S.V.P. nâachetez quâau camelot portant un e carte dâidentification.
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LâArchipel dâEntraide, organisme Ă but non lucratif, vient en aide Ă des personnes qui, Ă un moment donnĂ© de leur existence, sont exclues du marchĂ© du travail ou vivent en marge de la sociĂ©tĂ©. Ces laissĂ©s pour compte cumulent diffĂ©rentes problĂ©matiques : santĂ© mentale, itinĂ©rance, toxicomanie, pauvretĂ©, etc. Dans la foulĂ©e des moyens mis en place pour amĂ©liorer le sort des plus dĂ©favorisĂ©s, lâArchipel dâEntraide lance, en 1995, le magazine de rue La QuĂȘte. Par dĂ©finition, un journal de rue est destinĂ© Ă la vente - sur la rue !- par des personnes en difficultĂ©, notamment des sans-abri. La QuĂȘte permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacitĂ©s, de rĂ©aliser quâĂ titre de travailleurs autonomes ils peuvent assumer des responsabilitĂ©s, amĂ©liorer leur quotidien, socialiser, bref, reprendre un certain pouvoir sur leur vie.
LâArchipel dâEntraide, composĂ©e dâune Ă©quipe dâintervenants expĂ©rimentĂ©s, offre Ă©galement des services dâaccompagnement communautaire et dâhĂ©bergement de dĂ©pannage et de soutien dans la recherche dâun logement par le biais de son service Accroche-Toit.
Depuis sa crĂ©ation, La QuĂȘte a redonnĂ© lâespoir Ă quelques centaines de camelots.
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Photo de Victor Lhoest
Conception graphique : Mélanie Imbeault
ĂDITEUR
Archipel dâEntraide
ĂDITEUR PARRAIN Claude Cossette
RĂDACTRICE EN CHEF Francine Chatigny
DIRECTRICE DE LâINFORMATION ValĂ©rie Gaudreau
SECRĂTAIRE DE RĂDACTION Isabelle NoĂ«l
CHRONIQUEUR.E.S
Martine Corrivault, Claude Cossette, Philippe Bouchard et Marc Ămile Vigneault
JOURNALISTES
Jean-Louis Bordeleau, Christine DeslongchampsPelletier, Philippe Fortin, Nicolas Fournier-Boivert, Pier-Olivier Nadeau et Victor Lhoest
AUTEUR.E.S
Envie de faire connaĂźtre votre opinion, de partager vos poĂ©sies, de tĂ©moigner de votre vĂ©cu ? Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou mĂȘme, venez nous les dicter directement Ă nos bureaux.
Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1er du mois pour parution dans lâĂ©dition suivante. La thĂ©matique de novembre : RĂ©munĂ©ration
Les camelots font 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.
Pour plus dâinformations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31
Nous vous encourageons fortement Ă acheter La QuĂȘte directement Ă un camelot. Toutefois, si aucun dâeux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider Ă maintenir la publication de lâunique magazine de rue de QuĂ©bec.
Abonnement régulier 65 $ Abonnement de soutien 80 $ Abonnement institutionnel 90 $ Téléphone :
La QuĂȘte est appuyĂ©e financiĂšrement par :
StratĂ©gie des partenariats de lutte contre lâitinĂ©rance (SPLI)
Financé par le gouvernement du Canada
Sébastien Beaulieu, Julie Bellemare, Bertrand Cyr, Gaétan Duval, François Gagnon, Armand Labbé, Mariette Mailhot, Judy Miller, et Christiane Voyer
AUTEUR DU JEU
Jacques Carl Morin
RĂVISEUR Benoit Arsenault
INFOGRAPHISTE
Mélanie Imbeault
IMPRIMEUR Imprimerie STAMPA inc. (418) 681-0284
COPYLEFT
La QuĂȘte, QuĂ©bec, Canada, 2014
Ce document est mis Ă votre disposition sous un droit dâauteur Creative Commons « PaternitĂ©Pas dâUtilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 â Canada » qui, si ce nâest pas commercial, permet de lâutiliser et de le diffuser tout en protĂ©geant lâintĂ©gralitĂ© de lâoriginal et en mentionnant le nom des auteurs.
190, rue St-Joseph Est Québec (Québec) G1K 3A7
Téléphone : 649-9145 Télécopieur : 649-7770 Courriel : laquetejournal@yahoo.ca
Pour notre page couverture, on a retenu une photo de la manifestation â forme visible de lâengagement citoyen â qui se tenait Ă Mexico, le 18 mai dernier, pour souligner la journĂ©e de lutte nationale contre les disparitions et les fĂ©minicides. Notre journaliste Victor Lhoest Ă©tait prĂ©sent auprĂšs des Mexicaines descendues dans la rue pour revendiquer que les agresseurs prĂ©sumĂ©s soient traduits en justice. Dans Pas une de plus, Victor fait Ă©cho Ă leur combat.
Lâindignation vĂ©ritable est souvent le levier de lâengagement comme le souligne Claude Cossette dans sa chronique. Pour la concrĂ©tiser, certains prennent la rue, dâautres la plume. Dans son Manifeste dâun intervenant frustrĂ©, notre sociologue en rĂ©sidence offre une rĂ©flexion sur les systĂšmes dâoppression dont sont victimes les citoyens avec qui il travaille.
En ce mois dâĂ©lection, on ne peut passer sous silence, lâengagement politique quâembrassent les Ă©lus. Philippe Fortin sâest penchĂ© sur les relations provinciales municipales qui sont en mĂ©tamorphose depuis quelques annĂ©es. Il semblerait que la conjoncture soit favorable aux Ă©lus municipaux.
En endossant lâuniforme, la Colonelle MarieChristine Harvey savait quels besoins elle voulait assouvir, mais elle ne rĂ©alisait pas Ă quel point cette carriĂšre la passionnerait. Philippe Fortin sâentretient avec cette militaire qui a gravi les Ă©chelons jusquâau poste de commandante dâune brigade mĂ©canisĂ©e.
Les couples ouverts et les polyamoureux sont-ils moins engagés dans leur relation que les couples monogames ? Christine Deslongchamps-Pelletier a posé la question aux principaux concernés.
Le projet Point de vue lancĂ© par Marc Ămile Vigneault est un vĂ©ritable succĂšs. Chaque mois, il rĂ©unit un florilĂšge de poĂšmes quâil offre Ă La QuĂȘte. Toutefois, peu de candidats se sont prĂ©sentĂ©s pour signer Espoir au Cube, la chronique qui met en valeur les personnes qui arrivent Ă se construire ou Ă se reconstruire une vie heureuse. Si ça vous parle, Ă©crivez Ă mev@sympatico.ca.
Dans sa chronique Espoir au Cube, Marc Ămile Vigneault tĂ©moigne de lâengagement envers soimĂȘme comme un outil de mieux-ĂȘtre. Une rĂ©flexion dont on peut tous tirer avantage.
Bon an, mal an, une bonne quinzaine dâĂ©tudiants en journalisme Ă lâUniversitĂ© Laval collabore Ă La QuĂȘte. Certains dâentre eux passent Ă la vitesse de lâĂ©clair, dâautres Ă©tirent leur participation sur un, deux, voire trois ans. Puis, ces apprentis prennent leur envol. Que deviennent-ils par la suite ? Un peu par curiositĂ© et beaucoup pour inspirer nos futures recrues, nous en avons retrouvĂ© quelques-uns et quelques-unes qui ont acceptĂ© de nous faire connaĂźtre leur parcours post-QuĂȘte. Jean-Louis Bordeleau, maintenant journaliste au quotidien Le Devoir, ouvre le bal de cette sĂ©rie qui se poursuivra au cours des prochains mois. On a aussi demandĂ© Ă ces ex, de nous concocter un reportage sur la thĂ©matique du mois. Jean-Louis a dĂ©cidĂ© de nous faire connaĂźtre Patrick R. Bourgeois, un ardent dĂ©fenseur de la rainette faux-grillon.
Bonne lecture, FRANCINE CHATIGNYDe fĂ©vrier 2010 Ă juillet 2022, HĂ©lĂšne Huot a signĂ© 122 chroniques, tout aussi intĂ©ressantes les unes que les autres, de La langue dans sa poche. Citations, jeux-questionnaires, parties de Scrabble, mots pour rire, nouvelles entrĂ©es dans les dictionnaires, origine des noms de rue, et jâen passe, autant de moyens quâelle a utilisĂ©s pour dĂ©montrer la richesse et la prĂ©cision de notre vocabulaire, les nuances de sens dâun mĂȘme mot et autres subtilitĂ©s langagiĂšres. Son travail assidu a fourni Ă qui la suivait dâinnombrables occasions de sâĂ©merveiller de la beautĂ© de la langue de MoliĂšre. Son engagement bĂ©nĂ©vole Ă la production du magazine de rue prend fin avec ce numĂ©ro-ci. Nous tenons Ă lui exprimer toute notre gratitude et de sincĂšres remerciements pour son altruisme et sa solidaritĂ©. Au revoir HĂ©lĂšneâ!
Le mot engagement Ă©voque des actions bien connues comme celles de sâenrĂŽler dans lâarmĂ©e ou de choisir une/un partenaire amoureux pour le long terme.
Lâengagement dont je parlerai ici, câest la dĂ©cision prise par une personne de participer Ă la vie citoyenne, de lâanimer, de la rĂ©gĂ©nĂ©rer. Gros programme !
Il y a soixante-dix ans, lâInternet nâexistait pas ; pour dĂ©couvrir les enjeux du grand monde, les jeunes dont jâĂ©tais devaient digĂ©rer les textes austĂšres de journaux et de revues dâidĂ©es. Le communisme constituait alors le principal sujet dâinquiĂ©tude.
Aujourdâhui encore, il existe des situations qui suscitent le dĂ©bat, qui soulĂšvent lâindignation, et qui amĂšnent certains à « sâengager ». Les limites imposĂ©es Ă la libertĂ© ou les injustices sociales sont les sujets qui dĂ©clenchent le plus souvent cet engagement.
Le dictionnaire Le Petit Robert dĂ©finit ainsi lâengagement : « Acte ou attitude (dâun intellectuel, dâun artiste) qui sâengage ». Câest restrictif. Oui, câest vrai, plusieurs professeurs et artistes de la scĂšne prĂ©sentent lâexemple de personnes engagĂ©es pour une cause. Mais les citoyens ordinaires le font aussi au sein de cercles, de regroupements, de mouvements. Notamment, les partis politiques ou les groupes religieux engendrent leur lot de militants.
Il existe par ailleurs des personnes qui dĂ©fendent lâidĂ©e quâil faut agir par soi-mĂȘme, directement sans nĂ©cessairement passer par les intermĂ©diaires que sont les associations, partis, syndicats et autres groupes dâinfluence. On appelle ces personnes des activistes. Des Ă©lectrons libres, ironisent certains.
Des chroniqueurs prĂ©tendent que les citoyens dâaujourdâhui, les jeunes en particulier selon certains, sont moins engagĂ©s. Ceux-ci ne croiraient plus Ă leur pouvoir dâinfluence, se dĂ©solidariseraient, renonçant Ă agir sur leur milieu.
Beaucoup de personnes sont indignĂ©es, touchĂ©es aux larmes par les bulletins de nouvelles qui rapportent une horreur sociale, lâaction de voleurs en cravate ou une guerre au bout du monde. Sans toutefois passer Ă lâaction. Câest en ce sens que le philosophe Luc Ferry, en critique, estime que lâindignation « sâinscrit
dans une politique de lâĂ©motion plutĂŽt que dans une politique de justice ».
