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Logements recherchés
Problème d’abord dans la métropole, la pénurie de logements touche maintenant Québec. Avec le taux d’inoccupation des logements présentement très bas dans la capitale nationale, les locataires doivent donc tenter de trouver leur nouvel appartement dans un marché où les prix sont de plus en plus élevés et la discrimination de plus en plus présente.
Marjorie Fournier-Tondreau a dû passer une longue période à chercher un appartement dans la métropole a n
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Pénurie dans la capitale nationale Si cela est la situation à Montréal depuis déjà plusieurs années, est-ce que les locataires de la ville de Québec pourraient vivre le même scénario? Selon l’Institut de recherche d’information socioéconomique, on peut parler d’une pénurie de logements lorsque le taux d’inoccupation passe sous le seuil des 3 %. Selon le Bureau d’animation
et d’information logement (BAIL), ce taux d’inoccupation a atteint 2,2 % à l’automne 2019 à Québec. Et une de leur recherche démontre que le prix moyen d’un logement des quartiers centraux serait d’environ 950 $ par mois. La ville est donc touchée par les conséquences d’une pénurie de logements. En e et, une recherche réalisée par le BAIL sur le prix des logements annoncés à l’hiver 2020, les loyers à louer seraient jusqu’à 39 % plus cher que ceux qui sont présentement habités. Comme les logements partent rapidement et que beaucoup de gens en cherchent, les propriétaires peuvent se permettre d’augmenter le prix de leurs logements annoncés sans avoir la crainte que leurs logements restent vides. Les déménagements sont d’ailleurs une façon simple pour les propriétaires d’augmenter le prix des logements et ainsi faire plus de pro t de location. La situation n’est pas di érente dans les quartiers les plus pauvres de la ville. Par exemple, selon le BAIL, le quartier Saint-Sauveur présente des logements à louer qui sont plus de 400 $ plus cher que le loyer médian en Basse-ville. Cela peut s’expliquer en partie par la mise en location de nombreux logements neufs. Toutefois, ces appartements sont plus luxueux, donc beaucoup moins dans les moyens d’un ménage québécois moyen. L’O ce municipal d’habitation (OMH) souligne d’ailleurs que la pénurie de main-d’œuvre que connaît présentement le Québec fait ironiquement augmenter la pénurie de logements, les travailleurs cherchant un toit près de leur nouveau travail.
Crédit photo : Hireahelper
Selon le BAIL, les quartiers Saint-Sauveur, Saint-Roch, Saint-Jean-Baptiste et Limoilou, qui étaient des lieux populaires pour habiter subissent un embourgeoisement dû à la pénurie de logements dans la ville de Québec.
de pouvoir commencer à travailler à l’emploi qu’elle avait déniché. « Je ne me limitais vraiment pas au quartier où j’allais travailler, j’étais prête à voyager si ça pouvait me permettre de trouver quelque chose. » Elle explique que ses recherches ont été très longues et chaque fois qu’elle voyait un appartement intéressant, le prix était démesuré ou celui-ci était déjà loué même si l’annonce était très récente. « Je pensais que je ne trouverais jamais… c’était mon rêve d’habiter là-bas, mais j’ai failli abandonner mon projet. » La chance lui a souri lorsqu’une de ses connaissances lui a parlé de quelqu’un qui comptait déménager et lui a donné son contact a n qu’ils s’arrangent pour qu’elle reprenne le bail sans même que l’appartement soit annoncé.
Conséquences chez les locataires
La pénurie de logements apporte son lot de conséquences négatives pour les locataires en recherche d’un nouveau chez-soi. Par exemple, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) fait porter attention à un plus grand problème de discrimination chez les propriétaires. En e et, comme de nombreux candidats se présentent a n de louer l’appartement, ils ont une plus grande liberté de choisir le candidat qui leur semble plus désirable. L’R des centres des femmes s’inquiète aussi du sort réservé à la clientèle féminine: « C’est très problématique pour les femmes locataires. Avant même de considérer d’autres facteurs de discrimination tels que le genre, leur revenu étant 15 % inférieur à celui des hommes, elles sont plus à risque d’être mal logées et d’être chassées loin de leurs quartiers », exprime Valérie Gilker Létourneau, leur porte-parole.