĂȘtre un obstacle majeur Ă une alimentation plus verte. Bien sĂ»r, tout le monde veut jouer son rĂŽle, lâidĂ©al serait de lier lâutile Ă lâagrĂ©able.
LES GENS VEULENT MANGER PLUS DURABLEMENT, MAIS NE LE FONT PAS
Il nây a pas de grande thĂ©orie du complot sur la raison pour laquelle nous engloutissons lâavenir de notre planĂšte. Environ un quart (24%) des participants ont estimĂ© quâils ne pouvaient avoir aucun impact sur leur empreinte carbone, et parmi ceux qui ont rĂ©pondu oui, seuls 12% pensaient que lâalimentation pouvait avoir le plus dâimpact sur leur empreinte carbone. Nous ne comprenons pas comment nos choix alimentaires peuvent affecter la tempĂ©rature montante de la planĂšte. Et ce nâest pas surprenant si lâon considĂšre que 82% des destinataires ne sont pas au courant des objectifs de lâAccord de Paris des Nations Unies concernant les Ă©missions de carbone dâun repas, bien quâils aient entendu parler de lâAccord lui-mĂȘme. Le score le plus Ă©levĂ© revient aux Ătats-Unis avec 89% des rĂ©pondants identifiant lâaccord de maniĂšre incorrecte ou incapable de rĂ©pondre Ă la question.
Q: Avez-vous entendu parler de lâAccord de Paris des Nations Unies sur lâenvironnement ?
LE âGREEN GAPâ EXISTE AUSSI ENTRE LES PAYS, MAIS QUELLE
IMPORTANCE ?
En tant quâacteur de lâindustrie alimentaire, nous voulons faire plus pour aider les consommateurs Ă prendre des dĂ©cisions plus claires concernant lâimpact climatique de leurs aliments. Dans lâĂ©tat actuel des choses, il nâexiste aucune mĂ©thode standard ou systĂšme dâĂ©tiquetage obligatoire que les marques alimentaires peuvent utiliser pour partager des informations sur le carbone dans leurs produits. Mais alors, comment font les consommateurs qui veulent manger plus vert ?
LâEMPREINTE CARBONE, UNE NOTION FLOUE
Sans information ni explication pour les consommateurs, il est impossible de connaĂźtre lâempreinte carbone des aliments. Nous avons constatĂ© quâun quart (25%) des personnes interrogĂ©es pensaient que la viande rouge Ă©tait lâaliment le plus durable dans la liste suivante : viande rouge, fruits de mer, volaille, fruits et lĂ©gumes et protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, un rĂ©sultat qui va jusquâĂ prĂšs de deux personnes sur cinq en Allemagne (38%). Encore en Allemagne, un pourcentage alarmant de 43% des rĂ©pondants ont choisi les fruits et lĂ©gumes comme lâaliment le moins respectueux du climat. Si le consommateur manque de connaissances Ă ce propos, avant mĂȘme de passer la porte des magasins, comment pouvons-nous espĂ©rer un changement dans ses habitudes alimentaires alors que nous mettons toute la responsabilitĂ© sur lui ?
AVOIR CONSCIENCE DU âGREEN GAPâ NâEST PAS SUFFISANT POUR LE COMBLER
Bien que la SuĂšde soit le pays le plus sensibilisĂ© Ă lâAccord de Paris des Nations Unies sur lâenvironnement (83%), seuls 3% des participants en SuĂšde donnent la prioritĂ© Ă lâenvironnement lors de leurs choix de repas. Au RoyaumeUni, seulement 32% avaient entendu parler de lâAccord de Paris des Nations Unies, et pourtant le nombre de personnes plaçant lâenvironnement au premier plan lors du choix des aliments est restĂ© presque le mĂȘme quâen SuĂšde (4%). La prise de conscience des initiatives ne bousculera pas les choses Ă elle seule, nous avons encore besoin dâajouter une couche supplĂ©mentaire dans la communication entre les consommateurs et les marques afin de les aider Ă dĂ©chiffrer lâimpact carbone de leur alimentation. Alors quelque chose dâaussi simple quâune Ă©tiquette carbone pourrait-il sauver la planĂšte ?
Q: Un étiquetage plus clair des aliments durables vous encouragerait-il à faire des choix alimentaires plus durables dans votre magasin ?
STEFFEN HIRTH est titulaire dâun doctorat en sociologie et dâun diplĂŽme en gĂ©ographie sociale et Ă©conomique. Il est chercheur Ă lâInstitut de Recherche sur la DurabilitĂ©, Ăcole de la Terre et de lâEnvironnement, Ă lâUniversitĂ© de Leeds, au Royaume-Uni. Avec lâaide de ses collaborateurs du projet H3 - Healthy Soil, Healthy Food, Healthy People - son travail sur les chaĂźnes dâapprovisionnement alimentaire vise Ă amĂ©liorer la durabilitĂ© et la rĂ©silience du systĂšme alimentaire britannique.
LâenquĂȘte a rĂ©vĂ©lĂ© quâune personne sur quatre estime, quâen tant quâindividu, elle ne peut pas avoir dâimpact sur son empreinte carbone, et seulement 12% des personnes interrogĂ©es pensent que lâalimentation est ce qui peut avoir le plus dâimpact sur leur empreinte carbone (par rapport Ă dâautres secteurs comme les voyages de loisirs, lâĂ©nergie, les dĂ©placements quotidiens et la consommation). DâaprĂšs-vous, pourquoi si peu de gens pensent avoir une influence sur leur empreinte carbone, et plus prĂ©cisĂ©ment par le biais de leurs choix alimentaires ?
