Vegocracy Report 2023 (fr)

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COMMENT COMBLER LE GREEN GAP?

RAPPORT VEGOCRACY ’23

Une étude internationale sur nos habitudes alimentaires et leur impact non seulement sur notre santé, mais aussi sur la santé de la planÚte.

COMMENT

COMBLER LE GREEN GAP?

RAPPORT VEGOCRACY ’23

Une étude internationale sur nos habitudes alimentaires et leur impact non seulement sur notre santé, mais aussi sur la santé de la planÚte.

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SOMMAIRE

5 NOUS AVONS UN PROBLÈME. ET UNE SOLUTION. 7 POURQUOI CETTE ÉTUDE EST-ELLE IMPORTANTE ? 9 DES CHIFFRES CLÉS POUR LES GENS PRESSÉS 10 L’ÂGE DU “GREEN GAP” 14 Nous avons un problĂšme de perception : nourriture durable = pas savoureuse 15 Les gens veulent manger plus durablement, mais ne le font pas 15 L’empreinte carbone, une notion floue 17 Avoir conscience du “green gap” n’est pas suffisant pour le combler 17 Interview : Dr. Steffen Hirth 18 L’IGNORANCE N’EST PAS LE SECRET DU BONHEUR 20 Ni la volontĂ©, ni l’information 21 MĂȘme ceux qui savent rĂ©sistent encore 21 Le “green gap” traverse les frontiĂšres 22 Moins d’UN sur CINQ peut identifier les directives quotidiennes de l’OMS 23 Interview: Dr. P.K. Newby 24 DES STATISTIQUES À GRIGNOTER 26 EST-CE QUE MANGER VERT NOUS MET DANS LE ROUGE ? 28 Notre alimentation est impactĂ©e par l’inflation 29 Rester Ă  la maison pour faire des Ă©conomies 29 En caisse, les lĂ©gumes pĂšsent lourd sur la balance 30 Le coĂ»t de la vie nous affecte tous 31 PERSONNE NE PENSE À LA PLANÈTE EN REMPLISSANT SON ASSIETTE, POURQUOI ? 32 Le goĂ»t ou la planĂšte - puis-je avoir les deux, s’il vous plaĂźt ? 33 Éducation vs inflation 33 Nos repas et leur impact carbone, un lien difficile 35 COMBLER LE “GREEN GAP” 36 Éducation, Ă©ducation, Ă©ducation 37 Pour les gens et la planĂšte, nous avons besoin de clartĂ©, pas de confusion 37 Un Ă©tiquetage obligatoire pour tout le monde 37 LE TEMPS DES DÉBATS EST PASSÉ, IL EST TEMPS D’AGIR 38

“NOUS DEVONS COMBLER LE «GREEN GAP»* À L’ÉCHELLE

MONDIALE, SINON IL SERA TROP TARD POUR AGIR. MAIS NOUS AVONS ENCORE LE TEMPS.”

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*green gap : l’écart vert, les paradoxes entre les sensibilitĂ©s Ă©cologiques des consommateurs et leurs comportements d’achats.

NOUS AVONS UN PROBLÈME. ET UNE SOLUTION.

En 2022, nous avons lancĂ© le tout premier rapport Vegocracy; une Ă©tude internationale qui avait pour objectif d’étudier nos habitudes alimentaires. Nous avons mis l’accent sur une nutrition et une alimentation saine et nous avons dĂ©couvert des statistiques stupĂ©fiantes. Par exemple, le fait qu’un tiers des familles dans les sept pays que nous avons interrogĂ©s n’avaient pas les moyens de manger des fruits et lĂ©gumes conformĂ©ment aux directives recommandĂ©es*.

Nous nous sommes donc posĂ© une question : avoir une alimentation saine devrait-il ĂȘtre un privilĂšge ? Nous pensons que non. Nous sommes toujours plus dĂ©terminĂ©s que jamais dans notre mission de dĂ©mocratisation de l’alimentation saine et de l’éducation. Mais pas de planĂšte, pas de personne Ă  Ă©duquer. Cette annĂ©e, nous ne mettons pas seulement l’accent sur notre santĂ©, mais aussi sur la santĂ© de notre planĂšte.

Le temps presse pour inverser les consĂ©quences catastrophiques du changement climatique. L’Accord de Paris des Nations Unies a appelĂ© la communautĂ© mondiale Ă  travailler dur pour rĂ©duire les Ă©missions de carbone dans tous les pays et toutes les industries. Ce n’est plus un secret, la nourriture que nous mangeons reprĂ©sente 30% des Ă©missions mondiales de dioxyde de carbone** et cela doit changer dans l’intĂ©rĂȘt de la santĂ© et de l’avenir de la planĂšte. C’est pourquoi, dans ce rapport Vegocracy 2023, nous nous sommes demandĂ©s - que savons-nous vraiment

sur la consommation “verte” ? Pourquoi ne mangeons-nous pas plus durablement ?

Est-ce à cause de la hausse du coût de la vie ? Comment pouvons-nous aider à briser ces barriÚres ? Un individu peut avoir un impact considérable sur sa propre empreinte carbone et pour réaliser le changement de systÚme alimentaire nécessaire, un changement de mentalité politico-économique plus large doit avoir lieu.

La grande question pour 2023 est : comment combler le “green gap” ? Un fossĂ© prĂ©sent dans nos connaissances, nos intentions et les prises de conscience autour de la nĂ©cessitĂ© de manger plus vert, Ă  la fois pour la nutrition et l’environnement.

Nous espĂ©rons que ce rapport Vegocracy servira de vĂ©ritable source d’inspiration pour l’ensemble de l’industrie alimentaire afin de dĂ©montrer exactement pourquoi nous pouvons et devrions en faire plus pour favoriser le changement des systĂšmes alimentaires. Nous devons combler le “green gap” Ă  l’échelle mondiale, sinon il sera trop tard pour agir. Mais nous avons encore le temps.

* Étude menĂ©e auprĂšs de 11 000 destinataires et sept pays, par Kantar pour le compte de Picadeli, 2022

** IPCC, 2019

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NOUS SOMMES EN MISSION POUR AIDER LE MONDE À MANGER

PLUS VERT, UNE SALADE À LA FOIS.

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POURQUOI VOUS EN SOUCIER ?

Nous voulons que le monde mange plus vert. Et ce n’est pas seulement pour pousser de la fonte ou voir dans le noir, c’est aussi pour aider Ă  prendre soin de la santĂ© de la planĂšte qui nous concerne tous, jeunes ou moins jeunes. Mais mĂȘme si nous savons que nous devons manger plus vert, nous ne le faisons toujours pas. L’annĂ©e derniĂšre, nous avons utilisĂ© le rapport Vegocracy pour mettre en lumiĂšre les obstacles Ă  l’alimentation saine. Cette annĂ©e, nous nous demandons ce qui a changĂ©. Pourquoi les choses n’ont-elles pas bougĂ© ? Et comment pouvons-nous aider tout le monde Ă  manger plus vert ? Est-ce un problĂšme liĂ© au coĂ»t de la vie ou un problĂšme de dĂ©sinformation sur le carbone ou autre ?

COMMENT AVONS-NOUS PROCÉDÉ ?

