L’écologie intégrale J’ai un ami qui se réfère très souvent à Sigmund Freud, et ce, quoique je dise. Je voudrais lui faire comprendre que moi, personnellement, je n’ai pas besoin de lui et de ses concepts dépassés. Comme celui d’hystérie, par exemple, ou de ça, ou de moi ou de surmoi, ou de l’inconscient, de la censure et du refoulement. Moi, je m’occupe de moi. Et lui, c’est lui. Mais pourquoi vouloir s’acharner à nous imposer des modèles rigides, comme ceux propres à la psychanalyse si nous avons dépassé ce stade-là ? Car Freud, sans doute utile, et pertinent dans son époque à lui, n’évoque plus grand-chose aujourd’hui pour la jeunesse, du moins c’est ce que j’en perçois. Il faudrait parler du droit des femmes, davantage. Pour moi, la capacité, ou non, de construire un lien de confiance qui soit propre à chaque relation est tout ce qui importe. Si j’aide quelqu’un qui se noie, je cours un risque. Et si je refuse de courir ce risque, eh bien, je n’aiderai jamais personne. © Photo de Karolina Grabowska sur Kaboompics
Alors, on se mouille, ou on ne se mouille pas, monsieur le psychanalyste, parce que moi j’ai autre chose à faire, j’ai d’autres personnes avec qui je voudrais tisser des liens. Tisser des liens est difficile, c’est long. J’ai un cœur pour comprendre le monde, et une tête pour raisonner et remettre les choses en perspective. Comme un violoniste, mes doigts sur les cordes qui obéissent aux notes, déjà écrites dans mon cahier de musique, représentent la raison parce qu’il faut que je me concentre sur ces notes et les accords. Mais il y a aussi mon archet, ou mon âme. Julia Kristeva disait, plus simplement que le bonheur, c’est le sens mêlé avec l’objet (ou la personne aimée). Or, il faut les deux : une personne à aimer, et le sens. Et notre siècle n’est-il pas le plus volontiers voué aux droits de toutes les femmes ? Paul Pelletier
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LA QUÊTE
JUILLET 2020