Câest compliquĂ©. Nous avons Ă©videmment une influence sur notre empreinte carbone individuelle, et lâalimentation est lâun des leviers les plus faciles et efficaces dont dispose un individu. Cependant, il est vrai que si quelquâun abuse des transports aĂ©riens, agir sur cet aspect sera probablement plus efficace que sur son alimentation. Peu importe - pour atteindre les objectifs climatiques, nous devons utiliser les tous les leviers Ă notre disposition.
Niveau alimentation, la plupart dâentre nous font leurs courses quotidiennement, ainsi choisir une alimentation fraĂźche et riche en vĂ©gĂ©taux nâest pas forcĂ©ment onĂ©reux. Pourtant, il existe des facteurs qui limitent ce choix. Avec la hausse du coĂ»t de la vie, un nombre croissant de personnes dĂ©pendent des associations caritatives alimentaires. Les aliments biologiques ne sont pas disponibles partout ou simplement abordables. Ainsi, la façon dont les gens rĂ©pondent Ă ces questions dĂ©pend beaucoup de lâendroit oĂč ils vivent. Les personnes aisĂ©es des grandes villes ont un plus grand impact sur leur empreinte, car elles peuvent se permettre de choisir
DR. STEFFEN HIRTH, CHERCHEUR EN SYSTĂMES ALIMENTAIRES DURABLES ET RĂSILIENTS.
mais elles ont souvent une empreinte Ă©levĂ©e Ă la base. Une sociĂ©tĂ© durable dĂ©pend dâune rĂ©glementation qui impose une transformation socialement juste, des prix Ă©levĂ©s pour des Ă©missions Ă©levĂ©es et des changements drastiques dans les pratiques des producteurs et des dĂ©taillants. Câest pourquoi je comprends le sentiment que nous ne pouvons pas avoir un impact significatif sur notre empreinte â mĂȘme si, dâune certaine façon, nous le pouvons tous.
mais il sâagit dâune stratĂ©gie de campagnes politiques et commerciales classiques. Cela nous a dĂ©jĂ menĂ©s loin de la durabilitĂ©. Lâautre option consiste Ă accepter que les gens peuvent ne pas ĂȘtre conscients et donc supprimer la nĂ©cessitĂ© pour eux de lâĂȘtre en rĂ©glementant la disponibilitĂ© de la nourriture et les pratiques agricoles en leur nom. Poursuivre rĂ©solument ces deux options pourrait ĂȘtre la meilleure stratĂ©gie vers un systĂšme alimentaire durable.
à quel point est-il important de voter pour nos choix nutritionnels, afin de changer notre systÚme alimentaire ?
25% des personnes interrogĂ©es ont choisi la viande rouge comme lâaliment le plus durable parmi une liste constituĂ©e de viande rouge, de fruits de mer, de fruits et lĂ©gumes et de plantes. Pourquoi pensez-vous quâil y a une si faible sensibilisation quant Ă lâimpact de la viande rouge sur lâenvironnement ?
Soit les gens sont mal informĂ©s, soit ils ont mal compris la question. La sociĂ©tĂ© est en proie Ă des discours trompeurs. Concernant la viande rouge, les dĂ©bats sur la âmeilleureâ viande et les pĂąturages rĂ©gĂ©nĂ©ratifs, popularisĂ©s Ă travers les documentaires font fausse impression. Le carbone stockĂ© dans le sol par le pĂąturage rĂ©gĂ©nĂ©ratif ne compense pas lâeffet dâattĂ©nuation du climat en substituant une âmeilleureâ viande aux aliments Ă base de plantes.
Pour en revenir à la question initiale, nous avons deux options. Sensibiliser les consommateurs est une évidence,
Pour atteindre les objectifs climatiques, nous devons diviser par trois voire quatre les Ă©missions par habitant de lâUE avant 2030. Dâici sept ans, ânosâ choix de repas devront ĂȘtre radicalement diffĂ©rents pour Ă©viter que la Terre ne devienne un environnement inhabitable. Quand je dis ânosâ choix, je ne parle pas de nous en tant quâindividus. Je veux dire nous, en tant quâespĂšce et sociĂ©tĂ©. Le vote est un outil dĂ©mocratique vital, mais je ne suis pas sĂ»r dâapprouver le âvoteâ pour ou contre des aliments, quâils soient bons ou mauvais.
DĂ©mocratiser lâalimentation responsable ne doit pas encourager les consommateurs Ă choisir entre de âbonsâ ou de âmauvaisâ aliments, mĂȘme sâils sont bien informĂ©s (ce rapport montre dâailleurs que beaucoup ne le sont pas). La dĂ©mocratie alimentaire devrait consister Ă rĂ©glementer collectivement les quantitĂ©s de bĆuf, de produits laitiers, de tomates sous serres chauffĂ©es, etc., que lâagriculture mondiale peut produire en toute sĂ©curitĂ©, et crĂ©er des budgets carbone personnels pour un accĂšs Ă©galitaire aux aliments restants Ă fortes Ă©missions, tout en accordant aux citoyens une souverainetĂ© sur les aliments sains et durables.