Le rapport Vegocracy est une vaste enquĂȘte internationale menĂ©e par la sociĂ©tĂ© de recherche mondiale Kantar auprĂšs de 10 500 destinataires dans sept pays : Belgique, Finlande, France, Allemagne, SuĂšde, Royaume-Uni et ÉtatsUnis avec un minimum de 1 000 participants dans chaque pays. Chaque enquĂȘte a durĂ© environ 10 minutes et a Ă©tĂ© menĂ©e dans la langue maternelle de chaque pays. Toutes les questions ont Ă©tĂ© rĂ©pondues par des hommes et des femmes ĂągĂ©s de 18 Ă  65 ans. L’enquĂȘte s’est dĂ©roulĂ©e en ligne entre les mois de dĂ©cembre 2022 et janvier 2023. En outre, nous avons fait appel Ă  des penseurs indĂ©pendants et Ă  des institutions universitaires de premier plan pour obtenir des conseils d’experts et un soutien aux hypothĂšses de l’étude.

POURQUOI NOUS EN SOUCIER ?

Picadeli est un pionnier suĂ©dois de la salade, animĂ© par la conviction que la restauration rapide doit Ă©galement ĂȘtre une nourriture bonne pour vous (et aussi bonne pour la planĂšte). Nous voulons mettre la barre plus haut pour dĂ©mocratiser l’alimentation saine Ă  la fois pour nous et notre monde. Depuis 2009, nous servons une restauration rapide saine, fraĂźche, accessible et appĂ©tissante dans plus de 2000 magasins en Europe et aux États-Unis. GrĂące Ă  des bars Ă  salades high-tech inĂ©dits, nous avons rĂ©duit les dĂ©chets, promu des offres de restauration rapide saine et montrĂ© aux gens Ă  quoi l’avenir de la restauration rapide peut ressembler. Nous nous sentons sincĂšrement responsables de la santĂ© de nos consommateurs, mais cela ne peut plus ĂȘtre distinguĂ© de la santĂ© de la planĂšte.

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DES CHIFFRES CLÉS POUR LES GENS PRESSÉS

Roulement de tambour s’il vous plaĂźt. Voici les principaux rĂ©sultats de notre enquĂȘte internationale de 2023, dĂ©composĂ©s en petites statistiques pour les personnes pressĂ©es. Ou alors, plongez dĂšs maintenant dans le rapport complet, vous avez notre feu vert.

49%

Presque un participant sur deux (49%) a choisi le goĂ»t comme critĂšre le plus important lors du choix de ce qu’il mange. Nos papilles gustatives sont vraiment un outil de premier choix.

3%

Seuls 3% des rĂ©pondants ont indiquĂ© que l’environnement Ă©tait le facteur le plus important lors du choix de leurs repas. La prioritĂ© de la planĂšte est faible dans les dĂ©cisions quotidiennes.

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Plus de la moitiĂ© des destinataires (53%) ont dĂ©clarĂ© qu’un Ă©tiquetage plus clair les aiderait Ă  faire des choix alimentaires plus durables. Oui, nous avons entendu parler de notre empreinte carbone, mais les calories carbonĂ©es ? Absolument aucun indice.

Environ un quart (24%) des destinataires estimaient ne pas pouvoir avoir un impact sur leur empreinte carbone et, parmi ceux qui ont répondu oui, seuls 12% pensaient que leur consommation alimentaire pouvait avoir un impact remarquable sur leur empreinte carbone. Nous ne semblons pas réaliser les émissions de carbone qui se trouvent dans nos assiettes.

PASSER LE GOÛT ET LE PRIX

Le coût avant le climat - prÚs de la moitié des participants (49%) ont déclaré que le principal obstacle à une alimentation plus durable est un prix trop élevé. Mais pouvons-nous vraiment nous permettre de ne pas manger plus vert ?

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53%
49%
24% EN RÉSUMÉ, NOUS FAISONS
AVANT LA PLANÈTE.

Seuls 18% des participants pouvaient dĂ©finir correctement la quantitĂ© quotidienne de fruits et lĂ©gumes recommandĂ©e par l’OMS. Manquons-nous d’éducation ou manquons-nous de motivation ?

À travers les sept pays, parmi ceux qui ne mangent pas leurs portions de fruits et lĂ©gumes quotidiennement, 32% dĂ©clarent que c’est Ă  cause du coĂ»t. Une statistique qui reste inchangĂ©e par rapport Ă  2022.

34%

34% des rĂ©pondants qui ne suivent pas les directives quotidiennes ont dĂ©clarĂ© qu’ils n’estimaient pas leur consommation en fruits et lĂ©gumes comme une prioritĂ© - qu’en est-il de la santé ?

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18% 32%

NOUS SOUHAITONS PLUS D’INFOS POUR MIEUX MANGER

Plus de la moitiĂ© (53%) ont dĂ©clarĂ© qu’un Ă©tiquetage plus clair sur la nutrition les aiderait Ă  faire de meilleurs choix alimentaires.

LE COÛT DE LA VIE A UN IMPACT SUR NOTRE SANTÉ

27% abandonnent dĂ©sormais les lĂ©gumes lorsqu’il s’agit de rĂ©duire les coĂ»ts dans les courses hebdomadaires.

LE “GREEN GAP” EXISTE

Moins d’un rĂ©pondant sur cinq dans les sept pays (16%) est en mesure de respecter les directives diĂ©tĂ©tiques quotidiennes de l’OMS.

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L’ÂGE DU “GREEN GAP”

Le temps presse dans la course pour lutter contre l’impact mondial du changement climatique, et c’est loin d’ĂȘtre terminĂ©.

L’Accord de Paris des Nations Unies a appelĂ© la communautĂ© mondiale Ă  travailler dur pour rĂ©duire les Ă©missions de carbone dans tous les pays et toutes les industries. Nous savons maintenant que la nourriture que nous mangeons reprĂ©sente 30% des Ă©missions mondiales de dioxyde de carbone* et cela doit changer dans l’intĂ©rĂȘt de la planĂšte. Un changement est possible. Nous pouvons le faire.

NĂ©anmoins, avec le “green gap”, cela reste difficile Ă  rĂ©aliser. Mais qu’est-ce que le “green gap” ? C’est la dĂ©couverte que beaucoup de gens ne peuvent se permettre de manger vert ou peut-ĂȘtre pire, ne savent mĂȘme pas comment faire. En plus de cela, nous n’avons littĂ©ralement aucune information concernant le carbone de nos aliments (un zĂ©ro pointĂ©). Et ces deux choses sont mauvaises. Mauvaises pour notre santĂ©, mais aussi pour la santĂ© de la planĂšte. *IPCC,

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2019

NOUS AVONS UN PROBLÈME DE PERCEPTION : NOURRITURE DURABLE

= PAS SAVOUREUSE

PrĂšs de la moitiĂ© (49%) des destinataires ont choisi le goĂ»t comme considĂ©ration la plus importante lors du choix de ce qu’ils mangent, ce qui a chutĂ© de façon spectaculaire Ă  seulement 3% en choisissant l’environnement comme principale prĂ©occupation. Sur cette base, seuls 22% ont dĂ©clarĂ© que la nourriture durable signifiait “plus savoureuse” pour eux et, comme nous continuons Ă  donner la prioritĂ© aux papilles plutĂŽt qu’à la planĂšte, cela pourrait ĂȘtre un obstacle majeur Ă  une alimentation plus verte. Bien sĂ»r, tout le monde veut jouer son rĂŽle, l’idĂ©al serait de lier l’utile Ă  l’agrĂ©able.

