Vegocracy Report 2023 (fr)

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COMMENT COMBLER LE GREEN GAP?

RAPPORT VEGOCRACY ’23

Une étude internationale sur nos habitudes alimentaires et leur impact non seulement sur notre santé, mais aussi sur la santé de la planète.

COMMENT

COMBLER LE GREEN GAP?

RAPPORT VEGOCRACY ’23

Une étude internationale sur nos habitudes alimentaires et leur impact non seulement sur notre santé, mais aussi sur la santé de la planète.

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SOMMAIRE

5 NOUS AVONS UN PROBLÈME. ET UNE SOLUTION. 7 POURQUOI CETTE ÉTUDE EST-ELLE IMPORTANTE ? 9 DES CHIFFRES CLÉS POUR LES GENS PRESSÉS 10 L’ÂGE DU “GREEN GAP” 14 Nous avons un problème de perception : nourriture durable = pas savoureuse 15 Les gens veulent manger plus durablement, mais ne le font pas 15 L’empreinte carbone, une notion floue 17 Avoir conscience du “green gap” n’est pas suffisant pour le combler 17 Interview : Dr. Steffen Hirth 18 L’IGNORANCE N’EST PAS LE SECRET DU BONHEUR 20 Ni la volonté, ni l’information 21 Même ceux qui savent résistent encore 21 Le “green gap” traverse les frontières 22 Moins d’UN sur CINQ peut identifier les directives quotidiennes de l’OMS 23 Interview: Dr. P.K. Newby 24 DES STATISTIQUES À GRIGNOTER 26 EST-CE QUE MANGER VERT NOUS MET DANS LE ROUGE ? 28 Notre alimentation est impactée par l’inflation 29 Rester à la maison pour faire des économies 29 En caisse, les légumes pèsent lourd sur la balance 30 Le coût de la vie nous affecte tous 31 PERSONNE NE PENSE À LA PLANÈTE EN REMPLISSANT SON ASSIETTE, POURQUOI ? 32 Le goût ou la planète - puis-je avoir les deux, s’il vous plaît ? 33 Éducation vs inflation 33 Nos repas et leur impact carbone, un lien difficile 35 COMBLER LE “GREEN GAP” 36 Éducation, éducation, éducation 37 Pour les gens et la planète, nous avons besoin de clarté, pas de confusion 37 Un étiquetage obligatoire pour tout le monde 37 LE TEMPS DES DÉBATS EST PASSÉ, IL EST TEMPS D’AGIR 38

“NOUS DEVONS COMBLER LE «GREEN GAP»* À L’ÉCHELLE

MONDIALE, SINON IL SERA TROP TARD POUR AGIR. MAIS NOUS AVONS ENCORE LE TEMPS.”

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*green gap : l’écart vert, les paradoxes entre les sensibilités écologiques des consommateurs et leurs comportements d’achats.

NOUS AVONS UN PROBLÈME. ET UNE SOLUTION.

En 2022, nous avons lancé le tout premier rapport Vegocracy; une étude internationale qui avait pour objectif d’étudier nos habitudes alimentaires. Nous avons mis l’accent sur une nutrition et une alimentation saine et nous avons découvert des statistiques stupéfiantes. Par exemple, le fait qu’un tiers des familles dans les sept pays que nous avons interrogés n’avaient pas les moyens de manger des fruits et légumes conformément aux directives recommandées*.

Nous nous sommes donc posé une question : avoir une alimentation saine devrait-il être un privilège ? Nous pensons que non. Nous sommes toujours plus déterminés que jamais dans notre mission de démocratisation de l’alimentation saine et de l’éducation. Mais pas de planète, pas de personne à éduquer. Cette année, nous ne mettons pas seulement l’accent sur notre santé, mais aussi sur la santé de notre planète.

Le temps presse pour inverser les conséquences catastrophiques du changement climatique. L’Accord de Paris des Nations Unies a appelé la communauté mondiale à travailler dur pour réduire les émissions de carbone dans tous les pays et toutes les industries. Ce n’est plus un secret, la nourriture que nous mangeons représente 30% des émissions mondiales de dioxyde de carbone** et cela doit changer dans l’intérêt de la santé et de l’avenir de la planète. C’est pourquoi, dans ce rapport Vegocracy 2023, nous nous sommes demandés - que savons-nous vraiment

sur la consommation “verte” ? Pourquoi ne mangeons-nous pas plus durablement ?

Est-ce à cause de la hausse du coût de la vie ? Comment pouvons-nous aider à briser ces barrières ? Un individu peut avoir un impact considérable sur sa propre empreinte carbone et pour réaliser le changement de système alimentaire nécessaire, un changement de mentalité politico-économique plus large doit avoir lieu.

La grande question pour 2023 est : comment combler le “green gap” ? Un fossé présent dans nos connaissances, nos intentions et les prises de conscience autour de la nécessité de manger plus vert, à la fois pour la nutrition et l’environnement.

Nous espérons que ce rapport Vegocracy servira de véritable source d’inspiration pour l’ensemble de l’industrie alimentaire afin de démontrer exactement pourquoi nous pouvons et devrions en faire plus pour favoriser le changement des systèmes alimentaires. Nous devons combler le “green gap” à l’échelle mondiale, sinon il sera trop tard pour agir. Mais nous avons encore le temps.

* Étude menée auprès de 11 000 destinataires et sept pays, par Kantar pour le compte de Picadeli, 2022

** IPCC, 2019

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NOUS SOMMES EN MISSION POUR AIDER LE MONDE À MANGER

PLUS VERT, UNE SALADE À LA FOIS.

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POURQUOI VOUS EN SOUCIER ?

Nous voulons que le monde mange plus vert. Et ce n’est pas seulement pour pousser de la fonte ou voir dans le noir, c’est aussi pour aider à prendre soin de la santé de la planète qui nous concerne tous, jeunes ou moins jeunes. Mais même si nous savons que nous devons manger plus vert, nous ne le faisons toujours pas. L’année dernière, nous avons utilisé le rapport Vegocracy pour mettre en lumière les obstacles à l’alimentation saine. Cette année, nous nous demandons ce qui a changé. Pourquoi les choses n’ont-elles pas bougé ? Et comment pouvons-nous aider tout le monde à manger plus vert ? Est-ce un problème lié au coût de la vie ou un problème de désinformation sur le carbone ou autre ?

COMMENT AVONS-NOUS PROCÉDÉ ?