âUNE SOCIĂTĂ DURABLE DĂPEND DâUNE RĂGLEMENTATION
QUI IMPOSE UNE TRANSFORMATION SOCIALEMENT JUSTE, DES PRIX ĂLEVĂS POUR DES ĂMISSIONS ĂLEVĂES ET DES CHANGEMENTS DANS LES PRATIQUES DES PRODUCTEURS ET DES DĂTAILLANTS.â
LâIGNORANCE NâEST PAS LE SECRET DU BONHEUR
MĂȘme si vous nâavez pas lu notre rapport Vegocracy de 2022, vous savez probablement dĂ©jĂ que câest une bonne idĂ©e de manger des fruits et lĂ©gumes. Pourtant nos habitudes nâont pas beaucoup Ă©voluĂ©, notre cas sâaggrave t-il ? Pourquoi ? Nous voulions savoir pourquoi le Royaume-Uni, les Ătats-Unis, la SuĂšde, la Finlande, lâAllemagne, la France et la Belgique ne sont toujours pas sur les rails du brocoli. Le âgreen gapâ en est-il la cause ?
NI LA VOLONTĂ, NI LâINFORMATION
63% des participants nâavaient mĂȘme pas entendu parler des directives diĂ©tĂ©tiques de lâOMS, seulement un cinquiĂšme dans tous les pays (16%) Ă©tant en mesure de les respecter. Il y aussi un clivage gĂ©nĂ©rationnel, prĂšs des trois quarts (72%) des 4565 ans nâavaient pas entendu parler des recommandations alimentaires de lâOMS contre un peu plus de la moitiĂ© des 54% des 18-34 ans. Ignorons-nous la vĂ©ritĂ© dĂ©rangeante selon laquelle nous devons manger des fruits et des lĂ©gumes, et si oui, pourquoi ?
MĂME CEUX QUI SAVENT RĂSISTENT ENCORE
Presque tous les participants en France avaient entendu parler des directives alimentaires nationales du pays (94%), un nombre qui chute Ă 54% et 56% pour la SuĂšde et lâAllemagne respectivement, avec seulement 11% des participants allemands confirmant quâils mangeaient des fruits et lĂ©gumes quotidiennement.
Il est intĂ©ressant de noter quâen France, malgrĂ© une plus grande sensibilisation, seuls 17% ont pu respecter les directives quotidiennes concernant les fruits et lĂ©gumes, 45% de ceux qui nây sont pas parvenus ont citĂ© le coĂ»t comme obstacle principal. En SuĂšde, prĂšs de la moitiĂ© de ceux qui ne respectaient pas les directives quotidiennes (46%) ont dĂ©clarĂ© que cela Ă©tait dĂ» Ă un manque de priorisation.
Ainsi, mĂȘme lorsque nous savons que nous devrions mieux manger, le coĂ»t et le manque de comprĂ©hension Ă propos de lâimportance de manger des fruits et des lĂ©gumes sont des obstacles Ă une alimentation plus verte. Le problĂšme dĂ©passe lâindividu, et en parallĂšle avec lâĂ©ducation et la clartĂ©, les consommateurs ont Ă©galement besoin du soutien des gouvernements et des organisations pour combler le âgreen
LE âGREEN GAPâ TRAVERSE LES FRONTIĂRES
Les personnes interrogĂ©es en SuĂšde Ă©taient les moins averties sur les recommandations alimentaires nationales (54 %) et les recommandations alimentaires de lâOMS (18%). En Finlande, parmi ceux qui avaient entendu parler des directives de lâOMS, 44% ont donnĂ© la mauvaise rĂ©ponse de 500 g de fruits et lĂ©gumes par jour et en Allemagne, prĂšs de deux sur cinq (37%) nâont mĂȘme pas essayĂ© de rĂ©pondre Ă la question. PrĂšs de tous les Français interrogĂ©s avaient entendu parler des recommandations alimentaires nationales (94%) qui chutent Ă un peu moins de la moitiĂ© (49%) pour les recommandations alimentaires de lâOMS. Il y a donc un point commun, tous les pays montrent une meilleure connaissance de leurs directives alimentaires nationales par rapport Ă celles de lâOMS.
MOINS DâUN SUR CINQ PEUT IDENTIFIER LES DIRECTIVES QUOTIDIENNES DE LâOMS
Seuls 18% des bĂ©nĂ©ficiaires pouvaient identifier correctement la quantitĂ© quotidienne de fruits et lĂ©gumes recommandĂ©e par lâOMS. Moins dâun adulte sur cinq, un constat qui laisse pantois. Cette fois, câest un manque de connaissances, pas un problĂšme de pays, de gĂ©nĂ©ration ou de genre, avec moins de 22% dans les sept pays identifiant correctement la bonne rĂ©ponse de 400g.
Seul un cinquiĂšme (20%) des Millennials et de la Gen Z (1834 ans) qui avaient entendu parler des directives de lâOMS ont correctement identifiĂ© la bonne rĂ©ponse, un chiffre qui nâa baissĂ© que de 6% chez les 45-65 ans. Entre les hommes et les femmes, la diffĂ©rence Ă©tait Ă©galement insignifiante (3%). Mais alors, si le problĂšme de lâĂ©ducation est global, est-ce de notre faute ou devrions-nous chercher ailleurs ?
Q: Avez-vous entendu parler des directives alimentaires nationales concernant la quantité de fruits et de légumes à manger par jour ?