Câest que lâindignation vĂ©ritable ne se satisfait pas de larmes, mais se nourrit du besoin dâagir : dâabord afin dâapprofondir sa comprĂ©hension de la problĂ©matique, de se fonder une solide opinion ; ensuite pour inventorier les organismes qui Ćuvrent sur les enjeux ciblĂ©s et Ă©ventuellement se joindre Ă lâun dâeux comme militant.
Beaucoup de contemporains le font pour dĂ©fendre leur idĂ©e sur la rĂ©partition des richesses ou contre la pauvretĂ©, la protection de lâenvironnement ou contre la surconsommation, lâĂ©galitĂ© citoyenne ou contre le sexisme, le racisme. Ainsi de suite.
Plusieurs jeunes font mentir le point de vue qui veut que les jeunes ne sâindignent plus : certains se retroussent les manches, prennent la parole, font des gestes dâĂ©clat, mettent sur pied un projet novateur, retrouvent la puissance des manifestations pacifiques. Ainsi, la grĂšve Ă©tudiante de 2012, dite Printemps Ă©rable, est devenue la plus imposante de lâhistoire. Ainsi encore, en 2019 Ă MontrĂ©al, 500 000 personnes ont rejoint une marche Ă la suite de la jeune Greta Thunberg, rĂ©clamant une efficace stratĂ©gie de lutte contre la crise climatique.
Sâengager, câest sâappuyer sur son indignation pour faire quelque chose en vue de changer une situation. Ce qui veut dire, prendre position en signant des pĂ©titions, participer Ă des campagnes de financement, rejoindre des manifestations, sensibiliser son entourage aux situations dâinjustices qui prĂ©valent dans notre monde.
Et, le cas Ă©chĂ©ant, reprendre le flambeau, sollicitant la direction dâune association, dâune entreprise, voire dâun gouvernement. Ou mĂȘme (pourquoi pas ?) fonder un nouveau groupe de pression ou une nouvelle coopĂ©rative.
En un mot, sâengager, ce nâest pas seulement sâindigner, câest agir. Comme il est prĂŽnĂ© sur une mini pancarte de manifestant conservĂ©e dans son bureau par la dĂ©putĂ©e-poĂšte Catherine Dorion sur laquelle il est simplement Ă©crit : « Fais quelque chose ».
Le 24 janvier 2019, la page Facebook du magazine de rue La QuĂȘte publie la photo dâune contravention. Celle-ci a Ă©tĂ© donnĂ©e gĂ©nĂ©reusement par la police de la Ville de QuĂ©bec. Description de lâinfraction : « avoir flĂąnĂ©, vagabondĂ© ou dormi dans une rue ou dans un endroit public sans motif raisonnable ». CoĂ»t de la contravention : 223 $, soit trois nuits dans un motel.
La semaine précédant cette publication, les journaux québécois racontent la « bombe météo » avec laquelle les Québécois-e-s doivent composer. Les grands titres des journaux relatent la « paralysie du Québec » : fermeture des routes, des écoles, « orage » en plein hiver, froid intense⊠Le 18 janvier 2019, dans Le Journal de Québec, Elisa Cloutier signait un article intitulé « Les refuges pour itinérants débordent à Québec ».
Le travail social engage les intervenants et les intervenantes face Ă la population quâiels accompagnent. Ces populations sont regroupĂ©es selon des caractĂ©ristiques particuliĂšres, souvent dĂ©cidĂ©es par la mission de lâorganisme : jeunes, personnes ĂągĂ©es, adolescents et adolescentes, personnes psychiatrisĂ©es, personnes en situation dâitinĂ©rance, personnes judiciarisĂ©es, etc. Ces caractĂ©ristiques dĂ©signent le « problĂšme » que la personne vit et lâangle selon lequel les interventions seront conduites.
Cette problĂ©matisation des vies individuelles, des maniĂšres dâĂȘtre, de se comporter dans lâespace public, dans les relations interpersonnelles, de rĂ©flĂ©chir le monde, sâancre dans une conception normalisante de lâindividu moderne. Cet individu est perçu par lâĂtat comme Ă©tant autonome, responsable de son devenir, de ses faits et de ses gestes.
Le matin de la dĂ©couverte de la contravention, lâĂ©quipe de lâArchipel dâEntraide Ă©tait scandalisĂ©e. Nous Ă©tions dĂ©jĂ au courant des phĂ©nomĂšnes de judiciarisation et de profilage social vĂ©cu par les personnes marginalisĂ©es. Il nâen demeure pas moins que câest toujours confrontant de voir le traitement que dâautres groupes sociaux rĂ©servent aux personnes que nous accompagnons. Comment se fait-il quâun individu pĂ©nalise un autre individu des dysfonctionnements dâun systĂšme social ?
La relation dâaccompagnement ancre ses acteurs et ses actrices Ă lâintĂ©rieur dâune Ă©thique du care, câest-Ă -dire une Ă©thique relationnelle qui se construit au sein mĂȘme des relations. Son opposĂ©, la morale universaliste, incarnĂ©e par le droit et le travail policier, me semble mal sâimbriquer avec le travail des intervenants sociaux et des intervenantes sociales.
La Loi propose de sâadresser Ă tous les citoyens et toutes les citoyennes. Or, iels ne sont pas pourvu-e-s des mĂȘmes ressources Ă©conomiques, matĂ©rielles, sociales, culturelles ou cognitives. Pourquoi est-ce que la Ville de QuĂ©bec continue Ă donner des contraventions Ă des individus qui nâont pas de logement ? Pourquoi pĂ©naliser les difficultĂ©s dâun individu Ă se loger et Ă se sentir confortable en logement ? Est-ce rĂ©ellement la meilleure maniĂšre de faire ?
Depuis le dĂ©but de mon parcours dâintervenant social, il y a six ans, jâen suis venu Ă dĂ©velopper un sentiment de rĂ©volte envers le systĂšme dâoppression qui rĂ©git les vies des personnes dĂ©saffiliĂ©es. Si ce nâest pas la police qui exclut ces personnes de lâespace public, ce sont les commerçants et les commerçantes qui se plaignent, ce sont les
rĂ©sidents et les rĂ©sidentes qui font des pĂ©titions contre les utilisateurs et utilisatrices des organismes communautaires, ce sont les politiciens et les politiciennes qui dĂ©tournent leur regard du monde social pour sâoccuper du monde Ă©conomique.
Le systĂšme dâoppression, nous lâincarnons tous et toutes, Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes. Il prend la forme de prĂ©jugĂ©s : « il nâa quâĂ arrĂȘter de consommer, ça ira mieux dans sa vie » ou de stĂ©rĂ©otypes : « du monde de mĂȘme, ça ne veut pas sâaider ». Câest le fait de traiter diffĂ©remment une personne en fonction de certaines de ces caractĂ©ristiques sociales, telles que son habillement, son hygiĂšne personnelle, son statut socioĂ©conomique, ses origines ethniques, ses capacitĂ©s physiques et intellectuelles, etc.
Le sentiment de rĂ©volte tĂ©moigne dâun engagement Ă©motionnel vĂ©cu par les intervenantes sociales et les intervenants sociaux face aux personnes quâiels accompagnent. Au sein de cet espace relationnel, de nombreuses Ă©motions sont vĂ©hiculĂ©es, allant de lâimpuissance, Ă la tristesse, en passant par le dĂ©goĂ»t ou la colĂšre.
DĂ©goĂ»tĂ© de la maniĂšre dont la sociĂ©tĂ© traite ces citoyens victimes. En colĂšre face aux manques de ressources et aux injustices structurant le travail dâaccompagnement et les vies appauvries. Les intervenantes sociales et les intervenants sociaux sont souvent les derniers remparts avant la dĂ©saffiliation complĂšte dâun citoyen ou dâune citoyenne. NĂ©anmoins, je crois quâun engagement citoyen face Ă ces rĂ©alitĂ©s permettrait lâatteinte dâune sociĂ©tĂ© plus juste et lâabolition des systĂšmes dâoppression.
Jean-Louis Bordeleau Ă©crit quotidiennement pour Le Devoir, pour les actualitĂ©s liĂ©es Ă la santĂ©, lâimmigration et parfois la politique. Sa trajectoire vers le journalisme de grands pĂ©riodiques a dĂ©butĂ© Ă lâĂ©criture de La QuĂȘte. Il raconte ce quâil est devenu. Mes premiers pas dans lâĂ©criture journalistique ont dĂ©butĂ© dans ce mensuel, La QuĂȘte, en 2014. Universitaire en quĂȘte de pratique, jây ai trouvĂ© lâespace quâil me fallait pour soigner une plume chancelante. La circulation de ce magazine papier â trĂšs prĂ©cieux de nos jours â, sa mission sociale, tout comme lâesprit bigarrĂ© de ses auteurs me sont apparus comme tout dĂ©signĂ©s pour le jeune journaliste que jâĂ©tais.
Et il lâest encore aujourdâhui. Jây suis justement revenu le temps dâune Ă©dition, comme on dit « Bonjour » Ă des amis que lâon devrait appeler plus souvent. AprĂšs des Ă©tudes en journalisme Ă lâUniversitĂ© Laval, donc, et un voyage de par le monde pour ouvrir mes horizons, jâai dĂ©cidĂ© dâexplorer le Grand-Est. Le diplĂŽme en communication estampillĂ© de rouge et dâor que jâavais en poche mâa ouvert la porte de Radio-Canada⊠à Sept-Ăles, sur la CĂŽte-Nord. Pas besoin de vous dessiner combien câest loin. Câest loin, mais câest beau ! Lâaventure semblait belle. Elle le fut. Elle a durĂ© 3 ans.
Les hivers Ă©tant ce quâils sont « par enbas », jâai ensuite choisi de quitter ce territoire adorĂ© pour mon territoire natal : MontrĂ©al. LâĂ©loignement et une certaine crise sanitaire ont prĂ©cipitĂ© les choses. RĂ©installĂ© dans la mĂ©tropole, je me suis tournĂ© naturellement vers mon journal prĂ©fĂ©rĂ©, Le Devoir. Deux raisons mây ont poussĂ©, surtout. Dâun, je considĂšre quâil sâagit du seul journal indĂ©pendant depuis toujours dans la presse quĂ©bĂ©coise, une valeur cardinale en journalisme. De deux, câest simplement le journal avec lequel jâai appris Ă lire.
Je remercie ici le journal qui mâa appris Ă Ă©crire.
Lâenvironnementaliste Patrick R. Bourgeois est parfois connu pour ses photos et ses vidĂ©os inĂ©dites des fonds marins du SaintLaurent. Mais sâil fait beaucoup parler de lui ces derniers temps, câest parce quâil se bat pour sauver de lâextinction la rainette faux-grillon, une toute petite grenouille montrĂ©alaise. Une lutte astucieuse se cache derriĂšre ce combat dâĂ©cologiste presque microscopique au sein du grand saccage planĂ©taire. Portrait.
LâĂ©tĂ©, on joint Patrick R. Bourgeois sur la CĂŽte-Nord. Il y passe la belle saison Ă plonger dans le fleuve afin de photographier la vie marine, au fond de lâeau, au large.
Le reste de lâannĂ©e, il Ćuvre plutĂŽt dans la grande rĂ©gion de MontrĂ©al. Câest lĂ que se joue son combat de lâheure. Il y affronte vents et marĂ©es pour ne pas que disparaisse Ă tout jamais la rainette faux-grillon. Ce batracien ne survit plus que dans quelques parcs de Longueuil et « au rythme oĂč vont les choses, il nâen reste pas pour des annĂ©es et des annĂ©es », estime-t-il.