Le rapport Vegocracy est une vaste enquête internationale menée par la société de recherche mondiale Kantar auprès de 10 500 destinataires dans sept pays : Belgique, Finlande, France, Allemagne, Suède, Royaume-Uni et ÉtatsUnis avec un minimum de 1 000 participants dans chaque pays. Chaque enquête a duré environ 10 minutes et a été menée dans la langue maternelle de chaque pays. Toutes les questions ont été répondues par des hommes et des femmes âgés de 18 à 65 ans. L’enquête s’est déroulée en ligne entre les mois de décembre 2022 et janvier 2023. En outre, nous avons fait appel à des penseurs indépendants et à des institutions universitaires de premier plan pour obtenir des conseils d’experts et un soutien aux hypothèses de l’étude.

POURQUOI NOUS EN SOUCIER ?

Picadeli est un pionnier suédois de la salade, animé par la conviction que la restauration rapide doit également être une nourriture bonne pour vous (et aussi bonne pour la planète). Nous voulons mettre la barre plus haut pour démocratiser l’alimentation saine à la fois pour nous et notre monde. Depuis 2009, nous servons une restauration rapide saine, fraîche, accessible et appétissante dans plus de 2000 magasins en Europe et aux États-Unis. Grâce à des bars à salades high-tech inédits, nous avons réduit les déchets, promu des offres de restauration rapide saine et montré aux gens à quoi l’avenir de la restauration rapide peut ressembler. Nous nous sentons sincèrement responsables de la santé de nos consommateurs, mais cela ne peut plus être distingué de la santé de la planète.

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DES CHIFFRES CLÉS POUR LES GENS PRESSÉS

Roulement de tambour s’il vous plaît. Voici les principaux résultats de notre enquête internationale de 2023, décomposés en petites statistiques pour les personnes pressées. Ou alors, plongez dès maintenant dans le rapport complet, vous avez notre feu vert.

49%

Presque un participant sur deux (49%) a choisi le goût comme critère le plus important lors du choix de ce qu’il mange. Nos papilles gustatives sont vraiment un outil de premier choix.

3%

Seuls 3% des répondants ont indiqué que l’environnement était le facteur le plus important lors du choix de leurs repas. La priorité de la planète est faible dans les décisions quotidiennes.

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Plus de la moitié des destinataires (53%) ont déclaré qu’un étiquetage plus clair les aiderait à faire des choix alimentaires plus durables. Oui, nous avons entendu parler de notre empreinte carbone, mais les calories carbonées ? Absolument aucun indice.

Environ un quart (24%) des destinataires estimaient ne pas pouvoir avoir un impact sur leur empreinte carbone et, parmi ceux qui ont répondu oui, seuls 12% pensaient que leur consommation alimentaire pouvait avoir un impact remarquable sur leur empreinte carbone. Nous ne semblons pas réaliser les émissions de carbone qui se trouvent dans nos assiettes.

PASSER LE GOÛT ET LE PRIX

Le coût avant le climat - près de la moitié des participants (49%) ont déclaré que le principal obstacle à une alimentation plus durable est un prix trop élevé. Mais pouvons-nous vraiment nous permettre de ne pas manger plus vert ?

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53%
49%
24% EN RÉSUMÉ, NOUS FAISONS
AVANT LA PLANÈTE.

Seuls 18% des participants pouvaient définir correctement la quantité quotidienne de fruits et légumes recommandée par l’OMS. Manquons-nous d’éducation ou manquons-nous de motivation ?

À travers les sept pays, parmi ceux qui ne mangent pas leurs portions de fruits et légumes quotidiennement, 32% déclarent que c’est à cause du coût. Une statistique qui reste inchangée par rapport à 2022.

34%

34% des répondants qui ne suivent pas les directives quotidiennes ont déclaré qu’ils n’estimaient pas leur consommation en fruits et légumes comme une priorité - qu’en est-il de la santé ?

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18% 32%

NOUS SOUHAITONS PLUS D’INFOS POUR MIEUX MANGER

Plus de la moitié (53%) ont déclaré qu’un étiquetage plus clair sur la nutrition les aiderait à faire de meilleurs choix alimentaires.

LE COÛT DE LA VIE A UN IMPACT SUR NOTRE SANTÉ

27% abandonnent désormais les légumes lorsqu’il s’agit de réduire les coûts dans les courses hebdomadaires.

LE “GREEN GAP” EXISTE

Moins d’un répondant sur cinq dans les sept pays (16%) est en mesure de respecter les directives diététiques quotidiennes de l’OMS.

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L’ÂGE DU “GREEN GAP”

Le temps presse dans la course pour lutter contre l’impact mondial du changement climatique, et c’est loin d’être terminé.

L’Accord de Paris des Nations Unies a appelé la communauté mondiale à travailler dur pour réduire les émissions de carbone dans tous les pays et toutes les industries. Nous savons maintenant que la nourriture que nous mangeons représente 30% des émissions mondiales de dioxyde de carbone* et cela doit changer dans l’intérêt de la planète. Un changement est possible. Nous pouvons le faire.

Néanmoins, avec le “green gap”, cela reste difficile à réaliser. Mais qu’est-ce que le “green gap” ? C’est la découverte que beaucoup de gens ne peuvent se permettre de manger vert ou peut-être pire, ne savent même pas comment faire. En plus de cela, nous n’avons littéralement aucune information concernant le carbone de nos aliments (un zéro pointé). Et ces deux choses sont mauvaises. Mauvaises pour notre santé, mais aussi pour la santé de la planète. *IPCC,

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2019

NOUS AVONS UN PROBLÈME DE PERCEPTION : NOURRITURE DURABLE

= PAS SAVOUREUSE

Près de la moitié (49%) des destinataires ont choisi le goût comme considération la plus importante lors du choix de ce qu’ils mangent, ce qui a chuté de façon spectaculaire à seulement 3% en choisissant l’environnement comme principale préoccupation. Sur cette base, seuls 22% ont déclaré que la nourriture durable signifiait “plus savoureuse” pour eux et, comme nous continuons à donner la priorité aux papilles plutôt qu’à la planète, cela pourrait être un obstacle majeur à une alimentation plus verte. Bien sûr, tout le monde veut jouer son rôle, l’idéal serait de lier l’utile à l’agréable.