Q: Un étiquetage plus clair vous encouragerait-il à faire des choix alimentaires plus sains dans les magasins ?
Plus de la moitiĂ© (53%) ont dĂ©clarĂ© quâun Ă©tiquetage plus clair sur la nutrition aiderait Ă faire de meilleurs choix alimentaires. Un fait qui devient difficile Ă ignorer. Cela dit, les informations doivent ĂȘtre prĂ©sentĂ©es de maniĂšre claire et efficace pour que nous puissions les traiter rapidement.
DR. P.K. NEWBY est lâamie autoproclamĂ©e de la salade. Elle est Ă©galement scientifique et auteure, se consacrant Ă la recherche et Ă la communication de ce que nous mangeons et en quoi câest important, du champ Ă la fourchette. Câest une experte de renommĂ©e internationale et une confĂ©renciĂšre inspirante sur les rĂ©gimes Ă base de plantes et la prĂ©vention des maladies chroniques. Elle apporte des preuves (et de lâhumour) aux conversations actuelles sur la nutrition avec sa deuxiĂšme entreprise : âFood Matters Mediaâ.
P.K dĂ©tient un doctorat de Harvard et deux masters de Columbia. Elle a exercĂ© dans les facultĂ©s de Tufts, de lâUniversitĂ© de Boston et de Harvard.
Pourquoi pensez-vous que, mĂȘme lorsque les pays sont plus conscients des initiatives environnementales, cela nâaffecte pas directement nos assiettes ?
Ătude aprĂšs Ă©tude, il est clair que les principaux facteurs qui dĂ©terminent le comportement alimentaire sont le goĂ»t, le coĂ»t et la commoditĂ©, un tiercĂ© gagnant qui a un impact sur ce que nous mangeons, comment et oĂč, jour aprĂšs jour. Des valeurs telles que la santĂ© et la durabilitĂ© influencent Ă©galement nos choix alimentaires, mais doivent toujours sâintĂ©grer dans les rĂ©gimes alimentaires quotidiens de façon Ă garder le goĂ»t au premier plan. Les repas doivent
ĂȘtre savoureux tout en respectant les budgets et les habitudes alimentaires. PrĂšs de la moitiĂ© des rĂ©pondants (49%) ont dĂ©clarĂ© ne pas manger plus vert Ă cause du coĂ»t, tandis que 26% nâaimaient pas le goĂ»t ou trouvaient ça trop complexe Ă entreprendre (14%). Il y a encore du travail pour montrer aux consommateurs que cuisiner plus vert Ă un prix abordable, sans faire lâimpasse sur le goĂ»t, est tout Ă fait envisageable.
Pourquoi pensez-vous que si peu de rĂ©pondants mangent vert, lorsquâil sâagit de prise de dĂ©cision durable ?
Il convient de noter quâenviron un rĂ©pondant sur quatre a dĂ©clarĂ© que des conseils et des informations plus clairs sur les avantages Ă manger plus vert âles inciteraient Ă manger des aliments plus durablesâ. Bien que la connaissance seule entraĂźne rarement des changements durables de comportement alimentaire, elle fournit une base pour guider la prise de dĂ©cision en matiĂšre de repas. Lâalimentation durable est un concept relativement nouveau pour beaucoup et il reste une confusion quant aux aliments qui sont plus (ou moins) durables, comme le suggĂšrent certaines conclusions du rapport.
De plus, tout le monde ne comprend pas la complexité de ce qui rend un aliment (ou un régime) plus ou moins durable. Par
DR. P.K. NEWBY, SCIENTIFIQUE ET AUTEURE
âIL EST CLAIR QUE LES
PRINCIPAUX FACTEURS QUI
DĂTERMINENT LE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE SONT LE GOĂT, LE COĂT ET LA COMMODITĂâ
exemple, 66% des personnes interrogĂ©es ont dĂ©clarĂ© que les aliments durables signifiaient âproduits localementâ, ce qui nâest pas exact. En fait, le lieu de production des aliments a un impact relativement faible sur lâempreinte carbone globale dâun consommateur. Le plus important, câest ce quâils mangent : calorie pour calorie, les aliments et les rĂ©gimes Ă base de plantes Ă©mettent beaucoup moins de gaz Ă effet de serre, quel que soit lâendroit oĂč ils sont produits. Manger local a des avantages incroyables et offre des saveurs inĂ©galĂ©es : super pour lâagriculture communautaire ! Mais la chose la plus Ă©cologique quâun mangeur puisse faire pour lâenvironnement est de consommer plus de plantes et moins dâanimaux ou de produits dâorigine animale.
Les rĂ©pondants parlent dâun manque de priorisation comme principal obstacle Ă une alimentation saine (34% des personnes dans le monde ne mangent pas 400 g de fruits ou de lĂ©gumes par jour pour cette raison). Comment pouvons-nous aider les consommateurs Ă comprendre pourquoi câest en effet une prioritĂ© ?