Les campagnes pour protéger les bélugas ont déjà fait mouche, à la faveur de la beauté et de la grùce du mammifÚre. Mais pourquoi
prendre la dĂ©fense dâun si petit animal, pas forcĂ©ment attachant, et inconnu de tous de surcroĂźt ?
« Câest tout le temps plus facile de souhaiter la prĂ©servation dâune espĂšce qui ne te concerne pas. Câest facile de dire que tu veux sauver les Ă©lĂ©phants. Ăa ne te concerne pas. Le Saint-Laurent, câest encore trop loin », rĂ©sume Patrick R. Bourgeois.
Câest ainsi quâil a dĂ©cidĂ© il y a quelques annĂ©es de prendre Ă bras le corps la sauvegarde de cette grenouille « grosse comme le bout de ton doigt » qui vit dans les marĂ©cages. Car le vĂ©ritable champ de bataille, câest la prĂ©servation des zones humides, lâhabitat naturel de la rainette. Ces « grands filtres qui nettoient lâeau et Ă©pongent les zones inondables » sont assĂ©chĂ©s Ă 90 % en MontĂ©rĂ©gie.
« Ăa ne sert Ă rien de sauver un animal si tu ne sauves pas son habitat.
On a souvent fait cette erreur-lĂ dans le monde contemporain », relĂšve-t-il. De la mĂȘme façon, la dĂ©fense du bĂ©luga implique la dĂ©fense du golfe du Saint-Laurent au complet.
« La rainette faux-grillon, câest une espĂšce dynamite », expose Patrick Bourgeois. « Câest un animal poli-
tique qui vit dans la cour du monde. Ăa touche de la plus petite rĂ©alitĂ© du quotidien jusquâau grand promoteur immobilier. [âŠ] Tu fais plus de bruit avec la rainette faux-grillon. »
Dans cette bataille Ă la David contre Goliath, le photographe sâoctroie une vacance Ă chaque dĂ©but dâĂ©tĂ© aprĂšs la saison de reproduction de lâanimal menacĂ©. « Câest tellement dĂ©primant », ditil. « Il nây a jamais rien qui va bien dans ce dossier-lĂ . Jamais. Tu es toujours en train dâĂ©teindre un feu. Quand tu arrives Ă lâĂ©teindre, un autre est dĂ©collĂ©. Je ne pourrais pas juste faire ça, câest bien trop dĂ©primant ».
Sâil passe lâĂ©tĂ© Ă Baie-Comeau, sa ville natale, câest quâil y a lĂ une « impression dâintactitude » si chĂšre Ă lâĂąme des amoureux de la nature.
Cette transhumance lui permet aussi de sâadonner Ă la photo sous-marine. Une autre façon de sâengager pour lâenvironnement.
« Les gens dĂ©couvrent les animaux sous un jour meilleur, pour quâils finissent par les aimer et ultimement les protĂ©ger. »
Ses plongĂ©es dans les profondeurs du Saint-Laurent lâamĂšnent
Ă constater des rĂ©alitĂ©s « terrifiantes », en premier lieu la disparition du phytoplancton, ces cellules vĂ©gĂ©tales qui font vivre les ocĂ©ans. « LâAmazonie et les autres grandes forĂȘts, câest une bouffĂ©e dâair sur deux que tu respires. Lâautre, câest le phytoplancton », explique-t-il.
LâĂ©volution du dĂ©cor marin de ses photos constitue selon lui une preuve de lâurgence de la situation. « Au dĂ©but, jâĂ©tais trĂšs proche de mes sujets. La colonne dâeau Ă©tait toute petite, alors je nâavais pas trop de plancton entre moi et mon sujet. JâĂ©tais proche, et ça me faisait des images claires. Depuis quelques annĂ©es, je peux faire des photos en grand-angle et je vois les vagues Ă 80 pieds en haut. Ăa veut dire quâil nây a plus de phytoplancton dans lâeau. Ăa nâarrivait jamais. Pour la photographe, câest mieux, car jâai de lâeau claire. Mais câest pas mal juste bon pour ça. »
Le QuĂ©bec rural et sauvage a modelĂ© l'environnementaliste tout naturellement, dit-il. « On est Ă peu prĂšs les derniers Ă encore avoir des Ă©cosystĂšmes sauvages sur la planĂšte. On a une trĂšs grande responsabilitĂ©. Dans le monde oĂč lâon
est, on nâa juste pas le droit de laisser faire ça. Câest quasi-criminel de penser que moi, je vais ĂȘtre mort de toute maniĂšre quand ça va vraiment pĂ©ter. »
Cette dĂ©fense de ce coin dâAmĂ©rique du Nord a commencĂ© en politique, relate lâancien « militant indĂ©pendantiste actif ». Jadis compagnon du trĂšs engagĂ© Pierre Falardeau, Patrick R. Bourgeois raconte que cet engagement politique apportait « beaucoup de risques, beaucoup de consĂ©quences et trĂšs peu de revenus ».
Au final, dans sa deuxiĂšme vie dâenvironnementaliste, le but nâa pas tant changĂ© : « Je suis parti dĂ©fendre le QuĂ©bec dâune autre façon, davantage dans son territoire ».
Il indique par ailleurs que le maniement de lâappareil photo et cette conservation de la faune par lâimage, il lâa appris « sur le tas », « Ă force de milliers dâheures dans les buissons et sous lâeau ».
Pour ceux que la dĂ©fense de lâenvironnement intĂ©resse, il conseille de « commencer par protĂ©ger autour de soi ». Ensuite, le combat doit forcĂ©ment devenir politique, Ă ses yeux.
« Il faut surveiller le politique. On est rendu dans un contexte oĂč les gestes individuels ce nâest plus assez. Ăa nous prend du monde en haut qui commence Ă marcher dans le bon sens. Il faut les talonner pour quâils marchent dans le mĂȘme sens. »
Au Mexique, des femmes se battent parce que dâautres meurent. Plus de 3000 femmes ont Ă©tĂ© assassinĂ©es en 2021. Alors que le prĂ©sident Andres Manuel Lopez Obrador est accusĂ© dâattentisme, des manifestantes demandent justice pour celles disparues.
Nous sommes Ă Mexico, au ZĂłcalo, la place principale de la capitale mexicaine. Les militantes sây sont donnĂ© rendez-vous en tenue noire pour manifester ce 18 mai, jour de lutte nationale contre les disparitions et les fĂ©minicides. Il est 17 h passĂ© de quelques minutes. Certaines militantes sâimpatientent. La manifestation devait commencer Ă lâheure pile. « Câest la ponctualitĂ© mexicaine », ironise Isabel Sanchez, militante fĂ©ministe au grand chapeau, venue avec deux amies.
En quelques minutes, une cinquantaine de femmes remplissent
le trottoir. Le cortĂšge â chauffĂ© Ă blanc par les discours des meneuses du mouvement et les chants du public â dĂ©marre pour un tour de la place centrale. Elles endossent un macabre devoir dâalerte auprĂšs des dirigeants du pays.
Parmi elles, MĂ©lanie Gomez, Ă©tudiante de 22 ans, tient une pancarte oĂč figurent trois visages. Ce sont ceux de ses amies. « Une a Ă©tĂ© sĂ©questrĂ©e et les deux autres assassinĂ©es », dit-elle Ă La QuĂȘte « Une enquĂȘte est en cours. On espĂšre que la justice fera son travail ». Lâhistoire est glaçante. Selon lâInstitut de statistiques mexicain INEGI, 6 Mexicaines sur 10 ont Ă©tĂ© victimes de violences de genre au cours de leur vie. Pour les cas de fĂ©minicides, leur nombre a flambĂ© depuis 2020.
Les fĂ©minicides sont un flĂ©au national au Mexique. LâONG Amnesty International a recensĂ© 3 723 as-
sassinats de femmes au Mexique en 2020, soit une moyenne de dix chaque jour. Mais les autorités ne reconnaissent que 940 meurtres comme féminicides, un chiffre néanmoins en hausse de 136 % en cinq ans.
Comme au QuĂ©bec oĂč vingt-six fĂ©minicides ont Ă©tĂ© comptĂ©s en 2021, le phĂ©nomĂšne sâest aggravĂ© avec la pandĂ©mie. Les fĂ©minicides touchent la population de maniĂšre inĂ©gale : la pauvretĂ© et le faible niveau scolaire sont des facteurs de vulnĂ©rabilitĂ©s. Les violences sont le plus souvent commises par des proches des victimes, et il est difficile de fuir lorsque lâargent manque.
Afin de mĂ©diatiser la cause au-delĂ des frontiĂšres mexicaines, Isabel Sanchez, rencontrĂ©e pendant la manifestation, a acceptĂ© de sâentretenir avec La QuĂȘte.
En tant que psychologue fĂ©ministe Ă lâorganisme Renacer (renaĂźtre), elle intervient auprĂšs de victimes de violences liĂ©es au genre. « On propose un soutien psychologique et un accompagnement dans les dĂ©marches judiciaires pour les femmes victimes de violence afin de faire valoir leurs droits devant la justice, et ainsi obtenir une entiĂšre rĂ©paration. Câest une Ă©tape trĂšs complexe pour les victimes », constate-t-elle aprĂšs quatorze ans dans ce domaine.
Dans 90 % des cas de violence faite aux femmes, les agresseurs prĂ©sumĂ©s ne sont jamais jugĂ©s, selon lâINEGI. Pour enrayer la mĂ©canique, lâancienne ambassadrice pour la prĂ©vention de la violence au ministĂšre de la Justice de lâĂtat de Mexico estime quâil est nĂ©cessaire de rendre la justice accessible.
La solution mexicaine aux fĂ©minicides tient en quatre mots : prĂ©venir, combattre, punir et Ă©radiquer les violences envers les femmes. Ce sont les mots dâordre de la politique dĂ©finie par le gouvernement en 2021. DerriĂšre ces promesses, les moyens mis sur la table pour les programmes qui sâoccupent des victimes de violence ont Ă©tĂ© rĂ©duits, ou trop peu augmentĂ©s
â infĂ©rieur au taux dâinflation. « Comment on peut avoir les moyens dâagir sans ressources », regrette Isabel Sanchez.
Le prĂ©sident mexicain de gauche AndrĂ©s Manuel LĂłpez Obrador (AMLO) Ă©lu depuis 2018 portait pourtant les espoirs du changement propre Ă chaque alternance. Jamais un gouvernement mexicain nâavait comportĂ© autant de femmes, sept sur dix-neuf.
Son image a quelque peu changĂ©. En 2020, derriĂšre le mot clĂ© « #UnDiaSinNosotras » (« un jour sans nous »), une grĂšve nationale a mobilisĂ© plus de 20 000 Mexicaines selon les chiffres officiels, pour dĂ©noncer lâinaction du gou-
vernement face Ă une vague record de fĂ©minicides. La veille, la secrĂ©taire de la fonction publique, Irma ErĂ©ndira Sandoval, affirmait encore quâAMLO Ă©tait le « prĂ©sident le plus fĂ©ministe » du Mexique contemporain.
Une phrase qui fait sourire amĂšrement Isabel Sanchez. « Les hommes ne peuvent pas ĂȘtre fĂ©ministes », lance-t-elle. AprĂšs une respiration, elle tempĂšre. « Ils sont des alliĂ©s, ils ne peuvent pas vivre la mĂȘme chose quâune femme victime de violence subit parce quâelle est femme. Mais ils peuvent partager notre lutte ». La moitiĂ© de la population tend la main pour que lâautre la rejoigne.