LES GENS VEULENT MANGER PLUS DURABLEMENT, MAIS NE LE FONT PAS

Il n’y a pas de grande thĂ©orie du complot sur la raison pour laquelle nous engloutissons l’avenir de notre planĂšte. Environ un quart (24%) des participants ont estimĂ© qu’ils ne pouvaient avoir aucun impact sur leur empreinte carbone, et parmi ceux qui ont rĂ©pondu oui, seuls 12% pensaient que l’alimentation pouvait avoir le plus d’impact sur leur empreinte carbone. Nous ne comprenons pas comment nos choix alimentaires peuvent affecter la tempĂ©rature montante de la planĂšte. Et ce n’est pas surprenant si l’on considĂšre que 82% des destinataires ne sont pas au courant des objectifs de l’Accord de Paris des Nations Unies concernant les Ă©missions de carbone d’un repas, bien qu’ils aient entendu parler de l’Accord lui-mĂȘme. Le score le plus Ă©levĂ© revient aux États-Unis avec 89% des rĂ©pondants identifiant l’accord de maniĂšre incorrecte ou incapable de rĂ©pondre Ă  la question.

Q: Avez-vous entendu parler de l’Accord de Paris des Nations Unies sur l’environnement ?

54% 70% 58% 69% 83% 32% 43% 15

LE “GREEN GAP” EXISTE AUSSI ENTRE LES PAYS, MAIS QUELLE

IMPORTANCE ?

En tant qu’acteur de l’industrie alimentaire, nous voulons faire plus pour aider les consommateurs Ă  prendre des dĂ©cisions plus claires concernant l’impact climatique de leurs aliments. Dans l’état actuel des choses, il n’existe aucune mĂ©thode standard ou systĂšme d’étiquetage obligatoire que les marques alimentaires peuvent utiliser pour partager des informations sur le carbone dans leurs produits. Mais alors, comment font les consommateurs qui veulent manger plus vert ?

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L’EMPREINTE CARBONE, UNE NOTION FLOUE

Sans information ni explication pour les consommateurs, il est impossible de connaĂźtre l’empreinte carbone des aliments. Nous avons constatĂ© qu’un quart (25%) des personnes interrogĂ©es pensaient que la viande rouge Ă©tait l’aliment le plus durable dans la liste suivante : viande rouge, fruits de mer, volaille, fruits et lĂ©gumes et protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, un rĂ©sultat qui va jusqu’à prĂšs de deux personnes sur cinq en Allemagne (38%). Encore en Allemagne, un pourcentage alarmant de 43% des rĂ©pondants ont choisi les fruits et lĂ©gumes comme l’aliment le moins respectueux du climat. Si le consommateur manque de connaissances Ă  ce propos, avant mĂȘme de passer la porte des magasins, comment pouvons-nous espĂ©rer un changement dans ses habitudes alimentaires alors que nous mettons toute la responsabilitĂ© sur lui ?

AVOIR CONSCIENCE DU “GREEN GAP” N’EST PAS SUFFISANT POUR LE COMBLER

Bien que la SuĂšde soit le pays le plus sensibilisĂ© Ă  l’Accord de Paris des Nations Unies sur l’environnement (83%), seuls 3% des participants en SuĂšde donnent la prioritĂ© Ă  l’environnement lors de leurs choix de repas. Au RoyaumeUni, seulement 32% avaient entendu parler de l’Accord de Paris des Nations Unies, et pourtant le nombre de personnes plaçant l’environnement au premier plan lors du choix des aliments est restĂ© presque le mĂȘme qu’en SuĂšde (4%). La prise de conscience des initiatives ne bousculera pas les choses Ă  elle seule, nous avons encore besoin d’ajouter une couche supplĂ©mentaire dans la communication entre les consommateurs et les marques afin de les aider Ă  dĂ©chiffrer l’impact carbone de leur alimentation. Alors quelque chose d’aussi simple qu’une Ă©tiquette carbone pourrait-il sauver la planĂšte ?

Q: Un étiquetage plus clair des aliments durables vous encouragerait-il à faire des choix alimentaires plus durables dans votre magasin ?

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51% 54% 62% 48% 47% 57% 59% Oui:

STEFFEN HIRTH est titulaire d’un doctorat en sociologie et d’un diplĂŽme en gĂ©ographie sociale et Ă©conomique. Il est chercheur Ă  l’Institut de Recherche sur la DurabilitĂ©, École de la Terre et de l’Environnement, Ă  l’UniversitĂ© de Leeds, au Royaume-Uni. Avec l’aide de ses collaborateurs du projet H3 - Healthy Soil, Healthy Food, Healthy People - son travail sur les chaĂźnes d’approvisionnement alimentaire vise Ă  amĂ©liorer la durabilitĂ© et la rĂ©silience du systĂšme alimentaire britannique.

L’enquĂȘte a rĂ©vĂ©lĂ© qu’une personne sur quatre estime, qu’en tant qu’individu, elle ne peut pas avoir d’impact sur son empreinte carbone, et seulement 12% des personnes interrogĂ©es pensent que l’alimentation est ce qui peut avoir le plus d’impact sur leur empreinte carbone (par rapport Ă  d’autres secteurs comme les voyages de loisirs, l’énergie, les dĂ©placements quotidiens et la consommation). D’aprĂšs-vous, pourquoi si peu de gens pensent avoir une influence sur leur empreinte carbone, et plus prĂ©cisĂ©ment par le biais de leurs choix alimentaires ?

C’est compliquĂ©. Nous avons Ă©videmment une influence sur notre empreinte carbone individuelle, et l’alimentation est l’un des leviers les plus faciles et efficaces dont dispose un individu. Cependant, il est vrai que si quelqu’un abuse des transports aĂ©riens, agir sur cet aspect sera probablement plus efficace que sur son alimentation. Peu importe - pour atteindre les objectifs climatiques, nous devons utiliser les tous les leviers Ă  notre disposition.

Niveau alimentation, la plupart d’entre nous font leurs courses quotidiennement, ainsi choisir une alimentation fraĂźche et riche en vĂ©gĂ©taux n’est pas forcĂ©ment onĂ©reux. Pourtant, il existe des facteurs qui limitent ce choix. Avec la hausse du coĂ»t de la vie, un nombre croissant de personnes dĂ©pendent des associations caritatives alimentaires. Les aliments biologiques ne sont pas disponibles partout ou simplement abordables. Ainsi, la façon dont les gens rĂ©pondent Ă  ces questions dĂ©pend beaucoup de l’endroit oĂč ils vivent. Les personnes aisĂ©es des grandes villes ont un plus grand impact sur leur empreinte, car elles peuvent se permettre de choisir

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DR. STEFFEN HIRTH, CHERCHEUR EN SYSTÈMES ALIMENTAIRES DURABLES ET RÉSILIENTS.

mais elles ont souvent une empreinte Ă©levĂ©e Ă  la base. Une sociĂ©tĂ© durable dĂ©pend d’une rĂ©glementation qui impose une transformation socialement juste, des prix Ă©levĂ©s pour des Ă©missions Ă©levĂ©es et des changements drastiques dans les pratiques des producteurs et des dĂ©taillants. C’est pourquoi je comprends le sentiment que nous ne pouvons pas avoir un impact significatif sur notre empreinte – mĂȘme si, d’une certaine façon, nous le pouvons tous.

mais il s’agit d’une stratĂ©gie de campagnes politiques et commerciales classiques. Cela nous a dĂ©jĂ  menĂ©s loin de la durabilitĂ©. L’autre option consiste Ă  accepter que les gens peuvent ne pas ĂȘtre conscients et donc supprimer la nĂ©cessitĂ© pour eux de l’ĂȘtre en rĂ©glementant la disponibilitĂ© de la nourriture et les pratiques agricoles en leur nom. Poursuivre rĂ©solument ces deux options pourrait ĂȘtre la meilleure stratĂ©gie vers un systĂšme alimentaire durable.