LES GENS VEULENT MANGER PLUS DURABLEMENT, MAIS NE LE FONT PAS

Il n’y a pas de grande théorie du complot sur la raison pour laquelle nous engloutissons l’avenir de notre planète. Environ un quart (24%) des participants ont estimé qu’ils ne pouvaient avoir aucun impact sur leur empreinte carbone, et parmi ceux qui ont répondu oui, seuls 12% pensaient que l’alimentation pouvait avoir le plus d’impact sur leur empreinte carbone. Nous ne comprenons pas comment nos choix alimentaires peuvent affecter la température montante de la planète. Et ce n’est pas surprenant si l’on considère que 82% des destinataires ne sont pas au courant des objectifs de l’Accord de Paris des Nations Unies concernant les émissions de carbone d’un repas, bien qu’ils aient entendu parler de l’Accord lui-même. Le score le plus élevé revient aux États-Unis avec 89% des répondants identifiant l’accord de manière incorrecte ou incapable de répondre à la question.

Q: Avez-vous entendu parler de l’Accord de Paris des Nations Unies sur l’environnement ?

54% 70% 58% 69% 83% 32% 43% 15

LE “GREEN GAP” EXISTE AUSSI ENTRE LES PAYS, MAIS QUELLE

IMPORTANCE ?

En tant qu’acteur de l’industrie alimentaire, nous voulons faire plus pour aider les consommateurs à prendre des décisions plus claires concernant l’impact climatique de leurs aliments. Dans l’état actuel des choses, il n’existe aucune méthode standard ou système d’étiquetage obligatoire que les marques alimentaires peuvent utiliser pour partager des informations sur le carbone dans leurs produits. Mais alors, comment font les consommateurs qui veulent manger plus vert ?

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L’EMPREINTE CARBONE, UNE NOTION FLOUE

Sans information ni explication pour les consommateurs, il est impossible de connaître l’empreinte carbone des aliments. Nous avons constaté qu’un quart (25%) des personnes interrogées pensaient que la viande rouge était l’aliment le plus durable dans la liste suivante : viande rouge, fruits de mer, volaille, fruits et légumes et protéines végétales, un résultat qui va jusqu’à près de deux personnes sur cinq en Allemagne (38%). Encore en Allemagne, un pourcentage alarmant de 43% des répondants ont choisi les fruits et légumes comme l’aliment le moins respectueux du climat. Si le consommateur manque de connaissances à ce propos, avant même de passer la porte des magasins, comment pouvons-nous espérer un changement dans ses habitudes alimentaires alors que nous mettons toute la responsabilité sur lui ?

AVOIR CONSCIENCE DU “GREEN GAP” N’EST PAS SUFFISANT POUR LE COMBLER

Bien que la Suède soit le pays le plus sensibilisé à l’Accord de Paris des Nations Unies sur l’environnement (83%), seuls 3% des participants en Suède donnent la priorité à l’environnement lors de leurs choix de repas. Au RoyaumeUni, seulement 32% avaient entendu parler de l’Accord de Paris des Nations Unies, et pourtant le nombre de personnes plaçant l’environnement au premier plan lors du choix des aliments est resté presque le même qu’en Suède (4%). La prise de conscience des initiatives ne bousculera pas les choses à elle seule, nous avons encore besoin d’ajouter une couche supplémentaire dans la communication entre les consommateurs et les marques afin de les aider à déchiffrer l’impact carbone de leur alimentation. Alors quelque chose d’aussi simple qu’une étiquette carbone pourrait-il sauver la planète ?

Q: Un étiquetage plus clair des aliments durables vous encouragerait-il à faire des choix alimentaires plus durables dans votre magasin ?

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51% 54% 62% 48% 47% 57% 59% Oui:

STEFFEN HIRTH est titulaire d’un doctorat en sociologie et d’un diplôme en géographie sociale et économique. Il est chercheur à l’Institut de Recherche sur la Durabilité, École de la Terre et de l’Environnement, à l’Université de Leeds, au Royaume-Uni. Avec l’aide de ses collaborateurs du projet H3 - Healthy Soil, Healthy Food, Healthy People - son travail sur les chaînes d’approvisionnement alimentaire vise à améliorer la durabilité et la résilience du système alimentaire britannique.

L’enquête a révélé qu’une personne sur quatre estime, qu’en tant qu’individu, elle ne peut pas avoir d’impact sur son empreinte carbone, et seulement 12% des personnes interrogées pensent que l’alimentation est ce qui peut avoir le plus d’impact sur leur empreinte carbone (par rapport à d’autres secteurs comme les voyages de loisirs, l’énergie, les déplacements quotidiens et la consommation). D’après-vous, pourquoi si peu de gens pensent avoir une influence sur leur empreinte carbone, et plus précisément par le biais de leurs choix alimentaires ?

C’est compliqué. Nous avons évidemment une influence sur notre empreinte carbone individuelle, et l’alimentation est l’un des leviers les plus faciles et efficaces dont dispose un individu. Cependant, il est vrai que si quelqu’un abuse des transports aériens, agir sur cet aspect sera probablement plus efficace que sur son alimentation. Peu importe - pour atteindre les objectifs climatiques, nous devons utiliser les tous les leviers à notre disposition.

Niveau alimentation, la plupart d’entre nous font leurs courses quotidiennement, ainsi choisir une alimentation fraîche et riche en végétaux n’est pas forcément onéreux. Pourtant, il existe des facteurs qui limitent ce choix. Avec la hausse du coût de la vie, un nombre croissant de personnes dépendent des associations caritatives alimentaires. Les aliments biologiques ne sont pas disponibles partout ou simplement abordables. Ainsi, la façon dont les gens répondent à ces questions dépend beaucoup de l’endroit où ils vivent. Les personnes aisées des grandes villes ont un plus grand impact sur leur empreinte, car elles peuvent se permettre de choisir

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DR. STEFFEN HIRTH, CHERCHEUR EN SYSTÈMES ALIMENTAIRES DURABLES ET RÉSILIENTS.

mais elles ont souvent une empreinte élevée à la base. Une société durable dépend d’une réglementation qui impose une transformation socialement juste, des prix élevés pour des émissions élevées et des changements drastiques dans les pratiques des producteurs et des détaillants. C’est pourquoi je comprends le sentiment que nous ne pouvons pas avoir un impact significatif sur notre empreinte – même si, d’une certaine façon, nous le pouvons tous.

mais il s’agit d’une stratégie de campagnes politiques et commerciales classiques. Cela nous a déjà menés loin de la durabilité. L’autre option consiste à accepter que les gens peuvent ne pas être conscients et donc supprimer la nécessité pour eux de l’être en réglementant la disponibilité de la nourriture et les pratiques agricoles en leur nom. Poursuivre résolument ces deux options pourrait être la meilleure stratégie vers un système alimentaire durable.