Une Ă©tude canadienne parue dans The Journal of Sex Research rĂ©vĂšle que 4 % des rĂ©pondants ont rapportĂ© ĂȘtre dans une relation non monogame consensuelle, et que 12 % des participants ont dĂ©clarĂ© que ce type de relation serait leur configuration amoureuse idĂ©ale. Bien que les relations ouvertes semblent moins contraignantes que la norme monogame, les couples ouverts et les polyamoureux respectent, eux aussi, des engagements.
Ă lâĂ©gard de sa copine. Notons que cet exemple est un cas spĂ©cifique, et que certaines unions sâautorisent des expĂ©riences chacun de leur cĂŽtĂ©. Il faut comprendre quâĂ lâintĂ©rieur mĂȘme de ses relations, plusieurs rĂšgles sâappliquent. Chaque couple dĂ©cidera des termes de leur entente selon leurs principes et leurs valeurs.
Le polyamour est une Ă©thique des relations amoureuses dans laquelle les partenaires sont en relation amoureuse avec plus dâune personne. Ce choix de vie nĂ©cessite le consentement de tous les partenaires. Il inclut aussi bien lâhomosexualitĂ© que lâhĂ©tĂ©rosexualitĂ©.
sâengage pas avec nâimporte qui. « Il faut faire attention au phĂ©nomĂšne dâĂ©nergie des relations nouvelles, soutient OphĂ©lie. La nouveautĂ© est souvent excitante, mais cela sâestompe gĂ©nĂ©ralement aprĂšs plusieurs mois. De plus, les relations que lâon vit peuvent rester floues, on nâest pas obligĂ© de mettre une Ă©tiquette sur la relation quâon entretient avec lâautre ». OphĂ©lie dĂ©note plusieurs bienfaits Ă cette Ă©thique amoureuse : une augmentation de la confiance en soi, moins de jalousie et du progrĂšs sur sa dĂ©pendance affective.
Le couple ouvert est une entente dâunion entre deux partenaires qui sâautorisent des relations sexuelles avec dâautres personnes. Vincent est en couple ouvert depuis 8 ans. Son couple, expliquet-il, a des rapports sexuels divers tels que de lâĂ©changisme ou encore des relations Ă plusieurs. Sa copine et lui se sont engagĂ©s Ă vivre ces aventures ensemble. Si lâun ou lâautre fait une expĂ©rience seule, cela est perçu comme de lâinfidĂ©litĂ©. Le couple a dâailleurs un compte sur Jalf, une plateforme qui sert exclusivement Ă rĂ©aliser ses fantasmes. MĂ©lanie Ă©change avec dâautres femmes et dâautres couples. Dans leur relation, câest MĂ©lanie qui choisit les partenaires potentiels.
La raison premiĂšre qui motive ce type de relation est la satisfaction sexuelle. De plus, Vincent mentionne quâaprĂšs de telles expĂ©riences, il partage plus de tendresse
La base de cette relation repose sur des ententes variĂ©es, des principes et des limites qui sont propres Ă chaque partenaire. Des concessions sont nĂ©cessaires, mais la personne centrale dans ce type de relation est soi-mĂȘme, et le but est de sâĂ©panouir. Cependant, la personne engagĂ©e dans le polyamour doit rĂ©pondre au besoin quâil dit combler chez son partenaire. Les polyamoureux affirment quâune seule personne ne peut pas combler tout ce dont lâautre a besoin, ainsi chaque partenaire apporte ce quâil a Ă offrir.
Selon les pluriamoureux, comme chez plusieurs couples monogames, lorsquâune entente est brisĂ©e, cela relĂšve de la tromperie, de la trahison. Câest ce qui qualifie lâinfidĂ©litĂ© dans ce type de relation. Selon OphĂ©lie, polyamoureuse, des ajustements se font au fur et Ă mesure. Par exemple, les heures auxquelles lâautre revient Ă la maison : choses que lâautre est tout Ă fait libre de faire, mais qui peuvent gĂ©nĂ©rer de lâinquiĂ©tude, Ă savoir si lâautre est en sĂ©curitĂ©. Bien que le polyamoureux soit ouvert, il ne
MalgrĂ© ce que lâon pourrait croire, les polyamoureux vivent, eux aussi de la jalousie. La solution, sâen parler. OphĂ©lie dĂ©note que les projets Ă long terme peuvent ĂȘtre source de conflits. Effectivement, certaines rĂšgles dâune relation peuvent entrer en conflit avec celles dâune autre relation. La bienveillance et le respect aident aux relations multiples. Les polyamoureux vont mĂȘme jusquâĂ ressentir de la compersion, soit un sentiment de bonheur lorsque lâon voit son partenaire sâĂ©panouir avec une autre personne.
« Ce nâest pas parce quâon commence Ă aimer quelquâun que lâon aime plus lâautre. Mon amour pour la premiĂšre personne ne change pas », affirme Sarah-Jane, la copine dâOphĂ©lie.
Tant que lâĂ©thique est respectĂ©e, les polyamoureux et les couples ouverts sont certainement engagĂ©s. Sarah-Jane insiste : « il y a la vulnĂ©rabilitĂ©, lâamour, le respect. Tu te dois dâĂȘtre engagĂ© dans ce type de relations ».
CHRISTINE DESLONGCHAMPS-PELLETIERLes Ă©lections provinciales donneront le ton quant aux relations Ă prĂ©voir entre les municipalitĂ©s et le nouveau gouvernement Ă©lu. Avec de gros projets sur la table pour la capitale, les dĂ©bats politiques et les engagements ne manquent pas. Mais la dynamique entre les deux paliers de gouvernement est en transformation. Afin dâen cerner certains impacts, La QuĂȘte a rencontrĂ© Philippe Dubois, professeur adjoint Ă lâĂ©cole nationale dâadministration publique (ENAP). Difficile dâaborder le sujet des relations entre le palier municipal et provincial sans comparer avec le passĂ©. La Ville de QuĂ©bec a eu un maire charismatique pendant de nombreuses annĂ©es et son dĂ©part vient avec des changements. Bruno Marchand a eu Ă faire face Ă lâhĂ©ritage de son prĂ©dĂ©cesseur. Assez rapidement, il est devenu clair que le nouveau maire souhaitait garder une position forte face au gouvernement provincial. « M. Marchand sâinscrit dans la continuitĂ©, Ă savoir quâil pense comme son prĂ©dĂ©cesseur et comme les Ă©lus plus jeunes du palier municipal », explique M. Dubois. Il continue en spĂ©cifiant quâils « se voient comme le palier de proximitĂ©, comme les spĂ©cialistes de leur milieu et que câest eux qui devraient ĂȘtre les promoteurs et les leaders des projets locaux. »
La CAQ se voit aussi en promoteur des projets locaux, dans une vision dite rĂ©gionale. « Câest une vision un peu plus classique de la relation du QuĂ©bec envers ses municipalitĂ©s et câest ça qui a donnĂ© lieu aux accrochages que lâon a vus dans les mĂ©dias », soutient le professeur.
M. Dubois souligne que la relation entre le municipal et le provincial est en pleine redĂ©finition. « La reconnaissance du gouvernement de proximitĂ© câest rĂ©cent. Le rĂŽle des municipalitĂ©s et comment elles se voient changent. » Il note que les
intĂ©rĂȘts politiques des Ă©lecteurs Ă©voluent aussi. « Nous ne sommes plus dans une logique souverainiste avec les bleus contre les rouges, ce sont les tiers partis qui ont pris le devant de la scĂšne. » Il prĂ©cise Ă ce sujet que la CAQ « est le premier gouvernement depuis 1976 qui nâest pas formĂ© par lâun des deux partis traditionnels. » Tandis que dans les conseils de ville « les Ă©lus sont plus jeunes et plus professionnalisĂ©s. Tout ce bouillonnement-lĂ crĂ©e une redĂ©finition des relations et des pratiques ».
Quel type de relation est Ă prĂ©voir devant cette nouvelle dynamique politique au QuĂ©bec ? « Je pense que ça va bien se passer », assure M. Dubois ajoutant que « personne nâa intĂ©rĂȘt Ă se chicaner, surtout pas en dĂ©but de mandat. Des chicanes, ça peut ĂȘtre long et tout ce qui traĂźne en politique a tendance Ă salir les gens qui sont impliquĂ©s. » MalgrĂ© les accrochages rĂ©cents, avance-t-il, « la CAQ a fait preuve de bonne foi et les mairies aussi. On est capable de trouver des solutions Ă des projets qui semblent perdus dâavance. Câest encourageant. » Selon le professeur de lâENAP, les attentes des Ă©lecteurs Ă©voluent Ă©galement et les Ă©lus doivent le comprendre. « LâappĂ©tit nâest pas pour la confrontation. Si les Ă©lecteurs sont moins intĂ©ressĂ©s Ă la confrontation fĂ©dĂ©rale-provinciale, ce nâest pas pour la remplacer par une confrontation municipale-provinciale. Les gens sâattendent Ă ce que les choses fonctionnent. »
Le professeur soutient que « la scĂšne municipale est mobilisĂ©e et de plus en plus intĂ©ressĂ©e par son propre sort. Il y a une conjoncture favorable aux Ă©lus municipaux et ils ont soif dâen profiter. » Pour le maire Marchand, le dĂ©fi sera de conserver le rĂŽle que la Ville de QuĂ©bec a jouĂ© sous le maire Labeaume. « La mairie de QuĂ©bec devra sâassurer de conserver un lien privilĂ©giĂ© »
avec le nouveau gouvernement. Un rĂŽle que M. Marchand rĂ©ussit Ă remplir jusquâĂ maintenant, selon M. Dubois. « Il a rĂ©ussi Ă sâimposer, Ă imposer son style et Ă rallier les gens. Ăa traduit selon moi un sens politique assez dĂ©veloppĂ©. »
Reste Ă savoir dans quelle mesure les deux paliers pourront collaborer de façon constructive pour le bienfait des citoyens. La vision rĂ©gionale du premier ministre sortant amenait certaines frictions, mais le positionnement favorable des Ă©lus municipaux donne de lâenvergure Ă leur prise de position. Cette redĂ©finition des relations et des engagements politiques du palier provincial face aux municipalitĂ©s se prĂ©cisera aprĂšs les Ă©lections.
PHILIPPE FORTINElle est la premiĂšre femme Ă commander une brigade mĂ©canisĂ©e au Canada. Elle sâest enrĂŽlĂ©e il y a 26 ans afin de tester ses limites. Son engagement militaire lui en aura donnĂ© lâoccasion Ă plus dâune reprise. La QuĂȘte sâest entretenue avec la Colonelle Marie-Christine Harvey, la commandante du 5e Groupe brigade mĂ©canisĂ©e du Canada (GBMC), Ă Valcartier.
Le commandement dâune brigade mĂ©canisĂ©e reprĂ©sente une Ă©tape marquante dans le cheminement professionnel dâun officier supĂ©rieur. Au pays, il nây en a que trois, une Ă Valcartier, une Ă Petawawa en Ontario et lâautre Ă Edmonton. Commander ce type dâorganisation, câest dâĂȘtre Ă la tĂȘte dâenviron 5000 personnes. Une brigade regroupe diffĂ©rentes unitĂ©s, appelĂ©es rĂ©giment ou encore bataillon. Celles-ci offrent une variĂ©tĂ© de spĂ©cialisations professionnelles militaires qui fournissent aux brigades la capacitĂ© de mener des opĂ©rations au Canada ou encore Ă lâĂ©tranger.
