HRONIQUE
L'ESPOIR AU CUBE on
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SE VÊTIR LE CŒUR Et si nous accordions autant d’importance à vêtir notre cœur que notre corps ? Non, mais c’est vrai quand nous y pensons. Nous sommes toujours en train de chercher le vêtement qui nous avantage le plus, la couleur qui s’harmonise avec notre visage. Pas question de porter un vêtement défraîchi, de quoi aurions-nous l’air ? Qu’en penseraient les autres ? Nous voulons nous protéger du froid avec un manteau cousu dans les meilleurs tissus à grands prix ou profiter au maximum des chauds rayons du soleil dans un maillot de bain grand comme ma main qui coûte la peau des fesses. Et si nous abordions la question sous un autre angle, celui du cœur. Pourquoi ne pas nous envelopper d’une mince couche d’humilité et nous revêtir le cœur d’empathie ? Couvrons notre tête d’une coiffure de bienveillance, déposons sur nos épaules un châle de délicatesse, fagotons nos mains de chaleur humaine, ceinturons notre taille de réconfort, osons arborer la culotte de l’inclusion, nichons nos orteils à l’abri en réconciliation et glissons notre pied tout en souplesse dans une chaussure de solidarité pour s’engager dans une marche respectueuse du rythme de chacun afin de permettre un espace pour soi, une compréhension, une connexion créant un lien solidaire et un sens des valeurs intérieures. Pourquoi ne pas essayer d’« Être plutôt que de paraître » ? « Forteresse du paraître qui protège du rejet, du risque de la solitude, mais qui empêche de sortir de soi et d’inviter l’autre en soi. » – Benoît Rancourt Utopie ! me crierez-vous. Non, ceci est une proposition honnête. La connaissance de soi, la recherche de sens, l’intérêt pour contribuer à la vie, la coopération, l’égalité sont tous des besoins qui font naître en chacun de nous des sentiments qui touchent le cœur de la personne qui les accueille. Si le vêtement nous réchauffe, nous réconforte, nous permet de nous sentir bien dans notre peau, pourquoi hésiter à faire en sorte qu’il en soit de même de notre cœur ?
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J’ai besoin de relation, d’accueil, d’amour, d’autonomie, de calme, de liberté, d’intégrité, d’équilibre, de respect, autant que de célébration d’harmonie, de plaisir, de sincérité. J’ai besoin d’exprimer ma créativité autant que j’ai besoin d’air pour ma survie. Alors oui, j’ai envie de me vêtir de valeurs humaines qui m’apaiseront, qui me rendront libre, optimiste et motivé pour que je puisse rendre grâce à la vie de toute l’abondance dont elle m’a gratifié. Que je m’habille en mou ou en chic smoking ne va pas changer la sérénité et l’humilité de mon cœur. Quel intérêt d’être vêtu de la plus belle fourrure si mon cœur est froid comme une pierre ? Qui me réchauffera le cœur lorsque toutes les bûches, témoins de ma solitude, auront disparu en fumée ? Honnêtement et sincèrement, je crois qu’il vaut mieux apprendre à produire notre propre chaleur humaine par la générosité du cœur plutôt que de compter sur toutes sortes de moyens extérieurs pour réchauffer nos corps tordus par la publicité et la mode. Et ici, je ne suis pas en train de vous faire la morale. « Celui qui porte sa moralité comme son plus beau vêtement ferait mieux d’aller nu. Le soleil et le vent ne feront pas d’accrocs dans sa peau. » – Khalil Gibran Nous vivons dans une ère d’instantanés où j’achète et je jette sont presque synonymes tant ils se chevauchent rapidement. Le cœur ne s’achète pas et ne se jette pas aussi facilement. Lorsque nous l’offrons à quelqu’un, c’est pour l’envelopper d’amour, d’attention, de passion, de compassion. Lorsqu’il nous est offert, il nous réchauffe, comme aucun vêtement n’arriverait à le faire. Il nous égaie, nous réconforte, nous attendrit, nous réjouit. S’habiller le cœur pour recevoir un ami n’est-il pas le plus beau des gestes ? Soyons sages, généreux et confiants. Un cœur qui s’ouvre à l’autre est une valeur définitivement plus sûre que la prochaine pièce de vêtement qui m’emballera sur INTERNET. Simplement,
LA QUÊTE
MARC ÉMILE VIGNEAULT
JUILLET 2020
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