À quel point est-il important de voter pour nos choix nutritionnels, afin de changer notre systùme alimentaire ?

25% des personnes interrogĂ©es ont choisi la viande rouge comme l’aliment le plus durable parmi une liste constituĂ©e de viande rouge, de fruits de mer, de fruits et lĂ©gumes et de plantes. Pourquoi pensez-vous qu’il y a une si faible sensibilisation quant Ă  l’impact de la viande rouge sur l’environnement ?

Soit les gens sont mal informĂ©s, soit ils ont mal compris la question. La sociĂ©tĂ© est en proie Ă  des discours trompeurs. Concernant la viande rouge, les dĂ©bats sur la “meilleure” viande et les pĂąturages rĂ©gĂ©nĂ©ratifs, popularisĂ©s Ă  travers les documentaires font fausse impression. Le carbone stockĂ© dans le sol par le pĂąturage rĂ©gĂ©nĂ©ratif ne compense pas l’effet d’attĂ©nuation du climat en substituant une “meilleure” viande aux aliments Ă  base de plantes.

Pour en revenir à la question initiale, nous avons deux options. Sensibiliser les consommateurs est une évidence,

Pour atteindre les objectifs climatiques, nous devons diviser par trois voire quatre les Ă©missions par habitant de l’UE avant 2030. D’ici sept ans, “nos” choix de repas devront ĂȘtre radicalement diffĂ©rents pour Ă©viter que la Terre ne devienne un environnement inhabitable. Quand je dis “nos” choix, je ne parle pas de nous en tant qu’individus. Je veux dire nous, en tant qu’espĂšce et sociĂ©tĂ©. Le vote est un outil dĂ©mocratique vital, mais je ne suis pas sĂ»r d’approuver le “vote” pour ou contre des aliments, qu’ils soient bons ou mauvais.

DĂ©mocratiser l’alimentation responsable ne doit pas encourager les consommateurs Ă  choisir entre de “bons” ou de “mauvais” aliments, mĂȘme s’ils sont bien informĂ©s (ce rapport montre d’ailleurs que beaucoup ne le sont pas). La dĂ©mocratie alimentaire devrait consister Ă  rĂ©glementer collectivement les quantitĂ©s de bƓuf, de produits laitiers, de tomates sous serres chauffĂ©es, etc., que l’agriculture mondiale peut produire en toute sĂ©curitĂ©, et crĂ©er des budgets carbone personnels pour un accĂšs Ă©galitaire aux aliments restants Ă  fortes Ă©missions, tout en accordant aux citoyens une souverainetĂ© sur les aliments sains et durables.

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“UNE SOCIÉTÉ DURABLE DÉPEND D’UNE RÉGLEMENTATION
QUI IMPOSE UNE TRANSFORMATION SOCIALEMENT JUSTE, DES PRIX ÉLEVÉS POUR DES ÉMISSIONS ÉLEVÉES ET DES CHANGEMENTS DANS LES PRATIQUES DES PRODUCTEURS ET DES DÉTAILLANTS.”

L’IGNORANCE N’EST PAS LE SECRET DU BONHEUR

MĂȘme si vous n’avez pas lu notre rapport Vegocracy de 2022, vous savez probablement dĂ©jĂ  que c’est une bonne idĂ©e de manger des fruits et lĂ©gumes. Pourtant nos habitudes n’ont pas beaucoup Ă©voluĂ©, notre cas s’aggrave t-il ? Pourquoi ? Nous voulions savoir pourquoi le Royaume-Uni, les États-Unis, la SuĂšde, la Finlande, l’Allemagne, la France et la Belgique ne sont toujours pas sur les rails du brocoli. Le “green gap” en est-il la cause ?

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NI LA VOLONTÉ, NI L’INFORMATION

63% des participants n’avaient mĂȘme pas entendu parler des directives diĂ©tĂ©tiques de l’OMS, seulement un cinquiĂšme dans tous les pays (16%) Ă©tant en mesure de les respecter. Il y aussi un clivage gĂ©nĂ©rationnel, prĂšs des trois quarts (72%) des 4565 ans n’avaient pas entendu parler des recommandations alimentaires de l’OMS contre un peu plus de la moitiĂ© des 54% des 18-34 ans. Ignorons-nous la vĂ©ritĂ© dĂ©rangeante selon laquelle nous devons manger des fruits et des lĂ©gumes, et si oui, pourquoi ?

MÊME CEUX QUI SAVENT RÉSISTENT ENCORE

Presque tous les participants en France avaient entendu parler des directives alimentaires nationales du pays (94%), un nombre qui chute Ă  54% et 56% pour la SuĂšde et l’Allemagne respectivement, avec seulement 11% des participants allemands confirmant qu’ils mangeaient des fruits et lĂ©gumes quotidiennement.

Il est intĂ©ressant de noter qu’en France, malgrĂ© une plus grande sensibilisation, seuls 17% ont pu respecter les directives quotidiennes concernant les fruits et lĂ©gumes, 45% de ceux qui n’y sont pas parvenus ont citĂ© le coĂ»t comme obstacle principal. En SuĂšde, prĂšs de la moitiĂ© de ceux qui ne respectaient pas les directives quotidiennes (46%) ont dĂ©clarĂ© que cela Ă©tait dĂ» Ă  un manque de priorisation.

Ainsi, mĂȘme lorsque nous savons que nous devrions mieux manger, le coĂ»t et le manque de comprĂ©hension Ă  propos de l’importance de manger des fruits et des lĂ©gumes sont des obstacles Ă  une alimentation plus verte. Le problĂšme dĂ©passe l’individu, et en parallĂšle avec l’éducation et la clartĂ©, les consommateurs ont Ă©galement besoin du soutien des gouvernements et des organisations pour combler le “green

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Q: À quelle frĂ©quence mangez-vous des salades au dĂ©jeuner ? 3% 10% 7% 6% 3% 7% 10% 25% 30% 35% 36% 16% 28% 32% 26% 28% 30% 28% 35% 25% 29% 21% 23% 17% 19% 35% 21% 17% 25% 9% 11% 11% 10% 17% 12% Tous les jours 1-3 fois/semaine 1-2 fois/mois Parfois pendant l’annĂ©e Jamais Total 7% 29% 29% 22% 14%
gap”.

LE “GREEN GAP” TRAVERSE LES FRONTIÈRES

Les personnes interrogĂ©es en SuĂšde Ă©taient les moins averties sur les recommandations alimentaires nationales (54 %) et les recommandations alimentaires de l’OMS (18%). En Finlande, parmi ceux qui avaient entendu parler des directives de l’OMS, 44% ont donnĂ© la mauvaise rĂ©ponse de 500 g de fruits et lĂ©gumes par jour et en Allemagne, prĂšs de deux sur cinq (37%) n’ont mĂȘme pas essayĂ© de rĂ©pondre Ă  la question. PrĂšs de tous les Français interrogĂ©s avaient entendu parler des recommandations alimentaires nationales (94%) qui chutent Ă  un peu moins de la moitiĂ© (49%) pour les recommandations alimentaires de l’OMS. Il y a donc un point commun, tous les pays montrent une meilleure connaissance de leurs directives alimentaires nationales par rapport Ă  celles de l’OMS.