Originaire de la rĂ©gion du SaguenayâLac-Saint-Jean, Marie-Christine Harvey cherchait lâaventure. Elle joint la RĂ©serve comme soldat dâinfanterie alors quâelle nâĂ©tait pas encore majeure. Ses parents ont dâailleurs dĂ» autoriser son enrĂŽlement. Elle est familiĂšre avec lâenvironnement militaire depuis son enfance, car son pĂšre avait fait carriĂšre dans lâaviation. De nature un peu hyperactive, confie-t-elle, elle sâest sentie appelĂ©e par le service sous les drapeaux.
Elle raconte quâelle avait « le dĂ©sir et le besoin dâassouvir un sentiment dâaccomplissement et de comprendre mes
limites, autant physiques que psychologiques. »
Une fois en uniforme, avec un peu plus dâexpĂ©rience, Mme Harvey explique quâelle a alors rĂ©alisĂ© lâampleur de sa passion. « Jâai rĂ©alisĂ© que jâavais joint quelque chose de beaucoup plus grand que moi. Tout ce que jâavais envie dâaccomplir, je lâaccomplissais. JâĂ©tais stimulĂ©e. » La vie militaire offre une panoplie de raisons dâapprĂ©cier son
travail. Mais la commande identifie en premier lieu les membres qui y servent pour lesquels elle a toujours eu un profond respect. « Ce qui me passionne le plus dans mon mĂ©tier, ce sont les gens. Et ce qui me passionne de nos gens, câest quand ils sont authentiques et quâils sont eux-mĂȘmes. »
Il est difficile de passer Ă travers toutes ces annĂ©es en service sans faire face Ă son lot de dĂ©fis. Mme Harvey nây Ă©chappe pas. Elle est la mĂšre de deux adolescents, de 13 et 16 ans. Pendant son commandement de la base de Valcartier, sa famille demeure Ă Gatineau. Sur les cinq derniĂšres annĂ©es, elle en a vĂ©cu trois Ă travailler Ă lâextĂ©rieur.
« Jâavais le besoin dâassouvir un sentiment dâaccomplissement et de comprendre mes limites, autant physiques que psychologiques. »
~ Colonelle Harvey
« Le quotidien, je ne le passe pas avec eux », souligne la militaire. Pour elle, il est donc question de trouver lâĂ©quilibre fragile entre la famille et lâengagement militaire.
« Mes enfants acceptent que je vive ma passion, mais il y a des impacts, câest certain. »
En cherchant à comprendre si les raisons pour lesquelles elle continue de servir changent avec les années, Mme Harvey soutient les remises en question
dant sont dâune durĂ©e prĂ©dĂ©terminĂ©e de deux ans. Une fois passĂ© le niveau dâune brigade, les officiers sont gĂ©nĂ©ralement employĂ©s dans des positions de leadership qui les Ă©loignent des soldats et du terrain.
Elle devra ainsi quitter les troupes quâelle affectionne tant, non sans un pincement au cĆur. Colonelle Harvey demeure humble
dante encourage les nouveaux venus à « vivre pleinement chaque moment sans chercher à trop calculer la suite. » Elle fait confiance en cette institution qui lui a tant offert depuis bientÎt trois décennies.
« Câest un privilĂšge de leader des gens aussi compĂ©tents que ceux du 5e GBMC. »
~ Colonelle Harvey
En ce qui concerne la prochaine Ă©tape, Colonelle Harvey fait face Ă une pĂ©riode dâincertitude. Elle est reconnaissante dâavoir pu comman-
les forces armées canadiennes (FAC), les positions de comman-
prévues surviennent durant une carriÚre militaire et la comman-
Depuis le 25 juin, la population peut trouver sur son chemin les Ă©tonnantes Ćuvres des Passages Insolites dâEXMURO arts publics ainsi quâun musĂ©e du Bad Art. En tout, 18 artistes locaux, nationaux et internationaux ont mis la main Ă la pĂąte pour produire un parcours dâart public de 16 Ćuvres. En plus des artistes et des employĂ©s qui ont travaillĂ© sur le projet, quatre bĂ©nĂ©voles ont retroussĂ© leurs manches pour proposer une expĂ©rience unique dans le secteur du VieuxPort de QuĂ©bec qui se dĂ©roule jusquâau 10 octobre.
Pour Laurence Duchesne, chargĂ©e de la mĂ©diation et du dĂ©veloppement des publics, les Passages Insolites sans les bĂ©nĂ©voles seraient impossible. « Si ça nâĂ©tait pas dâeux, ça serait lâĂ©quipe de bureau qui aurait peint [le musĂ©e]. Donc non, je ne pense pas que ça aurait Ă©tĂ© possible », affirme-t-elle.
Les bĂ©nĂ©voles jouent plusieurs rĂŽles clĂ©s pour lâĂ©vĂšnement. Ils font « le montage des Ćuvres [âŠ] et de la salle dâexposition, ils collent les affiches publicitaires dans les endroits publics et, Ă lâinauguration des Passages Insolites, ils sont sur le terrain et distribuent des cartes et offrent de lâinformation aux gens », indique Mme Duchesne.
Elle ajoute quâEXMURO aime faire appel aux bĂ©nĂ©voles, ce qui constitue souvent leur premiĂšre expĂ©rience pour les Ă©tudiants en arts. « On sait quâen art, tu dois avoir des expĂ©riences, tu dois avoir des contacts. Câest un milieu particulier pour ça et on a une belle sensibilitĂ© Ă cette rĂ©alitĂ©. On est trĂšs content dâoffrir aux Ă©tudiants une premiĂšre expĂ©rience en art. »
Parmi les trois bĂ©nĂ©voles interviewĂ©s qui participent Ă lâĂ©laboration de la 9e Ă©dition, tous Ă©tudient
de Benoßt Maubrey, ARENA, est constituée de plusieurs haut-parleurs fonctionnels. Le public peut les utiliser pour diffuser de la musique ou se faire un karaoké.
en art. Cette expĂ©rience leur permet de combler leur recherche de connaissances dans ce milieu. Audrey, lâune des bĂ©nĂ©voles, rĂ©sume bien les raisons pour lesquelles elle sâimplique. « Par curiositĂ©, pour apprendre et pour lâaspect social. »
Faire le montage des Ćuvres comble entiĂšrement les attentes des trois bĂ©nĂ©voles. Cependant, ne pas pouvoir faire leur propre production leur manque, selon Sandrine. « Jâaime beaucoup ça produire. Ce nâest pas ça quâon fait ici. Câest deux choses complĂštement diffĂ©rentes, ĂȘtre artiste et ĂȘtre technicien, mais je veux voir les deux cĂŽtĂ©s de la mĂ©daille », admet-elle.
Audrey Croteau cumule plusieurs expĂ©riences variĂ©es en bĂ©nĂ©volat. Un point commun Ă ces engagements : lâaspect humain. « Câest lâaspect humain, moi, qui mâintĂ©resse peu importe la cause. On rencontre tellement de personnes diffĂ©rentes, de vies diffĂ©rentes et ils ont tous des choses diffĂ©rentes Ă prendre ces gens-lĂ . Je trouve ça le fun dâapprendre un peu de chacune de ces personnes que je rencontre Ă travers ces expĂ©riences. »
Ce nâest pas la premiĂšre annĂ©e que des bĂ©nĂ©voles donnent cĆur
et Ăąme pour rĂ©aliser Passages Insolites. AprĂšs avoir Ă©tĂ© bĂ©nĂ©vole lâan dernier, Triska Sicuranzo GagnĂ© commence sa maĂźtrise en art Ă lâUniversitĂ© Laval et travaille avec diverses entreprises dans son domaine dâĂ©tude. Elle croit que son bĂ©nĂ©volat Ă travers plusieurs organisations en art, dont EXMURO, lâa aidĂ© Ă ĂȘtre oĂč elle est aujourdâhui. « Ăa te fait un bon nom dans le rĂ©seau et ça mâa donnĂ© un contrat de mĂ©diation. Tu es considĂ©rĂ©e comme une personne de confiance ». La jeune artiste affirme Ă©galement que lâexpĂ©rience, lâaspect social et tous les aspects du bĂ©nĂ©volat sont positifs.
En plus de toutes les connaissances acquises, Mme GagnĂ© a Ă©galement utilisĂ© sa formation de guide, acquise lors de lâĂ©vĂšnement Passages Insolites, pour conquĂ©rir son conjoint actuel. « Ă ma premiĂšre date, je lâai amenĂ© faire le tour des Ćuvres des Passages Insolites », confie-t-elle en riant.
PIER-OLIVIER NADEAUOĂč Ă©taient les foules, fin juillet, quand le Pape est passĂ© par chez nous, pour rencontrer les peuples autochtones ? Journalistes et commentateurs, commerçants et services de sĂ©curitĂ© croyaient voir accourir des milliers de personnes pour le voir. Mais ceux quâon attendait sont restĂ©s chez eux.
Lâamie Valentine explique ce peu dâenthousiasme par le fait quâon nâaime pas les excuses : elles ne corrigent pas les fautes. De plus, les gens descendent dans les rues pour saluer lâaudace triomphante ou lâarrogance des vainqueurs et des stars. Ici, lâĂ©vĂ©nement se rĂ©sumait aux inconvĂ©nients causĂ©s par les mesures de sĂ©curitĂ© autour du quatriĂšme voyage dâun pontife en Canada. De nos jours, la foule prĂ©fĂšre les dĂ©filĂ©s de fiertĂ© aux marches du grand pardon.
Comment discuter devant ce point de vue ? Alors, je ramĂšne Ă Valentine le vieil argument des risques encourus Ă juger des Ă©vĂ©nements dâhier avec les yeux dâaujourdâhui. Ce que de nos jours lâon condamne a pu, dans le passĂ©, relever de la norme ; ce qui Ă©tait alors rejetĂ© est, de nos jours, acceptĂ© ou tolĂ©rĂ©. LâĂ©ducation et lâinformation ont contribuĂ© Ă bien des changements dans les sociĂ©tĂ©s. Câest lâĂ©volution.
Et Valentine riposte : « Et pour cela, les gens ont dĂ» dĂ©couvrir que les reprĂ©sentants de lâautoritĂ© peuvent commettre des erreurs et que la recherche de la vĂ©ritĂ© signifie quâon ne se limite pas Ă une seule source. MĂȘme si dĂ©sormais, les sociĂ©tĂ©s semblent rĂ©gresser en ne se fiant quâau seul canal des rĂ©seaux sociaux constamment prĂ©sents et consultĂ©s comme si lĂ se trouvait la source de toute vĂ©ritĂ©. »
Comme je ne suis abonnĂ©e Ă rien de tout ça, jâavance que tous les Ăąges ont connu leurs prophĂštes du vrai et du faux et que seuls leurs moyens de rejoindre les gens Ă©voluent continuellement. Croyant crĂ©er une diversion, je lui offre le premier roman dâune Ă©crivaine que je viens de lire, « parce quâelle porte le mĂȘme nom que ma grand-mĂšre », mais la tentative Ă©choue quand je mentionne que la romanciĂšre rĂ©ussit Ă Ă©voquer la thĂ©orie de lâeugĂ©nisme.
Ă travers une enquĂȘte policiĂšre situĂ©e en 1910 Ă Murray Bay, CĂ©line Beaudet glisse un personnage sensible Ă cette idĂ©e qui fermentait Ă lâĂ©poque dans certaines sociĂ©tĂ©s convaincues de leur supĂ©rioritĂ© culturelle et raciale. Cette annĂ©e-lĂ , lors du CongrĂšs eucharistique de MontrĂ©al, un des orateurs
invitĂ©s, Mgr F. Bourne, archevĂȘque catholique de Westminster, en Angleterre, avait suggĂ©rĂ© aux Canadiens francophones dâabandonner leur langue pour se joindre la grande communautĂ© catholique anglophone.