À quel point est-il important de voter pour nos choix nutritionnels, afin de changer notre système alimentaire ?

25% des personnes interrogées ont choisi la viande rouge comme l’aliment le plus durable parmi une liste constituée de viande rouge, de fruits de mer, de fruits et légumes et de plantes. Pourquoi pensez-vous qu’il y a une si faible sensibilisation quant à l’impact de la viande rouge sur l’environnement ?

Soit les gens sont mal informés, soit ils ont mal compris la question. La société est en proie à des discours trompeurs. Concernant la viande rouge, les débats sur la “meilleure” viande et les pâturages régénératifs, popularisés à travers les documentaires font fausse impression. Le carbone stocké dans le sol par le pâturage régénératif ne compense pas l’effet d’atténuation du climat en substituant une “meilleure” viande aux aliments à base de plantes.

Pour en revenir à la question initiale, nous avons deux options. Sensibiliser les consommateurs est une évidence,

Pour atteindre les objectifs climatiques, nous devons diviser par trois voire quatre les émissions par habitant de l’UE avant 2030. D’ici sept ans, “nos” choix de repas devront être radicalement différents pour éviter que la Terre ne devienne un environnement inhabitable. Quand je dis “nos” choix, je ne parle pas de nous en tant qu’individus. Je veux dire nous, en tant qu’espèce et société. Le vote est un outil démocratique vital, mais je ne suis pas sûr d’approuver le “vote” pour ou contre des aliments, qu’ils soient bons ou mauvais.

Démocratiser l’alimentation responsable ne doit pas encourager les consommateurs à choisir entre de “bons” ou de “mauvais” aliments, même s’ils sont bien informés (ce rapport montre d’ailleurs que beaucoup ne le sont pas). La démocratie alimentaire devrait consister à réglementer collectivement les quantités de bœuf, de produits laitiers, de tomates sous serres chauffées, etc., que l’agriculture mondiale peut produire en toute sécurité, et créer des budgets carbone personnels pour un accès égalitaire aux aliments restants à fortes émissions, tout en accordant aux citoyens une souveraineté sur les aliments sains et durables.

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“UNE SOCIÉTÉ DURABLE DÉPEND D’UNE RÉGLEMENTATION
QUI IMPOSE UNE TRANSFORMATION SOCIALEMENT JUSTE, DES PRIX ÉLEVÉS POUR DES ÉMISSIONS ÉLEVÉES ET DES CHANGEMENTS DANS LES PRATIQUES DES PRODUCTEURS ET DES DÉTAILLANTS.”

L’IGNORANCE N’EST PAS LE SECRET DU BONHEUR

Même si vous n’avez pas lu notre rapport Vegocracy de 2022, vous savez probablement déjà que c’est une bonne idée de manger des fruits et légumes. Pourtant nos habitudes n’ont pas beaucoup évolué, notre cas s’aggrave t-il ? Pourquoi ? Nous voulions savoir pourquoi le Royaume-Uni, les États-Unis, la Suède, la Finlande, l’Allemagne, la France et la Belgique ne sont toujours pas sur les rails du brocoli. Le “green gap” en est-il la cause ?

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NI LA VOLONTÉ, NI L’INFORMATION

63% des participants n’avaient même pas entendu parler des directives diététiques de l’OMS, seulement un cinquième dans tous les pays (16%) étant en mesure de les respecter. Il y aussi un clivage générationnel, près des trois quarts (72%) des 4565 ans n’avaient pas entendu parler des recommandations alimentaires de l’OMS contre un peu plus de la moitié des 54% des 18-34 ans. Ignorons-nous la vérité dérangeante selon laquelle nous devons manger des fruits et des légumes, et si oui, pourquoi ?

MÊME CEUX QUI SAVENT RÉSISTENT ENCORE

Presque tous les participants en France avaient entendu parler des directives alimentaires nationales du pays (94%), un nombre qui chute à 54% et 56% pour la Suède et l’Allemagne respectivement, avec seulement 11% des participants allemands confirmant qu’ils mangeaient des fruits et légumes quotidiennement.

Il est intéressant de noter qu’en France, malgré une plus grande sensibilisation, seuls 17% ont pu respecter les directives quotidiennes concernant les fruits et légumes, 45% de ceux qui n’y sont pas parvenus ont cité le coût comme obstacle principal. En Suède, près de la moitié de ceux qui ne respectaient pas les directives quotidiennes (46%) ont déclaré que cela était dû à un manque de priorisation.

Ainsi, même lorsque nous savons que nous devrions mieux manger, le coût et le manque de compréhension à propos de l’importance de manger des fruits et des légumes sont des obstacles à une alimentation plus verte. Le problème dépasse l’individu, et en parallèle avec l’éducation et la clarté, les consommateurs ont également besoin du soutien des gouvernements et des organisations pour combler le “green

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Q: À quelle fréquence mangez-vous des salades au déjeuner ? 3% 10% 7% 6% 3% 7% 10% 25% 30% 35% 36% 16% 28% 32% 26% 28% 30% 28% 35% 25% 29% 21% 23% 17% 19% 35% 21% 17% 25% 9% 11% 11% 10% 17% 12% Tous les jours 1-3 fois/semaine 1-2 fois/mois Parfois pendant l’année Jamais Total 7% 29% 29% 22% 14%
gap”.

LE “GREEN GAP” TRAVERSE LES FRONTIÈRES

Les personnes interrogées en Suède étaient les moins averties sur les recommandations alimentaires nationales (54 %) et les recommandations alimentaires de l’OMS (18%). En Finlande, parmi ceux qui avaient entendu parler des directives de l’OMS, 44% ont donné la mauvaise réponse de 500 g de fruits et légumes par jour et en Allemagne, près de deux sur cinq (37%) n’ont même pas essayé de répondre à la question. Près de tous les Français interrogés avaient entendu parler des recommandations alimentaires nationales (94%) qui chutent à un peu moins de la moitié (49%) pour les recommandations alimentaires de l’OMS. Il y a donc un point commun, tous les pays montrent une meilleure connaissance de leurs directives alimentaires nationales par rapport à celles de l’OMS.