Il nâest pas surprenant quâenviron un participant sur trois ne mette pas les fruits et les lĂ©gumes au premier plan compte tenu du stress quotidien dans un monde post-pandĂ©mique. Je note que 28% ont dĂ©clarĂ© que le manque dâinspiration Ă©tait un obstacle Ă la consommation dâaliments plus sains et plus durables, y compris les fruits et lĂ©gumes. Aussi, environ un quart des rĂ©pondants ont citĂ© le temps et la complexitĂ© comme obstacles. Il faut donc aider nos mangeurs Ă prĂ©parer rapidement et facilement de somptueux plats Ă base de plantes depuis leur cuisine. Rendre la restauration rapide plus abordable et accessible est Ă©galement important, Ă©tant donnĂ© que de nombreuses personnes comptent sur les restaurants pendant la semaine ; un environnement
alimentaire sain et durable est essentiel. Si le âgreen gapâ des connaissances existe indĂ©pendamment du lieu, du genre ou de lâĂąge, est-ce la responsabilitĂ© des consommateurs de sâĂ©duquer, ou Ă nos gouvernements dâen faire plus ?
Cela fait plusieurs dĂ©cennies que je parle de rĂ©gimes Ă base de plantes et dâalimentation durable, et je suis ravie que les consommateurs commencent enfin Ă comprendre lâimpact des choix alimentaires quotidiens sur le changement climatique et lâenvironnement. Il Ă©tait temps ! Alors que les rĂ©gimes alimentaires durables sont un nouveau concept pour beaucoup, en particulier les personnes ĂągĂ©es trop habituĂ©es Ă la viande, câest rassurant de voir une Gen Z plus encline Ă lâĂ©cologie. La connaissance est importante en matiĂšre de nutrition, mais elle nâest pas suffisante pour changer les comportements. Notre alimentation est façonnĂ©e par un Ă©ventail de facteurs internes, comme les prĂ©fĂ©rences gustatives et les traditions culturelles, et de facteurs externes, comme les environnements alimentaires Ă la maison, Ă lâĂ©cole, dans les entreprises et les institutions.
Pourtant, il y a des faits indispensables que tous les mangeurs devraient comprendre afin de prĂ©venir les maladies, de vivre plus longtemps et de protĂ©ger la planĂšte. Mais, en ce qui concerne les changements Ă grande Ă©chelle que nous devons voir dans le monde, comme la rĂ©duction des maladies chroniques Ă©vitables et la lutte contre le changement climatique, les gouvernements et lâindustrie alimentaire ont un plus grand rĂŽle Ă jouer. Leur mission est de produire et de fournir un approvisionnement alimentaire sain et durable pour soutenir la survie de notre espĂšce sur terre.
OUF! BEAUCOUP Ă DIGĂRER ? VOICI DES STATS POUR CASSER LA CROĂTE MAIS PAS LA TĂTE
Seuls 16% des bĂ©nĂ©ficiaires ont choisi la santĂ© comme principale prĂ©occupation lorsquâils planifient leurs repas, contre seulement 6% en Belgique et en Finlande. Le goĂ»t lâemporte sur la planĂšte, certes, mais ce plaisir lâemporte aussi sur la santĂ©. Quant aux Ătats-Unis, Ă la France et Ă lâAllemagne, ils sont prĂȘts Ă passer au vert, considĂ©rĂ©s comme les plus grands mangeurs de salades.
PrÚs d'un cinquiÚme (18%) des hommes américains consomment de la viande rouge tous les jours contre 3% des femmes françaises. Oh la la. PrÚs de la moitié (48%) des répondants ùgés de 45 à 65 ans ne mangent jamais de protéines végétales, contre deux sur cinq (39%) chez la génération Z et la génération Y qui consomment des protéines végétales chaque semaine. Les futures générations seront végétales.
Les boomers et la génération X sont doués pour réduire les déchets, 56 % des répondants ùgés de 45 à 65 ans jettent rarement de la nourriture chaque mois. En revanche, 36% de la génération Z et de la génération Y (18-34 ans) jettent de la nourriture chaque semaine. Le mouvement anti-gaspi est-il en déclin ?
Notre définition de "l'alimentation durable" n'est pas gravée dans la pierre. 84 % des Suédois ont déclaré qu'une alimentation durable signifiait "produit localement", tandis que 56 % des répondants américains choisissent "sain" comme premiÚre réponse.
EST-CE QUE MANGER VERT NOUS MET DANS LE ROUGE ?
PrĂšs dâun participants sur trois (32%) ayant admis ne pas manger ses portions de fruits et lĂ©gumes quotidiennement, a dĂ©clarĂ© que câĂ©tait dĂ» au coĂ»t. De mĂȘme, parmi les personnes ĂągĂ©es de 18 Ă 34 ans, de 35 Ă 44 ans et de 45 Ă 65 ans, environ un tiers ont choisi le coĂ»t comme un obstacle majeur Ă la consommation de fruits et de lĂ©gumes - le coĂ»t ne fait pas de distinction en ce qui concerne les prĂ©occupations gĂ©nĂ©rationnelles (30%, 33% et 33% respectivement). Alors que la hausse du coĂ»t de la vie touche les pays du monde entier, nous constatons que le problĂšme du coĂ»t ne disparaĂźt pas.
