AUTONHOMMIE 36 ANS DE TRAVAIL ET LE COMBAT NE FAIT QUE COMMENCER ! Nous avons vu éclore depuis 50 ans le mouvement féminisme, les regroupements favorables aux changements de conditions des femmes, beaucoup d’organismes qui offrent de l’aide à celles-ci et des mesures fortement appuyées par les différents paliers gouvernementaux. Dieu merci et tant mieux… Mais, qu’en est-il du pendant masculin dans tout ça ? Est-ce facile d’être un homme aujourd’hui ? Est-il facile ou difficile pour un homme de trouver sa place en couple, en société ou même en tant qu’être humain ? J’ai eu le plaisir de rencontrer André Beaulieu, le directeur d’AutonHommie, qui a été le premier centre d’aide pour hommes à voir le jour en 1984. La mission d’AutonHommie est, selon ce que l’on peut lire sur leur site Web, d’accueillir les hommes en difficulté et en cheminement, de leur donner des moyens pour répondre à leurs besoins et de participer à l’évolution globale de la condition masculine. Homme vif, passionné et vraiment allumé sur les enjeux sociaux de la condition masculine, M. Beaulieu témoigne. « Hé oui, ça existe vraiment et c’est de plus en plus palpable de nos jours et pas seulement à cause de la COVID. » Il ajoute « nous ne sommes pas le regroupement des violeurs, violents et abuseurs, qu’on se le dise, nous avons à cœur d’offrir refuges et alternatives aux hommes qui ont un trop-plein de vie et problèmes… » Pourquoi un trop-plein ? La dynamique d’éducation y est pour beaucoup. Vous vous rappeler que, un homme, ça ne pleure pas, mais ça ravale en svp. L’homme attend toujours à la dernière minute et même la dernière seconde pour demander de l’aide. Ce qui engendre des difficultés qui sont souvent nouées trop serrées et difficiles à traiter. D’où vient ce moule si difficile à casser ou à changer ? « Je te donne un exemple, Santiago. Regarde comment des parents peuvent parfois réagir différemment quand un enfant tombe et se fait un bobo sur le genou. À la petite fille, on la prend dans ses bras, la console et l’encourage à retourner jouer… Au garçon souvent on va simplement lui dire de ne pas pleurer et que ça va passer, il y a plus de
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peur que de mal, etc. et on le renvoie jouer tout bonnement. N’y a-t-il pas une incidence sur comment ces petits peuvent réagir et faire grandir des modèles dans leurs for intérieur ? Il y a une multitude d’événements et réactions qui peuvent renforcer des humains à développer des stigmates sociaux et de genres », explique le directeur d’AutonHommie. Les statistiques ne mentent pas. À l’école primaire, il y a 4 à 5 fois plus de garçons que de filles qui ont des problèmes de comportement ; au secondaire, 4 à 5 fois plus de garçons prennent du Ritalin et décrochent des études. Si nous voulons que tout ça évolue du bon côté, nous devons aller de l’avant en changeant et en adaptant le plus vite possible nos façons d’agir et surtout de voir. Les ressources pour les hommes qui vivent dans ce moule sont peu nombreuses. C’est comme si sur leur chemin qui mène à une falaise, il n’y avait qu’un endroit pour intercepter les hommes qui arrivent au précipice. Peut-on aujourd’hui en 2020 faire voir et connaître la réalité aux instances et penser offrir plus de services aux hommes qui en ont besoin ? La réalité est que le gouvernement commence à peine à penser au problème du genre masculin. On espère qu’il continuera d’investir en ce sens. Un pays comme l’Australie est déjà en avance sur la condition masculine et offre des programmes d’aide aux hommes. M. Beaulieu rêve aussi de voir des organismes travailler ensemble pour aider les couples qui en arrachent. Pourquoi aider la femme d’un bord et l’homme de l’autre ? Plus nous pourrons unir les services, plus nous obtiendrons des résultats qui feront la différence. AutonHommie est ouvert et disponible afin de répondre rapidement aux hommes en crise de relation conjugale, de problèmes d’emploi, de deuil et problèmes personnels. Même avec une augmentation de 85 % des demandes à la suite de la COVID, l'organisme est là pour vous ! Pour vous aider…
LA QUÊTE
OCTOBRE 2020