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MOINS D’UN SUR CINQ PEUT IDENTIFIER LES DIRECTIVES QUOTIDIENNES DE L’OMS

Seuls 18% des bĂ©nĂ©ficiaires pouvaient identifier correctement la quantitĂ© quotidienne de fruits et lĂ©gumes recommandĂ©e par l’OMS. Moins d’un adulte sur cinq, un constat qui laisse pantois. Cette fois, c’est un manque de connaissances, pas un problĂšme de pays, de gĂ©nĂ©ration ou de genre, avec moins de 22% dans les sept pays identifiant correctement la bonne rĂ©ponse de 400g.

Seul un cinquiĂšme (20%) des Millennials et de la Gen Z (1834 ans) qui avaient entendu parler des directives de l’OMS ont correctement identifiĂ© la bonne rĂ©ponse, un chiffre qui n’a baissĂ© que de 6% chez les 45-65 ans. Entre les hommes et les femmes, la diffĂ©rence Ă©tait Ă©galement insignifiante (3%). Mais alors, si le problĂšme de l’éducation est global, est-ce de notre faute ou devrions-nous chercher ailleurs ?

Q: Avez-vous entendu parler des directives alimentaires nationales concernant la quantité de fruits et de légumes à manger par jour ?

Q: Un étiquetage plus clair vous encouragerait-il à faire des choix alimentaires plus sains dans les magasins ?

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77% 83% 94% 56% 54% 82% 72% Oui: 52% 53% 62% 51% 44% 56% 58% Oui:
Plus de la moitiĂ© (53%) ont dĂ©clarĂ© qu’un Ă©tiquetage plus clair sur la nutrition aiderait Ă  faire de meilleurs choix alimentaires. Un fait qui devient difficile Ă  ignorer. Cela dit, les informations doivent ĂȘtre prĂ©sentĂ©es de maniĂšre claire et efficace pour que nous puissions les traiter rapidement.

DR. P.K. NEWBY est l’amie autoproclamĂ©e de la salade. Elle est Ă©galement scientifique et auteure, se consacrant Ă  la recherche et Ă  la communication de ce que nous mangeons et en quoi c’est important, du champ Ă  la fourchette. C’est une experte de renommĂ©e internationale et une confĂ©renciĂšre inspirante sur les rĂ©gimes Ă  base de plantes et la prĂ©vention des maladies chroniques. Elle apporte des preuves (et de l’humour) aux conversations actuelles sur la nutrition avec sa deuxiĂšme entreprise : “Food Matters Media”.

P.K dĂ©tient un doctorat de Harvard et deux masters de Columbia. Elle a exercĂ© dans les facultĂ©s de Tufts, de l’UniversitĂ© de Boston et de Harvard.

Pourquoi pensez-vous que, mĂȘme lorsque les pays sont plus conscients des initiatives environnementales, cela n’affecte pas directement nos assiettes ?

Étude aprĂšs Ă©tude, il est clair que les principaux facteurs qui dĂ©terminent le comportement alimentaire sont le goĂ»t, le coĂ»t et la commoditĂ©, un tiercĂ© gagnant qui a un impact sur ce que nous mangeons, comment et oĂč, jour aprĂšs jour. Des valeurs telles que la santĂ© et la durabilitĂ© influencent Ă©galement nos choix alimentaires, mais doivent toujours s’intĂ©grer dans les rĂ©gimes alimentaires quotidiens de façon Ă  garder le goĂ»t au premier plan. Les repas doivent

ĂȘtre savoureux tout en respectant les budgets et les habitudes alimentaires. PrĂšs de la moitiĂ© des rĂ©pondants (49%) ont dĂ©clarĂ© ne pas manger plus vert Ă  cause du coĂ»t, tandis que 26% n’aimaient pas le goĂ»t ou trouvaient ça trop complexe Ă  entreprendre (14%). Il y a encore du travail pour montrer aux consommateurs que cuisiner plus vert Ă  un prix abordable, sans faire l’impasse sur le goĂ»t, est tout Ă  fait envisageable.

Pourquoi pensez-vous que si peu de rĂ©pondants mangent vert, lorsqu’il s’agit de prise de dĂ©cision durable ?

Il convient de noter qu’environ un rĂ©pondant sur quatre a dĂ©clarĂ© que des conseils et des informations plus clairs sur les avantages Ă  manger plus vert “les inciteraient Ă  manger des aliments plus durables”. Bien que la connaissance seule entraĂźne rarement des changements durables de comportement alimentaire, elle fournit une base pour guider la prise de dĂ©cision en matiĂšre de repas. L’alimentation durable est un concept relativement nouveau pour beaucoup et il reste une confusion quant aux aliments qui sont plus (ou moins) durables, comme le suggĂšrent certaines conclusions du rapport.

De plus, tout le monde ne comprend pas la complexité de ce qui rend un aliment (ou un régime) plus ou moins durable. Par

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DR. P.K. NEWBY, SCIENTIFIQUE ET AUTEURE
“IL EST CLAIR QUE LES
PRINCIPAUX FACTEURS QUI
DÉTERMINENT LE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE SONT LE GOÛT, LE COÛT ET LA COMMODITÉ”

exemple, 66% des personnes interrogĂ©es ont dĂ©clarĂ© que les aliments durables signifiaient “produits localement”, ce qui n’est pas exact. En fait, le lieu de production des aliments a un impact relativement faible sur l’empreinte carbone globale d’un consommateur. Le plus important, c’est ce qu’ils mangent : calorie pour calorie, les aliments et les rĂ©gimes Ă  base de plantes Ă©mettent beaucoup moins de gaz Ă  effet de serre, quel que soit l’endroit oĂč ils sont produits. Manger local a des avantages incroyables et offre des saveurs inĂ©galĂ©es : super pour l’agriculture communautaire ! Mais la chose la plus Ă©cologique qu’un mangeur puisse faire pour l’environnement est de consommer plus de plantes et moins d’animaux ou de produits d’origine animale.

Les rĂ©pondants parlent d’un manque de priorisation comme principal obstacle Ă  une alimentation saine (34% des personnes dans le monde ne mangent pas 400 g de fruits ou de lĂ©gumes par jour pour cette raison). Comment pouvons-nous aider les consommateurs Ă  comprendre pourquoi c’est en effet une prioritĂ© ?

Il n’est pas surprenant qu’environ un participant sur trois ne mette pas les fruits et les lĂ©gumes au premier plan compte tenu du stress quotidien dans un monde post-pandĂ©mique. Je note que 28% ont dĂ©clarĂ© que le manque d’inspiration Ă©tait un obstacle Ă  la consommation d’aliments plus sains et plus durables, y compris les fruits et lĂ©gumes. Aussi, environ un quart des rĂ©pondants ont citĂ© le temps et la complexitĂ© comme obstacles. Il faut donc aider nos mangeurs Ă  prĂ©parer rapidement et facilement de somptueux plats Ă  base de plantes depuis leur cuisine. Rendre la restauration rapide plus abordable et accessible est Ă©galement important, Ă©tant donnĂ© que de nombreuses personnes comptent sur les restaurants pendant la semaine ; un environnement

alimentaire sain et durable est essentiel. Si le “green gap” des connaissances existe indĂ©pendamment du lieu, du genre ou de l’ñge, est-ce la responsabilitĂ© des consommateurs de s’éduquer, ou Ă  nos gouvernements d’en faire plus ?