NOTRE ALIMENTATION EST IMPACTĂE PAR LâINFLATION
PrĂšs de deux participants sur trois dans les sept pays (63%) rĂ©duisent leurs sorties au restaurant, seulement 16% dĂ©clarent quâils ne cherchent pas Ă rĂ©duire le coĂ»t de leur alimentation. 51% des rĂ©pondants rĂ©duisent Ă©galement leur consommation de viande rouge pour Ă©conomiser un peu dâargent. Il nâest pas surprenant de nous voir rĂ©duire nos dĂ©penses alimentaires dans cette crise record du coĂ»t de la vie, mais il est intĂ©ressant de noter que mĂȘme si la viande rouge est considĂ©rĂ©e comme le meilleur âpetit plaisirâ sur lequel Ă©conomiser, 69% en Finlande ont dĂ©clarĂ© manger de la viande rouge de façon hebdomadaire ou au quotidien. Dans ce mĂȘme pays, on retrouve le plus grand nombre de personnes (45%) ayant citĂ© le coĂ»t comme un obstacle Ă ne pas manger des portions quotidiennes de fruits et lĂ©gumes. Sâagit-il alors dâun problĂšme de coĂ»t ou dâun problĂšme de priorisation ? Dans les sept pays, la viande rouge Ă©tait la catĂ©gorie dâaliments la plus sĂ©lectionnĂ©e pour rĂ©duire les coĂ»ts, par rapport aux options telles que les fruits de mer, les fruits et lĂ©gumes, la volaille, les produits laitiers et les Ćufs. Alors pourquoi pensons-nous toujours que manger des fruits et lĂ©gumes nous fait casser la tirelire ?
RESTER Ă LA MAISON POUR FAIRE DES ĂCONOMIES
Pendant la crise du coĂ»t de la vie, manger au restaurant Ă©tait en tĂȘte des sondages comme le moyen le plus courant dâĂ©conomiser sur les occasions alimentaires, avec prĂšs de deux rĂ©pondants sur trois (63%) lâayant sĂ©lectionnĂ© comme le meilleur moyen de rĂ©duire ses dĂ©penses. Les femmes Ă©taient Ă©galement les plus susceptibles dâannuler ces sorties au restaurant, 69% dĂ©clarant Ă©conomiser par ce biais, contre 58% des hommes. Les plats Ă emporter sont dĂ©sormais aussi perçus comme un vrai plaisir occasionnel, la moitiĂ© (50%) dĂ©clarant quâils rĂ©duisent leur consommation de pizzas. Câest au Royaume-Uni que les chiffres sâenvolent, avec prĂšs des deux tiers (62%) dĂ©clarant quâils mangeaient maintenant moins de plats Ă emporter, contre seulement 38% aux Ătats-Unis.
EN CAISSE, LES LĂGUMES PĂSENT LOURD SUR LA BALANCE
27% des personnes interrogĂ©es dans les sept pays abandonnent dĂ©sormais les lĂ©gumes au profit du relevĂ© bancaire. Parmi ceux qui ne mangent pas leurs portions quotidiennes de fruits et lĂ©gumes, 40% des hommes ont dĂ©clarĂ© que cela Ă©tait dĂ» Ă une faible priorisation, tandis que plus dâun tiers (36%) des femmes ont choisi le coĂ»t comme principale prĂ©occupation. LâannĂ©e derniĂšre, nous avons constatĂ© que les femmes Ă©taient plus prĂ©occupĂ©es par leur alimentation que les hommes, et cela sâavĂšre toujours vrai 12 mois plus tard alors que nous nous enfonçons plus profondĂ©ment dans une crise mondiale du coĂ»t de la vie.
LE COĂT DE LA VIE NOUS AFFECTE TOUS
Lâinflation limite nos inspirations alimentaires, cinq pays sur sept ont Ă©galement enregistrĂ© une croissance du nombre de personnes incapables de se permettre de manger des fruits ou des lĂ©gumes frais. Il est impossible dâignorer aujourdâhui comment le coĂ»t va affecter Ă la fois notre santĂ© et celle de la planĂšte Ă lâavenir.
34% des rĂ©pondants en Finlande ont dĂ©clarĂ© que le coĂ»t Ă©tait la considĂ©ration la plus importante lors du choix dâun repas, contre seulement 18% des SuĂ©dois. Alors que le coĂ»t de la vie nous affecte tous et que nous commençons Ă rĂ©agir de diffĂ©rentes maniĂšres, nous voyons Ă©merger un âgreen gapâ prĂ©occupant.
Q: à quelle fréquence mangez-vous des fruits et légumes ?
Parfois pendant lâannĂ©e
Q: Pour quelles raisons ne mangez-vous pas 400g de fruits ou légumes par jour ?
Je ne peux pas me le permettre
Je nâaime pas le goĂ»t
Par manque de savoir-faire ou dâinspirations
Par manque de temps
Ce nâest pas une prioritĂ© pour moi
PERSONNE NE PENSE Ă LA PLANĂTE EN REMPLISSANT SON ASSIETTE, POURQUOI ?
Et comment le pourrions-nous ? Si personne ne nous lâenseigne Ă lâĂ©cole et que lâinformation nâest pas disponible dans les supermarchĂ©s, comment pouvons-nous comprendre les objectifs carbone des gouvernements et de quelles façons ils sâintĂšgrent dans notre alimentation ?
Souvenez-vous que 82% des personnes interrogĂ©es ne savaient pas quels sont les objectifs de lâAccord de Paris des Nations Unies concernant les Ă©missions de carbone dâun repas, bien quâelles aient entendu parler de lâAccord lui-mĂȘme. Et vous ? Soyez honnĂȘtes, le savez-vous ? Câest lâheure du test !
Q: Quel est lâobjectif des Ă©missions de carbone pour un repas selon lâAccord de Paris dâaprĂšs-vous ?