Ce qui avait naturellement soulevĂ© lâire dâun certain Henri Bourassa dans Le Devoir, le journal quâil avait fondĂ©. Chez les peuples hĂ©ritiers de la Reine Victoria, plusieurs croyaient Ă la supĂ©rioritĂ© de leur culture et tentaient de lâimposer sur une base universelle, ce qui expliquait, sans les justifier, les diverses politiques dâassimilation mises en place dans toutes leurs colonies, incluant au Canada.
«
Ăa passe toujours par les Ă©lites ces histoires-lĂ et câest ce quâon reproche aux organisations religieuses qui, traditionnellement chez nous, formaient les leaders tant politiques quâĂ©conomiques », commente Valentine en ajoutant quâavec « les pensionnats pour les enfants autochtones, nos gouvernements ont bafouĂ© lâidĂ©e de respect de la culture des autres mais dans ce temps-lĂ , mĂȘme la notion de culture comme on prĂ©tend la connaĂźtre aujourdâhui nâexistait pas. »
Je me souviens (!) des discours contre lâassimilation des minoritĂ©s francophones entendus Ă lâĂ©cole dans lesquels on nous incitait Ă nous engager Ă dĂ©fendre partout lâusage de la langue française. Les autres minoritĂ©s ? Personne nâen parlait sauf si elles Ă©taient catholiques et parlaient notre langue. Et la libertĂ© de choisir, dans tout ça ? Avec des enfants encore Ă lâĂąge de lâobĂ©issance, on nâinsistait pas plus lĂ -dessus que sur les consĂ©quences de toute idĂ©e dâengagement. Les temps ont-ils vraiment changĂ© ?
Ă cause des excĂšs nazis, le vieux monde a Ă©tĂ© jugĂ© et souvent condamnĂ© pour avoir oubliĂ© que la pratique du respect des diffĂ©rences constitue lâessence dâune vie saine en sociĂ©tĂ©. Mais posons la question de la morale de lâhistoire : fait-on mieux, aujourdâhui ?
Engagement : ce mot se rattache Ă de nombreuses façons dâagir et de faire, mais câest avant tout de se trouver une orientation trĂšs prĂ©cise sur ce que la personne veut accomplir, car souvent dans cet engagement la personne qui sây plaĂźt va sây consacrer corps et Ăąme. Accomplissant ainsi par le fait mĂȘme lâunion du corps (travail matĂ©riel) et de lâesprit (travail spirituel et crĂ©atif) pour obtenir un parfait Ă©quilibre dans lâespace-temps.
Peu importe dans ce que lâĂȘtre humain sâengage, le but ultime est quâil soit heureux dans son choix quâil accomplira. Son engagement peut ĂȘtre spirituel, militaire, civil ou autre, mais son principal but est de sâaccomplir lui-mĂȘme. Sâil est heureux dans son accomplissement, ce bonheur rejaillira sur ceux qui lâentourent.
Dans lâengagement sĂ©rieux, lâĂąge et le temps comptent trĂšs peu, car ce qui prime, câest le rĂ©sultat. En exemple, Michel-Ange a travaillĂ© sur les tableaux de la chapelle Sixtine jusquâĂ un Ăąge trĂšs avancĂ©. Il en est de mĂȘme pour LĂ©onard de Vinci dont lâesprit Ă©tait toujours alerte pour ses crĂ©ations. La liste serait assez longue de tout ceux qui ont accompli de grandes Ćuvres artistiques et littĂ©raires. Tout ce beau monde dans un engagement sans pareil est passĂ© Ă lâhistoire. Ils sont des exemples marquants de la civilisation.
dâun contrat â dâembauche, dâassurance, etc.
Il y a aussi lâengagement personnel ou social. Câest un engagement qui est exĂ©cutĂ© volontairement sans que personne nous pousse Ă le faire. Il est souvent caritatif, pour aider le monde dans lequel on vit. Et câest ce que je fais prĂ©sentement en Ă©crivant cet article et vous de votre cĂŽtĂ© vous y participez en achetant cette revue que vous lisez prĂ©sentement.
« Lâengagement est sans limites et il entretient la vie. »
BouchardLâengagement est sans limites et il entretient la vie. Pour bien des gens qui sâengagent sĂ©rieusement, le temps nâexiste pas (ou trĂšs peu.) Ce qui compte est lâaccomplissement dâune rĂ©alisation Ă laquelle leur esprit donne un but Ă atteindre, et quâils ne peuvent laisser tomber.
Mais lâengagement nâest pas seulement artistique, il y a aussi dâautres engagements qui nâont rien Ă voir avec les arts. En exemple, si on sâengage Ă acheter une maison, on sâengage aussi Ă payer une hypothĂšque pendant un certain nombre dâannĂ©es, et signer des ententes quâon doit honorer. Câest ce quâon appelle un engagement hypothĂ©caire. Sont compris dans tout ça des paiements pour lâauto, lâĂ©lectricitĂ© ou le gaz, les cartes de crĂ©dit pour acheter tout ça, donc des engagements Ă payer. Et plus notre civilisation avance, plus il y a de cartes de crĂ©dit.
Chaque changement de mode de vie entraĂźne diffĂ©rentes formes dâengagement. Par exemple le mariage, lâachat dâune auto, lâarrivĂ©e dâun enfant, la signature
Les obligations quâon se donne parfois sont des obligations personnelles, il faut tout simplement se discipliner pour atteindre le but quâon se fixe. Concernant mes articles dans cette revue, les premiers datent de 2007, et je me dois de maintenir le cap pour cet engagement personnel.
Avec cĆur et courage, PHILIPPE
BOUCHARDLa premiĂšre image qui me vient en tĂȘte câest celle de lâengagement envers moi-mĂȘme. Comment puis-je mâengager envers les autres si je ne le suis pas avec moi-mĂȘme ?
Câest facile de partager, dâoffrir mon Ă©coute, mon amitiĂ©, mon aide au besoin, mais, quâen est-il lorsque vient le temps de respecter mes limites, de prendre une pause, de dire non au bĂ©nĂ©fice de mon bienĂȘtre personnel ? Suis-je capable dâĂȘtre engagĂ© envers moi-mĂȘme ?
Jâai appris par expĂ©rience que si je ne suis pas Ă lâĂ©coute de mes propres besoins je nâarriverai pas Ă mâengager envers autrui. Jâai attendu de frapper un mur en essayant de me rendre indispensable, irremplaçable, pour constater que, aussitĂŽt parti, aussitĂŽt remplacer. Et hop ! le monde a continuĂ© de tourner sans moi. Cette pĂ©riode de ma vie a Ă©tĂ© un point dĂ©cisif pour rĂ©ellement mâengager envers moi-mĂȘme.
« La libertĂ© nâest pas lâabsence dâengagement, mais la capacitĂ© de choisir. »
Paulo Coelho« Jâai attendu de frapper un mur en essayant de me rendre indispensable, irremplaçable, pour constater que, aussitĂŽt parti, aussitĂŽt remplacer. »
rĂ©alisĂ© que pour atteindre le sommet, il faut plus quâune idĂ©e, il faut une prĂ©paration de tous les jours et surtout quâil faut ĂȘtre bien entourĂ©. Je me croyais invincible. Je nâavais pas pensĂ© Ă prendre soin de la machine. Jâavais oubliĂ© de mâengager envers moimĂȘme. Suite Ă cet accident de parcours, je suis devenu lucide. Jâai rĂ©alisĂ© que je nâĂ©tais plus une valeur sĂ»re pour mon employeur, jâai dĂ» faire une croix sur mon dĂ©sir de travailler au dĂ©veloppement de la pratique professionnelle dans mon milieu de travail, mais rien ne mâempĂȘchait de devenir le professionnel de ma propre vie. Jâai acceptĂ© un autre type dâemploi dans lâorganisation et je mây suis adaptĂ©.
Jâai commencĂ© par ĂȘtre Ă lâĂ©coute de mes propres besoins. Jâai appris Ă ne plus surcharger mon agenda. Jâai appris Ă dire non sans traĂźner de sentiment de culpabilitĂ©. Jâai acquis une certaine assurance en mes capacitĂ©s et jâai appris Ă respecter mes limites. Ensuite, jâai choisi de mâengager envers mon conjoint, ma famille, mes amis et amies et jâai choisi les domaines sociaux qui mâinspiraient pour mâengager envers ma communautĂ©.
Maintenant, je participe Ă la programmation et aux activitĂ©s de la Ruche dâArt de Sherpa, jâĂ©cris pour le magazine de rue de QuĂ©bec La QuĂȘte, je mâimplique comme bĂ©nĂ©vole et je suis chargĂ© de projet pour le projet Point de vue Ă PECH/Sherpa. Tout ça dans le plaisir, car je me suis choisi et je me suis engagĂ© envers moi-mĂȘme avant dâouvrir vers lâextĂ©rieur pour accueillir les opportunitĂ©s qui se prĂ©sentent Ă moi.
Ăa nâa pas toujours Ă©tĂ© ainsi. Au dĂ©but de ma carriĂšre dâĂ©ducateur, jâĂ©tais carriĂ©riste, je visais toujours plus haut. Jâavais une vision avec des ĆillĂšres qui me guidaient dans une direction, mais qui mâempĂȘchaient de voir ce que je provoquais autour de moi. Je cherchais Ă me surpasser et jâai eu une carriĂšre montante jusquâau jour oĂč jâai frappĂ© mon Waterloo comme NapolĂ©on le conquĂ©rant. Jâai
Jâai changĂ© mes habitudes de vie, les comportements nuisibles Ă ma santĂ© tant physique que mentale. Jâai rĂ©duit mes facteurs de stress. Jâai laissĂ© derriĂšre moi des relations toxiques, je me suis créé un rĂ©seau qui correspond Ă la personne que je suis. Je me suis centrĂ© sur mes compĂ©tences artistiques et jâai fait progresser mes talents.
Aujourdâhui, je suis fier de la personne que je suis devenu. Maintenant, je peux partager mes talents et en faire profiter les autres. Je me sens Ă ma place dans le milieu communautaire et jây participe Ă la mesure de mes capacitĂ©s. Je me sens apprĂ©ciĂ© par les personnes qui Ă©voluent dans mon environnement et privilĂ©giĂ© dâĂȘtre devenu significatif pour certaines dâentre elles.
Sâengager envers soi-mĂȘme, ce nâest pas quâune dĂ©cision, câest un engagement de tous les jours. Il est facile de retomber dans mes vieilles habitudes. Je dois rester vigilant et constamment me souvenir du pourquoi je me suis engagĂ© envers moi-mĂȘme avant dâessayer dâĂȘtre disponible et Ă lâĂ©coute de lâautre. Sâengager envers soi-mĂȘme câest aussi choisir la libertĂ© en faisant germer lâespoir chez lâautre.
Simplement, MARC ĂMILE VIGNEAULTPAR JACQUES CARL MORIN CE JEU CONSISTE Ă REMPLIR LES RANGĂES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET 20 Ă LâAIDE DES DĂFINITIONS, INDICES OU LETTRES MĂLANGĂES OU DĂJĂ INSCRITES. CHAQUE CASE GRISE REPRĂSENTE UNE LETTRE QUI EST Ă LA FOIS LA DERNIĂRE LETTRE DâUN MOT ET LA PREMIĂRE LETTRE DU SUIVANT...
Verticalement :
1- Smog.