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MOINS D’UN SUR CINQ PEUT IDENTIFIER LES DIRECTIVES QUOTIDIENNES DE L’OMS

Seuls 18% des bénéficiaires pouvaient identifier correctement la quantité quotidienne de fruits et légumes recommandée par l’OMS. Moins d’un adulte sur cinq, un constat qui laisse pantois. Cette fois, c’est un manque de connaissances, pas un problème de pays, de génération ou de genre, avec moins de 22% dans les sept pays identifiant correctement la bonne réponse de 400g.

Seul un cinquième (20%) des Millennials et de la Gen Z (1834 ans) qui avaient entendu parler des directives de l’OMS ont correctement identifié la bonne réponse, un chiffre qui n’a baissé que de 6% chez les 45-65 ans. Entre les hommes et les femmes, la différence était également insignifiante (3%). Mais alors, si le problème de l’éducation est global, est-ce de notre faute ou devrions-nous chercher ailleurs ?

Q: Avez-vous entendu parler des directives alimentaires nationales concernant la quantité de fruits et de légumes à manger par jour ?

Q: Un étiquetage plus clair vous encouragerait-il à faire des choix alimentaires plus sains dans les magasins ?

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77% 83% 94% 56% 54% 82% 72% Oui: 52% 53% 62% 51% 44% 56% 58% Oui:
Plus de la moitié (53%) ont déclaré qu’un étiquetage plus clair sur la nutrition aiderait à faire de meilleurs choix alimentaires. Un fait qui devient difficile à ignorer. Cela dit, les informations doivent être présentées de manière claire et efficace pour que nous puissions les traiter rapidement.

DR. P.K. NEWBY est l’amie autoproclamée de la salade. Elle est également scientifique et auteure, se consacrant à la recherche et à la communication de ce que nous mangeons et en quoi c’est important, du champ à la fourchette. C’est une experte de renommée internationale et une conférencière inspirante sur les régimes à base de plantes et la prévention des maladies chroniques. Elle apporte des preuves (et de l’humour) aux conversations actuelles sur la nutrition avec sa deuxième entreprise : “Food Matters Media”.

P.K détient un doctorat de Harvard et deux masters de Columbia. Elle a exercé dans les facultés de Tufts, de l’Université de Boston et de Harvard.

Pourquoi pensez-vous que, même lorsque les pays sont plus conscients des initiatives environnementales, cela n’affecte pas directement nos assiettes ?

Étude après étude, il est clair que les principaux facteurs qui déterminent le comportement alimentaire sont le goût, le coût et la commodité, un tiercé gagnant qui a un impact sur ce que nous mangeons, comment et où, jour après jour. Des valeurs telles que la santé et la durabilité influencent également nos choix alimentaires, mais doivent toujours s’intégrer dans les régimes alimentaires quotidiens de façon à garder le goût au premier plan. Les repas doivent

être savoureux tout en respectant les budgets et les habitudes alimentaires. Près de la moitié des répondants (49%) ont déclaré ne pas manger plus vert à cause du coût, tandis que 26% n’aimaient pas le goût ou trouvaient ça trop complexe à entreprendre (14%). Il y a encore du travail pour montrer aux consommateurs que cuisiner plus vert à un prix abordable, sans faire l’impasse sur le goût, est tout à fait envisageable.

Pourquoi pensez-vous que si peu de répondants mangent vert, lorsqu’il s’agit de prise de décision durable ?

Il convient de noter qu’environ un répondant sur quatre a déclaré que des conseils et des informations plus clairs sur les avantages à manger plus vert “les inciteraient à manger des aliments plus durables”. Bien que la connaissance seule entraîne rarement des changements durables de comportement alimentaire, elle fournit une base pour guider la prise de décision en matière de repas. L’alimentation durable est un concept relativement nouveau pour beaucoup et il reste une confusion quant aux aliments qui sont plus (ou moins) durables, comme le suggèrent certaines conclusions du rapport.

De plus, tout le monde ne comprend pas la complexité de ce qui rend un aliment (ou un régime) plus ou moins durable. Par

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DR. P.K. NEWBY, SCIENTIFIQUE ET AUTEURE
“IL EST CLAIR QUE LES
PRINCIPAUX FACTEURS QUI
DÉTERMINENT LE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE SONT LE GOÛT, LE COÛT ET LA COMMODITÉ”

exemple, 66% des personnes interrogées ont déclaré que les aliments durables signifiaient “produits localement”, ce qui n’est pas exact. En fait, le lieu de production des aliments a un impact relativement faible sur l’empreinte carbone globale d’un consommateur. Le plus important, c’est ce qu’ils mangent : calorie pour calorie, les aliments et les régimes à base de plantes émettent beaucoup moins de gaz à effet de serre, quel que soit l’endroit où ils sont produits. Manger local a des avantages incroyables et offre des saveurs inégalées : super pour l’agriculture communautaire ! Mais la chose la plus écologique qu’un mangeur puisse faire pour l’environnement est de consommer plus de plantes et moins d’animaux ou de produits d’origine animale.

Les répondants parlent d’un manque de priorisation comme principal obstacle à une alimentation saine (34% des personnes dans le monde ne mangent pas 400 g de fruits ou de légumes par jour pour cette raison). Comment pouvons-nous aider les consommateurs à comprendre pourquoi c’est en effet une priorité ?

Il n’est pas surprenant qu’environ un participant sur trois ne mette pas les fruits et les légumes au premier plan compte tenu du stress quotidien dans un monde post-pandémique. Je note que 28% ont déclaré que le manque d’inspiration était un obstacle à la consommation d’aliments plus sains et plus durables, y compris les fruits et légumes. Aussi, environ un quart des répondants ont cité le temps et la complexité comme obstacles. Il faut donc aider nos mangeurs à préparer rapidement et facilement de somptueux plats à base de plantes depuis leur cuisine. Rendre la restauration rapide plus abordable et accessible est également important, étant donné que de nombreuses personnes comptent sur les restaurants pendant la semaine ; un environnement

alimentaire sain et durable est essentiel. Si le “green gap” des connaissances existe indépendamment du lieu, du genre ou de l’âge, est-ce la responsabilité des consommateurs de s’éduquer, ou à nos gouvernements d’en faire plus ?