1) Moins 0,8kg C02e
2) Entre 0,9 et 1,5 kg C02e
3) 1,6kg C02e
[Réponse: 1 ]
LE GOĂT OU LA PLANĂTE - PUIS-JE AVOIR LES DEUX, SâIL VOUS PLAĂTÂ ?
Seuls 3% des rĂ©pondants ont indiquĂ© que lâenvironnement Ă©tait le facteur le plus important lors du choix de leurs repas, mais prĂšs de la moitiĂ© (49%) ont sĂ©lectionnĂ© le goĂ»t comme la considĂ©ration la plus importante. Nos papilles gustatives passent avant les objectifs de tempĂ©rature mondiale.
ĂDUCATION VS INFLATION
Bien que 67% des rĂ©pondants ont dĂ©clarĂ© quâils mangeraient plus vert si câĂ©tait moins cher, plus de la moitiĂ© (53%) ont dĂ©clarĂ© quâun Ă©tiquetage plus clair les aiderait Ă©galement Ă faire des choix alimentaires plus durables. Lorsque nous aurons accĂšs Ă lâinformation, nous ferons de notre mieux pour faire le bon choix, Ă la fois pour nous et pour la planĂšte.
QUE PUIS-JE FAIRE ?
JE NE SUIS QUâUNE SIMPLE PERSONNE
Environ un quart (24%) des participants ont estimĂ© quâils ne pouvaient avoir dâimpact sur leur empreinte carbone, et parmi ceux qui ont rĂ©pondu oui, seuls 12% pensaient que lâalimentation pouvait avoir le plus dâimpact. Nous ne comprenons pas Ă quel point le changement des systĂšmes alimentaires pourrait ĂȘtre important pour protĂ©ger notre future maison et comment nous pouvons contribuer en tant quâindividu avec quelque chose dâaussi simple que le choix de nos repas. Nous avons une multitude de choix non seulement dans ce que nous dĂ©cidons de manger, mais aussi dans ce que nous dĂ©cidons dâĂ©liminer de notre alimentation. Si le coĂ»t est un obstacle Ă la consommation dâaliments Ă base de plantes, lâune des façons pour nous
aider Ă manger de maniĂšre plus durable en tant que consommateurs consiste Ă supprimer la viande rouge. Simple, efficace.
LâEMPREINTE CARBONE, UNE NOTION FLOUE
Nous avons constatĂ© quâun quart (25%) des personnes interrogĂ©es pensaient que la viande rouge Ă©tait lâaliment le plus durable dans la liste suivante : viande rouge, fruits de mer, volaille, fruits et lĂ©gumes et protĂ©ines vĂ©gĂ©tales. Ce chiffre est passĂ©e Ă prĂšs de deux personnes sur cinq en Allemagne (38%). Sachez que, la viande rouge, pour diverses raisons, est largement reconnue comme lâaliment le moins durable.
LE âGREEN GAPâ EXISTE
Moins dâun sur cinq dans les sept pays (16%) est en mesure de respecter les directives diĂ©tĂ©tiques quotidiennes de lâOMS. Ce chiffre est mĂȘme infĂ©rieur Ă celui de 2022 (18%), voilĂ qui donne la chair de poule. Quâil soit dĂ» Ă un manque dâĂ©ducation ou Ă un manque dâaccessibilitĂ©, le âgreen gapâ ne peut ĂȘtre ignorĂ©.
MA PLANĂTE EST Ă CROQUER, JE VAIS LA DĂVORER !
NOS REPAS ET LEUR IMPACT CARBONE, UN LIEN DIFFICILE
Nous avons demandĂ© Ă chaque pays de classer quatre plats dans lâordre croissant de leurs Ă©missions de carbone respectives. Voici quelques-uns des rĂ©sultats⊠Aux ĂtatsUnis, nous avons demandĂ© aux rĂ©pondants de classer les Ă©missions dâun cheeseburger, dâun cheesecake, dâune salade grecque et dâun plat de poulet frit. 25% des destinataires ne savaient pas quoi rĂ©pondre, et moins dâun quart (23%) ont sĂ©lectionnĂ© la bonne rĂ©ponse concernant le cheeseburger. En France, nous avons choisi de soumettre le steak tartare, un poulet frites, une salade de chĂšvre et une mousse au chocolat.
Ici aussi, le poulet a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© comme ayant le plus dâĂ©missions de carbone (37%) avec seulement une personne sur trois (31%) dĂ©chiffrant correctement le steak tartare. La confusion rĂšgne - les Ătats-Unis et la France ont sĂ©lectionnĂ© la viande rouge comme lâoption la moins durable dans une liste de viande rouge, de fruits de mer, de volaille, de fruits et lĂ©gumes et de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales. Mais les deux nâont pas identifiĂ© le plat de viande rouge comme ayant le plus dâĂ©missions de carbone dans une liste de quatre repas. Sommes-nous perdus quand il sâagit de parler dâĂ©missions de carbone ?
Q: Selon vous, quel est aliment le plus durable parmi la viande rouge, les fruits de mer, la volaille, les fruits et légumes et les protéines végétales ?
COMBLER LE âGREEN GAPâ
Nous avons dĂ©nichĂ© une mine de statistiques qui a levĂ© le rideau sur le âgreen gapâ. Des lacunes dans nos connaissances, lâaccessibilitĂ©, la comprĂ©hension et lâimpact. Et mĂȘme sâil est facile de broyer du noir, nous prĂ©fĂ©rons rĂ©soudre les problĂšmes. Nous sommes des chercheurs de solutions. Des crĂ©ateurs de salades. Alors, nous nous sommes demandĂ©, comment pouvons-nous vraiment apporter des changements et que pourrions-nous faire dans lâindustrie alimentaire pour aider ?