Cela fait plusieurs dĂ©cennies que je parle de rĂ©gimes Ă  base de plantes et d’alimentation durable, et je suis ravie que les consommateurs commencent enfin Ă  comprendre l’impact des choix alimentaires quotidiens sur le changement climatique et l’environnement. Il Ă©tait temps ! Alors que les rĂ©gimes alimentaires durables sont un nouveau concept pour beaucoup, en particulier les personnes ĂągĂ©es trop habituĂ©es Ă  la viande, c’est rassurant de voir une Gen Z plus encline Ă  l’écologie. La connaissance est importante en matiĂšre de nutrition, mais elle n’est pas suffisante pour changer les comportements. Notre alimentation est façonnĂ©e par un Ă©ventail de facteurs internes, comme les prĂ©fĂ©rences gustatives et les traditions culturelles, et de facteurs externes, comme les environnements alimentaires Ă  la maison, Ă  l’école, dans les entreprises et les institutions.

Pourtant, il y a des faits indispensables que tous les mangeurs devraient comprendre afin de prĂ©venir les maladies, de vivre plus longtemps et de protĂ©ger la planĂšte. Mais, en ce qui concerne les changements Ă  grande Ă©chelle que nous devons voir dans le monde, comme la rĂ©duction des maladies chroniques Ă©vitables et la lutte contre le changement climatique, les gouvernements et l’industrie alimentaire ont un plus grand rĂŽle Ă  jouer. Leur mission est de produire et de fournir un approvisionnement alimentaire sain et durable pour soutenir la survie de notre espĂšce sur terre.

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OUF! BEAUCOUP À DIGÉRER ? VOICI DES STATS POUR CASSER LA CROÛTE MAIS PAS LA TÊTE

Seuls 16% des bĂ©nĂ©ficiaires ont choisi la santĂ© comme principale prĂ©occupation lorsqu’ils planifient leurs repas, contre seulement 6% en Belgique et en Finlande. Le goĂ»t l’emporte sur la planĂšte, certes, mais ce plaisir l’emporte aussi sur la santĂ©. Quant aux États-Unis, Ă  la France et Ă  l’Allemagne, ils sont prĂȘts Ă  passer au vert, considĂ©rĂ©s comme les plus grands mangeurs de salades.

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PrÚs d'un cinquiÚme (18%) des hommes américains consomment de la viande rouge tous les jours contre 3% des femmes françaises. Oh la la. PrÚs de la moitié (48%) des répondants ùgés de 45 à 65 ans ne mangent jamais de protéines végétales, contre deux sur cinq (39%) chez la génération Z et la génération Y qui consomment des protéines végétales chaque semaine. Les futures générations seront végétales.

Les boomers et la génération X sont doués pour réduire les déchets, 56 % des répondants ùgés de 45 à 65 ans jettent rarement de la nourriture chaque mois. En revanche, 36% de la génération Z et de la génération Y (18-34 ans) jettent de la nourriture chaque semaine. Le mouvement anti-gaspi est-il en déclin ?

Notre définition de "l'alimentation durable" n'est pas gravée dans la pierre. 84 % des Suédois ont déclaré qu'une alimentation durable signifiait "produit localement", tandis que 56 % des répondants américains choisissent "sain" comme premiÚre réponse.

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EST-CE QUE MANGER VERT NOUS MET DANS LE ROUGE ?

PrĂšs d’un participants sur trois (32%) ayant admis ne pas manger ses portions de fruits et lĂ©gumes quotidiennement, a dĂ©clarĂ© que c’était dĂ» au coĂ»t. De mĂȘme, parmi les personnes ĂągĂ©es de 18 Ă  34 ans, de 35 Ă  44 ans et de 45 Ă  65 ans, environ un tiers ont choisi le coĂ»t comme un obstacle majeur Ă  la consommation de fruits et de lĂ©gumes - le coĂ»t ne fait pas de distinction en ce qui concerne les prĂ©occupations gĂ©nĂ©rationnelles (30%, 33% et 33% respectivement). Alors que la hausse du coĂ»t de la vie touche les pays du monde entier, nous constatons que le problĂšme du coĂ»t ne disparaĂźt pas.

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NOTRE ALIMENTATION EST IMPACTÉE PAR L’INFLATION

PrĂšs de deux participants sur trois dans les sept pays (63%) rĂ©duisent leurs sorties au restaurant, seulement 16% dĂ©clarent qu’ils ne cherchent pas Ă  rĂ©duire le coĂ»t de leur alimentation. 51% des rĂ©pondants rĂ©duisent Ă©galement leur consommation de viande rouge pour Ă©conomiser un peu d’argent. Il n’est pas surprenant de nous voir rĂ©duire nos dĂ©penses alimentaires dans cette crise record du coĂ»t de la vie, mais il est intĂ©ressant de noter que mĂȘme si la viande rouge est considĂ©rĂ©e comme le meilleur “petit plaisir” sur lequel Ă©conomiser, 69% en Finlande ont dĂ©clarĂ© manger de la viande rouge de façon hebdomadaire ou au quotidien. Dans ce mĂȘme pays, on retrouve le plus grand nombre de personnes (45%) ayant citĂ© le coĂ»t comme un obstacle Ă  ne pas manger des portions quotidiennes de fruits et lĂ©gumes. S’agit-il alors d’un problĂšme de coĂ»t ou d’un problĂšme de priorisation ? Dans les sept pays, la viande rouge Ă©tait la catĂ©gorie d’aliments la plus sĂ©lectionnĂ©e pour rĂ©duire les coĂ»ts, par rapport aux options telles que les fruits de mer, les fruits et lĂ©gumes, la volaille, les produits laitiers et les Ɠufs. Alors pourquoi pensons-nous toujours que manger des fruits et lĂ©gumes nous fait casser la tirelire ?

RESTER À LA MAISON POUR FAIRE DES ÉCONOMIES

Pendant la crise du coĂ»t de la vie, manger au restaurant Ă©tait en tĂȘte des sondages comme le moyen le plus courant d’économiser sur les occasions alimentaires, avec prĂšs de deux rĂ©pondants sur trois (63%) l’ayant sĂ©lectionnĂ© comme le meilleur moyen de rĂ©duire ses dĂ©penses. Les femmes Ă©taient Ă©galement les plus susceptibles d’annuler ces sorties au restaurant, 69% dĂ©clarant Ă©conomiser par ce biais, contre 58% des hommes. Les plats Ă  emporter sont dĂ©sormais aussi perçus comme un vrai plaisir occasionnel, la moitiĂ© (50%) dĂ©clarant qu’ils rĂ©duisent leur consommation de pizzas. C’est au Royaume-Uni que les chiffres s’envolent, avec prĂšs des deux tiers (62%) dĂ©clarant qu’ils mangeaient maintenant moins de plats Ă  emporter, contre seulement 38% aux États-Unis.

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Pendant l’inflation,
quelle
essayez-vous d’économiser
(Choix
45% 58% 46% 53% 49% 62% 38% 64% 73% 64% 65% 56% 62% 64% 28% 36% 38% 34% 22% 26% 29% 17% 9% 13% 15% 23% 14% 13% Plats Ă  emporter Sorties au restaurant Alimentation biologique Je n’essaie pas d’économiser
Q:
Ă 
occasion
?
multiple)

EN CAISSE, LES LÉGUMES PÈSENT LOURD SUR LA BALANCE

27% des personnes interrogĂ©es dans les sept pays abandonnent dĂ©sormais les lĂ©gumes au profit du relevĂ© bancaire. Parmi ceux qui ne mangent pas leurs portions quotidiennes de fruits et lĂ©gumes, 40% des hommes ont dĂ©clarĂ© que cela Ă©tait dĂ» Ă  une faible priorisation, tandis que plus d’un tiers (36%) des femmes ont choisi le coĂ»t comme principale prĂ©occupation. L’annĂ©e derniĂšre, nous avons constatĂ© que les femmes Ă©taient plus prĂ©occupĂ©es par leur alimentation que les hommes, et cela s’avĂšre toujours vrai 12 mois plus tard alors que nous nous enfonçons plus profondĂ©ment dans une crise mondiale du coĂ»t de la vie.