Cela fait plusieurs décennies que je parle de régimes à base de plantes et d’alimentation durable, et je suis ravie que les consommateurs commencent enfin à comprendre l’impact des choix alimentaires quotidiens sur le changement climatique et l’environnement. Il était temps ! Alors que les régimes alimentaires durables sont un nouveau concept pour beaucoup, en particulier les personnes âgées trop habituées à la viande, c’est rassurant de voir une Gen Z plus encline à l’écologie. La connaissance est importante en matière de nutrition, mais elle n’est pas suffisante pour changer les comportements. Notre alimentation est façonnée par un éventail de facteurs internes, comme les préférences gustatives et les traditions culturelles, et de facteurs externes, comme les environnements alimentaires à la maison, à l’école, dans les entreprises et les institutions.

Pourtant, il y a des faits indispensables que tous les mangeurs devraient comprendre afin de prévenir les maladies, de vivre plus longtemps et de protéger la planète. Mais, en ce qui concerne les changements à grande échelle que nous devons voir dans le monde, comme la réduction des maladies chroniques évitables et la lutte contre le changement climatique, les gouvernements et l’industrie alimentaire ont un plus grand rôle à jouer. Leur mission est de produire et de fournir un approvisionnement alimentaire sain et durable pour soutenir la survie de notre espèce sur terre.

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OUF! BEAUCOUP À DIGÉRER ? VOICI DES STATS POUR CASSER LA CROÛTE MAIS PAS LA TÊTE

Seuls 16% des bénéficiaires ont choisi la santé comme principale préoccupation lorsqu’ils planifient leurs repas, contre seulement 6% en Belgique et en Finlande. Le goût l’emporte sur la planète, certes, mais ce plaisir l’emporte aussi sur la santé. Quant aux États-Unis, à la France et à l’Allemagne, ils sont prêts à passer au vert, considérés comme les plus grands mangeurs de salades.

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Près d'un cinquième (18%) des hommes américains consomment de la viande rouge tous les jours contre 3% des femmes françaises. Oh la la. Près de la moitié (48%) des répondants âgés de 45 à 65 ans ne mangent jamais de protéines végétales, contre deux sur cinq (39%) chez la génération Z et la génération Y qui consomment des protéines végétales chaque semaine. Les futures générations seront végétales.

Les boomers et la génération X sont doués pour réduire les déchets, 56 % des répondants âgés de 45 à 65 ans jettent rarement de la nourriture chaque mois. En revanche, 36% de la génération Z et de la génération Y (18-34 ans) jettent de la nourriture chaque semaine. Le mouvement anti-gaspi est-il en déclin ?

Notre définition de "l'alimentation durable" n'est pas gravée dans la pierre. 84 % des Suédois ont déclaré qu'une alimentation durable signifiait "produit localement", tandis que 56 % des répondants américains choisissent "sain" comme première réponse.

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EST-CE QUE MANGER VERT NOUS MET DANS LE ROUGE ?

Près d’un participants sur trois (32%) ayant admis ne pas manger ses portions de fruits et légumes quotidiennement, a déclaré que c’était dû au coût. De même, parmi les personnes âgées de 18 à 34 ans, de 35 à 44 ans et de 45 à 65 ans, environ un tiers ont choisi le coût comme un obstacle majeur à la consommation de fruits et de légumes - le coût ne fait pas de distinction en ce qui concerne les préoccupations générationnelles (30%, 33% et 33% respectivement). Alors que la hausse du coût de la vie touche les pays du monde entier, nous constatons que le problème du coût ne disparaît pas.

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NOTRE ALIMENTATION EST IMPACTÉE PAR L’INFLATION

Près de deux participants sur trois dans les sept pays (63%) réduisent leurs sorties au restaurant, seulement 16% déclarent qu’ils ne cherchent pas à réduire le coût de leur alimentation. 51% des répondants réduisent également leur consommation de viande rouge pour économiser un peu d’argent. Il n’est pas surprenant de nous voir réduire nos dépenses alimentaires dans cette crise record du coût de la vie, mais il est intéressant de noter que même si la viande rouge est considérée comme le meilleur “petit plaisir” sur lequel économiser, 69% en Finlande ont déclaré manger de la viande rouge de façon hebdomadaire ou au quotidien. Dans ce même pays, on retrouve le plus grand nombre de personnes (45%) ayant cité le coût comme un obstacle à ne pas manger des portions quotidiennes de fruits et légumes. S’agit-il alors d’un problème de coût ou d’un problème de priorisation ? Dans les sept pays, la viande rouge était la catégorie d’aliments la plus sélectionnée pour réduire les coûts, par rapport aux options telles que les fruits de mer, les fruits et légumes, la volaille, les produits laitiers et les œufs. Alors pourquoi pensons-nous toujours que manger des fruits et légumes nous fait casser la tirelire ?

RESTER À LA MAISON POUR FAIRE DES ÉCONOMIES

Pendant la crise du coût de la vie, manger au restaurant était en tête des sondages comme le moyen le plus courant d’économiser sur les occasions alimentaires, avec près de deux répondants sur trois (63%) l’ayant sélectionné comme le meilleur moyen de réduire ses dépenses. Les femmes étaient également les plus susceptibles d’annuler ces sorties au restaurant, 69% déclarant économiser par ce biais, contre 58% des hommes. Les plats à emporter sont désormais aussi perçus comme un vrai plaisir occasionnel, la moitié (50%) déclarant qu’ils réduisent leur consommation de pizzas. C’est au Royaume-Uni que les chiffres s’envolent, avec près des deux tiers (62%) déclarant qu’ils mangeaient maintenant moins de plats à emporter, contre seulement 38% aux États-Unis.

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Pendant l’inflation,
quelle
essayez-vous d’économiser
(Choix
45% 58% 46% 53% 49% 62% 38% 64% 73% 64% 65% 56% 62% 64% 28% 36% 38% 34% 22% 26% 29% 17% 9% 13% 15% 23% 14% 13% Plats à emporter Sorties au restaurant Alimentation biologique Je n’essaie pas d’économiser
Q:
à
occasion
?
multiple)

EN CAISSE, LES LÉGUMES PÈSENT LOURD SUR LA BALANCE

27% des personnes interrogées dans les sept pays abandonnent désormais les légumes au profit du relevé bancaire. Parmi ceux qui ne mangent pas leurs portions quotidiennes de fruits et légumes, 40% des hommes ont déclaré que cela était dû à une faible priorisation, tandis que plus d’un tiers (36%) des femmes ont choisi le coût comme principale préoccupation. L’année dernière, nous avons constaté que les femmes étaient plus préoccupées par leur alimentation que les hommes, et cela s’avère toujours vrai 12 mois plus tard alors que nous nous enfonçons plus profondément dans une crise mondiale du coût de la vie.