20- Commerce des fourrures. Horizontalement :
1- Enveloppe de saucisse. Façonner une piÚce avec une machine-outil (SNIERU). Petites rues. Nouvelle exclusive.
2- Ouvrir de nouveau. MĂ©tal radioactif. Mets composĂ© dâun mĂ©lange de lĂ©gumes.
3- Bien rangés. Période de formation. Article de journal émanant de la direction.
4- Pressant, impĂ©rieux. Tambour dâAfrique. Sert Ă la prĂ©paration du tapioca (CAMINO). MĂ©chant.
5- RenseignĂ©. Individus sous la dĂ©pendance absolue dâun maĂźtre. EmployĂ©.
6- FrivolitĂ©. Bois noir et dur. Petit cafĂ© (TATIMESEN). Ongles pointus de certains animaux. Signal dâarrĂȘt.
7- Petit reptile. Ambassadeurs, Ă©missaires. Ăle italienne.
8- Indolent, apathique (HOREMAP). Voleur, fripouille. RĂȘve effrayant.
9- RĂ©gion dâEspagne renommĂ©e pour ses vins (AJOIR). Difficile Ă comprendre (CABSSON). Torture. MĂšche de cheveux.
10- Décision gouvernementale. Remuer pour mélanger (RULOLITE). Rousse..
Un romancier, ça raconte des histoires quâil invente ou imagine Ă partir de la rĂ©alitĂ© quâil reconstruit. Et parfois, entre la page Ă©crite et le lecteur, se glisse un souvenir, portĂ© par un mot ou une image qui a dĂ©verrouillĂ© la mĂ©moire.
Ainsi, le roman Le vol de lâange de lâauteur Daniel Poliquin mâa ramenĂ© dans un bout de phrase, un souvenir dâenfance, une odeur de vieux tabac dans un grand vestibule meublĂ© dâĂ©normes fougĂšres. Impression restĂ©e du jour oĂč, dĂ©sobĂ©issant Ă mon pĂšre, jâavais tentĂ© de le suivre dans cette espĂšce de chĂąteau oĂč il allait entrer. « Tu mâattends ici, câest une maison pour les vieux. » Mais, curiositĂ© aidant, jâavais poussĂ© la lourde porte derriĂšre laquelle il avait disparu et dĂ©couvert cette odeur, celle de lâhospice, lâinstitution oĂč la charitĂ© publique hĂ©bergeait les personnes ĂągĂ©es dĂ©munies et les sans famille. Bien loin des CHSLD et rĂ©sidences dâaujourdâhui.
Daniel Poliquin est un Ă©crivain franco-ontarien qui observe et entend : son mĂ©tier dâinterprĂšte-traducteur lâexige. Au fil des ans, il a signĂ© une douzaine de romans et dâessais. Paru en 2014, Le vol de lâange vient dâun sĂ©jour en Acadie oĂč il a appris quâentre 1875 et 1925, certaines paroisses organisaient des ventes aux enchĂšres pour « placer » vieillards dĂ©sargentĂ©s et orphelins abandonnĂ©s. Sâils trouvaient preneurs, ils Ă©chappaient Ă lâorphelinat ou lâhospice, alors considĂ©rĂ©s comme des « lieux peu recommandables » ; la suite de leur vie dĂ©pendait de ceux qui les achetaient. Ce quâĂ©voque le titre du livre : un saut dans le vide.
Le romancier raconte lâhistoire de lâun dâeux, enfant abandonnĂ©, mis en vente dans un encan, qui, devenu vieux, va se retrouver Ă son point de dĂ©part. AprĂšs la trahison de sa mĂšre, il a dĂ©cidĂ© de ne jamais plus en parler. Recueilli par une famille qui devra le remettre en vente, il survit en dĂ©fiant le destin et grĂące Ă son intelligence pratique : homme curieux, il apprend vite et se dĂ©brouille avec humour et ironie, mĂȘme avec les femmes.
Mais il croit quâil ne faut pas chercher le bonheur : « Câest fatigant, on a toujours peur de le perdre et ça ne dure pas. » Il observe que « les gens ont lâimpression dâĂȘtre bons quand ils vous enseignent quelque chose ; ils se sentent grandis et vous grandissez avec eux. Il ne faut jamais laisser passer lâoccasion de faire lâĂ©lĂšve⊠»
Mais au bout de sa route, la malchance le ramĂšne lĂ dâoĂč il est parti, avec dâautres humains remis en vente pour la derniĂšre des enchĂšres paroissiales. La boucle est bouclĂ©e. Lâauteur ne rĂ©vĂ©lera son nom, FidĂšle-Ă -SalomĂ©, quâĂ la toute fin du roman.
Daniel Poliquin a signĂ© un essai biographique sur RenĂ© LĂ©vesque et traduit Kerouac et Richler, mais sâintĂ©resse aux gens anonymes observĂ©s dans les rues, mĂȘme Ă Ottawa oĂč il a travaillĂ©. Ainsi, le dĂ©nommĂ© Calvin qui courtise la carillonneuse du Parlement et se prĂ©tend le concierge dâun immeuble dont il est propriĂ©taire. Dans un roman paru en 1994, LâĂ©cureuil noir, le romancier le fait narrateur de sa propre vie oĂč sa pĂ©nible relation avec son pĂšre est devenue prĂ©texte Ă pervertir la rĂ©alitĂ© pour ne pas dĂ©cevoir. Calvin, comme lâĂ©cureuil dans son arbre, observe sans jamais assumer sa responsabilitĂ©.
Dans le plus rĂ©cent de ses romans, paru en 2017, Cherche rouquine, coupe garçonne, Ă partir dâun drame bien rĂ©el, lâAffaire Coffin, Daniel Poliquin imagine les consĂ©quences des choix de certains des protagonistes de la tragĂ©die survenue en 1953 en GaspĂ©sie. AccusĂ© du triple meurtre de trois chasseurs amĂ©ricains, Coffin a Ă©tĂ© pendu, mais un doute a toujours subsistĂ© autour des Ă©vĂ©nements. Il devait bien avoir un entourage et le romancier lâimagine.
Il invente donc une femme avec un bĂ©bĂ© adoptĂ© par le prĂȘtre prĂ©sent lors de lâexĂ©cution du meurtrier ; ensuite, il interroge les faits autour de la culpabilitĂ© de Coffin dont il change le nom. Jonglant avec les dates, le romancier multiplie hypothĂšses et incidents pour dĂ©router le lecteur tout en restant fidĂšle aux lieux des Ă©vĂ©nements rĂ©els. Libre Ă chacun dâadhĂ©rer Ă la thĂšse insinuĂ©e par le roman et la mystĂ©rieuse rouquine. Parce quâaprĂšs tout, titiller imagination et souvenirs nâest-ce pas le rĂŽle du romancier ?
Engagement pour avoir Engagement pour ĂȘtre Engagement de sa vie Engagement de la vie Engagement de moi Engagement des autres Dans ce monde du je, pourquoi ĂȘtre engagĂ© ?
Engagement dâun peuple pour protĂ©ger son pays, dâun dictateur dont tous les pays ont peur, dâune menace pour eux quand tant de gens meurent, juste pour protĂ©ger les leurs. VoilĂ les vraies valeurs humaines⊠dâun peuple fier.
Aucune inspiration en vue
Je ne rigole pas Je veux écrire Les mots sont morts de rire +++
Je me lance, plonge en apnée Ma respiration est coupée Mon inspiration, saccagée Mon texte hachuré. +++
Câest plate Ă mort Un texte Ă moitiĂ© mort Un texte dĂ©charnĂ© Pourquoi insister ? +++
Jâinsiste Nâai pas de piste Tel un funambule Sur le fil de sa bulle
Par chance, les rimes Existent dans les crimes Je tue lâĂ©criture Câest pas dans ma nature +++
Il nây a pas de plaisir Ă parler pour parler Ă Ă©couter sans dĂ©sir Ă Ă©crire pour le papier +++
Un dernier effort Mon ultime ressort +++
Je clos ce texte sĂ©raphin MenĂ© pas Ă pas Dâun souffle, que je nâavais pas !
MARIETTE MAILHOTVous, les musiciens
Quand ils seront vieux Quâauront-ils de mieux Que de vivre heureux ? Ils auront vĂ©cu Le meilleur, le pire Ils auront connu Des joies, des soupirs
Il aura fallu Plus que des ouĂŻ-dire Pour croire au bonheur Dâun amour sans heurts
Loin du coup de foudre Qui sonne et qui soude Restera fidĂšle
La douceur de lâaile De leurs souvenirs
Les jours Ă venir Pourront se surprendre De les voir si tendres
En fuyant les modes Leur culte et leurs codes Ils auront gardĂ© La simplicitĂ© Qui noie lâillusion Ce puits noir sans fond
Quand ils seront vieux Encore amoureux AprĂšs tant dâannĂ©es Sans avoir triché⊠Sans avoir fait semblant De dormir en amants
Ils auront laissé à tous les guindés à tous les mondains Leurs gris lendemains.
Le fla-fla Lâapparat LâĂ©talage Ce mirage La parure Cette armureâŠ
Ils auront laissé Leurs jours de parade Le verbe et les tirades De personnages huppés
Quand ils seront vieux Quâauront-ils de mieux Que la vie Ă deux ?
Quand ils seront vieux⊠Combien de matins Avant ce demain ?
Il nâest pas si loinâŠ
Les fabuleries sont pleines de mensonges, mais elles sont nos propres fabulations.
On aime se laisser aller Ă fabuler⊠comme dans un beau conte. Pleines de piĂšges, de combats Et pleines de moments dâexaltation et de conflits. Elles font partie de la vie, Comme les grandes pĂ©riodes de dĂ©sespoirs.
Leurs parcours sont incohĂ©rents et imprĂ©visibles Parfois, mĂȘme, on prĂ©fĂšre la sĂ©curitĂ© Et le confort, Puis Ă©tape par Ă©tape On enfile lâhistoire Dâun beau conte pour enfants quâon a inventĂ©
IdĂ©aliste, tout ça dans notre petite tĂȘte Câest nĂ©cessaire Pour se sortir de ses illusions Afin de devenir un adulte
Une chose est certaine et concrĂšte Câest quâun instant En plein cĆur du conte On peut ressentir un sentiment de fiertĂ© Dont on nâa jamais eu lâautorisation. De vivre en soi
Et tout dâun coup, on se permet de se libĂ©rer de nos fabulations et de se donner le droit dâĂȘtre une femme libre Qui est fiĂšre de lâĂȘtre.
On arrĂȘte dâavoir peur que le ciel nous tombe sur la tĂȘte.