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LE COÛT DE LA VIE NOUS AFFECTE TOUS

L’inflation limite nos inspirations alimentaires, cinq pays sur sept ont Ă©galement enregistrĂ© une croissance du nombre de personnes incapables de se permettre de manger des fruits ou des lĂ©gumes frais. Il est impossible d’ignorer aujourd’hui comment le coĂ»t va affecter Ă  la fois notre santĂ© et celle de la planĂšte Ă  l’avenir.

34% des rĂ©pondants en Finlande ont dĂ©clarĂ© que le coĂ»t Ă©tait la considĂ©ration la plus importante lors du choix d’un repas, contre seulement 18% des SuĂ©dois. Alors que le coĂ»t de la vie nous affecte tous et que nous commençons Ă  rĂ©agir de diffĂ©rentes maniĂšres, nous voyons Ă©merger un “green gap” prĂ©occupant.

Q: À quelle frĂ©quence mangez-vous des fruits et lĂ©gumes ?

Parfois pendant l’annĂ©e

Q: Pour quelles raisons ne mangez-vous pas 400g de fruits ou légumes par jour ?

Je ne peux pas me le permettre

Je n’aime pas le goĂ»t

Par manque de savoir-faire ou d’inspirations

Par manque de temps

Ce n’est pas une prioritĂ© pour moi

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64% 55% 57% 53% 67% 58% 52% 28% 34% 33% 37% 27% 33% 36% 5% 8% 7% 8% 4% 6% 9% 2% 3% 2% 2% 2% 2% 2% Tous les jours
1-3 fois/semaine 1-2 fois/mois
58% 33% 7% 2% Total
26% 45% 45% 30% 20% 30% 34% 10% 7% 6% 10% 5% 11% 8% 23% 26% 30% 29% 32% 26% 24% 22% 17% 14% 26% 17% 23% 21% 36% 26% 25% 28% 46% 35% 37%
33% 8% 27% 20% 33% Total

PERSONNE NE PENSE À LA PLANÈTE EN REMPLISSANT SON ASSIETTE, POURQUOI ?

Et comment le pourrions-nous ? Si personne ne nous l’enseigne Ă  l’école et que l’information n’est pas disponible dans les supermarchĂ©s, comment pouvons-nous comprendre les objectifs carbone des gouvernements et de quelles façons ils s’intĂšgrent dans notre alimentation ?

Souvenez-vous que 82% des personnes interrogĂ©es ne savaient pas quels sont les objectifs de l’Accord de Paris des Nations Unies concernant les Ă©missions de carbone d’un repas, bien qu’elles aient entendu parler de l’Accord lui-mĂȘme. Et vous ? Soyez honnĂȘtes, le savez-vous ? C’est l’heure du test !

Q: Quel est l’objectif des Ă©missions de carbone pour un repas selon l’Accord de Paris d’aprĂšs-vous ?

1) Moins 0,8kg C02e

2) Entre 0,9 et 1,5 kg C02e

3) 1,6kg C02e

[Réponse: 1 ]

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DEUX PERSONNES SUR TROIS NE CONNAISSENT PAS LES OBJECTIFS LIÉS AUX ÉMISSIONS DE CARBONE

LE GOÛT OU LA PLANÈTE - PUIS-JE AVOIR LES DEUX, S’IL VOUS PLAÎT ?

Seuls 3% des rĂ©pondants ont indiquĂ© que l’environnement Ă©tait le facteur le plus important lors du choix de leurs repas, mais prĂšs de la moitiĂ© (49%) ont sĂ©lectionnĂ© le goĂ»t comme la considĂ©ration la plus importante. Nos papilles gustatives passent avant les objectifs de tempĂ©rature mondiale.

ÉDUCATION VS INFLATION

Bien que 67% des rĂ©pondants ont dĂ©clarĂ© qu’ils mangeraient plus vert si c’était moins cher, plus de la moitiĂ© (53%) ont dĂ©clarĂ© qu’un Ă©tiquetage plus clair les aiderait Ă©galement Ă  faire des choix alimentaires plus durables. Lorsque nous aurons accĂšs Ă  l’information, nous ferons de notre mieux pour faire le bon choix, Ă  la fois pour nous et pour la planĂšte.

QUE PUIS-JE FAIRE ?

JE NE SUIS QU’UNE SIMPLE PERSONNE

Environ un quart (24%) des participants ont estimĂ© qu’ils ne pouvaient avoir d’impact sur leur empreinte carbone, et parmi ceux qui ont rĂ©pondu oui, seuls 12% pensaient que l’alimentation pouvait avoir le plus d’impact. Nous ne comprenons pas Ă  quel point le changement des systĂšmes alimentaires pourrait ĂȘtre important pour protĂ©ger notre future maison et comment nous pouvons contribuer en tant qu’individu avec quelque chose d’aussi simple que le choix de nos repas. Nous avons une multitude de choix non seulement dans ce que nous dĂ©cidons de manger, mais aussi dans ce que nous dĂ©cidons d’éliminer de notre alimentation. Si le coĂ»t est un obstacle Ă  la consommation d’aliments Ă  base de plantes, l’une des façons pour nous

aider Ă  manger de maniĂšre plus durable en tant que consommateurs consiste Ă  supprimer la viande rouge. Simple, efficace.

L’EMPREINTE CARBONE, UNE NOTION FLOUE

Nous avons constatĂ© qu’un quart (25%) des personnes interrogĂ©es pensaient que la viande rouge Ă©tait l’aliment le plus durable dans la liste suivante : viande rouge, fruits de mer, volaille, fruits et lĂ©gumes et protĂ©ines vĂ©gĂ©tales. Ce chiffre est passĂ©e Ă  prĂšs de deux personnes sur cinq en Allemagne (38%). Sachez que, la viande rouge, pour diverses raisons, est largement reconnue comme l’aliment le moins durable.

LE “GREEN GAP” EXISTE

Moins d’un sur cinq dans les sept pays (16%) est en mesure de respecter les directives diĂ©tĂ©tiques quotidiennes de l’OMS. Ce chiffre est mĂȘme infĂ©rieur Ă  celui de 2022 (18%), voilĂ  qui donne la chair de poule. Qu’il soit dĂ» Ă  un manque d’éducation ou Ă  un manque d’accessibilitĂ©, le “green gap” ne peut ĂȘtre ignorĂ©.

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MA PLANÈTE EST À CROQUER, JE VAIS LA DÉVORER !

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NOS REPAS ET LEUR IMPACT CARBONE, UN LIEN DIFFICILE

Nous avons demandĂ© Ă  chaque pays de classer quatre plats dans l’ordre croissant de leurs Ă©missions de carbone respectives. Voici quelques-uns des rĂ©sultats
 Aux ÉtatsUnis, nous avons demandĂ© aux rĂ©pondants de classer les Ă©missions d’un cheeseburger, d’un cheesecake, d’une salade grecque et d’un plat de poulet frit. 25% des destinataires ne savaient pas quoi rĂ©pondre, et moins d’un quart (23%) ont sĂ©lectionnĂ© la bonne rĂ©ponse concernant le cheeseburger. En France, nous avons choisi de soumettre le steak tartare, un poulet frites, une salade de chĂšvre et une mousse au chocolat.