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LE COÛT DE LA VIE NOUS AFFECTE TOUS

L’inflation limite nos inspirations alimentaires, cinq pays sur sept ont également enregistré une croissance du nombre de personnes incapables de se permettre de manger des fruits ou des légumes frais. Il est impossible d’ignorer aujourd’hui comment le coût va affecter à la fois notre santé et celle de la planète à l’avenir.

34% des répondants en Finlande ont déclaré que le coût était la considération la plus importante lors du choix d’un repas, contre seulement 18% des Suédois. Alors que le coût de la vie nous affecte tous et que nous commençons à réagir de différentes manières, nous voyons émerger un “green gap” préoccupant.

Q: À quelle fréquence mangez-vous des fruits et légumes ?

Parfois pendant l’année

Q: Pour quelles raisons ne mangez-vous pas 400g de fruits ou légumes par jour ?

Je ne peux pas me le permettre

Je n’aime pas le goût

Par manque de savoir-faire ou d’inspirations

Par manque de temps

Ce n’est pas une priorité pour moi

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64% 55% 57% 53% 67% 58% 52% 28% 34% 33% 37% 27% 33% 36% 5% 8% 7% 8% 4% 6% 9% 2% 3% 2% 2% 2% 2% 2% Tous les jours
1-3 fois/semaine 1-2 fois/mois
58% 33% 7% 2% Total
26% 45% 45% 30% 20% 30% 34% 10% 7% 6% 10% 5% 11% 8% 23% 26% 30% 29% 32% 26% 24% 22% 17% 14% 26% 17% 23% 21% 36% 26% 25% 28% 46% 35% 37%
33% 8% 27% 20% 33% Total

PERSONNE NE PENSE À LA PLANÈTE EN REMPLISSANT SON ASSIETTE, POURQUOI ?

Et comment le pourrions-nous ? Si personne ne nous l’enseigne à l’école et que l’information n’est pas disponible dans les supermarchés, comment pouvons-nous comprendre les objectifs carbone des gouvernements et de quelles façons ils s’intègrent dans notre alimentation ?

Souvenez-vous que 82% des personnes interrogées ne savaient pas quels sont les objectifs de l’Accord de Paris des Nations Unies concernant les émissions de carbone d’un repas, bien qu’elles aient entendu parler de l’Accord lui-même. Et vous ? Soyez honnêtes, le savez-vous ? C’est l’heure du test !

Q: Quel est l’objectif des émissions de carbone pour un repas selon l’Accord de Paris d’après-vous ?

1) Moins 0,8kg C02e

2) Entre 0,9 et 1,5 kg C02e

3) 1,6kg C02e

[Réponse: 1 ]

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DEUX PERSONNES SUR TROIS NE CONNAISSENT PAS LES OBJECTIFS LIÉS AUX ÉMISSIONS DE CARBONE

LE GOÛT OU LA PLANÈTE - PUIS-JE AVOIR LES DEUX, S’IL VOUS PLAÎT ?

Seuls 3% des répondants ont indiqué que l’environnement était le facteur le plus important lors du choix de leurs repas, mais près de la moitié (49%) ont sélectionné le goût comme la considération la plus importante. Nos papilles gustatives passent avant les objectifs de température mondiale.

ÉDUCATION VS INFLATION

Bien que 67% des répondants ont déclaré qu’ils mangeraient plus vert si c’était moins cher, plus de la moitié (53%) ont déclaré qu’un étiquetage plus clair les aiderait également à faire des choix alimentaires plus durables. Lorsque nous aurons accès à l’information, nous ferons de notre mieux pour faire le bon choix, à la fois pour nous et pour la planète.

QUE PUIS-JE FAIRE ?

JE NE SUIS QU’UNE SIMPLE PERSONNE

Environ un quart (24%) des participants ont estimé qu’ils ne pouvaient avoir d’impact sur leur empreinte carbone, et parmi ceux qui ont répondu oui, seuls 12% pensaient que l’alimentation pouvait avoir le plus d’impact. Nous ne comprenons pas à quel point le changement des systèmes alimentaires pourrait être important pour protéger notre future maison et comment nous pouvons contribuer en tant qu’individu avec quelque chose d’aussi simple que le choix de nos repas. Nous avons une multitude de choix non seulement dans ce que nous décidons de manger, mais aussi dans ce que nous décidons d’éliminer de notre alimentation. Si le coût est un obstacle à la consommation d’aliments à base de plantes, l’une des façons pour nous

aider à manger de manière plus durable en tant que consommateurs consiste à supprimer la viande rouge. Simple, efficace.

L’EMPREINTE CARBONE, UNE NOTION FLOUE

Nous avons constaté qu’un quart (25%) des personnes interrogées pensaient que la viande rouge était l’aliment le plus durable dans la liste suivante : viande rouge, fruits de mer, volaille, fruits et légumes et protéines végétales. Ce chiffre est passée à près de deux personnes sur cinq en Allemagne (38%). Sachez que, la viande rouge, pour diverses raisons, est largement reconnue comme l’aliment le moins durable.

LE “GREEN GAP” EXISTE

Moins d’un sur cinq dans les sept pays (16%) est en mesure de respecter les directives diététiques quotidiennes de l’OMS. Ce chiffre est même inférieur à celui de 2022 (18%), voilà qui donne la chair de poule. Qu’il soit dû à un manque d’éducation ou à un manque d’accessibilité, le “green gap” ne peut être ignoré.

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MA PLANÈTE EST À CROQUER, JE VAIS LA DÉVORER !

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NOS REPAS ET LEUR IMPACT CARBONE, UN LIEN DIFFICILE

Nous avons demandé à chaque pays de classer quatre plats dans l’ordre croissant de leurs émissions de carbone respectives. Voici quelques-uns des résultats… Aux ÉtatsUnis, nous avons demandé aux répondants de classer les émissions d’un cheeseburger, d’un cheesecake, d’une salade grecque et d’un plat de poulet frit. 25% des destinataires ne savaient pas quoi répondre, et moins d’un quart (23%) ont sélectionné la bonne réponse concernant le cheeseburger. En France, nous avons choisi de soumettre le steak tartare, un poulet frites, une salade de chèvre et une mousse au chocolat.