ĂDUCATION, ĂDUCATION, ĂDUCATION
Il y a un manque de comprĂ©hension et par consĂ©quent, dâaction en ce qui concerne le carbone dans nos aliments et les directives nutritionnelles que nous devrions tous suivre. 63% des personnes interrogĂ©es nâavaient pas entendu parler des directives diĂ©tĂ©tiques de lâOMS, alors faisonsnous lâautruche ou ne comprenons-nous pas lâimportance du sujet ? Il reste encore beaucoup Ă faire pour sensibiliser aux problĂšmes, non seulement dans les Ă©coles, mais dans le dĂ©bat public et avec les gouvernements afin de soutenir des donnĂ©es scientifiques qui ne peuvent plus ĂȘtre ignorĂ©es.
POUR LES GENS ET LA PLANĂTE, NOUS AVONS BESOIN DE CLARTĂ, PAS DE CONFUSION
Nous savons maintenant que pour la nutrition et le carbone, les consommateurs ont besoin dâun meilleur Ă©tiquetage. Ă lâheure actuelle, il nâexiste aucune mĂ©thode standard ou systĂšme dâĂ©tiquetage obligatoire que les marques alimentaires peuvent utiliser pour partager des informations sur le carbone dans leurs produits. Comment le consommateur peut-il faire les bons choix dans ces conditions ? Plus de la moitiĂ© des destinataires (53%) ont dĂ©clarĂ© quâun Ă©tiquetage plus clair les aiderait Ă faire des choix alimentaires plus durables. Si nous savons que câest primordial pour le changement des systĂšmes alimentaires,
pourquoi les entreprises et les gouvernements ne font-ils pas plus pour faciliter les démarches des consommateurs ?
UN ĂTIQUETAGE OBLIGATOIRE POUR TOUT LE MONDE
Nous pensons maintenant quâil est temps de rendre lâĂ©tiquetage carbone obligatoire pour toutes les entreprises alimentaires. Nous nâavons plus le luxe de procrastiner. Attendre nâest pas une option, sinon demain ne sera pas une rĂ©alitĂ©. Nous appelons les gouvernements de lâUE Ă mettre en Ćuvre une mĂ©thode standardisĂ©e dâĂ©tiquetage carbone et Ă la rendre obligatoire pour tous les principaux points de vente et marques alimentaires.
ATTENDRE NâEST PAS UNE OPTION, SINON DEMAIN NE SERA PAS UNE RĂALITĂ.
LE TEMPS DES DĂBATS EST PASSĂ, IL EST TEMPS DâAGIR
Le rapport Vegocracy est basĂ© sur une recherche appliquĂ©e menĂ©e auprĂšs de 10 500 rĂ©pondants dans sept pays. Il sâagit dâune tentative sĂ©rieuse dâenquĂȘter sur les implications de notre alimentation sur la planĂšte et sur notre santĂ©. LâĂ©tude a montrĂ© que les consommateurs exigent un Ă©tiquetage plus clair et de meilleure qualitĂ© pour les aider Ă faire des choix durables et Ă mieux se nourrir. Le coĂ»t est un problĂšme qui persiste et limite lâaccessibilitĂ© aux fruits et lĂ©gumes frais Ă travers les pays, les gĂ©nĂ©rations et le genre, mais nous avons Ă©galement constatĂ© que lorsque les consommateurs reçoivent les bonnes informations, cela les incite Ă faire de meilleurs choix. Chez Picadeli, nous savons que nous ne sommes pas les seuls concernĂ©s. Pour la toute premiĂšre fois, un pavillon de lâalimentation Ă©tait prĂ©sent Ă la COP27, rapprochant lâalimentation de la conversation sur les Ă©missions mondiales, mais nous savons que nous devons maintenant faire plus que parler. Pour soulever des sujets, les rĂ©unions environnementales annuelles reprĂ©sentent un moment important dans le calendrier mĂ©diatique, mais les actions parlent plus que les mots.
Nous nous sentons vraiment engagĂ©s et responsables, non seulement de la santĂ© de nos consommateurs, mais aussi de la santĂ© de la planĂšte. Cependant, pour un rĂ©el changement dans le systĂšme alimentaire, nous devons aider Ă Ă©duquer les consommateurs et les rapprocher de cette aventure. Pour cela, nous devons tenir nos gouvernements et nos politiciens responsables de leur contribution Ă ce changement. Une façon dây parvenir est de demander que lâĂ©tiquetage carbone soit obligatoire pour crĂ©er un vĂ©ritable changement systĂ©mique, qui ne dĂ©pende pas entiĂšrement de la recherche de meilleures options par le consommateur.
Nous sommes convaincus, sur la base de nos conclusions du rapport Vegocracy 2023, que si les consommateurs veulent faire plus pour rĂ©duire leur impact carbone, mais nâen ont pas la capacitĂ©, nous devons alors faire tout ce qui est en notre pouvoir pour combler le âgreen gapâ, aider Ă Ă©duquer nos consommateurs et soutenir le changement indispensable des systĂšmes alimentaires pour protĂ©ger notre planĂšte.