Ici aussi, le poulet a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© comme ayant le plus d’émissions de carbone (37%) avec seulement une personne sur trois (31%) dĂ©chiffrant correctement le steak tartare. La confusion rĂšgne - les États-Unis et la France ont sĂ©lectionnĂ© la viande rouge comme l’option la moins durable dans une liste de viande rouge, de fruits de mer, de volaille, de fruits et lĂ©gumes et de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales. Mais les deux n’ont pas identifiĂ© le plat de viande rouge comme ayant le plus d’émissions de carbone dans une liste de quatre repas. Sommes-nous perdus quand il s’agit de parler d’émissions de carbone ?

Q: Selon vous, quel est aliment le plus durable parmi la viande rouge, les fruits de mer, la volaille, les fruits et légumes et les protéines végétales ?

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41% 41% 35% 26% 50% 32% 28% 22% 26% 18% 38% 24% 27% 24% 27% 22% 27% 19% 18% 25% 26% 7% 7% 12% 10% 5% 9% 12% 5% 4% 7% 7% 3% 7% 9% Fruits et lĂ©gumes Viande rouge ProtĂ©ines vĂ©gĂ©tales Fruits de mer Volaille 36% 26% 23% 9% 6% Total Q: À quelle frĂ©quence mangez-vous de la viande rouge (c’est-Ă -dire du bƓuf et du porc) ? 8% 10% 7% 4% 12% 7% 14% 56% 59% 54% 46% 62% 48% 53% 22% 16% 27% 29% 13% 27% 22% 6% 7% 5% 10% 8% 10% 7% Tous les jours 1-3 fois/semaine 1-3 fois/mois Jamais 9% 54% 22% 8% Total

COMBLER LE “GREEN GAP”

Nous avons dĂ©nichĂ© une mine de statistiques qui a levĂ© le rideau sur le “green gap”. Des lacunes dans nos connaissances, l’accessibilitĂ©, la comprĂ©hension et l’impact. Et mĂȘme s’il est facile de broyer du noir, nous prĂ©fĂ©rons rĂ©soudre les problĂšmes. Nous sommes des chercheurs de solutions. Des crĂ©ateurs de salades. Alors, nous nous sommes demandĂ©, comment pouvons-nous vraiment apporter des changements et que pourrions-nous faire dans l’industrie alimentaire pour aider ?

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ÉDUCATION, ÉDUCATION, ÉDUCATION

Il y a un manque de comprĂ©hension et par consĂ©quent, d’action en ce qui concerne le carbone dans nos aliments et les directives nutritionnelles que nous devrions tous suivre. 63% des personnes interrogĂ©es n’avaient pas entendu parler des directives diĂ©tĂ©tiques de l’OMS, alors faisonsnous l’autruche ou ne comprenons-nous pas l’importance du sujet ? Il reste encore beaucoup Ă  faire pour sensibiliser aux problĂšmes, non seulement dans les Ă©coles, mais dans le dĂ©bat public et avec les gouvernements afin de soutenir des donnĂ©es scientifiques qui ne peuvent plus ĂȘtre ignorĂ©es.

POUR LES GENS ET LA PLANÈTE, NOUS AVONS BESOIN DE CLARTÉ, PAS DE CONFUSION

Nous savons maintenant que pour la nutrition et le carbone, les consommateurs ont besoin d’un meilleur Ă©tiquetage. À l’heure actuelle, il n’existe aucune mĂ©thode standard ou systĂšme d’étiquetage obligatoire que les marques alimentaires peuvent utiliser pour partager des informations sur le carbone dans leurs produits. Comment le consommateur peut-il faire les bons choix dans ces conditions ? Plus de la moitiĂ© des destinataires (53%) ont dĂ©clarĂ© qu’un Ă©tiquetage plus clair les aiderait Ă  faire des choix alimentaires plus durables. Si nous savons que c’est primordial pour le changement des systĂšmes alimentaires,

pourquoi les entreprises et les gouvernements ne font-ils pas plus pour faciliter les démarches des consommateurs ?

UN ÉTIQUETAGE OBLIGATOIRE POUR TOUT LE MONDE

Nous pensons maintenant qu’il est temps de rendre l’étiquetage carbone obligatoire pour toutes les entreprises alimentaires. Nous n’avons plus le luxe de procrastiner. Attendre n’est pas une option, sinon demain ne sera pas une rĂ©alitĂ©. Nous appelons les gouvernements de l’UE Ă  mettre en Ɠuvre une mĂ©thode standardisĂ©e d’étiquetage carbone et Ă  la rendre obligatoire pour tous les principaux points de vente et marques alimentaires.

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ATTENDRE N’EST PAS UNE OPTION, SINON DEMAIN NE SERA PAS UNE RÉALITÉ.

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LE TEMPS DES DÉBATS EST PASSÉ, IL EST TEMPS D’AGIR

Le rapport Vegocracy est basĂ© sur une recherche appliquĂ©e menĂ©e auprĂšs de 10 500 rĂ©pondants dans sept pays. Il s’agit d’une tentative sĂ©rieuse d’enquĂȘter sur les implications de notre alimentation sur la planĂšte et sur notre santĂ©. L’étude a montrĂ© que les consommateurs exigent un Ă©tiquetage plus clair et de meilleure qualitĂ© pour les aider Ă  faire des choix durables et Ă  mieux se nourrir. Le coĂ»t est un problĂšme qui persiste et limite l’accessibilitĂ© aux fruits et lĂ©gumes frais Ă  travers les pays, les gĂ©nĂ©rations et le genre, mais nous avons Ă©galement constatĂ© que lorsque les consommateurs reçoivent les bonnes informations, cela les incite Ă  faire de meilleurs choix. Chez Picadeli, nous savons que nous ne sommes pas les seuls concernĂ©s. Pour la toute premiĂšre fois, un pavillon de l’alimentation Ă©tait prĂ©sent Ă  la COP27, rapprochant l’alimentation de la conversation sur les Ă©missions mondiales, mais nous savons que nous devons maintenant faire plus que parler. Pour soulever des sujets, les rĂ©unions environnementales annuelles reprĂ©sentent un moment important dans le calendrier mĂ©diatique, mais les actions parlent plus que les mots.

Nous nous sentons vraiment engagĂ©s et responsables, non seulement de la santĂ© de nos consommateurs, mais aussi de la santĂ© de la planĂšte. Cependant, pour un rĂ©el changement dans le systĂšme alimentaire, nous devons aider Ă  Ă©duquer les consommateurs et les rapprocher de cette aventure. Pour cela, nous devons tenir nos gouvernements et nos politiciens responsables de leur contribution Ă  ce changement. Une façon d’y parvenir est de demander que l’étiquetage carbone soit obligatoire pour crĂ©er un vĂ©ritable changement systĂ©mique, qui ne dĂ©pende pas entiĂšrement de la recherche de meilleures options par le consommateur.

Nous sommes convaincus, sur la base de nos conclusions du rapport Vegocracy 2023, que si les consommateurs veulent faire plus pour rĂ©duire leur impact carbone, mais n’en ont pas la capacitĂ©, nous devons alors faire tout ce qui est en notre pouvoir pour combler le “green gap”, aider Ă  Ă©duquer nos consommateurs et soutenir le changement indispensable des systĂšmes alimentaires pour protĂ©ger notre planĂšte.

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picadeli.com

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