Ici aussi, le poulet a été sélectionné comme ayant le plus d’émissions de carbone (37%) avec seulement une personne sur trois (31%) déchiffrant correctement le steak tartare. La confusion règne - les États-Unis et la France ont sélectionné la viande rouge comme l’option la moins durable dans une liste de viande rouge, de fruits de mer, de volaille, de fruits et légumes et de protéines végétales. Mais les deux n’ont pas identifié le plat de viande rouge comme ayant le plus d’émissions de carbone dans une liste de quatre repas. Sommes-nous perdus quand il s’agit de parler d’émissions de carbone ?

Q: Selon vous, quel est aliment le plus durable parmi la viande rouge, les fruits de mer, la volaille, les fruits et légumes et les protéines végétales ?

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41% 41% 35% 26% 50% 32% 28% 22% 26% 18% 38% 24% 27% 24% 27% 22% 27% 19% 18% 25% 26% 7% 7% 12% 10% 5% 9% 12% 5% 4% 7% 7% 3% 7% 9% Fruits et légumes Viande rouge Protéines végétales Fruits de mer Volaille 36% 26% 23% 9% 6% Total Q: À quelle fréquence mangez-vous de la viande rouge (c’est-à-dire du bœuf et du porc) ? 8% 10% 7% 4% 12% 7% 14% 56% 59% 54% 46% 62% 48% 53% 22% 16% 27% 29% 13% 27% 22% 6% 7% 5% 10% 8% 10% 7% Tous les jours 1-3 fois/semaine 1-3 fois/mois Jamais 9% 54% 22% 8% Total

COMBLER LE “GREEN GAP”

Nous avons déniché une mine de statistiques qui a levé le rideau sur le “green gap”. Des lacunes dans nos connaissances, l’accessibilité, la compréhension et l’impact. Et même s’il est facile de broyer du noir, nous préférons résoudre les problèmes. Nous sommes des chercheurs de solutions. Des créateurs de salades. Alors, nous nous sommes demandé, comment pouvons-nous vraiment apporter des changements et que pourrions-nous faire dans l’industrie alimentaire pour aider ?

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ÉDUCATION, ÉDUCATION, ÉDUCATION

Il y a un manque de compréhension et par conséquent, d’action en ce qui concerne le carbone dans nos aliments et les directives nutritionnelles que nous devrions tous suivre. 63% des personnes interrogées n’avaient pas entendu parler des directives diététiques de l’OMS, alors faisonsnous l’autruche ou ne comprenons-nous pas l’importance du sujet ? Il reste encore beaucoup à faire pour sensibiliser aux problèmes, non seulement dans les écoles, mais dans le débat public et avec les gouvernements afin de soutenir des données scientifiques qui ne peuvent plus être ignorées.

POUR LES GENS ET LA PLANÈTE, NOUS AVONS BESOIN DE CLARTÉ, PAS DE CONFUSION

Nous savons maintenant que pour la nutrition et le carbone, les consommateurs ont besoin d’un meilleur étiquetage. À l’heure actuelle, il n’existe aucune méthode standard ou système d’étiquetage obligatoire que les marques alimentaires peuvent utiliser pour partager des informations sur le carbone dans leurs produits. Comment le consommateur peut-il faire les bons choix dans ces conditions ? Plus de la moitié des destinataires (53%) ont déclaré qu’un étiquetage plus clair les aiderait à faire des choix alimentaires plus durables. Si nous savons que c’est primordial pour le changement des systèmes alimentaires,

pourquoi les entreprises et les gouvernements ne font-ils pas plus pour faciliter les démarches des consommateurs ?

UN ÉTIQUETAGE OBLIGATOIRE POUR TOUT LE MONDE

Nous pensons maintenant qu’il est temps de rendre l’étiquetage carbone obligatoire pour toutes les entreprises alimentaires. Nous n’avons plus le luxe de procrastiner. Attendre n’est pas une option, sinon demain ne sera pas une réalité. Nous appelons les gouvernements de l’UE à mettre en œuvre une méthode standardisée d’étiquetage carbone et à la rendre obligatoire pour tous les principaux points de vente et marques alimentaires.

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ATTENDRE N’EST PAS UNE OPTION, SINON DEMAIN NE SERA PAS UNE RÉALITÉ.

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LE TEMPS DES DÉBATS EST PASSÉ, IL EST TEMPS D’AGIR

Le rapport Vegocracy est basé sur une recherche appliquée menée auprès de 10 500 répondants dans sept pays. Il s’agit d’une tentative sérieuse d’enquêter sur les implications de notre alimentation sur la planète et sur notre santé. L’étude a montré que les consommateurs exigent un étiquetage plus clair et de meilleure qualité pour les aider à faire des choix durables et à mieux se nourrir. Le coût est un problème qui persiste et limite l’accessibilité aux fruits et légumes frais à travers les pays, les générations et le genre, mais nous avons également constaté que lorsque les consommateurs reçoivent les bonnes informations, cela les incite à faire de meilleurs choix. Chez Picadeli, nous savons que nous ne sommes pas les seuls concernés. Pour la toute première fois, un pavillon de l’alimentation était présent à la COP27, rapprochant l’alimentation de la conversation sur les émissions mondiales, mais nous savons que nous devons maintenant faire plus que parler. Pour soulever des sujets, les réunions environnementales annuelles représentent un moment important dans le calendrier médiatique, mais les actions parlent plus que les mots.

Nous nous sentons vraiment engagés et responsables, non seulement de la santé de nos consommateurs, mais aussi de la santé de la planète. Cependant, pour un réel changement dans le système alimentaire, nous devons aider à éduquer les consommateurs et les rapprocher de cette aventure. Pour cela, nous devons tenir nos gouvernements et nos politiciens responsables de leur contribution à ce changement. Une façon d’y parvenir est de demander que l’étiquetage carbone soit obligatoire pour créer un véritable changement systémique, qui ne dépende pas entièrement de la recherche de meilleures options par le consommateur.

Nous sommes convaincus, sur la base de nos conclusions du rapport Vegocracy 2023, que si les consommateurs veulent faire plus pour réduire leur impact carbone, mais n’en ont pas la capacité, nous devons alors faire tout ce qui est en notre pouvoir pour combler le “green gap”, aider à éduquer nos consommateurs et soutenir le changement indispensable des systèmes alimentaires pour protéger notre planète.

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picadeli.com
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