Quel chemin emprunte la pensĂ©e ? RĂ©pondre Ă cette question demande un effort dâattention, car les mots sont fuyants comme les veines de mon bras Les mots parcourent tout mon ĂȘtre pour aboutir finalement Ă la main La main Ă©tant le prolongement de la pensĂ©e il en rĂ©sulte quelque chose Ă la fois unique et multiple Câest le propre du langage poĂ©tique
La poĂ©sie est un carrefour oĂč lâon sâarrĂȘte Ă tout instant
FRANĂOIS GAGNONDans la nuit sâilluminent tel un bouquet de fleurs les Ă©toiles. Elles lĂšvent leurs diaphanes voiles Sur la vie amoureuse des cĆurs De tous les fiancĂ©s et de leurs rĂ©ciproques bonheurs. Les jeunes et romantiques couples sâendorment sur de confortables nuages ouatĂ©s. Du paisible et doux MorphĂ©e. Ils pensent Ă leurs idylles passionnĂ©es. Qui les feront planĂ©es sur la plus belle des voies lactĂ©es. Ils meubleront dâespoir dans leurs nocturnes rĂȘves Que jamais leurs amours ne sâachĂšvent.GAĂTAN DUVAL CrĂ©dit photo : Depositphotos CrĂ©dit photo : Pixabay
Service dâinformation et de rĂ©fĂ©rence qui vous dirige vers les ressources des rĂ©gions de la Capitale-Nationale, de la ChaudiĂšre-Appalaches
Tél. : 2-1-1
Aide sociale
ADDS
Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525-4983
Aide aux femmes
Centre dâaide aux victimes dâactes criminels (CAVAC) FormĂ© pour vous Ă©pauler ! 418 648-2190 ou le 1 888-881-7192
Centre femmes aux trois A Pour la réorganisation sociale 270, 5e Rue, Québec Tél. : 418 529-2066 www.cf3a.ca
Centre femmes dâaujourdâhui AmĂ©liorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, QuĂ©bec TĂ©l. : 418 651-4280 c. f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org
Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org
Support familial Flocons dâespoir Ăcoute et aide pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4 TĂ©l. : 418 683-8799 ou 418 558-2939 flocons.espoir@videotron.ca
Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527-8267 info@alphabeille.com www.alphabeille.com
Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca
Le CĆur Ă lire 177, 71e Rue Est, QuĂ©bec TĂ©l. : 418 841-1042 info@lecoeuralire.com www.lecoeuralire.com
Lis-moi tout Limoilou 3005, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com
La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca membre.oricom.ca/lamareedesmots
Relais dâEspĂ©rance
Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522-3301
Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue Saint-François Est, Québec Tél. : 418 529-2222
Détresse psychologique
Centre de crise de Québec Tél. : 418 688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com
Centre de prévention du suicide 1310,1 re Avenue, Québec Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca
Tel-Aide Québec Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca
Tel-Jeunes Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com
Maison de LauberiviĂšre
Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 485, rue du Pont, Québec Tél : 418 694-9316 accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org
Maison Revivre
Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523-4343 maison.revivre@gmail.com maisonrevivre.weebly.com
SQUAT Basse-Ville
Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 521-4483 coordo@squatbv.com www.squatbv.com
GĂźte Jeunesse
Hébergement temporaire garçons 12 à 17 ans
Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666-3225
Résidence de Sainte-Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652-9990
YWCA
HĂ©bergement et programme de prĂ©vention de lâitinĂ©rance et de rĂ©insertion sociale pour femmes TĂ©l. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca
Réinsertion sociale
Carrefour dâanimation et de participation Ă un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, QuĂ©bec TĂ©l. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org
FraternitĂ© de lâĂpi
Aide aux personnes vivant de lâexclusion par la crĂ©ation dâun lien dâappartenance 575, rue Saint-François Est, QuĂ©bec TĂ©l. : 418 523-1731
Maison Dauphine
Pour les jeunes de 12 Ă 24 ans 31, rue DâAuteuil, QuĂ©bec TĂ©l. : 418 694-9616 courrier@maisondauphine.org www.maisondauphine.org
Insertion professionnelle
Ă lâaube de lâemploi (LauberiviĂšre) Formation en entretien mĂ©nager commercial/buanderie 485, rue du Pont, QuĂ©bec 418 694-9316 poste 248 alaubedelemploi@lauberiviere.org
Recyclage Vanier
Emploi et formation (manutentionnaire, aidecamionneur, prĂ©posĂ© Ă lâentretien) 1095, rue Vincent-Massey, QuĂ©bec tĂ©l.. : 418 527-8050 poste 234 www.recyclagevanier.com
La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com
P.I.P.Q.
Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org
Soupe populaire
Café rencontre Centre-Ville 796, rue Saint-Joseph Est, Québec (Déjeuner et dßner) Tél. : 418 640-0915
Maison de LauberiviÚre (Souper) 485, rue du Pont, Québec Tél. : 418 694-9316
Soupe populaire Maison MĂšre Mallet (DĂźner) 945, rue des SĆurs-de-la-CharitĂ© TĂ©l. : 418 692-1762
Santé mentale
Centre Social de la Croix Blanche 960, rue Dessane, Québec Tél. : 418 683-3677
centresocialdelacroixblanche.org info@centresocialdelacroixblanche.org
La Boussole Aide aux proches dâune personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, QuĂ©bec TĂ©l. : 418 523-1502
laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca
Centre Communautaire lâAmitiĂ© Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, QuĂ©bec TĂ©l. : 418 522-5719
info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com
Centre dâEntraide Ămotions
3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070
emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org
La Maison lâĂclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, QuĂ©bec TĂ©l. : 418 650-1076
info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca
Le Pavois 2380, avenue du Mont-Thabor, Québec Tél. : 418 627-9779 Téléc. : 418 627-2157
Le Verger 943, av. Chanoine-Scott, Québec Tél. : 418-657-2227 www.leverger.ca
Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283
Parents-Espoir 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167
Service dâEntraide lâEspoir 125, rue Racine, QuĂ©bec TĂ©l. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, QuĂ©bec TĂ©l. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca relaislachaumine.org
Toxicomanie
Al-Anon et Alateen Alcoolisme TĂ©l. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca Amicale Alfa de QuĂ©bec 75, rue des Ăpinettes, QuĂ©bec TĂ©l. : 418 647-1673 alphadequebecinc@videotron.ca
Point de RepÚres 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com
VIH-Sida
MIELS-Québec Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649-1720
Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org
Le lundi 25 juillet, jâĂ©coutais Ă la radio FM93, lâĂ©mission dâĂlisabeth CrĂȘte et son invitĂ© Christian PagĂ©, journaliste aussi connu sous le nom de LâEnquĂȘteur du paranormal. Lors de cette tribune tĂ©lĂ©phonique, ils ont abordĂ© la question des signes que perçoivent certaines personnes aprĂšs le dĂ©cĂšs dâĂȘtres chers. Ce phĂ©nomĂšne tabou a fascinĂ© et fascine encore des gens de tous horizons. Le bouddhisme, la spiritualitĂ© autochtone, les religions polythĂ©istes et monothĂ©istes, la science quantique enseignent tous que notre Ăąme continue Ă vivre et Ă Ă©voluer aprĂšs avoir quittĂ© notre corps terrestre.
Les lignes tĂ©lĂ©phoniques Ă©taient remplies, car les tĂ©moignages affluaient de plusieurs endroits du QuĂ©bec et tout se passait dans une ouverture dâesprit, de cĆur et de grand respect. Nous pouvions entendre les personnes qui Ă©taient contentes de partager leur expĂ©rience sans ĂȘtre Ă©tiquetĂ©es par des gens bizarres ou hallucinĂ©s.
Les tĂ©moignages qui ont Ă©tĂ© partagĂ©s lors de cette Ă©mission Ă©taient touchants et sincĂšres. Ils mâont fait penser aux signes que jâai reçus personnellement. Par exemple, quand ma mĂšre est dĂ©cĂ©dĂ©e, Ă lâĂąge de 87 ans, jâai rĂȘvĂ© quâelle venait vers moi avec un beau sourire, habillĂ©e dâune robe blanche brillante, en tendant ses bras, pour me dire « je tâaime ». Jâai voulu aller vers elle pour que nous puissions nous enlacer, mais il y avait comme un obstacle invisible qui nous empĂȘchait de le faire. Le matin, Ă mon rĂ©veil, jâentends la sonnerie de mon tĂ©lĂ©phone et câest ma sĆur qui mâannonce que notre maman est dĂ©cĂ©dĂ©e dans son sommeil pendant la nuit. Mon pĂšre dĂ©cĂ©dĂ© centenaire mâa aussi donnĂ© des signes. Un merveilleux signe que jâai reçu rĂ©cemment. Le premier juillet Ă©tait la journĂ©e de son anniversaire et je lui avais rendu un hommage sur Facebook afin que les membres de ma famille et mes amis(es) puissent le lire. Le lendemain, dans ma mĂ©ditation du matin, je lui ai demandĂ© de me donner un signe sâil Ă©tait content. Ensuite, je me suis rendue chez mon coiffeur. Comme je suis arrivĂ©e un peu Ă lâavance, jâai dĂ©cidĂ© de mâinstaller pas trĂšs loin de lĂ , oĂč se trouvaient quatre tables Ă pique-nique espacĂ©es. Il y avait un beau soleil, une petite brise, de lâombre. JâĂ©tais seule Ă cet endroit. Je mâassois Ă une des tables et tout Ă coup, je vois une pierre ronde sur laquelle est peint Ă lâacrylique rouge un beau dessin composĂ© de deux cĆurs entourĂ©s dâune pluie de petits cĆurs. Jâai senti que câĂ©tait un bon signe que mon pĂšre me donnait, en me dĂ©montrant que câest lâAmour qui est essentiel, qui nous garde unis tous, tous ensemble.
Tous les beaux signes que nos ĂȘtres aimĂ©s nous envoient nous remplissent de gratitude et dâespĂ©rance que nous allons nous revoir. Ils nous font aussi comprendre que nos proches dĂ©cĂ©dĂ©s veillent sur nous, nous protĂšgent et savent que notre passage sur terre est rempli dâĂ©preuves.
Bonjour Monsieur, Madame-Tout-le-Monde.
Je mâadresse Ă la population en gĂ©nĂ©ral et je parle aux gens ordinaires.
Avez-vous dĂ©jĂ pensĂ© quâil nây a pas que les prisonniers qui ne choisissent pas oĂč ils vivent et ce quâils mangentâ? Qui ne sont pas libre de leurs actionsâ? Ăa nâarrive pas quâĂ eux. Ăa arrive aussi aux gens hospitalisĂ©s de force Ă Robert-Giffard, aux jeunes qui vivent en Centre Jeunesse ou en centre de rĂ©adaptation interne comme le Gouvernail. Ăa arrive aussi aux personnes obligĂ©es de vivre dans des RAC (rĂ©sidence Ă assistance continue), aux malades dans les hĂŽpitaux ou aux personnes ĂągĂ©es qui vivent en rĂ©sidence et en CHSLD.
Ne pas avoir sa libertĂ©, ĂȘtre enfermĂ©, ça fait monter toutes sortes dâĂ©motionsâ: de la colĂšre, de la jalousie, de la tristesse. Comment on fait pour vivre çaâ? Discuter avec les gens autour de nous peut aider. Collaborer avec nos intervenants et intervenants, infirmiers et infirmiĂšres, gardiens et gardiennes de prison, Ă©ducateurs et Ă©ducatrices, au lieu de les envoyer promener et dâĂȘtre en mode rĂ©volte peut ĂȘtre facilitant. Et si câest possible de sortir de lâinstitution, ben, avoir de bons comportements peut faire «âavancerâ» notre dossier. Et si câest possible, demander de lâaide pour gĂ©rer nos comportements et Ă©viter les dĂ©bordements, câest le mieux Ă faire.
On peut avoir un petit pouvoir personnel sur la situation quâon vit⊠Et ce qui fait une grande diffĂ©rence câest de toujours garder espoir que ça va finir par aller mieux. Ce que je souhaite Ă tousâ!
15,7 millions. Câest notre retour Ă la communautĂ© en 2022. Câest la somme qui permettra Ă prĂšs de 215 organismes de QuĂ©bec et ChaudiĂšre-Appalaches de consolider leur mission essentielle. Câest le succĂšs dâun mouvement collectif. Câest un pas de plus dans la lutte aux inĂ©galitĂ©s sociales. Câest la preuve quâensemble, unis, on ne laisse personne derriĂšre.
Centraide. Aide. 215 organismes.